Étienne et son frère Léon
revenaient ensemble de l'école, et ils
s'entretenaient sur une promenade en bateau que
leur père leur avait, promise pour le
soir.
- Tu me prêteras ta ligne de
soie, dit Léon à Étienne,
parce que nous nous arrêterons dans le coin
des saules; tu sais, là ou il y a tant de
petites carpes et d'autres poissons; et je te
réponds que j'en prendrai une bonne
troupe.
Étienne répondit que
sa ligne de soie était défaite, et
qu'il aimait mieux ne pas la remonter.
Ce refus engagea une de ces
fâcheuses querelles qui n'ont lieu que trop
souvent entre les frères et les soeurs, et Léon
finit
par dire à Étienne. - Tu montres bien
que tu n'es pas chrétien; car si tu
étais un enfant de Dieu, tu ne serais pas si
peu complaisant.
Le père de ces enfants
entendit ces dernières paroles, que
Léon avait dites avec colère, en
passant devant le cabinet du jardin, où son
père se trouvait alors. Celui-ci appela ses
fils, et leur demanda quel était le sujet de
leur contestation.
Les enfants furent honteux
d'être ainsi surpris dans une querelle ; car
ils savaient l'un et l'autre combien
l'âpreté d'esprit et les
réponses fières ou
dédaigneuses, sont opposées à
la douceur des enfants de Dieu.
Ils demeurèrent donc en
silence, et ce ne fut que sur l'ordre de son
père, que Léon avoua qu'il avait
accusé Étienne de n'être pas
chrétien, parce qu'il manquait de
complaisance.
Le père leur parla quelques
moments et les renvoya.
La promenade en bateau eut lieu;
mais elle fut tout autre que les enfants ne
l'avaient attendu.
Leur père était
sérieux, et il ne parlait presque pas. Ils
voyaient bien qu'il avait du chagrin, et ils pensaient
l'un et l'autre
que
leur conduite du matin en devait être la
cause.
Le soir, à la prière
de famille, le père lut dans la Bible
plusieurs déclarations sur la
sainteté des enfants de Dieu, sur la
douceur, le support et la Patience.
Il pria Dieu de pardonner à
Léon et à Étienne leur mutuel
péché, et les enfants se
retirèrent en silence dans leur
appartement.
Le lendemain, le père appela
Léon et lui dit de le suivre dans une visite
qu'il allait faire. Tout en cheminant, il lui
demanda pourquoi il avait ainsi jugé son
frère Étienne, et comment il avait pu
prononcer qu'il n'était pas
chrétien.
- Je sens, cher papa, dit
Léon, que j'ai mal fait de le dire, mais je
croyais, cependant, que quand on est
chrétien, l'on doit être
complaisant.
Le
père. Oui, mon ami. Un
chrétien, c'est-à-dire, un vrai
disciple de notre Sauveur Jésus-Christ, doit
être complaisant, aussi bien que doux,
humble, patient, miséricordieux. Il doit
être saint, comme celui qui l'a
racheté est saint; tu as raison en cela, mon
enfant. Mais, dis-moi, cette sainteté du
chrétien s'achève-t-elle en un jour,
ou bien dans un an ?
Léon.
Non, papa,
il faut bien plus de temps pour cela; mais
cependant, quand on voit chez quelqu'un de gros
péchés, est-ce qu'on peut dire qu'il
est chrétien ?
Le
père. Mon cher Léon,
qu'appelles-tu de gros péchés
?
Léon.
par exemple
d'être fier et dur, d'être
égoïste toujours, et de ne vouloir
jamais rien supporter.
Le
père. Et crois-tu que si un
enfant est complaisant par faiblesse, ou par
flatterie, c'est-à-dire, parce qu'il n'ose
pas refuser, ou parce qu'il veut se gagner
l'amitié de quelqu'un, il y ait moins de
péché dans une telle complaisance,
que dans la dureté de celui qui
refuse?
Léon
sentit la
vérité de ce que disait son
père, et il se tut. Le père ajouta :
- Comprends donc, mon fils, que le
péché est d'abord dans l'intention et
dans la volonté, et que si tu veux bien
connaître la sainteté de quelqu'un, il
faut que tu puisses connaître son coeur.
Aussi n'y a-t-il que Dieu qui soit le juste juge de
nos actions, et qui puisse prononcer
définitivement sur la sainteté de tel
ou tel homme, et savoir sûrement s'il est ou
non chrétien.
Léon.
Alors,
papa, quand bien même on verrait quelqu'un se
conduire comme
les
buveurs et les jureurs, et comme ceux qui se
moquent des commandements de Dieu, et qui, par
exemple, profanent le dimanche, on ne pourrait pas
dire qu'ils ne sont pas chrétiens
?
Le
père. Je te répondrai
là-dessus dans un autre moment. Voici la
demeure de la personne que je veux visiter : viens,
entrons.
Cette personne était un
sculpteur, et un homme fort habile dans son art. Il
était alors occupé à tailler
un bloc de pierre placé devant
lui.
- Ne vous dérangez pas,
Monsieur, lui dit le père de Léon. Je
viens même pour vous prier de nous permettre
de vous voir travailler.
Le
sculpteur. Très-volontiers,
Monsieur. Veuillez seulement vous tenir à
l'écart quelques moments, pendant que je
fais sauter ce coin de la pierre.
Léon et, son père se
retirèrent au fond de l'atelier, et le
sculpteur ayant pris un très-gros ciseau et
une pesante masse, fit voler en éclats un
des côtés du bloc.
Le
sculpteur. Vous voyez, Monsieur, que je
ne ménage pas cette pierre, et que je la
travaille à grands coups.
Léon.
Est-ce
toujours comme cela, Monsieur ?
Le
sculpteur. Non, sans doute, et vous ne
pensez pas que les statues que vous voyez
là, aient été faites ainsi
!
Léon.
Est-ce que
vous voulez faire une statue avec cette grosse
pierre toute brute, et que vous venez de briser
ainsi?
Le
sculpteur. Oui bien : et même
cette statue doit être placée dans les
jardins du roi, devant le château
d'été.
Léon.
Serait-ce
possible, Monsieur ! Et comment vous y
prendrez-vous ?
Le
sculpteur. Vous venez de voir le
commencement; si vous me faites le plaisir de me
visiter quelquefois, vous pourrez voir aussi la
suite, et s'il plaît à Dieu, la fin de
l'ouvrage.
Léon remercia l'obligeant
artiste, et après l'avoir vu tailler de la
même manière un autre
côté du bloc, il suivit son
père, qui prit congé du sculpteur, en
lui annonçant une seconde visite.
- C'est bien singulier, dit
Léon à son père, que d'une
telle masse, si informe et si grossière, on
puisse faire une statue !
Le
père. Et dis-moi, penses-tu que
le sculpteur ait eu tort de
faire ainsi sauter ces morceaux de la pierre, et
à si grands coups ?
Léon.
Oh je crois
qu'un homme de ce talent sait bien ce qu'il doit
faire, et qu'il a fallu qu'il
commençât ainsi.
Le
père. Que penserais-tu donc de
quelqu'un qui, ne connaissant rien à la
sculpture, irait lui dire : Je crains que vous ne
soyez un bien mauvais sculpteur, car ce que vous
faites n'a ni forme ni dessin ?
Léon.
Cette
personne montrerait à la fois de l'ignorance
et de l'impertinence. Pour moi, je ne voudrais pas
parler ainsi.
Le
père. Cependant tu ne sais point
encore quelle statue le sculpteur s'apprête
à faire; si ce sera un homme ou quelque
bête.
Léon.
Non,
vraiment, cher papa; et nous avons
tout-à-fait oublié de le lui
demander.
Le
père. Tu crois néanmoins
qu'il en veut faire une, et qu'il a fallu que le
bloc de pierre fût d'abord dégrossi,
comme tu viens de le voir?
Léon.
J'en suis
persuadé, cher papa. Mais pourquoi, je te
prie, m'as-tu demandé cela
déjà plusieurs fois ?
Le
père. Je te le dirai dans la
suite. Nous voici de retour; va,
cher enfant, à tes études; et
surtout, Léon, ne juge plus et ne condamne
plus ton frère.
Léon raconta à son
frère sa visite chez le sculpteur.
Étienne eut regret de n'y être pas
allé, et il pria son père de l'y
mener aussi, lorsqu'il y retournerait.
Ce ne fut que plusieurs jours
après cette première visite, que le
père invita ses deux fils à faire
avec lui la seconde.
Cette fois-là le sculpteur
n'était plus debout devant le bloc informe,
ni armé du gros et fort ciseau et de la
pesante masse de fer.
Il était assis sur un
tabouret, et avec des ciselets et un léger
maillet, il enlevait à peine, à
petits coups et avec une grande précaution,
une fine poussière, qui s'envolait à
son souffle.
La pierre n'était plus un
bloc informe. Elle avait été
taillée, diminuée, arrondie et
fouillée, et l'on distinguait
déjà très-bien la figure d'un
lion, debout sur ses quatre pieds, et la tête
un peu basse.
C'était aux ongles d'une des
pattes que l'artiste travaillait. Cette patte
était à peu près finie; le
reste de l'animal n'était encore
qu'ébauché.
Oh! comme la pierre a changé
de forme! s'écria Léon, dès qu'il
fut entré et qu'il eut reconnu que
c'était bien le même bloc auquel le
sculpteur avait déjà travaillé
devant lui. Quelle différence ! Ah! Papa.
c'est un lion que Monsieur va faire. Vois quelle
longue queue il aura; et voilà
déjà sa crinière qu'on
aperçoit.
- Et cette patte, dit
Étienne, compte-t-elle pour une? Sais-tu
bien qu'on ne serait pas à son aise sous de
tels ongles.
Le
sculpteur. Vous voyez, Messieurs, que,
depuis votre première visite, la pierre a
pris une autre figure.
Léon.
Ah !
Monsieur, elle ne l'a pas prise; c'est bien vous
qui la lui avez donnée, et je pense que ce
n'a pas été sans peine et sans
travail.
Le
sculpteur. C'est avec la force et
l'adresse que Dieu me donne, que j'ai pu le faire,
et si j'ai réussi, cela ne vient
sûrement que de Celui qui enseigne aussi au
laboureur à cultiver la terre, comme dit le
prophète Ésaïe : « Cela
procède aussi de l'Éternel des
armées, qui est admirable en conseils, et
magnifique en moyens. » (Esaïe XXVIII,
29.)
Étienne.
Mais,
Monsieur, vous avez appris ce que vous savez. Cela
ne vous est pas venu tout-à-coup?
Le
sculpteur. Oui, Monsieur, je l'ai appris
et très que le sculpteur
emploiera tout son savoir à la finir, et que
tout sera fait et achevé, comme l'est
déjà la patte que nous venons de
voir.
Le
père. Mais lequel des deux
travaux crois-tu qui soit le plus lent : le
premier, par lequel le sculpteur ébauche, ou
bien celui-ci, par lequel il forme et finit avec
soin?
Léon.
Oh! ce
dernier travail est bien plus long, que le
premier.
Étienne.
C'est
bien sûr; car à peine pouvait-on voir
que le ciseau touchât la pierre, lorsqu'il
achevait l'ongle qu'il a fait
aujourd'hui.
Le
père. Eh bien! mes enfants,
puisque vous avez été témoins
de ce travail exact et minutieux, ne craignez pas
de vous appliquer vous-mêmes à vos
divers travaux, et rappelez-vous souvent la
patience et la persévérance du
statuaire.
Étienne et Léon
retirèrent un grand avantage de cette
leçon vivante; mais c'était
Léon que le père avait principalement
en vue; et il attendait, pour le lui faire sentir,
que le lion fût fini, et même qu'il
fût placé au Jardin Royal.
Enfin cela eut lieu; et le
père ayant accordé une promenade
à ses deux fils, les conduisit à la campagne, près
du parc du
château d'été, où il
entra, et de là il passa dans le Jardin, et
devant le palais même.
Le lion y était, sur son
piédestal. C'était un très-bel
ouvrage, d'un travail achevé.
Plusieurs personnes étaient
autour de cette nouvelle statue, et
témoignaient hautement leur
admiration.
Léon et Étienne
reconnurent aussitôt l'animal qu'ils avaient
vu faire, et ils exprimèrent leur grand
étonnement de le trouver si beau et comme
vivant.
Le père les laissa bien
examiner le lion, puis, les emmenant dans le parc,
il s'assit avec eux dans un endroit retiré,
et s'adressant à Léon, il lui
dit:
- Mon cher Léon, je puis
maintenant te dire tout ce que j'ai eu dessein de
te faire comprendre, depuis plusieurs semaines,
d'après le travail de cette statue, que tu
viens d'admirer.
Tu te rappelles le jour auquel
nous
allâmes en bateau. Ce jour-là
même, tu taxas ton frère de
n'être pas chrétien, parce qu'il avait
usé de peu de complaisance à ton
égard.
Tu te rappelles aussi, qu'en
allant
ensemble chez le sculpteur, pour la première
fois, nous parlâmes de la sainteté du
chrétien, et que tu reconnus toi-même, qu'il
fallait beaucoup de
temps
pour qu'elle fût accomplie.
Maintenant, cher Léon, tu me
comprendras, si je te dis, selon le langage de
l'Écriture, que la sainteté d'un
enfant de Dieu est sa transformation de son
état naturel de méchanceté
à la ressemblance de Jésus, qui est
le parfait et l'unique modèle. (Rom. XII,
2.)
Léon.
Je
comprends cela, cher papa. Tu veux dire que nous
devons laisser et abandonner nos
méchancetés et nos mauvaises
habitudes, et devenir chaque jour plus semblables
à notre Sauveur.
Le
père. Précisément,
mon enfant. Et celui qui fait et opère ces
choses en nous, c'est l'esprit de Dieu, qui, jour
à jour et par degrés, nous ôte
de l'esprit et du coeur tout le mal qui s'y trouve,
et y produit avec efficace de bonnes pensées
et de bonnes volontés. (Phil. II, 13, et 2
Cor. III, 18. Mais comment agit-il ?
Léon.
Je sais ce
que tu veux dire : cela se fait par degrés
aussi, et non pas tout-à-coup.
Le
père. Oui, mon ami. C'est ainsi
que la puissance du Seigneur agit en ses enfants.
Il en est d'eux, entre les mains de leur
père, comme du bloc de pierre entre celles
du sculpteur.
Si le bloc fût demeuré
à la carrière, et qu'il n'eût
jamais été détaché du
rocher dont il faisait partie, jamais il
n'eût reçu d'autre forme que celle
qu'il avait naturellement.
De même, Léon, si un
homme n'est pas tiré, par la grâce
puissante et souveraine de Dieu, du rocher du
monde, et de la carrière du
péché, où il se trouve par sa
nature, il y demeure toujours, de sa propre
volonté, et il n'entre jamais dans l'atelier
du sculpteur céleste, si je puis
dire.
Après cela, ce bloc
détaché du rocher, et amené
devant le sculpteur, a été d'abord
dégrossi à grands coups.
Ainsi, cher Léon, l'homme
dont le coeur a été converti,
c'est-à-dire retourné vers Dieu, par
la foi sincère en Jésus, est d'abord
corrigé de ses plus grands défauts,
et dépouillé de ses formes vicieuses
les plus apparentes.
Le sculpteur, tu l'as vu, ayant
fini
ce premier et plus rude travail, s'est
appliqué à un autre travail plus
exact et plus soigné. Il a suivi de plus
près le modèle qu'il avait dans sa
pensée.
De même, quand un enfant de
Dieu, par la puissance du Saint-Esprit, a
été séparé de ses
péchés les plus
évidents, ce même esprit, qui est
l'Esprit de vérité et de
sainteté, le façonne, si je puis
dire, à la ressemblance du Fils de Dieu, et
par un travail qui se fait peu à peu dans le
coeur, il l'approche chaque jour plus du
modèle.
Enfin, Léon, tu viens de voir
le lion dans le jardin du roi. Il avait
été destiné pour cette
honorable place, et il ne doit point en être
ôté.
De même aussi, quand l'enfant
de Dieu, le vrai chrétien, a
été transformé, par' le
Saint-Esprit, à la ressemblance de
Jésus, cet homme renouvelé et
sanctifié est placé dans le jardin de
l'Éternel, devant le palais du roi,
d'où jamais il ne sera
ôté.
As-tu compris, Léon? Ma
similitude le paraît-elle exacte ?
Léon.
Oui, mon
cher papa; j'ai tout compris, et je te remercie du
fond de mon coeur d'avoir pris tant de peine pour
me faire sentir ma faute, et pour me montrer
combien le jugement que j'avais porté sur
Étienne, était faux et
imprudent.
Le
père. Tu le vois, mon ami; pour
qu'on puisse dire avec certitude que quelqu'un
n'est pas encore chrétien, il faut
être certain qu'il tient encore au monde,
qu'il est lui-même du monde, et qu'il en fait
partie, c'est-à-dire
qu'il n'est pas converti par une vraie foi en
Jésus-Christ. Mais tu ne peux pas être
sûr de cela, d'après une mauvaise
forme, d'après un péché, ou
même d'après plusieurs
péchés qui se voient encore dans la
conduite de cette personne.
Étienne.
Cependant, mon bon papa, si cette personne demeure
habituellement dans ces
péchés-là, et qu'elle vive
comme vit le monde, est-ce qu'on doit croire aussi
qu'elle est peut-être chrétienne
?
Le
père. Dis-moi, Étienne, si
le bloc de pierre qui est maintenant
transformé en ce beau lion, eût
montré d'abord deux longues oreilles
pointues, des pieds minces et garnis de sabots, une
queue courte et presque nue, un dos rond comme un
baril, et une tête longue et lourde,
eusses-tu dit, sans hésiter : C'est un lion
qu'on veut faire ?
Étienne.
Je
crois, cher papa, que j'eusse dit plutôt que
c'était un âne.
Le
père. Et crois-tu que si le
sculpteur eût continué dans les
mêmes formes, jusqu'à la perfection de
son ouvrage, quelque beau que le travail eût
paru, le roi en eût été
content, et l'eût pris pour un lion, ou pour
l'ornement de son palais ?
Étienne.
Non,
sans doute, papa; et je vois à présent ce qu'il en
est.
Le lion avait déjà les formes d'un
lion, quoiqu'il ne fût encore que
grossièrement ébauché, et
jamais il n'eut celles d'un âne; tandis qu'un
âne, quelque bien fait qu'il soit, n'aura
jamais l'apparence d'un lion. Oui, c'est clair, je
comprends.
Le
père. Comprenez donc bien aussi,
mes chers fils, que, puisque par la grâce
puissante du Seigneur, vous avez été
amenés à la connaissance de
Jésus, le Fils de Dieu, et puisque vous
professez de l'adorer et de l'aimer comme votre
Sauveur, vous devez chaque jour plus lui demander
que, par son Esprit, il vous rende semblables
à lui-même; mais jamais, mes enfants,
vous ne devez prononcer que l'un ou l'autre de vous
n'est pas chrétien, parce qu'il n'est pas
encore aussi saint qu'il doit
l'être.
Si vous péchez,
avertissez-vous et vous reprenez l'un l'autre, avec
amour et patience; mais en le faisant,
rappelez-vous que la sainteté s'acquiert par
degrés, et qu'une statue, quelque
promptement qu'elle soit faite, ne l'est cependant
jamais d'un seul coup de ciseau.
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