Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE II

suite

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34. Jésus apaise la tempête.

(Matth. VIII, 23-27 ; Marc IV, 36-39 ; Luc VIII, 22-25).


 Après le travail fatigant de cette journée, le Seigneur veut goûter un peu de repos. Il entre dans la barque avec ses disciples et se dirige vers la rive orientale de la mer de Galilée. Plusieurs autres barques l'accompagnaient dans cette traversée (Marc IV, 36), car les gens ne pouvaient pas se séparer de lui. Les disciples avaient posé pour lui un oreiller à la poupe du bateau (Marc IV, 38). Tout à coup il s'éleva une grande tempête sur la mer, de sorte que la barque était couverte des flots. La navigation sur ce lac est parfois très dangereuse, comme c'est ordinairement le cas sur les lacs entourés de montagnes. Un moment il est parfaitement tranquille, uni comme un miroir, et tout à coup la tempête souffle des gorges des montagnes et bouleverse ses eaux de fond en comble. Des vagues énormes fondent sur la barque et menacent de l'engloutir. Les disciples font les plus grands efforts pour la diriger, mais c'est en vain. Bientôt ils n'en sont plus maîtres.

Mais Jésus dormait. Adorable sommeil ! Celui qui garde Israël. ne dort point et ne sommeille point (Ps. CXXI, 4). Mais il s'est abaissé, dans Son amour pour les pécheurs, au point de revêtir la faiblesse de notre chair et d'éprouver le besoin de dormir. Il dort si doucement et si profondément que ni les hurlements de la tempête ni le tumulte des vagues ne peuvent le déranger. Cependant, même en dormant, il demeure le Fils de Dieu et n'en conserve pas moins la domination sur toute la création. Le souffle silencieux qui s'échappe de ses lèvres est plus puissant que la tempête dans toute sa fureur. Nous adorons le Sauveur endormi comme nous avons adoré dans la crèche celui qui, n'étant qu'un faible enfant, n'en soutient pas moins toutes choses (Héb. I, 3).

Ni le bruissement de la tempête ni le fracas des vagues n'avaient pu réveiller le Seigneur. Mais il est réveillé par le cri d'angoisse de ses disciples : Seigneur, sauve-nous, nous périssons ! C'est le cri de la foi ; ils avaient cette confiance en leur Maître, qu'il pouvait les tirer de ce danger et que sa main puissante les ferait remonter des portes de la mort. Mais leur peu de foi se montre en ce que la crainte de la mort peut ainsi remplir leur coeur d'angoisse pendant que Jésus est avec eux dans la barque. Ils devaient se dire que la tempête ne pouvait faire périr le Sauveur, qui n'était pas un pécheur comme eux.

Lorsque Jésus leur eut reproché leur manque de foi, il parla avec autorité aux vents et à la mer. Comme une mère impose silence à son enfant qui crie, de même le Seigneur fait taire le mugissement du vent par son commandement bref et précis. La création reconnaît la voix de son Maître, et la Parole par laquelle toutes choses ont été faites (Jean I, 3). La tempête cessa, les flots s'apaisèrent et il se fit un grand calme. Mais les gens dirent : Quel est cet homme auquel les vents même et la met obéissent ? On peut penser que les disciples eux-mêmes furent étonnés de cette nouvelle manifestation de la puissance et de la gloire de Jésus et que leur foi en fût fortifiée. C'est par lui qu'ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, soit les trônes ou les dominations, ou, les principautés, ou les puissances ; tout a été créé par lui et pour lui. (Col. I, 16). Le père a mis toutes choses sous ses pieds (Eph. l, 22).

Si nous prenions cette foi au sérieux, comme la tempête des tentations s'apaiserait, et comme les vagues des inquiétudes se calmeraient dans nos coeurs ! Alors nous pourrions répéter avec le Psalmiste : Quoi qu'il en soit, mon âme se repose en Dieu ; ma délivrance vient de lui (Ps. LXII, 1).
Puissions-nous nous confier en Jésus comme un jeune garçon se confiait en son père ! Un vaisseau fut assailli par une violente tempête dans la mer du Nord. Les matelots travaillent avec la plus grande énergie, mais ils ne sont plus maître du navire. Tous sont découragés, craignent pour leur vie et poussent des cris de détresse. Le jeune fils du capitaine est assis sur le pont, joue aussi tranquillement que s'il était à la maison, sur les genoux de sa mère. Lorsqu'on lui demanda s'il n'avait donc pas peur, il répondit : Pourquoi aurais-je peur ? mon père n'est-il pas au gouvernail ?

Heureux celui qui peut témoigner par sa propre expérience que Christ peut tout apaiser : intérieurement, les angoisses du coeur, extérieurement, les tempêtes et les orages ! C'est pourquoi nous ne craindrons point, quand même la terre se bouleverserait et que les montagnes se renverseraient au milieu de la mer. Les ruisseaux du fleuve réjouiront cependant la ville de Dieu, car Dieu est au milieu d'elle, elle ne sera jamais ébranlée (Ps. XLVI, 3. 5. 6). Dès les premiers temps, les chrétiens ont comparé l'Église à la barque voguant sur le lac de Génézareth, car Christ est en elle avec ses disciples. Chrysostôme dit : « Le vaisseau de l'Eglise, muni du gouvernail de la foi, navigue sur la mer de ce monde. Dieu est son pilote, les anges sont les rameurs, tous les saints sont les passagers. Au milieu d'eux s'élève comme un mât, l'arbre de la croix. Les voiles de la foi évangélique sont déployées, et le vent de l'Esprit de Dieu les enfle et pousse le navire au port du Paradis et de l'éternel repos. Et ce repos fera oublier toutes les agitations.



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35. La guérison de deux démoniaques près de Gadara.

(Matth. VIII, 28-34 ; Marc V, 1-20 ; Luc VIII, 26-40.)


 Saint Matthieu parle de deux démoniaques que Jésus guérit dans les environs de Gadara, lorsqu'il eut abordé, après avoir apaisé la tempête. St-Marc et St-Luc n'en mentionnent qu'un seul. C'est que ces deux derniers évangélistes ne racontent la guérison que de celui qui avait porté la parole. Quand il fut arrivé à l'autre bord, deux démoniaques étant sortis des sépulcres, vinrent à lui. Ils étaient si furieux que personne n'osait passer par ce chemin-là (Matth. VIII, 28). Et personne ne pouvait le lier, pas même avec des chaînes, car souvent il avait rompu ses chaînes, et il était poussé dans le désert par le démon (Luc VIII, 27-29). De même que Jésus, au tombeau de Lazare, frémit en lui-même d'émotion et d'indignation à la vue des ravages que le péché et la mort ont faits dans l'homme ; nous aussi nous éprouvons le même sentiment en voyant, par ce récit, le profond abîme dans lequel l'homme, fait à l'image de Dieu, peut tomber lorsqu'il se sépare de Dieu et devient la proie du diable.

Nous voyons dans ce malheureux un singulier mélange de désir d'être délivré et de fureur hautaine. Quand il vit Jésus, il accourut et se prosterna devant lui. Il avait probablement un moment de lucidité, où il avait conscience de son misérable état. Il espère que le Sauveur le secourra ; il veut l'en prier à genoux ; mais au moment où il ouvre la bouche, l'esprit malin a de nouveau pris le dessus, et ne veut pas laisser échapper sa proie. Il lui dit, criant à haute voix : Qu'y a-t-il entre toi et moi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut ? je te conjure, par le nom de Dieu, de ne point me tourmenter.

C'est un tourment pour Satan, lorsque les âmes recherchent un refuge auprès du Sauveur. C'est ce tourment que l'esprit malin pressent, lorsque le Sauveur approche. D'abord il avait éprouvé un certain plaisir dans l'espoir de pouvoir éloigner Jésus. Qu'y a-t-il entre toi et moi ? Mais il ne tarde pas à comprendre qu'il a affaire à un plus fort que lui, et il descend à la prière. Jésus lui demanda : Comment t'appelles-tu ? Et il répondit : Je m'appelle légion, car plusieurs démons étaient entrés en lui (Luc VIII, 30). Quelques-uns ont pensé que le Seigneur adresse la question à l'esprit malin. Ce serait la première fois que le Sauveur questionnerait ainsi le démon ou quelques-uns de ses suppôts. D'ailleurs on ne comprendrait pas cette manière d'agir de Jésus. Il pose ici une question comme il le fait souvent, non pour s'éclairer, mais afin de donner à l'âme ainsi enchaînée, l'occasion de s'exprimer et de séparer ses pensées de l'esprit malin. Mais celui-ci se met en avant et répond avant le possédé. Il n'indique pas réellement un nom. Il parait presque vouloir s'en appliquer un semblable à celui de Dieu, qui s'appelle le Dieu des armées et se prévaloir de cette nombreuse société d'esprits impurs, pour donner plus de poids à sa prière. Et ils le priaient de ne pas leur commander d'aller dans l'abîme. Ils tremblent d'être précipités dans l'abîme de l'enfer, qui leur est réservé après le jugement. La majesté de Jésus les remplit de terreur. Ils savent que l'heure du jugement viendra une fois pour eux, mais ils prient Jésus de ne pas les tourmenter avant le temps (Matth. VIII, 29).

Il semble que le séjour sur la terre de ces esprits tombés ait pour condition une certaine existence corporelle. Dès que Jésus les expulse d'un corps humain, ils lui demandent de leur en assigner un autre pour demeure. Ils choisissent peut-être le corps des pourceaux précisément, à cause de la laideur et de l'impureté de ces animaux. Cette prière des démons de ne pas être privés d'une demeure corporelle, nous rappelle ce voeu de l'apôtre : Nous désirons avec ardeur d'être revêtus de notre demeure céleste, si toutefois nous sommes trouvés vêtus et non pas nus (2 Cor. V, 2, 3). - Et Il le leur promit. Alors les esprits immondes étant sortis, entrèrent dans ces pourceaux, et tout le troupeau se précipita avec impétuosité dans la mer, et ils se noyèrent dans les eaux. Or, il y en avait environ deux mille (Marc V, 13). Il est extrêmement consolant pour nous de voir que sans la permission de Jésus, les démons n'auraient pas même de puissance sur les pourceaux.
Mais qu'il leur ait accordé cette permission, c'est ce que l'incrédulité ne peut pas comprendre, attendri que cet événement aurait occasionné une grande perte aux habitants de Gadara. Un troupeau de deux mille pourceaux ! ce n'est pas une bagatelle. On a même demandé si le Seigneur avait le droit de dépouiller ainsi les Gadaréniens de leur propriété. À l'ouïe d'une pareille question, on serait presque tenté de poser celle-ci : Qu'est-ce que Dieu faisait avant de créer le monde ? et d'y répondre avec Luther : « Il était assis près du ruisseau et cueillait des verges pour châtier ceux qui font de ces questions sur les choses qui ne les regardent pas. »

Quant à la question de savoir si le Seigneur avait le droit de dépouiller ces gens de leurs pourceaux, on peut y répondre en demandant si Dieu a le droit de faire éclater la foudre, ou d'envoyer le phylloxéra, les inondations et les tremblements de terre. Ceux qui font ces questions, oublient qu'ils ont affaire à celui auquel le Père a donné tout pouvoir de juger. Que tous ceux qui entendent ou qui lisent ce récit, reconnaissent la puissance de Satan et des esprits malins, et se gardent bien de penser que les malheureux s'imaginaient seulement être possédés par les démons. Les hommes s'imaginaient !
Mais les pourceaux, étaient-ils aussi poussés par leur imagination à se précipiter dans la mer ?

Enfin les Gadaréniens étaient mis en demeure de choisir entre Jésus, qui délivre de tout péché, de la mort et de la puissance du démon, et leurs pourceaux, que la loi taxait d'animaux impurs et qu'ils élevaient seulement en vue du profit qu'ils en retiraient. Leur trésor, ce sont leurs pourceaux, c'est pourquoi leur coeur se détourne du Seigneur. Ils ont sans doute admiré son action, mais elle leur coûte trop cher. Ils ne pensaient pas à la valeur du salut d'une âme. Ils craignent d'éprouver de nouvelles pertes si le Seigneur demeure plus longtemps dans leur voisinage. C'est pourquoi ils le prièrent de se retirer de leurs quartiers. Ils le prièrent très poliment. Cette politesse est l'indice des épaisses ténèbres qui recouvraient ce peuple. Une haine et une colère déclarées contre Dieu et sa Parole sont loin d'être toujours un mauvais signe. Car plus d'une fois un ennemi est devenu un ami. Mais une froide politesse, en ces matières, laisse à peine quelque espoir de salut. La prière des Gadaréniens semble indiquer que toutes les joies de leurs coeurs sont anéanties avec leurs pourceaux. Cependant le Seigneur n'abandonne pas tout espoir. La reconnaissance de celui qui a été délivré lui inspire le désir de demeurer avec Jésus. Le Seigneur n'accepte, pas son offre, mais il fait de lui un messager de paix auprès de son peuple, afin qu'il annonce les grandes choses que le Seigneur lui a faites.



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36. La guérison du paralytique.

(Matth. IX, 1-8 ; Marc II, 1-12 ; Luc V, 18-26.)


Jésus traverse de nouveau le lac et revient à Capernaüm. Son arrivée est bientôt connue. Aussitôt tant de gens s'assemblèrent que l'espace qui était devant la porte ne pouvait les contenir, et il leur annonçait la Parole de Dieu. Pendant que le Seigneur est occupé, dans cet étroit espace, à enseigner et à guérir les malades, il est tout à coup interrompu. Tous les yeux se dirigent vers la terrasse de la maison. Le toit est percé, et par l'ouverture un lit, sur lequel est couché un paralytique, est descendu avec des cordes et déposé aux pieds de Jésus. Ce sont des hommes charitables et fidèles, qui rendent ce service à un pauvre malade. On peut penser qu'il en fut reconnaissant toute sa vie à ses amis, et qu'eux-mêmes en recueillirent sûrement une bénédiction permanente. Cet exemple nous invite à regarder autour de nous, s'il n'y en a pas quelques-uns qui soient éloignés de Jésus.

Jésus voyant la foi de ces gens-là dit au paralytique : Prends courage, Mon fils, tes péchés te sont pardonnés. Et quelques scribes qui étaient là assis, raisonnaient ainsi en eux-mêmes : Pourquoi cet homme prononce-t-il des blasphèmes ? Qui peut pardonner, les pêchés, sinon Dieu seul ? Le Sauveur reconnaît le péché comme la source et la racine de toutes les maladies. Dans le Paradis, il n'y avait ni malade ni mort, parce qu'il n'y avait point de péché, et au ciel il n'y aura ni douleur ni aucune cause de larmes, parce que rien d'impur ne peut y entrer. Chaque maladie doit nous apparaître comme une conséquence du péché et nous pousser vers le Sauveur. Si nous ne le savons pas encore, il faut que nos maladies nous apprennent à faire du pardon de nos péchés le principal objet de nos recherches. Jésus a dit personnellement et face à face à ce paralytique : « Tes péchés te sont pardonnés. » Ainsi il ne pouvait pas en douter et devait tenir pour absolument certain qu'il avait obtenu la grâce de Dieu dans le pardon de ses péchés. Sommes-nous aussi, assurés de ce pardon ? Chacun de nous peut-il se dire : Mes péchés me sont pardonnés, j'ai obtenu miséricorde ?

Le pardon des péchés ! Aussi longtemps qu'un homme est satisfait de lui-même, il pense que ce pardon est une chose toute naturelle. Beaucoup d'autres points de la doctrine chrétienne lui offrent des difficultés. Par exemple, que Dieu ait créé le monde de rien, que le Sauveur soit à la fois vrai Dieu et vrai homme, que Dieu ait puni l'innocent à la place du coupable, que nous ne puissions subsister devant lui que revêtus d'une justice étrangère, qu'il y ait en Dieu trois personnes et qu'il n'y ait cependant qu'un seul Dieu, ces questions et d'autres semblables nous paraissent insolubles ; elles soulèvent des doutes de toutes parts. Mais quand il s'agit de la grâce et du pardon des péchés, chacun est parfaitement sûr de les obtenir. Dieu est si bon, si indulgent ! Il n'y regarde pas de si près. Mais dès qu'on a reçu des yeux qui voient, que le péché apparaît dans toute son affreuse gravité et qu'il est devenu un fardeau plus lourd qu'on ne peut le porter, alors on est tenté de s'écrier avec Caïn : Mon péché est trop grand pour pouvoir m'être pardonné. Tous les articles de foi se comprennent parfaitement dès qu'on peut se dire : Mes péchés me sont pardonnés. Évidemment notre paralytique avait mené deuil sur ses péchés et désirait ardemment en obtenir le pardon. C'est pourquoi le Seigneur console ce coeur affligé en lui accordant ce pardon avant même de le guérir.

Les pharisiens et les scribes avaient de mauvaises pensées dans leur coeur. Nul ne peut pardonner les péchés que Dieu seul, et quiconque s'arroge cette prérogative divine, se rend coupable de blasphème. Jésus reprend les mauvaises pensées des pharisiens. Ces pensées qu'ils entretenaient dans leur coeur, prouvent que leur inimitié était encore contenue ; mais cette contrainte ne dure pas longtemps. Bientôt le combat éclate publiquement. Les pharisiens avaient en tout cas parfaitement raison de dire que Dieu seul peut pardonner les péchés, et que cette parole : Tes péchés te sont pardonnés, serait un blasphème dans la bouche de Jésus s'il n'était qu'un simple homme, et non celui en qui habite corporellement toute la plénitude de la Divinité. Leur aveuglement consiste précisément en ce qu'ils ne reconnaissent pas en lui la splendeur de la gloire de Dieu et l'image empreinte de sa personne. Pleins de défiance, ils pensaient en eux-mêmes : Tes péchés te sont pardonnés, cela est facile à dire. Mais sont-ils réellement pardonnés ? C'est ce que l'éternité seule sait, et l'éternité est voilée.

Le Seigneur s'adresse alors à eux, et, accompagnant son sérieux reproche d'un amour infini, il leur dit : Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos coeurs ? Ne vaudrait-il pas mieux demander une preuve de ce pardon que de me juger avec cette aigreur ? Car lequel est le plus aisé de dire : Tes péchés te sont pardonnés, ou de dire : lève-toi et marche. Lequel est le plus aisé ? Est-il plus facile de pardonner les péchés que d'en énoncer simplement le pardon ? Telle était aussi la pensée secrète des pharisiens. Mais si l'annonce du pardon impliquait réellement le pardon lui-même ! ? Dans ce cas, celui qui annonce ce pardon, a besoin d'une attestation divine. C'est ce que le Seigneur lui-même avoue. Mais cette attestation suit immédiatement. Or, afin, que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre l'autorité de pardonner les péchés : Lève-toi, dit-il au paralytique, emporte toit lit et t'en va dans ta maison.

Si, outre le paralytique, il y avait encore dans cette foule d'autres coeurs altérés de consolations, avec quelle anxiété ils devaient attendre la confirmation de la parole : Tes péchés te sont pardonnés, par cette autre parole toute puissante : Lève-toi et marche ! Comme fils de l'homme, Jésus a sur la terre l'autorité de pardonner les péchés, car Dieu s'est fait homme, il a réconcilié le monde avec lui-même, et par sa mort, il lui a obtenu une rédemption éternelle (Heb. IX, 12). Sans cette réconciliation, Dieu aurait le droit de punir et de briser le pécheur dans sa colère, mais non de lui pardonner ses péchés. Car le pardon, sans réconciliation préalable, serait une atteinte portée à sa sainteté. Cette autorité infiniment consolante de pardonner les péchés, le Sauveur ne l'a pas emportée sur le trône de sa gloire. Il l'exerce encore continuellement sur la terre, au milieu de son Église. Et quiconque désire obtenir le pardon de ses péchés, ne doit pas regarder aux étoiles, mais recourir à la Parole de Dieu et aux sacrements. C'est là que Dieu a déposé le pardon. Usons donc de ces moyens avec foi, et il nous sera fait selon que nous aurons cru.

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