Pour moi, mon ami, j'ai toujours eu la
foi ; je suis né chrétien et
j'ai été baptisé : je
suis donc bien tranquille sur mon
âme.
Ce fut là ce que répondit
le jeune Prosper à son ami Denis, qui venait
de lui parler d'une assemblée religieuse
où il avait assisté la
veille.
Cette assemblée avait
été convoquée par un
prédicateur de la Bible, qui était en
passage dans une ville du midi de la France, et ce
soir-là, il avait particulièrement
insisté sur la nécessité, pour
tout homme, de naître de nouveau par le
Saint-Esprit, pour qu'il puisse être
sauvé. Pour le prouver, il avait cité
entre autres déclarations du Livre de Dieu,
cette parole du Seigneur Jésus : En
vérité, en vérité, je
te dis que si un homme ne naît de nouveau
d'eau et d'Esprit, il ne peut voir le royaume de
Dieu. (Évang. selon saint Jean
III, 5.)
Le jeune Denis, qui ne s'était
rendu à cette assemblée que par
curiosité, et même un peu pour en rire, avait été
forcé d'écouter l'instruction
sérieuse et solide du prédicateur, et
il en avait reçu dans sa conscience une
impression qu'il n'avait pu repousser.
Ce qui l'avait surtout frappé,
avait été cette remarque que
l'orateur chrétien avait faite,
« que puisque Dieu lui-même. déclarait positivement qu'il en était ainsi, c'était en vain qu'on voulait le nier ; et que si même le monde entier, ses philosophes et ses savants, et les peuples tous ensemble, s'en moquaient, toujours la chose demeurait-elle vraie, et toujours était-il certain, que si un homme ne naissait pas de nouveau, par le baptême du Saint-Esprit, cet homme, quel qu'il fût, ne verrait pas le royaume de Dieu, ce qui voulait dire qu'il ne serait pas sauvé. »
Denis, en retournant chez lui, avait bien
essayé de contredire cette
déclaration, en se disant, que ce
n'était, après tout, qu'une parole
comme une autre, et peut-être qu'une opinion
fanatique oui imaginaire ; mais il n'avait pu
y réussir, et il avait été
forcé de conclure que puisque la Bible
était vraie, il fallait que la chose
fût ainsi, et que, par conséquent, si
lui, Denis, n'était pas né de nouveau
par le Saint-Esprit, il n'était pas encore
dans le royaume de Dieu, c'est-à-dire
sauvé.
Ce fut avec cette conviction qu'il se
coucha et qu'il s'endormit ; et le lendemain,
en se réveillant, il fut de nouveau
préoccupé de cette pensée, et
il désira relire l'endroit de
l'Écriture-Sainte, d'où cette parole
avait été tirée. Il se leva
donc ; mais quoiqu'il eût une
bibliothèque assez nombreuse, le Livre de
Dieu ne s'y trouvait pas, et il se sentit comme
honteux, en regardant tous ses volumes, parmi
lesquels n'était pas
le volume divin. Quelle folie ! se dit-il
enfin, d'avoir tant d'écrits, qui ne peuvent
ni m'enseigner, ni me guider, dans ce qu'il y a de
plus important pour moi, pour mon âme !
Quelle vanité, de ne pas posséder le
Livre qui, seul, oui, tout seul, renferme la
science sans laquelle je perdrai tout, et dans
cette vie-ci et dans l'autre !
Et cette réflexion ne fut point
passagère. C'était dans son cœur et
avec calme qu'il l'avait faite aussi fut-elle
efficace, jusque-là, qu'il sortit de chez
lui, pour aller chercher à acquérir
ce Livre de Dieu, dont la voix souveraine lui avait
dit, qu'il lui fallait être né de
nouveau par le Saint-Esprit, pour être
sauvé.
En se rendant chez le libraire où
il devait trouver ce volume, il passa devant la
demeure de Prosper, son intime et plus cher ami,
à qui il fallut qu'il confiât ce qui
se passait dans son âme.
Prosper était levé depuis
longtemps, et avait déjà fait bien
des équations et des calculs dans ses
chères mathématiques.
Qu'as-tu donc ? Denis, dit-il
à son ami. Tu as l'air tout
renversé.
Denis lui conta ce qu'il appela son
aventure de la veille, et aussi ce qu'il allait
faire.
Prosper se mit à rire, et de tout
son cœur ; puis il demanda sérieusement
à Denis, s'il perdait la cervelle, ou s'il
était devenu tout-à-coup une vieille
femme ou un moine.
Mais Denis n'avait pas envie de
plaisanter. Il soupira tristement, et dit à
Prosper : Ne badine pas ainsi, bon ami !
C'est une chose sérieuse que ce qui
m'arrive. Il m'est évident, vois-tu, que si
je ne suis pas né de
nouveau par le Saint-Esprit, je ne serai pas
sauvé.
C'est une idée fixe ! c'est
une idée fixe ! s'écria Prosper.
Cher, cher Denis, ton esprit serait-il
atteint ? Dis, bon ami, as-tu tout ton
sens ?
Ah ! Prosper, répondit Denis
en s'asseyant, et avec douleur, je crains bien que
jusqu'à présent nous n'ayons
manqué de sens, et que notre idée
fixe n'ait été
l'incrédulité ! oui,
l'incrédulité, l'irréligion,
la fuite, et, ajouta-t-il à voix basse,
la.... haine.... de Dieu !
Prosper demeura la bouche béante
et le regard fixé sur son ami. Il ne savait
pas si Denis était en effet aussi solennel
qu'il paraissait l'être, ou bien si,
malheureusement, il avait perdu l'esprit ; et
sa douleur était extrême.
Tu vas me faire pleurer,
s'écria-t-il enfin, si tu ne reviens
à ton sens Denis, je t'en conjure, dis-moi
si tu me comprends ?
Oui, cher ami, mon cœur est
touché de ta tendresse et de ton
étonnement. Je suis, je t'assure, calme et
réfléchi. Mais je suis en même
temps très-frappé de ce que j'ai
entendu hier au soir....
Pourquoi donc es-tu allé entendre
ce prédicateur étranger ?
s'écria Prosper avec feu. Ah ! mon ami,
puisque tu as fait cette sottise, je comprends ton
état. Pauvre, pauvre Denis ! te
convenait-il, à toi, éclairé
comme tu l'es, d'aller t'asseoir sur les bancs des
femmelettes, ou des hypocrites ? Oh mon ami,
tu t'es avili, je t'assure.
Denis.
Prosper, tu as
tort ; oui, grand tort. C'est là du
préjugé, et ce préjugé
est injuste. C'est toi, mon cher, qui
méconnais ton bon sens, lorsque tu prononces
de telles paroles.
Mais ! enfin, demanda Prosper,
avec
plus de calme, que s'est-il donc passé dans
cette assemblée ?
Denis.
J'y étais
allé, je te l'avoue, pour m'en railler. Mais
j'ai dû, tout au contraire, l'admirer, et
sincèrement. La salle, décemment
disposée. était remplie de 3 ou 400
auditeurs, de diverses classes.
Prosper,
vivement. Du peuple, du bas peuple,
n'est-ce pas ? Point de notabilité, je
pense ?
Denis.
posément.
D'abord, Prosper, souviens-toi que le peuple, et le
bas peuple, a une âme, tout aussi bien que
les grands et les riches. Mais, enfin, comme je le
l'ai dit, l'assemblée réunissait des
auditeurs de la classe cultivée, et du plus
bas étage ; et les uns et les autres
étaient silencieux et recueillis.
Prosper.
Hé
bien ! ensuite ? Que s'est-il donc
passé de si étonnant ?
Denis.
Un
ecclésiastique, en vêtements noirs et
simples, et d'un extérieur serein et
affable, a commencé avec beaucoup de paix,
et dans les termes les plus affectueux, par nous
dire, qu'il se trouvait au milieu de nous comme
notre serviteur, pour l'amour du Seigneur
Jésus, et que son unique et pure intention
était, non point de nous apporter ses
propres opinions, ni sa propre croyance, mais de
nous lire la Parole de Dieu, et de nous l'expliquer
le plus simplement possible.
Prosper,
surpris. - Et dis-moi, il n'avait rien
d'excentrique, d'exalté, de
véhément ?
Denis,
du
même ton - Posé, calme,
paisible, et parlant avec autant de douceur que
d'assurance il nous a invités à
l'écouter en repos, puis, ensuite, à
comparer ce qu'il aurait dit avec la Bible
elle-même. Il a
même ajouté, que si quelqu'un avait un
doute sur la pureté de la version
française qu'il employait, il était
prêt à conférer cette version
avec le texte original en présence et sous
les yeux de cette personne-là, ou de toute
autre qu'on lui désignerait.
Prosper,
chaudement. - Certes, c'était
bien c'était loyal ! Allons,
continue ; car tu commences à
m'intéresser.
Denis.
- Cela dit, le
prédicateur a prié. Mais, mon ami,
c'était en effet une prière en
français, tu le sens ; car
c'était pour que chacun l'entendit et la
suivit dans son cœur ; et surtout,
c'était le coeur de cet homme qui priait, et
qui suppliait Dieu de bénir pour nous, tous
la lecture et l'explication de la Parole.
Prosper,
avec
curiosité. - Et, dis-moi, a-t-il
prié pour le roi ?
Denis.
Certainement,
comme aussi pour toutes les autorités
constituées. Et même il nous avait lu
dans la Bible avant que de prier, que toute
puissance supérieure est établie de
Dieu, et que ceux qui s'y opposeraient seraient
condamnés.
Prosper.
- Mais il a
fait plus que de prier ?
Denis. - Quand nous
avons été
tous assis et silencieux, il a ouvert la Bible, et
y a lu... Et c'est alors, Prosper, que j'ai
commencé à comprendre que nous sommes
hors du droit chemin.
Regarde, voici sur mes tablettes les
indications des endroits du Livre de Dieu qu'il a
lus, et que j'ai notés à mesure qu'il
les citait, car il avait toujours soin de nous dire
de quel livre, de quel chapitre, et même de
quel verset, il tirait ce qu'il
annonçait ;
Prosper, en souriant. - Un avocat,
n'est-ce pas, qui citait le texte de la
loi ?
Denis,
gravement. - Oui, mon ami. Et en effet,
il plaidait, et avec énergie, pour le bien
de nos âmes.
Prosper,
avec
un peu d'ironie. - Et bientôt cher
Denis, tu plaideras avec lui, je
pense ?
Denis ne répondit rien ;
mais en relisant ses tablettes, il soupira et
devint rêveur.
Prosper sentit qu'il avait blessé
le cœur de son ami, et en lui prenant une main, il
lui dit avec sentiment : Tu as donc
été touché de cette...
prédication ! Dis-moi, je te prie, ce
qui te rend si sérieux
Je te l'ai dit, Prosper, mais tu ne m'as
pas encore écouté. La Bible
déclare que si quelqu'un ne naît de
nouveau, par le Saint-Esprit, il ne verra pas le
royaume de Dieu ; - et cela, mon ami, me
semble assez positif, assez décisif, pour
que j'y pense, et
très-sérieusement.
Eh bien ! moi, dit Prosper, avec
assurance, je mets si peu d'importance à de
telles paroles, que...
Denis,
arec
fermeté. Arrête, et
tais-toi I Toutes choses, Prosper, hormis
l'impiété ! Nier la Bible, c'est
nier Dieu. Tais-toi donc.
Prosper fut saisi dans sa
conscience : car, quoiqu'il fût
léger et sans religion, cependant il avait
un secret respect pour la Bible, et l'idée
qu'il avait pu la renier, lui causa un
frémissement, mais il n'en rit rien
paraître.
Je ne dis pas, ajouta-t-il, que la Bible
ne soit pas vraie ;... mais je pense qu'il est
certaines vérités qu'il ne faut pas
trop approfondir. Les mystères doivent
être respectés.
Denis,
toujours
avec la même décision. Mais
rien n'est plus simple, moins profond et moins
mystérieux que cette parole, qu'un enfant
peut comprendre, s'il veut l'écouter :
En vérité, en vérité je
le dis, si quelqu'un ne naît de nouveau, par
le Saint-Esprit, il ne verra pas le royaume de
Dieu. - Y a-t-il deux sens à de tels
mots ? Ne veulent-ils pas dire ce qu'ils
affirment ?
Prosper fut convaincu qu'il ne
combattrait cette déclaration que par des
subtilités, et il était incapable de
cette ruse, qu'il aurait regardée comme une
bassesse. Il se sentit donc embarrassé, et
afin de répondre quelque chose, il
prononça les paroles qui commencent cet
écrit.
Mais Denis ne pouvait s'en contenter. Il
lui dit donc, avec instance, et en arrêtant
son regard sur les yeux de son ami : Tu crois
donc, Prosper, que tu es né de nouveau, par
le Saint-Esprit ! Dis, le
crois-tu ?
Né de nouveau ! né de
nouveau ! répéta Prosper, un peu
impatienté, que veux-tu que cela
signifie ? C'est du mysticisme, et je ne dois
pas m'y arrêter.
Oh ! si j'avais une
Bible !
s'écria Denis, avec sentiment, je pourrais
te faire voir que cette parole s'y trouve !
Car j'ai ici, l'indication de la place ; et
alors, oserais-tu dire encore que c'est du
mysticisme ?
Prosper rougit, et en regardant vers le
haut des tablettes de la bibliothèque, il
dit, en balbutiant
J'ai, moi, une Bible ; mais....
je
ne sais guère où je l'ai
mise.
Dis plutôt, s'écria Denis,
en lui saisissant le bras, oui, mon ami, dis
plutôt que tu ne sais où tu l'as
reléguée et rejetée : car
voilà, voilà, ce que nous, misérables
incrédules que nous sommes, nous avons fait
du Livre de Dieu : on bien nous ne l'avons
jamais eu, et nous n'y avons pas même
songé ; on bien nous l'avons
repoussé dans l'obscurité et dans la
poussière, comme un vil bouquin, et un
hors-d'oeuvre dans notre vie. Je te le dis,
Prosper, nous n'avons ni connu, ni aimé, ni
servi Dieu.
Eh bien ! il y a du remède,
dit Prosper en approchant un tabouret, pour
s'élever jusqu'au rayon supérieur de
ses livres. Si c'est comme tu le dis, Denis, il y a
de la ressource. On peut se relever, si l'on est
tombé. Voyons donc où est ... ce
livre... saint. Ah ! le voici. Tiens !
Veuille l'essuyer de ce linge ; car, je
l'avoue, il y a plus d'un an qu'il a
été mis là. Je l'avais
reçu de cet étranger que je
rencontrai en voyage .....
Denis.
Et tu lui avais
promis, me dis-tu, d'y lire chaque jour.
Prosper ! Prosper ! mous avons haï
la Parole de Dieu.
Prosper,
avec
humilité. Dis seulement
négligé, oublié,
abandonné ; mais ne dis pas haï. -
Mais, enfin, voyons ce passage qui t'a
frappé tellement. Où se
trouve-t-il ?
Denis.
Je le cherche.
C'est d'abord dans l'Évangile selon St-Jean.
Le voici dans le Nouveau Testament, et le
quatrième évangile. Ensuite c'est au
chapitre troisième ; m'y voici. Enfin,
c'est le cinquième verset. Oui, c'est bien
cela. Vois ! Lis toi-même.
Prosper,
après avoir lu. Je n'ai rien
à dire ; c'est clair et positif. Et de
plus, je vois que ce qui précède et
ce qui suit, explique cette déclaration.
Denis.
Tiens,
regarde ! Vois-tu que tu as dit, aussi, comme
le sénateur Nicodème : Comment
cela peut-il être, qu'un homme naisse de
nouveau ?
Maintenant, mon bon et cher ami, que
voulons-nous faire ? Tu le vois ; le
Seigneur Jésus déclare que si toi et
moi, nous ne sommes pas nés de nouveau par
le Saint-Esprit, nous ne serons pas sauvés.
Et cependant, toi et Moi, nous désirons
l'être. Que ferons-nous donc ?
Prosper se promenait dans la chambre,
les yeux baissés, et en cherchant dans son
esprit une réponse que Denis ne
condamnât pas. Enfin, il dit, avec
simplicité : Écoute, Denis,
puisque la Bible dit cela, il est clair que j'ai eu
tort de dire que l'on naisse
chrétien.
On naît si peu tel, reprit Denis,
avec vivacité, que voici un autre passage
que j'avais noté, et que je trouve. Vois,
ici, dans l'Épître de St-Paul aux
Ephésiens, au chapitre second, et le
commencement :
Lorsque vous étiez morts en vos
fautes et en vos péchés, dans
lesquels vous avez marche autrefois, suivant le
train de ce monde, selon le prince de la puissance
de l'air, qui est l'esprit qui agit maintenant avec
efficace dans les enfants de rébellion,
entre lesquels aussi nous avons tous
conversé autrefois, dans les convoitises de
notre chair, accomplissant les désirs de la
chair et de nos pensées ; et nous
étions de notre nature des.... enfants....
de colère ;.... comme les autres
hommes. - Le vois-tu, Prosper ? Est-ce positif
et formel, aussi ? Y est-il dit, oui on non
que, loin d'être nés chrétiens,
nous étions naturellement des enfants de
colère ?
Prosper,
avec
embarras. Aussi ai-je dit que j'ai été
baptisé,
dans l'Église. N'ai-je pas
été fait chrétien
alors ?
Denis,
en
regardant ses tablettes, puis en feuilletant la
Bible. Attends, attends, je te prie. Tu
vas voir ce qu'il en est de notre baptême.
Voici. Vois, lis ; c'est dans la
première Épître de
l'Apôtre St-Pierre, à la fin du
chapitre troisième. Ici il est question, tu
vois, de l'arche de Noé, et il est
dit :
À quoi aussi maintenant
répond la figure qui nous sauve, le
baptême ; non point celui par lequel la
souillure de la chair est ôtée, mais
la réponse faite à Dieu d'une
conscience pure, par la résurrection de
Jésus-Christ. - J'avoue que je ne comprends
pas tout ce verset, mais ceci, du moins, je le
comprends, que ce n'est pas le baptême d'eau
qui sauve. Ce n'est donc pas lui qui nous a faits
chrétiens. Cela te semble-t-il
clair.
Prosper
lut et
relut le passage, et dit, en
soupirant : Allons, Denis, il faut
le reconnaître, nous sommes des ignorants,
quant à la Bible. Et cependant, puisqu'elle
est vraie, (car je crois, oui, je crois qu'elle est
la parole même de Dieu) puisqu'elle est la
vérité, ce n'est pas peu de chose que
de l'ignorer. En effet, nous risquons d'être
finalement perdus, tout en nous imaginant que nous
sommes sauvés.
Denis,
avec
profondeur. Aussi suis-je
déterminé, quoi qu'on en dise et quoi
qu'il en coûte, à la posséder,
et à la lire, et à la croire. Je vais
donc, mon ami, en acheter une ; car, toi, tu
as besoin de la tienne ; et ce qu'elle nous
dira, n'est-ce pas, Prosper ! nous le
ferons ?
Prosper,
en lui
tendant la main. Je m'y engage avec
toi, bon ami. Nous
n'avons
été qu'un jusqu'à
présent, pour les choses du monde.. non,
nous ne serons pas deux, pour les choses du
ciel !
Denis l'embrassa tendrement, puis il se
hâta d'aller acheter une Bible.
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