Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE II

suite

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110. Le plus grand commandement.

(Matth. XXII, 34-40 ; Marc XII, 28)


Les pharisiens, ayant appris que le Seigneur avait fermé la bouche aux sadducéens, cherchèrent encore à le surprendre dans ses discours. Ils voudraient lui faire prononcer quelques paroles dont ils pussent se servir plus tard pour l'accuser. Lui, au contraire, dans son amour de Berger, cherche leurs âmes pour les sauver. Les docteurs juifs avaient compté toutes les prescriptions légales renfermées dans la loi de Moïse, et ils avaient trouvé, 365 défenses et 248 ordonnances, en tout 613 commandements. Cette découverte avait donné lieu à une dispute sur le point de savoir quel était le plus grand et le plus important de ces commandements. - Ils envoyèrent donc un scribe à Jésus pour le tenter. Celui-ci lui dit : Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? Jésus lui dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute la pensée ; c'est là, le premier et grand commandement. Et voici le second qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain, comme toi-même. Toute la loi et les prophètes se rapportent à ces deux commandements. La question du docteur de la loi aurait été à sa place, si elle n'avait pas été dictée par une mauvaise intention. Mainte âme arriverait plus tôt à la paix, si elle s'arrêtait moins aux choses accessoires. De fait, il y a dans l'Écriture sainte beaucoup de questions comparativement peu importantes, dont on pourrait sans danger ajourner la solution, et qu'on reprendrait avec profit plus tard, lorsque les principales questions auraient été saisies par la foi. Jésus nous montre d'abord les plus importantes. C'est un amour sans partage, absolu, pour Dieu, puis un véritable amour pour le prochain.

Que personne ne pense que nous, disciples du Nouveau Testament, ayons à nous occuper de choses plus importantes, par exemple, de la foi avec tout ce qui s'y rapporte. Non, pour nous aussi, le principal est toujours : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, ce qui ne signifie pas seulement penser à lui, parler de lui, mais tenir à lui par tous les désirs les plus ardents du coeur ; avoir soif de lui. La foi est le meilleur, même le seul moyen d'atteindre à ce but suprême : Aimer Dieu de tout son coeur.
Ou bien penses-tu peut-être pouvoir aimer sans croire ? Quiconque descend, avec la lumière de ce grand commandement, dans les replis secrets de son coeur, et y distingue la direction vraie de ses efforts et de ses aspirations, de ses voeux et de ses espérances, verra bientôt s'écrouler tout l'orgueilleux édifice de sa propre justice et de sa satisfaction de lui-même. Il cessera promptement de croire que tout soit pour le mieux dans son coeur, relativement à la chose principale ; que tout soit en lui, tel que Dieu le demande.

Un coup d'oeil sincère jeté sur ce grand commandement fait de nous de pauvres pécheurs, les seuls qui soient capables de croire. Ce premier et grand commandement : « Aimer Dieu de tout notre coeur, » nous montre notre profonde culpabilité, notre irrémédiable misère, et le faux amour par lequel nous nous attachons à tout, excepté à Dieu, en qui seul cependant nous pouvons trouver une pleine satisfaction et un complet repos.

Un sérieux examen de nous-mêmes en face du grand commandement, conduit à la foi, et la foi rend capable de l'accomplir. Inséparablement uni au premier et grand commandement, est le second qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Nous devons aimer Dieu dans l'homme de telle manière que l'amour de Dieu et l'amour du prochain se pénètrent mutuellement. Il faut que l'amour pour Dieu se montre par notre bienveillance envers les hommes, et que notre amour pour le prochain ait un caractère religieux. La maxime : « Charité bien ordonnée commence par soi-même » est en opposition directe avec l'amour chrétien. Car cet amour ne cherche pas son propre avantage, mais celui des autres.

Le docteur de la loi répond avec la prudence du serpent et la simplicité de la colombe : Maître, tu as bien dit, et selon la vérité, qu'il n'y a qu'un seul Dieu, et qu'il n'y en a point d'autre que lui, et que l'aimer de tout son coeur, de toute son intelligence, de toute son âmes, et de toute sa force, et son prochain comme soi-même vaut mieux que tous les holocaustes et que tous les sacrifices. Jésus voyant qu'il avait répondit en homme intelligent, lui dit : Tu n'es pas éloigné du royaume des cieux. Le tentateur est embarrassé. Il a voulu surprendre Jésus dans ses discours et il a été presque pris lui-même par les paroles de Jésus. C'est un précieux témoignage sorti de la bouche du Seigneur : « Tu n'es pas éloigné du royaume des cieux. » Mais celui qui s'en contenterait ressemblerait à un vaisseau qui aurait supporté la tempête en pleine mer, et qui, en vue du port, fait naufrage. « Non loin du royaume des cieux » signifie avoir presque atteint le but, mais non complètement.
Qui ne serait douloureusement ému en entendant des paroles comme celles que le roi Agrippa adressait à Paul lorsque celui-ci lui disait : Roi Agrippa, crois-tu aux prophètes ? - Je sais que tu y crois. Il s'en faut peu, répondit le roi, que tu ne me persuades d'être chrétien. Il s'en faut peu, mais il s'en faut de quelque chose. Ainsi, il n'était pas chrétien. « Non loin du royaume des cieux ! » « Le royaume des cieux est forcé et les violents le ravissent. » Ce serait une belle chose si ce docteur de la loi était un des trois mille qui, le jour de la Pentecôte, ravirent le royaume des cieux



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111. Le Fils et Seigneur de David.

(Matth. XXII, 41-46 ; Marc XII, 35-37.)

 

Jésus fait encore une tentative pour attirer à lui les docteurs de la loi et les pharisiens en général. Il leur dit : Que vous semble-t-il du Christ ? De qui doit-il être le fils ? Ils répondirent : de David. Et il leur dit : Comment donc David l'appelle-t-il par l'Esprit son Seigneur en disant : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis pour te servir de marchepied ? Si donc David l'appelle son Seigneur, comment est-il son fils ? Et personne ne put lui répondre un seul mot. Et depuis ce jour, personne n'osa plus l'interroger. Les pharisiens ne voulaient pas admettre le mystère de piété : « Dieu manifesté en chair. » Ils ne voulaient pas croire que l'homme qu'ils avaient devant eux et qui leur parlait, était en même temps le vrai Dieu, engendré du Père de toute éternité ! Ils ne réfléchissaient pas que le fils de David est en même temps son Seigneur, comme l'Écriture en rend témoignage.

Que vous semble-t-il du Christ ? Comme cette question, importante entre toutes, avait été jusqu'à ce moment indifférente pour cette masse, qui ne s'était jamais sérieusement examinée sur le premier et grand commandement ! Pour arriver à résoudre cette question, il ne faut pas le travail de la tête, mais celui du coeur. On parvient à la vérité sur cette question aussitôt que, prenant en sérieuse considération le premier et grand commandement, on se connaît véritablement soi-même. Quiconque cesse de vouloir être semblable à Dieu, et est désillusionné sur sa propre sagesse et sur celle du monde, s'écriera aussitôt en venant à Jésus : « Tu as les paroles de la, vie éternelle ! » - Celui qui reconnaît en soi-même, non seulement maintes faiblesses, maintes imperfections, maints défauts, mais son état de péché et de culpabilité, au point de se sentir sous le poids de la colère de Dieu, celui-là n'est plus loin de Jésus, qui ne met point dehors celui qui vient à lui. Quiconque éprouve une sincère douleur de n'être pas encore délivré du péché ; quiconque connaît, par une amère expérience, les chaînes du péché qui ont asservi sa volonté, mais qui aspire à la glorieuse liberté des enfants de Dieu, accepte avec joie celui qui brise tous les liens, le Fils qui rend véritablement libre. Quiconque dira, avec un coeur plein d'humilité : « Je suis perdu et condamné » pourra bientôt s'écrier, en fléchissant les genoux : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Vrai Dieu engendré du Père de toute éternité, vrai homme, né de la vierge Marie, voilà ce que notre intelligence est incapable de comprendre, de concevoir et de sonder. Aussi bien ce mystère ne s'est-il pas accompli et ne nous est-il pas révélé pour que nous le comprenions, mais pour que nous le recevions avec une foi enfantine et pleine de reconnaissance. Ainsi nous retenons ces deux choses dans une inséparable unité : La vraie humanité du Sauveur avec sa divinité, et sa vraie divinité avec son humanité.

Fatigué par le travail, il est couché dans la barque et dort comme un homme ordinaire, puis - il commande à la tempête, et le calme s'établit. Il a faim, il attend des vivres au bord du puits de Jacob, puis - dans le désert, il rassasie plusieurs milliers de personnes avec quelques pains. J'ai soif ! s'écrie-t-il languissant sur la croix, puis - il abreuve les âmes des hommes d'une eau qui jaillit jusque dans la vie éternelle. On le traîne, les mains liées, devant le juge comme un malfaiteur, puis - ces mêmes mains, sans armes, chassent du temple les vendeurs et les changeurs qui se hâtent de quitter le lieu. Un seul petit mot en Gethsémané, « c'est moi », suffit pour renverser ses adversaires dans la poussière, et cependant - il est exposé sans défense sur la croix pendant de longues heures aux railleries et aux moqueries de la foule. Toutefois sa gloire n'est pas moindre dans son abaissement que dans la manifestation de sa force divine. Fils de David et Seigneur de David, ces deux attributs réunis constituent l'inébranlable fondement et la bienheureuse consolation de notre foi.



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112. La pite de la veuve.

(Marc XII, 41-44.)


Jésus, étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment le peuple mettait dans le tronc. Plusieurs personnes riches y mettaient beaucoup ; et une pauvre veuve vint, qui y mit deux petites pièces qui font un quadrain. Et ayant appelé ses disciples, il leur dit. - Je vous dis en vérité que celle pauvre veuve a plus mis dans le tronc que tous ceux qui y ont mis. Car tous les autres y ont mis de leur superflu, mais celle-ci y a mis de son indigence, tout ce qu'elle avait pour vivre. Jésus s'était assis ce jour-là au parvis du temple, vis-à-vis du tronc, avant de sortir de la ville. Ce n'était pas mû par une vaine curiosité qu'il regardait comment les gens mettaient de l'argent dans le tronc. Ici comme partout, ses yeux voulaient apprécier la foi de ceux qui s'imposaient ces sacrifices. L'or et l'argent tombaient abondamment dans le trésor sacré. Il s'agissait d'orner le temple et de pourvoir à la splendeur du culte. Mais voici venir une pauvre veuve âgée. Ses yeux brillent et son visage rayonne de joie. Son âme est remplie du sentiment de la bonté du Seigneur, qu'elle a expérimentée pendant toute sa vie. Elle veut le remercier non seulement en paroles, mais aussi par des actes. Mais qu'est-ce que cette pauvre veuve solitaire pourrait bien offrir au Seigneur ? Ses mains sont aussi vides d'argent que son coeur est rempli de reconnaissance. Deux petites pièces qui équivalent à peu près à un centime de notre monnaie, voilà tout ce qu'elle possède. Qu'est-ce que cela pour les immenses besoins du règne de Dieu ? Rien absolument. Mais pour elle, c'est sa dernière ressource, tout ce qui lui reste pour vivre. Eh bien ! elle le sacrifiera pour le temple de son Dieu. Elle se hâte de déposer son offrande, car elle est probablement honteuse de donner si peu. Toutefois Jésus prend plaisir à l'humilité, à la foi, à la reconnaissance de cette pauvre veuve, qui rendent son don précieux à ses yeux.

Dans le règne de Dieu, les offrandes ne sont pas comptées, elles sont pesées et évaluées d'après les sentiments de ceux qui les font. Cependant, on aurait tort d'arguer de la pite de la veuve pour excuser l'exiguïté des sacrifices qu'on fait pour le règne de Dieu, en disant que le Seigneur se contente aussi de peu. La veuve n'a pas donné peu ; elle a donné plus que les plus riches, qui ont jeté de fortes sommes dans le trésor sacré. Que celui qui veut mesurer ses sacrifices en faveur du règne de Dieu sur la pite de la veuve, compare aussi son avoir au sien, ses ressources aux siennes. - Le coeur de cette femme appartenait à Dieu ; voilà pourquoi elle pouvait lui donner tout ce qu'elle possédait. Nos dons pour le règne de Dieu sont dans la plus intime connexion avec les dispositions. de nos coeurs. Que chacun donc juge de ses dispositions à l'égard de Dieu, d'après les dons qu'il fait à Dieu. Il serait certainement très salutaire si, toutes les fois que dans notre Église une collecte est faite dans l'intérêt du règne de Dieu, mission extérieure ou mission intérieure, nous élevions l'oeil de notre foi, car il rencontrerait l'oeil de Jésus, qui regarde encore ce que son peuple met dans son trésor. Le souvenir vivant de ce qu'offre cette veuve qui donne tout ce qu'elle a, procurerait certainement un riche profit à notre collecte.

Ce même soir, mardi, le Seigneur sortit de la ville avec ses disciples et se retira sur le mont des Oliviers ou à Béthanie.



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MERCREDI

113. Jésus reprend les pharisiens.

(Matth. XXII.)


Jésus se présente encore à tout le peuple, mais c'est pour la dernière fois. Il va se retirer de la vie publique, pour passer dans l'intimité avec ses disciples les quelques jours qui le séparent de la croix. Toutes les exhortations pleines d'amour qu'il a adressées aux scribes et aux pharisiens pour gagner leur âme, ont été inutiles. « Il n'ont pas voulu ! » Maintenant le Seigneur va leur dénoncer ses jugements. Et il le fait publiquement, en présence de tout le peuple, afin que ceux qui veulent encore recevoir ses avertissements puissent être sauvés.

D'abord, Jésus met ses disciples en garde contre les scribes et les pharisiens, en insistant sur la contradiction qu'il y a entre leurs enseignements et leur conduite. Les scribes et les pharisiens, dit-il, sont assis dans la chaire de Moïse, comme docteurs de la loi. Observez donc tout ce qu'ils vous diront d'observer en conformité avec cette loi ; mais ne faites pas ce qu'ils font, car ils disent et ne font pas. Jésus sépare la mission de la personne ; mais il ne veut pas enseigner par là que la conduite de celui qui est chargé de la mission soit indifférente. Un prédicateur de la Parole, qui ne fait pas ce qu'il prêche, est semblable à une horloge qui sonne, mais qui n'indique pas l'heure. Il faut qu'il y ait accord entre la doctrine et la vie. Car ils lient des fardeaux pesants et insupportables, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne voudraient pas les toucher du doigt. Que la prédication de la loi, sans l'annonce de la grâce impose un insupportable fardeau, ces personnages s'en inquiétaient peu ; car ils ne cherchaient ni la gloire de Dieu ni le salut des âmes : ils ne songeaient qu'à établir leur domination sur le peuple.

Jésus reprend aussi les pharisiens. Il leur reproche leur ambition et l'ardeur avec laquelle ils recherchent les premières places. Ils font toutes leurs actions afin que les hommes les voient. Dans tous leurs exercices religieux, ils ont égard aux hommes et non à Dieu. Ils portent de larges phylactères et ils ont de plus longues franges à leurs habits, et ces phylactères et ces franges n'ont pas pour but de les rendre plus attentifs aux passages de l'Écriture qui y sont inscrits, mais de montrer aux hommes la piété de ceux qui les portent. Ils aiment à avoir les premières places dans les festins et les premiers sièges dans les synagogues ; à être salués dans les places publiques et à être appelés par les hommes : maîtres, maîtres. Le Seigneur n'entend pas établir parmi ses disciples une égalité parfaite, tellement qu'aucun d'eux ne soit élevé au-dessus des autres ; mais il nous défend d'aspirer par ambition aux choses élevées. Les disciples de Christ doivent être humbles et se garder de l'esprit pharisaïque.

Mais vous, ne vous faites point appeler maîtres, car vous n'avez qu'un maître. qui est le Christ, et pour vous, vous êtes tous frères. Et n'appelez personne sur la terre votre père, car vous n'avez qu'un seul Père, savoir celui qui est dans les cieux. Et ne vous faites point appeler docteurs, car vous n'avez qu'un seul docteur, qui est le Christ. Le Seigneur ne défend pas les dénominations officielles, mais la recherche de ces dénominations. Il ne défend pas les titres, mais l'ambition de les acquérir. Mais que le plus grand d'entre vous soit votre serviteur. Car quiconque s'élève sera abaissé et quiconque s'abaisse sera élevé. Tous les chrétiens ne peuvent pas être égaux, au point qu'il n'y ait aucune différence entre eux. Il y a des préposés et des subordonnés. Les uns ont plus de dons, les autres en ont moins ; mais grandeur et petitesse, élévation et abaissement, ne sont pas appréciés d'après la mesure du monde. L'humilité du coeur et la disposition à servir, voilà ce qui rend grand dans le royaume des cieux.

Après avoir adressé ces avertissements, le Seigneur élève la voix et prononce un jugement huit fois répété sur les scribes et les pharisiens. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n'y entrez point, et vous n'y laissez point entrer ceux qui voudraient y entrer. Les Écritures leur donnaient la connaissance du salut, et ils auraient pu la communiquer au peuple ; ils auraient dû, eux et le peuple, se laisser attirer à Jésus par Moïse et les prophètes. C'est ainsi que le royaume des cieux leur eût été ouvert. Par leurs commandements d'hommes, ils s'excluaient eux-mêmes de ce royaume et tenaient les autres loin du Seigneur.

Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ; car vous dévorez les maisons des veuves, en affectant de faire de longues prières. À cause de cela vous serez punis d'autant plus sévèrement. La captation d'héritages est toujours une abomination devant Dieu, mais elle est doublement coupable, lorsqu'elle se couvre du manteau de la piété.

Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous courez la terre et la mer pour faire un prosélyte, et quand il l'est devenu, vous le rendez digne de la géhenne deux fois plus que vous. Fausses tentatives de conversions et vrai zèle pour les conversions ; manie de prosélytisme et ardeur pour la mission, doivent être soigneusement distingués les uns des autres. Les uns ne tendent qu'à la confession et à la participation extérieures, les autres cherchent à amener les âmes à la repentance et à la foi. Les uns ont pour mobiles l'ambition et l'esprit de domination, les autres sont guidés par un tendre amour pour les âmes.

Malheur à vous, conducteurs aveugles ! qui dites : Si quelqu'un jure par le temple, cela n'est rien ; mais celui qui aura juré par l'or du temple est obligé de tenir son serment. Insensés et aveugles ! car lequel est le plus considérable, ou l'or ou le temple qui rend cet or sacré ? Et si quelqu'un, dites-vous, jure par l'autel, cela n'est rien ; mais celui qui aura juré par le don qui est sur l'autel, est obligé de tenir son serment. Insensés et aveugles ! car lequel est le plus grand, ou le don, ou l'autel qui rend ce don sacré ? Celui donc qui jure par l'autel, jure par l'autel et par ce qui est dessus. Et celui qui jure par le temple, jure par le temple et par celui qui y habite, et celui qui jure par le ciel, jure par le trône de Dieu et par celui qui est assis dessus. Leurs coeurs étant vides de Dieu, leur temple et leur autel en sont également privés. C'est ainsi qu'ils croyaient pouvoir se soustraire à l'obligation du serment.

Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous payez la dîme de la menthe, de l'anet et du cumin, et vous négligez les choses les plus importantes de la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité. Ce sont là les choses qu'il fallait faire sans néanmoins omettre les autres. Conducteurs aveugles, qui coulez un moucheron et avalez un chameau ! Ils payaient la dîme non seulement des fruits de leurs champs et de leurs arbres, selon l'ordonnance de la loi, mais encore celle des moindres légumes de leurs jardins. Le Seigneur ne les en blâme pas, mais la consciencieuse fidélité dans les petites choses, n'a de prix devant Dieu que si l'on ne viole pas le premier et grand commandement ; si l'on cherche avant tout la seule chose nécessaire.

Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, pendant qu'au dedans vous êtes remplis de rapine et d'intempérance. Pharisien aveugle ! nettoie premièrement le dedans de la coupe et du plat, afin que ce qui est au dehors devienne aussi net. Si les coupes et les plats, nets et brillants extérieurement, contiennent des aliments acquis par la rapine et l'avarice, les soupirs et les larmes des pauvres y sont attachés. C'est là une fidèle image de ces hommes dont le coeur est éloigné de Dieu, et qui cependant se présentent extérieurement avec convenance et une honorabilité incontestée.

Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au dehors, mais qui au dedans sont pleins d'ossements de morts et de toutes sortes de pourriture. De même aussi vous paraissez justes aux hommes, mais au dedans vous êtes remplis d'hypocrisie et d'injustice. Le coeur humain est un temple ou un tombeau. Les croyants sont le temple du Dieu vivant, extérieurement sans apparence ni beauté, mais glorieux intérieurement. Les hypocrites sont des sépulcres blanchis. Aux yeux des hommes, convenables, honorables, pieux même, tandis qu'ils n'inspirent à Dieu que du dégoût.

Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous bâtissez les tombeaux des prophètes et vous ornez les sépulcres des justes, et vous dites : Si nous eussions été du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour répandre le sang des prophètes. Ainsi vous êtes témoins contre vous-mêmes, que vous êtes les enfants de ceux qui ont tué les prophètes. Vous donc aussi, vous achevez de combler la mesure de vos pères. Serpents, race de vipères ! comment éviterez-vous le jugement de la géhenne ? C'est pourquoi voici, je vous envoie des prophètes, des sages et des scribes ; vous ferez mourir et vous crucifierez les uns, vous ferez fouetter les autres dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville, afin que tout le sang qui a été répandu sur la terre retombe sur vous, depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l'autel. Je vous dis, en vérité que toutes ces choses viendront sur cette génération. Les mauvais enfants de mauvais pères ont à expier non seulement leurs péchés, mais aussi ceux de leurs pères ! Mais ils suivent les sentiers ensanglantés par leurs ancêtres, et se préparent en secret à verser le sang du Sauveur. Or, il est prêt, son heure approche.

Semblables au tonnerre des jugements de Dieu, ces malédictions passent sur la foule et sur ses conducteurs. Ils se taisent et tremblent. Et le Seigneur ajoute : Voici, votre demeure va devenir déserte, car je vous dis, eu vérité, que vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Le mépris de Dieu et de sa Parole est suivi de la ruine des villes et des pays. Le temple et toute maison de Dieu sont déserts et vides, dès que la grâce de Dieu n'y règne pas. Ce sont des constructions de pierres superposées les unes aux autres et rien de plus, dès que la grâce de Dieu salutaire à tous les hommes et apportée par le Christ n'y trouve pas sa place. Il faut non seulement que tous ceux qui ont vu la gloire du Seigneur avec les yeux d'un saint Jean, mais aussi ceux qui voient celui qu'ils ont percé, lui rendent louange et honneur. Seulement, les uns le feront de tout, leur coeur, les autres avec gémissement. L'apôtre Paul (Rom. XI, 26) nous donne l'espoir que lorsque la plénitude des Gentils sera entrée dans le royaume de Dieu, Israël reconnaîtra et adorera aussi son Roi. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.



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114. La destruction de Jérusalem et la fin du monde.

(Matth. XXIV.)


Telles furent les dernières paroles de Jésus dans le temple. Il s'en éloigna avec ses disciples et n'y revint plus. Pendant qu'il s'en allait, les disciples vinrent pour lui faire considérer les constructions du temple, comme pour lui dire : Regarde, Seigneur, ce magnifique édifice ; est-il donc vrai que tout cela doive tomber en ruine ? Et Jésus leur dit : Ne voyez-vous pas tout cela ? Je vous dis, en vérité, qu'il ne restera ici pierre sur pierre qui ne soit reversée. Ainsi il n'a rien exagéré, il ne retire rien de ce qu'il a dit. Le général romain Titus est l'instrument de Dieu pour exécuter ses jugements sur Jérusalem et sur le temple. - Les disciples, le coeur navré, suivent leur Maître sur le mont des Oliviers. Ils sont tellement attachés à ce temple, que la perspective de sa destruction est comme une épée qui leur transperce l'âme. D'après leurs idées, cette catastrophe ne peut arriver qu'à la fin du monde. Il ne leur venait pas à l'esprit que le monde pût subsister un seul instant sans le temple. C'est pourquoi ils disent au Seigneur : Dis-nous quand ces choses arriveront, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde. Le Seigneur va leur faire comprendre que ces deux événements seront séparés par un long intervalle. Sans doute, chaque jugement de Dieu, et par conséquent aussi la ruine de Jérusalem, est en avant-coureur et une prédiction du dernier jugement. C'est pourquoi Jésus déclare que ces deux événements ne se succéderont pas immédiatement (v. 4-14). À la vérité, il y aura des guerres et des bruits de guerre dans un prochain avenir, mais la fin ne viendra que lorsque l'Évangile aura été prêché à tous les peuples, pour leur servir de témoignage.

Ensuite, le Seigneur décrit la ruine de Jérusalem (v. 15-28) et en dernier lieu la fin du monde (v. 29-44). Mais il commence par prémunir ses disciples contre les séductions qui se présentent toujours aux époques des grandes calamités et il les exhorte à la tempérance et à la vigilance. Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerre ; prenez garde de vous troubler, car il faut que toutes ces choses arrivent ; mais ce ne sera pas encore la fin. Car une nation s'élèvera contre une autre nation et un royaume contre un autre royaume. Et il y aura des famines et des pestes et des tremblements de terre en divers lieux ; mais tout cela ne sera qu'un commencement de douleur. Ainsi, guerres, famines, pestes, tels sont les avant-coureurs des jugements qui devaient se dérouler dans la suite des temps. - Il y eut, en effet, plusieurs tremblements de terre à cette époque en Judée. L'historien Josephe dit : « Évidemment tout l'édifice du monde était ébranlé, comme si le genre humain allait être détruit. » - Alors ils vous livreront pour être tourmentés, et ils vous feront mourir, et vous serez haïs de tous les hommes à cause de mon nom. (C'est l'époque à laquelle Jacques, Paul et Pierre souffrirent le martyre). Alors plusieurs se scandaliseront et se trahiront les uns les autres. Et plusieurs faux prophètes s'élèveront et séduiront beaucoup de gens. Et parce que l'iniquité sera multipliée, la charité de plusieurs se refroidira.
Mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, sera sauvé. Et cet Évangile du royaume de Dieu sera prêché pur toute la terre, pour rendre témoignage à toutes les nations, et alors la fin, arrivera. Par ces paroles, le Seigneur distingue les événements qui marqueront la fin du monde de ceux qui se produiront en premier lieu.

Plusieurs interprètes de la Parole de Dieu pensent que, à la fin de son discours, le Seigneur attire l'attention de ses disciples sur les derniers moments de la période actuelle, et ils appuient cette interprétation sur la mention que cet Évangile doit, être prêché à tous les peuples. Mais il faut faire la différence entre ce que saint Paul écrit aux Romains relativement à l'entrée de la plénitude des Gentils dans le royaume de Dieu et la prédication de l'Évangile adressée à tous les peuples pour leur servir de témoignage. - L'entrée de la plénitude des Gentils dans l'Église n'aura lieu qu'à la fin, tandis que l'Évangile était annoncé à tous les peuples connus avant la destruction de Jérusalem. C'est ce que nous apprennent les Actes des Apôtres (XXI, 26-28), où les Juifs accusent Paul « de prêcher par tout le monde contre la nation, contre la loi et contre ce lieu. » Et Paul écrit aux Romains (X, 18) : « La voix de ceux qui l'ont prêché est allée par toute la terre, et leurs paroles se sont fait entendre jusqu'aux extrémités du monde. » Ainsi, si nous ne devons appliquer ces paroles du Seigneur qu'aux événements qui ont précédé la ruine de Jérusalem, on ne saurait cependant nier qu'elles ne doivent encore recevoir un accomplissement dans l'avenir. Car le même endurcissement et le même mépris de la Parole do Dieu provoquera dans tous les temps les mêmes jugements de sa part. C'est pourquoi il faut considérer chaque manifestation partielle de ces jugements comme une prédiction du dernier jugement.

Du verset 15e au 28e, Jésus décrit ce qui arrivera lors de la ruine de Jérusalem. Quand donc vous verrez dans le lieu, saint l'abomination qui cause la désolation, et dont le prophète Daniel a parlé (que celui qui lit y fasse attention), alors que ceux qui sont dans la Judée s'enfuient aux montagnes ; que celui qui est au haut de la maison ne descende pas pour emporter quoi que ce soit de sa maison ; et que celui qui est au champ ne retourne point en arrière pour emporter ses habits. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez que votre fuite n'arrive pas en hiver ni en un jour de Sabbat. Que si ces jours n'avaient pas été abrégés, personne n'échapperait, mais ils seront abrégés à cause des élus. Alors si quelqu'un vous dit : Le Christ est ici, ou : il est là, ne le croyez point ; de faux christs et de faux prophètes s'élèveront et feront de grands signes et de grands prodiges pour séduire les élus s'il était possible. Voici, je vous l'ai prédit. Si donc on vous dit : Le voici dans le désert, n'y allez point, ou : Le voici dans les lieux retirés, ne le croyez point, car comme l'éclair sort de l'Orient et se fait voir jusqu'en Occident, il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme. Car là où sera le corps mort, les aigles s'assembleront.

Les aigles romaines vinrent lorsque la vie divine se fut retirée du peuple, et que l'abomination des impies eut pénétré jusque dans le lieu saint. C'était une grande consolation pour les chrétiens que le Seigneur leur eût prédit ces terribles calamités, et les eût exhortés à ne pas rechercher les biens de la terre. Un refuge leur était ménagé dans la ville de Pella. C'est là qu'ils s'enfuirent, d'après les indications du Seigneur. Le meilleur moyen de se préserver et de sortir chaque jour du monde, c'est de se réfugier sur le sein de Jésus. C'est aussi une grande consolation que le Seigneur ait promis d'exaucer les prières des croyants dans les temps de terreur. - À différentes reprises, l'incrédulité a présenté aux chrétiens une « Vie de Jésus » en leur disant : Le Christ est ici. Et tous ceux qui ne font aucun cas de la vie éternelle, l'ont accueillie avec joie. Mais les élus se détournent avec dégoût de ces caricatures du Sauveur. Ils le cherchent dans sa Parole et dans les sacrements et l'y trouvent toujours de nouveau vivant.

Lorsque le Sauveur avance dans la prédiction des événements des derniers jours, et les rattache à ceux dont il vient de parler par le mot « bientôt », il ne veut pas dire que le dernier jugement doive suivre immédiatement la ruine de Jérusalem. Car devant lui « mille ans sont comme un jour et un jour comme mille ans. » - Et aussitôt après l'affliction de ces jours-là, le soleil s'obscurcira, et la lune ne donnera point de lumière ; les étoiles tomberont du ciel et les puissances des cieux seront ébranlées. Lorsque Jésus mourut sur la croix, le soleil s'obscurcit aussi, la terre trembla et les tombeaux s'ouvrirent. C'est ce qui arrivera également lors de l'avènement du Sauveur. Car le règne de la toute-puissance. est aussi le règne de la grâce. Alors le Fils de l'homme paraîtra dans le ciel ; alors aussi toutes les tribus de la terre se lamenteront et se frapperont la poitrine. Et elles verront le Fils de l'homme venir sur les nuées du ciel avec une grande puissance et une grande gloire. Il enverra ses anges avec un grand son de trompette, et il rassemblera ses élus des quatre vents depuis un bout des cieux jusqu'à l'autre bout. - Ce qui épouvantera les incrédules sera pour les élus une heure de sainte joie. Ils lèveront la tête en haut et verront celui en qui ils ont cru et qu'ils ont aimé sans le voir. Au milieu des cris et de l'agonie universelle, les croyants tressailliront de joie, car leur délivrance approche. Affranchis de tous liens, ils seront dans la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Lorsque nous récitons chaque jour le « Notre Père », tenons constamment devant notre âme la conclusion de cette prière : « Car à toi appartiennent le règne, la puissance et la gloire au siècle des siècles. » Elle nous offre la majestueuse image du Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel, et dispose notre coeur à nous écrier : Seigneur Jésus, viens !

Apprenez ceci par la similitude du figuier. Quand ses branches commencent à être tendres, et qu'il pousse des feuilles, vous connaissez que l'été est proche. Vous aussi de même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l'homme est proche et à la porte. Je vous dis en vérité que cette génération ne passera point que toutes ces choses n'arrivent. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, non pas les anges du ciel, mais mon Père seul. Il faut que le chrétien soit attentif aux signes des temps, afin de connaître toujours l'heure marquée sur le cadran du monde. Rien n'a été aussi souvent supputé que le moment de l'avènement de Christ, bien qu'Il ait dit : « Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait que le Père. » Lorsque le Seigneur dit que son jour viendra comme un filet, il avertit qu'il apparaîtra inopinément au moment où ils croiront qu'il n'y a plus aucun danger. Les moqueurs disent aujourd'hui comme aux jours de Noé : Tout demeure comme au commencement. N'étant pas encore venu après dix-huit siècles, le Christ ne viendra sans doute pas. À son avènement, le monde ne se plaindra pas qu'il ait tardé trop longtemps ; mais plutôt qu'il soit venu trop tôt. Ces paroles ne passeront pas. Lorsque le monde s'écroulera, elles subsisteront dans toute leur force aussi bien que le « Amen » par lequel il les confirme.

La race juive sera conservée par cette parole de Jésus jusqu'au dernier jour. Ce qu'on n'a vu chez aucun peuple, nous le voyons de nos yeux chez celui-là. Dispersés au milieu des autres nations, sans patrie, sans roi, sans temple, sans autels, sans sacrifices, ils ont vécu pendant dix-huit siècles sans se confondre avec aucune d'elles. Ils portent une empreinte qui les fait immédiatement reconnaître. Tous les autres peuples les considèrent comme un peuple à part, et c'est en effet ce qu'ils veulent et doivent être.
Lorsque Frédéric le Grand demanda à son aumônier une preuve brève et concluante en faveur de la vérité du Christianisme, celui-ci lui répondit : Sire, les Juifs. Oui, les Juifs, dit le roi après un moment de réflexion.

Mais comme il en était aux jours de Noé, il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme. Car comme dans les jours avant le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et donnaient en mariage, jusqu'au jour que Noé entra dans l'arche, et qu'ils ne pensèrent au déluge que lorsqu'il vint et les emporta tous, il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme. Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé ; de deux femmes qui moudront au moulin, l'une sera prise et l'autre laissée. Extérieurement, les croyants vaquent aux travaux de leur vocation terrestre comme les enfants du monde. Ils dorment et veillent comme les autres. Mais intérieurement, ils sont l'ornement, la couronne qui plaît à Jésus. Christ les recevra tandis que le monde périra sous les coups de la colère de Dieu. - Veillez donc, car vous ne savez à quelle heure votre Seigneur doit venir. Vous savez que si un père de famille était instruit à quelle heure de la nuit un larron doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. C'est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous ne pensez pas. Un chrétien ne doit pas être plus paresseux à sauver son âme qu'à conserver ses biens terrestres.

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