Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a, et achète ce champ.
Dans les quatre paraboles que nous venons de
considérer, nous avons vu le Roi s'adresser
lui-même à la foule qui l'entourait,
et qui, sans être coeur et âme avec
Lui, s'intéressait néanmoins aux
progrès et revers de la formation du Royaume
qu'Il proclamait. Il brossa devant cette foule,
sous la forme de paraboles, un tableau qui
était à la portée de tous, et
grâce auquel elle pouvait comprendre: que le
progrès du Royaume dépendait de la
nature du terrain et de la semence, et que les
revers de son développement provenaient tout
à la fois de l'activité d'un ennemi,
du développement anormal de l'oeuvre
commencée, ainsi que d'influences
mauvaises.
Nous voulons maintenant
considérer les autres que le Seigneur a
adressées exclusivement aux disciples, et
qui présentent le sujet sous son angle
divin.
Parlant à la foule, le
Maître fait un exposé des
manifestations extérieures sur le
développement du Royaume pendant notre
économie, tel que l'homme de la rue peut le
comprendre. Ici, Il ouvre son coeur à ses
disciples, Il les introduit dans le secret de sa
pensée. Il leur fait voir la chose de plus
haut et leur fait entrevoir les choses profondes
qui ont trait à l'établissement de
son Royaume.
D'abord il faudra nous souvenir
tout
particulièrement, pour les paraboles du
trésor et de la perle, de notre
méthode d'interprétation. Par
exemple, il ne faudra pas nous laisser influencer
par l'interprétation populaire, quelle
qu'elle soit. Secondement, il faudra conserver la
même signification des figures
interprétées par le Seigneur. Dans
cette parabole du trésor, nous rencontrons
deux figures qui nous sont familières et qui
ont été interprétées
par Jésus-Christ. Ce sont celle du champ et
celle de l'homme. Au sujet de la première
figure, que nous retrouvons dans les trois
premières paraboles, le Seigneur nous dit au
verset 38: «Le champ, c'est le monde»;
ainsi le champ dans lequel le trésor se
trouve, puis où il est caché, c'est
le monde. La deuxième figure est celle de
l'homme que nous avons déjà
considéré comme le Fils de l'homme,
Jésus-Christ.
Ceci suffit pour prouver dès
le début que l'interprétation
populaire qui fait du trésor le Salut ou
Jésus-Christ (ce qui revient au même),
et l'homme qui l'a trouvé le pécheur,
est inexacte.
Le texte nous dit que le
trésor est caché dans le champ, image
du monde; Jésus-Christ n'est pas de ce
monde, Il est le pain qui vient du ciel. Le salut
vient d'En haut, non d'ici-bas; ce n'est pas la
terre qui s'élève vers le ciel, c'est
le ciel qui se penche sur la terre. Nous, nous
l'aimons parce qu'Il nous a aimés le premier
(1
Jean 4: 19). Celui qui trouve le
trésor achète le champ, symbole du
monde. Celui qui trouve Jésus-Christ
abandonne le monde au lieu de l'acheter.
«Celui qui trouve le trésor le
cache», celui qui trouve Jésus-Christ,
au lieu de le cacher, le proclame
(Marc
8: 38). Celui qui trouve le
trésor dans ce monde vend tout ce qu'il a et
achète le champ. Qu'est-ce que le
pécheur a qu'il puisse vendre afin d'acheter
son salut?
Le prophète ne
déclare-t-il pas que la plus belle justice
de l'homme est semblable à un vêtement
souillé?
(Esaïe
64: 5). Nicodème,
l'homme érudit, moral, religieux, impeccable
dans sa conduite, s'entend dire: «Si tu ne
nais de nouveau, tu ne pourras voir le Royaume de
Dieu, ni y entrer,» Alors comment un homme,
quel qu'il soit, peut-il espérer retirer un
profit, devant Dieu, de sa propre justice, que Dieu
évalue à un vêtement
souillé? Et que peut-on acheter avec un tel
vêtement? Un mont-de-piété
donnerait-il un sou en échange d'un paquet
de vieux habits sales? En outre, le salut est-il en
vente, ou offert gratuitement comme un don de Dieu?
Que dit l'apôtre Paul à ce sujet?
«Tous ont péché et sont
privés de la gloire de Dieu, et ils sont
gratuitement justifiés par sa grâce,
par le moyen de la Rédemption qui est en
Jésus-Christ.» Cependant, malgré
ces déclarations si précises et si
convaincantes, on entend fréquemment dire,
tout en admettant que le salut est offert par
grâce, que le pécheur doit payer le
prix de son salut par le renoncement à
lui-même, par l'abandon de son
péché, de sa vie passée, etc.
etc.
Si ce renoncement, cet abandon,
sont
les conditions de salut, le salut n'est pas
gratuit, ce n'est pas un don; mais un dû. En
outre, pouvons-nous faire des oeuvres acceptables
aux yeux de Dieu, avant que nous ayons passé
par la nouvelle naissance? Ainsi toutes ces choses
appartiennent au programme des oeuvres, et
l'apôtre dit: «Nul ne sera
justifié devant lui par les oeuvres de la
loi» (Rom.
3:10). L'âme qui s'est
laissée saisir par Jésus-Christ, qui
a accepté le don de Dieu, et qui a
passé de la mort à la vie par sa
grâce, renonce à soi-même,
abandonne son péché, se
détourne du chemin large dans lequel elle
marchait; mais non pour obtenir les grâces de
Dieu, car elle sait qu'elle ne sera jamais digne
d'une faveur quelconque
(Luc
17 : 10).
Ce changement de vie sera le
résultat inévitable de sa conversion,
dicté non par un esprit de gain ou de
crainte, comme le ferait un mercenaire ou un
esclave, mais dicté par l'esprit d'amour que
Dieu lui a donné pour agir comme un fils
envers son père, éliminant tout ce
qui pourrait l'attrister et accomplissant ce qui
peut le réjouir.
Si le trésor n'est pas le
salut, c'est-à-dire Jésus-Christ, et
si ce trésor est dans le monde, que peut-il
bien être? Jetons un bref coup d'oeil sur les
deux versets ci-dessous. Ps.
135: 4, «Car
l'Éternel s'est choisi Jacob, Israël,
pour qu'il lui appartînt» ; et Exode
19: 5, «Si vous gardez
mon alliance, vous m'appartiendrez entre tous les
peuples, car toute la terre est à moi; vous
serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une
nation sainte». Nous croyons voir dans ces
versets ce trésor: Israël, ce peuple
choisi et précieux aux yeux de Dieu, mis
à part pour l'accomplissement de ses
desseins
éternels(1).
Le monde a été créé
pour faire éclater la sagesse infinie de
Dieu. Présentement cet éclat est
voilé. La créature que Dieu a
placée en Eden comme gouverneur de cette
terre s'est laissé séduire par
Lucifer, elle lui a vendu pour ainsi dire son droit
d'aînesse. En d'autres
termes, par la chute Adam est devenu, ainsi que ses
descendants, l'esclave, et Satan, le Prince de ce
monde.
Les principes du Royaume se sont
effacés, la loi de la jungle a pris leur
place. Le monde est devenu un monde de
cruauté, d'égoïsme et d'orgueil.
Mais au sein de ce chaos où tout
était noir, obscur et bouleversé,
Dieu a pu voir la possibilité de
réaliser un trésor qu'Il appelle
«Son Peuple» et dans lequel Il voit les
éléments latents, propres à la
réalisation de l'établissement de son
Royaume sur la terre, où Sa gloire
éclaterait. Dans sa joie Il vend tout ce
qu'Il a pour acheter le champ
(v.
44), «Lui qui s'est fait
pauvre de riche qu'Il était, afin que par sa
pauvreté nous fussions enrichis»
(2
Cor. 8 : 9). Et que dire de la
joie qu'Il éprouva à la perspective
de voir se réaliser son Royaume. Cette joie
éclate dans ces paroles du prophète
Esaïe
(52:
1-3): «Réveille-toi!
réveille-toi! revêts ta parure, Sion!
Revêts tes habits de fêtes,
Jérusalem, ville sainte! Car il n'entrera
plus chez toi ni incirconcis, ni impur, secoue ta
poussière, lève-toi, mets-toi sur ton
séant, Jérusalem! Détache les
liens de ton cou, captive, fille de Sion! Car ainsi
parle l'Éternel: c'est gratuitement que vous
avez été vendus, et ce n'est pas
à prix d'argent que vous serez
rachetés.» À ce sujet nous
pourrions lire encore les passages suivants: Esaïe
49: 13; 65:
18-19; 62:
4-7 et d'autres
encore.
Israël a connu une histoire
glorieuse; Salomon n'a été
surpassé en puissance, en richesse, en
gloire et en sagesse par aucun autre de la terre.
Mais selon la prescience divine, Israël a
rejeté son Messie, et par un acte solennel,
le Messie rejeté a tourné le dos
à son peuple. Il l'a
dispersé parmi les nations. Les nations sont
devenues comme des sépulcres qui gardent les
ossements desséchés d'Israël
depuis de nombreux siècles. C'est le
trésor caché, doublement
caché, caché premièrement par
cette dispersion parmi les nations, et caché
par le caractère particulier de sa race. Qui
peut voir présentement dans le peuple juif,
ce peuple méprisé, rejeté,
persécuté, un trésor? Et
pourtant c'est bien le trésor de la
parabole. Sa valeur est mise en relief par le prix
qui a été payé pour son
acquisition (car Jésus est venu
premièrement pour les siens, le peuple
choisi) ainsi que par ce qu'il produira lorsqu'il
sera mis en évidence. «Alors que tu
étais délaissée, haïe et
solitaire, je ferai de toi un sujet d'orgueil
à jamais, la joie des
générations futures»
(Esaïe
60: 15) et «toutes
les nations seront bénies en toi»
(Galates
3 : 8).
Mis en évidence! Voilà
le mot; ce trésor, Israël, sortira de
ses sépulcres selon la Parole de
l'Éternel
(Ezéchiel
37 : 13). «Je
vous rassemblerai de toutes les nations et de tous
les lieux où je vous ai chassés, dit
l'Éternel, et je vous ramènerai dans
le lieu d'où je vous ai fait aller en
captivité»
(Jérémie
29:
14).
Le peuple d'Israël retournera
en Palestine, les uns attirés par les
avantages matériels que leur offre le pays,
les autres pour fuir simplement leurs
persécuteurs, accomplissant ainsi la
prophétie de Jérémie
(16:
16). Ce retour, n'étant
pas produit par un mouvement religieux quelconque,
ne les sauvera pas de leurs persécuteurs.
Que dit le prophète Ezéchiel à
ce sujet: «Comme on rassemble l'argent,
l'airain, le fer, le plomb et l'étain, dans
le creuset, et qu'on souffle le feu pour les
fondre, ainsi je vous rassemblerai dans ma
colère et dans ma fureur, et je vous mettrai
au creuset pour vous fondre. Je vous rassemblerai,
et je soufflerai contre vous avec le feu de ma
colère, et vous serez fondus au milieu de
Jérusalem»
(Ezéchiel
22).
Mais le jour vient où
Israël se convertira au sein de la Grande
Tribulation qui doit venir sur le monde entier pour
éprouver les habitants de la terre. «
Alors je répandrai sur la maison de David et
sur les habitants de Jérusalem un esprit de
grâce et de supplication, et ils tourneront
les regards vers moi, celui qu'ils ont
percé. Ils pleureront sur lui comme on
pleure sur un premier-né»
(Zach.
12: 10).
À la suite de cette
conversion d'Israël, le peuple choisi de Dieu,
ce trésor caché, deviendra
l'instrument du Roi des rois pour
l'établissement du Royaume. C'est en ces
temps-là que la connaissance de
l'Éternel remplira la terre, comme le fond
des mers par les eaux qui le couvrent
(Esaïe
11 : 9) et que les
nations auront pleinement conscience de la
présence de ce trésor, ainsi que
l'exprime l'Éternel en ces termes: « Il
viendra encore des peuples et des habitants d'un
grand nombre de villes. Les habitants d'une ville
iront à l'autre, disant: Allons implorer
l'Éternel et chercher l'Éternel des
armées. Nous irons aussi et beaucoup de
peuples et de nombreuses nations viendront chercher
l'Éternel des armées à
Jérusalem et implorer l'Éternel.
Ainsi parle l'Éternel des armées: En
ces jours-là, dix hommes de toutes les
langues des nations saisiront un Juif par le pan de
son vêtement et diront: Nous irons avec vous,
car nous avons appris que Dieu est avec vous»
(Zacharie
8 : 20-23).
Le Royaume des Cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles. Il a trouvé une perle de grand prix; et il est allé vendre tout ce qu'il avait, et l'a achetée.
Cette parabole ressemble beaucoup, par son
début, à celle que nous venons de
considérer. Nous retrouvons une des figures
qui nous sont familières, celle de l'homme
désigné ici comme un
marchand.
L'idée de vendre tout ce
qu'il a pour acheter ce qu'il a trouvé est
présente comme dans celle du trésor.
Ainsi nous rejetons pour les mêmes raisons
l'interprétation populaire qui fait de
Jésus-Christ la perle de grand prix, et du
pécheur le marchand qui l'a trouvée.
Une telle interprétation est en
contradiction formelle avec les
vérités fondamentales du salut. Nous
ne voulons pas revenir sur ce sujet qui a
été traité dans la
précédente parabole. Nous passerons
ainsi directement à la signification de la
perle elle-même. Que peut bien
représenter cette perle de grand
prix?
Premièrement, remarquons que
les perles n'avaient aux yeux des Juifs aucune
valeur. Dans l'Ancien Testament, nous avons des
descriptions merveilleuses de pierres
précieuses; mais rien ne nous est dit de la perle.
La perle
n'occupe
aucune place dans les couronnes des rois de Juda,
ni sur le pectoral du grand-prêtre. Quand Job
répond à la critique de Beldab
(Job
28 : 15-19) et demande où
se trouve la sagesse, il mentionne toutes les
pierres précieuses, mais passe sous silence
la perle. Il est vrai que nous la voyons
mentionnée au dix-huitième verset,
mais par une erreur de traduction. La version
révisée anglaise, par exemple,
substitue le mot de «cristal» à
celui de «perle». Par contre, la perle
était très considérée
parmi les gentils.
Lors de récentes
investigations faites en Égypte, il a
été démontré que la
perle avait sa place dans les couronnes des anciens
rois. À Ninive, la perle était en
grand usage, et sa valeur a grandi progressivement,
de sorte que la perle est devenue très
précieuse dans l'Est. Cela nous aide
à comprendre à quel degré les
disciples ont dû être frappés
d'étonnement, lorsque le Maître leur
dit: «Le Royaume des cieux est semblable
à un marchand qui cherche de belles perles.
Il a trouvé une perle de grand prix, il est
allé vendre tout ce qu'il avait et l'a
achetée», La parabole du trésor
a été comprise par les disciples sans
aucune difficulté. Ils étaient, eux
les Juifs, le trésor caché dans ce
monde; mais une perle ne peut signifier que les
païens, considérés par eux comme
des chiens. Se pourrait-il que Dieu jette un regard
favorable sur les Gentils et les lasse
héritiers de la vie éternelle?
Voilà ce qu'ils ne pouvaient comprendre, et
pourtant c'est bien l'enseignement que le
Maître voulait leur donner et qu'Il affirme
plus tard par la plume de l'apôtre Pierre
dans sa première lettre
(chap.
2: 9-10), lorsqu'il
écrit, en parlant de
l'Église: «Vous, au contraire, vous
êtes une race élue, un sacerdoce
royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin
que vous annonciez les vertus de Celui qui vous a
appelés des ténèbres à
son admirable lumière, vous qui autrefois
n'étiez pas un peuple, et qui maintenant
êtes le peuple de Dieu, vous qui n'aviez pas
obtenu miséricorde, et qui maintenant avez
obtenu miséricorde».
Regardons pour quelques instants
la
perle et sa formation.
Premièrement, la perle est le
produit direct d'un organisme vivant et non celui
d'un mécanisme ou d'une fabrication
quelconque. À ma connaissance, il n'y a
aucune pierre précieuse qui soit dans ce
cas. En effet, l'Église ne résulte
pas d'un système humain savamment
conçu par le cléricalisme, tel que le
romanisme; mais elle est le produit d'un organisme
vivant, Jésus-Christ, la source de toute
vie.
Deuxièmement, la perle est le
résultat d'une blessure faite à
l'être qui la produit. De même
l'Église est le résultat des
blessures faites à Jésus-Christ, le
Saint des saints, par notre état de
péché. «Car Dieu prouve son
amour envers nous, en ce que, lorsque nous
étions encore des pécheurs, Christ
est mort pour nous»
(Rom.
5: 8).
Troisièmement, la perle est
la réponse du blessé à la
blessure qui a été produite en son
sein par l'introduction d'un corps étranger.
De même l'Église est la réponse
du crucifié au péché qu'il
expie, de sorte que l'apôtre peut dire:
«Vous, qui étiez autrefois
étrangers et ennemis par vos pensées
et vos mauvaises oeuvres, il vous a maintenant
réconciliés par sa mort dans le corps
de sa chair pour vous faire
paraître devant lui, saint,
irrépréhensible et sans
reproche»
(Col.
1 : 21-22).
Quatrièmement, la perle avant
sa formation était l'élément
qui a produit la blessure. Cet
élément étranger, introduit au
côté de l'huître, a
été transformé par elle par le
procédé de couches
répétées de sa nacre qui en a
fait ainsi un joyau précieux de même
nature que la vie qui la produit. De même
l'Église, qui est l'élément
qui a causé la mort de la sainte victime, se
voit changée par le procédé de
l'amour divin: Il s'est livré Lui-même
pour elle, afin de la sanctifier pour la faire
paraître devant lui, glorieuse, sans
défaut, sans tache, ni ride, ni rien de
semblable, mais sainte et
irrépréhensible.
Nous savons tous comment une
perle
se forme dans le sein de l'huître. C'est un
petit grain de sable ou un autre corps
étranger qui pénètre dans le
côté de l'huître et la blesse,
comme blesserait un grain de poussière dans
l'oeil humain. Pour calmer la souffrance que lui
cause ce corps étranger, l'huître
recouvre cette impureté d'une couche de sa
nacre, matière gluante qui finit par se
durcir. À ce moment-là l'inflammation
renaît et produit à nouveau la douleur
à laquelle l'huître répond par
une nouvelle couche de sa nacre. Ainsi de suite,
couche sur couche, l'huître va jusqu'à
donner sa vie pour la formation de la perle, en
sorte que ce corps étranger se voit
transformé, à l'image de l'organisme
qui l'a formé, sublime image de
l'Église de Jésus-Christ.
Nous, créatures
déchues, étrangères à
la gloire de Dieu, nous qui n'avions aucun droit
aux promesses divines, nous qui étions des
ennemis, des révoltés, nous qui
blessions Dieu par nos péchés et par
nos fautes, Dieu versa sur nous
la nacre de son amour. Il a prouvé cet amour
en allant jusqu'à la mort, la mort
même de la croix, afin que nous lussions
transformés à son image, de gloire en
gloire. Quelle merveilleuse et glorieuse
vérité est contenue dans cette
admirable parabole.
Continuant notre étude, nous
arrivons à considérer l'usage de la
perle. Pour nous, la perle est une chose de luxe,
c'est un ornement, une parure. Mais pour les
Orientaux, dont l'imagination est
particulièrement fertile, la perle est
beaucoup plus que cela. C'est un ornement, bien
entendu, mais un ornement symbolique qui parle
d'innocence et de pureté. Ainsi la parure de
la perle était l'image du puissant triomphe
du bien sur le mal. Glorieuse vérité,
mais hélas! si peu comprise et
réalisée parmi nous. Que de hauts et
de bas dans nos vies, que de chutes et rechutes
dans nos existences et pourtant la victoire nous
est assurée en Lui. L'apôtre Paul
pouvait dire du fond de son âme: «Je
puis tout par Christ qui me fortifie»
(Phil.
4: 13).
En Orient, seuls les rois
avaient le
droit de se parer de joyaux précieux.
Aujourd'hui encore, en Perse, si je ne fais erreur,
toute perle de grand prix devient automatiquement
la propriété du shah. C'est donc,
dans ce pays-là, un ornement royal
précieux.
Sublime révélation de
la gloire future réservée à
l'Église, son corps mystique, et
destinée à être sa couronne de
gloire dans toutes les générations,
aux siècles des siècles!
Hors du mystère du
péché, hors du mystère du mal,
hors du mystère de ce monde en
révolte dans lequel les valeurs du Royaume
semblent être méconnues et incertaines,
Dieu, dans sa toute-sagesse, a su tirer de ce chaos
un peuple qui porte son nom et proclame sa
vérité dans les
générations futures, et aussi un
joyau précieux pour orner la couronne royale
de son Fils bien-aimé, afin de montrer dans
les siècles à venir l'infinie
richesse de sa grâce, par sa bonté
envers nous en Jésus-Christ.
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