IL
y avait quelques semaines que les Maxwell
étaient établis à Roccadoro.
Après le déjeuner, la jeunesse avait
suivi Mme Brindini dans son boudoir, la
pièce la plus fraîche de la
maison.
- Quelqu'un aurait-il l'obligeance de
baisser les stores ? dit la maîtresse de
la maison d'une voix plaintive ; j'ai mal
à la tête et ce grand jour
m'éblouit.
Marguerite, qui était dans ses
humeurs sombres, fit comme si elle n'entendait
pas ; dans un coin de la chambre, Bruce
cachait ses joues empourprées
derrière un grand album de gravures ;
il avait une violente rage de dents et aurait
donné bonne chose, à ce moment, pour
être une fille et pour oser se plaindre tout
à son aise. Il n'y avait pas de domestique
à proximité, et quoique
effrayée de son audace, Elsa se mette en
devoir de descendre le store ; heureusement
elle prit le bon cordon, après quoi elle
sortit du boudoir pour revenir
presqu'aussitôt, armée de deux
flacons.
- Tiens, Bruce, dit-elle, essaie de te
frotter les gencives avec cet élixir ;
Nanette assure que c'est un remède souverain
contre le mal aux dents. Tante
Éléonore, continua la fillette,
permettez-moi de vous mettre une compresse d'eau de
Cologne sur le front, et puis je vous
éventerai. Rien ne me soulage autant, quand
j'ai mal de tête.
Mme Brindini, surprise de cette
délicate attention, la laissa faire ;
la main légère d'Elsa semblait
déjà lui faire du bien, et sans doute
elle se serait assoupie si maître Bruce
n'était pas venu interrompre la petite
garde-malade.
- Enfin, cette vieille dent veut bien me
laisser tranquille, dit-il, ce n'est pas trop
tôt. Comment, Elsa, c'est là le flacon
d'eau de Cologne qu'oncle Alister t'a
donné ? Je croyais que tu ne devais
jamais t'en servir parce que c'était son
dernier cadeau.
Sa soeur mit son doigt sur sa bouche
pour lui imposer silence ; il la
comprit ; en se retournant pour prendre son
livre, son coude effleura le flacon qui tomba sur
le parquet et se brisa en mille morceaux. Bruce
perdit son calme habituel... Oh ! Elsa,
dit-il, je suis désolé ; je t'en
achèterais volontiers un autre, mais ce ne
sera jamais la même chose, car je sais
pourquoi tu tenais tant à
celui-là...
Une autre voix se fit entendre :
c'était Mme Brindini qui,
réveillée en sursaut par cet
accident, témoignait sa sympathie à
Elsa.
- Je regrette autant que Bruce ce qui
est arrivé, dit-elle ; mon mal
de
tête va mieux, mais ma guérison vous
coûte cher.
Elsa ramassait les morceaux de verre,
pour cacher ses yeux pleins de larmes ; aussi
ne répondit-elle qu'au bout d'un
instant.
- Je suis plus fautive que
personne ; j'aurais dû mieux placer ce
flacon sur la table. Je suis bien heureuse que vous
souffriez moins, tante.
Rita avait tout vu et entendu de
loin ; elle se rapprocha de sa
cousine :
- Personne ne t'avait demandé ton
eau de Cologne ; pourquoi as-tu
été la chercher ?
Elsa rougit jusqu'à la racine des
cheveux.
- J'ai pensé que Jésus
serait content, si je le faisais, et j'ai voulu lui
plaire.
- Pour plaire à
Jésus ! marmotta Rita entre ses
dents ; quelle drôle
d'idée ! Elle parle vraiment du fils de
Marie comme si elle le connaissait, comme s'il
était son frère ou son
cousin.
- Elsa, dit soudainement Bruce, je crois
que nous avons trop bien réveillé
tante Éléonore pour qu'elle. puisse
se rendormir. Il fait trop chaud pour sortir ;
tu pourrais bien nous lire quelque chose d'amusant.
- Tante, croyez-vous que je trouverai quelque chose
à manger dans l'office ? Je n'ai pas pu
déjeuner, et j'ai l'estomac aux
talons.
Sur un signe encourageant de sa tante,
le jeune homme disparut pour reparaître
bientôt avec quelques fruits pour la
société et quelque chose de plus
substantiel pour lui-même. Il n'avait pas
oublié le livre.
Elsa lisait très bien, et
l'histoire était intéressante ; ce qui
frappait le plus
Marguerite, c'étaient les caractères
des personnages.
- C'est drôle, pensait-elle ;
tous ces gens parlent comme Elsa tout à
l'heure ; on dirait qu'ils vivent tous dans
l'intimité de Dieu et de son fils, comme
avec leurs meilleurs amis. Personne n'a l'air
d'avoir peur d'eux.
- Êtes-vous fatiguée,
tante ? demanda la lectrice.
- Pas le moins du monde, au
contraire ; cela m'a fait le plus grand
plaisir, et je pensais justement que c'était
délicieux de vous avoir ainsi tous autour de
moi.
Rita regarda sa belle-mère avec
surprise et, pour la première fois, fut
frappée de son air frêle et
délicat. Sa conscience lui reprochait sa
froide indifférence ; mais une seconde
de réflexion ramena sur ses traits son
impassibilité ordinaire :
« Tante Cécile dit qu'elle ne
m'aime pas et qu'elle m'a volé le coeur de
mon père. »
À ce moment, la porte s'ouvrit,
et Mme Corvietti, après avoir
cérémonieusement salué la
société, s'installa avec son ouvrage
dans une embrasure de fenêtre. Sa seule
présence jeta un froid parmi la jeunesse, et
Rita surtout devint agitée et inattentive.
Elle finit par se lever et trouva moyen, en
passant, de faire tomber le livre des mains
d'Elsa.
- Pardon, dit-elle comme si elle ne
l'avait pas fait exprès ; ne
croyez-vous pas que nous avons lu assez longtemps
et que nous pourrions bientôt sortir ?
Goûtons tout de suite, et nous partirons pour
une longue excursion.
- Oh ! si cela ne contrarie pas
tante d'avancer l'heure du
goûter, ce sera délicieux,
s'écria Elsa ravie.
Marguerite rougit, car elle sentit
qu'elle avait manqué d'égards pour la
maîtresse de la maison. Elle ne savait
comment s'excuser, quand la réponse de Mme
Brindini l'en dispensa.
- Comme vous voudrez, chers
enfants ; sonnez pour qu'on apporte le plateau
tout de suite,
Aussitôt le repas terminé,
notre trio, escorté par Bruno, le grand
chien du Saint-Bernard, se mit en route.
- Où allons-nous ? demanda
Rita. Si nous prenions le sentier le long du
ruisseau et que nous montions à
Saint-Benoît ?
Le son lointain d'une cloche arrivait
jusqu'à eux.
- Est-ce le couvent qu'on voit du
Casino ? dit Elsa. Celui qui est perché
sur ces rochers arides ?
Marguerite ayant répondu
affirmativement, nos promeneurs quittèrent
le grand chemin pour en prendre un qui serpentait
dans les bois. On marchait sur un tapis de mousse,
tantôt sous un berceau naturel formé
par les grands chênes, tantôt au pied
d'immenses rochers ; partout des fleurs
sauvages à profusion, des vignes vierges qui
suspendaient leurs festons aux troncs des arbres,
et au milieu du silence et de la solitude, la
cloche retentissait triste et monotone. Bruce
rivalisait avec les chèvres pour grimper les
pentes les plus inaccessibles ; Elsa faisait
une moisson de fleurs, son doux visage rayonnait de
joie, tandis que peu à peu Rita perdait de
son entrain et de sa vivacité ; son
front s'assombrissait, et la tristesse voilait son
regard.
Elle marchait en avant sans parler, sans admirer le
paysage.
Ils rejoignirent ainsi la grande route
au moment où la diligence de Tivoli sortait
de la forêt. Ce lourd véhicule,
attelé de trois haridelles, dont les harnais
se composaient de vieilles cordes, passa à
côté de nos promeneurs, qui
échangèrent des salutations avec les
voyageurs. Quelques instants après, au
tournant de la route, apparut le monastère
de Saint-Benoît, bâti sur un rocher
abrupt, mais entouré de vergers, de jardins
bien cultivés qui descendaient jusqu'au fond
de la vallée.
- Que c'est beau ! s'écria
Elsa. Comme les moines doivent y être
heureux ! Est-il possible que le jardin d'Eden
fût plus beau que cela ? Marguerite,
à quoi ces braves gens s'occupent-ils tout
le jour ?
- Ils ont leurs dévotions
privées, les services à la chapelle,
le travail des champs et des jardins. Ils sont
heureux, dis-tu ? Je ne le sais pas, mais je
le suppose. Leur ordre fut fondé jadis par
saint Benoît. Voyez-vous cette ouverture qui
ressemble à une grotte, là-bas, sous
ce rocher ? C'est là que sont
recueillis les os des moines morts depuis
longtemps. Là-bas le soleil éclaire
un massif de rosiers ; c'est celui sur lequel
saint Benoît se roulait par esprit de
pénitence. Mais je n'ai pas entendu dire que
les frères actuels soient obligés de
coucher sur des matelas aussi piquants. Je crois
que nous ferons bien de rentrer à la
maison ; nous arriverons juste pour
dîner.
Bruce aurait bien voulu explorer la
grotte funéraire, mais, au grand soulagement
d'Elsa, le temps manquait pour
cela. Elsa ne disait rien, se demandant, à
part elle, si la vie de ces pauvres moines
était aussi enviable qu'elle se
l'était imaginé.
- Vois-tu ces ombres blanches qui
glissent là-bas dans les arbres, Rita ?
qu'est-ce que cela peut bien
être ?
- C'est une procession ; chaque
semaine, les frères ont la permission de
faire une promenade hors des murs du
couvent.
- Les frères, dis-tu ? les
connais-tu ? vont-ils te parler ?
- Est-il possible, répondit
Marguerite stupéfaite, que tu ne saches pas
qu'ils ne doivent jamais prononcer un
mot ?
- Pas même dans leurs heures de
récréation ?
- Le silence le plus absolu est la
règle de l'ordre ; les voici qui
approchent, mettons-nous de côté pour
les laisser passer.
Dix hommes défilèrent
devant eux ; ils se suivaient à vingt
pas de distance, afin de ne pas être
tentés d'échanger un mot. Elsa les
regardait passer d'abord avec étonnement,
ensuite avec consternation ; ils avaient
presque tous l'air triste, morne,
désespéré ; leurs yeux
fixés sur la terre n'osaient se relever pour
admirer les oeuvres magnifiques de leur Père
céleste. Qui étaient-ils, ces
malheureux ? des hommes dans lesquels on avait
réussi à tuer les plus nobles
aspirations, les affections les plus
légitimes. L'écrin restait, mais le
diamant qu'il contenait avait été
brisé, pulvérisé.
Le regard d'Elsa s'arrêta sur le
dernier de la bande c'était un vrai
squelette ; il pouvait à peine se
traîner, il respirait difficilement et la
transpiration perlait sur son front. Il offrait
l'emblème de la souffrance physique et du
désespoir moral. Elsa le regardait
disparaître avec un sentiment de pitié
infinie.
- Ainsi, petite cousine, tu admires
notre beau couvent de Saint-Benoît ? dit
tout à coup Marguerite.
La petite fille cacha sa figure dans ses
mains ; le son de la cloche avait perdu tout
son charme et sa poésie ; il lui
semblait qu'elle répétait sans
cesse : hélas !
hélas ! hélas !
- Oh ! dit-elle en
sanglotant ; ne me ramène jamais ici je
ne veux plus revoir le couvent, ni ces pauvres...
pauvres frères, ni entendre cette cloche.
Jamais, jamais ! Si seulement je pouvais
oublier tout cela.
Marguerite ne répondit pas. Elsa,
craignant de l'avoir vexée par ses larmes,
s'efforçait de surmonter son émotion,
quand un bras caressant fut passé autour de
son cou, et une voix émue et un peu
tremblante lui murmura à
l'oreille :
- Tu plains donc ces pauvres
prisonniers, Elsa ? Eh bien ! moi aussi.
Tante Cécile prétend que c'est mal de
les plaindre, car nous devrions envier leur vie
d'abnégation et de sainteté.
Dépêchons-nous, nous serons en
retard.
Marguerite se remit en marche, et si
Elsa avait compté sur elle, ou, à son
défaut, sur Bruce pour leur communiquer ses
impressions, elle fut bien
déçue ; à toutes ses
tentatives de conversation, son frère ne
répondait que par un hochement de tête
et un mutisme absolu. Il n'ouvrit
les lèvres qu'au moment d'entrer dans sa
chambre pour faire sa toilette pour le
dîner.
- C'est inutile, j'y renonce ;
j'ai
retenu ma langue pendant une heure et c'est tout ce
que je puis faire, moi qui m'étais promis de
ne pas dire un mot pendant vingt-quatre heures. Et
dire qu'il y a des gens condamnés au silence
pendant toute leur vie !
Cette diatribe soulagea Bruce, qui
reprit, extérieurement du moins, sa
sérénité.
En montant ce soir-là pour se
coucher, Marguerite entendit chanter dans la
tourelle que Mme Mactavish appelait son salon. Elle
se glissa sans bruit jusqu'à la porte et put
saisir les paroles du cantique
- Quand il faudrait marcher dans la nuit sombre,
- Quand de la mort je traverserais l'ombre,
- Je n'en aurais ni terreur, ni détresse,
- Car tu te tiens auprès de moi sans cesse ;
- Même au travers de la vallée obscure,
- C'est ta houlette, ô Dieu ! qui me rassure.
« La sombre vallée de la mort,
voilà justement ce dont j'ai
peur, » murmura Rita, tout en cherchant
à saisir d'autres paroles ; mais le son
qui parvint à son oreille ne fut pas le
bienvenu. Elle connaissait le pas de celle qui
approchait et qui, sortant de l'ombre, lui dit
sévèrement :
- Tu sais, Marguerite, que c'est un
péché pour toi d'écouter ces
chants. Si tu ne veux pas aggraver ta faute,
va-t-en.
Saisie par la soudaineté et la
dureté de cet ordre elle obéit sans
faire d'objection ; mais elle ne fut pas plus
tôt dans sa chambre
que sa colère éclata : elle
frappait du pied et ses yeux lançaient des
éclairs.
- Tante Cécile, je crois que je
vous déteste ! Ne pourriez-vous pas me
laisser en paix pendant le peu de temps qui me
reste ?
Mais son ressentiment se fondit en
larmes ; elle s'agenouilla devant son lit, et
répétait au milieu de ses
sanglots :
- Je suis si malheureuse ! si
malheureuse ! et personne qui puisse m'aider,
personne !
Le lendemain, quand le chant des
cantiques arriva jusqu'à Rita, elle n'osa
pas s'aventurer dans le corridor ; elle resta
dans sa chambre. Elle entendit Elsa descendre de la
tourelle et rentrer chez elle ; leurs
appartements se touchaient. Quelques minutes
après tout était silencieux.
« Peut-elle être
déjà
couchée ? » pensa
Marguerite.
La réponse ne se fit pas attendre
Elsa se mit à chanter
- Jésus m'aime, je le sais
- C'est la Bible qui le dit.
- Les petits lui appartiennent,
- Ils sont faibles, - il est fort.
Rita n'avait pas perdu un mot. Poussée
par une impulsion irrésistible, elle ouvrit
doucement sa porte, jeta un regard inquiet dans le
corridor, et, sans prendre le temps de frapper,
elle entra dans la chambre de sa cousine.
Elsa, dans l'obscurité,
était assise sur une chaise basse
près de la fenêtre ; elle fut
toute surprise de cette visite inattendue. Rita
était encore pour elle une
énigme sous beaucoup de rapports ; elle
l'aimait tout en ayant peur d'elle. Mais dans ce
moment, le visage de Marguerite avait une telle
expression d'angoisse et de douleur, qu'Elsa se
sentit saisie d'une tendre compassion ; elle
laissa sa cousine s'asseoir sur le parquet à
côté d'elle, et poser sa tête
sur ses genoux ; elle s'enhardit même
jusqu'à caresser l'opulente chevelure de
Rita. Elle avait le front brûlant.
- Elsa, es-tu heureuse ? Dis-moi
la
vérité, dit brusquement
Marguerite.
Quoique surprise de cette question
inattendue, la jeune fille répondit sans
hésiter :
- Je crois que je puis dire que je suis
heureuse pas toujours à la surface, parce
que les contrariétés, les
difficultés me surprennent parfois, mais
rien ne peut altérer le bonheur que j'ai au
fond du coeur, car j'appartiens à mon
Sauveur et rien ne pourrait me séparer de
lui.
- Eh bien, moi, je suis tout le
contraire de toi ; à la surface, je
suis gaie, joyeuse ; je ris, je danse, mais au
fond du coeur, je suis triste à en mourir et
malheureuse comme les pierres. Oh ! si je
pouvais jamais trouver le bonheur, le vrai
bonheur ! mais il n'est pas pour moi, et je ne
connaîtrai jamais que l'angoisse et les
larmes.
- Chère Rita, il y a du bonheur
en réserve pour toi aussi. Ne te souviens-tu
pas de ces belles paroles : Venez à
moi, vous tous qui êtes travaillés et
chargés, et je vous donnerai le
repos ?
- Jamais je ne les ai entendues. Qui les
a dites ? Quel est ce
« moi »
- Elles sont dans la Bible, et c'est
Jésus qui les a prononcées.
- Oh ! la Bible ! il ne
faut
pas me parler de ce livre ; c'est un mauvais
livre que nous ne devons pas lire. Tante
Cécile dirait que je suis coupable de
t'avoir questionnée et
écoutée. J'avais oublié que tu
étais
« évangélique. »
Ne m'en dis pas davantage, car je serais
obligée de m'en aller, et je n'en ai pas
envie. Cela me repose la tête et le coeur
d'être près de toi, quoique tu sois
une hérétique.
Et Rita reprit sa position auprès
de sa cousine, dont la main caressante passait et
repassait sur la tête de la pauvre
désolée.
- Rita, reprit Elsa après un
instant de silence durant lequel elle avait
demandé à Dieu de lui enseigner ce
qu'elle devait dire, je ne te dirai qu'une
chose : la Bible ne peut pas être un
mauvais livre, puisque c'est la parole de Dieu.
Demande-le à ton confesseur et, si c'est la
parole de Dieu, alors...
Rita lui mit la main sur la
bouche.
- Chut, dit-elle, j'ai cru entendre
marcher dans le corridor.
Les deux. jeunes filles,
restèrent un moment immobiles. Tout
était silencieux. Marguerite,
rassurée, se releva, embrassa Elsa et lui
dit tout bas:
- Couche-toi, cousine ; j'ai
été égoïste en te
retenant si tard. Bonsoir, dors, bien.
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