Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

FETES SOLENNELLES

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DES FETES SOLENNELLES ET DES TEMPS SACRÉS CHEZ LES HÉBREUX

 

DES CÉRÉMONIES SACRÉES CHEZ LES JUIFS.


Tous les législateurs ont senti la nécessité d'instituer certaines fêtes et temps sacrés,- où les hommes pussent s'assembler pour divers motifs. L'homme que Dieu a créé par sa toute puissance et qu'il conserve par sa bonté, doit à cet Etre puissant et bon un culte, une manifestation extérieure de ses sentiments de respect, d'obéissance, d'amour, de reconnaissance. Chez tous les peuples nous retrouvons ces fêtes publiques, ces jours consacrés au repos et à l'accomplissement des devoirs religieux. - Moïse aussi donna à ces fêtes un caractère à la fois religieux et politique , car elles rappelaient aux Israélites leur dépendance de Jéhovah, qui était à la fois leur Dieu et souverain bienfaiteur, leur roi et législateur.

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- Du sabbat et des synagogues.

I. Moïse (Gen., II, 2, 3) nous apprend que Dieu, après avoir créé les cieux et la terre en six jours , se reposa le septième (c'est-à-dire il cessa de créer), et ordonna, en mémoire de cette création, de sanctifier chaque septième jour, c'est-à-dire de le consacrer à l'adoration de Dieu et au repos. Telle est l'origine du sabbat ou du jour du repos (Exode , XXIII, 12) ; il commençait, chez les Juifs le soir du sixième jour et se terminait le soir du septième. La loi du décalogue (Exode, XX, 8) ne fit que confirmer la célébration du sabbat, institué par l'ordre de Dieu. - Chez les Hébreux tout travail servile était interdit ce jour-là, et toute violation du sabbat était punie de mort (Exode, XXXV, 2; Nomb., XV, 32-36, etc.) ; mais il était permis d'offrir des sacrifices, de circoncire, de soigner les malades, de sauver un homme en péril, de donner la nourriture au bétail, etc.

On pouvait même faire de petits voyages , mais seulement à la distance de sept stades ou 1,375 pieds, ce que l'on appelait le chemin d'un sabbat (Matth., XXIV, 20. Actes, I, 12).

Les Juifs désignaient certains sabbats par des noms particuliers; il est parlé (Jean, XIX, 31) du grand sabbat, c'est-à-dire de celui qui précède la fête de Pâque; du sabbat second-premier (Luc, VI, 11) : c'était le premier sabbat après le second jour de la Pâque, le sabbat suivant s'appelait second-second, et ainsi de suite second-troisième, second-quatrième, etc., jusqu'à second-septième, c'est-à-dire le septième sabbat après Pâque, ou le jour qui précédait immédiatement la Pentecôte.

D'après la loi de Moïse, les Israélites devaient, le jour du sabbat, assister aux assemblées publiques (Lév., XXIII, 3), s'abstenir de tout travail servile (Exode, XX, 8), et offrir des sacrifices à l'Eternel (Nomb., XXVIII, 9). C'est à cela que se bornaient les ordonnances de la loi concernant la sanctification du sabbat.

 

II. Au temps des apôtres il y avait des synagogues dans toutes les villes où habitaient des Juifs, dans la Palestine comme dans les pays étrangers (Actes, XV, 21).

Différents fonctionnaires et employés étaient attachés aux synagogues; savoir :

Le chef de la synagogue(Marc, V, 22, 35 ; etc.). Il avait la direction du culte, veillait au maintien de l'ordre pendant les assemblées, invitait l'un ou l'autre des assistants à prendre la parole ou l'accordait à ceux qui la demandaient (Luc, IV, 16. Actes, XIII , 15).

Au chef de la synagogue étaient adjoints les anciens,choisis parmi les hommes les plus instruits et les plus honorables. Ce conseil de la synagogue, formé du chef et des anciens, était non-seulement chargé de la surveillance générale, il exerçait même la juridiction en tout ce qui regardait la violation de la loi lévitique ; il prononçait l'excommunication, condamnait aux quarante coups moins un, etc. (2 Cor., XI, 24. Matth., XVIII, 17).

Un interprète. Après la captivité et surtout près du temps de la venue de Jésus-Christ, la langue hébraïque, dans laquelle est écrit l'Ancien-Testament , était inconnue à la plupart des Juifs, qui ne parlaient que l'araméen, mélange d'hébreu, de syriaque et de grec. C'est pourquoi l'on avait attaché à chaque synagogue un interprète, pour traduire, dans la langue parlée des auditeurs, le passage qu'on venait de lire.

Les collecteurs d'aumônes.

Les serviteurs de la synagogue, chargés de la propreté du local, du service pendant les assemblées, etc. (Luc, IV, 90).

 

Quant à l'ordre du service dans les synagogues, nous observons : que l'on commençait par une invocation de Dieu; ensuite le lecteur, la tête couverte d'un voile, lisait un passage ou chapitre du Pentateuque; seconde invocation ou prière, suivie de la lecture d'un passage ou chapitre de la loi ou des prophètes, que l'interprète traduisait et que lui, ou quelque autre personne , accompagnait d'une explication ou exhortation. Le service se terminait par une quête au profit des pauvres.

Nous voyons, par ce qui précède, que l'ordre observé dans les synagogues est, à peu de chose près, le même que celui suivi dans les assemblées des chrétiens,

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- De l'année sabbatique.

De même que chaque période de sept jours ou semaine se terminait par un jour de repos, sabbat, chaque période de sept ans était également terminée par une année de repos, année sabbatique, laquelle commençait avec le premier jour du septième mois, appelé Tisri répondant à notre septembre (Exode, XXIII, 11. Lév., XXV, 4. Deut. , XV, 1).

Pendant l'année sabbatique il n'était permis ni de cultiver la terre, ni de semer, ni de récolter, ni de tailler la vigne ; ce que les champs et les vignes rapportaient sans culture appartenait indistinctement aux propriétaires, aux esclaves, aux pauvres et aux étrangers, et ce qui était délaissé par les hommes était abandonné au bétail (observons toutefois qu'il n'y avait que les travaux agricoles qui fussent interdits; les autres travaux manuels, les métiers , etc. , continuaient comme à l'ordinaire). - Les esclaves hébreux (1) étaient mis en liberté (Exode, XXI, 1-6); on ne pouvait exiger le paiement d'aucune dette (Deut. , XV, 2) ; on lisait dans l'année sabbatique, à la fête des tabernacles, la loi ou le Pentateuque, devant tout le peuple (Deut., XXXI, 40-13).

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- De l'année du jubilé.

Chaque période de sept fois sept ans était suivie d'une année de Jubilé (Lév., XXV, 8-17, 23, etc. ; XXVII, 17-25) qui commençait avec le dixième jour du mois de Tisri, c'est-à-dire avec le jour de la grande expiation; par conséquent au milieu de l'année sabbatique, en sorte qu'il y avait alors une année et demie de repos ou de relâche.

L'année du jubilé se célébrait comme l'année sabbatique; les travaux d'agriculture étaient interdits, les esclaves ou serviteurs hébreux recouvraient leur liberté, aucune dette ne pouvait être réclamée; en outre toutes les terres et maisons vendues depuis le dernier jubilé retournaient à leurs anciens propriétaires : il s'entend que le prix de vente se réglait toujours d'après le nombre d'années pendant lesquelles la possession devait durer (Lév., XXV, 10, 14-16). - Le nom de cette fête vient d'une espèce de trompette, appelée kéren-jobal, dont on sonnait pour annoncer le commencement du jubilé (Lév., XXV, 9). - Le jubilé fut observé chez les Juifs jusqu'au temps de la captivité.

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- Des nouvelles lunes ou néoménies.

Les Hébreux célébraient chaque renouvellement de lune par une fête et par des sacrifices extraordinaires (Nomb. , X, 10; XXVIII, 11-14). Le premier jour de la septième lune ou Tisri, avec lequel commençait l'année civile des Juifs, était mis à part d'une manière plus solennelle; il était sanctifié, comme le sabbat, par un repos absolu, et annoncé au son des trompettes; de là son nom : fête des trompettes (Nomb., XXIX, 1). Us Juifs rendaient alors grâces à l'Eternel des bienfaits qu'il leur avait accordés pendant le cours de l'année qui venait de s'écouler, et imploraient ses bénédictions sur celle qui commençait.

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- De la fête des expiations.

Les fêtes dont nous venons de parler et celles qui nous occuperont encore étaient des jours de réjouissances; le jour des expiations était un jour de repentance, de deuil, de tristesse, le seul jour de jeûne institué par la loi de Moïse (Lév., XVI, XXIII).

Cette fête avait pour but de représenter par des cérémonies et sacrifices l'expiation des péchés de tout le peuple d'Israël. Elle se célébrait le dixième jour du septième mois, tisri, de la manière qui est indiquée (Lév., XVI, 1-31; XXIII, 26-32). - Ce jour-là le souverain sacrificateur remplissait les fonctions de son ministère. Après s'être lavé à cinq reprises différentes, il revêtait son costume sacerdotal , et amenait à l'entrée du tabernacle un jeune taureau, qu'il offrait en expiation pour lui-même et pour sa famille, et deux boucs pour l'expiation du peuple. Il jetait le sort sur ces boucs; l'un devait être sacrifié , l'autre, appelé Hazazel, ou le bouc d'émission, de renvoi, était envoyé dans le désert. - Alors il sacrifiait le taureau et un des boucs, prenait l'encensoir, entrait dans le lieu très-saint et faisait brûler le parfum , en sorte que la fumée couvrait le propitiatoire. Il entrait une seconde fois dans le lieu très-saint avec le sang de la victime, faisant l'aspersion avec le doigt, par sept fois, devant et au-dessus du propitiatoire, afin de le purifier; ensuite il purifiait de même le sanctuaire et l'autel des parfums en l'arrosant de sang par sept fois. 

Cette purification terminée il se rendait dans le parvis, présentait à Dieu l'autre bouc, Hazazel , lui posait ses mains sur la tête, pour indiquer qu'il le chargeait de tous les péchés des enfants d'Israël, et l'envoyait ensuite, par un homme chargé de cette fonction, dans le désert ou dans des lieux solitaires, où on le laissait en liberté. Le taureau et le bouc sacrifiés étaient brûlés hors du camp ou de la ville, à l'exception de la partie destinée à être consumée par le feu de l'autel. - Toutes ces cérémonies étant accomplies, le souverain sacrificateur échangeait ses habits sacerdotaux contre ceux de simple sacrificateur, et offrait encore un holocauste pour lui et un autre pour le peuple.

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- De la fête de Pâque.

I. Cette fête était destinée à rappeler aux Israélites leur délivrance de l'Egypte; c'était en même temps le commencement de leur année sacrée, le quinzième jour du Nisan. L'institution de la Pâque se lit dans la Bible (Exode, XII, 1-28. Lév., XXIII, 4-8. Nomb. , XXVIII, 16-25. Deut., XVI, 1-8).

Le mot Pâque ou Pèsach signifie passage; cette fête fut ainsi appelée, parce que l'ange exterminateur passa devant les demeures des Israélites dont le seuil était teint du sang de l'agneau (Exode, XII, 27). - Elle durait sept jours; c'est pourquoi elle est aussi désignée sous le nom de fête des sept jours (2 Chron., XXX, 21 ) ; mais le premier et le septième jour étaient seuls sanctifiés par le repos; le travail était permis les cinq autres jours (Exode, XII , 16).

Le dixième jour du mois de Nisan, par conséquent cinq jours avant le commencement de la fête, chaque père de famille devait choisir un agneau ou un chevreau sans défaut, qui était égorgé devant l'autel des sacrifices, le soir du quatorzième jour (Exode, XII, 1-6) ; un sacrificateur recueillait le sang et le répandait à côté de l'autel.

L'agneau pascal se mangeait rôti, dans des réunions de dix Israélites au moins et de vingt au plus, afin qu'il pût être consommé en entier. Outre l'agneau pascal, le repas de la Pâque israélite devait encore être composé de pains sans levain, d'une salade d'herbes amères et d'une espèce de soupe ou de jus épais.

La Pâque était la première et la principale fête des Hébreux, aussi est-elle appelée par excellence la fête (Matth., XXVI, 5. Jean, V, 1 ). Tout Israélite était tenu de la célébrer sous peine de mort; et s'il en était empêché par quelque circonstance imprévue , telle que maladie, voyage en pays étranger ou par mer, souillure etc., etc. , la célébration devait avoir lieu le mois suivant (Nomb. , IX, 10, 11).

 

II. Le seizième jour du Nisan, ou la seconde fête de Pâque , on offrait à Dieu , en actions de grâces, les prémices de l'orge (celle des céréales qui mûrit en Palestine la première), un agneau, un gâteau de fine farine pétrie à l'huile, et du vin (Lév., XXIII, 10-13). Par cette offrande la moisson était ouverte; avant, il était même défendu d'arracher :quelques épis pour les goûter (Lév., XXIII, 14). - Dans chacun des cinq jours qui suivaient on sacrifiait deux veaux, un bélier, sept agneaux, avec les gâteaux y appartenant , et un bouc en expiation pour les pêchés d'Israël ( Nomb. , XXVIII, 16-25), sans compter les sacrifices ordinaires du matin et du soir, ou ceux que les Israélites pouvaient offrir par dévotion ou pour l'expiation de quelque péché.

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- De la fête de Pentecôte.

Cette fête se célébrait le cinquantième jour après celle de Pâque; de là son nom Pentecôte, tiré, d'un mot grec qui signifie cinquantième. Chez les Hébreux elle portait différents noms : la fête des semaines (Exode, XXXIV, 22), parce qu'elle avait lieu sept semaines après celle de la Pâque; la fête de la moisson (Exode, XXIII, 16) , ou la fête des premiers fruits (Nomb. , XXVIII, 26 ) , parce qu'elle se célébrait en actions de grâces pour la moisson, et que les Juifs offraient à Dieu les prémices du froment. Plus tard on regarda la Pentecôte comme étant aussi un mémorial de la publication de la loi donnée sur le Sinaï.

Le premier jour de la fête était seul sanctifié par le repos; mais on offrait des sacrifices pendant sept jours de suite (Lév., XXIII, 17, 18).

Une foule de Juifs de toutes les contrées de l'Asie, de l'Europe et de l'Afrique se rendaient pour la fête de Pentecôte à Jérusalem, surtout parce qu'elle tombait au commencement de l'été, la saison la plus favorable pour voyager (Actes, II, 5-12).

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- De la fête des tabernacles

Elle commençait avec le quinzième jour du mois tisri et se célébrait pendant sept jours, le premier et le dernier avec cessation de toute oeuvre servile et obligation d'assister à l'assemblée publique (Nomb., XXIX, 12 Lév. , XXIII, 34-44). Elle était destinée à rappeler aux Israélites la protection que Dieu leur avait accordée pendant leur séjour dans le désert, où ils habitaient sous des tabernacles, c'est-à-dire sous des huttes ou des tentes. A ce but se rapportait la manière de célébrer la fête.

Les Israélites habitaient pendant sa durée sous des tentes construites avec des branches vertes (Lév. , XXIII, 42, 43), soit hors de ville, à la campagne, ou bien sur les terrasses de leurs maisons, dans les cours, dans les parvis du temple, dans les rues et places publiques (Néh., VIII, 14-16). - On offrait aussi pendant ce temps des sacrifices sanglants et des oblations (Nomb., XXIX, 13-39).

La fête des tabernacles devait, selon l'ordonnance de Dieu (Deut., XVI, 14), se célébrer par de grandes réjouissances; elle était en même temps une fête d'actions de grâces pour la moisson, qui alors était achevée; de là le nom de fête des récoltes. On offrait à Dieu les prémices de tous les fruits, tant des arbres que des champs et de la vigne, et on portait à la main des fruits et des branches de palmier, d'olivier, etc. (Lév., XXIII, 40).

Nous voyons par ce qui précède que les trois grandes fêtes des lsraélites, quoique en particulier consacrées au culte de l'Eternel, avaient cependant en même temps pour but de donner aux travaux de l'agriculture comme une sanction divine.

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- De la fête à Purim et à la fête de la dédicace du temple.

I. Ces deux fêtes ne furent instituées qu'après la captivité de Babylone. La première, celle de Purim, par Mardochée, en mémoire de la délivrance des Juifs par Esther (Esther, IX, 26-32) ; elle commençait le quatorzième jour du mois Adar.

II La fête de la dédicace, en mémoire de la purification du temple après les profanations commises par Antiochus l'Illustre , l'an 167 avant Jésus-Christ , commençait le vingt-cinquième jour du mois Kislev et durait huit jours (Jean, X, 22).

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DES CÉRÉMONIES SACRÉES CHEZ LES JUIFS.

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- Des sacrifices ou oblations sanglantes.

Le sacrifice est un acte extérieur de dévotion et d'humiliation devant Dieu, accompagné de quelque offrande ayant pour but soit de le remercier de ses bienfaits, soit d'implorer sa bonté, soit d'apaiser sa justice, soit enfin seulement de reconnaître et d'adorer sa grandeur et son autorité souveraine. Les sacrifices sont aussi anciens que le monde, puisque l'homme dut sentir sa dépendance de l'Etre suprême dès que sa raison s'éleva des effets à leur cause première ; aussi voyons-nous que déjà Abel (Gen., IV, 3-5) , Noé (Gen., VIII, 20) , Abraham, Isaac, Jacob et les autres patriarches offrirent des sacrifices à Dieu ; mais il est à croire que le sacrifice était une commémoration du péché et un acte de foi en la vertu d'un sacrifice plus excellent.

Moïse, en donnant des lois aux Israélites , régla aussi tout ce qui avait rapport aux sacrifices : il détermina de la manière la plus précise le but des sacrifices , la qualité des victimes, le temps et le lieu de leur immolation , les personnes qui en seraient chargées , les cérémonies qui devaient les accompagner, etc. , etc.

 

I. But des sacrifices.

Selon l'intention dans laquelle ils étaient offerts, la loi mosaïque distingue :

Les sacrifices de prospérité, ou simplement offrandes, oblations, ayant pour but de remercier Dieu de ses bienfaits, d'implorer sa bonté ou de réclamer quelque grâce particulière ; de s'acquitter d'un voeu ; ou seulement d'accomplir un acte de dévotion pour adorer la grandeur et la majesté de l'Eternel (Lév., VII, 11 , etc. ; XVI , 3; XIV; XIV; XII, 6-8).

 

Les sacrifices d'expiation ou de propitiationou sacrifices pour les péchés, offerts pour apaiser la justice divine, irritée à cause des péchés commis involontairement (1), soit par tout le peuple, soit par des particuliers (Lév., IV-VI) (1). Les sacrifices d'expiation , dans lesquels joute la victime était consumée par le feu, s'appelaient holocaustes, c'est-à-dire entièrement brûlés ordinairement on ne brûlait qu'une partie de la victime le reste appartenait, soit, aux sacrificateurs, en entier, soit partie aux sacrificateurs , partie à celui qui offrait le sacrifice (Lév., III , 1-17 ; VII, 15-27).

 

II Nature des sacrifices.

Sous ce rapport la loi distinguait :

Les sacrifices sanglants, lorsqu'on offrait des animaux, tels que boeufs, veaux, agneaux, pigeons, tourterelles, etc. , etc. Tous les animaux destinés au sacrifice devaient être sans défaut (Lév., XXII, 20- 24).

Les sacrifices non sanglantsconsistaient en farine, en encens, en vin , en gerbes de blé, etc. (Lév., II). Les sacrifices non sanglants étaient ordinairement joints aux sacrifices sanglants , et toujours d'après une certaine proportion (Nomb., XV, 3-12 ; XXVIII).

Dans les cas suivants, les sacrifices non sanglants étaient offerts seuls :

(1 lorsqu'on offrait les douze pains de proposition ;

2) lors de la présentation des prémices de la moisson et des récoltes offertes aux trois grandes fêtes;

3) lors de la consécration des sacrificateurs ;

4) dans les sacrifices expiatoires offerts pour délits, par des personnes tellement pauvres qu'elles ne pouvaient pas même donner des pigeonneaux on des tourterelles.

 

III. Lieu des sacrifices.

Moïse ordonna que tout sacrifice fût offert sur l'autel qui se trouvait dans le parvis du tabernacle, et nulle autre part (Deut., XII, 13, 14). Cette loi avait pour but de soumettre les sacrifices à la surveillance exacte des sacrificateurs et des lévites, et de prévenir ainsi toute idolâtrie ou pratique superstitieuse. Cette unité de lieu continuait en même temps à rappeler aux Israélites l'unité de Dieu, et à leur procurer des occasions fréquentes de communiquer ensemble et de resserrer ainsi les relations d'amitié et de nationalité.

 

IV. Temps des sacrifices.

Il y avait des sacrifices ordinaires , offerts tous les jours à des heures fixes (Exode, XXIX, 38, etc. Nomb., XXVIII, 3, etc.) ; et, aux grandes fêtes, des sacrifices extraordinaires pour certaines circonstances particulières, par exemple, pour les purifications, etc., etc.

 

V. Personnes chargées des sacrifices.

Dans les premiers temps, chaque Israélite immolait lui-même la victime qu'il présentait devant l'Eternel ; plus tard, les sacrificateurs et lévites en furent exclusivement chargés, pour mieux conserver toutes les ordonnances de la loi (2 Chron., XXIX, 24, 34. Esdras, VI, 20). Mais de tout temps le sacrificateur seul pouvait recevoir le sang de la victime et en faire aspersion (Lév., I, 5).

 

VI. Cérémonies qui accompagnaient les sacrifices.

Celui qui offrait le sacrifice conduisait la victime dans le parvis du tabernacle ou du temple, à côté de l'autel des holocaustes, la tête tournée vers le sanctuaire (Lév., 1, 3-9) ; il posait la main sur la tête de la victime pour indiquer qu'il la mettait en son lieu et place, qu'elle était destinée à subit la peine , savoir, la mort, que lui (l'offrant) avait méritée. Alors on égorgeait la victime à côté de l'autel, un sacrificateur recevait le sang dans un bassin de cuivre et le répandait au pied de l'autel ; dans certains sacrifices on en faisait l'aspersion sur les cornes de l'autel des parfums, sur l'arche, etc.

On ôtait la peau et on découpait la viande. Avant de mettre sur l'autel les morceaux destinés à être brûlés, on les tournoyait devant l'Eternel ; de là l'expression : offrande tournoyée ; la même chose se pratiquait aussi à l'égard des sacrifices non sanglants (Exode, XXIX, 24 , 27, 28. Lév., VII, 30, 32 , 34. Nomb., V, 25).

Ces cérémonies achevées, le sacrificateur arrangeait le bois sur l'autel, y plaçait les morceaux de la victime sur lesquels on avait répandu du sel pur, et les livrait aux flammes pour être consumés. - La Bible indique les lois pour les sacrifices (Lév., I-XIX).

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- Des premiers-nés, des prémices et des dîmes.

Outre les sacrifices et offrandes proprement dits, dont nous venons de parler, la loi mosaïque imposait encore aux Israélites l'obligation de faire certains dons : quelques-uns étaient déjà en usage du temps des patriarches. -

 

I. Sanctifie-moi tout premier-né, tout ce qui ouvre la matrice entre les enfants d'Israël, tant des hommes que des bêtes; car il est à moi, dit l'Eternel (Exode, XIII, 2). - Et cela d'abord en signe de dépendance de Jéhovah , qui était le maître, le propriétaire absolu du pays de Canaan et de ses habitants, ensuite en souvenir de la protection que Dieu avait accordée aux Israélites en préservant leurs premiers-nés de l'ange exterminateur (Exode, XIII, 14-16).

Les premiers-nés d'entre les hommes étaient présentés à l'Eternel et rachetés moyennant une rançon qui ne pouvait dépasser cinq sicles. Ce rachat se faisait ordinairement en même temps que la purification de la mère (Luc, II, 22, etc.). - Quant aux premiers-nés des animaux, ceux qui étaient propres à être offerts en sacrifice : boeuf, agneau , chevreau , etc. , devaient être sacrifiés s'ils se trouvaient sans défaut ; les animaux qui avaient quelque défaut : aveugle, boiteux, etc. , devaient être mangés dans un festin auquel on invitait les lévites, les pauvres , etc. (Deut., XV, 19-23). Les premiers-nés des animaux qui ne pouvaient servir aux sacrifices : ânes, chameaux , etc. , étaient ou égorgés , ou rachetés par un agneau ou un chevreau (Exode, XIII, 13) ; si on ne les rachetait point de cette manière, on en faisait l'estimation , on les vendait et le prix en était remis aux sacrificateurs.

Comme les premiers-nés des hommes et des animaux appartenaient à l'Eternel , il en était de même des fruits, des champs et des arbres.

 

II. Tout Israélite devait présenter pour lui personnellement les prémices de sa moisson, des fruits de ses arbres et de sa vigne, de la laine de son troupeau, etc. (Exode, XXIII, 19. Nomb., XV, 19, 20; XVIII, 8- 19. Deut., XVIII, 4, etc. , XXVI, 1 -11), et cela en signe de reconnaissance envers Dieu qui avait mis Israël en possession du pays de Canaan. Ces dons n'étaient point placés sur l'autel, mais remis entre les mains des lévites. La quantité était laissée au gré de chacun.

 

III. Les dîmes étaient déjà en usage chez les patriarches (Gen., XIV, 20 , etc. ; XXVIII, 22). - Selon la loi de Moïse, tout Israélite devait payer la dîme de, sa moisson, de ses fruits, de sa vigne, de ses troupeaux, aux lévites, comme aux fonctionnaires de Jéhovah ; mais aussi les lévites avaient-ils été exclus du partage des terres de Canaan (Lév., XXVII, 30-33). De cette dîme les lévites remettaient la dixième partie aux sacrificateurs ; la loi permettait de racheter cette dîme.

 

Cette dîme n'était point perçue l'année sabbatique (Lév., XXV, 5, 6), et chaque troisième année elle n'appartenait qu'en partie aux lévites - le reste était mis de côté au profit des étrangers, qui réclamaient l'hospitalité , des pauvres , des veuves , dos orphelins , etc. ; ainsi l'ordonna Moïse (Deut., XIV, 28, 29 ; XXVI, 12, 13).

Outre cette première dîme, consacrée à Jéhovah et employée à l'entretien du culte et du sacerdoce , les Israélites étaient encore tenus de prélever une seconde dîme (Deut., XIV, 23-27).

Tout ce qui regardait le paiement des dîmes était laissé à la probité du peuple ; chacun en fixait lui-même la quantité ; nulle part il n'est question de taxation ou de perception forcée.

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- Des purifications.

Le peuple d'Israël, consacré à l'Eternel, devait être avant tout un peuple moralement pur et sans souillure , aussi Moïse ne cessa-t-il de les exhorter à faire tout ce que la loi leur prescrivait et de s'abstenir de tout ce qu'elle défendait. Mais la pureté, la propreté extérieure était également un point important qui méritait de fixer l'attention du législateur ; Moïse donna , au nom de Jéhovah, plusieurs ordonnances à ce sujet.

D'après la loi mosaïque, une personne devenait souillée, impure, soit lorsqu'elle touchait à quelque chose d'impur : à un animal immonde, à un corps mort , etc. ; soit lorsqu'elle était atteinte de certaines maladies contagieuses, surtout de la lèpre. Une telle personne devait s'abstenir de tout attouchement avec d'autres personnes, jusqu'à ce qu'elle eût été purifiée. - Cette purification s'opérait de diverses manières, selon le genre de la souillure (Nomb., XIX, 1-21. Lév., XIII, XIV).

 

Purification des femmes. Une femme accouchée d'un fils était regardée comme impure ou souillée pendant quarante jours; si c'était d'une fille, pendant quatre-vingts jours (Lév., XII, 1 -6). Au bout de ce temps, elle se présentait au parvis et offrait en sacrifice un agneau de l'année et un pigeonneau ou tourterelle; en cas de pauvreté, seulement deux pigeonneaux ou deux tourterelles (Luc, II, 22-24),

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- De la circoncision.

La circoncision est une cérémonie religieuse qui consistait à couper le prépuce à tous les enfants mâles. Dieu lui-même ordonna à Abraham de faire subir cette opération à tous les mâles de sa famille, comme signe de l'alliance qu'il avait traitée avec la postérité du patriarche (Gen., XVII , 1-14). Ce précepte fut ensuite renouvelé par Moïse, et les Israélites l'observèrent toujours religieusement. La circoncision se pratiquait le huitième jour après la naissance de l'enfant.

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- Du serment.

Le serment est un acte religieux dans lequel on prend Dieu à témoin de la vérité de ce que l'on affirme, ou de la sincérité d'une promesse l'usage en remonte jusqu'aux temps les plus reculés , et se retrouve, accompagné de diverses cérémonies, chez tous les peuples (Gen., XIV, 22).

Les Israélites ne devaient jurer que par Jéhovah (Lév. , XIX, 12. Deut., VI, 13). Plus tard on jurait par le roi, par Jérusalem, par le temple, par son âme, par sa tête, etc. (2 Sam., XI, 11 , etc., etc.).

Du temps de Jésus-Christ, les Juifs et les pharisiens en particulier enseignaient que plusieurs de ces serments n'étaient point obligatoires, par la raison qu'il n'y avait rien de saint, de sacré dans la chose par laquelle on jurait, et ils donnaient par là lieu à beaucoup d'abus et de perfidies. Jésus-Christ leur rappelle la sainteté du serment et les exhorte à ne point l'employer pour des choses frivoles et de peu d'importance, mais de se contenter alors d'un simple oui ou non (Matth., V, 33-37 ; XXIII, 16-22).

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- Du voeu.

On entend par voeu une promesse faite à Dieu, par laquelle on s'engage à faire quelque chose que l'on croit lui être agréable et qui n'est point commandé par un précepte.

Le voeu est donc un acte volontaire; il dépend de l'homme de ne point s'engager par des promesses, mais il est obligé de les tenir lorsqu'il les a faites sciemment et volontairement Dieu déclare expressément qu'il réclamera l'exécution des voeux et en punira la violation (Deut., XXIII, 21- 23. Ecclés., V, 4, 5). La loi de Moïse détermine cependant certains cas où il sera permis de racheter un voeu dont on se repent (Lév., XXVII) , ou même de l'annuler (Nomb. , XXX).

Le premier voeu dont la Bible fasse mention est celui de Jacob (Gen. , XXVIII, 22) ; il promit d'adorer Jéhovah comme son Dieu, et de lui consacrer la dîme de tous ses revenus : voeu qui fut observé par tous ses descendants.

Les voeux , chez les Hébreux, étaient de deux espèces voeux de consécration et voeux d'abstinence.

I.Les voeux de consécrationétaient ceux par lesquels on donnait sa personne, ou un membre de sa famille, ou quelque animal , ou toute autre chose, à Dieu; ces voeux pouvaient être rachetés, à l'exception de ceux qui concernaient quelque animal propre au sacrifice. On les appelait d'un nom général: corban (Marc, VII, 11). Les personnes vouées à l'Eternel devenaient esclaves, c'est-à-dire serviteurs , domestiques du temple ; la loi fixait le prix de leur rachat (Lév. , XXVII) ; les sacrificateurs pouvaient diminuer la somme du rachat, selon la fortune de chacun. Les maisons et les terres vouées ou consacrées pouvaient être rachetées avant l'année jubilaire (Lév., XXVII, 1-24).

 

II.Les voeux d'abstinenceétaient ceux par lesquels on promettait de se priver pendant un certain temps de l'usage de certaines choses permises : du vin , etc. Nous devons surtout remarquer le voeu du nazaréat (Nomb., VI).

Le Nouveau-Testament ne fait mention que d'un seul voeu prononcé par un disciple du Sauveur; c'est celui de Paul, qui avait fait le voeu de se faire raser la tête (Actes , XVIII, 18). L'Apôtre agit ici encore comme Juif à cause des Juifs (1 Cor., IX, 19- 23).

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- De la prière.

I. La prière, c'est-à-dire l'élévation de l'âme vers l'Etre suprême , est le premier acte de dévotion que l'homme ait accompli. Louanges, invocations, actions de grâces, tels sont les éléments qui constituent la prière.

Moïse n'a point prescrit de formules particulières de prières , si ce n'est cette belle bénédiction, dite d'Aaron : L'Eternel te bénisse et te garde ! l'Eternel fasse luire sa face sur toi, et te fasse grâce! l'Eternel tourne sa face vers toi, et te donne la paix! (Nomb., VI, 24- 26.) Il a formulé les actions de grâces à prononcer en offrant les prémices des fruits de Canaan (Deut., XXVI, 3-10, 13-15). Ce fut seulement sous David que le culte public commença à être célébré par des prières faites en commun et par le chant des hymnes sacrées.

 

II Les Juifs priaient ordinairement à haute voix et debout; d'autres fois, à genoux ou prosternés à terre, les mains élevées, en se frappant la poitrine, etc. ; mais toujours le visage tourné du côté de Jérusalem. De l'habitude de réciter des prières à certaines heures fixes de la journée, il est pour la première fois question dans le prophète Daniel (Dan., VI , 10, 13) ; il priait trois par jour, probablement à la troisième, sixième et neuvième heure , c'est-à-dire, selon notre manière de compter, à neuf heures du matin, à midi et à trois heures de l'après-midi.

Le Nouveau-Testament parle également de ces heures consacrées à la prière (Actes , II, 15; III, 1 ; X, 9). - Plus tard les Juifs prirent l'habitude do réciter de longues prières; les pharisiens priaient même , par ostentation, au coin des rues (Matth. , VI, 5, etc.).

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- Du jeûne.

Moïse n'institua qu'un seul jour de jeûne , celui de la fête des grandes expiations ; il était défendu aux Israélites de prendre la moindre nourriture depuis la veille jusqu'au soir de ce jour (Lév., XXIII, 27-29). Dans la suite, les juges ou rois ordonnèrent quelquefois un jour extraordinaire de jeûne, surtout en temps de calamités publiques (Juges, XX, 26. 1 Sam., VII, 6. 2 Sam., III , 35); mais de tels jeûnes ne furent point répétés tous les ans. Après la captivité on établit quatre grands jours de jeûne; savoir:

1. Le neuvième jour du mois thammuz (juin) , en souvenir de la prise de Jérusalem (Jér., LII, 6, 7).

2. Le neuvième jour du mois d'ab (juillet), en mémoire de l'incendie du temple (Zach., VII, 3-5. VIII, 19).

3. Le troisième jour du mois tisri (septembre) , anniversaire du meurtre de Guédalja (Jér., XLI, 1, 2).

4. Le dixième jour du mois de tebeth (décembre) , anniversaire du jour où le siège fut mis devant Jérusalem ,(Zach., VIII, 19).

Jésus-Christ et les apôtres n'ont point recommandé l'institution de jours de jeûne; les premiers chrétiens conservèrent cependant le jeûne, mais ils s'y livraient en certaines occasions exceptionnelles et toujours volontairement.

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- De L'onction.

Déjà, dans la plus haute antiquité, on avait la coutume de frotter les membres d'huile, dans le but de les fortifier et de conserver leur souplesse, et on regardait comme un devoir de rendre ce service aux personnes que l'on voulait honorer (Jean, XII, 3. Marc, XIV, 3); c'est ce qu'on appelait oindre. De la vie commune cet usage passa dans le culte et dans les choses sacrées, on oignait les personnes et les objets appartenant au culte, pour marquer qu'ils étaient consacrés à la Divinité. C'est ainsi que Jacob répandit de l'huile sur une pierre qu'il avait élevée comme un autel (Gen., XXVIII, 18. XXXV, 14). Moïse prescrivit la composition d'une huile sainte (Exode, XXX, 23-33) qui servait pour oindre le souverain sacrificateur, les sacrificateurs, le tabernacle, les autels, l'arche, etc., etc. Plus tard on donna l'onction aux rois.

 

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