Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

COMMENT VOUS PORTEZ-VOUS ?

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Ta lumière éclora comme l'aube du jour et ta santé germera incontinent.
(Esaïe LVIII, 8.)


C'est ce que je vous demande, cher Lecteur, avec affection, et cette question ne peut que vous paraître obligeante. Veuillez donc y répondre avec la même cordialité que je vous l'adresse.

Le Lecteur. Je suis assez bien, et je vous remercie de votre intérêt. À l'exception de ces malaises passagers et inséparables de l'humaine nature, je suis d'un heureux tempérament, et mes forces se soutiennent en bon point.
L'Auteur. Voilà quant à votre corps, Mais il n'est pas tout votre être : tant s'en faut ; et je vous ai demandé, comment vous vous portez. Or, je pense que vous regardez VOTRE ÂME Comme une partie de vous-même ?

Le Lecteur. J'avoue franchement ma méprise. Je n'avais point compris ainsi votre demande, vu que je ne pensais pas que.... mon âme eût une santé.
L'Auteur. Quoi ! mon cher prochain, vous avez pu croire qu'une âme est toujours dans un même état de vie et de prospérité, quels que soient ses désirs, ses affections ou. ses sentiments ! S'il en est ainsi, l'âme de Judas Iscariot, quand il se pendait de désespoir, se portait aussi bien que celle de St-Jean, lorsque ce disciple bien-aimé du Sauveur reposait sur le sein de son Maître. - Le penseriez-vous ?

Le Lecteur. Non, sans doute. Judas était maudit et périssait comme tel. St-Jean, au contraire, était le bienheureux objet de l'amour de son Sauveur. On ne peut même comparer ces deux états.
L'Auteur. Et vous convenez, n'est-ce pas, que l'âme de St-Jean pouvait répondre : Je me porte très-bien, tandis que celle de Judas criait, avec horreur, que déjà la mort la saisissait. - Mais entre la santé vigoureuse et florissante de l'âme de St-Jean, et l'épouvantable mort de celle de Judas, vous admettez, je pense, divers degrés de vie et de force ; et vous pourrez, peut-être, me répondre maintenant : si du moins ma question ne vous semble pas indiscrète.

Le Lecteur. Je vous avouerai que je trouve quelque embarras à vous répondre ; et pour que je le fasse plus sûrement, veuillez me dire ce que vous entendez par la bonne et par la mauvaise santé d'une âme.
L'Auteur. Je suis surpris que vous me fassiez cette question ; car vous devriez savoir qu'une âme se porte bien lorsqu'elle possède la vie de Dieu en abondance, et qu'elle se porte d'autant plus mal, qu'elle est plus privée de cette vie.

Le Lecteur. Mais toutes les âmes n'ont-elles pas la vie de Dieu, puisqu'elles sont des esprits ?
L'Auteur. Les démons sont aussi des esprits : ont-ils pour cela la vie de Dieu ?

Le Lecteur. Non sûrement pas. Mais nos âmes ne sont pas semblables aux esprits de ténèbres ?
L'Auteur. Dieu dit pourtant, et vous savez qu'il ne se trompe pas, que tous les hommes sont, de leur nature, enfants de colère, sous la puissance du prince des démons, qui asservit leurs âmes, tellement qu'elles font sa volonté, et que, loin d'avoir la vie, elles sont mortes dans leur mauvais train. (Eph. II, 1-3. Rom. VI, 16-21, etc.)

Le Lecteur. Cela me parait bien fort ; mais enfin, puisque Dieu le dit, je ne puis que l'admettre.... Je vous demanderai, cependant, s'il en est ainsi de tous les hommes, même de ceux, par exemple, qui, à quelque supériorité d'esprit et de sentiment, unissent une conduite vertueuse. Doivent-ils être assimilés à la lie des nations, ou aux profanes et aux impies ?
L'Auteur. Certainement pas, quant à ce monde ; car Dieu promet les bénédictions de cette terre à quiconque, sur la terre, observe la justice. Mais si l'honnête homme recueille ici-bas le fruit de son intégrité, et si le Conservateur du genre humain le fait prospérer en proportion qu'il s'attache au bien, cette intégrité humaine, cependant, n'efface pas les péchés divers que l'âme de cet homme a commis, et ces péchés ne peuvent s'associer à la vie de Dieu ; car le salaire du péché c'est la mort ; et l'âme qui a péché, mourra. (Rom. VI, 23. Gen. Il, 17. Jacq. I, 15. Ezéch. XVIII, 4, 20.)

Le Lecteur. C'est-à-dire, n'est-ce pas, qu'il faudrait qu'une âme n'eût pas péché, pour qu'elle eût la vie de Dieu ?
L'Auteur. Si une âme était sans péché, elle ne serait pas dans la mort ; mais pour cela elle n'aurait pas la vie éternelle. Adam fat fait en âme vivante ; mais cependant il était terrestre. La vie éternelle est en Dieu, et en lui seul. Cette vie-là est la seule véritable.

Le Lecteur. Si cela est ainsi, il faut qu'une âme soit unie à Dieu, pour qu'elle ait la vie véritable ?
L'Auteur. C'est ce que Dieu déclare dans toute sa Parole. où il représente les nations du monde comme étant séparées de Dieu et de sa vie, et où il dit que les hommes qui ont la vie, l'ont en lui, et par leur communion avec lui. (Eph. IV, 18 ; II, 12. Col. III, 3. 1 Jean I, 1, 3.)

Le Lecteur. Mais, je vous prie, comment un homme peut-il ainsi s'unir à Dieu ?
L'Auteur. Ce n'est pas l'homme qui s'unit à Dieu ; c'est Dieu qui, par sa grâce, descend jusqu'à l'homme et s'unit à lui.

Le Lecteur. Où et comment, s'il vous plaît ? Car je désire le connaître, afin que je sache si j'en puis jouir.
L'Auteur. Le Fils de Dieu, Jésus-Christ, est venu du sein de son Père. Il est le vrai Dieu et la vie éternelle, et il est un avec le Père. L'homme qui est uni à Jésus est uni à Dieu, et l'âme de cet homme a la vie véritable. (1 Jean V, 20 ; Jean X, 30 ; 1 Jean V, 12.)

Le Lecteur. Ainsi donc, si mon âme était unie à Jésus, elle serait vivante de la vie éternelle ?
L'Auteur. C'est la promesse même de Dieu. Qui a le Fils, a la vie, dit-il expressément ; (1 Jean V, 12, ) et cette âme-là est passée de la mort à la vie : elle a la vie éternelle et elle ne mourra jamais. (Jean VI, 47 ; V, 24 ; XI, 25, 26.)

Le Lecteur. Cela étant, dites-moi, je vous prie, ce que c'est qu'avoir le Fils, puisque, si je l'ai, j'aurai la vie éternelle.
L'Auteur. Dieu dit que celui-là a le Fils, qui croit en son nom. (Jean I, 12.) Or voici ce que c'est que croire au Nom du Fils de Dieu. C'est croire, avec sincérité, que Jésus-Christ, qui, selon sa nature humaine, est né de la Vierge Marie, est Dieu manifesté en chair ; le Fils même du Père, venu du ciel, et uni à notre nature humaine.
C'est croire aussi que Jésus-Christ à été donné de Dieu pour être Prince et Sauveur, qu'il a racheté son église par le sacrifice de lui-même, et que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts.
Enfin, c'est le croire avec confiance, en unissant à Jésus son coeur, par la foi.

Le Lecteur. C'est donc recevoir Jésus dans mon coeur, par la foi, comme le vrai Fils de Dieu, et comme le Sauveur ressuscité et glorifié ?
L'Auteur. Si une âme croit sincèrement ce que vous venez d'exprimer, Dieu dit qu'elle a reçu Jésus et qu'elle a la vie éternelle.

Le Lecteur. Il faut donc que je pense sérieusement à ces choses : car elles sont essentielles, puisqu'elles sont la vie, la vie éternelle, la vie même de Dieu.
L'Auteur. C'est au Saint-Esprit à vous les enseigner par la parole de vérité. Lisez donc cette parole, afin qu'en la croyant vous ayez la vie, et qu'ainsi Dieu vous donne de vous bien porter dans votre âme, encore plus que dans votre corps.

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