En 1915, d'étranges rumeurs
parcoururent la ville de Paoning, dans l'est du
Sé-tchouan. On ! parlait de l'approche
d'une armée commandée par un
sectateur de la religion étrangère.
Et l'on racontait toutes sortes d'histoires sur les
soldats : de cette armée, de sorte que
la population s'attendait à des choses
extraordinaires.
Un jour, le missionnaire en charge de la
station, le Rév. W. H. Aldis, était
dans sa chambre lorsque son attention fut
attirée par un léger bruit à
la porte d'entrée. Il vit le portier
traverser rapidement la cour, une carte de visite
chinoise à la main. Elle portait le nom du
Général Feng Yü-hsiang. Il
venait présenter ses hommages aux
missionnaires, et il fut aussitôt introduit
au salon.
M. Aldis fut d'emblée
frappé par son air martial. jamais encore on
n'avait vu dans cette ville un homme pareil,
à la taille imposante, et qui n'aurait nulle
part passé inaperçu. Il prit place et
engagea la conversation de la façon la plus
amicale. Il raconta l'histoire de sa conversion et
exhibant un Nouveau Testament de poche, il dit son
habitude de lire chaque jour la Parole de
Dieu.
Feng, qui était alors chef d'une
brigade, avait été
dépêché dans ce district avec
charge de le débarrasser des bandes de
brigands qui le terrorisaient, semant partout
ravages et destructions. Étranger à
la province, et muni seulement de pauvres cartes
militaires chinoises, il n'était
guère en mesure de lutter contre des bandes
indigènes à qui toutes les retraites
des montagnes étaient familières. M.
Aldis s'entretint longuement avec lui de ses
difficultés, et lui fit cadeau d'une carte
de district, dressée par des officiers
anglais, qui était, chose curieuse, beaucoup
plus complète et plus exacte que les cartes
chinoises.
Il se trouvait alors dans la ville un
riche fermier chrétien qui s'était
enfui de la région infestée par les
brigands, étant l'un de ceux qui avaient
été désignés pour
être capturés. Comme il connaissait
bien le district, il fut présenté
à Feng et il put lui donner de
précieux renseignements sur les repaires des
bandits. L'officier lui demanda de servir de guide
à son armée ; mais le pauvre
homme, terrifié, se jeta à genoux et
le supplia de l'excuser : "Tant que vous
serez ici, général, "
expliqua-t-il, "je n'aurai rien à
craindre, mais quand vous ne serez plus là,
ils me tueront."
Abaissant son regard sur lui, le
général lui tendit la main, le
releva, et lui dit : "Nous sommes, toi et moi,
frères en Christ, n'est-ce pas, et disciples
de Celui qui a donné sa vie pour nous, nous
devons, nous aussi, si c'est nécessaire,
donner notre vie pour notre patrie." Mais le pauvre
fermier n'était pas pétri de la
même pâte que Feng ; incapable de
saisir la force de ce raisonnement, il persista
dans
son refus. Le général finit par le
comprendre et renonça à ses services.
En conséquence, plusieurs citadins de la
bonne bourgeoisie furent désignés
pour accompagner Feng comme conseillers, vu qu'il
était étranger à la
région.
À leur retour, après la
défaite des brigands, ils se plurent
à rendre hommage au caractère de
celui qu'ils avaient accompagné. Comme il
couchait dans la chambre voisine de la leur, ils
l'entendaient se lever de grand matin pour lire,
tandis qu'eux-mêmes restaient paresseusement
au lit ; ils eurent bientôt
découvert qu'il lisait le Nouveau Testament.
Puis, remarquant dans sa voix un changement
d'intonations, ils comprirent qu'il priait,
implorant la bénédiction de Dieu sur
ses entreprises.
Pendant son séjour dans la ville,
la simplicité de sa vie fit une impression
extraordinaire sur les habitants. Tout en exigeant
une discipline stricte, il vivait de la
façon la plus simple au milieu de ses
hommes, vêtu comme eux, sans trace de cet
étalage pompeux qui distingue d'habitude les
officiers chinois.
Après en avoir fini avec les
brigands de la contrée, il se rendit dans la
ville de Mienchow comme contrôleur militaire.
Il y fit aussi ouvertement profession de sa foi en
Jésus-Christ, visitant l'école des
garçons, et à plus d'une reprise y
annonçant l'Évangile, pressant les
écoliers d'aimer leurs Bibles, et leur
montrant son Nouveau Testament de poche, auquel il
tenait de tout son coeur.
Comme on souffrait d'une longue
sécheresse, au point que les récoltes
risquaient d'être anéanties, le maire
vint vers lui. "Mon général", lui
dit-il, "voulez-vous venir avec moi demain au
temple (païen) prier pour avoir la
pluie ?"
- "Non", répondit-il
aussitôt, "je ne le puis pas ; mais je
vais vous dire ce que je ferai : j'organiserai
une réunion chrétienne de
prière pour la pluie, et je serai heureux de
vous y voir avec les anciens de la ville. "
Comme le magistrat était de ses
subordonnés, il ne put que consentir, de
sorte que la "réunion chrétienne" eut
lieu le lendemain. Plusieurs des missionnaires de
la ville furent invités à y prendre
part ; les adjoints du maire s'y
trouvèrent aussi. Le général
présidait. Il lut l'histoire d'Elie au
Carmel demandant à Dieu la pluie ; puis
il déclara simplement qu'il croyait en Dieu
et au pouvoir de la prière ;
après quoi, il invita l'un des missionnaires
à prononcer une prière d'intercession
et d'humiliation. Il adressa à son tour
à Dieu une requête qui fit une grande
impression par son enfantine
simplicité ; c'était une
instante supplication en faveur de sa patrie, sur
laquelle il implorait la miséricorde divine.
Un ou deux jours après, la pluie tomba en
abondance, et une bonne partie de la récolte
fut sauvée.
Ainsi qu'il est aisé de
l'imaginer, le maire, les magistrats, et d'autres
personnages importants furent fortement
impressionnés par cet
événement, si bien qu'ils
demandèrent à pouvoir assister
à une classe
organisée pour l'étude du Livre
auquel le général attribuait ses
succès.
Peu après, Feng fut
transféré au sud de la province,
où il eut à soutenir de rudes combats
contre des envahisseurs venus du Yunnan. Une
première tentative pour s'emparer de leurs
positions échoua, faute de munitions. Mais
lorsqu'il fut réapprovisionné, il
renouvela son attaque, emporta la place et
détruisit avec son artillerie l'unique pont
de la rivière, contraignant ainsi
l'armée ennemie à capituler. Alors,
après avoir rassemblé cette troupe
désarmée, le général
Feng lui adressa un discours sur le patriotisme,
commanda de remettre dix dollars à chacun
des officiers et cinq à chacun des soldats,
puis les renvoya chez eux. Et voici comment il
décrit lui-même l'effet produit sur
ces hommes par ce
procédé :
"Les méridionaux
stupéfaits tombèrent à terre
de toutes parts en pleurant ; puis ils se
relevèrent et s'en retournèrent chez
eux."
On en parla au près et au loin,
et cette façon de traiter un ennemi vaincu
devint un argument des plus éloquents en
faveur des principes chrétiens.
Le 12 décembre 1915, tous les
journaux de Pékin s'imprimèrent en
rouge en l'honneur de l'avènement de Son
Excellence Yuan Shih-kai, qui voulait bien accepter
le trône impérial, du moins
conditionnellement. La nouvelle de la fondation
d'une nouvelle dynastie fut
télégraphiée par toute la
Chine, et le général Feng
reçut l'ordre de veiller à ce que la
province du Sé-tchouan se soumît au nouvel
empereur. Le
général, avec l'indépendance
qui le caractérise, répondit
télégraphiquement qu'il était
venu dans le Sé-tchouan pour combattre les
brigands et non pour soutenir une monarchie.
Réponse hardie, qui le montrait prêt
à démissionner plutôt
qu'à se soumettre.
L'insuccès de la tentative de
Yuan Shih-kai et sa mort survenue peu après
sont suffisamment connus pour que nous nous
dispensions d'en parler ici. Au cours de ces
événements, le général
Feng fut appelé à quitter le
Sé-tchouan. Son départ fut
déploré par tout le monde.
Contrairement à ce qui s'était
passé pour ses prédécesseurs
qui étaient servis par d'innombrables
coolies et qui s'étaient enrichis aux
dépens des administrés, le
général Feng quitta la province aussi
pauvre qu'à son arrivée.
Il ne nous est pas possible de suivre en
détail les allées et venues de ce
militaire chrétien. Trois mois durant, il
campa avec ses dix mille hommes à
Wousoué, dans le Houpé, y rendant son
témoignage en faveur de Jésus-Christ,
non sans encourir ainsi le déplaisir de
certaines notabilités de Pékin. Il
accueillit avec joie l'amitié cordiale des
missionnaires de l'endroit, et leur demanda par
lettre les prières de leurs ouailles en sa
faveur. Les habitants de la ville, qui avaient
redouté sa venue, sachant bien ce que valent
les soldats chinois, firent à son
départ cette remarque :
"Si la religion de Jésus-Christ
produit des hommes de cette trempe, puisse-t-elle
en produire beaucoup!"
Du Houpé, il fut
transféré temporairement dans
l'Anhwei, sa province natale. Mais, en automne
1918, des troupes du sud étant venues
s'emparer de Tchang-té dans le Hounan, il
reçut l'ordre d'aller reprendre cette ville.
Après avoir élaboré
soigneusement son plan et s'être
assuré tous les avantages
stratégiques possibles, il adressa, par
l'entremise de deux missionnaires, un billet au
commandant des troupes ennemies, disant :
"J'ai reçu l'ordre de m'emparer de la ville,
et je compte bien le faire. Toutefois, afin
d'éviter toute effusion de
sang, je vous engage fortement à vous
retirer et à épargner la vie de vos
hommes."
Le destinataire comprit
évidemment qu'il avait trouvé son
maître, et que ce généreux
conseil venait d'un homme sûr de vaincre. Il
se retira à quelque quatre-vingts
kilomètres au sud de Tchangté,
laissant le champ libre au général
Feng.
À son arrivée dans la
ville, il la trouva dans une misérable
situation. Tour à tour occupée par
plusieurs armées, livrée à la
merci de troupes cruelles et licencieuses, qui
rôdaient dans les rues, baïonnette au
canon, pillant les magasins et maltraitant les
gens, la malheureuse cité, avec ses
bâtiments publics en bonne partie
fermés, présentait l'aspect de la
désolation et du désespoir.
Le général Feng prit
aussitôt en mains la direction des affaires.
Il décréta que toutes les femmes de
mauvaise vie eussent à quitter la ville dans
les trois jours ; que toutes les maisons de
jeu et les théâtres fussent
transformés en écoles, en ateliers,
ou en salles de réunions ; que tous les
débits d'opium et de morphine fussent
fermés et leurs propriétaires
frappés d'amendes ; et que les maisons
de commerce devaient se rouvrir, toute
sécurité leur étant
assurée. Un marchand de morphine dut payer
7000 dollars, tandis que son associé
japonais parvint à s'échapper.
Le général Feng savait se
faire obéir. Avec son uniforme sans apparat,
sa coiffure semblable à celle de ses hommes,
ses sandales de paille en guise de souliers, il
aimait à parcourir les rues en simple
curieux. La taille imposante, les yeux d'un noir
profond, qui semblaient
"des
vrilles vous transperçant jusqu'à
l'âme", il pénétrait partout,
sans la moindre escorte. Son oreille était
ouverte à toutes les plaintes et sa main
pesante pour tous les malfaiteurs ; ses
réceptions journalières
étaient accueillantes pour les pauvres comme
pour les riches.
Il dut rester deux ans à
Tchan-té, armé de pleins pouvoirs sur
un vaste district ; il fut en mesure de mener
à bien ses plans, et c'est alors qu'il
commença à attirer l'attention du
grand public. Officiers et soldats furent
consignés dans les casernes en dehors des
exercices, et ils ne pouvaient se montrer en public
qu'avec un laisser-passer de bois, fixé de
façon bien visible sur leur uniforme, et
indiquant le motif de leur sortie. Des passages
bibliques et des préceptes de morale furent
écrits en gros caractères sur les
murs un peu partout en ville et dans le campement,
à titre de prédications silencieuses.
De nuit, l'accès des rues fut interdit
à tout piéton, sans exception.
Personne, ni Chinois ni étranger de
n'importe quel rang, ne put sortir de la ville sans
que ses bagages eussent été
visités ; tous les soirs les portes se
fermaient à neuf heures.
Feng était non seulement strict
et courageux, mais impartial. Un soir, l'heure
étant passée, deux japonais se
présentent à la porte, demandant
à entrer. Les gardes refusent. Sur quoi,
l'un des japonais croit pouvoir frapper de sa canne
la tête du soldat ; mais celui-ci lui
perce la jambe d'un coup de baïonnette.
Réclamations du consul japonais, menaces d'un
vaisseau
de guerre qui se trouvait dans le voisinage ...
Nullement décontenancé, le
général donne à entendre que
c'est lui qui est le maître dans cette ville.
Un peu plus tard, deux marins de ce
vaisseau de guerre japonais sont
arrêtés à minuit, comme ils
escaladaient la muraille de la ville, et
amenés au général. Le
commandant japonais fait redemander ses
hommes ; à quoi le
général répond : "Quand
vous viendrez présenter des excuses pour vos
hommes, qui ont été
arrêtés comme de vulgaires voleurs,
ils seront relâchés." Lorsqu'enfin le
commandant japonais se décida à
venir, le général Feng lui dit :
"Comment se fait-il que tant de braves gens de tous
pays viennent en Chine pour nous aider, tandis que
je n'ai pas encore rencontré un seul
japonais qui fût bon ? Êtes-vous
tous mauvais ? N'avez-vous pas honte ?"
Il savait cependant aussi se montrer
généreux et clément. Il a,
dit-on, épargné nombre d'espions
méridionaux qu'on arrêtait et qu'on
lui amenait tremblants, sûrs d'être
condamnés à mort. Au lieu de les
faire passer par les armes, il les prenait par la
main et les promenait en ville, leur montrant la
puissance de ses régiments, sa cavalerie,
ses canons, ses corps de grenadiers et
autres ; puis, en leur remettant un peu
d'argent, il les renvoyait raconter à
l'ennemi ce qu'ils avaient vu.
Ce n'était que lorsqu'il avait
affaire à des criminels endurcis ou à
des brigands les mains pleines de sang qu'il
prononçait la sentence capitale. Il fustigea
de ses propres mains un de ses colonels surpris
alors qu'il
se
rendait dans une maison de débauche, et l'on
assure qu'un de ses hommes a été
fusillé pour avoir commis une faute analogue
malgré plusieurs avertissements.
C'est au cours de son séjour
à Tchang-té que le
général Feng perfectionna le
programme qu'il avait conçu en vue de faire
de son armée un instrument puissant de
régénération partout où
elle serait appelée. C'est là encore
qu'il élabora son célèbre
manuel, "L'esprit du soldat" que tous ses hommes
devaient apprendre par coeur. Ce petit livre
contenait les éléments de
l'instruction militaire et des doctrines
chrétiennes, illustrés de traits
tirés de la vie de soldats chrétiens
tels que Cromwell et Charles Gordon.
Reconnaissant franchement ce qui est,
hélas, exact en Chine, à savoir que
nombre de soldats, une fois licenciés,
deviennent des brigands, il disait sans
ambages : "L'armée est une école
de bandits." Mais, ne voulant pas que ce fût
vrai de la sienne, il résolut de faire de
ses soldats de bons citoyens, qu'ils fussent
licenciés ou non. Au cours de ses trois
premières années de service, tout
soldat doit apprendre, outre ses devoirs
militaires, à lire et à
écrire. Ensuite, sous-officiers et soldats
doivent faire l'apprentissage d'un métier
qui puisse leur être utile après leur
licenciement. L'armée de Feng est sans doute
la seule au monde avec des bataillons de tailleurs,
de cordonniers, de tisserands, de charpentiers et
de tapissiers. Chaque bataillon doit avoir son
métier. On a pu voir fréquemment un
sous-officier assis au
métier à tisser au milieu de ses
hommes occupés à faire du drap. Et le
général donne l'exemple en toutes
choses : il consacre chaque jour un certain
temps à l'étude, et travaille pendant
une heure dans un des ateliers. Une bonne partie
des objets fabriqués ainsi trouvent leur
emploi dans l'armée ; les autres se
vendent, en partie au bénéfice des
artisans eux-mêmes. Il en résulte que
les soldats de Feng ont l'air heureux, et prennent
un vif intérêt à leur ouvrage.
La discipline ne se relâche nullement pendant
ces travaux ; les armes sont en faisceaux
dehors, et les hommes sont prêts à
reprendre d'un instant à l'autre leur place
dans le rang.
Le Dr. J. Goforth, un missionnaire qui a
souvent passé de bons moments avec le
général, raconte en ces termes une
visite à Tchang-té :
"Il nous conduisit dans ses ateliers,
où nous vîmes des vingtaines de
machines à tricoter, qui fournissent toutes
les chaussettes de l'armée ! Des
douzaines de machines à coudre
confectionnaient des uniformes ; des
métiers à tisser fabriquaient des
linges de toilette, etc., sans parler des presses
des relieurs, de la fabrication des chaises de
rotin etc. Les soldats ainsi occupés avaient
tous environ quarante ans.
"Nous nous rendîmes aussi avec le
général aux casernes. Ce qui nous
étonna, ce fut de trouver en Chine un
endroit exempt d'odeurs désagréables
et de saleté : tous les lits propres,
chacun muni de sa moustiquaire ; fusils,
baïonnettes, courroies, boucles de ceinturon, tout
était reluisant. C'était beau de voir
les Bibles et les recueils de cantiques
empilés partout avec soin, ainsi que les
manuels militaires. Quant aux exercices corporels,
nous pûmes en constater les résultats.
Des officiers en costume de sport furent
appelés afin de nous faire voir ce qu'ils
savaient faire ; parmi eux, le colonel Li.
Leurs exploits sur les barres parallèles et
autres engins, ainsi que la course avec obstacles,
furent remarquables. Le général
attira mon attention sur les boucles qui ornaient
les ceintures de sport des officiers :
c'étaient autant de prix gagnés
à des concours de marche. "Il y en a un," me
dit-il, "qui a fait faire à sa compagnie
quarante milles (64 kilomètres) en sept
heures, et les hommes étaient chargés
de tout leur fourniment."
Le général fait de ses
hommes ce qu'il veut. Ils donneraient leur vie pour
lui. Il les appelle ses "garçons", et il est
vraiment comme un père pour eux. Un petit
détail nous révéla son secret.
Nous débarquâmes un jour avec lui
à Taoyouan, à trente milles en amont,
où 3000 hommes faisaient face à
l'armée du sud. Lorsque nous passâmes
par un chemin étroitement surveillé,
des soldats en faction restèrent là
comme des statues, l'arme au pied, baïonnette
au canon, tout à leur affaire, vu
l'imminence du danger. En passant près
d'eux, le général leur toucha
à chacun gentiment le bras."
Chapitre précédent | Table des matières | Chapitre suivant |