Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LES BREBIS DU BON BERGER

L'ÉCOUTENT, L'AIMENT ET LE SUIVENT.

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Non, ce n'est pas une chose légère, une chose indifférente, que d'être ou de n'être pas une brebis du Bon Berger. Le Seigneur Jésus nous dit (Matth. XXV) que lorsqu'il reviendra du ciel, environné de sa gloire et accompagné de ses saints anges, il s'assiéra sur son trône pour juger toutes les nations.
Qu'alors, séparant les hommes en deux classes, comme un berger sépare les brebis d'avec les boucs, il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche ; et qu'après avoir prononcé la sentence irrévocable de leur sort éternel, il introduira ses brebis dans la bergerie céleste, mais repoussera les boucs dans les ténèbres du dehors : dans l'enfer.

Telle sera donc l'issue de notre course terrestre, de cette vie même que nous accomplissons maintenant Chacun de nous sera certainement mis, en ce jour-là ou, à la droite du Roi, ou bien à sa gauche, et cela pour être éternellement heureux dans sa gloire, ou éternellement maudit dans le lieu des pleurs et des grincements de dents.

L'homme incrédule, ou moqueur, ou seulement frivole, peut bien à présent ne pas s'occuper de cette issue inévitable. Tout semblable au criminel qui s'enivre au moment d'aller à l'échafaud, il peut bien dire et répéter avec orgueil, et même en chantant, que jouir vaut mieux que penser, qu'après qu'on est mort, tout est mort, que tant de religion ne fait qu'attrister la vie, et mille autres propos du même genre. Mais ni la durée de l'incrédule, ni la malice du moqueur, ni la folie de l'imprudent, ne feront taire la Bible, qui toujours proclamera, comme elle l'a fait dans tous les siècles, que si l'on n'est pas une brebis du Bon Berger, on est certainement un bouc du monde, c'est-à-dire un méchant, un ennemi du Sauveur, et que si l'on persévère et qu'on meure dans cette dernière condition, il faudra qu'on soit maudit de Dieu, avec le Diable, que sur la terre ou aura voulu préférer à Dieu.

Qu'il importe donc, ô Chrétiens ! de s'assurer qu'on est des brebis de Jésus ! Puisque notre vie est si incertaine et toujours si courte ; puisque souvent l'enfant meurt plus tôt que le vieillard, et la jeune fille avant l'homme affaibli ; puisque de toute manière notre génération ne sera pas plus longtemps ici-bas que toutes l'on précédée, et qu'après là mort suit le jugement ; ah ! qu'il nous est nécessaire, indispensable, de savoir, sans erreur, que nous sommes du troupeau du Bon Berger, et qu'ainsi, pour nous, il est au ciel une bergerie qui nous attend et qui nous recevra, à quelque heure que nous quittions ce monde !

Mais comment être sûr qu'on est en effet une brebis de Jésus ? - C'est à cette question que répond le Sauveur, lorsque parlant de son troupeau, il dit ces mots :

MES BREBIS ENTENDENT MA VOIX, JE LES CONNAIS, ET ELLES ME SUIVENT. (Jean X, 27.)

C'est-à-dire, Chrétiens, que cet homme-là est bien sûr d'être une brebis du Bon Berger, qui d'abord entend la Voix de Jésus ; qui, de plus, est connu de lui ; puis enfin, qui marche après un tel Berger.

Voyez donc (si du moins vous êtes prudents et réfléchis) ce qu'il en est de vous a ces trois égards ; et d'abord, répondez vous-mêmes à cette première question :

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ENTENDEZ-VOUS LA VOIX DE JÉSUS ?

I. Le nom de JÉSUS, Vous le savez, signifie SAUVEUR. C'est donc pour les sauver, et non pas pour les condamner que le Bon Berger s'approche des hommes, et qu'il leur fait entendre sa voix.
Jamais le Fils de Dieu ne parla lui-même sur la terre, jamais ensuite, il ne parla par la bouche de ses Apôtres, et jamais non plus il ne parle aujourd'hui, soit dans la Bible, soit par ses Ministres, que pour sauver les hommes.
Avoir l'idée que le Sauveur ait parlé, ou qu'il parle, pour accuser et pour faire périr les pécheurs, c'est se méprendre tout-à-fait sur le caractère et sur la mission du Seigneur Jésus.

Un jour viendra, nous l'avons dit, où le Fils de l'homme, revêtu de puissance, siégera sur un trône de justice, et où il parlera comme Roi, pour condamner ses adversaires. Mais depuis qu'il est venu du sein du Père, jusqu'à présent, il n'a jamais parlé que comme Sauveur ; et c'est bien comme tel aussi qu'il vous parle à cette heure, et qu'il vous dît ces premiers mots : Mes brebis entendent ma voix.
Or, quelle est-elle cette voix du Bon Berger, cette voix que toute brebis doit entendre ?
C'est toujours, disons-nous, une voix d'amour ; mais qui cependant prononce deux sortes de paroles :

Les premières, ce sont des paroles d'avertissement ; c'est une voix de conviction de péché, qui se fait entendre à l'homme, afin que l'homme connaisse qu'il est pécheur, qu'il est perdu, et que par cela même, il a besoin d'être sauvé. Et les secondes paroles, c'est une voix de grâce, d'entier pardon, qui annonce au pécheur que Dieu lui remet sa faute, et qu'il devient son Père, en Jésus.
Telle est donc cette Voix ; telles en sont les paroles, et c'est à chacun de vous qu'elle dit : M'avez-vous entendue ?

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PREMIÈRE VOIX. CONVICTION DE PÉCHÉ.

C'est donc pour convaincre de péché que le Bon Berger fait d'abord entendre sa voix.En effet, l'idée la plus ordinaire chez les hommes, c'est qu'ils doivent faire en sorte de ne pas se perdre, et pour cela de vivre assez honnêtement pour qu'enfin Dieu ne les maudisse pas.
Le bon Berger dit une tout autre chose. « Vous êtes pécheurs, » nous déclare-t-il d'entrée, « c'est-à-dire perdus. Conçus et nés dans le péché, et dès l'enfance ayant fait le mal, vous êtes par cela même condamnés devant la sainte loi de Dieu. - Il ne s'agit donc pas pour vous de n'être pas perdus, mais il s'agit de vous sauver de la condamnation où déjà vous êtes. »

Ainsi parle Jésus : mais c'est dans son amour qu'il le fait. C'est comme un ami généreux qu'il nous dit : Vous êtes ruinés. C'est comme un médecin infaillible qu'il nous révèle que nos maux sont mortels.

Supposons, en effet, que je sois endetté, et que ma dette soit telle que, je doive être emprisonné toute ma vie, vu que je n'ai rien qui la puisse acquitter.
De plus, supposons que je sois, d'un tel esprit, quant à ma dette, que d'un côté je refuse d'en connaître l'étendue, et que d'un autre, côté je m'imagine que je pourrai la payer moi-même et sans beaucoup de tourment.
Alors vient à moi un ami prudent et généreux, qui non-seulement veut payer la somme énorme que je dois, mais encore qui veut le faire gratuitement, c'est-à-dire en me faisant présent de toute cette somme.
Quel ami bienfaisant ! dites-vous. Oui, sans doute, répèté-je, et quelle charité que la sienne !
Mais cette charité se dément-elle, et n'est-elle plus de la compassion, quand d'abord mon ami m'a déclaré que ma dette est énorme ? Il faut, selon la loi, que le débiteur reconnaisse et souscrive sa dette, avant que sa caution soit reçue et que la somme soit engagée. - Mon ami est-il donc mon ennemi, parce qu'il me notifie que je dois beaucoup d'argent, et que sur mon refus de le voir et de le reconnaître, il me montre mes livres, mes comptes, et plusieurs billets signés de main, et qu'il me prouve, enfin, que je suis un failli, et par ma faute ?
Me hait-il davantage, cet ami, lorsque pour m'ouvrir toujours plus les yeux sur ma position, et pour me forcer d'abord à reconnaître ma ruine, puis à recevoir son bienfait, il me récite le Code pénal, qui punit de prison et d'infamie mes prodigalités et mon désordre ?

Qui de vous ne conviendrait que cet ami, loin d'être contre moi, est tout pour moi, et que plus il est ferme et inflexible, plus il se montre aussi charitable ?

Chrétiens, tel est Jésus Il vient pour payer la dette infinie de l'homme qu'il veut sauver d'une éternelle prison. Mais la loi divine ordonne que cet homme connaisse et confesse avant tout sa dette ; et c'est pour la lui montrer, c'est pour la lui faire avouer, que le Bon Berger prononce ses paroles d'avertissement, qu'il fait entendre sa voix de conviction de péché ; qu'il dit à cet homme : Tu es pécheur, tu as fait le mal, et le salaire de tes fautes, c'est la condamnation, c'est l'éternelle mort.

L'avez-vous donc ouïe ; vous demandé-je, cette Première voix ; non pas sans doute des oreilles de votre corps, puisque dès votre naissance elle vous fut adressée ; mais l'avez-vous ouïe des oreilles de votre conscience ? Est-elle parvenue jusqu'à voire coeur ?
C'est-à-dire, Chrétiens, croyez-vous vraiment, dans votre âme et avec réflexion, ce que déclare le Fils de Dieu sur votre état de péché et de malédiction devant la juste loi, de l'Éternel ?

Cette condition, je veux dire, cette foi du coeur à ce que dit ici Jésus, est la première de toutes. Qui ne la remplit pas, est encore étranger à l'action de la vérité céleste. Non, cet homme-là n'a pas encore entendu même la Première voix du Bon Berger, non, il n'est pas de ses brebis, qui n'a pas dans le coeur la conviction de son péché et de sa ruine entière devant la loi du Seigneur.
Mais qu'on prenne garde ici de répéter, par une vaine habitude, ces mois que chacun prononce : Tout le monde est pécheur. Je suis donc un pécheur, comme l'est tout le monde.

Ces mots, je vous prie, que sont-ils d'ordinaire, qu'une parole sans aucun sens, et à laquelle la conscience n'a point de part ? - On sait bien qu'on est pécheur, dit-on. Il n'y a point de saint parmi les hommes. Nous sommes tous faibles. Nous manquons tous aux commandements de Dieu... Mais tout en parlant ainsi, on est si loin de s'avouer pécheur et de se croire tel en son âme, qu'au contraire on entend les mêmes hommes qui disent, si facilement, tout le monde est pécheur, se vanter d'être de braves gens, qui se conduisent bien, qui ne font de tort à personne, qui ont de la religion, et que la mort, finalement, ne doit pas effrayer.

Ce qui veut dire qu'on se ment à soi-même, qu'on ment devant l'Eglise et qu'on ment à Dieu, lorsque, le dimanche matin et au commencement du service, on se lève et l'on se tient en silence, pendant que le Ministre prononce, et au nom de tous, cette confession solennelle - Nous reconnaissons et confessons que nous ne sommes que de pauvres et d'indignes pécheurs, qui méritons par le juste jugement de Dieu la condamnation et la mort.

Oh ! que d'hypocrisie, que de fausseté, que de mensonge, la plupart du temps, dans cette Confession des péchés, qui n'est guère plus qu'une cérémonie d'usage, qu'une simagrée, hélas ! mes amis ! qu'une coupable moquerie et de la loi du Seigneur et de sa sainte et redoutable présence !
C'est donc bien plus que cela que le Bon Berger veut produire dans un homme, lorsqu'il lui adresse sa voix de conviction, lorsqu'il lui dit, et positivement, qu'il est pécheur, et que, comme tel, il est maudit de Dieu.

C'est à la conscience même de cet homme que le Sauveur s'adresse alors. C'est elle qu'il veut atteindre, qu'il veut convaincre, qu'il veut humilier ; et pourquoi ?... Afin que ce pauvre débiteur apprenne et connaisse que sa dette est énorme, qu'il n'a rien, non, pas même le premier sou, pour la payer ; et que la prison l'attend ; et que cette prison ne se rouvrira plus pour lui, dès qu'il y sera jeté.

Or, je le répète, est-ce de la haine, et si je puis dire du malin-vouloir, qui pousse le Bon Berger à nous parler de la sorte ? Est-ce donc pour nous rendre méchants qu'il nous dit, sans se lasser, que nous le sommes ; et sa voix, quand elle nous avertit que le juge est sur son tribunal, et que la loi va nous condamner, cette voix nous rend-elle donc coupables et, nous force-t-elle à nous endurcir, à braver encore plus la loi, et à périr enfin ?

Dites-le, vous qui péchez, le sachant et le voulant bien ; vous qui, par exemple, vous laissez aller ou à l'ivrognerie ou à la médisance, ou à la dureté envers une femme, envers des enfants, ou à la sensualité et à la souillure de vos corps, ou à la désobéissance et au manque de respect envers vos parents, ou à l'orgueil, ou à l'envie, ou à l'avarice et à d'autres péchés, est-ce parce qu'il vous hait que le Bon Berger vous déclare, et si clairement, que, ni les fornicateurs, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés. ni les abominables, ni les larrons, ni les avares, ni les ivrognes, ni les médisants, ni les ravisseurs, n'hériteront point le royaume de Dieu ? (1 Cor. VI, 10.)

En vous disant que vous êtes cela, sinon toujours à la vue des hommes, toujours du moins en présence de l'Éternel, puis, en vous déclarant que ces péchés et ces vices sont maudits de Dieu, le Seigneur Jésus vous y plonge-t-il ; ou bien plutôt, par amour et par pitié pour vous, ne vous fait-il pas entendre cette première voix, cette voix de conviction de péché, précisément afin que, voyant votre triste et fatale condition, vous en soyez effrayés, vous en sentiez le danger et vous désiriez d'en sortir ?
Certes, Il faudrait être bien dérangé d'esprit pour blâmer un médecin, qui, connaissant le mal d'un homme atteint, je suppose, du choléra, le lui dirait et lui en ferait peur, afin de le forcer à prendre le remède qui seul, pourrait lui sauver la vie.
Qui dirait alors à ce médecin, qu'il n'est qu'un imprudent, qu'il exagère tout, et qu'il a tort d'inquiéter et d'effrayer ainsi ce malade ?

Qui de vous donc, (si du moins il a quelque bon sens !) blâmera le Seigneur Jésus et l'accusera d'exagération, ou de sévérité, parce qu'il dit, sans ménagement, à une âme d'homme, atteinte du choléra et de là peste du péché, qu'elle est déjà saisie par ce mal et qu'elle y va succomber, si elle ne se hâte de recevoir de Dieu le remède ?

Ah ! (répétons-le !) n'est-ce-pas ici son amour, sa pitié, sa charité fidèle ? N'est-ce donc pas comme Bon Berger qu'il élève cette voix d'avertissement ?
N'est-ce pas, pour que toute âme sérieuse et sincère l'écoute et s'y soumette ; et si quelqu'un ne le fait pas, si le pécheur qui entend cette Première voix la dédaigne et la repousse, est-ce la faute du Sauveur si cet homme demeure en son péché et qu'il manifeste ainsi qu'il n'est pas une des brebis du Bon Berger ?

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SECONDE VOIX. PROMESSE DE GRÂCE.

Mais je dois admettre que cette Première voix du Bon Berger ayant été reçue de chacun de vous, chacun de vous aussi, dans l'intérieur de son âme et dans sa conscience, se reconnaît pécheur et comme tel condamné. Poursuivant donc la pensée du Sauveur, j'ajoute que sa brebis entend aussi, et surtout, la Seconde voix, qui est celle de la grâce, et qu'il fait toujours entendre avec celle de la conviction de péché.

Venez à moi, dit ce Maître doux et humble de coeur, vous tous qui êtes travaillés et chargés, et vous trouverez le repos de vos âmes. (Matth. XI, 28, 29.) Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné, (à moi), son Fils unique, afin que quiconque (moi) croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle. (Jean Ill, 16.) En moi est la rédemption, par mon sang, savoir la rémission des offenses, selon les richesses de la Grâce; ( Eph. I, 7, 8. Col. I, 14) car la volonté du Père qui m'a envoyé, c'est que quiconque me contemple et croit en moi, ait la vie éternelle ; (Jean VI, 40) et c'est pour cela que j'ai donné ma vie : c'est afin que mes brebis aient la vie éternelle, et qu'elles l'aient même en abondance. (Jean X, 10, 15, 28.)

Ainsi parle le Bon Berger, et c'est toujours avec le même amour. Par amour il m'a dit, à moi, pauvre enfant d'Adam, que je suis ruiné dans mon âme et que je mérite l'enfer ; et par le même amour il me dit qu'en Lui, le Fils de Dieu, sont d'immenses richesses, qui, si je le veux, acquitteront toutes mes dettes, et ainsi me sauveront à jamais de la prison, du moment qu'ayant cru que je suis dans cette affreuse ruine, je croirai aussi qu'en lui, Jésus, Dieu me donne gratuitement tous ses trésors et me rachète à jamais.

Quelle voix, ô pécheurs déjà condamnés ! que celle de cette grâce souveraine, accueillante, toujours aimable et toujours prête, et qui s'adresse à chacun de nous, même à celui dont les péchés sont les plus évidents et la conscience la plus chargée ? Oui, quelle voix que celle de ce Sauveur tout-puissant, infini, et qui ne vient à nous que pour nous soulager et nous affranchir ! Cette voix d'amour, n'est-elle pas celle de cet ami, de ce libérateur soudain, qui, au milieu des ardeurs de l'été, et dans un désert brûlant et sans bornes, s'approche d'un pauvre voyageur égaré, et que la soif consume, et qui le conduit à l'instant vers un rocher que ses yeux déjà obscurcis n'avaient pu voir, et au pied duquel ce mourant trouve une source abondante et l'ombre la plus épaisse et là plus fraîche ?

Oui, tel est encore Jésus. Telle est la voix de ce Bon Berger. C'est à l'ombre d'un grand rocher, dans une terre altérée, c'est à des eaux-vives et intarissables, qu'il compare sa grâce ; (Es. XXXII, 2. Jean IV, 10. Es. LV, 1. Jean VII, 37 ; ) et c'est en nous répétant que cette eau ne coûte rien ; que cette ombre nous reçoit tels que nous sommes ; qu'il n'attend de nous ni amélioration, ni dignité, ni oeuvres, ni mérite quelconque ; c'est-à-dire, hommes pécheurs et perdus que nous sommes ! c'est en nous déclarant, et de tout son coeur, que le salut est un don, un pur don de Dieu en lui ; qu'il n'est point par les oeuvres, mais par grâce ; dans son amour, dans sa compassion profonde envers nous, et dans le sacrifice qu'il a fait de lui-même. Oui, mes bons amis ! c'est en nous parlant de cette charité éclatante du Père, et en nous suppliant de la croire et de nous y confier, que le Bon Berger fait retentir sa voix.
Et ce n'est pas de loin, comme s'il nous fallait prêter l'oreille pour l'entendre, et que même alors nous ne fussions pas sûrs de l'avoir ouïe. C'est tout près ; c'est ici ; c'est au milieu de nous : oh ! c'est en vous, c'est dans la conscience de chacun de vous, que le Fils de Dieu parle et qu'il dit : Écoutez-moi !

N'est-il pas, en effet, ce bon et fidèle Sauveur, même là où deux ou trois de ses disciples sont assemblés en son nom ? Et dans ce temple, où tant de familles sont réunies, n'es-tu pas entré, ô Jésus ! ô Bon Berger ! avec ceux qui t'aiment et qui t'invoquent ; avec cette Parole, qui est la tienne, et qu'un de tes serviteurs reproduit en ta présence ?

C'est donc de bien près, ô familles de cette paroisse ! et c'est déjà bien souvent, depuis tant d'années que le Seigneur vous a donné de fidèles Ministres, que le Bon Berger vous a fait entendre et vous fait ouïr encore sa voix de paix, sa voix de grâce, la voix de l'amour de Dieu en son Fils.

Heureux est celui qui l'écoute, qui la reçoit, qui la garde en son coeur ! C'est cette âme-là, dit le Bon Berger, qui est vraiment ma brebis. Elle était perdue. Il l'a cherchée. Il l'a appelée. Elle a ouï sa voix, elle a vu qu'elle allait périr ; et se retournant vers Celui qui l'appelait encore et qui ne lui parlait que de sa bonté, elle a cru à cette voix d'amour et de grâce ; et maintenant elle est dans les bras de son Berger, qui la console et qui la reporte au bercail.

Voyez donc, cherchez en votre coeur, ô vous qui désirez savoir si vous êtes brebis du Sauveur ! voyez si sa voix vous est connue : sa voix d'amour, sa voix de grâce ; et si vous pouvez ainsi, et devant Dieu qui vous voit, dire en votre coeur, à Jésus : Je suis à toi, et tu es à moi. Tu m'as racheté par ton sang, ô Agneau de Dieu ! - Bon Berger ! tu as eu pitié de moi, et je suis de tes brebis !
« Quoi ! si vite ? dira-t-on peut-être. Un homme pécheur, qui à peine savait ce matin qu'il était tel, et qui ne sait que d'à présent qu'il a mérité la mort, cet homme-là, s'il a entendu la Première voix du Sauveur, et qu'il se soit alors humilié dans son coeur, peut-il donc, tout à coup, et dans la même heure, être délivré de ses péchés et se croire sauvé, et se dire enfant de Dieu ? - Le salut s'obtient-il donc si aisément ? Ne faut-il pas, pour le recevoir, qu'on ait longtemps senti ses fautes, et de toute manière qu'on ait changé de vie ? »

Hé! mon ami, répondrai-je à cet homme, fallut-il beaucoup de temps à l'Israélite mordu, au désert, par un des serpents brûlants, d'abord pour savoir qu'il allait périr de cette morsure, puis pour regarder vers le Serpent d'airain et pour être aussitôt guéri ? (Nomb. XXI.)
Et la promesse de Dieu, en Jésus-Christ, est-elle moins positive, ou moins puissante et moins efficace, que celle que prononça Moïse et qui s'accomplissait à l'instant même qu'un homme l'entendait, la croyait et lui obéissait ?

Si donc aujourd'hui, et à cette heure même, la voix de conviction du Bon Berger s'est fait ouïr jusqu'en votre coeur, et que par elle vous soyez convaincus de péché et de malédiction, faut-il beaucoup de temps à Jésus pour vous dire que son sang purifie de tout péché, qu'il est puissant pour sauver à plein tout pécheur, et qu'il n'y a désormais plus de condamnation pour ceux qui croient en lui ?
Et dès que le Bon Berger a fait entendre cette voix, faut-il plus de temps, je vous prie pour que vous l'écoutiez et que vous la croyiez ?
N'est-ce pas l'affaire d'un moment, que cette voix parle, qu'une âme l'entende et s'y soumette, et que cette âme ressuscite en nouveauté de vie, par l'efficace de l'Esprit de Dieu ?

Qu'était le corps de Lazare, lorsqu'il se décomposait déjà sous la pierre du sépulcre ? Il y était mort, et plus que mort. Et cependant quels préparatifs le Sauveur fait-il donc pour le ressusciter. et combien de temps lui faut-il pour que sa voix opère et que le mort se relève ?
Il parle, et il est obéi ; et la mort n'est plus, et Lazare est délié, et le voilà qui marche !

Ah ! n'opposez donc plus de doutes ni de défiances à la promesse de Dieu, mais imitant Abraham, et persuadé, comme lui, que Celui qui fait la promesse est puissant aussi pour l'accomplir, (Rom. IV, 21) écoutez, écoutez donc, la voix du Bon Berger, et quand s'adressant à vous, même à vous le premier des pécheurs et la plus coupable des femmes, il vous dit : Regardez vers moi, et soyez sauvés ! En vérité, en vérité, celui qui croit en moi a la vie éternelle, Es. XLV, 22. Jean VI, 47) croyez qu'il le dit en toute sincérité, et que cette voix est bien celle de celui qui ayant dit : Lumière sois ! la lumière fut, et qui par la foi en son sang justifie le méchant et lui donne la paix, parce qu'il est le Tout-Puissant.

Ici donc soyez simples et sans ruse, et tels que vous êtes lorsque vous recevez le témoignage d'un homme véridique. Si nous recevons le témoignage des hommes, dit St-Jean, le témoignage de Dieu est encore plus digne de foi ; (1 Jean V, 9) et ne pas s'y reposer, ajoute-t-il, c'est faire Dieu menteur. Donc différer de le croire, c'est déshonorer le Seigneur et mépriser notre âme.
Mais vous ne l'avez pas méprisée, cette âme si précieuse, vous Disciples sincères de la Bible, qui avez entendu la voix du Sauveur, et qui vous plaisez chaque jour plus à l'entendre ! Vous avez reconnu vos péchés, et sans hypocrisie vous vous en êtes humiliés devant Dieu, et même devant les hommes ; et bientôt après, ayant aussi entendu la voix de pardon du Seigneur, vous avez reçu sa grâce ; son sang vous a lavés ; vous possédez sa paix, et la loi de l'Éternel ne vous cause plus aucune frayeur.
Vous êtes donc ses brebis, et vous le savez. L'esprit du Bon Berger vous le témoigne avec sa Parole ; vous l'en bénissez donc ; et c'est vous aussi qui allez répondre avec confiance à cette seconde question.

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ÊTES-VOUS CONNUS DE LUI ?
 

II. Je ne vous laisserai point orphelins, disait le Bon Berger à son troupeau, lorsqu'il était sur le point de quitter la terre. Je prierai le Père, et le Consolateur viendra au milieu de vous, et il sera en vous. (Jean XIV.)
Et ce Consolateur, vous le savez, Chrétiens, c'est le Saint-Esprit. Il a été donné à l'Eglise ; il y fait sa demeure, et il y glorifie le Bon Berger dans le coeur de chacune de ses brebis, qu'il lie au Sauveur par la religion vivante du ciel, dans la plus intime et la plus douce union.
À quoi sert, en effet, une religion morte, une religion qui n'est que dans l'imagination d'un homme et qui le laisse seul et en dehors de Dieu ?

Ce qui ne vient pas du ciel, n'y remonte pas non plus, et ne sera jamais céleste. La lumière de Dieu vient de Dieu seul, et la terre, aussi, ne la produira pas. En vain allumerait-on, dans une caverne, mille lampes, et plus encore, jamais tout leur éclat ne formerait un seul petit rayon de soleil, ni jamais ne pourrait s'unir à l'astre glorieux du jour.

Telles, sont donc toutes les religions que l'homme invente. Ce sont des lampes, fournies de l'huile d'ici-bas, plus ou moins grosses ou nombreuses, et plus ou moins ardentes ; mais toujours, quelles qu'elles soient, et quoique leur clarté puisse éblouir ce ni sont que des feux terrestres, qui ne dissipent, à grand frais, qu'un petit coin de ténèbres, et qui finalement doivent s'affaiblir, se noircir et s'éteindre.
Mais c'est du ciel, au contraire, qu'est la religion de Jésus. Il est, dit un prophète, le Soleil de justice, portant la santé, dans ses rayons, (Malach. IV, 2) et dès qu'il brille, non-seulement il n'y a plus de nuit sur la terre, mais chaque âme que sa lumière atteint en est enveloppée, réchauffée, ranimée, et cette âme, réjouie par son feu vivifiant, connaît qu'elle est en communion avec la splendeur et l'efficace infinie de cet astre.

Ce n'est donc pas à l'insu de notre coeur, que le Sauveur se révèle et se manifeste à nous. Le Saint-Esprit, qui prend des choses de Dieu pour nous les communiquer, n'agit pas dans une âme, sans que cette âme connaisse et sente qu'elle est unie à Jésus et que son Sauveur l'aime, la conduit et la garde. Je suis au Bien-Aimé et le Bien-Aimé est à moi, dit l'Épouse mystique, dans le Cantique des Cantiques ; et répétant le même langage, St-Paul déclare aussi que la vie qu'il possède, il la possède en Christ, qui vit en lui, et qui le fait vivre. (Gal. II, 20. )

Apprenez donc quelle est votre religion, vous qui ne l'avez que dans votre idée, et tout au plus dans quelques habitudes de dévotion, mais qui, n'ayant point reçu l'Esprit de Christ, ne pouvez pas dire, en vérité : Je suis connu de lui.
Ils ont aussi leur religion, leurs dévotions et leurs habitudes ou leurs pratiques, ces païens, ces mahométans et les papistes, qui lisent leurs livres, qui s'assemblent dans leurs temples, qui ont leurs jours de fêtes et leurs cérémonies, et qui se persuadent, quand ils ont fait et répète certaines oeuvres et certaines formules, que tout va bien pour eux ; que Dieu se plaît à leur culte, et que pour cela même il sauvera leurs âmes.
Mais à quoi servent ces religions-là, et même à quoi sert celle d'entre elles qui a quelque apparence de religion chrétienne ? À quoi servent ces imaginations religieuses et ces persuasions que de tels dévots se donnent à eux-mêmes ? Tout leur travail, dit l'Écriture, est pour le néant. Ce sont, est-il écrit, tout autant de toiles d'araignée que ces âmes-là ont tissées, et ce qu'ils ont échauffé, ce sont des oeufs de basilic. De leurs toiles, on ne fera point de vêtements, et de ces oeufs, il sortira un serpent qui les mordra. (Es. LV, 2 ; LIX, 5, 6.)

Religions fantastiques, inutiles et mortes pratiques, que l'homme s'efforce d'adresser à Dieu et de faire monter jusqu'au ciel, mais qui ne dépassent jamais les ténèbres du monde, et qui retombent aussitôt sur la terre qui les enfanta !

Et que faites-vous de plus, vous qui vous nommez chrétiens, et même protestants, si votre religion n'est pas du ciel ; si ce ne sont aussi que des dévotions d'éducation, d'enfance et d'habitude, que vous accomplissiez ; et qu'ainsi votre lecture de la Bible, vos prières domestiques, votre fréquentation, du Temple, vos communions ou vos jeûnes, en un mot, votre religion ne soit que votre religion, et non pas la religion de Dieu, qui seule venue du ciel, seule aussi conduit au ciel ?

Quand vous seriez, beaucoup plus religieux encore que vous ne l'êtes, qu'ainsi par exemple, vous liriez la Bible chaque matin, et à midi, et chaque soir ; que vous, auriez régulièrement le culte de famille, que vous ne manqueriez pas un seul service de l'église ou des réunions, et que vous respecteriez le Jour du Seigneur d'un bout à l'autre, à quoi toute cette religion-là servirait-elle, dès à présent, pour la paix de votre âme, puis à votre lit de mort, pour son solide espoir, et finalement au Dernier Jour, pour son salut éternel ?

Une religion morte produirait-elle donc la vie, et, n'est-elle pas morte, et même plus que morte, la religion dont le Saint-Esprit n'est pas le principe et l'aliment, et dans laquelle, tout en se vantant d'être très-religieux devant le monde, un homme ne peut pas dire au Bon Berger, dans son coeur : Tu me connais, Seigneur ! et je te connais aussi !

Non, non, Chrétiens ! le Sauveur ne paît pas un troupeau qui lui soit étranger. Si un berger attentif, dans vos montagnes, compte et connaît ses brebis, et veille sur leur bien-être ; si, dans les pays de l'Orient, se voient des bergers si soigneux et si unis à leur troupeau, que non-seulement ils connaissent en particulier chacune de leurs brebis, mais que même ils se font tellement connaître à chacune d'elles, que s'ils en appellent une, elle entend son nom, elle relève la tête, elle sort du troupeau et s'approche de son pasteur ; si telle est, dis-je la connaissance, si tel est le soin, d'un berger de ce monde, combien plus, n'est-ce pas, le Berger céleste, le Bon Berger, accomplit-il envers son troupeau ces soins et ces bienfaits, et se montre-t-il vrai et fidèle, lorsqu'il dit : Je connais mes brebis et niés brebis me connaissent !

Ainsi donc, Brebis du Bon Berger, vous avez dans le coeur un témoignage qui ne vient ni du monde, ni de votre propre pensée. C'est le témoignage de l'esprit d'adoption, vous dit un apôtre ; et c'est par lui qu'avec certitude vous appelez Dieu votre père, et que vous vivez aussi dans l'intime communion du Seigneur Jésus.

Ce n'est donc pas une illusion que cette union de Christ avec vous. C'est la vérité même de Dieu, c'est sa promesse puissante, qui se manifeste à votre âme et qui la réjouit.
Elle a été vivifiée, cette âme ; elle est vraiment ressuscitée, par la foi que l'Esprit-saint a produite en elle ; et comme elle sait qu'elle a été morte, elle sait aussi qu'elle a été vivante.

Chez vous, donc, Enfants de Dieu, dire que vous n'étiez par vous-mêmes que des pécheurs, mais qu'en Christ est toute votre vie, votre adoption devant Dieu et la certitude de son éternel amour, dire cela, n'est pas chez vous une parole en l'air, ni une phrase d'habitude. C'est une réalité, c'est un fait, c'est une oeuvre de Dieu, dont vous jouissez, dont vous goûtez les délices, et cela, tout autant quand vous êtes loin des hommes, dans la retraite et sous le seul regard du Seigneur, que quand vous êtes loin des hommes, dans son temple et que vous écoutez sa Parole.
Aussi quels effets n'a pas cette communion spirituelle d'une brebis avec le Bon Berger ! Ah ! tandis que l'homme qui n'est religieux qu'à la façon de la terre et par certaines habitudes, lorsqu'il pratique son culte ou ses cérémonies, n'y cherche point Jésus et n'y voit rien de lui ; tandis que cet homme (et je parle d'un des meilleurs ; d'un de ceux qu'on appelle religieux ;) oui, tandis que ce chrétien-là, quand il se rend à l'église, n'y va pas pour rencontrer le Sauveur et y entendre sa voix ; quand il prend la Bible et qu'il en lit un ou deux chapitres, n'y voit et n'écoute pas Jésus ; et quand il prie, ou qu'il prend la Cène, ou qu'il célèbre un jeûne, ou qu'il garde le dimanche, fait tout cela comme en dehors de Jésus, comme en dehors du ciel, et sans même songer ni à l'enseignement, ni à l'efficace, ni aux promesses ou aux consolations du Saint-Esprit ; tandis, en un mot, que cette religion terrestre ne se passe que sur la terre, avec laquelle elle périra.

Le chrétien vivant et véritable, au contraire, la brebis du Sauveur, unie qu'elle est à son Berger, à son Seigneur, et conduite qu'elle l'est pas l'Esprit Saint, fait bien les mêmes choses, accomplit bien les mêmes oeuvres, mais c'est pour le ciel ; mais c'est, en quelque sorte, comme étant déjà dans le ciel.

Ce vrai chrétien se rend donc à l'église ; mais c'est avec Jésus qu'il sort de sa maison, qu'il marche au chemin, qu'il entre au temple, qu'il s'y assied et qu'il s'y recueille. Il se lève donc aussi pour confesser ses péchés et pour en demander le pardon ; il chante donc aussi les louanges du Seigneur ; il lui adresse aussi des adorations et des prières ; il écoute aussi la prédication de la Parole et l'exhortation, et rend aussi grâce ensuite et reçoit enfin la bénédiction ; mais c'est avec Jésus qu'il fait toutes ces choses. le temple est pour lui tout rempli de Jésus, et comme il l'y a cherché de son coeur, dit l'Écriture, il l'y a trouvé ; et c'est pour cela que, retournant dans sa maison avec Jésus. il l'y possède chaque jour. Si donc il y prend la Bible, s'il la lit et s'il l'étudie, soit en particulier, soit avec sa famille, c'est avec Jésus qu'il le fait ; et c'est encore avec lui qu'il met à part et sanctifie le Jour sacré du Seigneur ; qu'il s'approche de la Table Sainte ; qu'il s'humilie avec ses frères par un Jeûne solennel, et qu'il s'applique ensuite à pratiquer ce que la loi de son Dieu lui commande.

Jésus donc, en qui seul est la vie céleste, est bien l'âme de cette religion-là ; est bien la contemplation, la recherche et la nourriture de ce chrétien spirituel, et non pas charnel ; de ce disciple de l'esprit et non pas seulement de la lettre. Cette brebis du Bon Berger, cette âme connue du Sauveur, qui, dans tous les actes de cette religion céleste, jouit de la paix et de la présence de son Dieu, peut donc toujours dire, sans se tromper, et surtout sans orgueil : Je sais en qui j'ai cru. L'Éternel est mon Berger ; aussi n'ai-je point de disette. Il me tient dans ses gras pâturages ; il me conduit le long de ses paisibles eaux ; il restaure mon âme et il me comble d'allégresse ! (Ps - XXIII.)

Qu'il vive donc ce chrétien-là au milieu de ce monde, et qu'il y fournisse la carrière assignée à tout homme, toujours y marchera-t-il comme Énoch avec son Dieu, et toujours comme David, dira-t-il à Jésus, et dans le doux abandon de la confiance, « Tu es toujours avec moi, ô mon Berger, et ton regard est ma délivrance ! »
Est-il donc, heureux selon ce monde ? La santé, la prospérité, le repos et le bonheur domestique, sont-ils son partage ?... Eh ! bien, c'est de son Père, par Jésus, qu'il les reçoit, c'est avec Jésus qu'il les possède ; c'est dans la paix et comme sous le sourire de son Berger que cette brebis, jouit de ces biens. Ils lui sont donc sanctifiés ; et là prospérité ne le séduira pas.
Est-il, au contraire, éprouvé ? Ce chrétien spirituel rencontre-t-il des maux, des afflictions, des injustices, des mépris, des revers, des chagrins et des sujets de larmes ?... Eh ! bien, encore, c'est de son Père, par Jésus, qu'il reçoit cette discipline salutaire. Il écoute alors l'esprit d'adoption qui lui dit, que Dieu reprend l'enfant de son amour ; que la fournaise de l'affliction essaie et purifie la foi, que le Prince de son salut a été lui-même consacré par des souffrances, et que, de toute manière, la brebis de Bon Berger n'est jamais délaissée, jamais négligée, et que même dans la vallée de l'ombre de la mort, le bâton et la houlette de Jésus la soutiendront et viendront la consoler.

Bénissez donc votre Dieu et le glorifiez, ô Vous, vrais disciples du Sauveur, qui, ayant entendu sa voix, avez reçu, selon sa promesse, le sceau de son Esprit, qui jouissez de sa communion, et qui pouvez dire avec assurance : Mon Berger me connaît !
Oui, bénissez le Père, qui vous a aimés en son Fils unique, et qui l'a donné pour tous ! Bénissez ce Fils éternel du Père, qui vous a aimés jusqu'à la fin, et qui vous a pour toujours acquis à lui, par son sang ; et bénissez l'Esprit de grâce, qui, de morts que vous étiez, vous a faits vivants en Jésus, et qui, pour l'éternité, vous a unis à lui par l'indissoluble lien de sa tendresse !

Brebis du Bon Berger, vous savez donc que vous êtes à lui, car vous entendez sa voix et vous avez reçu de son Esprit. Aussi, quelle n'est pas l'obéissance que vous désirez lui rendre ; et avec quelle adoration, aussi, n'allez-vous pas répondre à ma troisième question

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