Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

SITUATION DU MONDE À L'AVENEMENT DE CHRIST

-------

SITUATION DU MONDE À L'AVENEMENT DE CHRIST

BIOGRAPHIE DES ÉCRIVAINS DU NOUVEAU-TESTAMENT

DES LIVRES HISTORIQUES.

DES LIVRES DOGMATIQUES DU NOUVEAU-TESTAMENT, ET EN PARTICULIER DES EPITRES DE PAUL.


.

SITUATION DU MONDE À L'AVENEMENT DE CHRIST

D'épaisses ténèbres couvraient l'univers entier; toutes les nations de la terre étaient assises dans la région et dans l'ombre de la mort (Matth., IV, 16). L'Esprit de l'Eternel s'était retiré du peuple, qui se glorifiait d'être le peuple élu de Dieu; la voix des prophètes inspirés ne se faisait plus entendre depuis près de quatre siècles; les Israélites vivaient dans une anarchie complète, sous le rapport de leurs institutions politiques, comme sous celui de leurs opinions religieuses. Les lois cérémonielles établies par Moïse étaient, à la vérité, encore en vigueur et strictement observées; mais l'Esprit saint, qui inspira la législation du Sinaï, était inconnu au peuple; les doctrines humaines avaient usurpé la place de l'autorité divine; l'hypocrisie des Pharisiens, la froide philosophie, la probité toute mondaine des Sadducéens, la vie contemplative mais inutile et stérile des Esséniens, avaient remplacé chez les Israélites la foi vive de leurs pères et le culte spirituel de Jéhovah.

Le sort des peuples païens était encore plus digne de compassion que celui des Juifs. La marche rapide de la civilisation, pendant les derniers siècles qui précédèrent la naissance du Sauveur, leur avait dévoilé toute l'absurdité de leurs croyances religieuses; l'empire des idoles était anéanti, au moins quant à la conviction des peuples, et en même temps que la crainte des dieux s'évanouissait, le dernier frein imposé à l'homme se brisait : l'incrédulité, l'irréligion et la dissolution des moeurs la plus honteuse régnaient partout.

Alors les temps fixés par la Sagesse éternelle s'accomplirent. Le Soleil de justice, qui porte la santé dans ses rayons (Mal. , IV, 2), se leva radieux sur tous les peuples de la terre! Jésus-Christ, le Sauveur promis aux pères, naquit à Bethléhem, de la tribu de Juda, de la famille de David, aux temps et dans les circonstances qui avaient été ,prédits par les prophètes de l'Ancien-Testament.


.

BIOGRAPHIE DES ÉCRIVAINS DU NOUVEAU-TESTAMENT.

il est important pour le lecteur d'avoir présente à l'esprit une courte esquisse de la vie et du caractère de ces saints hommes, qui furent les écrivains inspirés des livres de la nouvelle alliance, puisque ces livres constituent la base de l'Eglise chrétienne.

.

Matthieu ou Lévi, apôtre et évangéliste, était fils d'Alphée. Avant sa vocation, il était publicain , ou receveur d'impôts pour le gouvernement romain. Cette charge était en mauvais renom chez les Juifs, parce qu'elle était le signe de leur sujétion aux étrangers. Matthieu résigna avec joie ce poste lucratif pour suivre Christ; il devint son serviteur fidèle et le témoin de ses miracles. Il resta avec les autres apôtres jusqu'à l'ascension du Sauveur. On sait peu de chose de lui après ce temps-là. On dit qu'il souffrit le, martyre à Naddabar, dans, l'Ethiopie asiatique (l'an 62).

.

Marc l'évangéliste, dont le nom hébreu était Jean, était fils d'une femme pieuse de Jérusalem , chez laquelle les apôtres et les premiers chrétiens se rassemblaient souvent pour prier (Actes, XII, 12; . On croit qu'il fut converti par Pierre, qui l'appelle son fils ( 1 Pierre, V, 13). Marc accompagnait Paul et Barnabas dans leurs travaux de missions en plusieurs pays, mais il se sépara d'eux et revint à Jérusalem (Actes, XIII, 5-13). Nous le retrouvons ensuite à Antioche (Actes, XV, 37), d'où il alla, avec Barnabas, en Chypre. Il suivit plus tard Timothée à Rome (2 Tim., IV, 14).

.

Lucl'évangéliste était né à Antioche; il était médecin de profession. Il fut le fidèle et constant compagnon de Paul dans ses travaux, ses voyages et ses épreuves. On suppose qu'il souffrit le martyre sous Néron , empereur romain.

.

Jean l'évangéliste et apôtre, fils de Zébédée, était un pêcheur de Bethsaïda, ville de Galilée. Il fat appelé, ainsi que son frère Jacques, par Jésus-Christ pour être apôtre, et, à cause de leur puissante éloquence, il les surnomma Boanerges, fils du tonnerre. Jean fut particulièrement cher au Seigneur, qui lui confia sa mère peu avant d'expirer sur la croix. Il quitta la Judée avant la destruction de Jérusalem, et travailla surtout dans l'Asie-Mineure, en particulier à Ephèse. Il fut banni dans l'île de Patmos, où il fut favorisé par des visions glorieuses du Seigneur De cette île il revint à Ephèse, où il mourut en paix vers l'an du Seigneur 100.

.

Paul était israélite, de la tribu de Benjamin; ses parents étaient hébreux. Il naquit à Tarse, en Cilicie, et fut ainsi citoyen romain. Avant sa vocation , il était connu sous son nom hébreu de Saul ; mais parmi les Gentils il fut appelé Paul, son nom romain. Ses parents l'envoyèrent de bonne heure à Jérusalem pour étudier la loi juive sous la direction de Gamaliel, docteur célèbre de sa nation. Les progrès de l'élève furent dignes de la réputation du maître, et bientôt Saul appliqua toute son influence et ses talents à conserver les traditions corrompues des Juifs , à détruire l'Eglise de Christ, et à extirper même le nom de chrétien. Mais au milieu même de sa carrière meurtrière, pendant qu'il ne respirait que meurtre et carnage contre les disciples du Seigneur, la grâce souveraine et miséricordieuse toucha son coeur, et il consacra toutes ses facultés au service de Christ.

Aucun homme ne fut jamais peut-être aussi entièrement dévoué à glorifier Dieu et à servir les vrais intérêts de l'humanité aucun disciple du Sauveur ne donna un exemple aussi remarquable de vertus chrétiennes et de travaux bienfaisants que cet élu du Seigneur.

Après avoir été l'instrument de bénédictions inestimables pour l'Eglise de Dieu par sa prédication, son exemple et ses écrits, il scella de son sang la vérité de l'Evangile, et fut décapité à Rome l'an 66, par ordre de l'empereur Néron.

.

Jacques fut appelé le Mineur, pour le distinguer de Jacques, frère de Jean, mis à mort par Hérode (Actes, XII, 1, 2). Il était fils d'Alphée Cléopas, et fut appelé frère du Seigneur, parce qu'il était parent de la vierge Marie. On le surnomma le Juste , à cause de la sainteté de sa vie. Il fut mis à mort par les Juifs pendant une absence du gouverneur romain (l'an 62) (1).

.

Pierre, fils de Jona et frère de l'apôtre André, était natif de Bethsaïda. Son nom fut d'abord Simon, mais Jésus le nomma Céphas, que l'on traduit par Pierre; ce nom signifie pierre ou rocher, pour montrer la nécessité de la fermeté dans la foi et dans le devoir. Pierre fut un des apôtres les plus fervents et les plus fidèles; son zèle le rendit quelquefois téméraire et irréfléchi, ce qui, en causant sa chute et son reniement, a laissé une tache sur sa mémoire. Son repentir fut également remarquable, et sa vie et ses travaux subséquents nous le font connaître comme un disciple éminent et un des apôtres les plus utiles de Jésus-Christ. A part ce que rapporte le Nouveau-Testament, des actes les apôtres jusqu'à l'admission des Gentils dans l'Eglise (Actes, XV), on sait peu de chose sur sa vie.

.

Judeou Lebbée, surnommé Thaddée, apôtre, était frère de Jacques le Mineur. Au commencement de son ministère, il prêcha en Judée, dans la Samarie, la Galilée et l'Idumée; plus tard, en Arabie, dans la Syrie, la Mésopotamie et la Perse, et prouva sa doctrine par des miracles. Nous ne savons point avec certitude où il termina sa carrière.

.

DES LIVRES HISTORIQUES.

Le mot Evangile, en grec Evangelion, vient de deux mots: eu (bien) et aggellô (j'annonce). Il désigne la bonne

nouvelle par excellence, l'heureux message de la venue du Sauveur, la prédication du salut, annoncé par Jésus-Christ (Marc, XVI, 15. Rom., I, 46) ; de là l'expression évangéliser, c'est-à-dire annoncer l'Evangile, prêcher le salut qui est en Jésus-Christ. On a aussi donné ce nom à l'histoire de la vie et de la mort de Jésus-Christ. De là ces locutions consacrées de temps immémorial : l'Evangile de Matthieu,l'Evangile de Marc, etc. , ou bien l'Evangile selon Matthieu, l'Evangile selon Marc, etc. Les seuls Evangiles authentiques sont celui de Matthieu, celui de Marc, celui de Luc et celui de Jean.

.

- De l'Evangile selon Matthieu.

Matthieu écrivit son Evangile pour les fidèles Hébreux, environ cinq ans après l'ascension de Christ. Il se divise en vingt-huit chapitres qui forment cinq paragraphes.

I. Deux chapitres qui donnent la généalogie de Christ jusqu'à Abraham, et quelques détails sur sa naissance et son enfance (I-II).

II. Deux chapitres qui parlent de Jean-Baptiste et du commencement du ministère public de Christ (III-IV).

III. Les discours et les miracles de Christ jusqu'à sa transfiguration (V- XVII).

IV. Les divers discours et miracles de Christ, depuis sa transfiguration jusqu'à deux jours avant sa crucifixion (XVIII-XXV).

V. Récit des souffrances, de la mort et de la résurrection de Christ (XXVI-XXVIII).

 

Comme Matthieu écrivait pour affermir les chrétiens de la Judée, il leur a donné la descendance directe de Christ, d'Abraham par David, et annonce que le Messie était né à Bethléhem, ainsi que l'avait prédit le prophète Michée. Les passages des écrits prophétiques qui se rapportent aux offices et aux travaux du Messie sont aussi plus détaillés chez cet évangéliste que chez les autres.

.

- De l'Evangile selon Marc.

On pense que l'Evangile selon Marc a été écrit vers l'an 61 , sous la direction de l'apôtre Pierre, pour les Gentils qu'il avait appelés à la connaissance de Jésus-Christ. Il rapporte la plupart des choses qu'on trouve dans Matthieu, avec quelques détails de plus, mais sous une forme plus concise. A cause de sa simplicité, de sa clarté et des sujets importants qu'il traite, cet Evangile a été appelé: « L'histoire la plus courte, la plus claire, la plus étonnante, et en même temps la plus essentielle de toutes celles qui ont été écrites. »

On le divise en seize chapitres qui forment trois paragraphes.

I. Le ministère de Jean-Baptiste, le baptême et la tentation du Sauveur (I, 1-13).

II. Les miracles et les discours de Christ depuis le commencement de son ministère public jusqu'à sa visite à Jérusalem , lors de la première Pâque (I, 14 -X).

III. Récit de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, les paraboles et les discours qu'il y prononça , sa condamnation, sa mort, sa résurrection, et la mission qu'il donna à ses apôtres (XI-XVI).

.

- De l'Evangile selon Luc.

L'Evangile selon Luc fut écrit pour l'usage des Gentils convertis, et adressé à Théophile, seigneur chrétien. Il se divise en vingt-quatre chapitres qui forment quatre paragraphes.

I. Les détails de la naissance de Jean-Baptiste et de Jésus, et leur histoire jusqu'au baptême de Christ (I-III).

II. Les discours et miracles de Jésus-Christ, pendant les trois années de son ministère, jusqu'au moment où il alla en Judée pour la dernière Pâque (IV-IX).

III. Les discours, paraboles et oeuvres de Jésus en Judée et à Jérusalem avant qu'il fût trahi (X-XXI).

IV. Récit des souffrances, de la mort, de la résurrection et de l'ascension du Sauveur (XXII-XXIV).

.

- De l'Evangile selon Jean.

L'année précise en laquelle Jean écrivit son Evangile n'est pas connue ; quelques savants supposent que ce fut vers l'an 69, et avant la destruction de Jérusalem ; d'autres , et parmi eux les plus anciens, pensent que ce ne fut qu'à son retour de l'exil de Patmos, en 98. Il écrivit cet Evangile , d'abord pour conserver les discours les plus importants et les plus édifiants du Sauveur, que les autres évangélistes n'avaient pas rapportés; - puis, pour détruire des hérésies pernicieuses qui avaient été répandues par de faux docteurs sur la personne et la mort de Jésus, et surtout pour affermir chez les premiers chrétiens la croyance en la divinité et en l'humanité de leur Rédempteur.

Cet Evangile se divise en vingt et un chapitres formant cinq paragraphes qui rapportent :

I. Plusieurs détails sur Jean-Baptiste, et les premières actions de Christ en commençant son ministère (I). Remarquez surtout que l'Apôtre déclare pleinement que Jésus, le Fils de Dieu , est le créateur de toutes choses, et qu'il se fit homme pour ôter le péché du monde (I, 1-3, 14, 29).

II. Plusieurs discours et actions de Jésus, jusqu'à sa dernière apparition à Jérusalem (II-XII).

III. Les paroles touchantes adressées par le Sauveur à ses apôtres avant sa mort (XIII-XVII).

IV. Le récit de la trahison de Judas, de la passion et de la crucifixion du Sauveur (XVIII-XIX).

V. La résurrection et les derniers entretiens de Jésus avec ses apôtres (XX-XXI).

.

- Des Actes des Apôtres.

Ce livre est nommé Actes ou Actions des Apôtres, parce qu'il est une espèce d'histoire du ministère et des actions des Apôtres. Il a été écrit par Luc pour faire suite à son Evangile. Il commence par l'ascension de Christ et se termine par l'emprisonnement de Paul à Rome (l'an 65). Il comprend une période de trente ans. On y voit l'aurore du christianisme, la formation des Eglises chez les Juifs et les Gentils, le progrès de l'Evangile dans diverses parties du monde, la patience et le courage de quelques apôtres dans les souffrances que leur foi leur attire, et les succès qu'ils obtiennent: preuve évidente de la divinité et de la vérité du christianisme.

Luc ne donne pas une description complète des premières Eglises chrétiennes, car il ne parle pas des travaux de plusieurs apôtres, non plus que de l'établissement du christianisme en Orient, en Egypte, et en d'autres endroits.

Deux choses sont remarquables dans ce livre :

1° il montre l'établissement miraculeux du christianisme, par les grâces et les dons du Saint-Esprit, suivant les promesses de Jésus ;

2° il fait comprendre les desseins du Dieu de miséricorde qui recevait les Gentils dans son Eglise, d'après les prédictions de l'Ancien-Testament.

 

Si l'on regarde Luc simplement comme un témoin humain, nul n'était mieux qualifié que lui pour faire le narré des travaux des apôtres, car il fut le fidèle compagnon de Paul dans plusieurs de ses voyages. D'ailleurs, étant médecin et ayant reçu une éducation distinguée , il pouvait juger d'une manière saine les miracles opérés par Paul; son témoignage direct et circonstancié nous donne des preuves de leur divine autorité.

Les Actes des Apôtres se divisent en vingt-huit chapitres qui forment six paragraphes.

I. Les actions des apôtres à Jérusalem pendant les dix jours qui précédèrent la Pentecôte (I).

II. La première prédication de l'Evangile du salut pour toutes les nations, la formation et les progrès de la Mère-Eglise à Jérusalem , jusqu'au martyre d'Etienne (II-VII).

III. La persécution de l'Eglise de Jérusalem , la dispersion des disciples , et l'établissement des Eglises chez les Gentils (VIII-XII).

IV. Les travaux de Paul et de Barnabas jusqu'à leur séparation (XIII-XV).

V. Récit des travaux de Paul chez les Gentils, où il forme des Eglises chrétiennes (XVI-XX).

VI. Le voyage de Paul à Jérusalem, sa persécution par les Juifs, son appel à César, et son départ, comme prisonnier, pour Rome (XXI-XXVIII).

.

DES LIVRES DOGMATIQUES DU NOUVEAU-TESTAMENT, ET EN PARTICULIER DES EPITRES DE PAUL.

A mesure que le christianisme se répandait au loin et que de nombreuses Eglises étaient fondées, non seulement dans la Palestine et dans les pays voisins, mais encore dans les contrées éloignées de l'Asie-Mineure et de la Syrie, comme en Macédoine, en Grèce et en Italie, il devenait impossible aux apôtres et à leurs disciples immédiats de visiter toutes ces Eglises et de les surveiller par leur présence; il fallait avoir recours à des épîtres ou lettres, tantôt pour fixer quelques points de doctrine douteux, ou pour combattre de fausses doctrines, tantôt pour soutenir le courage des fidèles au milieu des persécutions qu'ils avaient à essuyer, tantôt pour recommander une conduite pure et chrétienne.

Tel est le but et l'origine des épîtres apostoliques. Les unes sont adressées à certaines Eglises; d'autres à certains fidèles en particulier; d'autres, enfin , ne portent aucune inscription particulière, et s'adressent à tous les fidèles en général.

Pour bien apprécier la méthode d'instruction mise en usage par Paul dans ses épîtres, nous ne devons point perdre de vue qu'il avait été formé à l'école de Gamaliel, Juif et pharisien. Il se plaît dans les explications longues et approfondies sa manière de discuter et d'argumenter est celle des docteurs juifs, et des pharisiens en particulier.

Nous possédons quatorze épîtres de Paul, et, quelque grande que soit la diversité des sujets qu'il traite, ces deux vérités forment toujours la base de ses instructions :

1° La religion de Jésus-Christ est une religion universelle ; elle est destinée aux Gentils tout aussi bien qu'aux Juifs.

2° Le christianisme dispense de l'observation de la loi cérémonielle de Moïse ; son caractère essentiel consiste dans une foi vive et ferme en Jésus-Christ, et dans une conduite conforme à la doctrine pure et divine de l'Evangile.

.

- De l'épitre aux Romains.

Rome était la capitale du monde civilisé au moment où cette épître fut écrite. On ne sait point par qui le christianisme y fut introduit. Il n'existe aucune preuve historique qui démontre d'une manière concluante que Pierre y ait jamais été ; et il est clair que Paul ne l'avait pas encore visitée lorsqu'il écrivit son épître , cependant la foi de cette Eglise était déjà célèbre dans le monde (Rom. , 1, 8). On pense qu'elle fut établie par quelques-uns de ces étrangers habitant Rome, Juifs et prosélytes, qui avaient reçu l'Evangile à Jérusalem (Actes, II, 10). Paul avait depuis longtemps le projet de visiter l'Eglise de Rome; mais, empêché de le faire, il écrivit aux Romains l'épître où se trouvent exposées les doctrines fondamentales de l'Evangile.

Pour bien comprendre cette épître, il faut considérer:

1° le caractère de ceux qui composaient l'Eglise romaine il s'y trouvait des païens convertis et des Juifs à qui il restait beaucoup de préjugés, malgré leur conversion; tandis que les Gentils, devenus chrétiens, réclamaient des privilèges égaux à ceux des Juifs, ceux-ci refusaient de les leur accorder, à moins qu'ils ne se soumissent à la circoncision ;

2° les idées erronées des Juifs sur la justification qui se fondaient sur trois points :

1) La piété et le mérite remarquables de leurs ancêtres, et l'alliance que Dieu avait faite avec eux;

2) Les oeuvres de la loi lévitique, surtout les sacrifices et la circoncision, qui devaient expier le péché

3) La connaissance qu'ils avaient du vrai Dieu par la loi de Moïse et leur étude de cette loi.

L'épître aux Romains se divise en seize chapitres ou quatre parties.

Ire Partie. L'introduction à l'épître (I, 1-15).

IIe Partie. Elle est toute dogmatique (I, 16-XI).

 

Les doctrines importantes enseignées dans l'épître aux Romains peuvent se résumer comme suit :

1° Que tous les fils des hommes, soit Juifs, soit Gentils, sont pécheurs devant Dieu ;

2° Qu'aucune oeuvre de l'homme, soit cérémonielle, soit morale, ne peut sauver un pécheur devant Dieu;

3° Que Jésus-Christ, le Fils de Dieu, par la pureté et la sainteté de la nature humaine qu'il avait prise, par sa parfaite obéissance dans son coeur et dans sa vie, par le sacrifice de sa mort, est devenu le Sauveur de tous ceux qui croient en lui;

4° Que la vraie foi en Jésus-Christ doit être unie à la pratique des bonnes oeuvres, et sa réalité prouvée par une vie consacrée au service de Dieu;

5° Que la mission du Fils de Dieu dans notre monde où il s'est fait homme, afin de devenir le Rédempteur et le Sauveur de son peuple, ainsi que les bénédictions évangéliques accordées aux fidèles , sont des dons de l'amour de Dieu pour les hommes;

6° Qu'aux derniers jours Juifs et Gentils seront convertis à l'Evangile de Christ et reçus dans son Eglise. Ces principes divins sont établis, prouvés, défendus et affirmés d'une manière très édifiante dans cette partie de l'épître. Le plan de l'Apôtre, dans ses développements de l'Evangile, est très remarquable.

Voici une esquisse de sa méthode en douze paragraphes.

I. La définition de l'Evangile de Christ (1, 16-17).

II L'état de péché où gît l'humanité prouvé par la méchanceté des Gentils et l'infidélité des Juifs (I, 18-III, 20).

III. Exposition du seul et unique moyen de salut, selon l'Evangile , pour sauver les Juifs et les Gentils (III, 21-28).

IV. L'universalité du salut gratuit par la foi : Abraham, David et tous les fidèles sauvés par grâce au moyen de leur foi (III, 29, 30 ; IV).

V. Les privilèges remarquables et l'expérience bénie des fidèles (V, 4- 11).

VI. Comme tous les hommes sont condamnés au péché et à la mort, en leur qualité de descendants d'Adam, ainsi tous les croyants ont part à la justice du Rédempteur et aux bénédictions éternelles de la grâce par leur parenté spirituelle avec Christ, le garant de la nouvelle alliance (V, 12-21).

VII. Le changement du coeur des pécheurs, amenés à un état de grâce, produit une vie pure, inséparable de la vie éternelle (VI).

VIII. L'esprit renouvelé porte des fruits en Dieu qui lui font reconnaître la spiritualité, la sainteté de sa loi et la perversité du coeur humain; de sorte que, tandis qu'elle s'afflige de la corruption de sa nature, l'âme fidèle goûte par anticipation un salut complet en Jésus-Christ (VII).

IX. La foi triomphante du chrétien par l'oeuvre de Christ, le don de l'Esprit de Dieu, le privilège de l'adoption divine, la coopération de toutes choses au bien de ceux qui aiment Dieu par la miséricorde de Jésus-Christ, en qui sont assurés l'élection, la justification, la glorification et le salut du peuple de Dieu (VIII).

X. La souveraine justice de Dieu, débarrassée des objections que les Juifs élevaient contre l'admission des Gentils dans l'Eglise de Christ (IX, 1-24).

XI. L'admission des Gentils annoncée par d'anciennes prophéties, ainsi que le rejet des Juifs à cause de leur incrédulité (IX, 25-X).

XII. Explication sur le rejet partiel des Juifs infidèles et l'incorporation partielle des Gentils dans l'Eglise pour engager les croyants à revêtir un esprit de foi, d'humilité et de gratitude (XI).


IIIe Partie. Elle renferme l'application des doctrines qui précèdent, et des exhortations aux fidèles (XII-XV, I4). Elle contient trois paragraphes

I. Exhortation à remplir tous les devoirs d'une vie sainte comme membre de Jésus-Christ, et comme participant aux miséricordes souveraines de Dieu (XII).

II. Obéissance due à tout pouvoir ayant autorité (XIII).

III. Devoir de la tolérance à l'égard de ceux qui sont faibles en la foi (XIV-XV, 14).


IVe Partie. Elle renferme la conclusion de l'épître. L'Apôtre y signale divers détails qui se rapportent à ses travaux et au retard de son voyage à Rome, et il termine en saluant différentes personnes (XV , 15-XVI).

Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant