Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Parabole du filet

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versets 47-50

 Le Royaume des Cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer et ramassant des poissons de toute espèce. Quand il est rempli, les pêcheurs le tirent; et, après s'être assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon, et ils jettent ce qui est mauvais. Il en sera de même à la fin du monde. Les anges viendront séparer les méchants d'avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.


Le but de cette parabole est de nous révéler, en quelques mots, par une illustration familière, prise dans la vie quotidienne des disciples, comment se terminera notre époque. En d'autres termes, elle présente un tableau tragique de la fin des temps.

Les disciples connaissaient parfaitement toutes les opérations de ce travail de pêcheur. Ils avaient tous vu à maintes reprises, les pêcheurs aller jeter et retirer leurs filets de la mer. Ils avaient dû prendre part, eux-mêmes, en maintes occasions, à cette opération: le triage des mauvais poissons d'avec les bons. Ils avaient donc pu suivre et comprendre avec facilité la pensée du Maître et saisir l'enseignement qu'Il voulait leur donner par cette parabole. Pourtant, malgré la familiarité du sujet, Jésus donne à ses disciples une interprétation partielle. Pour quelle raison? Ne serait-ce pas pour leur montrer que l'enseignement de cette parabole se limite à la question du triage, soit la phase finale de notre civilisation.

«Après s'être assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon, et ils jettent ce qui est mauvais. Il en sera de même à la consommation du siècle. Les anges viendront séparer les méchants d'avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise ardente où il y aura des pleurs et des grincements de dents.» Ceci démontre clairement qu'en effet, le but essentiel de la parabole est de montrer comment s'achèvera la fin de notre ère.

Ce tableau ne donne pas l'image d'un monde qui se convertit par la prédication de l'Évangile; mais l'image d'un monde qui finit par le jugement. Cependant, beaucoup ont cru voir dans cette parabole le symbole de l'Évangile de grâce qui a été répandu dans la mer des peuples, après le rejet du divin Roi. Puis, poussés par leur imagination, ils ont également cru voir tous les poissons de la mer englobés dans les mailles du filet, soit la conquête du monde par l'Évangile, ou en d'autres termes, l'établissement définitif du Royaume des Cieux sur la terre par l'évolution naturelle de la civilisation sous le souffle de l'Évangile.

Ceci ne correspond nullement avec l'interprétation du Maître qui fait ressortir ce point-ci: l'enseignement de cette parabole est limité à la question du triage. Et cette question ne parle pas de triomphe, mais de jugement.

Quelle est l'oeuvre de l'Évangile de la grâce si ce n'est de former le corps mystique de Jésus-Christ, la perle de grand prix que nous venons de considérer. L'Église, créée par la puissance de l'Évangile, sera soudainement enlevée de ce monde à la voix de l'archange et au son de la trompette de Dieu dès qu'elle sera complétée par l'introduction dans son sein de la dernière âme appelée à en faire partie. Ainsi elle n'aura pas à passer par un triage quelconque, car elle sera composée uniquement de ceux qui auront passé par la nouvelle naissance. De ce fait, elle sera identifiée à Jésus-Christ, la tête de l'Église, formant en Lui un seul et même corps.

Mais après que le Seigneur sera venu sur les nuées comme un voleur dans la nuit, c'est-à-dire inattendu et inaperçu de ce monde incrédule, Dieu ne livrera pas le monde complètement à lui-même, comme quelques-uns le pensent.

L'Évangile du Royaume qui a été prêché par Jean-Baptiste, Jésus-Christ et les disciples, avant la rejection définitive du Roi par les Juifs, le sera à nouveau après l'enlèvement de l'Église. L'Évangile de la grâce qui a remplacé l'Évangile du Royaume n'est annoncé que pour un temps nettement déterminé, le temps nécessaire pour tirer hors du milieu des nations, l'Église, mystère de cette grâce. Cet Évangile du Royaume proclamera, comme jadis, la venue du Royaume messianique sur la terre.

Le septième chapitre de l'Apocalypse donne une admirable démonstration de la puissance de cet Évangile. La première partie de ce chapitre parle de 144.000 Israélites scellés du sceau de Dieu. Ce nombre doit être considéré, très probablement, d'une manière figurative, représentant la totalité des convertis israélites durant le cours de la dernière semaine de Daniel. Ce sont eux qui formeront le grand mouvement missionnaire qui proclamera l'Évangile du Royaume, et par qui cette «grande foule, que personne ne peut compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue» indiquée à la fin de ce même chapitre, se convertira. Il est évident que cette foule immense ne fera pas partie de l'Église. L'Église étant complète, glorifiée, et assise sur des trônes, autour du trône divin, à ce moment-là*). Cette foule, c'est les fruits incalculables et glorieux des 144.000 scellés du sceau de Dieu. Elle vient de la Grande Tribulation et se tient debout devant le trône, en qualité de serviteurs. Amis de l'Époux. L'Église est assise sur des trônes, en qualité d'épouse, et règne avec Christ (2 Tim. 2: 12; Apoc. 5: 10).

À la suite de cette oeuvre de grâce, exercée sur la terre après l'enlèvement de l'Église, telle qu'elle est préfigurée par l'arc-en-ciel qui se trouve autour du trône (1), Dieu entreprend une oeuvre de purification qu'Il confiera aux anges. C'est par eux que tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité seront arrachés de son Royaume. Ce sont eux qui, à l'heure finale, sépareront les méchants d'avec les justes, et les jetteront dans la fournaise ardente où il y aura des pleurs et des grincements de dents. C'est à ce travail de triage que s'applique ces paroles de Matthieu 24: 40: «L'un sera pris, l'autre laissé».

Ainsi cette parabole n'a dans un certain sens rien de particulier pour nous. Elle fait simplement entrevoir l'issue finale de notre civilisation. Elle est néanmoins précieuse, car elle donne un encouragement, une force! Elle révèle que le mal n'aura pas le dernier mot. Elle affirme que la justice divine prévaudra. À l'âme oppressée par toutes les défaillances de l'heure, elle donne l'assurance que si l'homme est impuissant pour établir sur la terre l'ordre et la prospérité, il n'en est pas de même avec Dieu. Ce monde de tristesse, saisi d'effroi et d'épouvante, parviendra à la guérison sous l'action de la grâce divine, opérant par ses jugements et par sa miséricordieuse justice.


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L'économe

versets 51-52

«Avez-vous compris toutes ces choses? - Oui, répondirent-ils.
Et il leur dit: c'est pourquoi, tout scribe instruit de ce qui regarde le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes.»


Cette parabole, la dernière en liste du treizième chapitre de Matthieu, peut être considérée comme une conclusion de l'enseignement reçu des précédentes. Elle relève la responsabilité de ceux qui ont compris et accepté cet enseignement.

Remarquons tout d'abord que cette parabole a été donnée comme suite à la réponse des disciples à la question du Maître. «Avez-vous compris toutes ces choses? - Oui», répondirent-ils.

L'accent de cette question repose indiscutablement sur le mot «compris». Ils ont tout entendu, rien ne leur a échappé, ils ont écouté les quatre premières paraboles qui ont été adressées à la foule plus particulièrement. Ils avaient écouté avec intérêt, comme l'affirme la question qu'ils posèrent au Maître (Matth. 13: 10). Ils écoutent avec le même intérêt les trois paraboles suivantes qui leur sont adressées à eux exclusivement, ainsi que l'explication de la dernière en liste. À la fin de cet exposé, Jésus leur demande: «Avez-vous compris toutes ces choses?», c'est-à-dire avez-vous saisi toute la signification de ce que je vous ai dit? Avez-vous remarqué l'admirable suite de cette révélation renfermée dans cette série de paraboles? Par exemple l'harmonie parfaite qui existe entre elles? Ce développement logique qui est en parfait accord avec les faits et tout ce que les prophètes ont annoncé à ce sujet dès le commencement?

Remarquons bien que le Maître précise «toutes ces choses» et non une partie seulement. Il veut être assuré qu'ils ont pleinement saisi toute la portée de son enseignement, sans négliger aucun détail. Ceci est vital s'ils veulent s'acquitter fidèlement des devoirs qui reposent sur eux envers la société de l'époque au sein de laquelle ils vivent.

Lorsqu'ils eurent répondu par un oui très catégorique, le Seigneur leur exposa la nature de cette responsabilité, en faisant ressortir, en tout premier lieu, leur position de «Scribes». «Scribes instruits des choses qui concernent le Royaume des Cieux.» C'est-à-dire que de ce fait ils sont placés devant ce monde en qualité de lecteurs, de commentateurs de la Loi de Dieu. Esdras donne un merveilleux exemple du vrai scribe. Nous le voyons placé au milieu de son peuple pour lire la parole de la Loi, non avec la perfection de l'éloquence seulement, mais cri y mettant tout son coeur, toute son âme, toute son énergie, toute sa force, avec amour et fidélité. Il expliquait et commentait la Loi de Dieu de manière qu'elle fût comprise de tous. Et c'est là la vocation d'un véritable scribe, de tout serviteur digne de cette vocation.

De même les disciples étaient appelés à être au milieu de leur peuple, de tels scribes, à lui faire connaître avec clarté, et en parfaite conformité avec la pensée du Maître, tout ce qu'ils avaient appris de Lui grâce à ce message parabolique concernant le développement du Royaume des Cieux dans le cours de cette économie. Donc il était nécessaire qu'ils aient bien compris tout cet enseignement.

Il est évident qu'une connaissance imparfaite, ou même une certaine méconnaissance de cet enseignement, n'est pas nécessairement un frein à l'enthousiasme que l'on peut avoir pour la cause du Maître, ou à l'oeuvre missionnaire, ou à notre activité dans l'Église au milieu de laquelle Dieu nous a placés, ni même à notre consécration au Roi des rois. Mais c'est néanmoins une entrave regrettable qui limitera ainsi, dans une certaine mesure, l'efficacité de nos efforts. Ce sera aussi, et surtout, une porte ouverte au découragement dans maintes circonstances de notre ministère.

Alors quels sont, dans leurs grandes ligues, les enseignements qu'il faut retenir de ces paraboles? Premièrement c'est le fait que notre époque, d'un bout à l'autre, consiste en un vaste et continuel conflit, qu'elle est caractérisée dans une large mesure par la faillite humaine, et qu'à travers cette époque de faillite Dieu vise des buts précis tels que celui-ci: tirer de ce monde en révolte contre Lui un peuple qui le glorifie et qu'Il appelle «Son Église», appelée à son tour à le servir et à être sa couronne de gloire pour les siècles à venir. Ainsi le but de l'Évangile de grâce a comme unique fonction de former ce corps mystique de Christ, et non, comme quelques-uns le pensent, la conversion du monde.

Deuxièmement Dieu est à l'oeuvre pour préparer l'établissement de son Royaume sur la terre. Cette oeuvre deviendra manifeste après l'enlèvement de l'Église. Ces vérités sont importantes; elles doivent être bien comprises si l'on veut avoir une vision claire du plan de Dieu concernant l'établissement du Royaume et accomplir un travail d'évangélisation vraiment efficace. Nous ne voudrions cependant pas prétendre que, si ces lumières nous échappent, tout travail pour Lui sera vain: loin de nous une telle pensée; mais nous affirmons qu'il ne donnera pas son plein rendement.

Quel affreux découragement doit causer l'état d'indifférence, d'incrédulité et de cruauté de notre société humaine actuelle, à ceux qui croient encore à la conversion du monde par la prédication de l'Évangile. Quelle déception de devoir constater le triste résultat acquis, après vingt siècles d'efforts. Réalisons-nous qu'après deux mille ans le paganisme fait plus de progrès que le christianisme, sans compter les nations qui ont reçu l'Évangile au début de notre ère, et qui sont actuellement, dans un certain sens, plus païennes que les païens? Et que dire de celles qui ont encore l'immense privilège d'entendre la Vérité, tel que notre cher pays, par exemple. En effet! Quelle place est consacrée à Christ dans le coeur de la majorité de nos concitoyens? Dans les pays soi-disant chrétiens, ne trouvons-nous pas en dépit. de toutes les lumières qui ont été proclamées et qui sont encore répandues avec fidélité, en dépit de tous les progrès réalisés jusqu'à ce jour dans cette direction et ceux qui se réalisent encore, ne trouvons-nous pas un développement surprenant du mal, une indifférence religieuse grandissante, suivie d'un matérialisme vulgaire et choquant, qui conduit à l'incrédulité?

Oui, il y a matière à décourager le plus déterminé à lutter contre ces puissances de ténèbres. Mais gloire soit rendue à Dieu qui nous a donné par ces paraboles une vision claire et nette sur l'état réel de notre civilisation, comme aussi sur la mission que nous avons à remplir et sur l'oeuvre qu'Il va entreprendre pour l'établissement de son Royaume. Ainsi, nous ne nous laissons pas décourager, connaissant la dureté du terrain où nous sommes appelés à travailler! Nous savons que notre oeuvre ne consiste pas à éliminer l'ivraie du monde pour le rendre meilleur afin que Christ puisse venir y habiter, mais que l'ivraie ne sera arrachée qu'à la moisson. Nous savons que notre tâche consiste à être de fidèles serviteurs, appelés à proclamer l'Évangile de Grâce à toutes les nations, afin que cet Évangile agisse comme un puissant aimant et qu'il attire à lui, du milieu des peuples, les éléments propres à former l'assemblée des rachetés, soit l'Église, cette Perle de grand prix.

Dans ce travail, l'hostilité du monde, la présence de l'ennemi, le développement anormal de l'Église visible, son empoisonnement par les éléments symbolisés dans le levain, rien ne peut nous décourager! C'est Lui qui fait l'oeuvre! Nous ne sommes que de simples instruments entre ses mains.

Nous pouvons ainsi aller de l'avant, avec joie et confiance, sachant que la grande espérance du monde ne repose pas sur le résultat de nos efforts, mais sur l'avènement du Roi.

Avant de conclure, considérons pendant quelques instants la responsabilité du scribe. Le tableau de cette parabole est simple, c'est l'image d'un économe oriental qui diffère sensiblement d'un économe de l'Occident. En Orient, du temps de Jésus, l'économe jouissait d'un pouvoir quasi absolu, sans être pour cela brutal. Dans ce tableau il est parlé d'un trésor, ce qui exprime l'idée de certaines valeurs. Puis le tableau finit par cette phrase: «Le Maître de la maison (l'économe) tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes». Tire de son trésor, littéralement: jette hors, donne avec grande générosité, avec prodigalité, sans calculer, hors de son trésor et de ses biens, les choses nécessaires pour l'entretien de sa maison: pour les besoins de ses enfants, de son personnel, de son troupeau, de ses sujets. C'est l'attitude généreuse et bonne d'un Roi envers ses ministres, d'un père envers ses enfants, d'un berger envers ses brebis.

En face de ce merveilleux tableau, nous ne pouvons qu'être remplis d'étonnement, car Jésus n'a-t-Il pas dit que l'économe représentait la situation qu'occupent les disciples dans le cours de ce présent siècle? Qu'est-ce que cela veut dire, sinon que les disciples sont les économes de notre époque, les conducteurs spirituels du présent siècle. Il est Lui-même. le grand économe. Devant Lui, tous les trônes de la terre disparaîtront. Lui seul régnera éternellement. Présentement, ses disciples sont ses représentants et remplissent ses fonctions sur la terre. C'est pourquoi, ce qu'Il a fait ici-bas par sa vie d'humilité, de renoncement, d'abnégation, ils doivent le faire aussi. Il est leur divin modèle.

Ainsi d'après les suggestions de cette courte et dernière parabole, les disciples du Christ, instruits des choses du Royaume forment, dans le domaine spirituel, la classe dirigeante de la société, à travers les siècles; et cela jusqu'au jour où le Roi rejeté réapparaîtra pour prendre Lui-même les rênes du gouvernement tant politique que religieux dans le monde entier.

Ainsi les disciples sont invités à tirer du trésor qui leur a été remis des «choses nouvelles et des choses anciennes», pour les répandre avec prodigalité dans leur entourage. Il est évident qu'il n'est pas question de tirer de ce trésor des choses nouvelles et anciennes. Ces choses nouvelles et anciennes sont une seule et même chose, et ne peuvent de ce fait jamais se contredire. Elles sont liées dans une harmonie parfaite. Ces «anciennes choses» font allusion aux principes fondamentaux de l'oeuvre de «la Rédemption et du Royaume des Cieux» qui en est le couronnement. Principes qui sont éternels! «Les choses nouvelles» sont précisément l'application pratique de ces principes fondamentaux à tous les besoins de l'heure présente.
C'est là cette adaptation à la vie de tous les jours qui rend ces vérités fondamentales, nouvelles, toujours fraîches, toujours jeunes. Elles répondent ainsi à toutes les nécessités des temps. Comme illustration, prenons un arbre. Les racines d'un arbre ne changent point avec les années. Elles subsistent dans tous les temps, sans perdre leur puissance de vie. Grâce à leur présence et à leur action, l'arbre bourgeonne chaque année, les fleurs s'épanouissent et les fruits arrivent à leur maturité. Ces bourgeons, ces fleurs, ces fruits sont de nature identique aux racines. Mais les racines représentent les choses anciennes, les principes fondamentaux du salut qui, à leur tour, font apparaître les bourgeons, les fleurs et les fruits. La sève qui circule des racines aux branches illustre les choses nouvelles, la mise en pratique des principes éternels du Royaume des Cieux. Détruisez les vieilles racines et vous n'avez plus rien.
L'on entend dire fréquemment: «Ce dont l'Église a besoin pour remplir efficacement sa mission dans le monde, c'est de saisir l'esprit du siècle». Mais nous, nous disons, appuyés sur la Parole de Dieu, ce dont l'Église a besoin, c'est de rester fidèlement attachée aux principes fondamentaux de la Parole, afin de redresser l'esprit du siècle. On entend également dire qu'un prédicateur doit adopter les méthodes du monde s'il veut réussir dans son ministère. Mais nous, nous disons que dans un certain sens, c'est précisément la meilleure méthode qui puisse garantir le plus parfait échec. Les rachetés de l'Éternel ne sont pas dans le monde pour emprunter l'esprit et les méthodes du monde, mais pour les réprouver. Le monde est aussi prêt à crucifier Jésus-Christ aujourd'hui qu'il l'était il y a deux mille ans. La croix n'est pas plus populaire au siècle présent qu'elle ne l'était lorsque Jésus-Christ a été cloué sur le bois. Ce dont l'Église a besoin, nous le répétons, c'est de rester fermement attachée aux vérités fondamentales de la Parole éternelle et de servir en nouveauté de vie son divin Époux.

Si nous sommes des économes fidèles, nous ne nous contenterons pas de prêcher un Évangile purement social, un Évangile à Peau de rose, mais nous proclamerons avec force, dans l'amour et la charité, toutes les richesses renfermées dans le trésor qui nous a été confié. À ceux qui prétendent qu'il suffit de faire de son mieux pour satisfaire les exigences, de Dieu, nous disons, la Parole en main, que «nulle chair sera justifiée par les oeuvres de la Loi» (Gal. 2 : 16); que le seul salut possible se trouve dans le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ qui nous est imputé par la foi. Oui, le salut jaillit du Calvaire, jamais du Sinaï, qui demeure l'image du salut par les oeuvres. Mais la croix conduit au Trône, c'est le chemin de la Gloire. C'est ce vieil éternel Évangile - que nous trouvons dans le trésor de Dieu - que nous sommes appelés à prêcher. Quant à ce monde obstiné dans son incrédulité, Dieu le confiera aux soins des anges pour en faire l'épuration, après être venu retirer son Église auprès de Lui.

En attendant ce jour glorieux, que Dieu nous aide à être des économes fidèles, distribuant avec largesse les grâces qu'Il nous a confiées pour Sa propre gloire. Amen.

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(1) Voir « Simple étude sur l'Apocalypse », 2e édition, page 106, même auteur. 
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