Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LES BREBIS DU BON BERGER

L'ÉCOUTENT, L'AIMENT ET LE SUIVENT.

suite

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SUIVEZ-VOUS LE BON BERGER ?

III. Ici, Chrétiens, la religion céleste prend toujours plus le glorieux caractère qui lui convient et qui la pare éternellement.

Dieu est saint : la famille de Dieu est donc sainte aussi. Le Bon Berger est lumière : c'est donc un troupeau de lumière qu'il paît et mène après lui. L'Esprit éternel est le Saint-Esprit : impossible donc que les âmes qu'il a scellées demeurent dans la souillure et qu'elles s'y plaisent.

Ici, donc, nul doute, nulle incertitude, nulle équivoque. Qui dit religion du ciel, dit lumière du ciel, sainteté du ciel, vie pure et glorieuse du ciel. Qui se réclame du Seigneur et qui se dit connu de lui, déclare un apôtre, se retire aussi vers le Seigneur, et loin de toute iniquité. Donc, mes Frères, à cette question qu'une conscience émue fait entendre - Suis-je vraiment au chemin du ciel ; au sentier du salut ? le Bon Berger répond aussitôt : Est-ce mon chemin que tu tiens ? Est-ce sur mon sentier que tu t'avances ? Sont-ce mes pas que tu suis et mes traces que tu recherches ?
« Cette parole est dure ! s'écrient les chrétiens du monde, dont l'affection de la chair est encore l'idole. Cette religion est exagérée, outrée, gênante, et nous la laisserons à ces piétistes, à ces méthodistes, qui s'imaginent que pour servir Dieu, il faut se martyriser et en quelque sorte s'enterrer tout vifs.
Non, Dieu ne demande pas cela de nous. Il est trop bon pour exiger de l'homme ce qu'un ange seul pourrait faire : pour nous imposer des renoncements et des privations impossibles, ou bien des prières et des lectures sans fin.
Soyons donc chrétiens, ajoutent ces hommes-là ; mais soyons-le, sans rien exagérer, et tout en jouissant de ce monde, pendant que nous y sommes. Chacun sert Dieu pour soi-même, et chacun aussi répondra pour soi ! »

Oui, Mondains ! (si du moins il en est ici qui parlent de la sorte : ce que j'ignore entièrement ;) oui, Chrétiens adultères ! comme vous nomme St-Jacques, chacun répondra pour soi à ce Bon Berger, qui dit de ses brebis qu'elles le suivent.

Chacun, finalement, et le moqueur ou le bon-vivant, tout aussi bien que tout autre pécheur, rendra compte de sa religion à Celui qui nous apporta du ciel celle de Dieu, et qui a dit au monde entier : C'est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie. (Jean XIV, 6.)
Il n'y a point maintenant, et il n'y aura certainement point au Dernier Jour, d'exagération ni de méthodisme outré dans ce Témoin fidèle et véritable. (Apoc. I, 5.) Ce qu'il a dit, il l'accomplira ; et, ce qu'il a promis, il le, tiendra sûrement.

Reposez-vous-y, Chrétiens du monde ! et soyez sûrs qu'en ce Jour-là, le grand Dieu, le juste Dieu, que vous avez nommé, ne produira pas une autre Loi que celle qu'il vous a fait entendre, ni un autre Évangile que celui qui parvient jusqu'à vous.

Si donc cette Loi vous est tellement connue, et en même temps tellement chère, qu'en toute sincérité de coeur vous la gardiez dans la religion que vous avez ; et si cet Évangile vous est aussi tellement révélé et en même temps tellement précieux, que ce soit lui qui vous gouverne dans la certaine religion que vous professez ;....s'il en est ainsi, allez et continuez votre route vers la mort et vers le jugement qui la suivra.

Non, vous n'avez rien à craindre de Dieu, rien à craindre du Fils de l'homme, puisque, dites-vous, sa Loi et son Évangile vous enseignent et vous dirigent ; puisque votre religion, répétez-vous, sans exagération ni méthodisme, accomplit sur la terre tout ce que l'Éternel et sa bonté demandent de vous.

Mais...., si vous n'êtes pas sûrs qu'il en soit ainsi ; mais s'il n'en doit pas être ainsi, en effet ; mais si cette Loi de Dieu, si cet Évangile du Sauveur, ne vous sont que peu connus, et que, de fait, les mettant à l'écart, vous refusiez de savoir ce qu'ils commandent et ce qu'ils exigent ; s'il se trouve donc, dès à présent, que votre ignorance volontaire, votre incrédulité, votre endurcissement, vous détournent et de la voix, et de l'Esprit, et des traces du Fils de Dieu ; s'il se trouve, ensuite, à votre lit de mort, que vous ayez vécu dans une religion charnelle, hautaine, mensongère, impure ; et s'il se trouve, enfin, devant le tribunal de Christ, que ce que vous appelez maintenant exagération, n'ait été que de l'obéissance, et que ce que vous condamnez comme méthodisme, n'ait été que de la sainteté ;... s'il en est ainsi, s'il en doit être ainsi, ah !

Mondains ! Mondains ! ne faites pas un pas, un seul pas, de plus. Arrêtez-vous. Reprenez la Bible. Lisez, lisez mieux, et pensant au jour auquel le moqueur, le railleur, le bon-vivant, l'incrédule, et avec eux tout chrétien mort et toute morte religion, seront confus et maudits de Dieu, voyez, tandis qu'il en est temps, si ce n'est pas la sainteté qui caractérise les brebis du Bon Berger et si, quand Jésus déclare qu'elles le suivent, il ne veut pas dire, aussi clairement que possible, que quiconque fait le péché et s'adonne à l'iniquité, et qui tout en vivant ainsi se dit chrétien et se donne pour disciple du fils de Dieu, n'est autre chose qu'un hypocrite ou qu'un menteur.

Celui qui dit qu'il demeure en lui, a déclaré St-Jean, doit marcher aussi comme il a marché lui-même. Si quelqu'un dit : Je l'ai connu, ajoute-t-il, et qu'il ne garde point ses commandements, il est menteur, et il n'y a point en lui de vérité. (1 Jean II, 4, 6.)

Elle est donc jugée la cause de ce que certains chrétiens nomment leur liberté, et qu'ils opposent, si hautainement, à ce qu'ils appellent, en se moquant, la servitude ou l'exagération d'autres disciples.

Elles sont jugées, faux Chrétiens ! vos licences, vos dissipations, vos souillures. Le Seigneur parle, dans sa Loi de l'oubli de sa Loi, de la violation de sa Loi, du mépris de sa Loi ; et dans son Évangile, il fait mention de l'amour de Jésus, de la soumission à Jésus, de l'imitation de Jésus. Le Seigneur vous dit donc que le profane qui se rit du Sabbat de l'Éternel, en faisant du Jour du Seigneur un jour de marché, de fêtes, de danses et de plaisir ; que l'intempérant qui fait de son ventre son dieu, par l'abus des viandes, par l'excès du vin ou par la gourmandise ; que l'impur, jeune ou vieux, qui souille son corps par la paillardise, ou qui déshonore le mariage soit avant de le contracter publiquement, soit après l'avoir déclaré ; que l'homme avide ou avare qui sert Mammon en idolâtrant ses biens, ou en faisant quelque tort secret à autrui ; que l'esprit méchant, que la langue médisante, que les mains injustes et les yeux hautains, qui froissent ou blessent la charité, la miséricorde ou l'équité ; oui, Chrétiens du monde ! le Seigneur vous dit que tous ces hommes-là, que tous ces péchés-là, lui sont en abomination... (En abomination ! ... L'entendez-vous, et le croirez-vous enfin ?) ... et que ceux qui les commettent, ou qui les favorisent, loin d'être les brebis du Bon Berger, ne sont que des ennemis de Jésus, soit ouvertement, soit en secret, et qu'en définitive ils n'auront aucune part avec lui ; non, qu'ils n'entreront point dans son éternité : qu'ils seront exclus de son Royaume.
Détournez-vous donc de plus en plus de ce train, ô vous que le Bon Berger appelle ses brebis, et qui vous plaisez à marcher sur ses traces !

Oui, mes Frères bien-aimés dans le Seigneur, c'est loin, c'est le plus loin possible du monde et des moeurs des chrétiens charnels, que paît et s'avance le troupeau de Jésus. Soyez les imitateurs de Dieu, comme étant ses chers enfants, leur dit le Consolateur ; (Ephes. V, 1 ;) et cette exhortation retentit. jusque dans le fond de leurs coeurs, et c'est un désir ardent et soutenu d'y répondre, qui s'y manifeste aussitôt.

Imitateurs de Dieu !... Ah ! Chrétiens spirituels ! n'est-ce pas cela même qui fait la gloire et la félicité des anges élus, s'il leur est donné de voir en eux quelque chose qui se rapporte à Dieu, qui ressemble à Dieu ?

Imitateurs de Dieu !... Ah ! n'est-ce pas le ravissement, la béatitude et l'ineffable existence des âmes sauvées, qui, dans le ciel, contemplent Celui qui est sur le trône et l'Agneau.
Et sur la terre, être imitateur de Dieu, n'est-ce donc pas, pour une créature morale, la plus haute dignité, le bonheur le plus pur, le repos le plus délicieux, la perfection la plus absolue ?
Réunissez tout ce que ce monde peut donner de grandeur, d'élévation, de biens, de paix ou de jouissance, et voyez ce que tout cela signifie au prix d'une seule action, d'un seul sentiment, d'une seule pensée, où Dieu est connu, contemplé, imité ; où Jésus est reproduit ; où l'Esprit saint est glorifié ; où la brebis du Bon Berger connaît par elle-même, et montre aux autres hommes qu'elle suit les pas de son Sauveur, et qu'en les suivant, c'est du ciel, c'est de la vue même de son Dieu qu'elle s'approche en le bénissant !
Telle est doute votre portion, Chrétiens sincères !

C'est à cela surtout que vous reconnaissez que vous êtes à Jésus. Vous le suivez, vous désirez le suivre ; et le suivre, en effet, avec soin, avec persévérance, est pour votre âme lé seul et solide bonheur.

Cette marque, mes Frères, c'est le Saint-Esprit qui la mit sur l'Eglise, et le monde ne la contrefera jamais. Si le faux disciple, si le chrétien charnel, peut encore simuler la foi ; s'il veut retenir et répéter les mots et les phrases de la vérité, et s'il peut aussi se soumettre à des privations et même à des réformes difficiles ; quoique l'esprit du siècle, et non pas l'Esprit de Dieu, en soit le principe ; ah ! ce faux disciple ne peut ni aimer Jésus, ni préférer Jésus, ni suivre Jésus, tout en aimant, tout en suivant Satan. S'il aime Christ, il est de Christ. Il n'est donc plus du monde. Mais s'il est du monde, il n'aime pas Christ. Il n'est donc pas à lui.
Mais ici, bien-aimés, il faut que les consolations du Saint-Esprit se fassent entendre, et qu'elles s'approchent des coeurs que ces derniers mots pourraient troubler.

« Il n'est pas à lui ! reprennent sûrement plusieurs d'entre vous... Et nous donc, qui aimons encore si peu le Seigneur, qui pensons encore à lui si rarement, qui nous occupons encore si peu, si faiblement, de limiter, de le suivre ; hélas ! qui pour lui faisons encore si peu de chose.... nous, qui nous traînons, plutôt que nous ne marchons, en le suivant, et même en le suivant de si loin.... ah ! sommes-nous donc en effet de ses brebis ? »
Bienheureux, vous répondrai-je comme ministre de la grâce immuable de Dieu, oui, bienheureux est celui qui s'afflige de sa dureté et qui pleure sur son peu d'amour pour Jésus ! Bienheureuse est l'âme qui s'attriste de sa légèreté, de son ingratitude envers son Sauveur, et qui s'humilie devant lui dans cette pieuse douleur ! - Il chérit sa mère, l'enfant qui pleure de ne l'aimer pas assez. Heureux les parents qu'une telle famille entoure ! Heureux êtes-vous donc, je vous le dis de nouveau, vous qui gémissez en effet d'aimer encore si peu, de si mal servir, de glorifier si lâchement votre Seigneur !

Ah ! vous l'aimez donc, puisque votre douleur, c'est de l'aimer trop peu ! Ah ! vous le chérissez donc, ce Bon Berger, dans votre homme intérieur, dans votre coeur renouvelé, puisque vous pleurez sur vos négligences ! Ah ! Chrétiens, c'est donc l'Esprit d'amour qui est en vous, c'est donc le Consolateur qui vous enseigne et qui vous recherche, puisque c'est l'amour divin que vous préférez à celui du monde, puisque vous vous blâmez de ce que les choses de la terre occupent encore des affections que vous désirez ne consacrer qu'à Jésus !

Continuez, vous dirai-je donc, continuez, Frères et Soeurs bénis de Dieu, à gémir et à pleurer sur cette dureté, sur cette lenteur, sur ce lamentable oubli de Jésus et du Ciel. Ah ! qu'il me soit aussi donné de connaître cette sainte douleur et de pleurer aussi sur mon ingratitude ! O Jésus ! qu'il vienne de ta part jusqu'en mon coeur, ce sentiment de honte, de tristesse habituelle et de vrai chagrin, à la vue de ma langueur, hélas ! de ma sécheresse, dans mon amour pour toi ! Oui, Seigneur ! que tes enfants, et tes rachetés, que tes brebis, ô Bon Berger ! s'humilient et se condamnent devant toi, et que leurs larmes se répandent, et même en abondance ! Non, Jésus, le mondain ne pleurera pas, ne gémira pas, de t'aimer trop peu ou d'oublier la présence Apprends-nous donc ces larmes, ô Fils de Dieu puisque c'est devant toi, puisque c'est en ton sein, qu'elles se répandent ?
Mais ne les versez pas ailleurs, ô Chers Enfants de Dieu, brebis du Bon Berger ! C'est la grâce du Père qui vous à révélé Jésus. C'est sa grâce aussi qui a pénétré votre coeur, qui l'a rendu sensible à son immense amour, et c'est sa grâce enfin qui vous visite, en vous montrant combien le monde exerce encore d'empire en vous combien votre Berger est encore souvent oublié, mal écouté, peu suivi.

Pleurez donc, Brebis fidèles, mais pleurez dans le bercail ; pleurez dans le sein même de votre Seigneur ; et loin de vous affaiblir et de vous laisser abattre, tout au contraire, Chrétiens, rendez grâce à Celui qui vous paît et qui n'abandonnera pas l'oeuvre de ses mains, de ce qu'il vous rappelle, vous avertit et même vous châtie ; et que sa longue patience et son intarissable compassion soient chez vous le motif constant et journalier de votre vigilance et du plus tendre retour à lui !




Vous l'aurez donc compris, Familles craignant Dieu ! Être brebis du Bon Berger, c'est être sauvé pour toujours ; et la preuve qu'on est cette brebis-là, c'est qu'on écoute Jésus, c'est qu'on est uni à Jésus, c'est qu'on obéit à Jésus. « Mes brebis, nous a-t-il dit à cette heure, entendent ma voix, je les connais et elles me suivent. »
Il vous l'a dit souvent. Il l'a répété mille fois dans ce temple, et nul de vous ne peut l'ignorer. Mais enfin ne vous eût-il adressé ces paroles qu'aujourd'hui seulement, et pour une seule fois, ne serait-ce pas assez, et ne devraient-elles pas vous suffire pour vous pénétrer du devoir, ah ! de la solennelle obligation qu'elles vous imposent aujourd'hui, demain et jusqu'au bout de votre course terrestre ?

Cette course, mes Frères, ne sera pas bien longue. Le torrent qui se précipice tout près de nous ; en bouillonnant parmi les rochers, est moins rapide que nos jours. C'est comme par une ravine d'eau que nos ans sont emportés. Ils passent plus vite que l'ombre de l'oiseau qui vole, plus vite qu'une flèche légère ; il n'y a point en eux de délai ni de halte, et chacun d'eux, en se hâtant vers l'éternité, nous crie : Fais pendant qu'il est jour, tout ce que tu pourras faire. La nuit vient, durant laquelle tu ne feras plus rien, ni pour ce monde, ni pour le ciel !
Saisissez donc ces jours et les retenez, en mettant sur chacun d'eux la marque et le sceau de la foi du coeur en Jésus et de la plus franche obéissance à ses lois.

Peut-être en est-il de vous, (je l'ignore, car je ne vous connais point !) mais enfin, peut-être en est-il de vous qui jusqu'à présent se sont peu inquiétés d'être ou non des brebis du Bon Berger. Honnêtes gens, peut-être, selon le monde, et conduisant avec quelque intégrité leurs maisons, et peut-être aussi pratiquant cette religion terrestre dont nous avons parlé, ils se sont imaginé sans peine que cela, qui suffit pour ce monde, suffirait aussi pour Dieu, et finalement suffirait au Dernier Jour.
Ah ! dirai-je à ces hommes-là, soyez de sens rassis et comparez la Bible avec ce que vous pensez et ce que vous êtes.
Elle vous dit, cette Bible, toujours vraie, que Dieu vous voit et vous suit ; que Dieu tient compte et registre de vos oeuvres ; que rien de ce que vous pensez, de ce que vous dites, de ce que, vous faites, soit en secret, soit au grand jour, n'est omis, n'est oublié ; et que votre juge, ce sera ce Jésus même que vous ne voulez pas écouter, et sa loi, cette Parole même, cette Bible, dont vous vous informez si rarement, et qui, dans vos maisons, reste si longtemps fermée, ou qui ne s'y lit que si rapidement.
Il vous dit de plus, ce Livre véridique, que cette voix du Bon Berger qui se fait entendre si puissamment dans toutes ses pages, et surtout dans le Saint-Évangile, n'est qu'une voix d'amour, de miséricorde et de paix. Que c'est par amour qu'il vous reproche, même à cette heure, votre légèreté, ou plutôt votre incrédulité, votre orgueil. Que c'est ce même amour qui vous signifie que le salaire de votre conduite, c'est l'indignation qui doit dévorer les adversaires ; et enfin que ce n'est certainement que cet amour infini, infatigable, qui, en ce moment-ci, et vous l'entendant, répète l'ordre formel de Dieu de croire en Jésus, de se soumettre à lui, et de recevoir la vie éternelle et la paix, par la foi en son Nom.

Vous êtes donc arrêtés aujourd'hui, à cette heure, sur le bord même du précipice, et par la charité du Seigneur qui vous conjure, (peut-il donc faire davantage ?) par les entrailles de sa miséricorde, de vous retourner vers lui, de le contempler, lui Sauveur, lui Rédempteur, et non point juge ; et de l'écouter vous dire, que ce précipice que vous aimez tant, et où vous allez vous jeter tête baissée, c'est l'enfer : ce sont les peines éternelles, les tourments des réprouvés, les ténèbres du dehors, la malédiction de Dieu ; tandis qu'en lui, Fils de Dieu et Agneau immolé, est le salut éternel : le pardon, la rémission des péchés, la paix de Dieu dès ici-bas, et la gloire immortelle dans l'avenir.

Que ferez-vous donc ? Dites ! vous, enfants ou jeunes gens, vous jeunes filles, vous hommes faits, vous femmes âgées ou vous vieillards, qui jusqu'à ce jour peut-être avez traité votre âme avec tant d'inimitié, en la retenant loin du Bon Berger et en la poussant vers le gouffre où périt le monde, qu'allez-vous faire ? Sortirez-vous de ce temple comme vous y êtes entrés, et sera-ce ainsi pour rien que le Bon Berger vous aura fait entendre sa voix ?...

Ah ! sachez, si vous l'ignorez encore, que ce ne peut être pour rien. - Il faut, il faut, dit Dieu, que la Parole de Dieu produise son effet : effet de vie à la vie, si c'est la foi du coeur qui l'écoule et s'y soumet ; effet de mort à la mort, si c'est l'incrédulité de l'orgueil qui la repousse.
Pensez-y donc ! - Dans cette lutte, (non pas avec Dieu, comme Jacob, mais contre Dieu, comme Judas) vous ne seriez pas les plus forts. Il faudrait toujours que la Bible fût vraie, et vous, trouvés menteurs ; que ce Jésus fût le Bon Berger, et vous, trouvés semblables à des boucs stupides et opiniâtres ; que votre vie terrestre s'écoulât, s'abrégeât, se finit, et que votre âme et votre corps retiré de la poudre comparussent devant le Fils de l'Homme, comme l'âme et le corps d'un incrédule, d'un contempteur de Dieu, d'un ennemi, (l'entendez-vous? ...) oui, d'un ennemi de l'Agneau !...

Rendez-vous donc à la merci de l'Éternel, vous dirai-je avec le pieux roi Ézéchias, car l'Éternel est bon, miséricordieux, charitable ; car sa grâce vaut mieux qu'une révolte ; car sa paix est plus douce que l'amer péché ; car être brebis du Bon Berger, puis le connaître et le suivre, vaut mieux, mille fois mieux, infiniment mieux, que dire à d'autres mondains, à d'autres moqueurs, à d'autres fous :
Rejetons Christ et sa Bible ! Rompons ainsi ses cordages et soyons ensemble maudits !
Mais c'est à vous aussi, Hommes et Femmes qui craignez Dieu, oui, Chrétiens sincères ! c'est à vous à montrer par vos exemples, qu'être brebis du Bon Berger, c'est être heureux : c'est être saint.
Vous aussi, vous étiez errants et en fuite loin du bercail de la foi : aussi ne jugez-vous pas ceux qui le fuient encore. Vous aussi, (et pour plusieurs il n'y a pas longtemps !) vous n'aimiez ni la Bible, ni le Sauveur qu'elle annonce, et plus d'une fois, hélas ! vous vous joignîtes à la troupe des insensés. Aussi n'avez-vous que de la pitié, que des prières, pour ceux qui s'endurcissent encore.
Mais miséricorde vous a été faite, et la voix du Bon Berger vous est parvenue, et son Esprit vous a scellés, et déjà vous demandez à le suivre.

Eh bien ! mes Frères, rappelez-vous les enfants de Récab, et sachez les imiter. Leur père, nous dit un prophète, leur avait interdit l'usage du vin et de plusieurs autres jouissances de ce monde. L'Éternel leur envoya Jérémie, qui, dans la maison même de l'Éternel, leur présenta du vin et leur dit d'en boire. - « Nous n'en boirons point, répondirent-ils ; car notre père nous l'a défendu ! » - Et l'Éternel les loua, et il les bénit, quant à cette terre. (Jérém. XXXV.)

Et vous, Chrétiens vivants ! vous Brebis du Bon Berger ! n'êtes-vous pas des Enfants de Dieu, et Dieu, votre Père, ne vous a-t-il pas défendu de boire le vin maudit du péché ; le vin flatteur, mais empoisonné, du monde, de ses exemples, de ses maximes, de ses passions, de ses funestes plaisirs ? Et ce même bon Père, quand il mit sur vous le grand Nom de son Fils, qu'il vous baptisa de son Esprit, et qu'il vous constitua, pour toujours sa famille, son peuple racheté par prix, sa sainte sacrificature, et les brebis, à jamais acquises, du Bon Berger, ne vous donna-t-il pas l'ordre exprès de vous réjouir dans cette adoption, en vous soumettant, sans regret, à tout son amour ?

Que ferez-vous donc ? vous dirai-je aussi. Le monde, la chair, les convoitises, les passions, et les ennemis spirituels de votre âme, Satan et ses mensonges, et ses subtilités, vous entourent, vous approchent, vous pressent et vous disent ensemble : Buvez de notre vin !

Enfants de Dieu ! ne serez-vous pas ici fidèles ? Brebis du Bon Berger ! ne vous tiendrez-vous pas près de votre Seigneur ; n'écouterez-vous pas sa voix d'amour : cette voix si forte et si tendre, qui vous rappelle que vous lui appartenez, que c'est son précieux sang qu'il a donné pour votre rançon, que c'est la mort qu'il a goûtée, quand il mit son âme en oblation pour vous ; qu'il est ressuscité par la gloire du Père, et qu'avec lui vous êtes assis déjà dans les lieux célestes, où votre place se prépare ?

Dites, Chrétiens ! ne vous fierez-vous pas à ses promesses de secours, d'aide, de délivrance, et en vous souvenant qu'il est avec vous et qu'il est pour vous, qu'il a vaincu le monde et qu'il déclare indignes de lui ceux qui ne le servent qu'à regret, ne répondrez-vous pas aux mondains, aux timides, et à votre propre coeur, et à Satan lui-même : Non, nous ne toucherons pas à vos mets ! Non, nous ne boirons pas de votre vin !
C'est là, mes Frères, qu'est la paix ; c'est là qu'est la force ; c'est la qu'est la prospérité de l'âme. Le Bon Berger ne s'est pas arrêté dans sa marche ; mais dès qu'il a eu chargé sa croix, ce n'a été que toujours plus loin du camp du monde, et toujours plus près du sanctuaire céleste, qu'il a dirigé tous ses pas...

Suivez-moi ! vous dit-il, vous que je connais et qui me connaissez ; vous que j'aime éternellement et qui déjà m'aimez aussi. - Suivez-moi ! vous mes Brebis, vous le troupeau de ma pâture, et retenant ferme, jusqu'à la fin, l'assurance et la gloire de l'espérance, (Hébr. III, 6) venez, avancez, jour par jour, au chemin sacré où vous voyez mes traces ! ...

Chers Enfants de Dieu ! ce chemin n'est pas bien long, je le répète. Pour plusieurs de vous, il est déjà plus qu'à moitié fourni. Le jour baisse ; les ombres s'allongent et votre soleil va se coucher !... Ah ! tenez ferme ce que vous avez ; que nul ne vous ravisse votre couronne ; et puisque vous êtes des brebis, et qu'au Jour du Fils de l'homme vous serez mis à sa droite, ne paissez pas avec les incrédules, et n'en suivez pas le train ; mais tout au contraire, heureux d'être à Jésus, heureux d'être pour Jésus, soyez, comme il le veut, le sel de ces vallées et de ces montagnes ; ô Familles craignant Dieu ! et que l'étranger chrétien qui parvient jusqu'à vous dise avec adoration, en vous voyant agir : Amen ! Ce sont vraiment ici des Brebis du Bon Berger, car ils entendent sa voix, ils sont connus de lui, et ils le suivent !

Quelle prospérité voudriez-vous préférer à celle-là, ou même lui comparer ? - Dites, Chères et anciennes, familles de ces hautes vallées ! d'où est provenue l'honorable condition et le caractère d'intégrité et de droiture dont jouit encore votre peuplade, sinon de la piété de vos pères, sinon de l'obéissance que, dès les premiers jours de la Réformation, ils rendirent franchement à Jésus ?
Ce furent leurs mains, n'est-ce pas ? qui bâtirent ces antiques demeures, dont des Passages de la Bible font l'ornement, et, je n'en doute pas, la sauvegarde. Ils témoignèrent ainsi à la face du monde, qu'ils étaient des brebis du Bon Berger, et que sous leurs toits, dans vos familles, l'Évangile était en honneur... Et le Seigneur s'est longtemps souvenu de leur foi, de leur sincère et courageuse profession.
Mais si tels furent vos pères, et si vous récoltez, encore de ce qu'ils ont semé, pouvez-vous rendre témoignage devant Dieu que vous soyez, quant à la foi, leurs vrais enfants et leurs imitateurs ?

Pères et Mères ! que me répondriez-vous, si je vous demandais comment vos enfants sont élevés par vous, et que je vous fisse, en particulier, cette question : Le sont-ils, comme étant des agneaux, et bientôt des brebis, du Bon Berger ?

Enfants ! Jeunes gens et Jeunes filles ! que me répondriez-vous, si je vous demandais si vos premiers ans, si la force et la fraîcheur de votre existence, se passent sous la houlette du Bon Berger ?

Et si cela n'a plus lieu, ô Familles de ces vallées mais que la crainte de Dieu qui se voit encore parmi vous, ne soit, hélas ! que le dernier parfum d'une fleur qui va périr, que les derniers sons d'une symphonie qui se tait ;... ah ! si telle est votre décadence et votre affreux malheur ;... quelle prospérité vous restera-t-il bientôt ? Si Celui qui la donne n'est plus avec vous - si le Bon Berger ne paît plus sous vos toits ses humbles et fidèles brebis, et qu'ainsi sa Parole, la sainte Bible, ne soit plus chez vous, (comme elle le fut chez vos pères) l'aliment de chaque jour et le festin du dimanche... Chers amis ! qu'en sera-t-il enfin de vous ? - Hélas ! vous pourrez bien demeurer des Protestants, mais serez-vous au fond des Chrétiens et des Chrétiens heureux ?

Mais, pourquoi présumer de tels maux, respectables et chères Familles ? Ah ! que ce soit plutôt la bénédiction du Seigneur que j'implore avec vous sur le désir qu'il a mis en vos coeurs de lui être soumises, et qu'ainsi sa grâce confirme et, s'il le faut, rétablisse dans vos maisons, toutes les promesses que sa Parole adresse à ses brebis, et qui sont toutes oui et amen en Christ, notre Bon Berger. (Ce discours fut prêché dans une des paroisses des montagnes du canton de Vaud.)

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