Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

SOUVIENS-TOl DU JOUR DU REPOS.

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Si vous m'aimez, dit Jésus, gardez mes commandements.
(Jean XIV, 15.)


M. Sébastien, marchand drapier, s'approche de son voisin, M. Christian libraire, qui lit le journal l'ESPÉRANCE.

M. Sébastien. Que trouvez-vous de, si, bon, mon voisin, dans ce journal, que vous avez l'air tout joyeux en le lisant ?
M Christian. Ce journal, est chrétien, cher Monsieur, ce qui n'est pas ordinaire de nos jours ; et ce qu'il dit m'édifie.

M. Sébastien. Vous édifie !... C'est donc un sermon que le gazetier vous y donne ?
M Christian. Non ; mais il me dit que si le Dimanche est profané chez nous, il n'en est pas de même en tout pays ; par exemple, n'est-il pas admirable de voir tous les banquiers, les négociants, les marchands, et jusqu'aux médecins et aux apothicaires, de Londres, d'Edimbourgh, de Glascow et d'autres grandes villes de l'Angleterre et de l'Écosse, se réunir, par centaines, et déclarer dans leurs adresses au Parlement, « qu'ils se refusent décidément à toute profanation du Jour du Seigneur ? »

M. Sébastien. Que voulez-vous dire ? Est-ce du théâtre, peut-être, qu'ils renoncent pour le Dimanche ?
M Christian. Au théâtre !!... Ah ! vous imaginez-vous que dans ces pays-là le théâtre s'ouvre le Dimanche ? Certes, il y a trop de religion dans le peuple et dans ses conducteurs, pour qu'un tel mépris du commandement de Dieu s'y voie.

M. Sébastien. Ah ! avec cette rigidité, qui condamne tous les plaisirs, on en viendrait bientôt à ne bâtir que des couvents.
M Christian. Les banquiers et les négociants d'Angleterre ne sont pas plus des moines que nous, et cependant ils gardent le Jour du Seigneur, et cela, parce qu'ils craignent Dieu.

M. Sébastien. Voulez-vous donc dire que ce jour-là leurs comptoirs et leurs magasins sont absolument fermés ?
M. Christian. Eh ! vous imaginez-vous qu'il y ait nulle part un seul banquier, un seul marchand, chrétien, qui, le Dimanche, ouvre ses livres ou fasse quelque vente ?

M. Sébastien. Chrétien, dites-vous ?... Je ne suis donc pas chrétien, moi, parce que, le Dimanche matin, je règle quelques comptes ou termine un marché ?
M Christian. Non, cette oeuvre-là n'est pas chrétienne. Non, celui qui fait cela ne garde pas le Sabbat, c'est-à-dire le repos de l'Éternel. Non, mon voisin, ce n'est pas être chrétien que faire son oeuvre le Dimanche. En cela Dieu est méprisé, et nul chrétien ne méprise Dieu.

M. Sébastien. Quelle exagération ! je vous assure. Alors donc, à votre dire, ceux qui, le Dimanche, font une fête, une partie de plaisir, ou peut-être même un bon repas, ne sont pas chrétiens !... Dans ce cas-là, vous faites le procès de bien des gens.
M Christian. Moi, cher voisin, je ne juge ni ne condamne personne ; mais comme je crois la Bible, je dis que la Bible juge et condamne toute profanation du Dimanche ; et je ne doute pas qu'au grand jour du jugement de Dieu, il sera trouvé que les ventes et les achats, les fêtes publiques, les parties de plaisir, et les théâtres, et les danses, et les jeux, et les dissipations du Jour du Seigneur, n'auront été que le résultat de l'irréligion, de l'incrédulité et du mépris ouvert au commandement du Seigneur.

M. Sébastien. Vous condamnez donc, aussi, les exercices ou les inspections d'armes du Dimanche ?
M Christian. Encore une fois je ne condamne personne : Dieu seul est juge. Mais je suis assuré que Dieu demandera compte des exercices oui des fêtes militaires à ceux qui les ordonnent ou qui les autorisent. Oui, je crois que ces choses-là sont une profanation positive du Repos de l'Éternel.

M. Sébastien. En ce cas vous avez tout le peuple contre vous.
M Christian. Contre moi !... Je ne suis pour rien là-dedans. Moi et ma famille, nous gardons le Dimanche. Ce jour-là nous est cher autant que sacré, et c'est, notre plaisir et notre plus doux bonheur d'y servir Dieu et publiquement, et dans la maison : mais quant aux profanes et aux moqueurs, nous ne les jugeons pas. Nous prions pour eux et nous les avertissons, s'ils veulent nous écouter. Après tout, ils ont la Bible... et ils mourront. C'est à eux, donc, à y penser.

M. Sébastien. Mais, cher voisin, si avant l'heure du sermon, ou bien après, le soir, je fais quelques petites affaires, on si je prends d'honnêtes délassements, suis-je un profane en cela ?
M Christian. Dieu dit : « Si tu retires ton pied du Sabbat, pour ne pas faire ta volonté ce jour-là, et si tu appelles le Sabbat tes délices, et honorable ce qui est saint à l'Éternel, et que tu l'honores en ne suivant point tes voies et en n'usant pas de beaucoup de paroles : alors tu jouiras des délices de l'Éternel. » (Ésaïe LVIII, 13, 14.)
Ne contestez donc pas avec Dieu, Monsieur Sébastien. Son commandement est devant vous : gardez-le.

M. Sébastien. un peu honteux. Mais, ... que vous dirai-je ?... Cela me semble un joug, un fardeau.
M Christian. Comprenez d'où cela vient, cher voisin : Votre coeur n'est pas soumis à Jésus. Non, vous n'aimez pas le Sauveur ; et c'est pour cela que son commandement vous est à charge.

M. Sébastien. Moi !... Je suis tout aussi chrétien que qui que ce soit. Je ne fais tort à personne et je vis honnêtement : que voulez-vous de plus ?
M Christian. Que vous aimiez le Seigneur Jésus Oui, cher voisin, que vous l'aimiez « de tout votre coeur et de toute votre âme, » car il est notre Dieu et Sauveur, et la Sainte-Écriture dit que « si quelqu'un n'aime pas le Seigneur Jésus, il est anathème, » c'est-à-dire sous la condamnation qui vient de Dieu. (1 Cor. XVI, 22.)

M. Sébastien, avec embarras. Mais, ... qui vous a dit que je ne l'aime pas ?
M Christian. Hé ! cher Monsieur, ce sont vos oeuvres. Le Seigneur Jésus nous dit : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime. » (Jean XIV, 21.) Vous ne l'aimez donc pas, puisque vous mettez de côté son ordonnance.

M. Sébastien. Mais est-ce que Jésus-Christ a aussi ordonné de sanctifier le Dimanche ?

M. Christian prend sur le comptoir de son magasin le traité LES DEUX DIMANCHES, et il le présente à M. Sébastien. Tenez, voisin, lisez ceci, et vous y verrez, je pense, que c'est bien le Seigneur Jésus qui dit à chacun de ses disciples : « SOUVIENS-TOI DU JOUR DU REPOS. »

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