Vous serez mes
témoins
Chapitre XIX
LE ROYAUME DE DIEU (Suite)
Croyons donc de coeur que maintenant tous sont
à Lui, ne nous laissons pas ravir cette
certitude, ni pour nous, ni pour autrui, car, pour
pouvoir prier avec foi pour qui que ce soit, il
suffit d'affirmer avec foi, puis de maintenir,
qu'ils sont au Seigneur puisque rachetés par
le précieux sang de l'Agneau, et que Satan
est vaincu et doit lâcher sa proie. Il le
fait rarement de suite, mais c'est à nous de
nous maintenir dans ces réalités
affirmées par la Parole de Dieu, et si nous
sommes plusieurs à les affirmer avec foi,
cela ira plus vite, en tout cas, ne nous
relâchons pas que la victoire ne soit
acquise. Ensuite, il faut encore rester vigilant
car parfois l'Ennemi essaie de ressaisir ce qui lui
a échappé. C'est là le combat
de la foi et nul n'en est dispensé. Et puis,
il ne nous faut jamais oublier combien nous sommes
précieux aux yeux de Dieu car Il nous a
payé un haut prix. Il ne pouvait rien donner
de plus précieux que Son Fils
bien-aimé dans lequel Il avait mis toute Son
affection.
Notre seule valeur aux yeux de Dieu
est le prix qu'Il a payé pour nous et ce
prix est pareil pour chacun de nous. Rien de tel
que de penser souvent à cela pour nous
délivrer de tout sentiment de
supériorité ou
d'infériorité.
Au chercheur Nicodème qui
demandait au Christ : « Comment cela
peut-il se faire ? »
(Jean 3. 9), le Seigneur dit :
« ... Et comme Moïse éleva le
serpent dans le désert, il faut de
même que le Fils de l'homme soit
élevé, afin que quiconque croit en
lui ait la vie éternelle. »
Jean 3. 14-15. Les Israélites
mourants, mordus par les serpents brûlants,
n'avaient qu'à regarder au serpent d'airain
fait par Moïse et fixé sur une perche,
image de la croix, et ils étaient
guéris. Nous aussi, mordus par le
péché qui produit la mort
(Rom. 6), nous n'avons qu'à
fixer les yeux de notre coeur sur
Jésus-Christ mourant sur la croix pour nous,
et nous sommes guéris, sauvés,
pardonnés de tout notre passé plus ou
moins long vécu sans Lui. Quelle joie !
quelle reconnaissance ! et maintenant nous
voulons vivre une belle vie de
chrétien !
Oui, et alors nous nous apercevons
que nous ne le pouvons pas ! Nous passons tous
par là. Saint Paul lui-même le dit
dans Romains 7 : « Car je ne fais
pas le bien que je veux, et je fais le mal que je
ne veux pas. »
Rom. 7. 19. Qui me délivrera
du corps de cette mort ?
Rom. 7. 24, et voici la
réponse fulgurante à laquelle on
prête trop peu attention :
« Grâces soient rendues à
Dieu, par notre Seigneur
Jésus-Christ ! »
Rom. 7. 25. À la croix
Jésus-Christ est devenu notre Sauveur,
maintenant Il doit devenir notre Seigneur. Voyons
le grand discours de Pierre le jour
de Pentecôte :
« Que toute la maison d'Israël sache
donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et
Christ ce Jésus que vous avez
crucifié. »
Actes 2. 36. « Hommes
frères, que ferons-nous ? »
(v.37), s'écrient-ils tout
épouvantés. Ah ! eux
comprenaient de quoi il s'agissait tandis que pour
nous les mots ont perdu leur signification.
« Seigneur », d'après
Larousse, signifie propriétaire,
maître absolu. En grec, c'est le même
mot employé pour propriétaire d'une
pièce de terre, d'un esclave. Il peut bien
s'appeler ainsi puisqu'Il nous a rachetés
par le sang précieux. Christ veut dire
Messie, oint.
Arrivé en haut à
l'Ascension, Il fut oint roi à cause de son
obéissance. Il reçut le Nom au-dessus
de tout Nom devant lequel tout genou doit
fléchir.
Phil. 2. 9-11. Mais le Roi attend
Son royaume, Il attend que chacun de nous l'acclame
pour Son roi personnel. Dieu a besoin de nos corps
pour les habiter. Ne savez-vous pas que vos corps
sont le temple du Dieu vivant ? Nous avons
été créés pour Lui.
L'extrémité de nos nerfs est
réceptrice et émettrice. Nous sommes
formés pour recevoir Dieu et
l'émettre et nous n'aurons jamais de
profondes satisfactions tant que cela ne sera pas
réalisé en nous.
« Oh ! Dieu, disait saint Augustin,
Tu nous a créés pour toi et notre
âme ne trouve de satisfaction qu'en
toi ! » Et saint Paul supplie -
« je vous exhorte donc, frères,
par les miséricordes de Dieu, à
présenter vos corps comme un sacrifice
vivant, saint, agréable à Dieu, ce
qui sera de votre part un culte
raisonnable. »
Rom. 12. 1. Rachetés,
payés, il nous faut livrer nos corps, une
fois décisive et répéter cet
acte, cette attitude à chaque instant du
jour. Et lorsque nous offrons nos corps en
sacrifice, que nous nous lâchons physiquement
et totalement, alors Christ vient habiter dans nos
coeurs par Son Saint-Esprit. Le Roi vient s'asseoir
sur le trône de notre coeur et alors nous
devenons une cellule du royaume qui a
été commencé à la
Pentecôte par l'effusion du
Saint-Esprit.
Maintenant seulement, nous pouvons
nous tenir debout malgré toutes les
influences malignes qui nous entourent et notre
Seigneur vient habiter en nous pour nous aider
à soumettre notre être entier à
Dieu notre Père et nous mettre en contact
direct avec Lui. Alors nous devenons participants
de la nature divine.
Il Pierre 1. 4. L'amour qui est
l'essence du Père brûle dans notre
coeur et nous remplit d'une joie ineffable et
glorieuse malgré les circonstances. Car tout
ne va pas toujours pour le mieux dans le meilleur
des mondes possibles, comme on le croit
généralement, il semblerait
même parfois le contraire, et que tous les
limiers de Satan sont lâchés
après nous, mais nous n'en avons cure. Il
faut que nous soyons
tentés de toutes manières afin que
nous puissions fournir la preuve à Dieu et
à la nuée de témoins qui nous
entourent selon
Hébreux 12. 11, que nous
préférons à tout et à
nous-mêmes, faire la volonté de notre
Père et réjouir Son coeur. Nous n'y
arrivons pas d'une fois, car tout est
apprentissage, mais nous avons une force
intérieure qui nous soutient et nous pousse
toujours vers Dieu. Il nous attire à Lui par
des cordeaux d'amour.
Et si nous tombons en faute par
ignorance ou manque de vigilance, nous ne pouvons
supporter d'être séparés de Lui
et de suite nous invoquons le pardon acquis au
Calvaire et nous louons et bénissons Dieu
pour le don précieux de Son Fils qui nous
rétablit dans Sa communion. Au cours des
siècles, cellule après cellule se
sont ajoutées au Royaume, beaucoup sont
déjà entrées dans ce repos
d'Apoc. 14. 13. Mais les vivants ne
les devanceront pas.
1 Thess. 4. 13-17. Lorsque le nombre
des cellules étant au complet,
Rom. Il. 25, le Seigneur viendra sur
la nue et attirera à Lui, comme un grand
aimant, tous ceux qui ont reçu Sa nature
ici-bas, alors en un clin d'oeil, nous serons pour
toujours avec Lui et nous Lui serons faits
semblables parce que nous Le verrons tel qu'Il est.
Alors aura lieu l'avènement de notre
Seigneur Jésus.
1 Jean 3. 3. Le Prince de notre
salut montera sur Son trône, il y aura de
grandes fêtes dans les cieux puis nous
devrons tous comparaître devant le tribunal
de Christ pour être jugés selon le
bien ou le mal que nous aurons fait dans notre
corps.
II Cor. 5. 10. Il y aura alors la
distribution des récompenses et des
couronnes, mais plus de condamnation.
Romains 8. 1.
Pendant ce temps de terribles choses
se passeront sur la terre. Tous ceux qui voudront
tenir encore pour Dieu seront
décapités et mis à mort, tous
ceux qui n'auront pas livré leurs corps par
amour au Seigneur, devront le donner de force aux
suppôts de Satan qui, lui, a
été précipité sur la
terre et est en grande colère sachant qu'il
a peu de temps.
Apoc. 12. 12. Tout se terminera en
Palestine par la tribulation de Jacob.
Nous pouvons lire dans le
prophète Zacharie ce qui se passera lorsque
Jérusalem sera prise, et alors le Seigneur
viendra du ciel avec tous Ses saints et posera Son
pied sur le Mont des Oliviers. L'ennemi sera
consumé par le souffle de Sa bouche et Satan
sera lié pour mille ans. Ceux qui ont
été décapités et mis
à mort pour Dieu pendant ce temps,
ressusciteront et régneront avec Christ les
mille ans. Ce sera alors le temps du
rétablissement de toutes choses selon
Esaïe 65. 17-25. Chacun sera
sous sa vigne et son figuier et Christ
régnera avec une verge de fer. Un vieux
chrétien disait :
« Cette verge sera l'amour. »
Chacun devra aimer son prochain, car il ne se fera
plus d'injustice, ni de dommage sur ma sainte
montagne, dit Dieu. Plus de mort ni de maladie dans
ce merveilleux royaume car il n'y aura plus
d'enfant qui n'accomplisse ses jours.
« Les jours des hommes seront comme ceux
des arbres » et « le
pécheur âgé de cent ans qui
mourra sera appelé jeune », car
« le transgresseur sera supprimé
chaque matin ». Ce sera encore un temps
d'épreuve pour l'humanité,
l'épreuve par la prospérité,
car il faut que Christ règne jusqu'à
ce qu'Il ait mis tous Ses ennemis sous Ses
pieds.
Au bout du Millénium Satan
est délié pour une suprême
épreuve, et, ici, me semble-t-il, se trouve
la signature divine de la prophétie, car
comment un cerveau humain pourrait-il imaginer
qu'après mille ans de
prospérité et de bonheur, Satan
délié réussirait à
attirer une multitude de révoltés
après lui pour attaquer le camp des
saints ? Dieu intervient alors en flamme de
feu. Maintenant tous les
« Lucifériens » sont
démasqués et sont jetés avec
leur maître dans l'étang de feu et de
soufre.
Apoc. 20. 7-15. Les cieux et la
terre qui ont connu le péché seront
roulés comme un livre et les morts, petits
et grands, depuis le commencement du monde, ceux
qui n'ont pas été ressuscités
lors de l'enlèvement ou à la venue du
Seigneur en gloire, reprennent vie et comparaissent
devant le grand Trône blanc. Les livres sont
ouverts, et chacun est jugé selon ses
oeuvres. Alors, de nouveaux cieux et une nouvelle
terre descendront d'auprès du Père,
Christ qui devait régner jusqu'à ce
que tous ses ennemis soient sous Ses pieds
(I Cor. 15. 25), remettra le royaume
à Dieu son Père et Dieu sera de
nouveau Tout en tous.
Il nous est dit peu de choses sur ce
qui se passera ensuite, car toute anticipation
humaine est dépassée et notre
imagination n'y suffirait pas. Il nous est
seulement demandé de prier :
« Viens, Seigneur Jésus, viens
bientôt ! » et cela nous
devons le faire avec zèle et
persévérance. C'est notre devoir et
privilège. Et quiconque a cette
espérance en lui se purifie, comme
lui-même est pur.
1 Jean 3. 3.
Depuis longtemps je vivais ces
choses sans jamais avoir pu les mettre en mots.
C'est peut-être le cas de beaucoup de gens.
Auprès de mon lit est suspendu un petit
écriteau : « Enseigne-moi,
ô Dieu, à faire Ta
volonté. » Combien de fois, en
m'éveillant, ai-je dit :
« Oui, Seigneur, je veux faire Ta
volonté, mais j'aimerais tant savoir ce que
Tu veux. Et, prenant ma Bible pour la lire, je
priais : « Seigneur, montre-moi
quelle est Ta volonté, afin que je
puisse la faire
aujourd'hui ! » Et Il m'a
guidée et dirigée de merveilleuse
manière. Mais quelle joie lorsque nous avons
compris le plan du royaume au travers des
âges, de pouvoir nous y associer de tout
notre être, de toutes nos forces et de toute
notre volonté.
Ensuite vint l'épreuve de ce
que nous avions compris et appris, et j'ai
remarqué que c'est alors que beaucoup
flanchent et se laissent voler la bonne nouvelle du
royaume.
Un monsieur d'âge moyen
demanda à venir quelques mois chez nous en
convalescence. Il avait été plusieurs
années dans une maison de santé, mais
pouvait en sortir guéri, quoique encore trop
faible pour reprendre son métier
d'ingénieur. En même temps que lui
arrivèrent deux jeunes gens. L'un sortait de
prison, enfant des rues, méprisé de
ses parents ; de mauvaises
fréquentations l'avaient amené
là et on l'envoyait chez nous pour essayer
de le remettre sur le droit chemin. L'autre avait
aussi été malade de la tête, et
craignant une nouvelle crise, il avait
rencontré à la gare de la ville
proche, un de nos amis communs et il s'était
décidé promptement à se
joindre à lui pour venir aussi se
réfugier chez nous.
Quelques jours plus tard, ce fut le
tour d'un jeune catholique convalescent, un peu
bizarre aussi, mais celui-ci ne resta que quelques
semaines. Tous ces jeunes s'intéressaient
bien aux choses de Dieu, mais avaient de la peine
à s'entendre entre eux ; ils se
reprenaient pour tout, même pour des fautes
de français. Ce fut un temps très
éprouvant pour nous tous car il n'y avait
plus d'harmonie dans la maison qui, certains jours,
ressemblait plutôt à un
pandémonium, qu'à une maison
chrétienne. Si nous nous étions
écoutés nous les aurions mis tous
à la porte, mais chacun d'eux était
un cas lamentable et nous ne nous sentions pas la
liberté de les chasser. Nous nous
accrochions à ce verset :
« je vous donne toute autorité sur
toute la puissance de l'ennemi » et nous
y comptions de toutes nos forces, d'autant plus que
l'ennemi semblait avoir le dessus dans notre maison
et que nous avions le dessous de toutes
manières. Il me semblait être une
naufragée accrochée par les mains au
rebord d'un bateau de sauvetage et sur lesquelles
on tape pour les faire lâcher prise. Je
répétais : « Seigneur,
je crois ta Parole qui est la
vérité ! je crois envers et
contre tout que Tu nous donnes toute
autorité sur toute la puissance de
l'Ennemi. »
Mais tout allait plutôt de mal
en pis. Au bout de quelques mois,
l'ingénieur fut repris par des crises
d'épilepsie terribles ; un
soir que J'étais
auprès de son lit avec mon mari et une amie,
le pauvre se débattait dans un paroxysme de
souffrance et de grosses voix sortaient de sa
bouche parlant en langue inconnue. D'un seul coeur
alors nous invoquâmes la victoire du
Calvaire, du précieux Sang de l'Agneau et du
Nom de notre Seigneur Jésus. Après un
cri terrible, il se fit un grand calme, son visage
se détendit et, ouvrant les yeux, il nous
dit en souriant : « Bonne
nuit ! Au revoir ! » Nous
quittâmes sa chambre émus jusqu'au
fond du coeur.
Le lendemain, comme je lui apportais
son déjeuner, il était
déjà levé et me dit avoir
passé une des plus belles nuits de sa vie.
Il était très long et plutôt
laid, se tenait tout recroquevillé sur
lui-même habituellement, mais ce
matin-là, il était tout droit et avec
une telle lumière sur son visage, qu'il
était vraiment beau. Il alla se promener et
l'après-midi aussi, mais il revint vers
quatre heures tellement bizarre que je dus me
rendre compte qu'il n'avait plus sa raison. Quoique
très calme et tranquille, il disait des mots
sans suite. Je courus au téléphone,
pas moyen d'atteindre un médecin, je veux
téléphoner à son père,
il était absent du. bureau, à sa
mère, personne ne répondait. Ce fut
un moment tragique et si je n'avais pu regarder En
haut, je ne sais ce qu'il serait advenu. Enfin.
dans la soirée, je pus avoir un
médecin qui dit qu'il n'y avait rien d'autre
à faire qu'à l'interner, et les
parents, répondant enfin, dirent qu'ils
viendraient le chercher le lendemain matin. Ce fut
une nuit dont nous gardons un bien mauvais
souvenir, car nous ne pouvions comprendre qu'il en
soit ainsi après une si belle
délivrance. Lorsque les parents
arrivèrent pour chercher leur fils, celui-ci
ne nous reconnaissait déjà plus.
Arrivé à l'hôpital, il tomba
dans le coma et s'en alla ainsi au bout de deux
jours. Le pauvre garçon était pour
toujours avec le Seigneur, ce qui était bien
le meilleur pour lui, car après tout ce
qu'il avait passé, il aurait eu de la peine
à reprendre la vie courante.
Le pensionnaire qui avait
été malade de la tête eut deux
mois plus tard un accident à la main, et
dès lors commencèrent des
symptômes alarmants. Sa mère vint avec
lui chercher ses affaires, il faisait très
chaud et à peine arrivé à la
gare, il devint fou furieux et il fallut l'interner
dans une maison de santé. Il en sortit
guéri peu de temps après, mais nous
n'eûmes pas le courage de le reprendre, car
le troisième garçon nous donnait
à lui seul assez de fil à
retordre ; fantasque et instable, il ne
pouvait rester longtemps dans ses places, il se
convertissait et retombait chaque fois plus bas.
Mais la souffrance la plus intense provenait de ce
que les promesses de Dieu ne semblaient pas jouer.
Était-ce notre
faute ? Évidemment,
car Dieu est fidèle, alors ? Nous
avions beau prier et sonder nos voies, nous ne
trouvions pas le noeud de la question. Enfin un
jour un de nos amis vint, il devait y avoir
plusieurs baptêmes dans le lac. Quelques
personnes de différents milieux
désiraient passer par le baptême par
immersion. Nos amis s'étaient
approchés de quelques pasteurs de
l'église établie, mais favorables
à la chose, et un dimanche de juillet fut
choisi, un merveilleux dimanche ensoleillé.
La plage était abritée par de grands
arbres, les baptisés avaient de grandes
robes brunes. On aurait pu se croire des milliers
d'années en arrière, sur les rives du
lac de Génésareth. Josette tenait
dans ses bras un bébé dont les
parents passaient par les eaux du
baptême : « Regarde, lui
disait-elle, regarde, on baptise tes
parents ! » Cette journée
nous laissa un souvenir lumineux.
Mais le jour
précédent, notre ami qui travaillait
avec d'autres jeunes dans les bas-fonds de leur
ville, nous raconta l'incident suivant : La
rue où se trouvait leur local était
des plus mal famées, et ils avaient peu de
résultats car une femme, par la puissance
occulte, retenait tous les habitants. Un jour, du
seuil d'un café, elle appela notre ami et
lui dit : « Moi je suis une fille de
Dieu et je réussis, mais vous, vous
n'êtes que de pauvres petits rachetés
sans puissance ! » « Et le
pire, c'est qu'elle a raison, fis-je, et je l'ai
assez expérimenté ces derniers mois,
mais il faut que cela change, coûte que
coûte ! » En ce moment, je vis
que j'allais entrer dans un nouveau cycle de
souffrances, mais je répétai :
« Coûte que
coûte ! »
Quelques jours plus tard, je me
heurtai la jambe à un ustensile posé
par terre, la douleur fut vive, mais j'étais
pressée et n'y prêtai pas grande
attention. Vers la fin de la soirée, je me
sentis tout à coup très lasse pour la
première fois, car sans cela j'étais
toujours comme portée par des ailes d'aigle
selon la promesse d'Esaïe 40. 31 :
« Ceux qui s'attendent à
l'Éternel revêtent de nouvelles
forces : ils prennent un haut vol comme
l'aigle, ils courent et ne se lassent pas, ils
marchent et ne se fatiguent point. »
J'allai me coucher, mais à peine au lit, je
me sentis comme serrée dans des bras
puissants. Il me semblait être seule sur un
chemin pierreux, et tout était obscur autour
de moi, et je sus que c'était la Mort qui me
tenait enserrée. Je lui dis :
« Tu ne peux que me mettre dans les bras
de mon Seigneur, c'est le pire que tu puisses me
faire, mais : Mourir et être avec Christ
c'est ce qu'il y a de meilleur. » je le
répétais toujours après chaque
nouvelle suggestion : « Que
deviendra ton mari sans toi ? et tes
enfants ? et ceci et
cela ! » La souffrance physique
était très grande, mais au dedans de
moi, tout était paix et confiance. J'avais
le sentiment d'être cachée avec Christ
en Dieu et que tant que je n'avais ni peur, ni
crainte, l'Ennemi ne me pouvait rien. Cela dura
ainsi environ trois heures, puis après avoir
affirmé une dernière fois :
« Mourir et être avec Christ c'est
ce qu'il y a de meilleur ! »
l'étreinte mortelle se relâcha et je
revins à moi-même. J'appelai alors mon
mari pour qu'il m'aide car j'étais
brûlante et claquais des dents. Quand
quelqu'un me disait qu'il avait les nerfs malades,
je me demandais ce que cela pouvait bien
être. Je le savais maintenant car chaque
petit nerf de mon corps et de ma tête
était douloureux et s'étirait puis se
nouait. J'avais beaucoup de peine à penser,
mais lorsqu'on suggérait de faire venir un
médecin, je leur répondais :
« Non, non ! tomber entre les mains
de Dieu, oui, mais pas en celles des
hommes ! » Car je savais que le
conflit était spirituel et devait me donner
la réponse à bien des
questions.
Même ma petite Myriam de
treize ans vint auprès de moi, un jour que
le médecin devait venir pour un petit
pensionnaire malade :
- N'est-ce pas, maman, tu ne veux
pas demander le médecin pour
toi !
- Sois tranquille, lui
répondis-je, je serai bientôt
mieux.
En effet, le troisième jour,
je fus assez bien pour recevoir quelques
pensionnaires et parler avec eux. Dans la
soirée, l'un d'eux, pasteur, vint me faire
un petit culte, mais c'en était trop pour
moi et à peine fut-il parti que mon esprit
sombra. Les douleurs dans la tête
étaient extrêmement vives, et je ne
savais plus ni qui ni où j'étais. Les
yeux ouverts je voyais défiler les choses
les plus cocasses sur mon rideau blanc tiré
au pied de mon lit. Je riais et pensais :
« C'est plus beau qu'au
cinéma ! » De nouveau, une
seule chose était claire en moi : Il ne
fallait surtout pas avoir peur, car sans cela
l'Ennemi s'introduirait en moi, dans la retraite
où régnait le
Tout-Puissant.
Vers le matin, la raison revint,
mais je restai extrêmement faible, la vie
était à son niveau le plus bas.
J'avais si froid qu'il fallait m'envelopper d'une
toison de mouton. J'étais là
étendue dans mon lit comme une morte,
couverte d'une grande pièce de tulle pour
éloigner les mouches que je ne pouvais plus
chasser, car il me fallait faire un effort
héroïque pour ouvrir seulement les yeux
lorsque quelqu'un venait auprès de moi. Je
ne pouvais plus prier, à peine penser, mais
je restais toute entière offerte à
Dieu lui disant : « Puisque tu veux
de la faiblesse, en voilà ! »
Au bout d'une dizaine de jours dans
cet état, il y eut un matin un exercice de
combat d'avions juste au-dessus du village. Ce fut
affreux, il me semblait que ces avions me passaient
sur le corps et tous les nerfs tressautaient et se
nouaient à qui mieux mieux. On essaya de
fermer fenêtre, volet et porte, on me fit des
tampons pour les oreilles avec du coton et de la
paraffine. Rien n'y faisait. J'implorais :
« Seigneur, Seigneur, envoie-les plus
loin ! » Inexorablement les avions
tourniquaient et revenaient. Enfin, n 1 y tenant
plus, je tirai la courtepointe sur ma tête et
je perdis connaissance. Deux heures plus tard, je
revins à moi, les avions ronflaient
toujours, mais cela ne me faisait plus mal. Les
nerfs et les oreilles étaient guéris,
car une otite était venue encore se greffer
là-dessus. Émerveillée, je ne
pouvais que dire : « Oh ! quel
Dieu Tu es ! Tu m'as délivrée
dans et au plus fort de
l'épreuve ! »
Les jours suivants, on put me porter
au verger où je restais tout le jour
étendue comme une plante, mais aspirant
à pleins poumons le bon air et le soleil, et
un soir je pus rentrer dans la maison en m'appuyant
sur un bras ami, et dès lors les
progrès furent rapides et je pus
bientôt reprendre ma tâche. J'avais
appris ce que Dieu appelle la faiblesse, et
dès lors, je gardai intérieurement ce
sentiment de faiblesse afin que Sa force puisse
agir en moi et à travers moi. Mes filles
avaient justement leurs vacances pendant le temps
de ma convalescence ; elles avaient auparavant
formé de beaux projets de voyage à
vélo et de camping. Au lieu de cela elles
durent me remplacer, mais elles le firent de si bon
coeur et si joyeusement que ces quinze jours furent
merveilleux, et lorsqu'elles reprirent leur
travail, une amie vint quelques semaines me
seconder. Et lorsque celle-ci dut partir, ce fut
une autre qui vint m'aider. Notre Père ne
nous épargne par la souffrance car elle est
nécessaire à notre formation de fils
de Dieu, mais je suis souvent touchée
jusqu'aux larmes de constater Ses tendres soins et
comme Il ne permet pas que l'épreuve
dépasse nos forces, mais Il pourvoit
à tout selon les richesses de Sa grâce
et ce n'est pas peu dire. J'avais aussi appris que
nous n'avions rien à craindre car l'Ennemi
est vaincu, par le Sang précieux de l'Agneau
de Dieu, par la parole du témoignage,
témoignage rendu en face de Satan et de ses
alliés, que nous tenons par-dessus tout
à notre Seigneur et à Sa Parole, et
que nous n'aimons pas notre vie jusqu'à
craindre la mort.
Apoc. 12. 11.
Une année plus tard, des amis
nous avaient demandé de faire de grandes
réunions de jeunesse dans notre maison et
cela du samedi au lundi
après-midi. Nous acquiesçâmes
avec joie et nous en fîmes de tout coeur les
préparatifs. Nous voulions nous effacer
complètement et laisser toute la place
à nos hôtes. Il y avait avec nous un
pasteur qui avait fait de très belles
expériences et nous nous attendions à
beaucoup, mais il y avait quelque chose qui ne
jouait pas et que je ne pouvais discerner. Lorsque
nous demandions aux responsables de parler, ils
refusaient en disant que c'était au Seigneur
à nous révéler Sa
volonté.
- Chantons alors !
- Non ! pas de
chants !
- Prions !
Mais les prières se
traînaient. Nous passâmes une bonne
partie de la nuit à attendre quelque chose
qui ne venait pas, et le lendemain nous
recommençâmes de même.
J'étais désespérée et
le soir, quand la plus grande partie des jeunes
s'en allèrent sans avoir rien reçu,
je cherchai un coin solitaire pour pouvoir pleurer
à mon aise. Nous n'étions plus qu'une
douzaine le soir, et l'attaque sembla se concentrer
contre moi. On voulait que je fasse ou que je dise
je ne savais quoi, aussi je proposai que nous nous
retirions de bonne heure, mais il paraît que
les jeunes gens passèrent une bonne partie
de la nuit en prières. Le lendemain matin,
plusieurs avaient l'air gêné en me
regardant, mais quelques-uns me lançaient
des regards furibonds. Calme, je ripostai par
l'amour et j'attendais la suite des
événements grandement
intriguée aussi de ce qui se passerait
encore.
Vers les dix heures, nous nous
réunîmes de nouveau dans la grande
chambre. Les attaques contre moi devinrent plus
violentes. Une missionnaire norvégienne en
séjour chez nous essaya de prendre mon
parti, mais elle dut quitter la chambre, puis ce
fut le tour d'une autre amie et l'un des assistants
courut après elle en ricanant.
Ces jeunes gens d'à peine
vingt ans demandaient à Dieu dans la
prière de m'apprendre ce que c'était
que la mort à soi-même. Cela aurait
été ridicule si ce n'avait
été poignant pour moi au
suprême degré car tous ces jeunes je
les aimais de tout mon coeur, trop peut-être,
car ils représentaient pour moi l'avenir et
le royaume de Dieu. Devant tant
d'incompréhension, j'étais
brisée et je sanglotais encore lorsqu'on
vint nous appeler pour le repas de midi. Ensuite,
comme il faisait un temps radieux, chacun resta
dehors à causer ou à se
promener.
Vers deux heures, je m'approchai des
principaux et leur dis :
- Si vous voulez faire encore une
réunion, faites-la
maintenant, car je dois recevoir
des pensionnaires vers quatre heures et je ne serai
plus libre.
Ce n'est pas que j'en eusse envie,
mais je désirais aller au fond des choses
afin d'aider nos amis. Je commençai par les
supplier d'être francs et de me dire
simplement ce qu'ils voulaient, que je
lâcherais tout, sauf la présence de
Christ en moi, s'il le fallait. Ils ne voulurent
rien dire et ils commencèrent à
prier. J'étais entièrement ouverte et
offerte à Dieu, prête à tout,
quand tout à coup, du tréfonds de mon
être, montèrent ces paroles :
« Au nom du précieux Sang de
l'Agneau, de la victoire du Calvaire, et du Nom de
notre Seigneur Jésus ! » je
me redressai sur mon siège et
répétai mentalement ces paroles. Tout
à coup, tous s'élancèrent hors
de la chambre, si rapidement que je me demandai si
certains n'avaient pas sauté par la
fenêtre. Très étonnée,
je me tournai vers les deux amies qui
étaient restées assises à
côté de moi : « Que se
passe-t-il ? » Tout à coup,
le pasteur revint dans la chambre marchant
rapidement vers moi :
- Qu'y a-t-il, monsieur ? lui
demandai-je. Je viens d'invoquer
intérieurement le Sang de l'Agneau, la
victoire du Calvaire et le Nom de notre Seigneur
Jésus, et vous courez hors de la
chambre.
Sans dire mot, il s'en retourna
aussi rapidement qu'il était venu, non sans
lancer une flèche mauvaise à un de
nos pensionnaires qu'il alla trouver dans sa
chambre. Puis, ils firent dare-dare leurs
préparatifs de départ, courant comme
des fourmis, et partirent dans un temps record,
nous laissant tout éberlués.
Plusieurs mois plus tard, Confiance rencontra les
auteurs de cet incident et leur demanda pourquoi
ils étaient sortis aussi
rapidement.
- Il nous sembla tout à coup
que nous étouffions et nous avons dû
courir hors de la chambre !
Cette leçon ne fut pas perdue
pour nous et je suis même reconnaissante
à ceux qui ont contribué à
nous l'apprendre. Nous, eûmes plusieurs
victoires en prononçant du fond du coeur
cette invocation.
Quelque temps plus tard, la
missionnaire norvégienne voulut retourner
chez elle, elle était venue pour
perfectionner son français car elle
travaillait dans une colonie française. Mais
elle n'avait pas assez d'argent pour son billet de
retour et ne pouvait en faire venir de son pays.
Elle ne voulait pas que je lui avance cette somme,
alors nous l'avons demandée à notre
Seigneur. Et voici que je reçus un mandat
postal de cent quarante francs envoyé d'une
ville où je ne connais personne. Il y avait
un gros point d'interrogation
à la place de l'expéditeur et au
verso ce verset : « J'ai crié
à l'Éternel et Il m'a
répondu. » C'était juste ce
qu'il fallait et nous avons remercié notre
bon Père céleste.
Plus tard, je reçus d'une des
participantes de notre fameuse réunion, des
journaux américains « Herald of
Life » dont le thème principal est
la guérison que Christ nous a acquise au
Calvaire en portant nos maux en son corps sur le
bois, Esaïe 53, Lui par les meurtrissures
duquel vous avez été guéris,
I Pierre 2. 24. Certes je croyais
à la guérison divine, je l'avais
expérimentée assez de fois, mais il
me manquait une base scripturaire ferme. J'avais
raconté une fois la guérison de ma
cousine à une garde-malade qui l'avait
soignée autrefois. Celle-ci me
dit :
- Alors que ferons-nous si tous nos
malades guérissent ?
Interloquée, je
répondis :
- Oh ! il vous en restera assez
qui n'ont pas la foi !
- C'est ça les plus mauvais,
alors ! Et si ce n'est pas la volonté
de Dieu de guérir !
- Ah ! mais, si ce n'est pas la
volonté de Dieu de guérir les
malades, pourquoi les soignez-vous
donc ?
Elle ne sut plus que dire. Si nous
nous appuyons sur la victoire du Calvaire et que
nous croyons que nous avons été
guéris, alors nous sommes sûrs
d'être dans la volonté de Dieu et nous
pouvons nous attendre à être
guéris par la foi en cette victoire, il
avais justement de vilains ulcères aux deux
jambes lorsque je fis la lecture de ces journaux.
Je pris la chose au mot et la première
réaction fut une subite aggravation du mal,
une jambe enfla et devint violette, affreuse
à voir. Je ne me laissai pas
décourager, mais au contraire j'affirmai de
plus en plus que j'avais été
guérie au Calvaire et le mal dut
lâcher prise.
Je raconterai ici la guérison
dont je fais allusion plus haut. Ma cousine
souffrait depuis plusieurs mois de douleurs
continuelles aux jambes ; ses médecins
la soignèrent d'abord pour des rhumatismes
et de la sciatique, mais comme la souffrance
augmentait, un médecin proposa une
radiographie qui révéla une
spondylose. (Ce sont les vertèbres qui se
soudent l'une à l'autre, coinçant des
nerfs, ce qui cause ces grandes douleurs. C'est une
maladie lente dont la science n'a pas encore
trouvé le remède. Lorsque toutes les
vertèbres sont soudées, on ne peut
plus remuer que les yeux, mais comme aucun organe
essentiel n'est atteint, on peut vivre encore
longtemps dans cet état.) En voyant cette
radiographie, ma cousine fut effrayée
même davantage que si une
mort immédiate avait
été devant elle. C'était
justement le temps où nous vivions le second
Réveil et où nous voyions de
merveilleuses guérisons, et je lui avais
souvent offert de lui envoyer
l'évangéliste qui opérait des
merveilles ici. Mais elle avait toujours
refusé car elle suivait des traitements.
Toutefois, maintenant qu'elle savait que la science
ne pouvait plus rien pour elle, elle demanda
à son médecin de la laisser essayer
avec Dieu. Elle eut sept impositions des mains
successives et le mal semblait plutôt
empirer. Elle souffrait jour et nuit et
était courbée en deux. À la
septième fois, l'évangéliste
lui proposa de mettre de côté tous ses
calmants et de s'en remettre entièrement
à Dieu, ce qu'elle fit. Dès ce jour
l'amélioration s'amorça
jusqu'à totale guérison, à
l'étonnement de tous. Mais elle me raconta
plus tard qu'il lui fallait garder constamment
l'attitude de refus envers la puissance de l'Ennemi
comme complément à la foi en la
puissance du Sauveur pour guérir.
Toujours à la même
époque, une amie m'écrivit qu'elle
souffrait de calculs biliaires, je demandai
à l'évangéliste de oindre un
mouchoir d'huile en priant pour la guérison
de cette personne. il envoyai le mouchoir, et
lorsque la malade le reçut, avec
révérence, elle lut une portion de la
Bible, puis pria et enfin posa le mouchoir sur la
partie douloureuse, puis elle s'endormit. Or, le
manque de sommeil était sa principale
souffrance depuis de longues années. Elle
s'éveilla complètement
guérie.
Depuis que j'ai écrit ces
lignes, j'ai pu expérimenter maintes fois
que par ses meurtrissures nous avons
été guéris,
1 Pierre 2. 24. Dans son livre
« Bible et médecine »,
page 197, le Dr Tournier cite ces mots du
professeur Courvoisier : « La
guérison, toute guérison, est une
victoire de Dieu, victoire de Dieu en
Jésus-Christ sur le péché et
la mort. » Si c'est une victoire à
gagner pour Dieu, allons-y donc de toutes nos
forces et de tout notre zèle, soyons les
imitateurs de ceux qui, par la foi et la patience,
ont hérité des promesses,
Hébreux 6. 12.
Je veux relater encore la plus
frappante des guérisons qui me soit
arrivée.
À la page 153 je raconte
qu'après avoir dit « coûte
que coûte », je tombai malade.
C'était une première crise
d'urémie, mal héréditaire dans
notre famille, ma mère, mon
grand-père, plusieurs oncles et tantes en
sont morts, je le savais, mais je savais aussi que
ceci était une épreuve spirituelle au
premier chef. C'est pour cela que je ne voulus ni
médecins, ni remèdes, non que je les
méprise, car ils ont leur raison
d'être et trop de chrétiens ont
encore peur de la mort et
n'osent pas aller « tout
outre » avec Dieu seul ; il leur
faut des aides et des soutiens pour leur
foi.
Cet état dura plusieurs
années ; le mal empirait de plus en
plus, mais je tenais bon, malgré les
supplications de ma parenté et de mes amis,
car je voulais savoir par expérience si ces
versets étaient bien pour nous.
Une année, c'était au
commencement de juillet, nous étions au
verger un après-midi avec quelques amies et
je me sentais peu bien ; tout à coup je
tombai dans le coma et me mis à
râler ; j'étais consciente de
tout ce qui se passait autour de moi, mais je ne
pouvais plus ouvrir ni mes yeux, ni ma bouche.
Effrayées, mes amies, tout en criant
à Dieu, me secouèrent jusqu'à
ce que je revîns à moi, puis elles me
traînèrent à la
maison.
Suivirent plusieurs jours de
faiblesse totale ; des pensionnaires allaient
arriver mais je refusai qu'on leur écrive de
ne pas venir. La jeune volontaire vint me donner
son congé, en ayant assez d'être
commandée par plusieurs personnes. Mon amie
qui devait rester avec nous pour m'aider ce mois de
juillet dut rentrer à la maison, des visites
inattendues lui arrivant de l'étranger pour
plusieurs semaines. Une jeune femme du village qui
m'avait promis de venir m'aider pendant la grande
presse de juillet-août, tomba aussi malade et
dut s'aliter. Mes deux filles non mariées
étaient l'une à la veille de ses
examens et l'autre dans l'impossibilité de
venir à la maison.
Devant de si nombreux contre-temps,
il ne me restait que Dieu, Lui qui ne m'avait
jamais fait défaut dans toutes mes
détresses. Je m'attendis à Lui et
restai parfaitement calme et confiante, me
réjouissant même de voir comment Il
viendrait à mon secours. Et voici, un de nos
amis, qui ne savait rien de tout cela, m'offrit une
jeune Alsacienne pour quelques semaines. Puis je
pus me lever et marcher avec deux cannes :
« Oh ! maman, me disait ma seconde
fille, tu dis que tu as été
guérie au Calvaire, mais tu
« cannes ».
- Certainement, lui
répondis-je en riant, mais tu vas voir si je
ne serai pas bientôt entièrement
guérie.
Puis une autre jeune fille vint en
vacances au village et s'offrit pour m'aider
quelques heures. Bref, tout se passa le mieux du
monde et mes pensionnaires ne furent pas
incommodés par mon manque de forces car,
sans cesse, je disais à mon
Père : « Tu vois ma
faiblesse, mais Tu as promis que Ta force
s'accomplirait dans notre faiblesse. » Et
il en fut bien ainsi.
Quelques mois plus tard, me
voilà de nouveau
« fauchée ». Un de nos
amis vint me voir et me dit : « je
ne vous comprends pas, si vous faisiez venir un
médecin, il pourrait du moins vous soulager.
Et puis vous n'avez pas
confiance ? »
- Ah ! lui dis-je, pas
confiance dans les hommes mais confiance
entière en Dieu. Ceci est une
expérience, je voudrais savoir si
Esaïe 53 et
1 Pierre 2. 24 sont bien pour nous
et si nous pouvons les prendre au mot...
Laissez-moi essayer encore.
Quelques mois plus tard, ce pasteur
revint chez nous, je lus dans ses yeux la surprise
de me voir aller et venir gaie et
alerte.
- Vous voyez, lui dis-je, si je vous
avais obéi, on dirait maintenant :
« Quel bon médecin, quels bons
remèdes ! », tandis que je
puis rendre toute gloire à Dieu
seul.
Et voici comment s'opéra la
délivrance : un matin, je
m'éveillai très souffrante ; je
m'habillai avec peine et je traversai la chambre en
geignant, tant les douleurs étaient fortes.
Tout à coup, près de la porte, mes
yeux tombèrent sur un tableau et
particulièrement sur la Croix qui en occupe
le centre ; je me redressai et affirmai :
« Envers et contre tout, je crois
à la victoire du Calvaire, je crois que je
suis guérie par les meurtrissures de mon
Seigneur... » « Oui, cela est
vite dit, mais comprends-tu par quel abîme de
souffrance Il a passé pour que tu sois
guérie ? » je ne puis
exprimer ce qui se passa en moi à ce
moment-là, mais il me fut donné de
réaliser en un instant toute l'horreur des
souffrances endurées par notre Sauveur et il
me fut dit : « Et si tu
négliges ce côté du salut, ton
Seigneur sera privé d'une partie de la
récompense de Ses souffrances... »
« Ah ! non, m'écriai-je, je
ne veux pas qu'Il soit privé de quoi que ce
soit par ma faute. Il doit tout avoir de moi et
pour Lui, je veux toucher tout mon
héritage... »
À ce moment une grande joie
m'envahit, une si grande joie que je ne me rendis
pas tout de suite compte que j'étais
guérie, mais je le constatai quelques jours
plus tard lors d'une circonstance qui d'habitude
m'aurait clouée au fond du lit et qui ne me
causa absolument aucun mal.
Ce fut une grande leçon pour
moi ; pendant ces années de
souffrances, j'avais affirmé des centaines
de fois ma croyance aux versets cités plus
haut, mais cette fois-ci, ce n'était plus
être guérie seulement que je voulais,
mais que mon Seigneur recueille du fruit du travail
de Son âme et soit satisfait.
Esaïe 53. 11.
Pendant quelques années sans grand
événement, le principal ennemi
à combattre avait été la
torpeur spirituelle qui voulait toujours m'envahir.
Une amie m'envoya alors le journal
« Herald of His coming » qui me
fit le plus grand bien. Surtout l'article
« Satan vaincu au Calvaire »
fut comme un coup de clairon. Je le transcris
ici :
Satan vaincu au Calvaire
par Ch. Usher
« C'est maintenant que le Prince de ce
monde sera jeté dehors. Et moi, quand
j'aurai été élevé de la
terre, j'attirerai tous les hommes à
moi. »
Jean 12. 31-32.
« Maintenant, le salut, la
puissance et l'empire sont à notre Dieu et
l'autorité à son Christ, car il a
été précipité
l'accusateur de nos frères. Ils l'ont vaincu
par le sang de l'Agneau et par la parole de leur
témoignage et ils n'ont pas aimé leur
vie, jusqu'à mourir. »
Apoc. 12. 10-11.
Il n'y a pas de victoire durable
pour l'enfant de Dieu, s'il n'a pas discerné
que Satan a été vaincu par Christ, au
Calvaire, et s'il n'applique pas cette victoire sur
le diable, dans sa vie quotidienne. Il doit aussi
en rendre témoignage, le dire. Enfin,
l'Eglise ne peut s'opposer aux invasions sataniques
qui déferlent sur le monde, en cette fin de
l'Âge, si elle ne fait pas sienne la victoire
du Calvaire. Engagée dans son dernier
combat, elle ne pourra vaincre que sur le terrain
du Calvaire, où Jésus a vaincu
Satan.
Dans tous les domaines, aujourd'hui,
les puissances des ténèbres sont
agissantes, menaçantes : dans les
gouvernements des Nations, où ceux qui
dirigent, ne savent que faire ; au sein du
monde religieux, où elles sapent le
fondement même de la Foi. Cependant, Dieu
prépare un peuple de vainqueurs, qui,
guidés, aidés par le Saint-Esprit,
doivent s'opposer aux légions sataniques et
les vaincre. « Quand l'ennemi viendra
comme un fleuve, l'Esprit de l'Éternel le
mettra en fuite. »
Esaïe 59. 19.
Il est écrit que le Seigneur
a aussi participé à la chair et au
sang, afin que par la mort, il
anéantît celui qui a la puissance de
la mort, c'est-à-dire le diable ; et
qu'il délivrât tous ceux qui, par
crainte de la mort, étaient toute leur vie
retenus dans la servitude,
Hébreux 2. 14-15.
Anéanti par Christ au Calvaire, Satan n'a
plus aucun droit sur les rachetés, et
ceux-ci doivent leur résister. Ne point le
faire, c'est mépriser la délivrance
acquise à si grand prix. Et ne point la
proclamer, c'est laisser, dans l'esclavage du
diable, nombre de ceux qui gémissent sous sa
domination, et aspirent à la liberté.
Le fait que la victoire du Seigneur
sur le diable n'est ni comprise, ni
prêchée, est sans doute l'une des
causes, sinon la cause, de cette somnolence
où sont plongés tant de
chrétiens qui devraient travailler à
la conversion des perdus ; la cause de leur
passivité devant les maux qui
dévastent l'humanité. Pourquoi les
effroyables progrès des fausses doctrines,
du modernisme, du spiritisme, etc., sinon parce que
les chrétiens (la plupart d'entre eux) n'ont
pas compris que le Prince de ce monde, Satan, a
été vaincu au Calvaire. S'ils ont
compris sa défaite, ils ne l'ont pas
appliquée à leur vie. Ils ne s'en
sont pas armés dans leur service pour la
délivrance des victimes du diable. Celui-ci
hait cet aspect de la victoire de la Croix !
Aussi, comme il essaie d'aveugler les
rachetés de Jésus sur ce point !
Que lui importent les doctrines sur le sacrifice du
Calvaire ! Ce qu'il redoute, c'est la
réalité. Or, par la Croix, Dieu nous
a délivrés de la puissance des
ténèbres et transplantés dans
le royaume de son Fils bien-aimé,
Colossiens 1. 13.
Délivrés du
péché ! Délivrés
de la puissance satanique ! Prenons garde,
cependant, que d'être sans
péché ne garantit pas que nous sommes
immunisés contre Satan et ses pièges.
Eve, sans péché, qui tomba dans le
piège du diable, nous en donne la preuve
irréfutable. S'il ne trouve pas en nous le
terrain favorable du péché, le diable
essayera d'agir sur le terrain de
l'ignorance.
Avons-nous été
transplantés dans le royaume de son Fils
bien-aimé ? Et nous conduisons-nous en
citoyens de ce royaume, bien que vivant encore en
ce monde ? C'est ici-bas que Jésus est
venu pour briser les liens du monde, qui nous
enlacent si facilement. Le monde, c'est le filet
dont Satan se sert pour asservir les âmes. Ce
que sont la toile pour l'araignée, l'amorce
pour le pécheur, le piège pour
l'oiseleur, tel est le monde pour Satan. Or, il
faut rompre toute alliance avec le monde, pour
être affranchi de toute domination satanique.
Est-ce bien là notre cas ?
L'Apôtre parle de lui et des
Colossiens comme demeurant déjà en
Christ, dans le royaume du Fils bien-aimé.
Ne sommes-nous pas en danger,
pour ce qui nous concerne, de reléguer dans
l'avenir, la bénédiction de cette
transplantation ? En danger de nous
considérer comme étant toujours sous
la domination de l'Adversaire, mais gardés
par Dieu ? En danger de combattre sur le
même plan que le diable, et d'être
souvent vaincus ? En danger d'accepter ses
attaques comme une discipline voulue par Dieu,
puisqu'il les permet ?
Or, que disent les
Écritures ? Que Satan a
été vaincu à la croix.
« En Lui, vous avez été
circoncis d'une circoncision que la main n'a pas
faite ; mais de la circoncision de Christ, qui
consiste dans le dépouillement du corps de
la chair... » « Christ a
dépouillé les dominations et les
autorités et les a livrées
publiquement en spectacle en triomphant d'elles par
la Croix. »
Colossiens 2. 11-15. S'il n'y a pas
eu dépouillement du corps de la chair,
laquelle est un terrain d'action favorable pour
Satan, il ne saurait y avoir de délivrance
de la domination des puissances des
ténèbres. Le Moi est toujours actif.
Or, il doit être constamment crucifié.
Satan ne peut nous suivre à la croix.
Là, nous sommes hors de son atteinte. Il
faut être profondément enseveli avec
Christ en sa mort, pour pouvoir s'élever
avec Lui, et en Lui, jusqu'à cette place de
règne, de domination, sur les puissances des
ténèbres.
Jésus a nommé Satan,
le Prince de ce monde, titre qu'il ne lui aurait
pas donné si celui-ci ne lui avait pas
appartenu. « Maintenant, le Prince de ce
monde sera jeté dehors. »
Jean 12. 31. En séduisant
Eve, en conduisant le premier couple à la
désobéissance, et par là, en
le séparant de Dieu, Satan a assuré
sa domination sur le monde. Jésus est venu
pour l'en chasser. Certes, d'un mot, celui par qui
et pour qui toutes choses ont été
faites, aurait pu détruire le diable.
Cependant, venu pour racheter l'homme perdu, il a
voulu agir légalement, en quelque sorte,
aller jusqu'à la croix, et payer le prix de
la rançon en donnant sa vie. À la
croix, Satan perd ses droits, et l'homme voit
tomber ses chaînes. Plus clairement il le
comprend, plus énergique est son offensive
contre la puissance des
ténèbres.
Remportons-nous la victoire sur
Satan dans les circonstances de nos vies ? Et,
pour cela, sommes-nous capables de discerner ce qui
vient de Dieu, et ce qui est de Satan ?
Discernement possible, seulement, avec le secours
du Saint-Esprit. Alors nous comprenons que, dans
nos vies, nous ne pouvons pas accepter toutes
choses passivement, comme procédant de
Dieu ; que nous devons contrôler en
quelque sorte nos circonstances par la
prière, et
résister aux incursions
du diable, lesquelles sont toujours
camouflées. Nous considérons toutes
choses comme appartenant à Christ, et
comprenons que nous sommes des administrateurs
responsables, pour lui.
Et c'est la guerre. Car Satan
contestera chaque pouce de terrain. Une guerre
où le combattant doit revêtir toute
l'armure que Dieu a pourvue pour lui,
Éphésiens 6.
10-18.
S'agit-il du monde des
affaires ? Comment le chrétien,
transplanté dans le royaume du Fils
bien-aimé, pourrait-il les traiter comme le
font ceux du monde ? Se conformer aux
pratiques du présent siècle mauvais,
c'est se placer sous la domination de Satan, c'est
être vaincu d'avance. Et cette règle
s'applique à tous les serviteurs de Dieu,
quel que soit le domaine de leur
activité.
S'agit-il de ce que l'on
possède ? Celui qui se reconnaît
comme l'économe de Dieu dans ce qui lui est
confié, a placé son
dépôt hors des atteintes du
diable : « L'or et l'argent sont
à moi, dit l'Éternel. »
Aggée 2. 8. Mais l'homme
prend souvent ce qui est à Dieu ; il
s'en sert pour ses convoitises charnelles, et par
là, le donne au diable. Que les
chrétiens agissent avec sagesse. Les uns,
considérant l'argent comme chose mauvaise en
soi, s'en débarrassent de façon plus
ou moins intelligente, alors qu'ils devraient le
faire valoir pour Dieu. Ce qui est mauvais, c'est
l'amour de l'argent. Le chrétien doit
veiller à ce que l'État ne le
dépouille pas de son capital. Il peut agir,
par la prière, sur les lois de son pays.
Qu'il veille aussi à ne pas se laisser
limiter ou ruiner par les demandes excessives de sa
famille. Tout ceci s'applique aux pauvres comme aux
riches. La pauvre veuve ne mit qu'une pite dans le
trésor. Et cela lui valut l'éloge de
Jésus. Cher lecteur, si Dieu ne règne
pas sur ce que tu possèdes, c'est
peut-être parce que tu n'as pas vaincu Satan
dans ce domaine ? Manque de prière,
peut-être ? Ou bien terrain donné
à l'ennemi dans le passé ?
À toi de le découvrir ; puis, de
résister au diable, pour que Dieu puisse
agir.
... Jésus ayant vaincu Satan,
comment se fait-il que nous, ses disciples, nous
soyons tellement indifférents concernant ses
droits au trône, au gouvernement de la
terre ? Comment n'entrons-nous pas dans sa
victoire, pour vaincre à notre tour, et
chasser le diable de nos vies, de nos familles, de
nos milieux, et y faire Jésus, Roi ?
« Résistez au diable, il s'enfuira
de vous. »
Pourquoi l'Eglise ne
résiste-t-elle pas, par la prière,
aux mouvements politiques qui font la guerre
à Dieu ? Ainsi, le communisme, et le
bolchevisme ? L'ennemi est derrière ces
mouvements.
Il faut le comprendre et combattre.
Et l'arme victorieuse de ce combat, c'est le
témoignage que Satan a été
vaincu au Calvaire. « Ils ont vaincu
Satan par le Sang de l'Agneau, et par la parole de
leur témoignage. »
Apoc. 12. 11. Quelle influence cela
peut-il avoir, pensez-vous peut-être ?
Certainement une influence qui restreindrait
l'activité satanique, ce qui est du ressort
de l'Eglise, aussi longtemps qu'elle est
laissée ici-bas. Lisez
II Thess. 2. 7-8.
Et nos foyers, devraient-ils
être des endroits où Satan a le
dessus ? S'il est vainqueur chez nous, comment
pourrions-nous espérer de le vaincre au
dehors ? Uni au Christ, le racheté doit
avoir la victoire : dans sa famille,
d'abord ; au dehors et dans ses affaires,
ensuite. Que les chefs de famille sachent bien que,
sur tous ces points, ils sont responsables devant
Dieu.
« Il m'a envoyé...
annoncer aux captifs la délivrance
... ; et pour rendre libres les
opprimés.
Luc 4. 18. Message de la plus haute
importance pour ceux qui ont quelque membre de leur
famille dans les maisons de grands nerveux, ou
atteints de quelque désordre mental. Ces
malades sont oubliés par l'Eglise ; par
leur famille, aussi, parfois ;
abandonnés aux soins et aux méthodes
du monde. Si nous croyons que Satan a
été vaincu au Calvaire, pourquoi ne
nous emparons-nous pas de la victoire en faveur de
nos bien-aimés ? N'est-ce pas parce que
l'Eglise n'a jamais fait sienne, dans la pratique,
cette victoire sur le diable au Calvaire ? Or,
c'est sur cette base que les disciples peuvent
combattre et vaincre les puissances des
ténèbres. Le coeur, la pensée
du chrétien qui est entré dans ce
combat, sont remplis d'une allégresse, d'une
espérance que rien d'autre ne peut produire.
Découvrir que l'Adversaire vaincu n'a plus
aucun droit sur la vie personnelle, fait
naître, chez l'enfant de Dieu, une foi qui
lui permet de vaincre à son tour, dans la
puissance de l'Esprit.
Bien plus, il perçoit une
vision de délivrance possible, pour les
autres victimes de la puissance de Satan. Pour eux,
il a un message de libération des
chaînes qui les retiennent captifs.
Église de Dieu !
Réveille-toi ! Lève-toi de la
poussière. Revêts l'armure! Que les
captifs soient délivrés ; et les
prisonniers libérés.
De suite je me mis à
maintenir la victoire du Calvaire et
réclamai la mise en liberté de
plusieurs victimes de l'Ennemi.
La première réaction
fut que tout le village fut mis sens dessus dessous
par diverses histoires et calomnies, et finalement
celui qui jouait le rôle principal dans
toutes ces histoires et pour lequel je priais
spécialement, proposa une confrontation
générale chez
nous, ce que j'acceptai avec empressement. Au soir
dit, chacun déballa ses griefs et il y en
avait des plus inattendus. Je n'aurais jamais cru
que des gens sensés par ailleurs puissent
ainsi accueillir des suggestions de l'Ennemi et se
laisser aigrir par elles. C'était bon que
toutes ces choses viennent au jour afin
d'être redressées et anéanties.
Par moment, il semblait que tout était
perdu, mais nous étions quelques-uns qui
maintenions sans trêve la victoire du
Calvaire et que Satan n'avait plus aucun droit sur
ces rachetés par le précieux Sang.
Enfin, vers une heure du matin, la victoire fut
gagnée et le principal suggéra que
nous nous réunissions tous chaque semaine
pour une réunion de prières, solution
bien inattendue mais désirée depuis
longtemps.
L'Ennemi, délogé pour
un temps, revient de temps en temps à la
charge, mais nous n'ignorons pas ses desseins et
nous savons comment lui tenir tête. Il essaie
toujours de s'arroger des droits sur nous ou les
nôtres, mais nous levons le bouclier de la
foi et faisons usage de l'épée de
l'Esprit qui est la Parole de Dieu, et il doit
s'enfuir loin de nous. Tant que cette dispensation
durera nous devons envisager le combat, mais
qu'est-ce que cela lorsque nous savons que toute
victoire a été gagnée au
Calvaire ? Il nous suffit de tenir ferme
revêtus de toute l'armure de Dieu.
Ephés. 6. 10-20. Nous sommes
parvenus dans les derniers temps, derrière
l'Ecclésia, le royaume de Dieu, se profile
la fausse église. Satan est le singe de
Dieu, disait déjà saint Augustin, et
il travaille à ce mystère
d'iniquité qui est, qui n'est pas et qui
sera,
Apoc. 17. 8. Pour Dieu, ne sont
connus de Lui que ceux qui sont en relation d'amour
avec Lui. Ceux qui sont tirés hors du monde
pour recevoir Christ en eux font partie de Son
royaume éternel, mais pour ceux qui ne
voient que leur congrégation et ne
travaillent que pour elle, quelque nom
d'église qu'elle puisse porter, et par le
seul fait qu'ils croient qu'eux seuls sont dans la
vérité, ceux-là sont dans
l'erreur et travaillent à
l'édification de la fausse église qui
sera pleinement révélée
après l'enlèvement de la vraie et
recevra l'Antéchrist à sa tête.
On comprend dès lors que tous les moyens
sont bons pour attirer dans cette
église-là, théâtre et
choses du monde dont l'amour est inimitié
contre Dieu.
Jacques 4. 4. On l'appelle notre
mère l'église et on contraint les
gens d'y entrer, même les petits enfants par
le baptême. Mais, les âmes qui se
laissent attirer par ces succédanés
de la vérité sont rares, et le
résultat en est plutôt
déplorable, car c'est du Dieu vivant et vrai
que les âmes ont soif et elles ne peuvent
être satisfaites à moins. Le simple
bon sens leur fait rejeter toutes ces imitations.
Mais l'heure est venue où
Dieu doit trouver enfin ses adorateurs en esprit et
en vérité, ceux qu'Il cherche depuis
si longtemps, qui ont vaincu Satan par le Sang de
l'Agneau, la parole de leur témoignage, qui
n'ont pas aimé leur vie jusqu'à
craindre la mort,
Apoc. 12. 11, et qui peuvent
s'asseoir avec Lui sur Son trône comme Il
s'est assis Lui-même sur le trône de
Son
Père, Apoc. 3. 21.
L'heure est venue où Dieu
doit être enfin Dieu pour nous et où
nous devons reprendre au mot toute Sa
Parole.
Puissent ces simples lignes y
contribuer, c'est là mon ardent désir
et ma prière, afin qu'une foule de
témoins se lèvent pendant qu'il en
est encore temps.
« Puis donc que toutes ces
choses doivent se dissoudre, quels ne devez-vous
pas être par la sainteté de la
conduite et par la Piété, attendant
et hâtant l'avènement du jour de Dieu,
jour à cause duquel les cieux
enflammés se dissoudront et les
éléments embrasés se
fondront ? Mais nous attendons, selon sa
promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre,
où la justice habitera. »
Il Pierre 3. 11.
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