Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE IX

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L'ÉVANGÉLISATION DES INDIENS.


Premiers projets de missions parmi les Indiens. - Conversion de John Stewart. - Sa mission auprès des Indiens du Delaware et du Sandusky. - L'Église commence une oeuvre régulière parmi les Guyandottes. - L'oeuvre de James Finley. - Son oeuvre de civilisation et d'évangélisation. - Conversion du chef Between the logs. - Miss Harriet Stubbs. - Une conférence avec les Indiens. - Une mission chez les Têtes plates. - Difficultés créées à l'évangélisation des Indiens par les injustices des blancs. - Avenir de cette race.

 Les Indiens de l'Amérique du Nord ont eu les prémices de l'oeuvre des missions protestantes. John Eliot au dix-septième siècle, David Brainerd au dix-huitième, ont frayé la voie à d'autres humbles et fidèles messagers de la Bonne Nouvelle, qui ont accompli une oeuvre bénie au milieu de ces tribus errantes. 'Malheureusement il est dans la destinée d'une pareille oeuvre de laisser peu de traces après elle, ceux qui en étaient les objets s'éloignant et se fondant à mesure que la civilisation les a atteints.

L'Église méthodiste s'est sentie de bonne heure appelée à évangéliser les Indiens; dès les premières années de son établissement en Amérique, elle en compta un certain nombre parmi ses membres. En 1788, le journal de Coke indique qu'il était sérieusement question de fonder une mission parmi eux. « Nous avons établi, dit-il, notre agence de publications sur un bon pied. Les profits qu'elle nous apportera seront employés, en partie à achever notre collège, et en partie à établir une mission et des écoles au milieu des Indiens. Par la bénédiction de Dieu, nous sommes déterminés à faire tous nos efforts pour introduire l'Évangile parmi les Indiens. »

Ce ne fut pourtant que vingt-cinq années plus tard que l'Église organisa une mission régulière au milieu de ces enfants du désert. Toute son attention s'était portée pendant cette première période sur ces populations nouvelles, que le courant toujours grossissant de l'émigration jetait sur l'Ouest et qu'il fallait sauver de la barbarie et de l'impiété. L'attitude belliqueuse des indigènes, longtemps en guerre ouverte contre les envahisseurs de leurs domaines, devait faire ajourner à des temps meilleurs la réalisation de ces projets. Pendant ce temps, les Indiens acquéraient de nouveaux titres à la sollicitude des missionnaires de l'Ouest par les actes mêmes d'hostilité dont ils se rendaient coupables envers eux.

Ce fut en 1815 que Dieu suscita l'homme qui devait inaugurer cette oeuvre d'évangélisation et ouvrir la voie à une entreprise missionnaire régulière. Il s'appelait John Stewart. C'est une étrange histoire que la sienne. Il appartenait à la race noire et par conséquent aux couches les plus humbles de la société américaine. Il avait contracté dans sa jeunesse des habitudes d'intempérance, trop répandues chez les hommes de sa race, et son visage naturellement ouvert et intelligent avait pris une expression hébétée et presque hideuse. Un jour qu'il lui était arrivé de faire des libations trop abondantes, l'ennui de la vie s'empara de lui, et il résolut de mettre fin à une existence naturellement misérable et que ses débauches n'amélioraient pas. Comme il s'acheminait vers l'Ohio pour accomplir son funeste dessein, il passa près d'un lieu de culte, à Marietta, et son attention fut attirée par la voix d'un prédicateur itinérant, Marcus Lindsey, un Irlandais de naissance, devenu prédicateur dans l'Ouest. Le pauvre nègre entra et se tint debout près de la porte, écoutant de toutes ses oreilles les choses étranges et tout à fait nouvelles pour lui que disait le prédicateur. Celui-ci décrivit l'état misérable du pécheur exposé à la mort et à l'enfer; puis il montra les compassions infinies du Sauveur et son amour pour les plus dépravés.

Cette parole alla au coeur de Stewart; ce fut un message de miséricorde pour cette pauvre âme que le péché avait avilie et ruinée. Non seulement il ne donna pas suite à ses projets de suicide, mais il rentra chez lui décidé à commencer une vie nouvelle. Sa conversion data de ce jour, et elle fut complète. L'Église ne tarda pas à lui ouvrir ses portes, et, dans ce milieu nouveau et sous l'action de l'Esprit de Dieu, se développèrent chez lui des qualités de coeur et d'esprit qu'on ne lui avait pas connues jusqu'alors. Cet enfant de l'Afrique ne savait pas grand'chose, à peine un peu lire et un peu écrire; en revanche, comme beaucoup de nègres, il chantait admirablement. À peine converti, il se demanda de quelle manière il pourrait se rendre utile. Cette pensée le poursuivait au point de l'empêcher de dormir. Pendant trois nuits consécutives, il crut entendre une voix qui lui disait : « Va-t'en vers le nord-ouest et porte aux tribus indiennes l'Évangile de ton Sauveur. »

Stewart était pauvre; il n'avait pour amis que les méthodistes, qui le considéraient bien comme un frère, mais que se refusaient à voir en lui l'étoffe d'un missionnaire. L'accueil glacial qui répondit à ses ouvertures sur ce sujet ne le découragea pourtant pas, et, convaincu que Dieu l'appelait, il partit, n'ayant pour tout bagage que sa Bible et son livre de cantiques, et ne sachant, par rapport au but de son voyage, que ceci, que Dieu l'envoyait vers les pays situés au nord-ouest. Après de longues fatigues, il parvint au milieu d'une tribu d'Indiens Delaware, sur les bords du Muskingum. Comme il ignorait absolument leur langage, il se mit, à leur grande surprise, à chanter, à prier et à prêcher dans sa langue natale, qu'ils ne comprenaient pas davantage. Les Indiens arrêtaient sur ce noir étranger leurs grands yeux étonnés, sans paraître toutefois bien émus par ses exhortations et par ses larmes.

Celui-ci continua sa route jusqu'à un nouveau campement, situé sur la rivière Sandusky. Lorsqu'il fit son apparition au milieu d'eux, ces Indiens célébraient une fête avec danses et orgies. La couleur de sa peau lui valut un accueil empressé, et on lui fit apporter une coupe remplie d'eau-de-vie pour qu'il participât à la fête commune; mais il connaissait trop bien les effets de cette maudite boisson pour ne pas la repousser vivement. Cela indisposa les Indiens, qui manifestèrent bientôt leurs mauvais sentiments. Stewart, se voyant dans l'impossibilité de leur expliquer sa conduite, se mit à chanter un de ses cantiques bien-aimés. Ce chant si nouveau produisit une étrange impression sur toute la multitude; les danses furent interrompues, et la colère s'éteignit dans les coeurs. Lorsqu'il eut fini, il tomba à genoux et se mit à prier avec ferveur pour le salut de ces pauvres gens. Pendant qu'il priait, Lin vieux chef, qui connaissait l'anglais, s'approcha, et se mit à interpréter mot après mot la prière de l'étranger. Il traduisit de la même manière l'exhortation qui suivit. L'émotion gagnait tous les coeurs, et assurément une grande oeuvre eût été faite parmi ces pauvres gens, si le chef suprême de la tribu, irrité et jaloux de cette influence rivale, ne fût survenu violemment, en menaçant de son tomahawk l'importun prédicateur. Jhon dut couper court à son exhortation, et s'en aller plus loin, le coeur gros de chagrin.

Notre étrange infatigable missionnaire, loin de se décourager, résolut de faire une troisième tentative. Les Indiens auprès desquels il s'établit ne paraissaient pas mieux disposés que les autres, tout préoccupés qu'ils étaient par une fête nationale. Après avoir été longtemps éconduit, il obtint la faveur de prendre la parole devant la foule réunie, au moyen d'un interprète qu'il avait su trouver. On lui fixa l'heure et le lieu de sa réunion; mais quelle ne fut pas sa déception, au moment venu, de ne se trouver en présence que d'un vieil Indien et d'une vieille femme ! Il leur prêcha néanmoins avec tout le zèle dont il était capable. Bientôt la curiosité s'éveilla autour de lui. Lui-même se familiarisa avec la langue et les moeurs du pays. Un mouvement religieux intéressant fut le résultat de ses travaux.

Cette entreprise si extravagante aux yeux de la sagesse vulgaire, ne pouvait que paraître admirable aux yeux de la foi. Elle suffit pour attirer les regards de l'Église missionnaire de l'Ouest, sur ces tribus qu'elle avait trop laissées en dehors du cercle de son action. Ce que n'avaient osé entreprendre ni des comités religieux ni des synodes de pasteurs, un humble chrétien nègre l'avait entrepris. L'évêque Mac-Kendree vit dans ce fait une direction providentielle, il se consacra de tout coeur à cette oeuvre chrétienne, et il résolut d'envoyer plusieurs missionnaires sur les traces du pieux éclaireur Stewart, qui continuait à pénétrer jusqu'au coeur des diverses tribus. A la conférence de Steubenville, en 1818, l'évêque exposa ce qu'il savait de l'oeuvre commencée parmi les Indiens Guyandottes, dans le Haut-Sandusky, puis il adressa vocation à deux de ses prédicateurs, pour aller prêcher aux adultes et faire l'école aux enfants. Comme on n'avait alors ni comité missionnaire ni caisse de secours, il y avait à se demander où l'on prendrait les fonds nécessaires pour créer cette mission. Selon leur habitude, les prédicateurs firent une collecte entre eux, et ces hommes, dont plusieurs ignoraient avec quelles ressources ou avec quels expédients ils allaient retourner chez eux, donnèrent quinze dollars pour la mission naissante. Les deux prédicateurs désignés partirent, munis de cette faible somme et confiants en Dieu pour le reste.

Les deux frères Finley, dont l'aîné surtout nous est connu par ses Mémoires, furent au nombre de ces premiers envoyés. Bien que la voie eût été tracée par leur intrépide devancier, leur établissement au milieu des tribus indiennes fut loin d'être facile. Des préjugés, qui n'existaient pas contre un missionnaire de couleur, naissaient en foule contre le représentant de cette race blanche, que les diverses tribus s'accordaient à détester et qu'elles accusaient d'avoir profané leur antique patrie. Ces préjugés, James Finley nous raconte comment il réussit à les faire tomber l'un après l'autre, et comment les chefs de tribus et le peuple en vinrent à lui témoigner une confiance absolue. Dans leur affection pour lui, ils le surnommèrent le père de leur nation. La tribu des Ours, ayant perdu son chef, lui conféra cette dignité; sa femme était entourée de la même considération qu'une femme de chef. L'influence qu'il acquit, il la mit au service de l'oeuvre de moralisation et de relèvement qu'il poursuivait; il obtint l'adoucissement graduel des lois inhumaines et des coutumes barbares que les Peaux-Rouges considéraient comme l'héritage sacré de leurs aïeux; il s'attaqua avec autant de succès aux vices que la civilisation avait laissés, comme un impur limon, sur ces enfants du désert qui la maudissaient; le commerce des boissons spiritueuses fut énergiquement combattu, et l'exemple donné par les nouveaux convertis fit plus pour sa suppression que toutes les mesures restrictives. Quelques-uns, des chefs les plus vénérés de la nation firent profession de christianisme; plusieurs devinrent même pasteurs auxiliaires, et leurs noms étranges et pittoresques figurent dignement dans l'histoire de cette mission à côté de ceux de John Stewart et des deux frères Finley.

James Finley fut l'instrument béni de la conversion de milliers d'Indiens, qu'il introduisit dans l'Église méthodiste. Dans son Autobiographie, il fait passer devant nous plusieurs physionomies indiennes fort attachantes, qui prouvent quelles conquêtes l'Évangile a su remporter au milieu de ces descendants des anciens possesseurs du sol américain.

L'un des Indiens convertis par James Finley était un chef qui portait un nom étrange, qu'il tenait sans doute, selon la coutume indienne, de quelque incident de sa vie ou de quelque trait de son caractère; on l'appelait Entre-les-poutres (en anglais : Between-the-logs). Ce chef appartenait à la tribu des Ours et avait conquis la haute position qu'il occupait par l'énergie qu'il avait déployée dans la défense de sa nation. Peu avant sa conversion, il était parti un jour à pied de chez lui et était allé, malgré la longueur et les périls de la route, jusqu'à Washington, pour défendre la cause de ses compatriotes devant le gouvernement des États-Unis. Le secrétaire d'État lui ayant fait remarquer que sa conduite était irrégulière et qu'il ne convenait pas de venir ainsi en ambassade, sans se mettre en rapport préalable avec les consuls et les autres agents du gouvernement, le chef indien répondit fièrement: « Je le savais, mais j'ai pensé que les chemins sont libres, et je suis venu. » Dès qu'il eut été converti, il consacra son intelligence à la cause chrétienne. Il devint un serviteur actif de Jésus-Christ, et un prédicateur d'une originalité saisissante et d'une grande puissance; il fut chargé de la direction d'une école pour ses compatriotes et vint plaider leurs intérêts dans le sein des conférences annuelles des pasteurs méthodistes de l'Ohio. Une fois même, il alla jusqu'à New-York, où, dans des assemblées de missions, il parla avec énergie et éloquence des besoins de ses frères.

Des accessions de ce genre, et elles se multiplièrent rapidement, - ne pouvaient que faire gagner du terrain à l'oeuvre évangélique. Le dévouement admirable des missionnaires fut pour beaucoup aussi dans ces succès. Intelligentes et sensibles, les tribus indigènes comprirent les mobiles qui faisaient agir ces hommes. Ce qui les touchait surtout, c'était le zèle des femmes chrétiennes qui les accompagnaient. Une jeune fille d'un grand mérite, Miss Harriett Sttubbs, appartenant à une des premières familles de la magistrature de l'Ohio, ne craignit pas de renoncer aux avantages de la vie civilisée pour aller se consacrer, dans la compagnie de la famille d'un missionnaire, à l'instruction des Indiens. Aussi ceux-ci la prirent-ils bientôt en affection, et elle devint pour ainsi dire l'idole de la tribu, qui la considérait comme une messagère venue du pays des esprits pour enseigner aux pauvres Indiens le chemin du ciel. On ne l'appelait que « notre gentil petit oiseau rouge. » Il est impossible d'apprécier tout le bien qu'elle fit par sa piété simple et aimable.

À la suite de la conversion de quelques-uns des principaux chefs, il y eut un mouvement dans toute la tribu; on se mit de tous côtés à étudier les sujets religieux. Finley nous raconte qu'un soir son ami, le chef dont nous avons parlé'. le fit inviter à venir en toute hâte chez lui. Il s'y rendit et trouva rassemblés les principaux chefs de la tribu, païens et chrétiens; il s'agissait de mettre en présence les deux croyances. Après qu'on eut mangé du miel et fumé, préliminaires indispensables selon la coutume nationale, un chef, appelé du nom énergique et peu rassurant d'Yeux-sanglants prit la parole et fit une apologie habile des vieilles moeurs et des antiques croyances. La conférence fut très sérieuse, et se prolongea jusqu'à neuf heures le lendemain matin. Le missionnaire raconte qu'il a rarement entendu des discours aussi bien pensés et aussi bien dits, que dans cette nuit mémorable. Lorsque la séance se leva, le parti païen avoua, avec une franchise qui lui faisait honneur, qu'il avait été complètement battu. Cette victoire fut décisive.

Voici un autre fait qui montre quelle ardeur les Indiens mettaient à embrasser le christianisme. Une de leurs tribus les Têtes-plates, cantonnée au milieu des Montagnes-Rocheuses, vit arriver un jour un voyageur qui venait dans ces lointaines régions, dans des vues purement commerciales. Cet homme, sans être précisément pieux, avait quelques notions du christianisme, dont il fit part incidemment dans ses conversations. Ce qu'il put dire aux Indiens au sujet de Jésus-Christ et de la Bible éveilla leur intérêt à un tel point, qu'ils se mirent à questionner l'étranger sur ces choses si nouvelles pour eux. Celui-ci fut vite au bout de sa science, et, fort embarrassé pour leur enseigner ce qu'il ignorait lui-même, il leur dit que, du côté du soleil levant, vivaient en grand nombre des hommes capables de leur fournir tous les renseignements qu'ils désiraient. Le conseil de la nation fut convoqué et quatre hommes furent délégués pour aller aux informations sur Jésus-Christ et sa Parole. Ces députés traversèrent plusieurs centaines de milles, et arrivèrent à Saint-Louis, où ils trouvèrent un accueil plein d'affabilité. Ils repartirent, porteurs de bonnes nouvelles, mais deux seulement rentrèrent dans leurs foyers : les deux autres périrent de fatigue en route.

La publicité qui fut donnée à ce fait intéressant réveilla les sympathies des chrétiens en faveur des tribus de l'Ouest; plusieurs missionnaires furent envoyés, vers ces peuplades, et bientôt les contrées situées au delà du Mississippi assistèrent à un mouvement religieux considérable. Les nouveaux convertis renoncèrent généralement à leur existence nomade, et acceptèrent les habitudes de la vie civilisée. On ne peut que déplorer que le gouvernement américain, après avoir « garanti, à eux et à leurs enfants, à perpétuité, » le sol de leur habitation, les en a dépossédés, sans témoigner plus d'égards aux tribus civilisées et chrétiennes qu'aux tribus encore indisciplinées et nomades.

La position tout à fait instable et précaire faite aux Indiens, sans cesse refoulés par la civilisation, a complètement ruiné plusieurs églises qui florissant au milieu d'eux; car, bien que les missionnaires n'aient pas hésité à les suivre dans leurs lointaines migrations, ils n'ont pas pu empêcher que les injustices dont ils ont été les victimes n'aient produit chez eux des sentiments de mécontentement et de défiance. Toutefois, ils sont à l'oeuvre, et, loin de se décourager, ils persévèrent dans leur travail et des succès solides, sinon brillants, viennent récompenser leur foi.

Comme nous l'avons dit au commencement de cette étude, c'est un destin mélancolique que celui de ce peuple exproprié par la brutale main de la civilisation. Il n'y a aujourd'hui qu'une opinion parmi les savants au sujet de son avenir. La voici, exprimée avec une énergie triste, par M. Charles Lavollée « Repoussé par l'invasion européenne, abruti par les spiritueux que lui apporteront les blancs, l'Indien remontera vers le nord, il fuira jusqu'à ce qu'il se trouve acculé aux glaces éternelles du pôle; là, après avoir jeté ses inutiles filets, et lancé dans le vide sa dernière flèche, n'espérant plus que dans l'hospitalité promise par le Grand-Esprit, il se couchera sur la neige, qui l'aura bientôt couvert de son linceul, et, avec lui, toute une race aura disparu à jamais de la surface de la terre. »

Cette conclusion n'est pas la nôtre. Nous croyons fermement que le temps de la colonisation brutale et sanglante est passé pour les États-Unis, et que, en présence d'un peuple désormais impuissant et désarmé, ils sauront comprendre qu'il y a quelque chose de mieux à faire que de l'exterminer, et qu'il n'est pas impossible de se l'assimiler. Les principes chrétiens ont assez remporté de victoires des deux côtés, chez les vainqueurs et chez les vaincus, pour que ces espérances nous paraissent autre chose que de vaines utopies.

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