Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE XIII.

Un témoignage personnel et un appel.

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 À défaut de l'homme, qu'on nous montre son portrait ; à nous qui ne pouvons l'entendre, qu'on donne du moins l'occasion de le lire. Par bonheur, nous avons son portrait et le compte-rendu de l'un de ses discours. On lui avait demandé, il y a peu de mois, d'adresser la parole aux élèves de l'École des langues, à Pékin, ce qu'il fit en chinois. Nous donnons ici la plus grande partie de cette allocution, d'après la traduction anglaise qu'en fit le Dr. G. L. Davis. On pourra ainsi l'entendre plaider lui-même la cause de sa patrie, en exposer les besoins, et rendre témoignage à l'action de la grâce de Dieu dans sa propre vie.

"On m'a demandé de parler ce matin aux élèves de l'École des langues, mais je ne me doutais pas que les maîtres de l'Association Pédagogique de Chihli-Shansi seraient aussi là, de sorte que je me sens fort intimidé en présence d'un groupe aussi éminent d'éducateurs, et fort embarrassé de savoir que dire pour votre profit et votre instruction. Mais, puisque aux yeux de Dieu nous sommes tous ses enfants, je m'enhardis à vous adresser la parole, en raison de nos communes relations avec le Père céleste.

"Une fois déjà, à Pékin, j'ai remarqué qu'on ne saurait dire trois mots sans mentionner sa profession ; il me faut donc vous parler ce matin des soldats. La situation du pays est déplorable. Vous demandez qui va vous protéger. Beaucoup d'étrangers ici présents vont répondre aussitôt : "Nous sommes sous la protection des ambassadeurs et des soldats de la Rue des Légations." Mais, mes amis, à supposer que vous sortiez de la ville, ou que vous descendiez dans le Honan, et que vous rencontriez un voleur, qui est-ce qui vous protégerait ? On munit les soldats de fusils pour qu'ils puissent défendre les gens, mais, lorsqu'ils se servent de leurs fusils contre eux, la situation est vraiment lamentable. Qui peut protéger le pauvre Chinois ? Et qu'en est-il des soldats ? En se levant le matin, ils jurent ; toute la matinée ils ont un langage ordurier ; et toute la soirée est employée à mal faire ....

"Ce n'est pas sans peine et sans luttes que j'ai appris à mes soldats qu'ils sont les serviteurs du peuple, et qu'on ne leur a pas donné des armes pour épouvanter les braves gens. Vous avez tous pu voir ce qui se passe dans la rue s'il arrive à une ricksha (1) de heurter un soldat sur sa bicyclette. Celui-ci attaque à bras raccourcis le cocher de la ricksha et la personne qu'il conduit, et il exige d'eux des dommages-intérêts exorbitants. Mes soldats, en revanche, ont enfin appris que, s'il leur arrive un accident en rue, ils n'ont qu'à se relever, à se débarrasser de la poussière, et à passer tranquillement leur chemin, ce qui fait une impression merveilleuse sur la population.

"Tout récemment, un de mes soldats déambulait le long d'une rue de village, lorsqu'un petit garçon de magasin parut à la porte et, sans regarder qui passait, vida tout un bassin d'eau sale de telle façon que le soldat en reçut une bonne partie sur son uniforme. Vous vous représentez ce qui serait arrivé dans un cas pareil, avec un soldat ordinaire : il aurait roué de coups le gamin et extorqué une belle somme au marchand. Mais ce soldat s'essuya tout simplement et poursuivit sa route. Ce sont ces détails qui montrent que les troupes commencent à apprendre quelque chose du christianisme ....

"Certaines gens diront : "Voilà Feng Yü-hsiang qui se vante encore, quand la porte est close. Qu'a-t-il donc fait ? Il a enrôlé 20,000 pauvres campagnards ignorants, il a versé un peu d'eau sur leurs têtes, et il les a dits chrétiens." Mais en réalité nous avons mis beaucoup de soin à instruire patiemment les soldats avant de les autoriser à s'appeler chrétiens, nous avons résisté à leur impatience, et nous avons tenu à ce qu'ils fussent parfaitement libres dans leurs décisions. Et maintenant, le matin en se levant, ils chantent un air patriotique ; puis, au retour de l'exercice, au moment de se mettre à table pour le déjeuner, ils chantent encore un cantique d'actions de grâces. À midi, le travail s'arrête, et l'on demande à chaque soldat de se lever, de se découvrir et de prier pour sa patrie. Ils peuvent le faire comme ils veulent, mais nous leur proposons cette formule de prière : » 0 Dieu, aie compassion des hommes qui sont au pouvoir en Chine, et aide-les à faire un bon usage de leur autorité."

"Des Chinois en grand nombre nous disent : "Donnez peu à manger à vos soldats ; qu'ils aient faim ; qu'ils soient chargés de travail, qu'ils trouvent la vie misérable et qu'ils soient tout contents de mourir, quand viendra la bataille." Mais ce n'est pas là ma façon de traiter les soldats. Ils doivent être convenablement nourris et convenablement vêtus.

La huitième année de la République, j'ai eu un entretien avec Son Excellence Hsü Shih-chang, et je lui dis : "Monsieur le Président, il me semble que c'est bien de la complaisance de votre part, de vous asseoir sur un tas de bois sec imbibé de pétrole, qui n'attend plus que l'allumette qui mettra le feu."
- "Eh quoi !" dit le Président, le danger est-il si grand que ça ?"
- "Oui, "repris-je, "il est aussi grand que ça; il y a partout dans le pays des centaines de milliers de soldats qui n'ont pas été payés et qui saisiront la première occasion pour se révolter. Votre ministre de la guerre a jugé bon de régler les comptes des diverses armées en les marquant "payés" chaque fois qu'un certain contingent de troupes commence le pillage. Le fait nous a été rapporté que le ministre de la guerre est enchanté lorsqu'une armée se révolte, et qu'il inscrit en souriant, sur les sommes dues à cette armée : "Entièrement réglées ... "
- "Eh bien," fit M. Hsü, "tout doit se faire conformément à la loi, et l'on ne doit pas permettre aux soldats de se conduire mal."
- "D'accord : le président doit être élu d'après la loi et il doit régler ses actions sur ce que dit la loi, mais que penser de la loi qui dit que, si le ministère de la guerre retient un seul sou de ce qui est dû aux soldats, les coupables seront punis de mort ? Qu'est devenue cette loi ? Si l'on doit se soumettre à une loi, pourquoi pas à toutes ?"

"Le Président, haussant les épaules :
- "Eh bien, qu'est-ce qu'on peut faire ?"
- "Le poste que vous occupez vous donne le droit de dire ce qu'on peut faire ; il vous faut faire quelque chose."

"Mais parlons un peu de certains généraux chinois de ces dernières années. Prenons le cas de Chang Chin-yao, là-bas, dans le Honan. Ensemble nous avons gravi l'échelle des grades. J'étais capitaine lorsqu'il était capitaine, major lorsqu'il était major, lieutenant-colonel lorsqu'il était lieutenant-colonel ; et, sans l'amour de Dieu répandu dans mon coeur, ma carrière se serait terminée comme la sienne ; car, quand il courait après l'argent, les places et les plaisirs charnels, n'aurais-je pas aussi couru après l'argent, les places et les plaisirs ? Je n'ai pas peur de la bataille, me disait-il ; mes douze canons sont prêts ?" De quelle espèce de canons parlait-il ? De canons à opium, de pipes à opium ! Vous comprenez maintenant pourquoi cette carrière ne pouvait avoir qu'une seule issue, une fin misérable. Mais, je le déclare, ma carrière n'aurait pas mieux fini sans le secours de l'Eglise de Jésus-Christ.

"Comme j'engageais l'un de ces grands généraux à devenir chrétien, il me répondit : "Ne m'ennuyez pas avec ces histoires ; pourvu que j'aie de l'argent dans une main et le pouvoir dans l'autre, j'ai tout ce qu'il me faut. " Cependant, prenant courage, je lui parlai de nouveau, mais il me répliqua : "Je n'ai pas le temps d'étudier le christianisme ; ne voyez-vous pas que je suis tellement surchargé de besogne que ma vie est en danger ?" Sans toutefois me laisser arrêter par cette rebuffade, et ne pensant qu'à l'occasion qui se présentait de gagner une âme, je lui parlai une troisième fois, et, après un examen approfondi de la question, il finit par dire : "Je devrais certainement penser sérieusement à devenir chrétien, mais mon frère et ma vieille mère s'opposent absolument à ce que j'aie rien à faire avec le christianisme." La quatrième fois que je lui en parlai et que je lui dis : "Vous devriez penser sérieusement au christianisme," il me répondit : "Je sais que mon seul espoir et le seul espoir de la Chine reposent sur le Seigneur Jésus-Christ, et je compte bien prendre le temps nécessaire pour étudier sa doctrine et devenir chrétien."

"Eh bien, mes amis, est-ce que vous voyez la différence entre ces diverses réponses ? La seule méthode féconde, pour gagner ces gens-là, c'est la méthode individuelle, et c'est celle qu'il vous faut adopter, vous autres jeunes gens de l'École des langues de Pékin.

"Vous imaginez-vous qu'il soit facile d'être chrétien ? Je me rappelle fort bien ce qui s'est passé là-bas, à la Mission méthodiste, il y a plusieurs années, et ensuite, quand je revins prêcher à mes soldats. Les officiers allèrent dire au général en charge que Feng Yü-hsiang était devenu un "second diable," et que je racontais aux soldats les mêmes absurdités que les missionnaires, et que personne ne pouvait dire jusqu'à quel point ils seraient ensorcelés quand je leur aurais parlé.

"Le général me fit mander auprès de lui, et je lui dis : "C'est vrai, mon général, j'ai entendu cet Évangile, et c'est un très bon Évangile. Ne voulez-vous pas venir l'écouter avec moi ?" Le vieillard, qui m'était apparenté, se redressa avec dignité et me répondit : "Croyez-vous qu'un homme de mon âge se laissera enjôler par vous ?" ....

"Peu après, un officier alla dire au général : "Feng Yü-hsiang va forcer ses soldats à devenir chrétiens." Le vieux général me fait venir.
- "Que faites-vous ?" me dit-il.
- J'ai trouvé," dis-je, "que c'est là la vraie manière de vivre et celle que nous devrions tous adopter."

Plus tard, je lui donnai un très bel exemplaire de la Bible, en lui disant : "Lisez cela ; cela vous sera d'un grand secours. C'est vous, en effet, qui nous servez de modèle, et c'est vous qui devez nous montrer le chemin, car, si nous vous disons un mot que vous désapprouviez, vous n'avez qu'à nous regarder pour nous faire trembler."

"Jeunes gens de l'École des langues, on m'assure qu'un bon nombre d'entre vous se destinent à la Mission. Vous rencontrerez sûrement de grandes difficultés. Mais soyez vaillants, allez bravement de l'avant, et vous en triompherez. Pensez un instant au Dr. Goforth. Chaque fois que j'aperçois ses cheveux blancs, je me rappelle la terrible cicatrice qu'ils recouvrent, souvenir déjà ancien de son zèle à prêcher l'Évangile dans des régions hostiles, et je dis à mes officiers : "Vous qui mangez la chair et qui buvez le sang de votre peuple, vous devriez être prêts à donner votre vie pour lui, de manière à lui persuader d'entrer au service de Jésus-Christ, tout comme, l'a fait ce vieux missionnaire."

"Et quand je vois le Dr. H. H. Lowry, de la Mission méthodiste, et que je pense qu'il a donné à sa patrie adoptive plus de cinquante années de service, et qu'il a été maltraité autrefois par mes compatriotes sans cesser de travailler pour eux, mon coeur en est ému et stimulé.

"Rappelez-vous, ce matin, je vous prie, que les Chinois du commun peuple sont bons, et que les soldats sont bons, mais que les officiers et les chefs sont mauvais. Les temps ont changé. Quand vous veniez jadis parmi nos populations, vous autres missionnaires, tout le monde disait : "N'ayez rien à faire avec les gens de l'Eglise de Jésus ; ils veulent vous arracher le coeur, vous arracher les yeux, écorcher vifs les bébés." Mais à présent, que dit-on ? On sait que l'étranger chrétien est différent des autres étrangers ; que lorsqu'il a donné sa parole, il la tient ; et si la disette survient et qu'on organise des secours, s'il y a un missionnaire étranger attaché à la distribution du blé, on sait qu'il veillera à ce que le blé soit donné aux petites gens, quelque peine que cela lui occasionne.

"Que les difficultés ne vous épouvantent pas, jeunes gens, et ne vous empêchent pas d'apporter le royaume des cieux à la Chine. Et quand vous pensez aux autres, pensez, je vous en prie, aux pauvres soldats que la soif fait languir ; apportez-leur quelques gouttes de l'eau vive pour les désaltérer et les sauver."




CHAPITRE XIV.

Événements récents.


La première édition de ce petit livre parlait de la fuite du Président Li hors de la capitale, en disant que la rumeur publique l'attribuait à un ultimatum que lui aurait adressé le général Feng. Cette rumeur s'est heureusement trouvée fausse, car le général était alors retenu hors de Pékin et n'avait aucun pouvoir dans la ville. Il n'avait donc pris aucune part à la démonstration qui peut avoir provoqué la démission du Président Li.

Les troupes du général Feng étaient alors cantonnées à Nanyuan et à Tuanho. Cette dernière localité n'est autre chose qu'un célèbre palais bâti par l'illustre empereur Kien-long, vers l'an 1740. Le Rev. G. G. Warren, qui en août 1923 coopérait à des cours bibliques pour officiers de la 11me division, fut alors l'hôte du général, et il déclare qu'il n'avait pas trace de luxe, pas plus à Tuanho qu'à Nanyuan, et que les chambres du général étaient aussi nues et simples que précédemment.

Parmi les faits qui vinrent au jour pendant la visite de M. Warren, il en est un qui mérite d'être mentionné ; le Département militaire était en retard de dix-huit mois dans le paiement de la solde des troupes du général Feng. Le président Li lui avait promis 200,000 dollars par mois, mais, durant les dix mois qu'il avait passés à Pékin avec ses troupes, il n'avait reçu en tout que 160,000 dollars. Et l'on est étonné de lire que, les simples soldats étaient payés les premiers et les officiers supérieurs les derniers, précisément l'inverse de ce que l'on eût attendu dans un pays dont l'un des proverbes constate que "les gros poissons mangent les petits, les petits poissons mangent les larves, et les larves mangent la boue." L'argent dû aux simples soldats était de cinq mois en retard, tandis que les officiers supérieurs n'avaient rien reçu depuis treize mois !

Feng n'avait pas la vie facile, à cette époque. Il n'y avait plus de Président à Pékin, et certains personnages ne se faisaient aucun scrupule d'employer la corruption pour obtenir une place. Le général ne put conserver sa situation qu'en empruntant en son propre nom un million de dollars pour payer ses hommes, et en les mettant en mesure de s'entretenir eux-mêmes au moyen du jardinage, de la fabrication de la toile et du savon, et par d'autres industries. L'armée n'avait d'autres légumes que ceux qu'elle cultivait. Tandis que Feng luttait ainsi vaillamment pour entretenir honorablement ses soldats, le général Chang Tsolin, le ci-devant brigand devenu gouverneur de Mandchourie, lui offrit un million de dollars, plus 370,000 par mois, s'il consentait à se mettre à son service. L'offre fut refusée.

Questionné sur son attitude à l'égard des divers partis qui se disputaient le pouvoir, le général se mit à rire en apprenant qu'on le faisait passer pour une sorte de caméléon. "Dites seulement à tout le monde que moi, Feng Yü-hsiang, je donnerai mon appui à n'importe quel parti qui pourra me convaincre qu'il est sincèrement patriote. je m'opposerai à tout parti qui mettra ses propres intérêts avant ceux de la nation. Je ne me suis jamais rattaché à un parti en m'engageant à le soutenir quoi qu'il fasse, et je ne le ferai jamais."

Dans le courant d'octobre, après un interrègne de quatre mois, le maréchal Tsao Kun fut élu Président. À en croire les journaux, ce résultat avait été obtenu au moyen de promesses diverses faites aux membres du Parlement, à raison d'au moins 5000 dollars à chacun.

Au dire d'un secrétaire du cabinet chinois, le maréchal Tsao Kun, avant d'avoir réussi à s'assurer une majorité au Parlement, avait prié le général Feng de simuler une révolte de ses troupes, afin de lui fournir, à lui, Tsao Kun, un prétexte pour entrer à Pékin et pour occuper le palais du Président. La réponse du général est caractéristique : "Mes hommes n'ont jamais rien fait de pareil. je ne suis pas certain qu'ils soient capables d'y réussir ; j'en doute ; non, je suis parfaitement sûr que cela leur serait absolument impossible." Réponse aussi courageuse que prudente.

Le trait suivant montre comment le général Feng sait gagner les coeurs de ses hommes. Son père mourut il y a bien des années, alors que le fils n'était encore qu'un simple sous-officier et ne pouvait lui faire que de modestes funérailles en l'enterrant dans un cimetière public. Il a acheté récemment un terrain, afin de lui donner une sépulture plus honorable. Conformément au code très strict de la piété filiale chinoise, le général chrétien et son frère se passèrent de l'aide de coolies ; ils ouvrirent le tombeau et exhumèrent le cercueil de leurs propres mains. Lorsque les troupes du général l'apprirent, elles réunirent une somme considérable et offrirent à leur chef une pierre funéraire de marbre blanc, pour qu'elle fût érigée sur le terrain nouvellement acquis en l'honneur du défunt. Le général refusa poliment ce cadeau, mais en disant à ses hommes qu'il ferait graver sur ce marbre les noms de leurs vaillants camarades tombés dans la campagne de l'année précédente. "Sans leur dévouement," ajoute-t-il, "je n'aurais jamais obtenu le rang que j'ai atteint." Ce monument est aujourd'hui, dans une situation en vue, dans le camp de Nanyuan.

Il est assez naturel que cet homme remarquable excite un vif intérêt en Angleterre comme en Amérique. Il se rattache à l'Eglise méthodiste épiscopale américaine, qui l'avait appelé, à faire partie de la Conférence de Springfield (Massachussets) au printemps 1924. Il n'a sans doute pas pu s'y rendre.

Il a aussi été élu membre honoraire de la Société biblique britannique et étrangère, et voici en quels termes il a accueilli cette honorable marque d'estime :
"Je suis très heureux d'apprendre que votre Comité m'a accordé le titre de "membre honoraire à l'étranger" de votre Société. Je sens que c'est un grand honneur pour moi, mais je n'oserais pas dire que j'en sois digne.
J'ai été fort occupé ces derniers temps, de sorte que je ne suis pas en mesure de travailler pour Christ notre Seigneur autant que je le voudrais. je veux cependant vous dire une chose ; tous mes officiers ont des Bibles, et plusieurs la lisent tous les jours .... Nous avons six prédicateurs chinois attachés à notre armée, et les prédicateurs de Pékin, tant chinois qu'étrangers, nous viennent en aide. Nous avons construit une petite chapelle donnant sur la rue à Nanyuan, où mes officiers vont prêcher tour à tour. En un mot, j'ai fait tout ce que mes loisirs m'ont permis de faire.
Veuillez transmettre mes remerciements au Comité ; je vous remercie humblement de votre peine. Que Dieu vous bénisse tous."

À ce propos, mentionnons aussi le fait que M. G. T. B. Davis s'est rendu dernièrement en Chine afin de travailler spécialement dans l'armée du général Feng. Cinquante mille Nouveaux Testaments chinois ont été imprimés à cet effet, d'un format de poche, et munis d'une reliure durable. Le Dr. Goforth promet à M. Davis une chaude bienvenue de la part du général, et l'appui du chef d'état-major et de quinze colonels. (2)

En novembre 1923, Feng a été promu au grade de feld-maréchal, de sorte qu'il sera connu dorénavant sous le nom de maréchal Feng. Avec un profond chagrin nous ajoutons qu'à la même date, à peu près, il a eu la douleur de perdre sa femme, décédée à l'Hôpital de l'Union médicale de Pékin, après une très longue maladie. Elle avait été pour lui une fidèle et dévouée compagne, une aide précieuse dans l'oeuvre spirituelle auprès des femmes des officiers et des soldats.

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