Les pharisiens, ayant appris que le Seigneur avait fermé la bouche
aux sadducéens, cherchèrent encore à le surprendre dans ses discours.
Ils voudraient lui faire prononcer quelques paroles dont ils pussent
se servir plus tard pour l'accuser. Lui, au contraire, dans son amour
de Berger, cherche leurs âmes pour les sauver. Les docteurs juifs
avaient compté toutes les prescriptions légales
renfermées dans la loi de Moïse, et ils avaient trouvé, 365 défenses
et 248 ordonnances, en tout 613 commandements. Cette découverte avait
donné lieu à une dispute sur le point de savoir quel était le plus
grand et le plus important de ces commandements. - Ils envoyèrent donc
un scribe à Jésus pour le tenter. Celui-ci lui dit : Maître,
quel est le plus grand commandement de la loi ? Jésus lui
dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de
toute ton âme, de toute la pensée ; c'est là, le premier et
grand commandement. Et voici le second qui lui est
semblable : Tu aimeras ton prochain, comme toi-même.
Toute la loi et les prophètes se rapportent à ces deux commandements.
La question du docteur de la loi aurait été à sa place, si elle
n'avait pas été dictée par une mauvaise intention. Mainte âme
arriverait plus tôt à la paix, si elle s'arrêtait moins aux choses
accessoires. De fait, il y a dans l'Écriture sainte beaucoup de
questions comparativement peu importantes, dont on pourrait sans
danger ajourner la solution, et qu'on reprendrait avec profit plus
tard, lorsque les principales questions auraient été saisies par la
foi. Jésus nous montre d'abord les plus importantes. C'est un amour
sans partage, absolu, pour Dieu, puis un véritable amour pour le
prochain.
Que personne ne pense que nous, disciples du Nouveau
Testament, ayons à nous occuper de choses plus importantes, par
exemple, de la foi avec tout ce qui s'y rapporte. Non, pour nous
aussi, le principal est toujours : Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, ce qui
ne signifie pas seulement penser à lui, parler de lui, mais tenir à
lui par tous les désirs les plus ardents du coeur ; avoir soif de
lui. La foi est le meilleur, même le seul moyen d'atteindre à ce but
suprême : Aimer Dieu de tout son coeur.
Ou bien penses-tu peut-être pouvoir aimer sans
croire ? Quiconque descend, avec la lumière de ce grand
commandement, dans les replis secrets de son coeur, et y distingue la
direction vraie de ses efforts et de ses aspirations, de ses voeux et
de ses espérances, verra bientôt s'écrouler tout l'orgueilleux édifice
de sa propre justice et de sa satisfaction de lui-même. Il cessera
promptement de croire que tout soit pour le mieux dans son coeur,
relativement à la chose principale ; que tout soit en lui, tel
que Dieu le demande.
Un coup d'oeil sincère jeté sur ce grand commandement
fait de nous de pauvres pécheurs, les seuls qui soient capables de
croire. Ce premier et grand commandement : « Aimer Dieu de
tout notre coeur, » nous montre notre profonde culpabilité, notre
irrémédiable misère, et le faux amour par lequel nous nous attachons à
tout, excepté à Dieu, en qui seul cependant nous pouvons trouver une
pleine satisfaction et un complet repos.
Un sérieux examen de nous-mêmes en face du grand
commandement, conduit à la foi, et la foi rend capable de l'accomplir.
Inséparablement uni au premier et grand commandement, est le second
qui lui est semblable : Tu aimeras ton
prochain comme toi-même. Nous devons aimer Dieu dans
l'homme de telle manière que l'amour de Dieu et l'amour du prochain se
pénètrent mutuellement. Il faut que l'amour pour Dieu se montre par
notre bienveillance envers les hommes, et que notre amour pour le
prochain ait un caractère religieux. La maxime : « Charité
bien ordonnée commence par soi-même » est en opposition directe
avec l'amour chrétien. Car cet amour ne cherche pas son propre
avantage, mais celui des autres.
Le docteur de la loi répond avec la prudence du serpent
et la simplicité de la colombe : Maître,
tu as bien dit, et selon la vérité, qu'il n'y a qu'un seul Dieu,
et qu'il n'y en a point d'autre que lui, et que l'aimer de tout
son coeur, de toute son intelligence, de toute son âmes, et de
toute sa force, et son prochain comme soi-même vaut mieux que tous
les holocaustes et que tous les sacrifices. Jésus voyant qu'il
avait répondit en homme intelligent, lui dit : Tu n'es pas
éloigné du royaume des cieux. Le tentateur est
embarrassé. Il a voulu surprendre Jésus dans ses discours et il a été
presque pris lui-même par les paroles de Jésus. C'est un précieux
témoignage sorti de la bouche du Seigneur : « Tu n'es pas
éloigné du royaume des cieux. » Mais celui qui s'en contenterait
ressemblerait à un vaisseau qui aurait supporté la tempête en pleine
mer, et qui, en vue du port, fait naufrage. « Non loin du royaume
des cieux » signifie avoir presque atteint le but, mais non
complètement.
Qui ne serait douloureusement ému en entendant des
paroles comme celles que le roi Agrippa adressait à Paul lorsque
celui-ci lui disait : Roi Agrippa, crois-tu
aux prophètes ? - Je sais que tu y crois. Il s'en faut peu,
répondit le roi, que tu ne me persuades d'être chrétien. Il s'en faut
peu, mais il s'en faut de quelque chose. Ainsi, il n'était pas
chrétien. « Non loin du royaume des cieux ! » « Le
royaume des cieux est forcé et les violents le ravissent. » Ce
serait une belle chose si ce docteur de la loi était un des trois
mille qui, le jour de la Pentecôte, ravirent le royaume des cieux
Jésus fait encore une tentative pour attirer à lui les docteurs de la
loi et les pharisiens en général. Il leur dit : Que
vous semble-t-il du Christ ? De qui doit-il être le
fils ? Ils répondirent : de David. Et il leur dit :
Comment donc David l'appelle-t-il par l'Esprit son Seigneur en
disant : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi
à ma droite jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis pour te servir de
marchepied ? Si donc David l'appelle son Seigneur, comment
est-il son fils ? Et personne ne put lui répondre un seul
mot. Et depuis ce jour, personne n'osa plus l'interroger.
Les pharisiens ne voulaient pas admettre le mystère de piété :
« Dieu manifesté en chair. » Ils ne voulaient pas croire que
l'homme qu'ils avaient devant eux et qui leur parlait, était en même
temps le vrai Dieu, engendré du Père de toute éternité ! Ils ne
réfléchissaient pas que le fils de David est en même temps son
Seigneur, comme l'Écriture en rend témoignage.
Que vous semble-t-il du
Christ ? Comme cette question, importante entre
toutes, avait été jusqu'à ce moment indifférente pour cette masse, qui
ne s'était jamais sérieusement examinée sur le premier et grand
commandement ! Pour arriver à résoudre cette question, il ne faut
pas le travail de la tête, mais celui du coeur. On parvient à la
vérité sur cette question aussitôt que, prenant en sérieuse
considération le premier et grand commandement, on se connaît
véritablement soi-même. Quiconque cesse de vouloir être semblable à
Dieu, et est désillusionné sur sa propre sagesse et sur celle du
monde, s'écriera aussitôt en venant à Jésus : « Tu
as les paroles de la, vie éternelle ! »
- Celui qui reconnaît en soi-même, non seulement maintes faiblesses,
maintes imperfections, maints défauts, mais son état de péché et de
culpabilité, au point de se sentir sous le poids de la colère de Dieu,
celui-là n'est plus loin de Jésus, qui ne met point dehors celui qui
vient à lui. Quiconque éprouve une sincère douleur de n'être pas
encore délivré du péché ; quiconque connaît, par une amère
expérience, les chaînes du péché qui ont asservi sa volonté, mais qui
aspire à la glorieuse liberté des enfants de Dieu, accepte avec joie
celui qui brise tous les liens, le Fils qui rend véritablement libre.
Quiconque dira, avec un coeur plein d'humilité : « Je suis
perdu et condamné » pourra bientôt s'écrier, en fléchissant les
genoux : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Vrai Dieu engendré du Père de toute éternité, vrai homme,
né de la vierge Marie, voilà ce que notre intelligence est incapable
de comprendre, de concevoir et de sonder. Aussi bien ce mystère ne
s'est-il pas accompli et ne nous est-il pas révélé pour que nous le
comprenions, mais pour que nous le recevions avec une foi enfantine et
pleine de reconnaissance. Ainsi nous retenons ces deux choses dans une
inséparable unité : La vraie humanité du Sauveur avec sa
divinité, et sa vraie divinité avec son humanité.
Fatigué par le travail, il est couché dans la barque et
dort comme un homme ordinaire, puis - il commande à la tempête, et le
calme s'établit. Il a faim, il attend des vivres au bord du puits de
Jacob, puis - dans le désert, il rassasie plusieurs milliers de
personnes avec quelques pains. J'ai soif ! s'écrie-t-il
languissant sur la croix, puis - il abreuve les âmes des hommes d'une
eau qui jaillit jusque dans la vie éternelle. On le traîne, les mains
liées, devant le juge comme un malfaiteur, puis - ces mêmes mains,
sans armes, chassent du temple les vendeurs et les changeurs qui se
hâtent de quitter le lieu. Un seul petit mot en Gethsémané,
« c'est moi », suffit pour renverser ses adversaires dans la
poussière, et cependant - il est exposé sans défense sur la croix
pendant de longues heures aux railleries et aux moqueries de la foule.
Toutefois sa gloire n'est pas moindre dans son abaissement que dans la
manifestation de sa force divine. Fils de David et
Seigneur de David, ces deux attributs réunis constituent
l'inébranlable fondement et la bienheureuse consolation de notre foi.
Jésus, étant assis vis-à-vis du tronc,
regardait comment le peuple mettait dans le tronc. Plusieurs
personnes riches y mettaient beaucoup ; et une pauvre veuve
vint, qui y mit deux petites pièces qui font un quadrain. Et ayant
appelé ses disciples, il leur dit. - Je vous dis en vérité que
celle pauvre veuve a plus mis dans le tronc que tous ceux qui y
ont mis. Car tous les autres y ont mis de leur superflu, mais
celle-ci y a mis de son indigence, tout ce qu'elle avait pour
vivre. Jésus s'était assis ce jour-là au parvis du
temple, vis-à-vis du tronc, avant de sortir de la ville. Ce n'était
pas mû par une vaine curiosité qu'il regardait comment les gens
mettaient de l'argent dans le tronc. Ici comme partout, ses yeux
voulaient apprécier la foi de ceux qui s'imposaient ces sacrifices.
L'or et l'argent tombaient abondamment dans le trésor sacré. Il
s'agissait d'orner le temple et de pourvoir à la splendeur du culte.
Mais voici venir une pauvre veuve âgée. Ses yeux brillent et son
visage rayonne de joie. Son âme est remplie du sentiment de la bonté
du Seigneur, qu'elle a expérimentée pendant toute sa vie. Elle veut le
remercier non seulement en paroles, mais aussi par des actes. Mais
qu'est-ce que cette pauvre veuve solitaire pourrait bien offrir au
Seigneur ? Ses mains sont aussi vides d'argent que son coeur est
rempli de reconnaissance. Deux petites pièces qui équivalent à peu
près à un centime de notre monnaie, voilà tout ce qu'elle possède.
Qu'est-ce que cela pour les immenses besoins du règne de Dieu ?
Rien absolument. Mais pour elle, c'est sa dernière ressource,
tout ce qui lui reste pour vivre. Eh bien ! elle le sacrifiera
pour le temple de son Dieu. Elle se hâte de déposer son offrande, car
elle est probablement honteuse de donner si peu. Toutefois Jésus prend
plaisir à l'humilité, à la foi, à la reconnaissance de cette pauvre
veuve, qui rendent son don précieux à ses yeux.
Dans le règne de Dieu, les offrandes ne sont pas
comptées, elles sont pesées et évaluées d'après
les sentiments de ceux qui les font. Cependant, on aurait tort
d'arguer de la pite de la veuve pour excuser l'exiguïté des sacrifices
qu'on fait pour le règne de Dieu, en disant que le Seigneur se
contente aussi de peu. La veuve n'a pas donné peu ; elle a donné
plus que les plus riches, qui ont jeté de fortes sommes dans le trésor
sacré. Que celui qui veut mesurer ses sacrifices en faveur du règne de
Dieu sur la pite de la veuve, compare aussi son avoir au sien, ses
ressources aux siennes. - Le coeur de cette femme appartenait à
Dieu ; voilà pourquoi elle pouvait lui donner tout ce qu'elle
possédait. Nos dons pour le règne de Dieu sont dans la plus intime
connexion avec les dispositions. de nos coeurs. Que chacun donc juge
de ses dispositions à l'égard de Dieu, d'après les dons qu'il fait à
Dieu. Il serait certainement très salutaire si, toutes les fois que
dans notre Église une collecte est faite dans l'intérêt du règne de
Dieu, mission extérieure ou mission intérieure, nous élevions l'oeil
de notre foi, car il rencontrerait l'oeil de Jésus, qui regarde encore
ce que son peuple met dans son trésor. Le souvenir vivant de ce
qu'offre cette veuve qui donne tout ce qu'elle a, procurerait
certainement un riche profit à notre collecte.
Ce même soir, mardi, le Seigneur sortit de la ville avec
ses disciples et se retira sur le mont des Oliviers ou à Béthanie.
Jésus se présente encore à tout le peuple, mais c'est pour la
dernière fois. Il va se retirer de la vie publique, pour passer dans
l'intimité avec ses disciples les quelques jours qui le séparent de la
croix. Toutes les exhortations pleines d'amour qu'il a adressées aux
scribes et aux pharisiens pour gagner leur âme, ont été inutiles.
« Il n'ont pas voulu ! » Maintenant le Seigneur va leur
dénoncer ses jugements. Et il le fait publiquement, en présence de tout
le peuple, afin que ceux qui veulent encore recevoir ses
avertissements puissent être sauvés.
D'abord, Jésus met ses disciples en garde contre les
scribes et les pharisiens, en insistant sur la contradiction qu'il y a
entre leurs enseignements et leur conduite. Les
scribes et les pharisiens, dit-il, sont
assis dans la chaire de Moïse, comme docteurs de la
loi. Observez donc tout ce qu'ils vous
diront d'observer en conformité avec cette loi ; mais ne
faites pas ce qu'ils font, car ils disent et ne font pas.
Jésus sépare la mission de la personne ; mais il ne veut pas
enseigner par là que la conduite de celui qui est chargé de la mission
soit indifférente. Un prédicateur de la Parole, qui ne fait pas ce
qu'il prêche, est semblable à une horloge qui sonne, mais qui
n'indique pas l'heure. Il faut qu'il y ait accord entre la doctrine et
la vie. Car ils lient des fardeaux pesants
et insupportables, et les mettent sur les épaules des hommes, mais
ils ne voudraient pas les toucher du doigt. Que la
prédication de la loi, sans l'annonce de la grâce impose un
insupportable fardeau, ces personnages s'en inquiétaient peu ;
car ils ne cherchaient ni la gloire de Dieu ni le salut des
âmes : ils ne songeaient qu'à établir leur domination sur le
peuple.
Jésus reprend aussi les pharisiens. Il leur reproche leur
ambition et l'ardeur avec laquelle ils recherchent les premières
places. Ils font toutes leurs actions afin
que les hommes les voient. Dans tous leurs exercices
religieux, ils ont égard aux hommes et non à Dieu. Ils portent de
larges phylactères et ils ont de plus longues franges à leurs habits,
et ces phylactères et ces franges n'ont pas pour but de les rendre
plus attentifs aux passages de l'Écriture qui y sont inscrits, mais de
montrer aux hommes la piété de ceux qui les portent. Ils
aiment à avoir les premières places dans les festins et les
premiers sièges dans les synagogues ; à être salués dans les
places publiques et à être appelés par les hommes : maîtres,
maîtres. Le Seigneur n'entend pas établir parmi ses
disciples une égalité parfaite, tellement qu'aucun d'eux ne soit élevé
au-dessus des autres ; mais il nous défend d'aspirer par ambition
aux choses élevées. Les disciples de Christ doivent être humbles et se
garder de l'esprit pharisaïque.
Mais vous, ne vous faites point
appeler maîtres, car vous n'avez qu'un maître.
qui est le Christ, et pour vous, vous êtes tous frères. Et
n'appelez personne sur la terre votre père, car vous n'avez qu'un
seul Père, savoir celui qui est dans les cieux. Et ne vous faites
point appeler docteurs, car vous n'avez qu'un seul docteur, qui
est le Christ. Le Seigneur ne défend pas les
dénominations officielles, mais la recherche de ces dénominations. Il
ne défend pas les titres, mais l'ambition de les acquérir. Mais
que le plus grand d'entre vous soit votre serviteur. Car quiconque
s'élève sera abaissé et quiconque s'abaisse sera élevé.
Tous les chrétiens ne peuvent pas être égaux, au point qu'il n'y ait
aucune différence entre eux. Il y a des préposés et des subordonnés.
Les uns ont plus de dons, les autres en ont moins ; mais grandeur
et petitesse, élévation et abaissement, ne sont pas appréciés d'après
la mesure du monde. L'humilité du coeur et la disposition à servir,
voilà ce qui rend grand dans le royaume des cieux.
Après avoir adressé ces avertissements, le Seigneur élève
la voix et prononce un jugement huit fois répété sur les scribes et
les pharisiens. Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le
royaume des cieux ; vous n'y entrez point, et vous n'y
laissez point entrer ceux qui voudraient y entrer. Les
Écritures leur donnaient la connaissance du salut, et ils auraient pu
la communiquer au peuple ; ils auraient dû, eux et le peuple, se
laisser attirer à Jésus par Moïse et les prophètes. C'est ainsi que le
royaume des cieux leur eût été ouvert. Par leurs commandements
d'hommes, ils s'excluaient eux-mêmes de ce royaume et tenaient les
autres loin du Seigneur.
Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ; car vous dévorez les maisons des
veuves, en affectant de faire de longues prières. À cause de cela
vous serez punis d'autant plus sévèrement. La captation
d'héritages est toujours une abomination devant Dieu, mais elle est
doublement coupable, lorsqu'elle se couvre du manteau de la piété.
Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ! car vous courez la terre et la mer
pour faire un prosélyte, et quand il l'est devenu, vous le rendez
digne de la géhenne deux fois plus que vous. Fausses
tentatives de conversions et vrai zèle pour les conversions ;
manie
de prosélytisme et ardeur pour la mission, doivent être soigneusement
distingués les uns des autres. Les uns ne tendent qu'à la confession
et à la participation extérieures, les autres cherchent à amener les
âmes à la repentance et à la foi. Les uns ont pour mobiles l'ambition
et l'esprit de domination, les autres sont guidés par un tendre amour
pour les âmes.
Malheur à vous, conducteurs
aveugles ! qui dites : Si quelqu'un jure par le temple,
cela n'est rien ; mais celui qui aura juré par l'or du temple
est obligé de tenir son serment. Insensés et aveugles ! car
lequel est le plus considérable, ou l'or ou le temple qui rend cet
or sacré ? Et si quelqu'un, dites-vous, jure par l'autel,
cela n'est rien ; mais celui qui aura juré par le don qui est
sur l'autel, est obligé de tenir son serment. Insensés et
aveugles ! car lequel est le plus grand, ou le don, ou
l'autel qui rend ce don sacré ? Celui donc qui jure par
l'autel, jure par l'autel et par ce qui est dessus. Et celui qui
jure par le temple, jure par le temple et par celui qui y habite,
et celui qui jure par le ciel, jure par le trône de Dieu et par
celui qui est assis dessus. Leurs coeurs étant vides de
Dieu, leur temple et leur autel en sont également privés. C'est ainsi
qu'ils croyaient pouvoir se soustraire à l'obligation du serment.
Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ! car vous payez la dîme de la menthe,
de l'anet et du cumin, et vous négligez les choses les plus
importantes de la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité.
Ce sont là les choses qu'il fallait faire sans néanmoins omettre
les autres. Conducteurs aveugles, qui coulez un moucheron et
avalez un chameau ! Ils payaient la dîme non
seulement des fruits de leurs champs et de leurs arbres, selon
l'ordonnance de la loi, mais encore celle des moindres légumes de
leurs jardins. Le Seigneur ne les en blâme pas, mais la consciencieuse
fidélité dans les petites choses, n'a de prix devant Dieu que si l'on
ne viole pas le premier et grand commandement ; si l'on cherche
avant tout la seule chose nécessaire.
Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ! car vous nettoyez le dehors de la
coupe et du plat, pendant qu'au dedans vous êtes remplis de rapine
et d'intempérance. Pharisien aveugle ! nettoie
premièrement le dedans de la coupe et du plat, afin que ce qui est
au dehors devienne aussi net. Si les coupes et les
plats, nets et brillants extérieurement, contiennent des aliments
acquis par la rapine et l'avarice, les soupirs et les larmes des
pauvres y sont attachés. C'est là une fidèle image de ces hommes dont
le coeur est éloigné de Dieu, et qui cependant se présentent
extérieurement avec convenance et une honorabilité incontestée.
Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ! car vous ressemblez à des sépulcres
blanchis, qui paraissent beaux au dehors, mais qui au dedans sont
pleins d'ossements de morts et de toutes sortes de pourriture. De
même aussi vous paraissez justes aux hommes, mais au dedans vous
êtes remplis d'hypocrisie et d'injustice. Le coeur
humain est un temple ou un tombeau. Les croyants sont le temple du
Dieu vivant, extérieurement sans apparence ni beauté, mais glorieux
intérieurement. Les hypocrites sont des sépulcres blanchis. Aux yeux
des hommes, convenables, honorables, pieux même, tandis qu'ils
n'inspirent à Dieu que du dégoût.
Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ! car vous bâtissez les tombeaux des
prophètes et vous ornez les sépulcres des justes, et vous
dites : Si nous eussions été du temps de nos pères, nous ne
nous serions pas joints à eux pour répandre le sang des prophètes.
Ainsi vous êtes témoins contre vous-mêmes, que vous êtes les
enfants de ceux qui ont tué les prophètes. Vous donc aussi, vous
achevez de combler la mesure de vos pères. Serpents, race de
vipères ! comment éviterez-vous le jugement de la
géhenne ? C'est pourquoi voici, je vous envoie des prophètes,
des sages et des scribes ; vous ferez mourir et vous
crucifierez les uns, vous ferez fouetter les autres dans vos
synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville, afin que
tout le sang qui a été répandu sur la terre retombe sur vous,
depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de Zacharie, fils de
Barachie, que vous avez tué entre le temple et l'autel. Je vous
dis, en vérité que toutes ces choses viendront sur cette
génération. Les mauvais enfants de mauvais pères ont à
expier non seulement leurs péchés, mais aussi ceux de leurs
pères ! Mais ils suivent les sentiers ensanglantés
par leurs ancêtres, et se préparent en secret à verser le sang du
Sauveur. Or, il est prêt, son heure approche.
Semblables au tonnerre des jugements de Dieu, ces
malédictions passent sur la foule et sur ses conducteurs. Ils se
taisent et tremblent. Et le Seigneur ajoute : Voici,
votre demeure va devenir déserte, car je vous dis, eu vérité, que
vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vous disiez : Béni soit
celui qui vient au nom du Seigneur. Le mépris de Dieu
et de sa Parole est suivi de la ruine des villes et des pays. Le
temple et toute maison de Dieu sont déserts et vides, dès que la grâce
de Dieu n'y règne pas. Ce sont des constructions de pierres
superposées les unes aux autres et rien de plus, dès que la grâce de
Dieu salutaire à tous les hommes et apportée par le Christ n'y trouve
pas sa place. Il faut non seulement que tous ceux qui ont vu la gloire
du Seigneur avec les yeux d'un saint Jean, mais aussi ceux qui voient
celui qu'ils ont percé, lui rendent louange et honneur. Seulement, les
uns le feront de tout, leur coeur, les autres avec gémissement.
L'apôtre Paul (Rom.
XI, 26) nous donne l'espoir que lorsque la plénitude des Gentils
sera entrée dans le royaume de Dieu, Israël reconnaîtra et adorera
aussi son Roi. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.
Telles furent les dernières paroles de Jésus dans le temple. Il s'en
éloigna avec ses disciples et n'y revint plus. Pendant
qu'il s'en allait, les disciples vinrent pour lui faire considérer
les constructions du temple, comme pour lui dire :
Regarde, Seigneur, ce magnifique édifice ; est-il donc vrai que
tout cela doive tomber en ruine ? Et Jésus leur dit : Ne
voyez-vous pas tout cela ? Je vous dis, en vérité, qu'il ne
restera ici pierre sur pierre qui ne soit reversée.
Ainsi il n'a rien exagéré, il ne retire rien de ce qu'il a dit. Le
général romain Titus est l'instrument de Dieu pour exécuter ses
jugements sur Jérusalem et sur le temple. - Les disciples, le coeur
navré, suivent leur Maître sur le mont des Oliviers. Ils sont
tellement attachés à ce temple, que la perspective de sa destruction est
comme une épée qui leur transperce l'âme. D'après leurs idées, cette
catastrophe ne peut arriver qu'à la fin du monde. Il ne leur venait
pas à l'esprit que le monde pût subsister un seul instant sans le
temple. C'est pourquoi ils disent au Seigneur : Dis-nous
quand ces choses arriveront, et quel sera le signe de ton
avènement et de la fin du monde. Le Seigneur va leur
faire comprendre que ces deux événements seront séparés par un long
intervalle. Sans doute, chaque jugement de Dieu, et par conséquent
aussi la ruine de Jérusalem, est en avant-coureur et une prédiction du
dernier jugement. C'est pourquoi Jésus déclare que ces deux événements
ne se succéderont pas immédiatement (v.
4-14). À la vérité, il y aura des guerres et des bruits de
guerre dans un prochain avenir, mais la fin ne viendra que lorsque
l'Évangile aura été prêché à tous les peuples, pour leur servir de
témoignage.
Ensuite, le Seigneur décrit la ruine de Jérusalem (v.
15-28) et en dernier lieu la fin du monde (v.
29-44). Mais il commence par prémunir ses disciples contre les
séductions qui se présentent toujours aux époques des grandes
calamités et il les exhorte à la tempérance et à la vigilance. Vous
entendrez parler de guerres et de bruits de guerre ; prenez
garde de vous troubler, car il faut que toutes ces choses
arrivent ; mais ce ne sera pas encore la fin. Car une nation
s'élèvera contre une autre nation et un royaume contre un autre
royaume. Et il y aura des famines et des pestes et des
tremblements de terre en divers lieux ; mais tout cela ne
sera qu'un commencement de douleur. Ainsi, guerres,
famines, pestes, tels sont les avant-coureurs des jugements qui
devaient se dérouler dans la suite des temps. - Il y eut, en effet,
plusieurs tremblements de terre à cette époque en Judée. L'historien
Josephe dit : « Évidemment tout l'édifice du monde était
ébranlé, comme si le genre humain allait être détruit. » - Alors
ils vous livreront pour être tourmentés, et ils vous feront
mourir, et vous serez haïs de tous les hommes à cause de mon nom.
(C'est l'époque à laquelle Jacques, Paul et Pierre souffrirent le
martyre). Alors plusieurs se scandaliseront
et se trahiront les uns les autres. Et plusieurs faux prophètes
s'élèveront et séduiront beaucoup de gens. Et parce que l'iniquité
sera multipliée, la charité de plusieurs se refroidira.
Mais celui qui aura persévéré
jusqu'à la fin, sera sauvé. Et cet Évangile du royaume de Dieu
sera prêché pur toute la terre, pour rendre témoignage à toutes
les nations, et alors la fin, arrivera. Par ces
paroles, le Seigneur distingue les événements qui marqueront la fin du
monde de ceux qui se produiront en premier lieu.
Plusieurs interprètes de la Parole de Dieu pensent que, à
la fin de son discours, le Seigneur attire l'attention de ses
disciples sur les derniers moments de la période actuelle, et ils
appuient cette interprétation sur la mention que cet Évangile doit,
être prêché à tous les peuples. Mais il faut faire la différence entre
ce que saint Paul écrit aux Romains relativement à l'entrée de la
plénitude des Gentils dans le royaume de Dieu et la prédication de
l'Évangile adressée à tous les peuples pour leur servir de
témoignage. - L'entrée de la plénitude des Gentils dans l'Église
n'aura lieu qu'à la fin, tandis que l'Évangile était annoncé à tous
les peuples connus avant la destruction de Jérusalem. C'est ce que
nous apprennent les Actes des Apôtres (XXI,
26-28), où les Juifs accusent Paul « de prêcher par tout le
monde contre la nation, contre la loi et contre ce lieu. » Et
Paul écrit aux Romains (X,
18) : « La voix de ceux qui l'ont prêché est allée par
toute la terre, et leurs paroles se sont fait entendre jusqu'aux
extrémités du monde. » Ainsi, si nous ne devons appliquer ces
paroles du Seigneur qu'aux événements qui ont précédé la ruine de
Jérusalem, on ne saurait cependant nier qu'elles ne doivent encore
recevoir un accomplissement dans l'avenir. Car le même endurcissement
et le même mépris de la Parole do Dieu provoquera dans tous les temps
les mêmes jugements de sa part. C'est pourquoi il faut considérer
chaque manifestation partielle de ces jugements comme une prédiction
du dernier jugement.
Du verset 15e
au 28e, Jésus décrit ce qui arrivera lors de la ruine de
Jérusalem. Quand donc vous verrez dans le
lieu, saint l'abomination qui cause la désolation, et dont le
prophète Daniel a parlé (que celui qui lit y fasse attention),
alors que ceux qui sont dans la Judée s'enfuient aux
montagnes ; que celui qui est au haut de la maison ne
descende pas pour emporter quoi que ce soit de sa maison ; et
que celui qui est au champ ne retourne point
en arrière pour emporter ses habits. Malheur aux femmes qui seront
enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez
que votre fuite n'arrive pas en hiver ni en un jour de Sabbat. Que
si ces jours n'avaient pas été abrégés, personne n'échapperait,
mais ils seront abrégés à cause des élus. Alors si quelqu'un vous
dit : Le Christ est ici, ou : il est là, ne le croyez
point ; de faux christs et de faux prophètes s'élèveront et
feront de grands signes et de grands prodiges pour séduire les
élus s'il était possible. Voici, je vous l'ai prédit. Si donc on
vous dit : Le voici dans le désert, n'y allez point,
ou : Le voici dans les lieux retirés, ne le croyez point, car
comme l'éclair sort de l'Orient et se fait voir jusqu'en Occident,
il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme. Car là où
sera le corps mort, les aigles s'assembleront.
Les aigles romaines vinrent lorsque la vie divine se fut
retirée du peuple, et que l'abomination des impies eut pénétré jusque
dans le lieu saint. C'était une grande consolation pour les chrétiens
que le Seigneur leur eût prédit ces terribles calamités, et les eût
exhortés à ne pas rechercher les biens de la terre. Un refuge leur
était ménagé dans la ville de Pella. C'est là qu'ils s'enfuirent,
d'après les indications du Seigneur. Le meilleur moyen de se préserver
et de sortir chaque jour du monde, c'est de se réfugier sur le sein de
Jésus. C'est aussi une grande consolation que le Seigneur ait promis
d'exaucer les prières des croyants dans les temps de terreur. - À
différentes reprises, l'incrédulité a présenté aux chrétiens une
« Vie de Jésus » en leur disant : Le
Christ est ici. Et tous ceux qui ne font aucun cas de
la vie éternelle, l'ont accueillie avec joie. Mais les élus se
détournent avec dégoût de ces caricatures du Sauveur. Ils le cherchent
dans sa Parole et dans les sacrements et l'y trouvent toujours de
nouveau vivant.
Lorsque le Sauveur avance dans la prédiction des
événements des derniers jours, et les rattache à ceux dont il vient de
parler par le mot « bientôt », il ne veut pas dire que le
dernier jugement doive suivre immédiatement la ruine de Jérusalem. Car
devant lui « mille ans sont comme un jour et un jour comme mille
ans. » - Et aussitôt après l'affliction
de ces jours-là, le soleil s'obscurcira, et la lune ne donnera
point de lumière ; les étoiles tomberont du ciel
et les puissances des cieux seront ébranlées. Lorsque
Jésus mourut sur la croix, le soleil s'obscurcit aussi, la terre
trembla et les tombeaux s'ouvrirent. C'est ce qui arrivera également
lors de l'avènement du Sauveur. Car le règne de la toute-puissance.
est aussi le règne de la grâce. Alors le
Fils de l'homme paraîtra dans le ciel ; alors aussi toutes
les tribus de la terre se lamenteront et se frapperont la
poitrine. Et elles verront le Fils de l'homme venir sur les nuées
du ciel avec une grande puissance et une grande gloire. Il enverra
ses anges avec un grand son de trompette, et il rassemblera ses
élus des quatre vents depuis un bout des cieux jusqu'à l'autre
bout. - Ce qui épouvantera les incrédules sera pour les
élus une heure de sainte joie. Ils lèveront la tête en haut et verront
celui en qui ils ont cru et qu'ils ont aimé sans le voir. Au milieu
des cris et de l'agonie universelle, les croyants tressailliront de
joie, car leur délivrance approche. Affranchis de tous liens, ils
seront dans la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Lorsque nous
récitons chaque jour le « Notre Père », tenons constamment
devant notre âme la conclusion de cette prière : « Car à toi
appartiennent le règne, la puissance et la gloire au siècle des
siècles. » Elle nous offre la majestueuse image du Fils de
l'homme venant sur les nuées du ciel, et dispose notre coeur à nous
écrier : Seigneur Jésus, viens !
Apprenez ceci par la similitude
du figuier. Quand ses branches commencent à être tendres, et qu'il
pousse des feuilles, vous connaissez que l'été est proche. Vous
aussi de même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le
Fils de l'homme est proche et à la porte. Je vous dis en vérité
que cette génération ne passera point que toutes ces choses
n'arrivent. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne
passeront point. Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne
ne le sait, non pas les anges du ciel, mais mon Père seul.
Il faut que le chrétien soit attentif aux signes des temps, afin de
connaître toujours l'heure marquée sur le cadran du monde. Rien n'a
été aussi souvent supputé que le moment de l'avènement de Christ, bien
qu'Il ait dit : « Pour ce qui est du jour et de l'heure,
personne ne le sait que le Père. » Lorsque le Seigneur dit que
son jour viendra comme un filet, il avertit qu'il apparaîtra
inopinément au moment où ils croiront qu'il n'y a plus aucun danger.
Les moqueurs disent aujourd'hui comme aux jours de Noé : Tout
demeure comme au commencement. N'étant pas encore venu
après dix-huit siècles, le Christ ne viendra sans doute pas. À son
avènement, le monde ne se plaindra pas qu'il ait tardé trop
longtemps ; mais plutôt qu'il soit venu trop tôt.
Ces paroles ne passeront pas. Lorsque le monde s'écroulera, elles
subsisteront dans toute leur force aussi bien que le « Amen »
par lequel il les confirme.
La race juive sera conservée par cette parole de Jésus
jusqu'au dernier jour. Ce qu'on n'a vu chez aucun peuple, nous le
voyons de nos yeux chez celui-là. Dispersés au milieu des autres
nations, sans patrie, sans roi, sans temple, sans autels, sans
sacrifices, ils ont vécu pendant dix-huit siècles sans se confondre
avec aucune d'elles. Ils portent une empreinte qui les fait
immédiatement reconnaître. Tous les autres peuples les considèrent
comme un peuple à part, et c'est en effet ce qu'ils veulent et doivent
être.
Lorsque Frédéric le Grand demanda à son aumônier une
preuve brève et concluante en faveur de la vérité du Christianisme,
celui-ci lui répondit : Sire, les Juifs. Oui, les Juifs, dit le
roi après un moment de réflexion.
Mais comme il en était aux jours
de Noé, il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme. Car
comme dans les jours avant le déluge, les hommes mangeaient et
buvaient, se mariaient et donnaient en mariage, jusqu'au jour que
Noé entra dans l'arche, et qu'ils ne pensèrent au déluge que
lorsqu'il vint et les emporta tous, il en sera de même à
l'avènement du Fils de l'homme. Alors, de deux hommes qui seront
dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé ; de deux
femmes qui moudront au moulin, l'une sera prise et l'autre laissée.
Extérieurement, les croyants vaquent aux travaux de leur vocation
terrestre comme les enfants du monde. Ils dorment et veillent comme
les autres. Mais intérieurement, ils sont l'ornement, la couronne qui
plaît à Jésus. Christ les recevra tandis que le monde périra sous les
coups de la colère de Dieu. - Veillez donc,
car vous ne savez à quelle heure votre Seigneur doit venir. Vous
savez que si un père de famille était instruit à quelle heure
de la nuit un larron doit venir, il veillerait et ne laisserait
pas percer sa maison. C'est pourquoi, vous aussi, tenez-vous
prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous ne pensez
pas. Un chrétien ne doit pas être plus paresseux à
sauver son âme qu'à conserver ses biens terrestres.
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