Amassez-vous
des
trésors dans le ciel car là
où est ton trésor là
aussi sera ton
coeur. Mat
6:20.
|
Personne ne se croit riche tant qu'il n'a pas
tout ce qu'il désire; bien peu sont contents
de ce qu'ils possèdent. Celui qui envie ce
qu'il ne peut obtenir, se croit dans une sorte de
pauvreté ; il est ainsi parfois d'autant
plus pauvre qu'il est plus riche de biens
terrestres. Quelqu'un a dit fort sagement
qu'acquérir des richesses coûte
beaucoup de travail et les garder beaucoup de
soucis. Si l'on en abuse, voici les remords qui
vous saisissent; si on les perd, on les pleure.
C'est donc une erreur très grande de faire
un tel cas des trésors temporels.
Mais nous ne saurions trop
apprécier ceux qui sont impérissables
et réservés dans les cieux pour
les rachetés de Jésus. Quelle
que soit notre fortune ou notre position, il nous
manque toujours quelque chose. L'avantage le plus
grand que le riche ait sur le pauvre et celui dont
il profite le moins, c'est de rendre le pauvre
heureux. Les biens de ce monde ne rendent pas
réellement heureux ; ils prennent souvent
des ailes pour s'envoler. On raconte que Midas
transformait en or tout ce qu'il touchait ; mais ce
roi aux longues oreilles ne s'en trouvait pas mieux
pour cela ! Il y a beaucoup de vrai dans ces
anciennes fables. Ni l'argent, ni le temps ne
devrait être gaspillé ; je plains
celui qui ne sait plus comment employer l'un et
l'autre, tant il en a de reste. On peut dire, en
vérité, que celui qui fait du bien
avec son argent y imprime, pour ainsi dire, l'image
de Dieu comme à une monnaie qui a cours dans
le ciel, bien que tout l'or du monde ne puisse
ouvrir à une seule âme les portes
éternelles. Le salut doit être
reçu comme un don fait à quiconque le
demande ; nul n'est trop pauvre pour devenir un
millionnaire céleste.
L'or est une fausse sauvegarde.
Qu'ils sont nombreux de nos jours les adorateurs
de l'or ! Là où la guerre en tue des
milliers, la soif de l'or en tue des millions. Son
histoire parle d'esclavage et d'oppression, et quel
empire il exerce ! Voyez les mines et les
souffrances de ceux qui les creusent, les
plantations et leurs travailleurs lassés; la
bourse et ses habitués aux traits hagards et
vieillis avant le temps ! ce ne sont là que
des spécimens des plus pauvres de ses
esclaves. L'or a des titres et des honneurs pour
récompenses ; des trônes mêmes
sont à sa disposition. Les rois sont au
nombre de ses conseillers, et des puissants et des
nobles lui sont humblement soumis. Cette soif du
gain. voudrait transformer la terre entière
en or.
On raconte que Tarpéia, fille du
gouverneur de la forteresse du mont Capitolin,
séduite par la vue des bracelets d'or des
soldats sabins, consentit à leurs ouvrir les
portes s'ils lui donnaient ce qu'ils portaient au
bras gauche. Le pacte fut conclu et les Sabins lui
tinrent parole. Tatius, leur chef, lui remit le
premier ses bracelets et son bouclier ; puis chaque
soldat jeta sur la traîtresse sa part des
trésors convoités, jusqu'à ce
qu'elle s'affaissa sous le poids et expira....
Ainsi l'or entraîne les hommes à leur
perte.
Lors du naufrage du vapeur
l'Amérique centrale, des centaines
étaient à bord qui retournaient au
milieu de leurs familles et de leurs amis
après avoir fait fortune dans les mines.
Mais la perspective du désastre ôta
subitement toute valeur à l'or qu'ils
apportaient. Ils jetaient leurs ceintures
précieuses, des sacs de sable d'or
jonchaient le plancher des cabines ; un homme y
laissa même 100 000 dollars en disant qu'il
les donnait à qui voudrait les prendre ;
mais à l'heure suprême du danger, l'or
n'avait plus d'amateurs.... Il peut être bien
utile, mais souvent il est une mauvaise sauvegarde,
car son poids nous entraîne en enfer.
Le révérend John Newton
alla visiter une famille qui venait de perdre toute
sa fortune dans un incendie. Il entra en disant
:
- Madame, je vous
félicite
La dame, qui était pieuse, fut
surprise et prête à
s'offenser.
- Comment, dit-elle, vous me
félicitez de ce que tout ce que je
possédais est brûlé !
- Oh! non , répondit Newton; mais
je vous félicite de ce que vous
possédez d'autres richesses que le feu ne
peut atteindre,
Cette allusion aux trésors
célestes, apaisa le chagrin de la dame et
l'amena à se soumettre plus
complètement à la volonté de
Dieu. «Il y a une grande abondance dans la
maison du juste mais il y a du trouble dans les
profits du méchant. »
(Pr
15:6.) Je n'ai jamais vu mourir
avec regret un chrétien riche des biens
célestes ; je ne l'ai jamais entendu se
plaindre d'en avoir trop.
Un de mes amis se trouvait, il y a
quelques années, sur les bords de la Mersey
à Liverpool au moment où l'on
remorquait un navire dans le port avec de grandes
précautions. Ce navire se tenait à
fleur d'eau et l'on s'étonnait qu'il ne
sombrât pas. Bientôt un autre vaisseau
qui pouvait se passer de remorqueur, remontait
lestement la rivière en cinglant les autres
embarcations. Mon ami apprit que le premier,
chargé de gros bois, avait fait une voie
d'eau et avait sombré en partie ; aussi
entrait-il dans le port à grand'peine. Je
crois que bien des chrétiens de profession,
ou même de réels chrétiens,
sont dans ce cas difficile. Trop alourdis par leurs
trésors terrestres, ils ont besoin des
renforts de l'Eglise toute entière pour ne
pas retourner dans le monde. Si l'Eglise, comme le
disait Wesley, travaillait constamment avec
énergie, quelle puissance elle
déploierait ! comme elle atteindrait vite
les masses Mais elle n'a pas d'action sur le monde
parce qu'elle se conforme au monde ; il ne faut
donc pas s'étonner qu'un si grand nombre de
chrétiens ne croissent pas dans la
grâce puisque les choses de la terre ont tant
de prise sur leurs coeurs.
Si leurs trésors étaient
dans le ciel, les ministres de l'Evangile
n'auraient pas besoin de les presser de vivre pour
le ciel ; ces chrétiens ne pourraient faire
autrement. Si leurs coeurs vivaient au ciel, leurs
esprits y seraient aussi et leurs vies tendraient
en haut.
Une petite fille disait un jour à
sa mère :
- Ma monitrice nous a dit que Dieu ne
nous plaçait sur la terre que pour peu de
temps et afin que nous puissions nous
préparer pour un monde meilleur. Pourtant,
je ne vois personne qui se prépare ! Je vois
que tu te prépares, maman, pour aller
à la campagne, que tante Elisa se
prépare à venir ici ; mais personne
ne se prépare pour aller au ciel. Pourquoi
ne cherche-t-on pas à être prêt
?
Un propriétaire du Sud avait un
de ses esclaves qui était pieux.
Après la mort du maître, chacun disait
qu'il était allé au ciel. Le vieil
esclave secoua la tête :
- Moi craindre Massa pas allé
là-haut! dit-il.
- Mais pourquoi. Ben ? lui
demanda-t-on.
- Parce que quand Massa devait aller en
voyage, lui parlait longtemps et se
préparait. Moi jamais entendre lui parler
d'aller au ciel ; jamais voir lui se
préparer pour cela.
Un grand nombre ne se préparent
pas. Jésus nous enseigne à ne pas
nous amasser des trésors sur la terre
où la teigne et la rouille détruisent
et où les voleurs dérobent et
à nous amasser des trésors dans les
cieux, où la teigne et la rouille ne
gâtent rien et où les voleurs ne
percent ni ne dérobent; « car,
ajoute-t-il, là où est votre
trésor, là aussi sera votre coeur.
»
Les trésors de nos coeurs.
On connaît bientôt quel est le
trésor d'un homme. Au bout d'un quart
d'heure d'entretien avec lui, vous pourrez
comprendre si ses affections sont en bas ou en
haut. Parlez à un patriote de son pays, vous
verrez son regard s'enflammer parce que ce sujet
l'intéresse vivement. Si vous causez avec un
homme qui est dans les affaires, dites-lui
où il pourra gagner une forte somme, et vous
apercevrez que c'est là ce qui lui tient le
plus à coeur ; c'est leur coeur qui vous
écoutera avec attention. A des gens qui
vivent dans le monde de la mode, parlez des modes
du jour ; verrez aussitôt leurs yeux briller,
leur intérêt captivé, leur
coeur saisi. Abordez la politique un
diplomate, le voilà tout à son
affaire. quand vous parlerez de la patrie
céleste à un enfant de Dieu qui a
placé ses trésors dans le ciel, alors
son enthousiasme s'allumera, car son trésor
et son coeur sont en haut.
Souvenons-nous que c'est un commandement
qui nous est donné d'amasser des
trésors dans le ciel, un ordre tout aussi
positif que de ne pas dérober. Quelques-uns
se figurent que tous les commandements sont sur les
tables de pierre écrites sur le Sinaï.
Mais Jésus-Christ nous en a donné
bien d'autres quand il était sur la terre
:
« Cherchez premièrement,
a-t-il dit, le royaume de Dieu et sa justice et
toutes les autres choses vous seront données
par-dessus. » - « Amassez-vous des
trésors dans le ciel. » Si l'on
rencontre tant de meurs brisés, tant de gens
désappointés, c'est qu'ils ont
amassé des trésors pour la
terre.
Le docteur Arnot supposait ce qui suit
pour montrer la vanité des richesses
d'ici-bas. « Un navire chargé d'une
colonie d'émigrants et entraîné
à la dérive, a fait naufrage. Tous
les passagers ont atteint une île
déserte, éloignée de tout
secours humain. L'océan les entoure, mais
ils ont des provisions de vivres, une abondance de
semences, un terrain fertile et un soleil vivifiant
; ils ne sont point en danger de mourir de faim.
Mais voici qu'une bande d'explorateurs
découvre une mine d'or ; toute la colonie
s'y porte. Jour après jour ils fouillent
péniblement et recueillent des monceaux du
précieux minerai. Cependant le printemps est
passé, pas un champ n'a été
défriché, pas un grain de semence
jeté en terre. L'été arrive ;
leurs trésors augmentent et leurs provisions
diminuent. En automne, ils reconnaissent
l'inutilité de leur or, car la famine les
regarde en face. Ils se hâtent d'abattre et
de déraciner les arbres des bois, de
labourer et de semer. Mais il est trop tard !
L'hiver est venu, le grain pourrit dans le sol et
ils finissent par périr tous au sein de
leurs amas d'or.... »
Notre terre est cette petite île
et l'océan qui l'entoure c'est
l'éternité ; nous avons
été jetés sur cette plage.
Nous pouvons obtenir une semence de vie, mais ce
sont les mines d'or qui nous attirent. Nous y
passons le printemps et l'été de
notre courte existence ; l'hiver nous surprend au
milieu de nos agitations et, comme nous ne
possédons pas le vrai pain vivifiant, nous
sommes perdus sans retour.... Nous,
chrétiens, apprécions par-dessus tout
la patrie où sont nos impérissables
trésors.
Une leçon au tableau noir.
Il y a quelques années que me trouvant
à San Francisco, je me rendis à une
école du dimanche. Il pleuvait et il vint si
peu d'enfants que le directeur pensait à les
renvoyer. Il m'invita pourtant à parler
à tous les élèves
réunis. La leçon du jour était
sur ce texte du sermon sur la montagne : « Ne
vous amassez pas des trésors sur la terre
où la teigne et la rouille détruisent
et où les voleurs percent et
dérobent. »
J'invitai un moniteur à venir au
tableau noir pour étudier avec moi quelles
sont les choses qu'on peut posséder sur la
terre, en les comparant à celles du
ciel.
- Nommez quelque trésor
terrestre, dis-je aux enfants.
- L'or, répondirent toutes les
voix.
- C'est cela! Je suppose que l'or soit
votre plus grand bien ici en Californie. Citez-m'en
un autre.
- Des terres.
- Ecrivons :
des terres. Que
recherche-t-on encore de tout son coeur en ce pays
?
Des maisons, les plaisirs, l'honneur, la
renommée.
- Ecrivez.
- Les affaires.
- Oui. Beaucoup de gens ne vivent que
pour leurs affaires.
- La toilette, dit un autre d'un ton un
peu effrayé. Toute l'école se mit
à rire.
- Ecrivez encore, car je suis
persuadé que bien des personnes dans le
monde pensent plus à leur toilette
qu'à quoi que ce soit. Elles ne vivent que
pour cela. On me racontait l'histoire d'une jeune
fille qui se mourait de consomption. Elle n'avait
vécu que pour le monde et l'amour du monde
avait pris entièrement possession de son
coeur. Un jour qu'elle croyait de mourir, elle se
fit friser les cheveux pour paraître plus
belle dans son cercueil. Elle ne mourut pas, mais
languit encore quelques jours désirant
garder toujours ses cheveux frisés
jusqu'à son dernier soupir. Ses amis
trouvèrent qu'elle était fort belle
dans son cercueil ! Oh ! que penser de ceux qui
s'attachent à de pareilles choses? Citez
encore.
- Le rhum, dit une voix toute honteuse
d'articuler un pareil mot.
- Oui, écrivez ! plus d'un homme
pense avec plus de plaisir au carafon de rhum qu'au
royaume de Dieu ; pour lui, il sacrifiera sa femme,
le bonheur de son foyer, sa mère même,
sa probité, sa réputation. Il semble
dire par sa conduite : Donnez-moi du rhum et je
vous abandonne le ciel et ses gloires ; je vous
vendrai, pour en avoir, ma femme et mes enfants ;
j'en ferai des mendiants, je les dégraderai,
les déshonorerai pour une bouteille de rhum.
C'est lui qui est mon trésor. Je l'adore ! -
Et il tourne le dos au ciel et à toutes ses
gloires.
Quand le petit garçon avait
prononcé le mot rhum, plusieurs des enfants
avaient cru qu'il s'était trompé et
que ce n'était point là un
trésor. Mais c'est un trésor pour des
milliers.
Un autre dit :
- De beaux chevaux.
- Ecrivez ! car bien des gens font grand
cas de leurs beaux chevaux ; ils s'en servent pour
aller se promener le dimanche et profanent ainsi le
jour du repos. Mes enfants, notons maintenant
quelques-uns des biens célestes. Sur quoi la
Parole nous dit-elle de placer nos affections
?
- Sur Jésus.
- C'est bien ! mettons ce nom en
tête de là liste. Citez
encore.
- Les anges.
- Nous vivrons dans leur
société lorsque nous serons au ciel ;
c'est bien réellement un trésor que
nous avons là-haut. Quoi de plus ?
- Nos amis qui sont morts dans la
foi.
- Notez ! La mort nous les a
enlevés, mais bientôt nous serons
auprès d'eux.
- Des couronnes.
- Oui, une de gloire, une de justice,
des couronnes inflétrissables. Quoi encore
?
- L'arbre de vie.
- Nous y aurons droit ; nous cueillerons
de son fruit pour vivre à jamais.
- Le fleuve de vie.
- Notez! C'est sur les bords de ce
fleuve d'eau pure que nous marcherons.
- Des harpes, des palmes.
- Très bien ! Nous aurons
là-haut tous ces
trésors-là.
- La sainteté.
- Oui. Rien de souillé n'entre au
ciel. Nos robes blanches n'auront ni taches ni faux
pli. On peut trouver bien des taches dans notre
conduite ; mais bientôt Jésus nous
présentera à son Père, sans
tache ni ride ; nous serons parfaits en lui. Et
encore?
- Nous chanterons un cantique
nouveau.
- C'est le cantique de Moïse et de
l'Agneau. Je ne sais qui l'a composé, mais
ce sera là un beau cantique. Nos chants
d'ici-bas sont bien inférieurs à ceux
de là-haut. Savez-vous quelle est la
principale chose qui nous occupera dans le ciel? Ce
sera de chanter. Il faut donc chanter sur la terre,
commencer maintenant afin que nous sachions le
faire dans le ciel. J'ai compassion du
chrétien dont le coeur ne chante pas ; il me
semble qu'il devrait se réjouir. En arrivant
dans le paradis, nous ne pourrons retenir nos voix
de pousser les acclamations retentissantes qu'on
entend dans les régions glorieuses.
Nous remplîmes deux colonnes de
tout ce qu'il fallut écrire sur le tableau
noir pour établir le contraste entre les
trésors terrestres et les célestes ;
à côté des biens que Christ
nous a acquis, les terrestres nous parurent bien
peu de chose. Que serait pour nous un monde rempli
d'or en comparaison de Christ ! Vous qui aimez
Christ, consentiriez-vous à vous en
séparer pour de l'argent ? le renieriez-vous
pour avoir les honneurs de la terre qui durent
quelques années? Pensez à
Jésus ! pensez aux trésors du ciel !
et mettez les dans la balance à
côté des biens d'ici-bas auxquels nos
coeurs s'attachent si aisément et pour
lesquels un si grand nombre vivent.
Dieu bénit étonnamment
cette leçon, car le moniteur qui
écrivait sur le tableau n'était pas
converti ; l'argent était son idole, le dieu
pour lequel il vivait. Il fut convaincu de
péché à cette heure même
; ce fut la première âme que le
Seigneur me donna sur cette côte de
l'Océan pacifique, et cet homme fut le
dernier qui me serra la main lorsque je quittai San
Francisco. Il avait compris le vide des choses
humaines et le prix des richesses glorieuses des
cieux. Oh ! si Dieu voulait ouvrir vos yeux! je
suis sûr qu'il le fera si vous le lui
demandez sincèrement, - il vous montrerait
combien ce monde est vain en comparaison dés
trésors célestes
réservés pour vous.
Bien des chrétiens se demandent
pourquoi ils ne progressent pas davantage dans la
vie spirituelle, pourquoi ils ne
s'élèvent pas plus haut?
Peut-être qu'ils ont trop de biens
terrestres, quoiqu'il ne soit pas du tout
nécessaire d'être riche pour y
attacher son coeur. Notre coeur peut demeurer
affectionné au monde sans que nous vivions
comme tant d'autres dans le monde. Les inclinations
de l'enfant prodigue avaient devancé ses pas
dans le pays éloigné ; son coeur y
était déjà avant son
départ de la maison paternelle. Plusieurs
qui ne participent pas aux choses du monde, le
feraient s'ils en avaient l'occasion, car ils les
aiment : Or Dieu regarde au coeur.
Nous devons obéir à la
voix du Maître et nous amasser des
trésors dans le ciel. Nous ne serons alors
jamais désappointés.
Il est évident que les
idolâtres n'entreront pas dans le royaume de
Dieu. Je puis faire une idole de mon commerce , de
la femme que Dieu m'a donnée, de mes
enfants. Pour trouver ce péché
là il n'est pas nécessaire d'aller
chez les païens ; regardez autour de vous.
Tout ce qui vient se placer entre Dieu et moi est
une idole, oui, tout, et n'importe quoi ! Je fais
bien de m'occuper de mes affaires et ne crains pas
d'aimer trop ma famille si j'aime encore plus mon
Sauveur; mais le Sauveur doit avoir la
première place dans mon coeur ; s'il ne l'a
pas , c'est que j'ai une idole. Demandons que
l'Esprit de Dieu les bannisse toutes de nos coeurs
afin que nous ne soyons plus coupables
d'idolâtrie.
Toute l'éternité pour nous reposer.
Nous avons des besoins profonds qui ne sont
jamais entièrement satisfaits ici-bas ; nous
aspirons après une connaissance sans limite,
une paix complète, un amour infini. C'est
là-haut que tous ces besoins recevront leur
pleine satisfaction , et ce ne sera pas là
une des moindres bénédictions
célestes. Semblable à un beau
portrait qui aurait été
gâté, sali, puis restauré
jusqu'à recouvrer sa première
beauté, notre âme, lavée dans
le sang de Jésus, retrouve sa primitive
excellence. L'image insensible peinte sur une toile
ne peut cependant guère se comparer à
une âme vivante et intelligente.
Si maintenant nous pouvions voir ceux
qui nous ont devancés dans les cieux tels
qu'ils sont, nous serions peut-être
tentés de nous jeter à leurs pieds.
L'apôtre Jean avait déjà vu
bien des choses merveilleuses et, cependant,
lorsqu'un ange resplendissant de gloire se tint
devant lui pour lui révéler de grands
mystères, il se prosterna pour l'adorer;
mais l'ange lui dit aussitôt : « Garde
toi de le faire! Je suis ton compagnon de service
et celui de tes frères les prophètes
et de ceux qui gardent les paroles de ce Livre.
Adore Dieu ! »
La soif de connaître est l'un des
grands besoins qu'éprouve notre âme.
Le péché, qui a affaibli nos
facultés, n'a pu nous ôter ce
désir-là. Mais l'homme, malgré
tout ce qu'il croit savoir en fait d'astronomie, de
chimie, de géologie et des autres sciences,
n'a pu pénétrer encore tous les
secrets de la nature. Il ignore tant de choses !
Des milliers d'astronomes ont vécu et sont
morts, les siècles ont passé comme un
fleuve , et ce n'est pourtant que depuis peu qu'on
a découvert les deux satellites de la
planète Mars. Peut-être un jour
comprendra-t-on que ce ne sont pas des satellites
du tout. Voilà où en sont la plupart
des connaissances humaines.
Nos savants, dont plusieurs ont
fouillé tous les domaines, désirent
apprendre davantage et faire de nouvelles
découvertes ; nous connaîtrions les
étoiles du firmament aussi bien que notre
terre, que nous ne serions pas encore
satisfaits.
Tant que nous ne sommes pas devenus
semblables à Dieu, il nous est impossible
d'embrasser l'infini. La manière imparfaite
dont notre foi nous révèle Dieu, ne
fait que stimuler notre désir d'en savoir
davantage : « Aujourd'hui nous voyons au moyen
d'un miroir, dit Paul (1Co 13:12), et d'une
manière obscure, mais alors nous verrons
face à face. Aujourd'hui je connais en
partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai
été connu. »
Supposez que nous ne connaissions du
soleil que la lumière
réfléchie par la lune, de quel
étonnement nous serions frappés en
apprenant à quelle immense distance il est
de nous, quelle est sa splendeur et son pouvoir
vivifiant! Or tout ce que nous voyons, le soleil,
la lune, les étoiles, l'océan, la
terre et surtout l'homme, n'est qu'un grand miroir
où se réfléchissent
imparfaitement les perfections de Dieu.
Nous avons aussi besoin de repos. Nous
nous lassons d'un travail incessant, mais nous ne
trouvons jamais sur la terre de vrai repos. Dans
Hébreux (Heb 4: 9-12 ) , nous lisons :
« Il y a donc un repos de sabbat
réservé au peuple de Dieu. Car celui
qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses
oeuvres comme Dieu s'est reposé des siennes.
Efforçons-nous donc d'entrer dans ce repos ,
afin que personne ne tombe en donnant le même
exemple de désobéissance.
»
Plusieurs personnes se trompent en se
figurant que l'Eglise d'ici-bas est un lieu de
repos. Quand elles deviennent membres de l'une
d'elles , c'est avec de fausses idées de
leur nouvelle position puisqu'elles croient s'y
reposer. Un repos est réservé pour le
peuple de Dieu, mais il n'est pas dit que ce soit
dans une Eglise. Sur la terre il nous faut
travailler, puis nous aurons toute
l'éternité pour nous reposer. Quand
notre oeuvre sera terminée, le Seigneur nous
rappellera dans la maison paternelle pour jouir de
ce repos. Pourquoi parler de repos dans le pays de
l'ennemi, dans un monde où le fils de Dieu
fut crucifié et rejeté. Bien des
chrétiens, je le crains, perdront leur
récompense parce qu'ils se sont joints
à une Eglise pour s'y reposer, au lieu
d'employer toutes leurs énergies à
édifier le royaume de Christ. Il est dit
dans Apo 14:13 : « J'entendis une voix du ciel
qui disait : Ecris : Heureux dès à
présent les morts qui meurent dans le
Seigneur! Oui, dit l'Esprit, afin qu'ils se
reposent de leurs travaux, car leurs oeuvres les
suivent.
La mort peut nous priver de notre
fortune, de notre position, de nos amis, mais elle
ne peut nous enlever le travail que nous faisons
pour Dieu et qui doit subsister à toujours.
Il est écrit :
« Leurs oeuvres les suivent? »
Oui, tout ce que nous accomplissons pour le
Seigneur et pour nos semblables par de nobles
motifs tout à fait
désintéressés, demeurera;
c'est ainsi que notre privilège est de faire
des oeuvres qui continueront à vivre
après que nous serons morts et
oubliés des hommes. Nous pouvons, de cette
manière, vivre encore plus dans l'avenir que
dans le présent, et notre vie pourra avoir
plus de valeur dans cinquante ou cent ans quelle
n'en a aujourd'hui. L'influence de Wesley se fait
sentir maintenant mieux que de son vivant. Il vit
réellement encore dans ses enfants
spirituels qu'on peut compter par milliers et par
centaines de milliers. Martin Luther, après
trois siècles, a plus d'action de nos jours
que lorsqu'il réveilla l'Allemagne. Il ne
vécut qu'un temps comparativement
très court, mais il revit dans des milliers
et des millions de gens ; aux yeux du monde il est
mort, mais « ses oeuvres le suivent. »
Les enseignements de Jean-Baptiste retentissent
aujourd'hui dans le monde entier après
dix-neuf cents ans. Hérode croyait
étouffer sa voix en le décapitant,
mais cette voix s'élève encore; le
prophète vit toujours parce qu'il
vécut pour Dieu; il est entré dans
son repos, mais ses oeuvres le suivent.
Et si les bienheureux peuvent contempler
d'en haut ce qui se passe sur la terre , quelle
joie doit être la leur en voyant que des
fleuves d'eau vive ont pris leur source par le
moyen de leur vie et que leur oeuvre continue
après eux.
Un homme égoïste, qui vit
terre à terre , descend-il dans la tombe ,
son nom et tout ce qui le concerne y descend
après lui. Si, par ambition, il cherche
à perpétuer sa mémoire, elle
pourrit avec lui dans le sépulcre. Mais
qu'un homme cesse de vivre pour lui-même et
se mette à travailler pour Dieu, son nom
vivra éternellement. En Ecosse et dans tous
les coins du monde, vous retrouverez l'influence de
Jean Knox ; il semble même que le souffle de
ses prières traverse encore son pays, tant
sa mémoire y est vivante. « Heureux les
morts qui meurent dans le Seigneur! Ils se reposent
de leurs travaux et leurs oeuvres les suivent !
» Bienheureux repos ! nous l'aurons
bientôt! mais il ne faut pas le chercher
ici-bas.
L'Ecriture ne nous dit pas qu'au
delà de la tombe nous pourrons essuyer les
larmes des orphelins. C'est sur cette terre que je
puis relever un homme tombé ; dans le monde
à venir nous n'aurons pas le glorieux
privilège de travailler pour notre
Maître ; nous ignorons si nous aurons alors
celui d'être ouvriers avec lui, tandis
qu'ici-bas nous avons ce privilège. Il peut
nous être ôté demain ; mais
aujourd'hui, avant le coucher du soleil, avant
d'entrer dans la gloire, nous pouvons aller et
travailler dans la vigne du Seigneur.
Ici-bas nous avons besoin d'amour, mais
au ciel seulement l'amour parfait sera possible; il
sera nécessairement réciproque.
Chacun aimera tous ses frères ; tandis que
dans ce monde de péché, il est
impossible que nous vivions tous ensemble sur un
pied de complète égalité. Nous
n'avons pas grand'peine à aimer les
personnes agréables et bonnes ; dans le ciel
elles seront toutes ainsi. Nous ne craindrons pas
de mal placer notre confiance et nous ne serons
jamais déçus : dès que le
doute ou le soupçon s'empare d'un coeur qui
aime , son bonheur disparaît sur-le-champ ;
mais là-haut le soupçon n'existera
plus....
Ce qu'il te donne.
- Sais-tu que ton Sauveur te donne
- Plus qu'en Eden tu ne perdis.
- Toute sa gloire sa couronne.
- Son sang, son coeur, son paradis?
- Pour te monter jusqu'au ciel même
- Il descendit dans les enfers,
- Pour t'élever au rang suprême
- Il ébranla tout l'univers.
- Pour te ravir aux dents cruelles.
- Son coeur s'ouvrit pour te cacher;
- Il prit tes douleurs éternelles,
- A la mort il vint t'arracher...
- Accepte et sa croix et sa gloire!
- Un jour tu pourras voir Jésus.
- Et triompher de sa victoire
- Au ciel où l'on ne pleure plus...
- Au ciel, plus de nuit, de détresse.
- Au ciel, plus de mort, de douleurs !
- Saints concerts et chants d'allégresse
- Sortent brûlants de tous les coeurs.
- Les anges voilés de leurs ailes,
- Aux pieds du Sauveur prosternés,
- Les élus, phalanges fidèles,
- Autour du trône couronnés ,
- Tous sont heureux! et ceux que j'aime,
- A l'Agneau qui s'est immolé
- Offrent aussi leur diadème.
- D'un coeur pour jamais consolé !
- Mais au milieu d'eux tous, plus beau que le ciel même,
- Se tient mon Rédempteur;
- Près de lui le repos, la paix, l'amour suprême.
- Et le parfait bonheur...
Chapitre précédent | Table des matières | Chapitre suivant |