Un semeur sortit pour semer. Comme il semait une partie de la semence tomba le long du chemin : les oiseaux vinrent et la mangèrent. Une autre partie tomba dans les endroits pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre: elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un sol profond; mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines. Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit, un grain en rapporta cent, un autre soixante, un autre trente. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Cette parabole est l'une des deux que le
Maître a expliquées Lui-même, de
sorte que nous ne rencontrons aucune
difficulté dans son
interprétation.
Les points qui nous
intéressent sont les suivants: le semeur, la
semence et les différents terrains. Le
semeur est le Fils de l'homme
(verset
37). La semence, c'est la
parole de Dieu, jetée dans le coeur de
l'homme. C'est le Verbe incarné. C'est
Jésus-Christ Lui-même. - C'est aussi
cette Parole reçue et vécue par les
enfants de Dieu, tel que le déclare le divin
interprète lorsqu'Il dit dans la parabole de
l'ivraie: la semence, ce sont «les fils du
Royaume»
(v.
38) qui ont été
placés ici et là, dans toutes les
couches de la société à
travers les âges, par les lois merveilleuses
de Sa providence. Puis, que représente le
terrain ensemencé? Ce sont les
différents états d'âme du monde
irrégénéré.
Ainsi l'enseignement que nous
pouvons retirer de cette première parabole
est simplement navrant. Le coeur de Dieu a dû
être étreint de souffrance devant la
vision d'un monde si hostile, si rebelle, si
réfractaire à sa Parole, comme aussi
de constater qu'une partie de sa semence a perdu de
sa vitalité par son contact avec le
monde.
Considérons
premièrement le monde
représenté par le champ. Une partie
tomba le long du chemin, c'est-à-dire dans
un monde indifférent, incrédule,
endurci, qui n'a pas une pensée pour Dieu;
c'est pourquoi il ne peut pas comprendre les choses
de la vie à venir qui lui sont
prêchées. Le malin (illustré
par l'image des oiseaux, comparez verset 4
avec verset 19)
ne rencontre aucune
difficulté pour empêcher toute
puissance de vie de s'épanouir ou même
de germer dans un tel milieu.
Une autre partie tombe dans les
endroits pierreux où il n'y a pas beaucoup
de terre; elle lève aussitôt, mais
périt faute de racines, c'est-à-dire
elle tombe dans un monde religieux, mais sans
trouver le moindre besoin spirituel; facilement
entraîné avec la foule à crier
aujourd'hui: «Hosanna béni soit Celui
qui vient au nom du Seigneur», et demain,
à crier avec la même
détermination: «Qu'Il soit crucifié»; un monde
dans lequel l'émotion joue le rôle
prédominant, mais où la
volonté reste figée, de sorte que,
dans cette partie du terrain, le résultat
est le même que dans la
précédente.
Une autre partie tombe parmi les
épines et est étouffée par
elles. Triste spectacle d'un monde religieux qui a
conscience de son état devant Dieu, mais
qui, hélas! étouffe ce besoin de Dieu
par les soucis du siècle présent et
par les attractions de la vie matérielle et
ses multiples plaisirs d'un jour, ce qui fait que
là encore la semence ne produit aucun
fruit.
Une autre partie tombe dans la
bonne
terre et produisit son fruit. Symbole d'un monde
qui a pleinement conscience du besoin de Dieu et
qui est disposé à lui obéir.
La semence jetée dans un tel terrain ne peut
rester sans effet, un grain en porte cent, un autre
soixante, un autre trente.
Cette partie du champ a tout
pour
assurer une bonne et abondante moisson, la terre
est bonne et en excellente condition, elle n'est ni
piétinée, ni envahie de pierres, de
ronces ou d'épines. Il n'y a rien qui puisse
entraver l'éclosion de la semence et son
développement, et pourtant nous sommes
obligés d'admettre que la récolte
n'est pas ce que l'on aurait pu attendre. Elle
n'est pas de nature à réjouir et
à encourager le Maître. Où se
trouve la cause de ce désappointement? Se
trouve-t-elle uniquement dans le terrain ou
devons-nous la chercher également dans la
semence? Pour les trois premières parties du
domaine, nous pouvons admettre que le terrain est
en bonne partie responsable de l'insuccès
des semailles, quoique pas entièrement. Par
la grâce de Dieu, il est
possible à un chrétien de rendre un
témoignage puissant et efficace dans
n'importe quel milieu et d'y produire des fruits.
Mais pour la quatrième partie, la
responsabilité ne peut pas être
imputée au terrain. La semence seule doit
être responsable.
Dans notre définition de la
semence, nous disions qu'elle n'était pas
seulement la Parole écrite et
prêchée, mais aussi la Parole
incarnée, reçue et vécue par
les enfants de Dieu. Par exemple: nous sommes, vous
et moi, cette semence, si, ayant reconnu notre
état de péché devant Dieu,
nous avons, accepté la Parole faite chair,
Jésus-Christ, comme substitut. Cet acte de
foi nous identifie avec Lui, de sorte que nous
devenons un grain de cette semence
divine.
Il y a eu, en effet, à
travers tous les siècles, des âmes
d'élite, foncièrement
consacrées à Dieu, des âmes qui
n'ont compté ni leur temps, ni leur argent,
ni leur peine, qui se sont données corps et
biens, qui ont surmonté tous les obstacles,
accepté tous les sacrifices, qui se sont
inclinées devant toutes les humiliations et
ne se sont point lassées dans leur
zèle et qui sont devenues, par leur
obéissance à Dieu, des instruments
puissants pour la conversion de milliers
d'âmes. Mais à part ces âmes
d'élite qui ont produit le maximum, combien
n'ont produit que le soixante pour cent et
même que le trente pour cent. Et que dire du
nombre plus grand encore de ceux qui n'ont
absolument rien produit et qui, pourtant, ont
reçu la vérité et sont devenus
par elle des enfants de Dieu, cette parole
incarnée.
Hélas! ils n'ont jamais
amené une âme à la connaissance de la
vérité, comme si ce travail
était exclusivement réservé
aux serviteurs de Dieu: ils n'ont jamais reconnu
que tout croyant est en Jésus-Christ,
prêtre et sacrificateur pour Dieu
(1
Pierre 2 : 9). Ainsi leur
témoignage n'a pas eu plus
d'efficacité que celui de Lot en pleine
ville de Sodome, par suite de
l'inconséquence de leur foi. Convertis, mais
gardant un coeur divisé, comme Naaman, ils
sont disposés à se recueillir dans la
Maison de Dieu, sans vouloir pour cela rompre les
liens qui les gardent attachés à ce
monde de péché. Appelés
à contempler les richesses d'En haut, ils
courtisent les biens d'ici-bas, neutralisant de ce
fait toute l'efficacité de leur
témoignage. Chrétiens! puisqu'ils se
sont identifiés par la foi en
Jésus-Christ, il n'y a pas de doute sur ce
sujet; mais hélas! leur salut n'est suivi
d'aucune oeuvre. Ils sont sauvés comme
à travers le feu
(1
Cor. 3: 15), sans laisser
après eux quelque chose qui subsiste
à la gloire de Dieu, sans avoir
influencé le monde au milieu duquel ils ont
été placés. Ils ont juste
assez de vie pour se maintenir dans la foi, mais
sans puissance pour attirer des âmes à
Jésus-Christ. Vie nettement négative,
ne faisant ni bien, ni mal. Qu'en est-il de toi,
mon cher lecteur? Peux-tu affirmer avec
véhémence, sous le regard de Dieu,
qu'il n'en est pas ainsi pour toi? Que Dieu le
veuille et qu'Il t'aide à te consacrer tout
à nouveau à son saint service, avant
l'heure dernière.
Le royaume de Dieu est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie parmi le blé, et s'en alla. Lorsque l'herbe eut poussé et donné du fruit, l'ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire: Seigneur, n'as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie? Il leur répondit: C'est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent: Veux-tu que nous allions l'arracher? Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Arrachez d'abord l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier.
La première parabole que nous venons de
considérer nous a donné d'abord
l'image d'un champ qui est en grande partie
réfractaire à la culture, puis celle
de la bonne semence qui a été
semée dans la bonne terre
et n'a produit qu'une récolte moyenne.
À ces constatations s'en ajoute une
troisième qui nous sera
révélée par
l'ivraie.
Nous suivons la même
méthode pour l'étude de cette
parabole que pour la précédente.
Premièrement jeter un coup d'oeil sur le
tableau quelle nous offre, deuxièmement
considérer l'interprétation du
Maître, et, en troisième lieu,
déduire de cela les instructions qu'elle
contient pour nous-mêmes.
Dans le tableau qui nous est
présenté, il y a trois choses
prédominantes qui attirent notre attention.
En premier lieu c'est l'image du champ
ensemencé par le propriétaire. Ici
nous n'avons rien qui ne soit parfaitement normal.
Mais voilà qu'apparaît, dans ce
même champ, un deuxième personnage qui
jette de l'ivraie parmi le blé qui vient
d'être semé. Ce deuxième semeur
ne peut être qu'un ennemi. Cet ennemi est un
transgresseur de l'ordre établi. Il n'a
aucun droit sur ce terrain et il en a
lui-même pleinement conscience, comme le
montre sa manière de faire. Il vient de
nuit, en sourdine, pendant que les gens du
maître dorment. Cela fait ressortir sa
poltronnerie et sa lâche détermination
de faire le mal par amour du mal, par pure haine
contre le propriétaire légitime du
champ. Lui-même n'a rien à gagner en
exécutant son acte scandaleux, alors que le
propriétaire a tout à
perdre.
La semence qu'il choisit pour
empoisonner le champ confirme sa
détermination de nuire à
l'extrême. L'ivraie qu'il sème est une
plante enivrante dont la graine est
vénéneuse; certains pensent
même que l'ivraie est un blé
dégénéré. Dans tous les
cas, le fait est qu'elle est très
ressemblante au blé, dans sa germination et son
développement. Ce n'est que lorsqu'elle
atteint sa maturité qu'on peut la distinguer
nettement du bon grain, et c'est ce qui la rend
particulièrement redoutable.
La troisième chose qui nous
frappe dans ce récit, c'est l'attitude du
propriétaire en constatant le mal accompli.
«Laissez croître ensemble l'un et
l'autre jusqu'à la moisson», dit-il.
Premièrement par considération pour
le bon grain, de peur qu'en arrachant l'ivraie le
blé ne soit déraciné,
secondement pour donner une magistrale
démonstration de ce qu'est
véritablement l'ivraie. En laissant
croître l'un et l'autre jusqu'à la
moisson, il sera facile de discerner sans erreur
l'un de l'autre, sur là base de leur propre
manifestation. Cette manifestation justifiera sans
contredit leur destinée. L'ivraie sera
liée en gerbes et brûlée, alors
que le bon grain sera amassé dans le grenier
du maître.
Considérons maintenant
l'interprétation que nous donne le Seigneur
du champ, puis du deuxième semeur, et, en
troisième lieu, de la moisson
(versets
36-43).
Sur le premier point, le
Maître nous dit: «Celui qui sème
la bonne semence, c'est le Fils de l'homme; le
champ, c'est le monde». Le mot
«monde» employé ici n'est pas le
même que celui qui est employé plus
loin et qui se trouve dans cette phrase du verset 39:
«La fin du monde».
Dans le texte grec, au verset 38,
le monde est, comme nous l'avons
déjà dit dans la présente
parabole, le monde physique avec tout ce qu'il
renferme; c'est cette création tout
entière qui soupire et souffre les douleurs
de l'enfantement
(Rom.
8: 22). Alors qu'au verset 39
le mot
«monde» fait allusion à notre
société humaine, à notre
civilisation, à l'ère
chrétienne dans laquelle nous
vivons.
Ce monde physique, cette
création tout entière qui soupire et
souffre, attend avec un ardent désir la
manifestation des Fils de Dieu
(Rom. 8
: 19), c'est-à-dire le
résultat complet de la semence qui a
été jetée en terre par le
divin semeur.
N'oublions jamais que ce monde
appartient à Dieu, et que Dieu, dans sa
miséricorde, a placé, ici et
là, des fils du Royaume
(verset
38) pour qu'ils apportent par
leur vie de consécration, par leur
témoignage vivant, une puissance de
régénération et de vie qui
enraye le péché et produise la
guérison, afin de tarir la source des
larmes, de transformer les soupirs en chants
d'allégresse, et de faire prévaloir
dans leur entourage les principes divins du Royaume
de Dieu leur Père. La grande
espérance du divin Semeur, en
ensemençant son champ, est d'établir
son Royaume sur la terre, réalisant ainsi la
prophétie
d'Esaïe
11 : 9 qui déclare
qu'un jour «la terre sera remplie de la
connaissance de l'Éternel comme le fond de
la mer par les eaux qui la
recouvrent».
Faisons un pas de plus et
considérons l'explication du Seigneur sur le
deuxième semeur et sa semence. Le Seigneur
nous dit que celui qui a semé l'ivraie est
un ennemi; cet ennemi est un transgresseur, un
usurpateur qui occupe une situation à
laquelle il n'a pas droit. Oh! si nous pouvions,
nous, les rachetés de Jésus-Christ,
nous rendre bien compte de cette
vérité, nous lui résisterions
jusqu'au sang chaque fois qu'il veut nous tenter.
Nous avons besoin d'apprendre
à mieux connaître ce redoutable
adversaire, car s'il n'est pas omniscient, ni
omnipotent, il dépasse de beaucoup en
connaissance et en force les limites
assignées à l'homme.
Quant à son origine nous ne
savons rien de positif. Il semblerait par certains
passages que Satan était un chérubin
protecteur, aux ailes déployées,
plein de sagesse et de beauté, placé
sur la Sainte Montagne de Dieu (symbole du
gouvernement 'de Dieu) en Eden, le jardin de Dieu,
au milieu de pierres étincelantes (image de
créatures rationnelles splendides, voir 1
Pierre 2: 4-6), comme gouverneur
d'une création préhistorique. Cet
astre brillant, ce fils de l'aurore... fut
intègre dans ses voies depuis le jour
où il fut créé jusqu'à
celui où l'iniquité a
été trouvée en lui et
où il a dit en son coeur: Je monterai au
Ciel, j'élèverai mon trône
au-dessus des étoiles de Dieu... je serai
semblable au Très-Haut... Son coeur s'est
élevé à cause de sa
beauté, mais ayant corrompu sa sagesse, Dieu
l'a précipité de sa montagne
sainte... Il le fit disparaître *du milieu
des pierres étincelantes (voir Esaïe
14: 12-14; Ezéch.
28: 12-15). Ces
paroles n'auraient-elles pas une portée
beaucoup plus grande que ne pourrait le faire
soupçonner celui à qui elles sont
adressées, le roi de Tyr? Ce qui est
intéressant de savoir, c'est qu'un grand
nombre d'éminents serviteurs de Dieu, tels
que Revu. C. I. Scofield D. D., Revu. R. A. Torrey
D. D., Revu. James Gray D. D., Revu. I. M. Haldiman
D. D., Revu. A. C. Geabelin D. D., et beaucoup
d'autres encore, pensent ainsi.
Au premier verset de la
Genèse il est dit: «Au commencement
Dieu créa les cieux et la terre». De quand date ce
commencement?
Nul
ne le sait. Tout ce que nous savons, c'est qu'au
commencement, lorsque Dieu créa les cieux et
la terre, Il les créa parfaits. En lisant le
deuxième verset et les versets 23-26
du quatrième chapitre
de Jérémie, nous voyons la terre
informe et vide, c'est-à-dire dans un
état de complet bouleversement. Que s'est-il
passé entre le premier et le deuxième
verset de la Genèse? Si nous regardons notre
planète, nous voyons qu'en effet elle porte
partout les marques d'un cataclysme universel. Je
me rappelle avoir vu, il y a bien des
années, dans un énorme rocher qui
avait été coupé, pour la
création d'une rue dans le nord de la ville
de New-York, les restes d'un arbre gigantesque
pétrifié par les siècles. En
Suisse nous sommes bien placés pour
constater les traces d'un tel
phénomène.
Ce cataclysme ne serait-il pas
le
résultat d'un jugement divin sur une
création préhistorique qui se serait
élevée contre Dieu? Il y a là
certainement matière à
réfléchir.
Au troisième verset, nous
voyons l'Esprit de Dieu à l'oeuvre pour la
réorganisation de notre planète
bouleversée. Lorsque ce monde fut
recréé, que le chaos fut
remplacé par l'ordre, que cette terre
réorganisée fut embellie et enrichie
des beautés naturelles qui
réjouissent nos yeux et répondent
à nos besoins, Dieu créa l'homme
à son image et à sa ressemblance, en
connaissance, en justice, en sainteté. Il le
plaça en Eden comme gouverneur de cette
terre renouvelée. C'est là, dans cet
Eden, que nous voyons pour la première fois
la présence de Satan. D'où vient-il
et que vient-il faire dans ce nouvel Eden?
Ne serait-ce vraiment pas cet
ange
déchu qui vient en vengeur chercher à
séduire nos premiers parents et ruiner ainsi
cette création nouvelle en y introduisant le
péché? Regardez comme il se
présente à Eve et la méthode
qu'il emploie pour la faire tomber. C'est sous la
forme d'un serpent qu'il se présente,
créature dotée d'une grande
beauté et d'une grande souplesse,
élégante, subtile et
séduisante. Il ne faut évidemment pas
voir le serpent d'alors comme celui que nous
connaissons. Le serpent d'aujourd'hui est une
créature maudite
(Gen.
3. 14). Avant sa
malédiction c'était une
créature merveilleuse, comme l'indique son
nom. Le mot serpent, en hébreu est
«Nachash» qui veut dire
«Resplendissant». Il se tenait debout
comme on peut en juger par le 14e verset
mentionné plus haut. Nous savons
également qu'il se déguise en ange de
lumière
(2
Cor. 11 : 14) pour insinuer le
doute: «Dieu a-t-il réellement
dit?» n'avez-vous pas mal compris sa
pensée? Puis il ment. Il est le Père
du mensonge
(Jean
8 : 44) et nous voyons dans
notre parabole son oeuvre néfaste
d'empoisonnement par le moyen de l'ivraie.
Et pourquoi l'ivraie et non une
autre semence telle que le chardon ou toute autre
graine de ce genre? C'est que l'ennemi veut
produire la plus grande confusion en
répandant parmi le bon grain une mauvaise
semence de même apparence, afin de rendre
impossible le discernement de l'une avec l'autre.
Sa grande préoccupation dans son oeuvre
diabolique est d'imiter autant que possible les
méthodes de Celui qu'il combat pour mieux
lui nuire, et c'est là le coeur de la
parabole. La chose prédominante qui a
frappé la pensée des disciples est «l'ivraie».
Lorsqu'ils
viennent vers le Maître pour lui demander
l'explication de cette parabole, ils ne disent pas:
«Explique-nous la parabole des deux
semeurs» ou «explique-nous la parabole de
l'ennemi», mais «explique-nous la
parabole de l'ivraie».
Il reste à considérer
la moisson. La moisson, c'est la fin du monde
(verset
39), c'est-à-dire la
fin de l'économie dans laquelle nous vivons;
ce n'est donc pas la destruction de notre
planète par le feu, comme quelques-uns le
pensent; il y aurait là une confusion avec
ce qui se passera après le jugement dernier,
devant le Grand Trône Blanc, qui aura lieu
à la fin du Règne millénaire
du Christ.
À l'époque de cette
moisson, soit au terme final de notre
présente civilisation, le Fils de l'homme
enverra ses messagers pour arracher de son royaume
tous les scandales et ceux qui commettent
l'iniquité. Il les arrachera de son royaume
après que son corps mystique
(l'Église) aura été
complété et enlevé à la
rencontre du Seigneur dans les airs. Cette oeuvre
de purification de la terre se fera sous l'effet
des multiples jugements dépeints par
l'ouverture des sceaux, le retentissement des
trompettes et le versement des coupes, tels qu'ils
sont décrits dans l'Apocalypse. Ces
jugements les jetteront dans la fournaise ardente,
où il y, a des pleurs et des grincements de
dents. Les autres qui ne se sont pas laissés
séduire par le prince de ce monde, et qui,
de ce fait, auront accepté l'Évangile
du royaume, seront laissés sur la terre pour
être introduits dans le Règne
millénaire, le grenier de Dieu. C'est
à ce fait que s'applique ces paroles du Maître.
«L'un sera
pris, l'autre laissé». L'un sera pris
(enlevé de ce monde) par les jugements qui
l'auront frappé; l'autre laissé (sur
la terre) pour être introduit dans le
Règne millénaire (1)
Maintenant que pouvons-nous
retirer
pour notre plus grand profit de cette parabole?
Premièrement, n'oublions
jamais que la méthode de notre redoutable
ennemi est celle de l'imitation. S'il y a un don
particulièrement précieux,
après celui de l'amour, pour notre
époque si artificielle, c'est bien celui du
discernement. Satan se déguise en ange de
lumière, c'est un loup en vêtement de
brebis, c'est un beau parleur qui endort la
conscience
(Ephés.
5 : 6). C'est un
organisateur qui crée des sectes
pernicieuses pour répandre de fausses
doctrines en vue d'amoindrir la gravité du
péché, d'élargir la route du
Sinaï et d'obstruer celle du Calvaire; pour
exalter le sacrifice de Caïn et flétrir
celui d'Abel; Pour jeter les chrétiens dans
la voie de Balaam et les perdre dans la
mondanité; pour jeter le doute et la
consternation dans le camp du peuple de Dieu en
faisant disparaître les limites existant
entre le bien et le mal, entre la
vérité et l'erreur, entre l'homme de
Dieu et l'homme du monde. Triste
réalité présente.
Deuxièmement, il ne faut pas
confondre l'ivraie avec les non
croyants; les incrédules ne sont pas
précisément de l'ivraie. L'ivraie a
été jetée dans la bonne terre
et non dans les trois parties du champ qui sont
nettement défavorables à la bonne
semence. L'ivraie représente ainsi
uniquement cette puissance diabolique de Satan,
«les Fils du Malin» qui est
utilisée pour la destruction de la foi.
Ainsi l'ennemi n'a aucune raison de se soucier des
multitudes réfractaires à la Parole
de Dieu. Il les possède. Ce qu'il vise, ce
sont les Fils du Royaume» plantés dans
la bonne terre. C'est pourquoi il emprunte leur
langage, leur manière de vivre. Il va
jusqu'à se recouvrir du manteau de la
religion en vue d'augmenter les possibilités
de les séduire. Ainsi, «veillons et
prions sans cesse»
(1
Thess. 5: 17).
Troisièmement, il est bon de
se souvenir que les deux semences doivent grandir
ensemble jusqu'à la moisson. Le
propriétaire ne doit pas céder au
découragement que pourrait lui causer la
présence de l'ivraie.
Il est un fait certain: le mal
se
développe de plus en plus. La
perversité devient diabolique à
mesure que nous traversons les siècles.
Aujourd'hui, le mal est plus satanique qu'il ne
l'était dans les générations
passées, car il est plus fourbe, plus
rusé, plus perfide; le mal a atteint un
raffinement de cruauté
inimaginable.
D'un autre côté, le
bien n'est pas non plus resté stationnaire,
il a grandi, il s'est développé, les
forces du Royaume se sont accrues. Nous pouvons
à ce sujet répéter les paroles
apocalyptiques: «que celui qui est injuste
soit encore injuste, que celui qui est
souillé se souille encore, et que le juste pratique
encore la justice,
et
que celui qui est saint se sanctifie encore. Voici
je viens bientôt et ma rétribution est
avec moi pour rendre à chacun selon son
oeuvre»
(Apoc.
22: 11-12).
La fin de notre économie est
proche, nous marchons rapidement vers
l'écroulement complet de notre civilisation,
mais ce ne sera pas la fin de ce monde physique. Il
y a des questions importantes qui ont rapport
à cette époque, mais comme elles ne
sont pas mentionnées directement dans cette
parabole, nous les passerons sous
silence.
Après cette économie,
lorsque l'ivraie aura été
rassemblée et détruite par le feu du
jugement, le blé sera rassemblé dans
le grenier divin. Alors il y aura sur cette terre
une économie nouvelle, purifiée de
l'ivraie, qui s'épanouira dans la gloire en
la présence immédiate du Roi des
rois.
Chapitre précédent | Table des matières | Chapitre suivant |