Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

GEOGRAPHIE DE LA BIBLE.

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Les contrées principalement mentionnées dans l'Ancien-Testament, à l'exception de l'Egypte, sont situées sur la côte occidentale du continent asiatique. C'est dans cette partie du monde que l'homme fut créé là vécurent ces patriarches à la vie prolongée, et les descendants de Noé, longtemps encore après le déluge ; là se fondèrent et fleurirent les grandes monarchies d'Assyrie, de Babylone et de Perse , dont parlent les écrivains sacrés.

La Bible raconte surtout les évènements qui se sont passés en Palestine ou Canaan, où étaient les royaumes de Juda et d'Israël ; là était le temple élevé à Dieu par Salomon; là vécurent la plupart des écrivains inspirés; notre Seigneur Jésus-Christ y accomplit l'oeuvre de la rédemption pour son peuple, et de là partirent les apôtres doués de l'inspiration divine, pour aller chez toutes les nations prêcher l'Evangile du salut.

Le pays dont il est question dans le Nouveau-Testament ne s'étend guère au-delà des contrées qui bordent la mer Méditerranée ou Grande-Mer. Notre Seigneur ne parcourut que la terre d'Israël.

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LA PALESTINE.

Le nom de Palestine, qui ne se trouve pas dans la Bible, a été donné à la terre promise par les Grecs et les Romains ; il ne désignait proprement que la côte habitée par les Philistins. Les païens ne connaissaient que la partie extérieure de ce pays ; l'intérieur, avec tout ce qu'il renfermait d'excellent , leur était inconnu.

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- Noms, situation et étendue de la Palestine.

I. Ce pays, si intéressant sous tous les rapports, est désigné dans la Bible sous divers noms.

- Il est appelé pays de Canaan, parce que les descendants de Canaan, fils de Cam et petit-fils de Noé, en furent les premiers habitants (Gen., X, 6, 19. Exode, XVI, 35);

- terre promise, parce que Dieu promit à Abraham que ce pays serait un jour l'héritage de sa postérité (Gen. , XII, 7);

- pays des Hébreux (Gen., XL , 15) , comme demeure des descendants d'Abraham, qui lui-même descendait de Héber, petit-fils de Sem ( Gen. , X) ;

- pays d'Israël ou d'Ephraïm, depuis le partage du pays en deux royaumes ;

- pays de Jéhovah, comme étant la propriété exclusive et inaliénable de Dieu (Lév. , XXV, 23) ;

- la Judée, enfin , qui signifie proprement terre des Juifs, après le retour de la captivité de Babylone, parce que la plupart de ceux qui revinrent dans leur patrie appartenaient à l'ancien royaume de Juda.

- On la nomme aussi terre sainte, à cause de tous les évènements rapportés dans la Bible qui s'y sont passés, surtout à cause du ministère de Christ , et parce que ce fut là que le Sauveur mourut et ressuscita pour notre salut.

Le nom de Palestine, c'est-à-dire pays des Philistins, ne désignait d'abord que la contrée située au sud-ouest et bornée par l'Egypte et la Méditerranée ; plus tard on l'appliqua à toute la Judée.

 

II. La Palestine était bornée, au nord, par la Phénicie, le pays de Damas et les monts Liban; à l'ouest, par la Méditerranée; au sud, par l'Arabie Pétrée ; à l'est, par les

déserts de la Syrie et de l'Arabie. Elle contenait une superficie totale d'environ 830 lieues.

 

III. Les anciens nous rapportent que la Palestine renfermait jusqu'à 5, 000,000 et 6,000, 000 d'habitants (1) ; et, malgré le peu d'étendue du pays, cette population ne doit point nous paraître exagérée, si nous faisons attention à l'étonnante fertilité du sol, qui alors était cultivé avec un soin extrême, et à la grande sobriété des peuples orientaux, et surtout des Israélites.

 

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- Sol, montagnes, vallées et plaines de la Palestine. 

I. La Palestine est traversée dans toutes les directions par diverses ramifications des grandes montagnes de la Syrie, qui commencent au sud de la ville d'Antioche, se dirigent d'abord vers la Méditerranée, et se partagent ensuite en deux branches ou chaînes; l'une prend sa direction vers l'ouest et porte le nom de Liban; l'autre tourne vers l'est et porte celui de Anti-Liban. Le nom de Liban, c'est-à-dire blanc, a été donné à ces montagnes tant à cause des neiges éternelles qui en couvrent le sommet qu'à cause de la blancheur du roc dont elles sont formées. - Les cimes les plus élevées du Liban sont appelées Hermon, Sirjon et Sénir (1 Chron., V, 23).

 

II. Certaines parties des moins Liban jouissent d'une grande célébrité dans la Bible, et méritent une attention particulière.

1 ° Le mont Carmel, c'est-à-dire jardin de Dieu, ainsi appelé à cause de sa grande fertilité (Esaïe , XXIX, 17 ; XXXII, 15), se compose d'une suite de hautes montagnes, couvertes de forêts et entrecoupées de riants vallons. Il s'étend sur une longueur de 9 lieues dans la Samarie , au sud de la Galilée, vers la Méditerranée. - Il y avait un autre mont Carmel dans le désert de Maon, tribu de Juda.

2° Le mont Tabor, aujourd'hui Tor, haute et belle montagne isolée, de forme conique, à 6 lieues est du Carmel et à une lieue de Nazareth, en Galilée. Sa cime, élevée de 2,400 à 3,000 pieds, forme un immense plateau sur lequel était probablement située l'ancienne ville de Tabor (1 Chron., VI, 77).

3° La montagne de Guilboah, dans la tribu de Manassé, à 16 lieues de Jérusalem; Saül et ses fils y périrent (1 Sam., XXXI , 4).

4° Les montagnes d'Ephraïm ou d'Israël, au centre de la Palestine. A cette chaîne appartiennent: le mont Schomrôn ou de Samarie, sur lequel était située la ville de Samarie (1 Rois, XVI, 24) ; Hébal et Guérizim, non loin de Jérico, séparés par un vallon fertile, dans lequel se trouvait la ville de Sichem. Le temple des Samaritains était situé sur Guérizim (Jean, IV, 20) ; - le mont Gahas, sur le penchant septentrional duquel fut enseveli Josué (Josué, XXIV, 30).

- Au-dessus de Jérico s'élève le mont de la Quarantaine, précisément en face du mont Nébo ou Habarim, d'où Moïse, avant de mourir, découvrit la terre promise (Nomb., XXVII, 42. Deut., XXXII, 49, 50).

5° La montagne de Juda, ou simplement la Montagne, dans le midi de la Palestine; - les monts Sion, Morija, Akra, le mont des Oliviers, etc. , font partie de cette chaîne.

6° La montagne de Galaad, dans la partie orientale de la Judée, au-delà du Jourdain, renommée par sa grande fertilité, produisait en abondance des drogues médicinales, du baume, de la myrrhe, etc. (Gen., XXXVII, 25), et nourrissait de nombreux troupeaux.

 

III. Ces diverses montagnes renferment un grand nombre de vallées, pour la plupart très fertiles. Nous remarquerons :

1° La vallée de Josaphat ou de la Bénédiction, à l'est de Jérusalem. Elle court du nord au midi entre la montagne des Oliviers et le mont Morija.

2° La vallée de Hinnom ou de Ben-Hinnom, non loin de Jérusalem et du mont Sion, fameuse par le culte de l'idole Moloc (2 Rois, XXIII, 10. Jér., VII, 31).

3° La vallée des Térébinthes ou du Chêne, à 3 lieues sud-ouest de Jérusalem (1 Sam., XXI, 9).

 

Les montagnes de la Palestine offraient beaucoup de cavernes, en partie formées par la nature, en partie creusées par main d'homme. Quelques-unes étaient d'une, grandeur extraordinaire et servaient de refuge aux brigands et aux malfaiteurs; dans d'autres on avait établi des habitations et des auberges. Les plus connues sont :

1° la caverne de Makkéda(Josué, X, 10) ;

2° celle d'Hadullam, près de Hébron;

3° celle d'Hen-Guédi, où David se cacha devant Saül (1 Sam. , XIII, 6 ; XXIV, 4, 8, 9).

 

IV. Un pays aussi montagneux que la Palestine renferme nécessairement peu de plaines considérables. Nous remarquerons :

1° La plaine qui s'étend entre la Méditerranée et les montagnes du Carmel, d'Ephraïm et de Juda dans toute la longueur du pays et sur une largeur moyenne de 4 lieues; elle est entrecoupée de collines, de vallons et de ruisseaux, ces derniers pour la plupart sans eau dans l'été.

2° La plaine de Jizréhel, aussi plaine d'Esdraélon, ou simplement la grande Plaine, entre le mont Carmel et la montagne d'Ephraïm à l'ouest, et le Jourdain et le lac de Génézareth à l'est, a environ 10 lieues de longueur, sur 4 à 6 de largeur. Elle est arrosée par un grand nombre de ruisseaux.

3° La plaine du Jourdain, longue de 8 à 9 lieues, sur une largeur moyenne de 2 à 2 lieues et demie, est située entre le lac de Génézareth, la mer Morte , les montagnes de Galaad, d'Ephraïm et de Juda, et traversée dans toute sa longueur par le Jourdain. Une partie de cette vallée, le long du fleuve et vers le lac de Génézareth, est très fertile; le reste forme de vastes steppes, propres aux pâturages.

Plusieurs autres plaines ou steppes sont désignées dans la Bible sous le nom de déserts, et nourrissaient de nombreux troupeaux; l'on y trouvait même quelques villes et villages (Josué, XV, 61 , 62. Matth., III, 1, etc.). De ce nombre sont :

1° le désert de Juda, au sud de Bethléhem, le long de la mer Morte, jusqu'aux frontières de l'Arabie;

- 2° le désert de la Quarantaine, à l'ouest de la plaine de Jérico, où Jésus resta pendant quarante jours (Matth. IV, 1 ) ;

- 3° le désert de Beth-Aven, vers Bethsaïda

- 4° le désert ou la campagne des Moabites, à l'est de la mer Morte, où campèrent les Israélites avant d'entrer dans le pays de Canaan.

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- Mers, fleuves, lacs et ruisseaux de la Palestine.

I. La côte occidentale de la Palestine est bornée par la Méditerranée, appelée dans la Bible simplement mer ou la grande mer ou la mer Occidentale.On n'y trouve aucun port ni rade commode.

II. La Palestine n'a qu'un seul fleuve considérable - le Jourdain. Il doit son origine à la réunion de trois ruisseaux qui prennent leur source dans l'Anti-Liban; il coule toujours du nord au sud et partage la Palestine en deux parties inégales.

III. La Palestine renferme trois lacs ou mers intérieures :

1° Le lac Mérom (Josué, XI, 5-7), autrement dit Samochon, situé au nord près de la ville de Daphné.

2° Le lac de Génézareth, la mer de Galilée ou le, lac de Tibériade, ainsi nommé de la ville voisine Tibériade. Ce lac est environné de plaines et de collines extrêmement fertiles et agréables; de là son nom Génézareth, c'est-à-dire Jardin du Prince. Il est très poissonneux.

3° La mer Morte, autrement mer Asphallite, à cause de l'asphalte ou bitume qui se trouve en si grande quantité sur la surface du lac et sur ses bords; ou mer Salée, car ses eaux contiennent cinq fois plus de sel que l'eau de mer; enfin mer du Désert, mer Orientale ou mer de Siddim, à cause de sa situation.

 

IV. Le Jourdain reçoit pendant son cours plusieurs torrents et ruisseaux, savoir,- 1° l'est : 10 le Hiéromax;

- 2° le Jabbok, sortant de la montagne de Galaad;

- 3° l'Arnim;

- 4° le Daphné

- 5° le Capharnaüm;

- 6° le Crith;

- 7° le torrent de Cédron (Jean, XVIII, 1) qui a sa source à l'est de Jérusalem dans un vallon du même nom, et plusieurs autres.

- Dans la Méditerranée se jettent :

- 8° le Bélus, à l'embouchure duquel les Phéniciens découvrirent l'art de faire le verre;

- 9° le torrent d'Egypte (Nomb., XXXIV, 5) qui marquait toujours les limites entre l'Egypte et la Palestine.

- La Bible fait encore mention de plusieurs autres ruisseaux; la position de quelques-uns est inconnue, et la plupart d'entre eux sont à sec pendant l'été.

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- Climat et productions de la Palestine.

I. Le climat de la Palestine, quoique en général tempéré, et constant, varie cependant selon les différentes expositions du sol. La neige ne disparaît jamais sur les cimes du Liban et de l'Anti-Liban, et l'air y est vif et froid, tandis qu'un printemps éternel règne sur les bords de la Méditerranée et qu'une chaleur insupportable se fait sentir dans les montagnes de la Judée et surtout dans les déserts ou steppes. Les saisons ne sont point marquées en Palestine d'une manière aussi tranchée que chez nous; elles s'annoncent principalement par la sécheresse ou par les pluies. Depuis avril jusqu'en octobre il ne pleut que fort rarement; du mois de novembre jusqu'en mars les pluies sont fréquentes, surtout sur la côte.

II Les Orientaux ont coutume de partager l'année en six époques; nous adopterons cette division , que l'on trouve indiquée dans la Bible (Gen., VIII, 22).

Première époque. C'est celle de la moisson; elle commence à la mi-avril et finit à la mi-juin.

Deuxième époque. C'est le temps des fruits, depuis la dernière moitié de juin jusqu'à la moitié d'août.

Troisième époque. Cette partie de l'année est le temps des chaleurs, depuis la mi-août jusqu'à la mi-octobre.

Quatrième époque. C'est celle des semailles, depuis le milieu d'octobre jusqu'au milieu de décembre.

Cinquième époque. Cette partie de l'année, qui est l'hiver, va de la mi-décembre à la mi-février.

Sixième époque. C'est le temps du froid, à partir du milieu de février jusqu'au milieu d'avril.

 

Les vents sont périodiques et réglés en Palestine. Le vent du nord-ouest règne vers l'équinoxe de l'automne, comme celui du sud ou du sud-ouest vers l'équinoxe du printemps. Le vent d'est se fait sentir depuis mars jusqu'en juin. Dans l'été, les vents sont variables et soufflent de tous les points de l'horizon.

 

III. La Palestine comptait autrefois au nombre des pays les plus fertiles du monde. Moïse l'appelle un pays bon et spacieux où coulent le lait et le miel (Exode, III, 8). Le blé rendait souvent cent pour un; l'indigo croît spontanément sur les bords du Jourdain; la vigne est d'une vigueur extraordinaire (Nomb., XIII, 24). Les palmiers, les orangers, les figuiers, les mûriers, etc., sont en abondance, ainsi que les oliviers, qui fournissent une huile excellente. - Les montagnes et les collines offrent les meilleurs pâturages et nourrissent de nombreux troupeaux. - Les abeilles déposent leur miel dans le creux des arbres et des rochers, et ne demandent aucun soin. La Palestine possède toutes les espèces d'animaux, d'arbres, de plantes, de grains, etc., qui se trouvent dans d'autres pays situés sous un climat tempéré.

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