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 CHAPITRE IV

SECTES ET RÉFORMATEURS

 

91. Les vaudois. Suite du§ 77.

Ni les conciles ni les papes n'ont songé au quinzième siècle à une révision de la doctrine ; toucher au système traditionnel, c'eût été mettre en cause l'essence même du catholicisme; aussi le protégeait-on par la sévérité farouche de l'inquisition. Ceux qui comprenaient qu'une vraie réforme de l'église ne pouvait procéder que d'une théologie ramenée plus directement à l'Écriture, étaient repoussés comme hérétiques.

 

L'histoire desvaudoisdu Piémont et de la France méridionale, souvent persécutés et se maintenant toujours, devient particulièrement intéressante par la formation de leur littérature et le développement de leurs doctrines. Ils ont désormais des poèmes et des traités en prose (71); dans le nombre il y en a qui exposent encore les opinions anciennes de la secte, tandis que d'autres révèlent un progrès. Le plus célèbre des premiers est la Nobla leyczon, sorte de sermon en vers, exhortant les hommes à la vigilance et à la prière; l'auteur rappelle les faits de l'histoire sainte et les destinées de l'église depuis les temps des apôtres,

Pour montrer qu'il y a toujours eu lutte entre les bons et les méchants, et que ceux-ci, après avoir opprimé les bons, finiront par être châtiés par la justice divine (72). Dans ce poème, ainsi que dans les autres écrits de la même période (73), on retrouve les principes des vaudois des siècles précédents : la nécessité de faire pénitence, motivée par la brièveté de la vie ; le jugement final, ayant lieu aussitôt après la mort, sans purgatoire ; la confession, devant être faite à un prêtre, mais celui-ci n'ayant pas le pouvoir d'absoudre; la décadence du clergé, depuis que le pape Silvestre eut accepté les richesses offertes par Constantin ; la vie chrétienne, résultant de l'union de la foi et des oeuvres, et les oeuvres consistant dans l'observation des commandements du décalogue et dans la pratique des vertus évangéliques ; la pauvreté et le célibat, conditions de la vie religieuse par excellence; les fidèles, distingués en trois classes : les contemplants ou parfaits, qui observent la pauvreté et le célibat ; ceux qui ne se vouent qu'au célibat et qui, de ce qu'ils gagnent par leur travail, ne gardent que le nécessaire pour leur subsistance en donnant le surplus aux pauvres; les gens mariés, qui s'appliquent à la vertu et qui élèvent leurs enfants dans la crainte de Dieu. En tout cela il y a encore des restes de tendances catholiques et même monastiques ; en outre, les vaudois admettent les sept sacrements et la transsubstantiation, ils vénèrent les saints et la reine du ciel, ils font pénitence au moyen de jeûnes et d'aumônes. Le christianisme n'est au fond pour eux qu'une loi nouvelle, Jésus-Christ ne fut « persécuté que pour avoir t'ait le bien ».

 

Vers la fin du siècle ils vont plus loin. Ceux d'entre eux qui étaient établis en Bohême se mêlèrent aux hussites ; leurs communautés se joignirent à l'Union des frères bohêmes. En 1497, ces derniers, ayant appris qu'il existait en Italie et en France des hommes qui avaient en partie leurs croyances, envoyèrent à leur recherche deux de leurs pasteurs. Depuis lors il se noua entre les frères bohèmes et les vaudois romans des relations qui eurent pour résultat que ceux-ci se séparèrent de plus en plus du catholicisme. Ils écrivirent sur la nécessité de cette séparation, sur les sacrements, sur les jeûnes, sur l'invocation des saints, sur le pouvoir des vicaires de Jésus-Christ, sur l'antéchrist, des traités où se reconnaît très manifestement l'influence de la confession hussite de 1441 (74). lis tirent même un catéchisme par demandes et réponses, le premier livre d'instruction religieuse pour les enfants que l'on connaisse sous cette forme (75). Même dans ces écrits on trouve encore des traces de théologie scolastique, on cite des docteurs du moyen âge, on parle des sept dons du Saint-Esprit, on maintient les jeûnes et la pauvreté volontaire ; mais d'autre part les vaudois commencent à douter de la transsubstantiation et à demander le calice pour les laïques; sans se prononcer formellement contre les cinq sacrements ajoutés, au baptême et à la sainte-cène, ils disent que ces derniers, sont seuls nécessaires ; ils rejettent le culte des saints, et distinguent entre la sainte église catholique formée des élus que Dieu seul connaît, et l'église composée des ministres et du peuple. Quand plus tard ils seront mis en rapport avec les réformateurs, ils briseront les derniers liens qui les rattachaient encore au système du moyen âge.

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92. Jean Hus.

En Bohême Jean Milicz et Matthias de Janow avaient préparé les esprits a une réforme. Leur oeuvre fut continuée parJean Hus, qui naquit le 6 juillet 1369 au bourg de Hussinee (76). Il lit ses études à Prague, où depuis 1381 on lisait les ouvrages de Wiclif apportés par des jeunes gens qui avaient suivi les cours d'Oxford. En 1398 Hus devint professeur de théologie et en 1402 prédicateur de la chapelle de Bethléhem, fondée par deux laïques pour le culte en langue bohême; en même temps il devint confesseur de l'épouse du roi Wenceslas. Dans ses leçons à l'université il se rattachait à quelques-unes des idées de Wiclif, dans sa chapelle il prêchait contre les vices du clergé et du peuple. L'archevêque Zbynek le laissa faire; sur les représentations de Hus, il défendit même aux fidèles de sa province de se rendre à Wilsnak dans le Brandebourg, où l'on attirait des pèlerins par un faux miracle. Dans l'université Hus obtint pour la nation bohême l'égalité des voix avec la nation allemande, sur quoi celle-ci émigra en masse, étudiants et professeurs. En 1409 les curés de Prague accusèrent Hus de prêcher des doctrines wicléfites; l'archevêque interdit alors la prédication dans les chapelles privées et demanda qu'on lui livrât les écrits de Wiclif. Hus et ses amis en appelèrent à Alexandre V; celui-ci ayant envoyé l'ordre de brûler les livres du réformateur anglais, plusieurs centaines de copies furent jetées au feu. Hus en appela du pape mal informé au pape mieux informé, et l'université protesta contre la condamnation des traités de Wiclif.

Comme malgré la défense de l'archevêque, Hus continuait de prêcher dans la chapelle de Bethléhem,Jean XXIIIrejeta son appel et le cita devant son tribunal ; il refusa de s'y rendre et fut excommunié. C'est alors que commença sa lutte avec les pouvoirs de l'église. Le roi Wenceslas, la reine, la noblesse de Bohême, l'université et le peuple de Prague le soutenaient encore; l'archevêque lui-même se montra prêt à un accommodement, il consentit à ce que l'affaire fût soumise à des arbitres désignés par le roi; Hus remit à ces juges une profession de foi qu'ils acceptèrent; ils invitèrent le prélat à informer le pape qu'aucune hérésie ne régnait en Bohême. Zbynek écrivit en effet à Jean XXIII qu'il s'était accordé avec Hus, et qu'il conviendrait d'annuler la sentence d'excommunication ; mais changeant d'avis, il ne fit pas partir sa lettre et quitta Prague. En 1442 la situation s'aggrava ; le pape, en guerre avec Ladislas, roi de Naples, fit prêcher une croisade contre ce prince. Quand les bulles arrivèrent à Prague, Hus et son ami Jérôme les attaquèrent, Hus dans ses sermons et dans deux traités, Jérôme dans des disputations académiques. Les curés , qui dans les églises annoncèrent les indulgences promises aux croisés, furent insultés par le peuple qui brûla les bulles ; trois des perturbateurs ayant été condamnés à mort, la fermentation devint générale; Wenceslas lui-même, quoique en guerre avec le roi de Naples, dût se plaindre au pape des distributeurs d'indulgences. Les adversaires de Hus prirent occasion des troubles pour l'accuser de nouveau devant le pape ; Jean XXIII condamna 45 propositions de Wiclif, excommunia le prédicateur bohême une deuxième fois et menaça de l'interdit les lieux où il séjournerait. Le nouvel archevêque de Prague, Conrad Vechta, ancien médecin de Wenceslas, essaya de réconcilier les partis ; en février 1413 il tint un concile national; huit docteurs de l'université y présentèrent un mémoire contre les opinions de Hus; il fut impossible de s'entendre, le concile se sépara sans avoir rien conclu ; le roi, croyant que la faute en était aux théologiens, bannit quatre des docteurs hostiles au prédicateur.

Dans ces luttes les convictions de Hus s'étaient affermies tous les jours davantage. Il dédaigna d'en appeler encore du pape mal informé au pape mieux informé, il n'en appela pas même du pape à un concile universel, il publia une déclaration mémorable, dans laquelle il recourut directement à Jésus-Christ «son maître et son juge ». Il fit paraître en outre pour sa justification son ouvrage principal, celui sur l'église. A cause de l'interdit jeté sur Prague, il se retira à Hussinec, dont le seigneur le prit sous sa protection.

 

En 1414 s'ouvrit leconcile de Constance.Engagé par l'empereur à s'y présenter, Hus fit afficher des placards, défiant quiconque de prouver qu'il était hérétique.' L'archevêque de Prague et l'inquisiteur lui-même attestèrent que personne ne venait l'accuser. L'empereur lui donna un sauf-conduit, par lequel il le prit sous la protection et tutelle de l'empire, en ordonnant à tous les fonctionnaires et magistrats de le laisser circuler en liberté et de lui procurer, en cas de besoin, la sauvegarde nécessaire. Accompagné de plusieurs barons, qui lui étaient dévoués, il arriva à Constance le 3 novembre. Un prêtre bohême formula contre lui une série d'articles; Gerson tira de son traité de l'église dix-neuf propositions, qu'il qualifia de «téméraires, hérétiques, destructives de toute hiérarchie». Ses ennemis exploitèrent contre lui la nouvelle qu'un curé de Prague, Jacques de Misa, venait de revendiquer pour les laïques la sainte-cène sous les deux espèces.

Le 28 novembre, avant qu'il eût été interrogé et au mépris dit sauf-conduit impérial, le pape le fit emprisonner. Sigismond, qui n'arriva que le 24 décembre, manqua ci sa parole, il abandonna Hus à ses juges. Le 7 mai 1415 le concile condamna de nouveau les 45 propositions du « pseudo-christ » Wiclif; comme celui-ci était mort, on ordonna de déterrer son cadavre. Après cette sentence il était facile de prévoir celle qui serait rendue contre Hus. Le 5 juin il parut pour la première fois devant le concile; quand il voulut parler, une clameur générale lui ferma la bouche. Deux jours après on l'introduisit de nouveau; Sigismond et les barons bohêmes assistèrent à la séance. Interrogé sur ses doctrines, il les maintint sans céder sur un seul article. Les jours suivants on le pressa, par des promesses et des menaces, de se rétracter ; on lui proposa même une formule qui semblait modérée, on s'étonna de son obstination ; quand il parla de sa conscience, on lui représenta pour le rassurer que dans les cas de conscience le concile était l'arbitre suprême; il demeura inébranlable.

Dans sa prison il écrivit tantôt des lettres témoignant de sa résignation , tantôt des cantiques et de petits traités populaires. Le 5 juillet l'empereur envoya auprès de lui quatre évêques et deux des barons ses amis, pour entendre sa dernière déclaration ; il dit, comme il l'avait déjà fait, qu'il. se rétracterait si on le convainquait d'erreur par l'Écriture sainte. Le lendemain de ce jour il fut appelé devant le concile. Après un sermon faisant l'éloge de l'empereur choisi de Dieu «pour ôter du monde cet hérétique obstiné, dont la méchanceté a séduit une partie de la terre », on donna lecture des actes du procès et des articles déclarés hérétiques ; à ceux-ci on avait ajouté, malgré les vives protestations de Hus, la négation de la transsubstantiation et l'opinion absurde qu'au lieu de trois personnes divines il y en a quatre. Il renouvela son appel à Jésus-Christ, et fit rougir Sigismond en disant : « Je suis venu à Constance librement, sur la foi publique de l'empereur ». Condamné comme hérétique incorrigible, il fut dégradé par six évêques et livré au bras séculier. Le même jour, 6 juillet 1415, on le brûla au milieu d'un pré non loin de la ville.

Le 23 septembre, dans sa dix-neuvième session, le concile décréta qu'aucun sauf-conduit, délivré par un prince à un hérétique ou à un homme soupçonné d'hérésie, ne pouvait prévaloir contre la juridiction de l'église ; que Jean Hus ayant attaqué obstinément la doctrine orthodoxe, on n'était pas tenu à lui garder la foi ; que par conséquent ceux qui prétendaient qu'on avait violé à son égard le sauf-conduit impérial, étaient à punir comme fauteurs de l'hérésie et coupables de lèse-majesté.

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93. Doctrine de Jean Hus (77).

Hus n'a pas laissé, comme Wiclif dans son Trialogus, un travail d'ensemble sur la théologie; tous ses écrits, outre ses sermons, ses petits traités populaires et quelques ouvrages exégétiques peu importants, ne sont que des oeuvres de circonstance, des dissertations polémiques ou apologétiques ; de ce nombre est même son livre sur l'église. C'est dans ce volume qu'il a exposé le plus complètement les idées par lesquelles il se séparait de l'orthodoxie romaine; elles reposent sur le dogme augustinien de la prédestination, qu'avaient professé déjà Matthias de Janow et Wiclif. Il est remarquable que Hus se rattache plutôt à ce dernier qu'à son propre prédécesseur en Bohême; mais au fond il ne reproduit, sous une autre forme et avec quelques développements nouveaux, que les principes ecclésiastiques du réformateur anglais; sur d'autres points il hésite à le suivre.

Selon lui, la sainte église catholique est l'universalité des prédestinés ; elle se divise en église militante, dormante et triomphante ; la militante est composée des élus qui vivent sur la terre ; la dormante, de ceux qui sont au purgatoire ; la triomphante est celle des élus au ciel ; les trois sont unies par le lien de la charité, la militante est soutenue par la triomphante, la dormante par les prières de la militante; après le jugement dernier elles seront réunies. Pour éviter la théorie extrême de la prédestination double, Hus oppose à ceux qui sont prédestinés au salut ceux dont Dieu a prévu qu'il lui faudrait les damner à cause de leurs péchés, et qui ne sont que mêlés à l'église sans en être membres. Par rapport à l'église les hommes se partagent en quatre classes: ceux qui en font partie de nom et de fait, les prédestinés justifiés par leurs oeuvres; ceux qui ne lui appartiennent ni de fait ni de nom, les païens et les juifs ; ceux qui n'ont que le nom, les hypocrites ; ceux enfin qui sont des membres réels, bien qu'ils paraissent être en dehors, les vrais chrétiens injustement excommuniés. Le chef unique et suffisant de l'église universelle est Jésus-Christ, il communique la vie à ses membres; l'église forme son corps mystique et se trouve partout où existent des élus; en temps de schisme elle est seule la véritable église neutre, il peut y avoir des fidèles sous l'obédience de chacun des papes. Hus n'est pas hostile à la papauté, il soutient seulement que la hiérarchie pontificale ne constitue pas toute l'église, elle n'en est qu'une partie. Le, pape pouvant errer et pécher, il est téméraire de demander qu'on lui obéisse sans condition ; l'autorité souveraine en matière de foi est l'Écriture sainte ; les doctrines des Pères et les bulles des papes ne sont obligatoires qu'en tant qu'elles s'accordent avec la Bible. Ce n'est pas sur saint Pierre que Jésus-Christ a bâti son église; par la pierre dont il parle, Matth. XVI , 18, il se désigne lui-même ; s'il a fait de l'apôtre le chef, le capitaneus des premières communautés, c'est qu'il l'a trouvé particulièrement apte à les gouverner ; il est lui-même le fondement de l'église, Pierre n'est que celui des églises.

Quand un pape a la foi et les vertus de l'apôtre, on peut l'appeler son vicaire ; quand il ne les a pas, il est le vicaire de l'antéchrist. Même un vrai pape n'a pas un pouvoir absolu sur les âmes; en donnant à Pierre le pouvoir des clefs, le Seigneur l'a donné en sa personne à l'église entière, non pour qu'il soit exercé par chaque membre indistinctement, mais pour qu'on le confie aux hommes les plus capables. Nul d'ailleurs ne peut être lié ou délié par un pape ou un prêtre ; l'excommunication et l'absolution n'appartiennent qu'à Dieu. Les prêtres injustement excommuniés ne manquent pas à leurs devoirs en continuant de prêcher la Parole de Dieu, tandis que ceux qui sont en état de péché mortel compromettent le pouvoir sacerdotal et n'ont pas qualité pour administrer les sacrements. Enfin, les princes et les seigneurs peuvent priver de leurs biens temporels les ecclésiastiques qui donnent du scandale par leur vie. Ces principes étaient ceux de Wiclif.

Dans la plupart des autres dogmes Hus est catholique orthodoxe, il croit au mérite des oeuvres, à la transsubstantiation, au purgatoire, à l'efficacité des messes et des prières pour les morts, aux sept sacrements, à l'intercession de la Vierge et des saints. Quand à Prague on commença à donner la sainte-cène sous les deux espèces, l'impulsion n'était pas venue de lui, il était en prison ; il n'approuva cet usage qu'en voyant les arguments par lesquels le concile voulait le prohiber. S'il a écrit et prêché contre les vices du clergé et contre les abus de la cour de Rome, il n'a été que l'écho de beaucoup d'autres avant lui et de ses propres adversaires à Constance; et s'il a dit que le pape peut errer et pécher, il n'a pas dit autre chose que ces mêmes adversaires qui, joignant la pratique à la théorie, ont déposé Jean XXII 1 a cause de ses moeurs. Il n'a été condamné que pour sa doctrine sur l'église ; la plupart de ses articles rejetés comme hérétiques ne se rapportent qu'à cette doctrine. Celle-ci a été un des fruits du schisme ; jusqu'alors les écoles s'étaient peu occupées de la question ecclésiastique; maintenant que l'imité était rompue, non par le triomphe d'une secte, mais par la faute des papes, on se demanda où était l'église ; les uns crurent trouver la solution dans le système des conciles universels ; d'autres, pénétrant plus au fond du christianisme, remontèrent à Jésus-Christ comme seul chef véritable, et comme il ne peut être que le chef d'une église pure, ils arrivèrent à distinguer celle-ci de l'église telle qu'elle, existait dans le monde. Pour les conciles la vraie église est celle qui est représentée par la hiérarchie, pour Hus comme pour Wiclif c'est la communion invisible des élus; les conciles s'attribuent le pouvoir qu'ils refusent au pape, Hus ne connaît d'autre souverain que Jésus-Christ ; les conciles croient être les dépositaires et les organes de la foi, Hus ne veut chercher la foi que dans l'Écriture; les Pères assemblés à Constance demandent qu'il se soumette à leur autorité, et il conteste l'autorité des hommes en matière religieuse. Le conflit entre lui et l'église a été celui entre la conscience chrétienne et l'autorité humaine. Comme théologien il est inférieur à Wiclif, moins indépendant de la tradition scolastique, mais il est resté fidèle jusqu'à la mort à la partie de vérité qu'il avait entrevue.


Table des matières

Précédent:90. L'inquisition

Suivant:94. Jérôme de Prague. Jacques de Misa. Les hussites jusqu'en 1419


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.71 Beaucoup en sont publiés par Léger, Hist. des églises vaudoises, T. 1, p. 25 ; par Raynouard, Choix des poésies originales des troubadours, Paris 1818, T. 2 ; et par Hahn Geschichte der Ketzer im Mittelalter, T, 2, p. 560. - Des traités encore inédits se trouvent aux bibl. de Genève, de Cambridge, de Dublin ; une édition complète et critique serait bien désirable.

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72 Dans quelques copies et dans les éditions de la Nobla Lcyczon il y a ce vers : ben ha mil e cent anz compli entierament que fut écrite l'heure des derniers temps ; on concluait de là que le poème était composé dans le cours du douzième siècle. Dans un manuscrit de Dublin on voit avant le mot cent une rature, mais on reconnaît sans peine les traces du chiffre CCCC ; dans une autre copie ce chiffre est conservé. L'ouvrage est donc du quinzième siècle.

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73 Les principaux autres poèmes sont la barca, le novel confort, le novel sermon ; parmi les traités en prose nous en citerons un sur les vertus, un autre sur les tribulations ; le vergier de consolation; glosa pater, explication de l'oraison dominicale ; cantica, interprétation du cantique des cantiques ; ce dernier morceau, publié par Herzog dans la Zeitschr. für hist. Theol. 1861.

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74 Le traité de la potesta dona a li vicaris de Christ n'est même en grande partie qu'une traduction du 10e chapitre du livre de Hus sur l'Église. Quelques-uns de ces écrits ont été publiés par Perrin, Hist. des Vaudois, P. 3, p. 253, et par Léger, T. 1, p. 61, où ils sont datés de 1120.

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75 Las interrogacions menors, chez Perrin, o. c., p. 157, et chez Zezschwitz, Pic Katechismen der Waldenser und böhmischen Brüder. Erlangen 1863, P. 11.

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76 Opuscula Johannis Huss, ed. Brunfels. Strasb. 1524, 3 vol. in-4°. - Historia et monumenta Joh. Hus atque Hieronymi Pragensis, Nuremb. 1558 et 1745, 2 vol. in-f°. Ces deux recueils contiennent plusieurs pièces faussement attribuées à Hus. - Böhmische Schriften von Hus, herausg. von Erben. Prague 1865. - Predigten (Postille) von Hus, aus dem Bühmischen von Nowotny. Görlitz 1854, 4 livr. - Briefe des J. Hus zu Konstanz, aus dem böhm. Urtext übersetzt von Mikowec. Leipzig 1849.

Documenta Johannis Hus vitam, doctrinam, causam in concilio constantiensi actam, et controversias de religione in Bohemia motas illustrantia, ed. Palacky. Prague 1866. - Seyfrid, De J. Hussi vita et scriptis. Iéna 1743, in-4°. - Von der Horst, De Hussi vita proesertimque illius condemnati causis. Amsterd 1837. - E. de Bonnechose, .J. Hus et le concile de Constance. 2e éd. Paris 1846, 3 vol., dont le 3e contient les lettres de Hus. - Gillet, The life and times of John Hus Boston 1863, 3 vol. - Schindler, J. Hus. Prague 1872. - Höfler, Magister T. H. and der Abzug der deutschen Professoren und Studenten. Prague 1864. - Zürn, J. H. zu Constanz. Leipzig 1836. - Berger, J. IL und Kaiser Sigismund. Augsb. 1871. - Böhringer, Die Vorreformatoren, T. 2, p. 106. - Krummel, Geschichte der bühmischen Reformation. Gotha 1866,

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77 Cappenberg, Utrum Hussi doctrina fuerit hoevetica necne. Münster 1834. - Böhringer, Vorreformatoren, T. 2, p. 548. - Loserth, Hus und Wiclif, zur Genesis der hussitischen Lehre. Prague 1884.

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