Le Royaume des Cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer et ramassant des poissons de toute espèce. Quand il est rempli, les pêcheurs le tirent; et, après s'être assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon, et ils jettent ce qui est mauvais. Il en sera de même à la fin du monde. Les anges viendront séparer les méchants d'avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Le but de cette parabole est de nous
révéler, en quelques mots, par une
illustration familière, prise dans la vie
quotidienne des disciples, comment se terminera
notre époque. En d'autres termes, elle
présente un tableau tragique de la fin des
temps.
Les disciples connaissaient
parfaitement toutes les opérations de ce
travail de pêcheur. Ils avaient tous vu
à maintes reprises, les pêcheurs aller
jeter et retirer leurs filets de la mer. Ils
avaient dû prendre part, eux-mêmes, en
maintes occasions, à cette opération:
le triage des mauvais poissons d'avec les bons. Ils
avaient donc pu suivre et comprendre avec
facilité la pensée du Maître et
saisir l'enseignement qu'Il
voulait leur donner par cette parabole. Pourtant,
malgré la familiarité du sujet,
Jésus donne à ses disciples une
interprétation partielle. Pour quelle
raison? Ne serait-ce pas pour leur montrer que
l'enseignement de cette parabole se limite à
la question du triage, soit la phase finale de
notre civilisation.
«Après s'être
assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce
qui est bon, et ils jettent ce qui est mauvais. Il
en sera de même à la consommation du
siècle. Les anges viendront séparer
les méchants d'avec les justes, et ils les
jetteront dans la fournaise ardente où il y
aura des pleurs et des grincements de dents.»
Ceci démontre clairement qu'en effet, le but
essentiel de la parabole est de montrer comment
s'achèvera la fin de notre
ère.
Ce tableau ne donne pas l'image
d'un
monde qui se convertit par la prédication de
l'Évangile; mais l'image d'un monde qui
finit par le jugement. Cependant, beaucoup ont cru
voir dans cette parabole le symbole de
l'Évangile de grâce qui a
été répandu dans la mer des
peuples, après le rejet du divin Roi. Puis,
poussés par leur imagination, ils ont
également cru voir tous les poissons de la
mer englobés dans les mailles du filet, soit
la conquête du monde par l'Évangile,
ou en d'autres termes, l'établissement
définitif du Royaume des Cieux sur la terre
par l'évolution naturelle de la civilisation
sous le souffle de l'Évangile.
Ceci ne correspond nullement
avec
l'interprétation du Maître qui fait
ressortir ce point-ci: l'enseignement de cette
parabole est limité à la question du
triage. Et cette question ne parle pas de triomphe,
mais de jugement.
Quelle est l'oeuvre de
l'Évangile de la grâce si ce n'est de
former le corps mystique de Jésus-Christ, la
perle de grand prix que nous venons de
considérer. L'Église,
créée par la puissance de
l'Évangile, sera soudainement enlevée
de ce monde à la voix de l'archange et au
son de la trompette de Dieu dès qu'elle sera
complétée par l'introduction dans son
sein de la dernière âme appelée
à en faire partie. Ainsi elle n'aura pas
à passer par un triage quelconque, car elle
sera composée uniquement de ceux qui auront
passé par la nouvelle naissance. De ce fait,
elle sera identifiée à
Jésus-Christ, la tête de
l'Église, formant en Lui un seul et
même corps.
Mais après que le Seigneur
sera venu sur les nuées comme un voleur dans
la nuit, c'est-à-dire inattendu et
inaperçu de ce monde incrédule, Dieu
ne livrera pas le monde complètement
à lui-même, comme quelques-uns le
pensent.
L'Évangile du Royaume qui a
été prêché par
Jean-Baptiste, Jésus-Christ et les
disciples, avant la rejection définitive du
Roi par les Juifs, le sera à nouveau
après l'enlèvement de
l'Église. L'Évangile de la
grâce qui a remplacé l'Évangile
du Royaume n'est annoncé que pour un temps
nettement déterminé, le temps
nécessaire pour tirer hors du milieu des
nations, l'Église, mystère de cette
grâce. Cet Évangile du Royaume
proclamera, comme jadis, la venue du Royaume
messianique sur la terre.
Le septième chapitre de
l'Apocalypse donne une admirable
démonstration de la puissance de cet
Évangile. La première partie de ce
chapitre parle de 144.000 Israélites
scellés du sceau de Dieu. Ce nombre doit
être considéré, très
probablement, d'une manière figurative,
représentant la totalité des
convertis israélites durant le cours de la
dernière semaine de Daniel. Ce sont eux qui
formeront le grand mouvement missionnaire qui
proclamera l'Évangile du Royaume, et par qui
cette «grande foule, que personne ne peut
compter, de toute nation, de toute tribu, de tout
peuple et de toute langue» indiquée
à la fin de ce même chapitre, se
convertira. Il est évident que cette foule
immense ne fera pas partie de l'Église.
L'Église étant complète,
glorifiée, et assise sur des trônes,
autour du trône divin, à ce
moment-là*). Cette foule, c'est les fruits
incalculables et glorieux des 144.000
scellés du sceau de Dieu. Elle vient de la
Grande Tribulation et se tient debout devant le
trône, en qualité de serviteurs. Amis
de l'Époux. L'Église est assise sur
des trônes, en qualité
d'épouse, et règne avec Christ
(2
Tim. 2: 12; Apoc.
5: 10).
À la suite de cette oeuvre de
grâce, exercée sur la terre
après l'enlèvement de
l'Église, telle qu'elle est
préfigurée par l'arc-en-ciel qui se
trouve autour du trône (1),
Dieu
entreprend une oeuvre de purification qu'Il
confiera aux anges. C'est par eux que tous les
scandales et ceux qui commettent l'iniquité
seront arrachés de son Royaume. Ce sont eux
qui, à l'heure finale, sépareront les
méchants d'avec les justes, et les jetteront
dans la fournaise ardente où il y aura des
pleurs et des grincements de dents. C'est à
ce travail de triage que s'applique ces paroles de Matthieu
24: 40: «L'un sera
pris, l'autre laissé».
Ainsi cette parabole n'a dans un
certain sens rien de particulier pour nous. Elle
fait simplement entrevoir l'issue finale de notre
civilisation. Elle est néanmoins
précieuse, car elle donne un encouragement,
une force! Elle révèle que le mal
n'aura pas le dernier mot. Elle affirme que la
justice divine prévaudra. À
l'âme oppressée par toutes les
défaillances de l'heure, elle donne
l'assurance que si l'homme est impuissant pour
établir sur la terre l'ordre et la
prospérité, il n'en est pas de
même avec Dieu. Ce monde de tristesse, saisi
d'effroi et d'épouvante, parviendra à
la guérison sous l'action de la grâce
divine, opérant par ses jugements et par sa
miséricordieuse justice.
«Avez-vous compris toutes ces choses? - Oui, répondirent-ils.
Et il leur dit: c'est pourquoi, tout scribe instruit de ce qui regarde le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes.»
Cette parabole, la dernière en liste du
treizième chapitre de Matthieu, peut
être considérée comme une
conclusion de l'enseignement reçu des
précédentes. Elle relève la
responsabilité de ceux qui ont compris et
accepté cet enseignement.
Remarquons tout d'abord que
cette
parabole a été donnée comme
suite à la réponse des disciples
à la question du Maître.
«Avez-vous compris toutes ces choses? -
Oui», répondirent-ils.
L'accent de cette question
repose
indiscutablement sur le mot «compris».
Ils ont tout entendu, rien ne leur a
échappé, ils ont écouté
les quatre premières paraboles qui ont
été adressées à la
foule plus particulièrement. Ils avaient
écouté avec intérêt,
comme l'affirme la question qu'ils posèrent
au Maître
(Matth.
13: 10). Ils écoutent
avec le même intérêt les trois
paraboles suivantes qui leur sont adressées
à eux exclusivement, ainsi que l'explication
de la dernière en liste. À la fin de
cet exposé, Jésus leur demande:
«Avez-vous compris toutes ces choses?»,
c'est-à-dire avez-vous saisi toute la
signification de ce que je vous ai dit? Avez-vous
remarqué l'admirable suite de cette
révélation renfermée dans
cette série de paraboles? Par exemple
l'harmonie parfaite qui existe entre elles? Ce
développement logique qui est en parfait
accord avec les faits et tout ce que les
prophètes ont annoncé à ce
sujet dès le commencement?
Remarquons bien que le Maître
précise «toutes ces choses» et non
une partie seulement. Il veut être
assuré qu'ils ont pleinement saisi toute la
portée de son enseignement, sans
négliger aucun détail. Ceci est vital
s'ils veulent s'acquitter fidèlement des
devoirs qui reposent sur eux envers la
société de l'époque au sein de
laquelle ils vivent.
Lorsqu'ils eurent répondu par
un oui très catégorique, le Seigneur
leur exposa la nature de cette
responsabilité, en faisant ressortir, en
tout premier lieu, leur position de
«Scribes». «Scribes instruits des
choses qui concernent le Royaume des Cieux.»
C'est-à-dire que de ce fait ils sont
placés devant ce monde en qualité de
lecteurs, de commentateurs de la Loi de Dieu.
Esdras donne un merveilleux exemple du vrai scribe.
Nous le voyons placé au milieu de son peuple
pour lire la parole de la Loi, non avec la
perfection de l'éloquence seulement, mais
cri y mettant tout son coeur, toute son âme,
toute son énergie, toute sa force, avec
amour et fidélité. Il expliquait et
commentait la Loi de Dieu de manière qu'elle
fût comprise de tous. Et c'est là la
vocation d'un véritable scribe, de tout
serviteur digne de cette vocation.
De même les disciples
étaient appelés à être
au milieu de leur peuple, de tels
scribes, à lui faire connaître avec
clarté, et en parfaite conformité
avec la pensée du Maître, tout ce
qu'ils avaient appris de Lui grâce à
ce message parabolique concernant le
développement du Royaume des Cieux dans le
cours de cette économie. Donc il
était nécessaire qu'ils aient bien
compris tout cet enseignement.
Il est évident qu'une
connaissance imparfaite, ou même une certaine
méconnaissance de cet enseignement, n'est
pas nécessairement un frein à
l'enthousiasme que l'on peut avoir pour la cause du
Maître, ou à l'oeuvre missionnaire, ou
à notre activité dans l'Église
au milieu de laquelle Dieu nous a placés, ni
même à notre consécration au
Roi des rois. Mais c'est néanmoins une
entrave regrettable qui limitera ainsi, dans une
certaine mesure, l'efficacité de nos
efforts. Ce sera aussi, et surtout, une porte
ouverte au découragement dans maintes
circonstances de notre ministère.
Alors quels sont, dans leurs
grandes
ligues, les enseignements qu'il faut retenir de ces
paraboles? Premièrement c'est le fait que
notre époque, d'un bout à l'autre,
consiste en un vaste et continuel conflit, qu'elle
est caractérisée dans une large
mesure par la faillite humaine, et qu'à
travers cette époque de faillite Dieu vise
des buts précis tels que celui-ci: tirer de
ce monde en révolte contre Lui un peuple qui
le glorifie et qu'Il appelle «Son
Église», appelée à son
tour à le servir et à être sa
couronne de gloire pour les siècles à
venir. Ainsi le but de l'Évangile de
grâce a comme unique fonction de former ce
corps mystique de Christ, et non, comme
quelques-uns le pensent, la conversion du monde.
Deuxièmement Dieu est
à l'oeuvre pour préparer
l'établissement de son Royaume sur la terre.
Cette oeuvre deviendra manifeste après
l'enlèvement de l'Église. Ces
vérités sont importantes; elles
doivent être bien comprises si l'on veut
avoir une vision claire du plan de Dieu concernant
l'établissement du Royaume et accomplir un
travail d'évangélisation vraiment
efficace. Nous ne voudrions cependant pas
prétendre que, si ces lumières nous
échappent, tout travail pour Lui sera vain:
loin de nous une telle pensée; mais nous
affirmons qu'il ne donnera pas son plein
rendement.
Quel affreux découragement
doit causer l'état d'indifférence,
d'incrédulité et de cruauté de
notre société humaine actuelle,
à ceux qui croient encore à la
conversion du monde par la prédication de
l'Évangile. Quelle déception de
devoir constater le triste résultat acquis,
après vingt siècles d'efforts.
Réalisons-nous qu'après deux mille
ans le paganisme fait plus de progrès que le
christianisme, sans compter les nations qui ont
reçu l'Évangile au début de
notre ère, et qui sont actuellement, dans un
certain sens, plus païennes que les
païens? Et que dire de celles qui ont encore
l'immense privilège d'entendre la
Vérité, tel que notre cher pays, par
exemple. En effet! Quelle place est
consacrée à Christ dans le coeur de
la majorité de nos concitoyens? Dans les
pays soi-disant chrétiens, ne trouvons-nous
pas en dépit. de toutes les lumières
qui ont été proclamées et qui
sont encore répandues avec
fidélité, en dépit de tous les
progrès réalisés
jusqu'à ce jour dans cette direction et ceux
qui se réalisent encore, ne trouvons-nous
pas un développement surprenant du mal, une
indifférence
religieuse grandissante, suivie d'un
matérialisme vulgaire et choquant, qui
conduit à
l'incrédulité?
Oui, il y a matière à
décourager le plus déterminé
à lutter contre ces puissances de
ténèbres. Mais gloire soit rendue
à Dieu qui nous a donné par ces
paraboles une vision claire et nette sur
l'état réel de notre civilisation,
comme aussi sur la mission que nous avons à
remplir et sur l'oeuvre qu'Il va entreprendre pour
l'établissement de son Royaume. Ainsi, nous
ne nous laissons pas décourager, connaissant
la dureté du terrain où nous sommes
appelés à travailler! Nous savons que
notre oeuvre ne consiste pas à
éliminer l'ivraie du monde pour le rendre
meilleur afin que Christ puisse venir y habiter,
mais que l'ivraie ne sera arrachée
qu'à la moisson. Nous savons que notre
tâche consiste à être de
fidèles serviteurs, appelés à
proclamer l'Évangile de Grâce à
toutes les nations, afin que cet Évangile
agisse comme un puissant aimant et qu'il attire
à lui, du milieu des peuples, les
éléments propres à former
l'assemblée des rachetés, soit
l'Église, cette Perle de grand
prix.
Dans ce travail, l'hostilité
du monde, la présence de l'ennemi, le
développement anormal de l'Église
visible, son empoisonnement par les
éléments symbolisés dans le
levain, rien ne peut nous décourager! C'est
Lui qui fait l'oeuvre! Nous ne sommes que de
simples instruments entre ses mains.
Nous pouvons ainsi aller de
l'avant,
avec joie et confiance, sachant que la grande
espérance du monde ne repose pas sur le
résultat de nos efforts, mais sur
l'avènement du Roi.
Avant de conclure,
considérons pendant quelques instants la
responsabilité du scribe. Le tableau de
cette parabole est simple, c'est l'image d'un
économe oriental qui diffère
sensiblement d'un économe de l'Occident. En
Orient, du temps de Jésus, l'économe
jouissait d'un pouvoir quasi absolu, sans
être pour cela brutal. Dans ce tableau il est
parlé d'un trésor, ce qui exprime
l'idée de certaines valeurs. Puis le tableau
finit par cette phrase: «Le Maître de la
maison (l'économe) tire de son trésor
des choses nouvelles et des choses anciennes».
Tire de son trésor, littéralement:
jette hors, donne avec grande
générosité, avec
prodigalité, sans calculer, hors de son
trésor et de ses biens, les choses
nécessaires pour l'entretien de sa maison:
pour les besoins de ses enfants, de son personnel,
de son troupeau, de ses sujets. C'est l'attitude
généreuse et bonne d'un Roi envers
ses ministres, d'un père envers ses enfants,
d'un berger envers ses brebis.
En face de ce merveilleux
tableau,
nous ne pouvons qu'être remplis
d'étonnement, car Jésus n'a-t-Il pas
dit que l'économe représentait la
situation qu'occupent les disciples dans le cours
de ce présent siècle? Qu'est-ce que
cela veut dire, sinon que les disciples sont les
économes de notre époque, les
conducteurs spirituels du présent
siècle. Il est Lui-même. le grand
économe. Devant Lui, tous les trônes
de la terre disparaîtront. Lui seul
régnera éternellement.
Présentement, ses disciples sont ses
représentants et remplissent ses fonctions
sur la terre. C'est pourquoi, ce qu'Il a fait
ici-bas par sa vie d'humilité, de
renoncement, d'abnégation, ils doivent le
faire aussi. Il est leur divin modèle.
Ainsi d'après les suggestions
de cette courte et dernière parabole, les
disciples du Christ, instruits des choses du
Royaume forment, dans le domaine spirituel, la
classe dirigeante de la société,
à travers les siècles; et cela
jusqu'au jour où le Roi rejeté
réapparaîtra pour prendre
Lui-même les rênes du gouvernement tant
politique que religieux dans le monde
entier.
Ainsi les disciples sont
invités à tirer du trésor qui
leur a été remis des «choses
nouvelles et des choses anciennes», pour les
répandre avec prodigalité dans leur
entourage. Il est évident qu'il n'est pas
question de tirer de ce trésor des choses
nouvelles et anciennes. Ces choses nouvelles et
anciennes sont une seule et même chose, et ne
peuvent de ce fait jamais se contredire. Elles sont
liées dans une harmonie parfaite. Ces
«anciennes choses» font allusion aux
principes fondamentaux de l'oeuvre de «la
Rédemption et du Royaume des Cieux» qui
en est le couronnement. Principes qui sont
éternels! «Les choses nouvelles»
sont précisément l'application
pratique de ces principes fondamentaux à
tous les besoins de l'heure présente.
C'est là cette adaptation
à la vie de tous les jours qui rend ces
vérités fondamentales, nouvelles,
toujours fraîches, toujours jeunes. Elles
répondent ainsi à toutes les
nécessités des temps. Comme
illustration, prenons un arbre. Les racines d'un
arbre ne changent point avec les années.
Elles subsistent dans tous les temps, sans perdre
leur puissance de vie. Grâce à leur
présence et à leur action, l'arbre
bourgeonne chaque année, les fleurs
s'épanouissent et les fruits arrivent
à leur maturité. Ces bourgeons, ces
fleurs, ces fruits sont de nature identique aux
racines. Mais
les
racines représentent les choses anciennes,
les principes fondamentaux du salut qui, à
leur tour, font apparaître les bourgeons, les
fleurs et les fruits. La sève qui circule
des racines aux branches illustre les choses
nouvelles, la mise en pratique des principes
éternels du Royaume des Cieux.
Détruisez les vieilles racines et vous
n'avez plus rien.
L'on entend dire fréquemment:
«Ce dont l'Église a besoin pour remplir
efficacement sa mission dans le monde, c'est de
saisir l'esprit du siècle». Mais nous,
nous disons, appuyés sur la Parole de Dieu,
ce dont l'Église a besoin, c'est de rester
fidèlement attachée aux principes
fondamentaux de la Parole, afin de redresser
l'esprit du siècle. On entend
également dire qu'un prédicateur doit
adopter les méthodes du monde s'il veut
réussir dans son ministère. Mais
nous, nous disons que dans un certain sens, c'est
précisément la meilleure
méthode qui puisse garantir le plus parfait
échec. Les rachetés de
l'Éternel ne sont pas dans le monde pour
emprunter l'esprit et les méthodes du monde,
mais pour les réprouver. Le monde est aussi
prêt à crucifier Jésus-Christ
aujourd'hui qu'il l'était il y a deux mille
ans. La croix n'est pas plus populaire au
siècle présent qu'elle ne
l'était lorsque Jésus-Christ a
été cloué sur le bois. Ce dont
l'Église a besoin, nous le
répétons, c'est de rester fermement
attachée aux vérités
fondamentales de la Parole éternelle et de
servir en nouveauté de vie son divin
Époux.
Si nous sommes des économes
fidèles, nous ne nous contenterons pas de
prêcher un Évangile purement social,
un Évangile à Peau de rose, mais nous
proclamerons avec force, dans l'amour et la
charité, toutes les
richesses renfermées dans le trésor
qui nous a été confié.
À ceux qui prétendent qu'il suffit de
faire de son mieux pour satisfaire les exigences,
de Dieu, nous disons, la Parole en main, que
«nulle chair sera justifiée par les
oeuvres de la Loi»
(Gal.
2 : 16); que le seul salut
possible se trouve dans le sacrifice expiatoire de
Jésus-Christ qui nous est imputé par
la foi. Oui, le salut jaillit du Calvaire, jamais
du Sinaï, qui demeure l'image du salut par les
oeuvres. Mais la croix conduit au Trône,
c'est le chemin de la Gloire. C'est ce vieil
éternel Évangile - que nous trouvons
dans le trésor de Dieu - que nous sommes
appelés à prêcher. Quant
à ce monde obstiné dans son
incrédulité, Dieu le confiera aux
soins des anges pour en faire l'épuration,
après être venu retirer son
Église auprès de Lui.
En attendant ce jour glorieux,
que
Dieu nous aide à être des
économes fidèles, distribuant avec
largesse les grâces qu'Il nous a
confiées pour Sa propre gloire. Amen.
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