Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



AVANT L'AURORE
APPEL AUX HOMMES


QUATRIÈME PARTIE

AMA, ET FAC QUIDQUID VIS.

 « C'est le levier d'Archimède avec lequel vous pourrez soulever le monde. »

Pendant bien des années, mon âme a été dans la nuit à cause du péché. Ces éternels problèmes de la vie, la prospérité des méchants, le fait que les innocents souffrent à cause des coupables, ces torts qui ne sont jamais redressés, et la vue de ces multitudes qui ne semblent avoir été créées que pour se perdre, s'élevaient comme un nuage devant mes yeux. Le péché serait-il donc la loi du monde ? Dieu peut-Il supporter ce qui se passe devant Lui ? est-ce qu'Il ne se soucie pas de ses créatures ? Toutes ces questions se pressaient dans mon esprit et la colère remplissait mon coeur. De génération en génération le même cri monte vers le ciel, les maux augmentent, mais Il reste silencieux dans le calme éternel de son infini d'azur.

Cette pensée que Dieu ne se soucie pas de nous, que le coeur de celui qui nous a rachetés reste froid en face de nos souffrances est terrible, elle est fatale à notre espérance, à notre foi et à notre amour. Et cependant, je puis dire que chez moi elle ne produisit ni le découragement ni l'indifférence ; mon coeur, ma conscience, mon âme se révoltèrent. Je me levai devant Dieu et je lui dis que je ne pouvais pas l'aimer s'Il consentait à toutes ces injustices, à toutes ces iniquités, tandis qu'un seul acte de sa volonté pouvait rétablir l'ordre.
À cette heure-là, je me penchai au-dessus de cet abîme dont ceux qui y tombent ne ressortent jamais.
Alors je criai à l'Éternel dans ma détresse, et Il me délivra de mon angoisse.

Mon orgueil et mon esprit de révolte cédèrent devant une profonde tristesse qui envahit mon coeur, et du fond de ma douleur je criai encore au Seigneur. Je ne lui demandais qu'une chose, c'est qu'il me révélât son coeur, qu'il me fît comprendre, dans la mesure où un ver de terre peut saisir l'Infini, quelle est sa sympathie pour ce monde. Dussé-je périr, car il est dit que nul ne peut voir Dieu et vivre, je demandais à pénétrer ce mystère, à concevoir ne fût-ce qu'une minute, les pensées du Seigneur à l'égard des hommes.
Jour et nuit, avec patience et persévérance, je répétai cette même requête, et le Dieu qui écoute nos prières eut pitié de moi.
Je ne veux pas dire que le problème fût résolu ni que ma tristesse disparut, non, mais les doutes, les heures sombres prirent fin, j'avais trouvé la porte de l'espérance.

Et maintenant, lorsque mon coeur est ému à la vue de cette multitude qui remplit nos grandes villes, je sais que la sympathie que je ressens pour elle n'est qu'une ombre bien faible de la tendresse de Dieu à son égard, je sais que mon affection pour ces pauvres créatures qui souffrent n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de l'amour divin, cet amour qui voudrait embrasser l'humanité entière, mais en vain !

Vous ne savez pas, amis, tout ce que Christ peut révéler à l'âme qui, dans sa douleur, lui demande à comprendre son coeur. Faites-lui cette requête et vous verrez que sa réponse résoudra en partie les tristes problèmes de la terre, les questions qui blessent votre coeur, le mystère de votre propre individualité si merveilleuse et si incompréhensible dans sa formation.
« Il souffla sur eux et leur dit : Recevez le Saint-Esprit. » Que recevons-nous avec cet Esprit qui est la vie même de Jésus-Christ, notre Sauveur ? De divines pensées, des aspirations vers Dieu ? Oui, mais il me semble que nous recevons dans une mesure encore plus abondante, une plus grande capacité de sympathie humaine, un amour pour les hommes que nous n'avions encore jamais ressenti à ce degré. Le souffle que nous recevons est celui de Jésus, l'Homme de douleur, notre frère, celui qui a donné sa vie pour ses amis.

Le coeur de celui à qui il aura révélé son amour pour l'humanité, sera rempli de cet amour, il embrassera le monde entier dans une douloureuse sympathie.
Voilà ce que c'est que l'amour, et si vous l'aviez compris, vous ne pourriez plus profaner ce mot en le prononçant légèrement.
Cet amour est le seul qui puisse sauver ces âmes passionnées exposées à tous les naufrages ; sans lui, non seulement elles ne seraient jamais satisfaites, mais un péril constant les menacerait à toute heure. En face de cet amour, la passion humaine la plus profonde, malgré sa beauté, sa puissance, sa douceur et son dévouement, n'est que la lumière vacillante d'un lumignon comparé au soleil du midi. Y a-t-il sur terre un coeur si consumé par le besoin d'aimer, si embrasé d'amour, que cet amour parfait ne puisse satisfaire, comme l'a si bien exprimé saint Augustin ; cet amour de Christ par lequel nous ne faisons qu'un avec lui dans l'amour qu'il ressent pour le monde entier, cet amour qui est si profondément tendre, si humain et si divin tout à la fois ?
Il y a des âmes qui, vivant toujours dans la solitude au milieu du monde, sont affamées de sympathie, soupirent après un coeur qui batte à l'unisson du leur, dont l'être tout entier aspire à une unité parfaite avec un autre être.

Ce désir de l'union, de l'unité, terrible dans ses conséquences, et qui se détruit parfois lui-même en voulant se satisfaire sur la terre, est cependant susceptible de recevoir une saine direction.
Il peut trouver son apaisement dans la communion des saints et dans l'union avec le céleste époux. C'est la note dominante dans les écrits de l'Apôtre de l'amour. Notre Sauveur reconnaît ce profond désir du coeur de l'homme que Dieu lui-même a mis en lui. « Père saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme nous. »

D'autres natures tout à fait exceptionnelles, et qui semblent être comme une erreur dans l'oeuvre de Dieu, sont pareilles à des instruments de musique qui peuvent rendre les sons les plus doux ou les plus discordants. Ceux qui sont ainsi, acceptent bien et comprennent le salut pour le monde entier, mais non pour eux-mêmes. Les conseils qui leur sont donnés à bonne intention sont impuissants à les guérir. Ce qu'il y a de plus élevé et de plus bas est si intimement uni dans leur être, que la vie est pour eux une lutte terrible. Il suffit de la musique, de la belle nature, d'un beau visage, pour éveiller en eux cette faim de l'âme qui devrait les conduire à Dieu, mais qui, hélas ! ne les mènera qu'à des tentations terrestres tant qu'ils n'auront pas le secret d'une vie plus profonde. Ce qui au début était une noble aspiration les fera tomber de degré en degré jusqu'à ces plaisirs sensuels qui détruisent non seulement l'âme, mais aussi ce que la nature terrestre a de plus fini et de plus élevé.
Qu'ils prennent garde.
Tôt ou tard, si Dieu n'étend pas son bras pour les sauver, ils seront précipités dans la nuit éternelle.
Oh ! c'est à ces âmes que je voudrais apporter cet amour. Quand elles l'auront goûté, elles s'écrieront. Sauve-moi pour toujours, du fantôme de l'amour et remplis-moi de l'amour vrai, éternel !

Espérez, espérez, coeurs ardents, pour qui la vie, si elle n'est pas un abandon de vous-mêmes qui conduit à la mort, ne peut être qu'une lutte douloureuse. Espérez ! C'est en étant ballottés de vague en vague sur une mer orageuse que vous arriverez au port.
Vivez d'une vie profonde en Dieu. Ce que vous lisez dans des livres, ce que les hommes vous disent, est insuffisant pour rassurer votre âme, je le sais, mais Dieu est infini.
Le Dieu du ciel serait-il trop peu de chose pour vous ? Le pensez-vous capable d'avoir créé une faim et une soif qu'il soit incapable de satisfaire ? Aurait-il créé une nature humaine si compliquée, que lui-même n'en comprendrait pas les sentiments ?
Lorsqu'il fit le plan du monde et de la rédemption de l'homme, son esprit éternel embrassa d'un regard les siècles passés et les siècles futurs, et, prévoyant les maux de toutes les époques, il leur assura un remède qui fût efficace jusque dans l'éternité.
Oh ! croyez qu'il peut vous sauver ! Croyez qu'il peut se servir de ce feu qui vous dévore, en faire une puissance capable d'accomplir les plus grandes et les plus saintes choses sur la terre.

C'est par ce baptême du feu et de la souffrance que vous arriverez à comprendre le secret de la sympathie douloureuse du Christ pour l'homme, et que vous serez transformés peu à peu pour arriver à être semblables à lui.
Tant que nous sommes dans ce monde, l'amour dont je parle doit trouver son emploi sur cette terre.

Le démoniaque que Christ délivra désirait suivre son Sauveur partout, mais Jésus lui dit : « Va-t'en dans ta maison vers tes parents et raconte-leur les grandes choses que le Seigneur t'a faites et comment il a eu pitié de toi, » Cette réponse, Christ nous l'adresse aussi. Nos parents, nos amis, ce ne sont pas encore les anges ni les saints glorifiés, ce sont des hommes et des femmes et non seulement ceux qui aiment le Seigneur, mais les indifférents, les endurcis, les misérables et les débauchés. Ma maison ! elle n'est pas encore au ciel ; elle est sur cette terre aimée et maudite jusqu'au jour où j'entendrai la voix du Sauveur qui, dominant le bruit des pleurs de la terre, me dira : « Le maître est là qui t'appelle. »

Ne croyez pas que pour devenir les disciples de Christ vous deviez rejeter ce qui constitue votre humanité. Ce qui est humain dans le sens le plus élevé sera encore vivifié par cet amour.
Vous aimerez les hommes d'une manière plus intense et plus élevée. L'amour renverse toutes les barrières, et, tout en sanctifiant vos affections privées, il dissipera vos antipathies, vos craintes, vos antagonismes. Il vous donnera le désir de porter à chaque âme humaine la bonne nouvelle. Lorsqu'il nous a révélé les secrets de son coeur, Christ nous marque de son sceau et nous renvoie dans le monde pour lequel il a donné sa vie, afin que nous lui donnions aussi la nôtre.

Si j'ai osé vous adresser ces paroles, c'est que je les dis au nom de l'amour de Christ. Je ne sais rien d'autre que ce que j'ai appris à genoux devant Lui, et c'est de cela seulement que je vous parle.

Acceptez mon message, il vient de Dieu. Celui qui vous le transmet n'est qu'un misérable instrument sans valeur, mais voici, si le grand musicien l'approche de sa bouche il rendra des sons célestes et le pauvre voyageur qui traverse le désert, entendra résonner à son oreille un de ces doux refrains, une de ces mélodies de l'enfance qui lui parleront d'un amour lointain et oublié, d'une patrie abandonnée !
Dieu répandra son amour sur vous, non pas dans la proportion où vous en êtes dignes, mais dans la mesure où vous serez capables d'aimer à votre tour, c'est pourquoi, même pour le disciple qui est rempli de la joie de Dieu, il ne peut y avoir de repos sur cette terre. Il travaillera sans cesse pour ces âmes qui sont à Christ, qu'il a rachetées par sa mort, mais qui ne sont pas encore rassemblées autour de lui.

C'est après avoir été longtemps en présence de Dieu qu'il m'a donné un message pour vous, pour chacun de ceux qui lisent ces lignes. C'est à vous personnellement que je m'adresse et que je dis : « Dieu vous aime. Il vous aime tant qu'il quitte ceux qui sont à lui pour aller chercher sa brebis perdue, il a hâte de la trouver pour la mettre sur son épaule et l'emporter dans sa bergerie. Espérez contre toute espérance ! Croyez envers et contre tous ! Ne regardez ni à droite, ni à gauche, détournez-vous de la nuit et marchez du côté du soleil levant ! Sa main est sur vous. Il ne vous abandonnera jamais et sera votre guide jusqu'à ce que l'ombre se dissipe et que le jour vienne ! Alors Dieu répandra sur la terre son esprit en abondance. Le fond du coeur de chacun sera dévoilé. Plusieurs qui n'ont jamais pleuré répandront de saintes larmes ; ceux qui n'avaient pas encore prié seront remplis de l'esprit de « grâce et de supplications ».

Un esprit de prophétie règne déjà parmi nous. Ne sont-ils pas prophètes sans s'en douter, ceux qui, en parlant de leurs propres expériences, expriment les douleurs et les besoins du monde entier ? Leur espérance en un avenir meilleur n'est-il pas l'écho des promesses de Dieu ? Une profonde lassitude, un dégoût du monde et du mal qui existe dans le monde, se fait sentir partout, et bien des âmes qui sont étrangères à la vraie contrition éprouvent cependant une sorte d'anxiété et aspirent à un état meilleur.

Parfois chez des êtres qui ont souffert personnellement de l'injustice, il y a autre chose que du ressentiment. À mesure que leur esprit s'apaise et que leurs pensées se recueillent, une grande mélancolie s'empare de leur âme ; les griefs privés disparaissent derrière le sentiment du mal en lui-même et de l'étonnement douloureux qu'ils éprouvent en face d'un monde qui a perdu toute balance morale. De plus d'un coeur s'élève ce cri : « Qui nous fera jouir du bien ? Fais lever sur nous la lumière de ta force, ô Éternel ! »

Ils sont des prophètes aussi, ceux dont la foi est si vive qu'ils saisissent déjà ici-bas « ces choses que nous espérons ». Leurs yeux ont été oints, et ils voient au loin le royaume du Rédempteur qui s'avance. Leurs oreilles ont été ouvertes et ils entendent quelques accents du dernier chant de la grande moisson avec le bruit des pas joyeux de ceux qui rentrent à la maison. Le temps des semailles a été long et froid, bien des larmes sont tombées dans le sillon, mais voici, à cette heure glacée qui précède l'aurore, des milliers de regards cherchent à percer l'horizon, des milliers de voix crient : « Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? » et la réponse viendra bientôt. « Voici le matin ; la nuit est avancée, le jour est proche. »

L'étendard d'une sainte révolution est levé. Le cri de révolte de la femme qui s'insurge contre le libertinage de l'homme, dont elle est devenue l'esclave, et contre les mensonges au nom desquels on veut maintenir le plus grand de nos maux sociaux, a éveillé un écho dans toutes les parties du monde et a secoué la conscience endormie des Églises de la chrétienté.

Lorsque le coeur et l'esprit des nations sont remués jusque dans leurs fondements, il ne peut manquer d'en sortir de bons fruits.
« Tout ce qui arrive dans le monde a son signe qui le précède. Lorsque le soleil est près de se lever, l'horizon se colore de mille nuances, et l'Orient paraît tout en feu. Lorsque la tempête vient, on entend sur le rivage un sourd bruissement, et les flots s'agitent comme d'eux-mêmes. Les innombrables pensées diverses qui se croisent et se mêlent à l'horizon du monde spirituel sont le signe qui annonce le lever du soleil des intelligences. Le murmure confus et le mouvement intérieur des peuples en émoi sont le signe précurseur de la tempête qui passera bientôt sur les nations tremblantes. Tenez-vous prêts, car les temps approchent (1). »

Oui, la tempête approche, l'aurore ne se lèvera pas sur une terre paisible et sur un océan sans vagues.
De tous côtés la lutte se prépare, les principes opposés grandissent ; dans les deux camps le combattant aiguise sa lance. Aux rayons de soleil de justice, les exhalaisons impures de la nature humaine corrompue vont s'élever de tous côtés. L'orgueil, la cruauté, la haine, l'esprit de vengeance et de débauche vont grandir de plus en plus.

Cette prophétie vous fait trembler ; et vous demandez comment celui qui croit à la toute-puissance de l'amour peut la prononcer. L'expérience ne prouvera que trop sa vérité. L'influence du mal est aussi fatale que la grâce divine est puissante. La haine de certains hommes pour ce qui s'oppose à leur convoitise devient quelque chose de pire qu'une passion humaine. Si par le secours divin les saints arrivent à un degré d'amour vraiment héroïque et accomplissent des actions qui sont positivement au-dessus des forces de la nature, les ennemis de la pureté, dans leur lutte contre la sainteté, arrivent à un degré de haine qui les entraîne bien plus loin que ne le feraient la chair et le sang. Cette haine n'est le produit ni du raisonnement ni de l'intelligence. C'est le résultat de l'action d'une force naturelle agissant sur les mauvaises passions de l'homme. C'est l'oeuvre du grand ennemi de l'homme et de Dieu, du prince des ténèbres, de « l'Accusateur » et du « Destructeur ». L'homme, en se livrant à ses mauvais instincts, finit par devenir un agent inconscient de ce mal implacable contre lequel la conscience collective de l'humanité ne cesse de protester.

Il se passe de nos jours des atrocités consacrées par les lois et les usages et qui ne sont que la conséquence effrayante et fatale de ce fait qu'aucune barrière n'est opposée aux instincts les plus vils de l'homme.
Que l'on continue ainsi, et alors nous n'aurons vu que le commencement de ces horreurs. On dirait que, prévoyant l'aurore, les puissances du mal se réunissent pour tenter un dernier et gigantesque effort afin de faire de cette terre que Dieu aime un enfer. Et il y a des hommes qui, tout en recevant les rayons du soleil de justice en plein visage, choisissent les ténèbres, qui « appellent le mal bien et le bien mal » !

Les messagers de l'aurore n'apportent pas une proclamation de paix, ils font un appel à la révolte, à une sainte révolte contre le matérialisme érigé de nos jours en système - ce matérialisme qui se glisse dans l'intelligence des hommes et à leur insu détruit leur foi et prépare le terrain pour la sensualité.

Voici l'heure de la bataille ! L'indifférence dans une pareille lutte serait la mort. Ne pas combattre, c'est être blessé. Se dérober à l'action, c'est s'avouer vaincu. Dans les guerres entre les hommes on peut faire grâce et laisser la vie sauve, mais il n'y a pas de merci pour les questions de principes. Nous sommes des insurgés qui marchent sous la bannière de la Loi de Dieu.
« En avant donc, même au risque d'être mis en pièces par ces hommes au coeur changeant qui un jour accompliront eux-mêmes nos desseins (2). »
N'oublions pas que Dieu peut changer les coeurs, et, tout en serrant nos rangs, que la charité pour nos ennemis soit notre règle, même envers ceux dont la haine est la plus amère.

Nous ne voulons pas faire la guerre aux hommes, mais aux faux principes qui ont trompé, dévoyé et attiré la malédiction sur la société. Plus de dogmes menteurs, plus de ténébreux principes, Plus d'institutions mauvaises ! Que l'amour tente la victoire là où toutes les autres forces ont échoué ; et alors, par la grâce de Dieu, nous verrons des milliers de déserteurs quitter les lignes de l'ennemi et venir à nous en disant : « Nous irons avec vous, car nous avons entendu que Dieu est avec vous. » Nous verrons les cohortes ennemies s'évanouir comme un brouillard aux premiers feux du matin et nous trouverons des frères dans nos ennemis de la veille ! Alors nous pourrons dire que « les montagnes produisent la paix pour le peuple et les coteaux la justice ».

Cette terre qui gémit et qui pleure sera délivrée de son esclavage. La verge de l'oppresseur sera brisée. L'intelligence de l'homme ne s'appliquera plus, sous prétexte de civilisation, à forger des fers pour enchaîner une partie de l'humanité. La lumière du jour pénétrera jusque dans ces lieux sombres où habite le mal.
Ces milliers et milliers de filles des hommes, esclaves de la cruauté et de la luxure, se lèveront dans tous les pays à la voix du Sauveur.

Alors plus de vertus creuses ni de crimes élégants. Personne ne pourra chercher son plaisir au détriment d'un autre, ni acheter des jouissances au prix du sang et des larmes de son semblable. Le royaume du Rédempteur se lèvera dans toute sa majesté, il s'étendra jusqu'aux extrêmes limites de la nature ; partout où le péché a répandu son poison il répandra ses bénédictions. L'oeuvre du Sauveur sera accomplie.

Veni, domine Jesu !

Table des matières


1 Lamennais, Paroles d'un croyant.

2 John Stuart Mill.

 

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