La pauvreté
des
prédicateurs. - Ils étaient
forcément voués au
célibat. - Témoignage de
Burke et de Cartwright. - Un voyage de
deux cents lieues avec 75 cents. - Une
veuve et un colonel charitables. -
Conversion de deux aubergistes.
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« Si les émigrants lettrés,
dit M. Cucheval-Clarigny, affectaient quelque
dédain pour les prédicateurs
méthodistes, il n'en était pas ainsi
du gros de la population, qui voyait avec une
faveur marquée ces hommes rudes et vigoureux
marqués à son sceau et vivant de sa
vie. Ne partageaient-ils pas ses privations et sa
gêne? Ne les voyait-elle pas se coucher sur
la dure, se contenter d'un morceau de pain, et, au
besoin, s'en passer? Ne portaient-ils pas, comme
elle, les étoffes grossières
tissées sous le chaume, et ne fallait-il pas
souvent qu'une main charitable réparât
et remplaçât ces vêtements
déchirés à toutes les ronces
du chemin? Quand l'émigrant en sa pauvre
demeure voyait déboucher de la forêt,
sur un cheval exténué, un homme au
teint hâlé, aux traits
fatigués, quelquefois les vêtements
ruisselants encore de l'eau d'une rivière
qu'il avait fallu traverser à la nage, et
que cet homme, après lui avoir
demandé de dormir sous son toit et de prier
ensemble, lui parlait la langue simple et
expressive du peuple, avec ses images
familières et ses naïves
séductions, il sentait son coeur s'ouvrir
tout naturellement. Le ministre bien renté,
qui, dans la ville voisine,
débitait tous les dimanches à sa
congrégation un sermon compassé,
pouvait être un grand clerc; le
prédicateur aux habits de bure, qui souvent
n'avait pas un dollar en poche, mais qui savait
trouver le chemin des coeurs, celui-là
était bien l'homme de Dieu (1).
»
Le général Harrison,
un des présidents des États-Unis, dit
en parlant du renoncement des prédicateurs
pionniers de l'Ouest. dans l'intimité
desquels il avait vécu :
« Ces hommes ne contractent pas
le voeu de pauvreté, mais ils agissent
absolument comme s'ils l'avaient contracté
Le salaire qu'ils sont censés recevoir est
à peine suffisant pour les empêcher de
mourir de faim. Le cheval qui les porte est le seul
être vivant qui soit à eux, et leur
valise réunit l'ensemble de leurs
possessions terrestres.»
Le président Roosevelt, dans
un discours prononcé à la
Conférence générale de
Baltimore en 1908, rendit à l'oeuvre du
Méthodisme dans l'Ouest ce témoignage
:
« Le Méthodisme a eu
dans l'Ouest une croissance prodigieuse. Tout notre
pays a contracté, une dette de gratitude
envers les prédicateurs pionniers
méthodistes dont la marche vers l'Ouest a
tenu pied à la civilisation, et qui ont
participé à toutes les fatigues de
l'existence de nos colons, tout
en s'occupant de leurs intérêts
spirituels, et en empêchant ainsi que les
soucis matériels pressants et les privations
de leur dure vie n'éteignissent la flamme
divine dans leur âme. »
En enrôlant sous ses drapeaux
de jeunes évangélistes, dont les
travaux ne devaient avoir pour limites que les
limites mêmes du désert,
l'Église ne leur promettait pas un
traitement élevé; elle ne leur
promettait pas même un traitement
régulier. Le maximum du salaire officiel
était à peine suffisant pour
entretenir le cheval, s'il avait fallu acheter sa
nourriture. Il était fixé à 64
dollars (320 francs), et encore le
prédicateur devait déduire du
dividende trimestriel qui lui revenait les divers
présents en espèces ou en nature
qu'il avait reçus de ses paroissiens. Si les
divers objets reçus par lui
s'élevaient à un chiffre
supérieur à la somme à
laquelle lui donnaient droit les règlements,
il était tenu de verser le surplus dans une
caisse centrale, destinée à secourir
ses frères moins favorisés. Sur ces
64 dollars, il devait s'acheter un cheval et son
équipement et se fournir de livres. Heureux
était-il encore quand ses trimestres
étaient pavés intégralement et
avec quelque régularité; mais, le
plus souvent, la caisse était
obérée, et les 64 dollars officiels
se réduisaient à 40, à 20, et
fréquemment manquaient complètement, et il arriva
à plusieurs de nos pieux missionnaires de
voir s'écouler des années
entières sans recevoir un cent, ce qui les
mettait tout à fait à la charge des
bonnes âmes du circuit.
En ce temps, le prédicateur
marié ne recevait pas plus que le
célibataire; on comprend qu'avec. des
ressources aussi précaires, l'entretien
d'une famille devenait un problème tout
à fait insoluble. Quelques-uns
tentèrent pourtant de le résoudre;
peu y réussirent, et la plupart de ceux qui
se marièrent se virent dans
l'impossibilité de demeurer dans les rangs
de l'itinérance. C'est dire que l'immense
majorité se condamnaient au célibat
perpétuel, à l'exemple de leurs deux
évêques Asbury et Mac-Kendree.
Ceux-ci, sans ériger le célibat en
dogme, le recommandaient vivement à leurs
jeunes collègues, soit à cause du
salaire si modeste que l'Église était
en mesure de leur offrir, soit à cause des
longs voyages que nécessitait leur laborieux
apostolat. Malgré ses idées
très-arrêtées sur ce sujet,
Asbury consacrait ses économies à
venir en aide à ses frères
chargés de famille.
« Nos pauvres frères de
l'Ouest sont en pleine détresse,
écrivait-il en 1806, après les avoir
visités; ils ont toutes les peines du monde
à vivre; aussi j'ai dû, pour leur
venir un peu en aide, me défaire de ma
montre, de mon habit et de mes chemises. »
Ce trait peint bien le bon
évêque.
Les prédicateurs chez
lesquels le sentiment de leur vocation l'emportait
sur les misères qui, dans leur position,
s'attachaient au mariage, se trouvaient, une fois
mariés, exposés aux assauts
continuels de l'indigence la plus absolue, et il
fallait des âmes bien fortes pour lutter
contre de pareilles obsessions.
La nourriture que les pionniers
trouvaient dans les cabanes des colons était
loin d'être de première
qualité, mais ils ne songeaient pas à
s'en plaindre; ils y étaient habitués
dès leur enfance. Leurs vêtements
laissaient également beaucoup à
désirer. S'ils étaient d'une
propreté remarquable, ils étaient en
général râpés
jusqu'à la corde, et l'habileté de
l'ouvrier ne réussissait pas à
dissimuler parfaitement les rapiécetages
nombreux qu'ils avaient dû subir.
« Mes habits, dit Burke, que
nous avons cité déjà,
étaient complètement usés, et
toute l'industrie humaine n'eût pas
réussi à les restaurer; les
pièces s'y superposaient aux pièces.
J'avais eu assez d'argent pour acheter
l'étoffe nécessaire à la
confection d'un nouvel habit, mais de longtemps je
ne pus pas trouver la somme nécessaire pour
le faire confectionner. »
« Pendant l'année, dit
Cartwright, je reçus 40 dollars; mais
plusieurs de mes collègues ne reçurent par, la
moitié de cette somme. C'étaient des
temps bien rudes que ceux-là; un grand
nombre de prédicateurs pieux et utiles, ne
pouvant plus suffire à leurs besoins,
devaient se retirer de l'itinérance. Ce
n'était pas précisément la
nourriture qui faisait défaut; bien qu'elle
fût de qualité médiocre, nous
en avions suffisamment. Mais, en
général, nous ne recevions pas dans
toute une année un salaire Suffisant pour
nous acheter un habillement complet. Et si nous ne
nous étions pas décidés
à nous vêtir de la bure
grossière fabriquée à la main
par nos gens, et si quelque âme charitable ne
nous eût pas secourus à l'occasion, en
nous faisant cadeau de quelque effet d'habillement,
nous eussions dû nous retirer du travail
actif. L'argent manquait au pays en ce
temps-là. Néanmoins quelques-uns des
meilleurs hommes que Dieu ait faits
traversèrent les orages, supportèrent
vaillamment l'indigence et réussirent
admirablement à planter le méthodisme
dans notre monde de l'Ouest. »
On le voit, les prédicateurs
recevaient tout juste assez, selon l'expression de
l'un d'eux, pour maintenir l'âme et le corps
en bonnes relations. Ce renoncement absolu est Lin
caractère trop saillant de leur
carrière militante pour que nous
résistions au plaisir de montrer au lecteur
par un récit emprunté aux
mémoires de Cartwright, comment il savait lutter
contre
la pauvreté et à quels
expédients il avait recours pour
déjouer la mauvaise fortune. On pourrait
intituler le récit qui va suivre : Comment
un prédicateur trouvait moyen, avec 3 fr. 75
c. en poche, de faire à cheval près
de deux cent lieues.
« Je veux raconter ici, dit
Cartwright, dans quelle position je me trouvais
à la fin de mes travaux dans ce
pénible circuit. Il y avait trois ans que
j'avais quitté le domicile paternel, et j'en
étais éloigné de cinq cents
milles. Mon cheval était devenu aveugle; ma
selle était usée; mes brides avaient,
tant bien que mal, été
remplacées au moins une douzaine de fois; et
mes vêtements avaient été si
souvent rapiécés qu'il était
devenu tout à fait malaisé de
découvrir l'étoffe première.
Je me décidai à retourner chez mon
père pour m'équiper à neuf. Je
me trouvais alors à Marîetta. J'avais
juste 75 cents (3 fr. 75 c.) dans le gousset et je
me demandais avec quelque inquiétude comment
je ferais pour me tirer d'affaire avec une bourse
si mal garnie.
« Je compris au premier coup
d'oeil que je ne gagnerais rien à
réfléchir longuement; il n'y avait
pas à balancer : A fallait prendre le chemin
du logis paternel, ou rue trouver aux prises avec
le dénûment le plus complet. Je
résolus d'aller le plus loin que je
pourrais, puis de travailler de quelque manière
pour
gagner de quoi continuer ma route, jusqu'à
ce que j'arrivasse à la maison. J'avais
quelques amis sur mon chemin, mais pas beaucoup.
Bref, je partis.
« Ma première
journée de voyage ne me fit pas sortir de
mon circuit. À trente-cinq milles de
distance de mon point de départ vivait un
ami sous le toit duquel je comptais passer la nuit.
Il était déjà tard dans la
soirée, et je me trouvais encore
éloigné de cinq milles de cette
maison, lorsque je fis la rencontre d'une veuve qui
demeurait à plusieurs milles en dehors de
mon chemin. Elle n'était pas membre de notre
Église, mais elle avait assisté aux
réunions que j'avais présidées
dans le voisinage. Après que nous
eûmes fait échange de politesses, elle
me demanda si je quittais le circuit. Apprenant,
que je retournais chez mon père, elle me dit
: « Et où en est votre bourse? Je
suppose bien que vous n'avez pas fait fortune dans
vos tournées. » Je lui confessai
naïvement que je n'avais au monde que
soixante-quinze cents. Elle m'invita à venir
chez elle, me disant qu'elle pourrait m'aider un
peu. Je lui répondis, que l'emploi de toutes
mes journées était
réglé jusqu'à Maysville, et
que me rendre chez elle m'écarterait de ma
route, renverserait tous mes plans et
dérangerait tous mes rendez-vous. Elle me
remit alors un dollar, en me disant que
c'était tout ce qu'elle avait sur elle, mais que,
si
je
voulais l'accompagner, elle me donnerait davantage.
Je déclinai l'invitation, j'acceptai le
dollar en la remerciant, et prenant congé
d'elle je poursuivis ma route.
« Quand j'arrivai au bord de
l'Ohio, en face de Maysville, tout mon argent
était parti. J'étais dans le plus
grand embarras, ne sachant comment passer la
rivière, faute d'argent pour payer le bac.
Je me souvins que je connaissais un monsieur
Armstrong, marchand dans la ville, à qui je
pourrais emprunter vingt-cinq cents, si le batelier
consentait à me passer sans me faire payer
d'avance. Comme j'arrivais au bord de l'eau, le bac
y touchait, et j'en vis descendre un homme et un
cheval. Je reconnus aussitôt le colonel
Shelby, frère du gouverneur du Kentucky :
c'était un exhortateur zélé de
l'Église méthodiste et une vieille
connaissance de mon père, dans le voisinage
duquel il habitait. Dès qu'il me vit, il
s'écria:
- Pierre, est-ce bien
vous?
- Oui, Moïse, c'est le peu qui
reste de moi.
- À en juger par votre
accoutrement, les temps ont été durs.
Vous retournez chez vous, je suppose; mais
où en êtes-vous en fait
d'argent?
- Colonel, je n'ai pas un sou au
monde.
- Voici trois dollars, et je
vais
vous faire une lettre de recommandation et un bon
de crédit qui vous
serviront jusqu'à l'entrée des landes
de Pilot-Knobb.
« Cette aventure me
réconforta grandement, vous pouvez le
croire. L'argent et le crédit du colonel me
menèrent quelques jours; mais, quand
j'arrivai à la première taverne au
delà de Pilot-Knobb, je me trouvais de
nouveau sans ressources. Je ne savais vraiment plus
que faire; je demandai toutefois à
être logé, en ayant soin de
prévenir le tavernier que je n'avais pas
d'argent, que j'étais absent depuis trois
ans et que je retournais chez mon père.
J'ajoutai que j'avais une vieille montre et
quelques bons livres dans mon havresac, et que
j'essayerais de l'indemniser. Il me dit de mettre
pied à terre sans
inquiétude.
« Je ne tardai pas à
découvrir que la famille de mon hôte,
qui depuis longtemps habitait le pays, n'avait
aucune connaissance de l'Évangile. Je dois
dire que la maison où je me trouvais se
composait de trois chambres, une salle à
manger, une chambre à coucher et une
cuisine. Ces trois salles, sur un même
palier, n'étaient séparées que
par une mince cloison en bois, dont les planches en
vieillissant s'étaient retirées,
laissant entre elles de larges fentes.
« Au moment de nous retirer, je
demandai à mon tavernier s'il avait quelque
objection à ce que je fisse une
prière avant de nous séparer. « Aucune, aucune, »
me dit-il
très cordialement; et je le vis entrer dans
la cuisine, pour appeler, je le supposais du moins,
le reste de la famille. Il revint bientôt,
une chandelle à la main et me pria de le
suivre. Nous entrâmes dans la chambre
à coucher, et, posant sa chandelle sur la
table, il me souhaita une bonne nuit et ajouta :
« Ici vous pourrez prier tout à votre
aise. »
« J'avoue que ceci me prit par
surprise et qu'au premier moment je fus tout
stupéfait. Il m'avait complètement
joué, mais je me décidai
aussitôt à ne pas lui abandonner ainsi
la victoire. Je me mis donc à genoux
auprès des fentes de la cloison, et je
commençai à prier avec toute l'ardeur
dont mon âme et ma voix étaient
capables. Je m'aperçus bientôt,
à l'agitation inaccoutumée qui se
manifestait dans la cuisine, que la surprise de ces
gens n'était pas moins grande que celle que
j'avais ressentie moi-même un moment
auparavant. J'entendis distinctement
l'hôtesse dire à son mari : « Il
est fou, et il va nous tuer toute la nuit. Va
« donc voir ce que c'est. » Le digne
homme n'approchait qu'avec la plus grande
circonspection; il entra pourtant lorsque j'eus
fini, et me demanda quels étaient les motifs
de mon étrange conduite.
« Ne m'avez-vous pas permis,
lui demandai-je, de prier autant que je le
voudrais? - Sans doute, répondit-il, mais
pas à haute voix. » Je lui dis alors que,
puisqu'il
m'avait empêché de prier avec sa
famille, j'avais jugé à propos
d'atteindre mon but d'une autre
façon.
« Il était clair pour
moi qu'il me croyait l'esprit malade; cependant
notre conversation qui dura quelques moments et
roula sur des sujets religieux put le convaincre
qu'il était dans une complète erreur
à mon sujet.
« Le lendemain matin, je me
levai de très-bonne heure; je voulais faire
quinze milles avant déjeuner et je comptais
mettre pied à terre chez une de mes
connaissances. Mais, au moment où je me
préparais à enfourcher mon cheval,
l'aubergiste me retint et voulut à tout prix
me faire déjeuner. J'acceptai; mais quand je
lui offris de le rétribuer de quelque
manière, il refusa et me pressa vivement de
descendre chez lui, s'il m'arrivait de repasser
dans la contrée. J'ajouterai ici qu'avant
six mois j'eus l'occasion de le revoir; sa femme et
lui étaient alors convertis, et ils
attribuaient leur conversion aux circonstances un
peu extraordinaires de la mémorable nuit que
j'avais passée sous leur toit.
« Je fis la rencontre de
nouveaux amis, ce qui me permit d'atteindre
Hopkinsville; je me trouvais encore à trente
milles de la maison paternelle et j'avais six cents
en poche. L'aubergiste, qui connaissait mon
père, consentit à m'héberger, bien que je lui
eusse
déclaré en toute
sincérité mon état
pécuniaire. Je venais de fermer les yeux
après m'être couché, lorsque je
fus éveillé en sursaut par les cris
perçants d'une femme. Je sautai à bas
du lit, croyant qu'il se commettait un crime, et,
après avoir jeté sur moi un
vêtement, je m'élançai vers le
lieu d'où partaient ces clameurs.
L'aubergiste vint me prévenir que ces cris
étaient poussés par sa femme, qui
était sujette à des convulsions.
M'étant approché, je lui adressai
quelques paroles d'exhortation et ne tardai pas
à découvrir que ses
préoccupations étaient d'un
caractère purement religieux, et que le
sentiment du péché était ce
qui la tourmentait. Je lui offris de prier pour
elle : « Oh ! oui, répondit-elle
aussitôt, priez, car personne ici ne prend
soin de ma pauvre âme. » Je
m'agenouillai alors et priai; puis, après
avoir chanté un cantique, je
m'efforçai de la conduire à
Jésus-Christ, comme à celui qui peut
seul sauver. Je priai encore, et bientôt elle
se releva en donnant gloire à Dieu. Ce
moment fuit délicieux : le mari pleurait
comme un enfant; nous passâmes presque toute
la nuit à chanter, à prier et
à louer Dieu. Le lendemain, l'aubergiste me
dit que j'avais acquitté dix fois mon compte
et que tout ce qu'il me demandait, c'était
de m'arrêter chez lui toutes les fois que je
passerais.
« Ce jour même, j'arrivai
à la maison avec six cents de reste. Ce qui
précède vous donne une idée
très-incomplète des tournées
des premiers prédicateurs méthodistes
de l'Ouest. Mes parents m'accueillirent avec joie;
je passai avec eux plusieurs semaines. Mon
père me donna un nouveau cheval, une bride
et une selle, des habits neufs et quarante dollars
en argent. Ainsi équipé, je me tins
prêt à trois autres années
d'absence. »
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