Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



CLAUDE BROUSSON 

Défenseur des Eglises opprimées


APPENDICE

Extraits de quelques écrits de Claude Brousson

 

LETTRE A BAVILLE

10 juillet 1693.

J'ai vu une de vos ordonnances du 26 juin 1693, que vous avez fait placarder dans la province de Languedoc et dans laquelle vous dites qu' « étant informé que je continue d'inspirer un esprit de révolte aux peuples, et que je les porte autant qu'il m'est possible à contrevenir aux ordres du roi, ce qui mérite que je sois puni comme perturbateur du repos public, vous promettez la somme de cinq mille livres à quiconque me découvrira à Votre Grandeur et vous donnera le moyen de me faire arrêter ». Mais permettez-moi, Monseigneur, de représenter a Votre Grandeur, avec une humilité profonde et dans la nécessité d'une légitime défense, que je ne puis pas vous reconnaître pour mon juge... Soit, parce que, depuis l'abolition des Édits et traites de pacification.... nous sommes privés de la protection de nos juges légitimes, et traités non pas en personnes libres, mais en esclaves... Soit parce que les calamités qu'un grand nombre de nos frères ont souffertes sous votre intendance... pour s'être assembles au nom du Seigneur jésus, afin d'adorer Dieu en esprit et en vérité... font voir a toute la terre que vous êtes extrêmement prévenu contre un pauvre peuple qui ne fait mal à personne et qui ne demande que la liberté de servir Dieu selon ses commandements.

... On me traite de frénétique et de perturbateur du repos public. Mais c'est ainsi que les serviteurs de Dieu ont toujours été traités... je suis un fidèle serviteur de Dieu qui travaille a l'instruction, au salut et à la consolation de Son peuple désolé... J'ai plusieurs fois protesté, et je le fais encore, comme devant Dieu que je prends a témoin de ce que je dis, que ce n'a été ni par l'ordre ni par le conseil d'aucune puissance étrangère, directement ni indirectement, que je suis revenu en France; et que ce n'est pas non plus ni par l'ordre ni par le conseil d'aucune puissance étrangère, ni d'aucun homme du monde, que je m'applique a instruire et à consoler mes frères. Mais que ça été uniquement par le mouvement de ma conscience et de l'Esprit de Dieu que je suis revenu dans ce royaume. je puis bien prendre encore à témoin ce grand Dieu, qui connaît mes plus secrètes pensées, que c'est uniquement pour la crainte de son nom et pour les intérêts de sa gloire, de son service et du salut de son peuple, que je m'expose depuis si longtemps à tant d'alarmes, a tant de dangers dans ce royaume.

Plût à Dieu qu'il eût plu au roi de faire quelque considération des avis sincères que j'ai pris la liberté d'envoyer à la Cour depuis dix ans et davantage; il ne se trouverait pas dans l'état ou il est maintenant... ; car enfin, Monseigneur, Dieu frappe maintenant l'Etat de terribles fléaux et il faudrait être bien aveugle pour ne pas le voir... L'Etat se soutient encore avec éclat, parce qu'il emploie toutes ses forces; mais, en les employant, il les consume. Le royaume est dans un état violent, mais les choses violentes ne sont pas de durée...

On nous fait souffrir tous les maux, toutes les calamités... On ne peut pas dire, Monseigneur, que nous ne soyons de vrais fidèles. Nous ne servons pas les créatures, mais l'Eternel, le Dieu vivant et véritable, le Créateur du ciel et de la terre, nous mettons toute notre confiance en la miséricorde de Dieu le Père, en la grâce de Jésus-Christ son Fils, et au salutaire secours du Saint-Esprit: c'est ce grand Dieu dont j'ai toujours la crainte devant les yeux, dont je médite sans cesse la Parole depuis mon enfance, qui a daigné me faire participant de sa lumière...

C'est pourquoi je supplie Votre Grandeur de cesser enfin de persécuter un innocent et un fidèle serviteur de Dieu, qui ne peut se dispenser de s'acquitter des devoirs de son ministère. Autrement, je déclare que j'appelle de votre ordonnance devant le tribunal de Dieu, qui est le Roi des rois, le souverain juge du monde...

Claude BROUSSON, serviteur de Jésus-Christ. (Lettres et opuscules, p. 101-115).


LETTRES «OUVERTES » A LOUIS XIV

31 décembre 1692.

Sire, le Dieu du ciel et de la terre, que nous servons avec pureté selon son commandement, a couvert Votre Majesté de vertus héroïques, et l'a élevée a un si haut degré de gloire et de puissance, qu'elle est devenue l'objet de l'étonnement et de l'admiration de tout le monde; mais ce grand Dieu qui est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, et de la bouche de qui V. M. a reçu toute cette gloire et cette puissance, veut, Sire, que vous ayez pitié de ceux qui le craignent et qui le servent; il veut que vous gouverniez son peuple avec douceur et avec équité...

Cependant, Sire, nous avons la douleur de voir que, sous le règne de V. M., nous sommes abandonnés à des juges suspects et passionnes et à des troupes violentes et cruelles...

Dieu nous ordonne de nous assembler au nom de son Fils Jésus-Christ, pour l'adorer en esprit et en vérité, pour invoquer unanimement son saint Nom, pour célébrer sa gloire par le chant de ses louanges immortelles, pour méditer sa Parole et pour participer aux sacrements de son alliance, qui sont le gage de son amour et le sceau de notre salut; la Parole de Dieu est expresse sur ce sujet... Dieu le veut et V. M. ne le veut point. A qui devons-nous plutôt obéir? Que V. M. s'il lui plaît, le juge elle-même...

V. M. peut nous affliger et nous faire souffrir de grands maux, comme elle a fait jusqu'à cette heure; pour ce nous n'avons pu nous dispenser d'obéir à ce grand Dieu; mais ce grand Dieu écoute nos cris et nos gémissements, notre voix monte Jusqu'à lui... c'est pour cela, Sire, que sa colère est embrasée contre vos Etats et qu'il consume continuellement votre peuple...

 

(Dédicace des Remarques sur la traduction du Nouveau Testament faite par Denis Amelote, prêtre.)

avril 1698.

Sire, ceux de vos sujets qui prétendent s'être réformés selon la Parole de Dieu, ont encore recours avec une humilité profonde, a l'équité et aux compassions de V. M. La paix générale a été donnée à l'Europe par vos soins et votre condescendance généreuse: les suppliants seuls sont dans le trouble, dans les alarmes et dans la désolation...

... Ceux qui forcent vos sujets protestants de pratiquer le culte de l'Eglise romaine, qu'ils croient contraire à la Parole de Dieu et à sa gloire, font des profanes et des impies. Voilà, Sire, les nouveaux convertis des pasteurs catholiques romains... Si nous ne pouvons avoir les pères, dit-on, nous aurons les enfants. Mais faut-il jeter les pères dans l'impiété, pour se rendre maîtres de leurs familles? Sont-ce là les voies de Dieu? On voit d'ailleurs dans tout le royaume que les enfants ont encore plus d'aversion que les pères pour la communion romaine, et qu'il faut venir à de nouvelles violences pour les forcer d'y entrer ou de faire semblant d'y entrer.

Les vérités célestes, Sire, sont trop profondément imprimées dans nos coeurs pour pouvoir en être effacées. Quand les violences qu'on exerce contre nous dureraient cent ans, les pasteurs de l'Église romaine ne viendraient pas à bout de leur entreprise. Ils feraient vivre vos sujets dans la discorde, dans une mortelle animosité, dans un état fort violent; ils ruineraient votre royaume, mais ils ne réussiraient pas dans leur projet. Nous ne sommes plus dans les siècles de ténèbres où l'on pouvait espérer de faire perdre au peuple chrétien la connaissance de la vérité avec celle des divines Écritures...

(Cinq Requêtes au roi, citées par BOST, II, p. 319-221.)


APPEL AUX « RÉVOLTÉS »

Quel est donc votre aveuglement, misérables pécheurs? Vous avez abandonne l'Eternel votre Dieu, vous avez renié votre Sauveur, en reniant sa sainte doctrine, vous êtes entrés dans la communion de l'impure Babylone, qui a ruiné la Jérusalem du Dieu vivant, qui a démoli ses sanctuaires, qui a aboli son saint service, qui a déchire et brûlé ses sacrées Écritures... Vous êtes retournés dans le sein de cette Église impure et infidèle...

... Vous appréhendez de perdre vos biens, qui sont les grandes idoles de vos coeurs... Vous appréhendez d'être enfermés pour quelque peu de temps dans une prison, où Dieu serait avec vous et vous remplirait de ses consolations et de ses grâces... Vous ne vous souvenez pas que Jésus-Christ vous proteste dans l'Evangile, que celui qui en ce siècle voudra sauver sa vie par son infidélité, la perdra pour jamais en l'autre.

... Hâtez-vous donc, mes chers frères, de retourner à votre Dieu, et de faire votre paix avec lui, avant que ses jugements vous accablent. Renoncez pour jamais aux abominations de Babylone, revenez dans la communion (le votre Sauveur et dans le sein de son Eglise... Sentez bien votre misère..., implorez la miséricorde de votre Dieu, et la grâce de Jésus-Christ votre Sauveur, afin que vous soyez laves dans son sang et revêtus de sa Justice. Promettez-lui que désormais vous lui serez fidèles... et demandez-lui sans cesse le salutaire secours de son Saint-Esprit, afin que ce divin Esprit vous éclaire, qu'il vous sanctifie. qu'il vous console...

Mais souvenez-vous que le véritable moyen d'obtenir miséricorde... c'est de reformer entièrement notre conduite. Les Eglises de France s'étaient plongées, comme les enfants du siècle, dans une horrible corruption. C'est pourquoi Dieu a fait tomber sur elles des jugements épouvantables...

Il faut donc que nous changions entièrement de conduite, si nous voulons que Dieu ait pitié de nous. Il faut que nous détachions nos coeurs du monde, que nous soyons humbles, modestes, sobres, chastes, sincères, équitables, clé bonne foi, ne faisant tort a personne, rendant à chacun ce qui lui est dû, ayant entre nous une sincère et ardente charité. que nous sanctifiions le jour du repos, en l'employant aux exercices de piété, que tous nos discours soient édifiants, et qu'en un mot nous glorifiions Dieu sans cesse et par nos pensées et par nos paroles, et par nos actions. Alors ce grand Dieu nous reconnaîtra pour son peuple, il nous avouera pour ses enfants, il nous délivrera de tous nos maux, il nous remplira de ses grâces, et un jour il nous rendra participants de la gloire et de la félicite céleste...

(Epître à tous les réformés de France qui persévèrent encore dans leur révolte, Lettres et opuscules, p. 106. reproduite dans DOUEN, II, p. 430-439.)


FRAGMENTS DE SERMONS

 

CONTRE LES HÉSITANTS

... La moindre chose suffit pour empêcher la plupart des gens de se trouver dans les saintes assemblées. Ils voudraient que Dieu leur fit prêcher son Evangile selon leur commodité; autrement ils n'osent pas sortir de leurs maisons, pour ouïr sa Parole et pour lui rendre le service qui lui est du. La moindre menace qu'on leur fait de les mettre en, prison, ou de leur envoyer quelques soldats, pour leur manger une partie de leur pain, et boire une partie de leur vin, est capable de leur faire renier de nouveau leur Sauveur.

Lâches et infidèles chrétiens qu'eussiez-vous fait au commencement du Christianisme, lorsqu'on faisait dévorer les fidèles par les bêtes féroces... ? Qu'eussiez-vous fait au commencement de la Réformation, lorsqu'on brûlait tout vifs ceux qui professaient la vérité ?... Lâches et infidèles chrétiens, vous ne voulez donc pas suivre les traces de ces généreux fidèles qui, au commencement du Christianisme et dans le siècle passe, souffrirent de si grands maux pour donner gloire a Dieu, pour acquérir ou pour conserver la précieuse liberté de le servir et de chanter ses saintes louanges ? Ah ! ne vous glorifiez point d'être le peuple de Dieu, puisque vous n'avez pas à coeur les intérêts de sa gloire et de son service. Ne vous vantez pas d'être la postérité des saints, puisque vous n'êtes point les héritiers de leur foi, de leur zèle et de leur constance...

(La Manne mystique..., p. 101-103; cf. Anthologie Protestante, p. 282-283.)


PROMESSES AUX FIDÈLES

... Pour vous, pauvres fidèles, qui êtes persécutés pour la justice, réjouissez-vous au Seigneur, car le royaume des cieux est à vous. Ah ! que vous êtes heureux vous qui pleurez maintenant ! car un jour vous serez consoles. Que vous êtes heureux, vous qui maintenant êtes chassés de vos maisons pour la cause de l'Evangile ! Car un jour vous serez reçus dans les tabernacles éternels. Que vous êtes heureux, vous qui maintenant faites votre séjour dans les bois et dans les cavernes ! Car un jour vous habiterez dans le palais du Roi des rois, et vous serez éternellement abreuvés au fleuve de ses délices...

(La Manne mystique... Péroraison du sermon sur la Colombe mystique, sermon que Brousson prêcha le plus souvent.)


EXAMEN DE CONSCIENCE

Il [Brousson] s'étudie depuis son bas-âge d'avoir sa conscience sans reproche devant Dieu; et tous ceux qui ont été les témoins de sa vie peuvent lui rendre ce témoignage. Cependant, d'un côté, il n'a garde de mépriser aucun de ses frères, non, pas même le plus petit; à Dieu ne plaise: car celui qui paraît le plus petit a peut-être reçu des grâces plus précieuses aux yeux de Dieu que toutes celles qu'il a plu à Dieu de lui départir à lui-même. De l'autre, il sait qu'il n'y a nul juste devant Dieu... C'est pourquoi il a tout son recours à la miséricorde de Dieu et à la grâce de Jésus-Christ, notre Sauveur, afin d'être lave de tous ses péchés dans son sang, et d'être revêtu de sa justice et de son innocence: et il lui demande sans cesse qu'il lui plaise de l'éclairer et de le sanctifier de plus en plus par son Saint-Esprit; afin que vivant toujours en sa crainte, et travaillant toute sa vie de tout son pouvoir pour la gloire de son Saint Nom, pour l'avancement de son règne, qui fait le sujet de ses plus ardents désirs, et pour le salut et la Consolation de son peuple, il puisse un jour trouver grâce devant son trône et avoir part la la gloire et -à la félicité céleste. C'est la doctrine de tous ses écrits, et ce sont ses véritables sentiments, de quoi il prend Dieu à témoin, lui qui sonde les coeurs et les reins...

(« Défense de Claude Brousson contre une lettre du 8 septembre 1694, écrite de Lausanne. par laquelle on a tâché de noircir sa réputation », DOUEN, 11, P. 410-429.)


PRIÈRE

... Considère, Seigneur, les outrages qui sont faits à ta propre gloire. On a démoli tes sanctuaires, on a aboli ton saint service... Agis pour l'amour de ton Saint Nom, afin qu'il ne soit pas toujours profané et méprise par tes ennemis... Ceux qui nous affligent se confient en leur puissance charnelle, mais, 0 notre bon Dieu, nous nous confions en toi. Nous sommes faibles et petits, mais tu es notre force...

Cependant, Seigneur, nous te prions pour tous ceux qui ont besoin de ta grâce et de ton secours. Donne-leur à tous toutes les choses qui leur sont nécessaires pour leur salut et pour leur consolation. Bénis aussi toutes les Puissances de la terre. Remplis-les des lumières de ton Saint-Esprit, et d'un saint zèle pour ta gloire... Nous te prions même pour ceux qui nous persécutent. Humilie-les, Seigneur, mais n'achève pas de les détruire. Aie pitié de leur ignorance, et convertis-les par ta grâce. Pousse des ouvriers dans ta moisson; donne efficace a ta Parole; répands ton Esprit sur toute chair; éclaire tous les peuples de la terre; afin, Seigneur, qu'ayant tous ta connaissance, ta crainte et ton amour, nous vivions tous comme tes enfants, et que nous te servions tous d'un même coeur.... jusques à ce que tu nous élèves tous dans le palais de ta Gloire, ou nous célébrerons éternellement ton Saint Nom. Exauce-nous, 0 notre bon Dieu et notre bon Père ! pour l'amour de ton cher Fils, notre Sauveur, qui a souffert la mort pour nous tous...

(Requête à Dieu ou Prière générale des fidèles persécutés et massacrés en France pour le service de Dieu. Reproduite dans BOST, II, p. 558-567.)


VISION D'ESPÉRANCE

(Extraits des dernières lettres imprimées de Brousson)

A SA FEMME

Du 16 mai 1698.

J'ai souffert de beaucoup de fatigues, mais je me porte fort bien, grâce à Dieu. J'ai fait une visite qui était bien nécessaire; maintenant, il est à propos d'aller ailleurs, où je suis bien souhaité. Ce bon

Dieu qui m'a toujours conduit et fortifié, m'accordera toujours, s'il lui plaît, les mêmes grâces.

Prions-le toujours, vivons en sa crainte, édifions Son Eglise, ayons à coeur les intérêts de sa gloire, le salut et la consolation de son peuple; et il ne nous abandonnera point. Il fera même enfin luire sa face sur nous, et il dissipera toutes nos ténèbres. Ecrivez à votre beau-fils, je lui recommande toujours de vivre en la crainte du Seigneur, afin que Dieu le bénisse, comme je le lui demande sans cesse. Saluez mon frère, toute la parenté, et tous les amis et amies.

(Lettres et opuscules, p. 326. Le fils de Claude Brousson, Barthélemy, dont il' est question dans cette lettre, venait d'entrer dans les troupes de Hollande. Peu de jours avant, Brousson disait à un correspondant: « je vous prie de vous souvenir toujours de mon fils, et de lui départir vos pieuses remontrances. » Sur la descendance de Barthélemy Brousson, voir Bulletin de la Société de l'Histoire du protestantisme, 1885, p. 423-424.)


A UN AMI

Du 17 août 1698.

... Nous ne devons pas, Monsieur, nous lasser de combattre avec l'épée de l'Esprit... Dieu a partout ranimé son peuple. En quelques lieux il se trouve encore timide, et dans le même état où était Lazare après sa résurrection lorsqu'il avait encore les pieds et les mains lies. Ce peuple est encore dans les liens de l'oppression et de la servitude, mais dès qu'il plaira à Dieu de rompre ses liens, on lui verra faire incontinent toutes les fonctions de la vie spirituelle qu'il lui a déjà rendue. Presque partout, dans les pays même où la servitude est la plus dure, le peuple s'assemble avec zèle pour donner gloire a Dieu, pour entendre sa Parole, et pour recevoir le sacre sceau de son alliance et de sa grâce. C'est là qu'il reçoit de grandes consolations, et c'est là aussi que le Seigneur m'en fait goûter de fort grandes à moi-même, et par celles qu'il lui plaît de donner à son peuple par mon ministère, et par le sentiment qu'il lui plaît aussi de me donner de son amour. Espérez, Monsieur, qu'encore une fois on verra sa force et sa gloire dans son sanctuaire au milieu de notre patrie, car il me paraît que les campagnes y sont déjà blanches pour moissonner...

(Lettres et opuscules, p. 330; BOST, Il. p. 243-244.)


SOUS LA CROIX LE TRIOMPHE

On s'étonne peut-être qu'un dessein plein de piété [il s'agit du mouvement de résistance passive de 1683 dont Brousson avait été l'inspirateur] ait eu un succès aussi funeste. Mais, sans nous représenter que c'est la division des réformés, nous considérerons seulement cet événement dans des vues purement chrétiennes. Si l'on était surpris d'un succès si triste, il faudrait aussi être surpris que la piété des apôtres, des premiers chrétiens, des Hussites, des Vaudois, des Albigeois et de nos pères, leur eût attiré des traitements qui donnent de l'horreur à tous ceux qui craignent Dieu. Nous devrions être surpris de ces choses, si Jésus-Christ nous avait promis une prospérité mondaine.

(Apologie du projet des réformés, p. 358.)

Comment peut-on imaginer que ceux [les prédicants] que Dieu suscite extraordinairement dans ce royaume pour le salut de son peuple peuvent, de leur propre mouvement, confesser et prêcher Jésus-Christ comme ils font depuis plusieurs années, au milieu des flammes d'une si horrible persécution, sans que ni la perte de leurs biens, ni l'opprobre du monde, ni les fatigues mortelles OÙ ils s'exposent, ni les prisons, ni les galères, ni les massacres, ni les géhennes, ni les potences, ni les roues soient capables de les épouvanter et de leur fermer la bouche ?

Certainement c'est ici le doigt de Dieu, c'est ici la vertu du Saint-Esprit qui nous soutient, qui nous fortifie, qui ouvre la bouche des morts pour leur faire dire les choses magnifiques de Dieu.

(Lettre pastorale sur la nécessité des saintes assemblées, août 1692.)

 

... Quand Dieu permet que les pasteurs meurent pour l'Evangile, ils prêchent plus hautement et plus efficacement dans le sépulcre qu'ils ne faisaient durant leur vie, et cependant Dieu ne manque pas de susciter d'autres ouvriers en sa moisson...

(Lettres aux pasteurs de France réfugiés ...)


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