Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

APOCALYPSE.

Ce livre est appelé Apocalypse, c'est-à-dire Révélation, parce qu'il contient les révélations que Dieu adressa à saint Jean dans l'île de Patmos où il avait été relégué par l'empereur Domitien. Les trois premiers chapitres regardent les principales Églises de l'Asie Mineure, et les suivans marquent ce qui devait arriver dans l'Eglise jusqu'à la fin du monde. Il y a dans ce livre des chapitres qui sont assez clairs ; mais il y a des visions et des prophéties qui ont de l'obscurité et qu'on explique différemment, sur lesquelles aussi on ne fera point de réflexions particulières.

CHAPITRE PREMIER.

Saint Jean parle de l'utilité des prophéties qui sont contenues dans ce livre ; il souhaite la grâce de Dieu aux sept Églises d'Asie, et il prédit la venue de Jésus-Christ. Ensuite il rapporte une apparition magnifique dans laquelle Notre Seigneur se fit voir à lui et lui ordonna d'écrire de sa part aux sept Églises d'Asie.

RÉFLEXIONS.
L'ENTRÉE de ce chapitre et de ce livre nous enseigne que la lecture et la méditation de l'Apocalypse est fort utile ; ainsi nous devons faire un bon usage des choses qu'il contient, et quoiqu'on y trouve des prophéties difficiles à entendre, il y a d'autres endroits dont le sens est clair et qui sont très-instructifs.

2
. Les voeux et les actions de grâces par où saint Jean commence, expriment les sentimens que doivent avoir tous les vrais fidèles : c'est de demander la grâce et la paix de Dieu pour eux et pour toutes les Églises, et de rendre d'ardentes et de continuelles actions de grâces à Jésus-Christ, qui nous a aimés, qui nous a lavés de nos péchés en son sang et qui nous a faits rois et sacrificateurs à Dieu, son père.

3
. La prédiction que saint Jean fait de la venue de Jésus-Christ nous montre que, comme le but de ce livre de l'Apocalypse est d'avertir les hommes de cette venue, qui doit être si consolante pour les fidèles et si terribles pour les méchans, nous devons aussi penser sans cesse à ce glorieux avènement de notre Sauveur.

4
. Cette apparition magnifique de Jésus-Christ, qui est ici rapportée, nous met principalement devant les yeux la majesté de Jésus-Christ et le soin qu'il a de son Église, c'est ce que marque la description qui est faite dans ce chapitre de la gloire dans laquelle Notre Seigneur apparut à saint Jean, et ce qui est dit que les sept chandeliers d'or, au milieu desquels Jésus-Christ se tenait, représentaient les sept Églises d'Asie, et que les sept étoiles qu'il avait en sa main droite dénotaient les anges, c'est-à-dire les évêques et les pasteurs de ces Eglises-là. Cette vision et l'explication que Notre Seigneur en donna à saint Jean montre que Jésus est au milieu de son Église qu'il la conduit, qu'il voit tout ce qui s'y passe, et que c'est de sa part que les pasteurs y sont établis ; ce qui doit être un grand motif, tant pour les pasteurs que pour tous les chrétiens, à se confier en Jésus-Christ et à le servir avec fidélité, comme étant sous les yeux de celui qui est le roi et le souverain pasteur de l'Eglise et le juge de tous les hommes.

CHAPITRE Il.

Cette partie du chapitre second de l'Apocalypse contient deux Épîtres que saint Jean écrivit par l'ordre de Jésus-Christ.

La première s'adresse à l'ange, c'est-à-dire à l'évêque de l'Eglise d'Éphèse et à tout son troupeau. Notre Seigneur loue la foi de cette Église ; mais il lui reproche de s'être relâchée dans la charité, et il la menace de lui ôter son chandelier, c'est-à-dire de la priver de la prédication de l'Évangile.
La seconde Épître s'adresse à l'Eglise de Smyrne. Jésus-Christ la loue aussi, il lui prédit qu'elle serait persécutée et il l'exhorte à la persévérance.

I. 1-7 ; II, 8-11.

RÉFLEXIONS.
IL faut faire d'abord sur les Épîtres qui sont contenues dans ce chapitre et dans le suivant, ces quatre réflexions :

1
. Qu'elles commencent toutes par ces mots : Je connais tes oeuvres ; ce qui nous apprend que l'état de chaque Église est parfaitement connu à Notre Seigneur et qu'il voit tout ce qu'il y a de bien et de mal ;

2
. que Jésus-Christ répète dans toutes les Épîtres ces paroles : Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Églises. Cet avertissement marque l'importance des choses que saint Jean a écrites dans ces Épîtres par l'ordre de Notre Seigneur et nous oblige à y faire une sérieuse attention ;

3
. qu'à la fin de chaque Épître Notre Seigneur fait d'excellentes promesses à ceux qui auront vaincu, c'est-à-dire, à ceux qui auront surmonté les tentations et persévéré jusqu'à la fin dans la foi et dans l'obéissance.
Ces promesses sont conçues en termes figurés, et elles marquent les grâces précieuses que le Seigneur accorde à ses élus en cette vie et les biens qu'il leur réserve dans le ciel.

Enfin
il faut savoir que les menaces que Jésus-Christ fait, dans ces Épîtres, aux Églises de l'Asie Mineure, furent exécutées dans la suite, comme on le voit encore aujourd'hui par le triste état où sont réduites ces Églises qui étaient autrefois si florissantes.

Dans les Épîtres qui s'adressent à l'Eglise d'Éphèse et à celle de Smyrne, il faut observer,

1
. que Jésus-Christ loue ces deux Églises de ce qu'elles ne souffraient pas les méchans, par où l'on voit que l'intention de Jésus-Christ est que l'on ôte de la communion de l'Eglise les faux docteurs aussi bien que les vicieux et les gens sensuels, tels qu'étaient les Nicolaïtes, dont il est parlé dans la lettre à l'Eglise d'Éphèse, et qui commettaient toutes sortes d'impuretés.

2
. Les reproches et les menaces que Jésus-Christ fait à cette Église, en disant qu'elle avait abandonné sa première charité et qu'il lui ôterait son chandelier si elle ne se repentait, marquent bien clairement que Dieu retire sa protection des Églises qui tombent dans le relâchement, principalement à l'égard de la charité, et qu'il permet qu'elles soient persécutées et même détruites, comme cela arriva au bout de quelque temps à l'Eglise d'Éphèse.

3
. On voit dans l'Épître à l'Eglise de Smyrne que le Seigneur expose quelquefois les chrétiens à la persécution ; mais que cela ne doit pas ébranler leur constance, puisqu'il ne les abandonne pas dans ces épreuves, et qu'outre cela il a promis la couronne de vie à ceux qui lui sont fidèles jusqu'à la mort.

CHAPITRE II. 12-29.

Cette partie du chapitre Il de l'Apocalypse contient deux Épîtres que Jésus-Christ fit écrire :

l'une à l'Eglise de Pergame, l'autre à celle de Thyatire. Il loue le zèle et la constance des fidèles de Pergame. Il les exhorte à ne pas souffrir ceux qui retenaient la doctrine de Balaam et des Nicolaïtes (Nombr. XXXI. 16. XXV. 1-3. ). C'étaient de faux docteurs qui entraînaient les chrétiens dans l'impureté et dans l'idolâtrie, comme Balaam avait autrefois fait tomber les Israélites dans les mêmes crimes par le conseil qu'il donna au roi Balak. Il adresse les mêmes avertissemens à l'Eglise de Thyatire, en parlant de la femme Jésabel, par où il désigne ces mêmes séducteurs, qui ressemblaient à Jésabel, la femme du roi Achab, et peut-être quelque femme qui se disait prophétesse. Il menace ces imposteurs aussi bien que ceux qui les suivaient, et il exhorte cette Église à persévérer dans la pureté de la foi.

RÉFLEXIONS.
IL y a ces quatre réflexions à faire sur ces deux Épîtres

1
. Jésus-Christ loue les Églises de Pergame et de Thyatire de leur fermeté dans les persécutions, qui avait parue surtout dans le martyre d'Antipas, de leur charité, de leur foi et de ce que leurs dernières oeuvres surpassaient les premières.
De là nous devons recueillir que ce qui fait la gloire des Églises devant Dieu et devant les hommes, c'est la constance dans les afflictions, la persévérance dans la foi et les progrès dans la piété et dans les bonnes oeuvres.

2
. Cependant Notre Seigneur reprend ces Eglises-là de ce qu'elles souffraient ces faux prophètes, qui enseignaient qu'il était permis de manger des choses sacrifiées aux idoles et qui, par leur doctrine et par leur exemple, engageaient les chrétiens dans l'impureté, dans la sensualité et dans l'idolâtrie. Ces reproches, que Jésus-Christ réitère plus d'une fois, montrent que lorsqu'on tolère dans l'Eglise ceux qui corrompent la pureté de la foi et des moeurs par des doctrines pernicieuses, et en particulier ceux qui vivent dans l'impureté ou qui y entraînent les autres, on fait une chose très-désagréable à Jésus-Christ, contraire à ses intentions, et qu'on s'attire son indignation et sa colère.

3
. On remarque dans l'Épître à l'Eglise de Thyatire que Dieu faisait avertir les faux docteurs et ceux qui se joignaient à eux, qu'il leur donnait du temps pour se repentir ; mais qu'il se disposait à les accabler de ses jugemens et à les faire servir d'exemple s'ils ne profitaient pas de son support. C'est de la sorte que Dieu en use envers les plus grands pécheurs ; il ne les détruit qu'après les avoir menacés et supportés.

4
. Notre Seigneur déclare expressément ici que pendant qu'il jugera tous ceux qui se laisseront entraîner par l'erreur ou par le vice, il récompensera glorieusement ceux qui demeureront constants dans la foi et dans son obéissance. C'est ce que marquent ces paroles, qui méritent toute notre attention : Toutes les Églises sauront que je suis celui qui sonde les reins et les coeurs ; et je rendrai à chacun de vous selon ses oeuvres. Celui qui vaincra et qui gardera mes oeuvres jusqu'à la fin, je lui donnerai le pouvoir de régner, comme je l'ai reçu Moi-même de mon père.

CHAPITRE III.

Ce chapitre contient trois Épîtres.

La première est adressée à l'Eglise de Sardes ; Jésus-Christ la censure fortement de ce qu'elle n'avait que le nom et les apparences du Christianisme ; il l'exhorte à la repentance ; il la menace et il promet sa faveur à ceux de Sardes qui s'étaient conservés purs.
La seconde Épître est écrite à l'Eglise de Philadelphie ; Jésus-Christ loue son zèle et sa fermeté et il lui fait des promesses particulières de sa protection.
La troisième est l'Épître à l'Eglise de Laodicée. Notre Seigneur la reprend. de sa tiédeur, de la bonne opinion qu'elle avait d'elle-même ; il l'exhorte à sortir de cet état si dangereux et à profiter de ses châtimens et des invitations de sa grâce.

I. 1-6 ; II. 7-13 ; III. 14-22.

RÉFLEXIONS.

Nous avons dans l'Eglise de Sardes, qui était réputée vivante, mais qui était morte et en danger d'être accablée par les jugemens de Dieu, une image de plusieurs Églises chrétiennes qui n'ont que les apparences du Christianisme et qui sont aussi menacées d'être privées de l'amour et de la protection de Jésus-Christ. Mais comme il y avait à Sardes quelques personnes qui ne s'étaient pas souillées avec les autres et que Dieu voulait épargner, nous devons croire que dans la plus grande corruption il y a aussi des élus qui ont conservé leur pureté et que Dieu distinguera glorieusement des méchans et des faux chrétiens, ce qui est bien consolant pour tous ceux qui aiment le Seigneur Jésus et qui marchent dans l'innocence au milieu de la dépravation du siècle. Dans l'Épître à l'Eglise de Philadelphie on doit remarquer que c'est celle de toutes les Églises d'Asie que Notre Seigneur loue le plus, et qu'il lui promet à cause de cela de la distinguer et de la garantir des maux dont les autres étaient menacées.
Ce fut aussi ce qui arriva, cette Église ayant été épargnée lorsque les autres furent détruites, et ayant subsisté, même jusqu'à nos jours, dans un état assez heureux. C'est-là un exemple bien exprès de la faveur et de la protection de Dieu sur les Églises où la piété règne.

L'Épître à l'Eglise de Laodicée doit être bien remarquée. Elle nous apprend,

1
. que la tiédeur dans la piété est tout-à-fait odieuse au Seigneur, qu'il rejette les tièdes et les demi-chrétiens, et qu'on ne peut lui plaire que par un zèle sincère et ardent ;

2
. que ceux qui, étant corrompus et relâchés, croient être dans un bon état, sont dans l'état le plus dangereux, et que pour en sortir ils doivent apprendre à se bien connaître, sentir vivement leur misère et en chercher le remède dans la grâce et dans l'Evangile de Notre Seigneur Jésus-Christ que Dieu, pour amener les pécheurs à cet état de repentance, les châtie par un effet de son amour, et qu'il leur offre sa grâce avec beaucoup de patience et de bonté, comme il le marque par ces paroles : Je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu'un entend ma voix et m'ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi. Nous devons être sensibles à ces invitations de notre charitable Rédempteur et les recevoir avec empressement et avec reconnaissance, afin que nous puissions jouir des salutaires effets de sa bienheureuse communion.

CHAPITRE IV.

Saint Jean rapporte ici une vision dans laquelle Dieu lui apparut avec des marques de sa majesté et les louanges par lesquelles les saints et les anges, qui sont ici représentés par les Vingt-quatre anciens et par les quatre animaux ou les quatre vivans, célèbrent sa gloire et lui rendent grâces.

RÉFLEXIONS.
ON doit remarquer, dans la vision qui est ici rapportée, d'un côté, la majesté et la toute-puissance de Dieu, et de l'autre la gloire dont les anges et les saints qui assisteront continuellement devant lui seront couronnés dans le ciel. Cela doit nous donner des sentimens de crainte et de révérence pour ce grand Dieu dont la gloire remplit le ciel et la terre, et nous inspirer le désir d'être un jour rendus participans de la félicité des fidèles glorifiés.

2
. Comme il est dit ici que les saints qui étaient près du trône de Dieu le louaient jour et nuit et se prosternaient, adorant celui qui vit éternellement, nous devons nous acquitter, dès à présent, de ce devoir, qui fera l'occupation éternelle des bienheureux, louer Dieu et lui rendre continuellement nos hommages en disant : Saint, Saint, Saint, est le Seigneur Dieu tout-puissant, qui est, qui a été et qui sera. Seigneur, tu es digne de recevoir la gloire et l'honneur et la puissance, car tu as créé toutes choses, et c'est par ta volonté qu'elles ont été faites.

CHAPITRE V.

Ce chapitre contient,

1. la vision d'un livre scellé de sept sceaux, qui ne put être ouvert que par le Lion de la tribu de Juda et par l'Agneau, c'est-à-dire par Jésus-Christ.
2. Un cantique des saints à la louange de Notre Seigneur.

RÉFLEXIONS.
IL est difficile de marquer au juste le sens de la vision qui est contenue dans ce chapitre et dans les suivans. Cependant, ce qui est dit ici, que personne ne put ouvrir ce livre que Notre Seigneur Jésus-Christ, nous apprend que comme c'est de lui que ces révélations, qui furent adressées à saint Jean, procèdent, c'est lui aussi qui en a une parfaite connaissance et qui en procurera l'accomplissement.

Ce qu'il y a à remarquer ici après cela, c'est que les fidèles glorifiés loueront éternellement Jésus-Christ, notre Rédempteur, de ce qu'il a été mis à mort et de ce qu'il nous a rachetés par son sang.

Nous devons, dès maintenant, nous acquitter de ce devoir, en joignant nos actions de grâces à celles des milliers d'anges et de tous les esprits bienheureux, et en disant avec eux : L'Agneau qui a été immolé est, digne de recevoir la puissance, la sagesse, la force, et l'honneur, et la gloire, et les louanges. À celui qui est assis sur le trône et à l'Agneau, soient la bénédiction, l'honneur, la gloire et la puissance, aux siècles des siècles. Amen !

CHAPITRE VI.

C'est ici la suite de la vision du livre scellé de sept sceaux, laquelle est rapportée dans le chapitre précédent (vers. 9-11.). Ce que nous avons principalement à remarquer dans celui-ci, ce sont les plaintes des âmes des martyrs et ce qui leur fût répondu ( vers. 12-17. ). Saint Jean y décrit ensuite les jugemens de Dieu sur les méchans et le désespoir dont ils seront accablés lorsque Dieu viendra pour les punir.

RÉFLEXIONS.

QUOIQUE le sens de tout ce qui est dit dans ce chapitre ne soit pas bien connu, nous pouvons y faire utilement ces deux réflexions.

La première
regarde les plaintes de ceux qui avaient souffert la mort pour Jésus-Christ et ce que le Seigneur leur fit répondre. Le but de cette vision était de consoler les fidèles persécutés et d'apprendre aux chrétiens qu'ils ne doivent pas trouver étrange si Dieu permettait que les saints fussent exposés à la persécution et que leur sang fût rendu et s'il n'en faisait pas d'abord la vengeance ; que le Seigneur en usait de la sorte pour de sages et de justes raisons, et qu'il ne manquerait pas de leur faire justice lorsque le nombre de leurs frères serait accompli.
Cependant ce qu'on lit ici nous apprend que les âmes des saints sont gardées par le Seigneur après leur mort et qu'elles jouissent du repos en attendant le jour de leur entière délivrance et de leur gloire.

La seconde
partie de ce chapitre est un emblème de la fin du monde et du jugement dernier. On y voit surtout une vive description de la frayeur et du désespoir dont les persécuteurs des fidèles et tous les ennemis de Dieu seront saisis en ce jour-là ; c'est ce qui est exprimé dans ces paroles : Alors ils se cacheront dans les cavernes et dans les rochers, et ils diront aux Montagnes et aux rochers : Tombez sur nous et cachez-nous de devant la face de celui qui est assis sur le trône et de devant la colère de l'Agneau, car le grand Jour de sa colère est venu, et qui pourra subsister ? C'est là une considération que nous devons faire souvent ; elle est très-propre à nous tenir dans une crainte salutaire ; et c'est par là aussi que nous pourrons éviter cette terrible condamnation et ce désespoir, qui doit être un jour le partage des méchans

CHAPITRE VII.

1. Dieu défend aux anges de sa colère de nuire à ses élus.
2. Saint Jean représente la félicité et le triomphe des saints, et particulièrement de ceux qui auront souffert Pour la vérité.

I. 1-8 ; II. 9-17.

RÉFLEXIONS.
BIEN que l'on ne sache pas certainement à quoi il faut rapporter les premiers versets de ce chapitre, on peut recueillir de l'ordre qui fut donné aux anges de ne faire aucun mal aux élus de Dieu qui seraient marqués de son sceau, que Dieu connaît tous ses fidèles serviteurs, qu'ils lui sont chers et qu'il les épargne lorsqu'il répand ses jugemens sur les habitans de la terre ; mais qu'il les mettra surtout à couvert de sa colère au dernier jour.

2
. Ce chapitre représente, d'une manière bien touchante, le triomphe et la gloire des bienheureux, et surtout des martyrs qui auront souffert pour Jésus-Christ, la joie dont ils seront comblés après leurs travaux et la félicité que Dieu leur réserve. Saint Jean nous dit, sur ce sujet qu'ils seront jour et nuit devant le trône de Dieu, qu'ils le serviront toujours dans son temple, que Dieu sera avec eux, qu'ils n'auront plus ni faim ni soif, que l'Agneau les paîtra et les conduira aux sources d'eaux vives, et que Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux. Cette suprême et éternelle félicité n'est pas seulement destinée aux martyrs, Dieu la réserve à tous ceux qui se seront conservés purs en ce monde et qui l'auront glorifié par leur patience et par leur obéissance. Ainsi ces paroles de saint Jean doivent remplir tous les fidèles de consolation et de joie, produire en eux un ardent désir et une ferme attente de cette grande gloire et les animer de plus en plus à la piété, et à l'amour de Dieu.

CHAPITRE VIII.

Le septième. sceau étant ouvert, saint Jean voit sept anges à qui l'on donne des trompettes, et un ange qui offrait à Dieu des parfums sur l'autel et qui jeta du feu sur la terre. Les quatre premiers anges sonnent de la trompette et une grêle mêlée de feu et de sang tombe sur la terre, une montagne qui était en feu est jetée dans la mer, une grande étoile tombe du ciel sur les eaux et les rend amères, ce qui fait mourir un grand nombre d'hommes ; les astres sont obscurcis, et un ange dénonce à la terre les derniers malheurs.

CHAPITRE IX.

Le cinquième ange ayant sonné de la trompette, une étoile tombe du ciel ; il ouvre le puits de l'abîme, il en sort une fumée épaisse et des sauterelles qui avaient le pouvoir de tourmenter les hommes Au son de la sixième trompette quatre anges qui étaient sur l'Euphrate sont déliés, et ils sont suivis d'une armée de cavaliers qui font périr la troisième partie des hommes.

I.1 -12 ; II.13-21.

CHAPITRE X.

Un ange descend du ciel tenant un livre à la main et jette un grand cri ; sept tonnerres font entendre leurs voix ; l'ange dénonce que le mystère de Dieu s'accomplirait lorsque le septième ange sonnerait de la trompette, et il ordonne à saint Jean de prendre ce livre et de le manger.

CHAPITRE XI.

Saint Jean reçoit ordre de mesurer le temple. L'ange lui prédit que la sainte cité serait foulée par les gentils pendant quarante-deux mois, que deux témoins prophétiseraient durant douze-cent-soixante jours, que la bête les ferait mourir, mais qu'ils ressusciteraient et seraient élevés au ciel. Le septième ange ayant sonné de la trompette, une voie venue du ciel annonce l'entier établissement du règne de Dieu, de quoi les vingt-quatre vieillards louent le Seigneur.

CHAPITRE XII.

Saint Jean voit en vision une femme en travail et le dragon qui voulait dévorer le fils qu'elle mettrait au monde ; mais ce fils est élevé au ciel et la femme s'enfuit au désert, où elle est nourrie douze-cent-soixante jours. Il se fait un combat dans le ciel entre Michel et ses anges et le dragon, qui, ayant été vaincu, cherche encore à faire périr la femme et persécute ses enfans.

CHAPITRE XIII.

Saint Jean voit monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes, à laquelle le dragon donna sa puissance ; cette bête fit la guerre aux saints et elle eut beaucoup d'adorateurs. il voit sortir de la terre une autre bête qui séduit toute la terre et oblige les hommes à adorer la première bête.

I. 1-10 ; Il. 11-18.

CHAPITRE XIV.

On voit ici,

1. la joie et le triomphe des saints qui auront été fidèles à l'Agneau et qui se seront conservés purs, et les actions de grâces qu'ils rendront à Dieu lorsque son règne sera parfaitement établi et que celui de Satan sera détruit.
2. La chute de la Babylone mystique, la punition de ceux qui auront adhéré à ses erreurs et à ses crimes, et le bonheur de ceux qui meurent au Seigneur.
3. La vision de la moisson et de la vendange.

I. 1-7 ; II. 8-13 ; III. 14-20.

RÉFLEXIONS.
CE qu'il y a premièrement à considérer sur ce chapitre, c'est que saint Jean dit qu'il vit toute la multitude des élus de Dieu assistant devant lui et chantant un cantique nouveau devant son trône ; mais que personne ne pouvait chanter ce cantique que ceux qui ne s'étaient point souillés, qui avaient suivi l'Agneau et en qui il ne s'était trouvé aucune fraude.
Cela nous montre que la béatitude des saints sera infinie et qu'ils seront éternellement avec Dieu ; mais que nul ne pourra être admis à ce bonheur suprême et à la société des bienheureux que ceux qui se seront conservés purs, qui auront renoncé à eux-mêmes, porté leur croix et suivi constamment Jésus-Christ, leur Sauveur, par la patience et par l'imitation de sa vie.

2
. Nous apprenons ici que le temps viendra auquel la Babylone spirituelle sera détruite avec tous ceux qui auront participé à ses idolâtries et à ses crimes, et que les peines des ennemis de l'Eglise, des apostats et des méchans, dureront aux siècles des siècles.

3
. L'Esprit de Dieu déclare, dans ce chapitre, que ceux qui meurent au Seigneur sont heureux, qu'ils se reposent de leurs travaux et que leurs oeuvres les suivent. Ces assurances que le Saint-Esprit nous donne de l'état heureux où les gens de bien se trouvent après leur mort sont bien consolantes pour les fidèles, et elles doivent nous inciter à vivre d'une manière que nous puissions regarder la mort avec confiance et jouir du repos et de la félicité qui est réservée à tous ceux qui, ayant vécu au Seigneur, mourront aussi au Seigneur.

CHAPITRE XV.

Ceux qui avaient vaincu la bête chantent un cantique à l'honneur de Dieu. Sept anges reçoivent sept coupes d'or pleines de la colère de Dieu.

CHAPITRE XVI.

Les sept anges versent leurs coupes. La première est versée sur la terre et sur les adorateurs de la bête, qui sont frappés d'un ulcère malin. La seconde sur la mer, qui est changée en sang. La troisième sur les fleuves et sur les sources qui sont aussi changées en sang. La quatrième sur le soleil, qui tourmente les hommes par une chaleur brûlante. La cinquième sur le trône de la bête. La sixième sur l'Euphrate, qui est mis à sec. La septième est versée dans l'air, ce qui produit des tonnerres, des tremblemens de terre et d'autres effets terribles.

CHAPITRE XVII.

Un ange fait voir à saint Jean la condamnation de la grande prostituée qui était assise sur nue bête qui avait sept têtes et dix cornes, et il lui explique le mystère de cette vision.

I. 1-8 ; II. 9-18.

CHAPITRE XVIII.

Un ange annonce la chute de la Babylone mystique, qui avait séduit toute la terre, les jugemens que Dieu exercerait sur elle, les plaintes et les lamentations de ceux qui verraient sa ruine et la joie que les saints en ressentiraient.

CHAPITRE XIX.

Saint Jean entend les louanges et les actions de gràces que les anges et les saints rendent à Dieu de ce qu'il avait exercé ses jugemens sur la grande prostituée et de ce que son règne était pleinement établi ; et il rapporte l'entière victoire de Jésus-Christ sur la bête et sur tous les ennemis de son Église.

CHAPITRE XX.

Ce chapitre a deux parties.

1. Saint Jean prédit que satan serait lié et que Jésus-Christ régnerait avec les saints et les martyrs mille ans.
2. Il parle du jugement dernier.

RÉFLEXIONS.
IL y a dans ce chapitre deux prophéties remarquables.

La première
, que satan devait être lié pendant mille ans et qu'alors Notre Seigneur régnerait glorieusement avec les martyrs et les saints. Quoique l'on ne connaisse pas bien tout ce que cette prophétie signifie, elle paraît marquer qu'il y aura un temps auquel l'Eglise jouira du repos et sera plus pure et plus sainte qu'elle n'a jamais été, et qu'alors les saints, et surtout les martyrs, seront couronnés d'une gloire particulière ; ce qui arrivera sans doute lorsque tous les peuples, étant convertis et le règne de l'antéchrist étant aboli, le Seigneur régnera glorieusement dans son Église ; après quoi satan sera délié et l'Eglise souffrira quelque persécution avant que la fin du monde vienne.

La seconde
prophétie regarde le jugement dernier : nous voyons dans ce que saint Jean en dit, la majesté dans laquelle Jésus-Christ paraîtra en ce jour-là, la résurrection générale de tous les hommes, leur comparution devant le trône de Notre Seigneur, qui les jugera tous selon leurs oeuvres, et l'issue qu'aura ce jugement, les méchans devant être jetés dans l'étang du feu et les justes reçus dans la vie éternelle. Ces grandes vérités doivent nous être toujours présentes et nous animer à prier et à travailler continuellement pour notre avancement dans la piété, afin qu'en ce jour si redoutable pour les méchans, nous paraissions devant Notre Seigneur avec assurance et que notre nom soit trouvé dans le livre de vie.

CHAPITRE XXI.

Saint Jean décrit ici le renouvellement de toutes choses qui se fera à la fin des siècles, la joie qui est préparée pour les justes et les supplices qui sont réservés aux méchans. Ensuite il représente en termes figurés et par de riches images la Jérusalem céleste, la gloire du royaume de Dieu et l'éternelle félicité des élus.

I.1-8 ; II. 9-27-

RÉFLEXIONS.
La description que saint Jean fait de la nouvelle Jérusalem nous enseigne qu'à la fin des siècles toutes choses seront renouvelées et qu'alors le règne de Dieu et de ses saints paraîtra dans toute sa gloire. Et nous pouvons juger par les grandes et riches images que l'Esprit de Dieu emploie dans ce chapitre quelle sera la beauté et la magnificence de ce glorieux séjour où les saints seront reçus, où Dieu habitera avec eux, où il essaiera toutes les larmes de leurs yeux et où il fera lui-même leur gloire et leur bonheur. Cela doit exciter en nous des désirs ardens d'être du nombre de ceux qui entreront dans la Jérusalem céleste ; et puisqu'il est écrit que rien de souillé n'y aura entrée et que la portion des incrédules, des timides, des impurs, des meurtriers, des idolâtres, des menteurs et des autres pécheurs, sera l'étang brûlant de feu et de souffre, nous devons tous travailler avec un grand zèle à nous purifier afin que nous soyons jugés dignes d'être reçus dans le ciel pour y contempler les beautés et y posséder la béatitude suprême dont saint Jean fait le tableau dans ce chapitre.

CHAPITRE XXII.

Saint Jean continue à décrire la gloire de la Jérusalem céleste. L'ange lui confirme la vérité des prophéties qui sont contenues dans ce livre et il lui ordonne de les publier. Jésus-Christ déclare qu'il viendrait bientôt pour recevoir les saints dans sa gloire et pour punir les méchans ; et saint Jean exprime l'ardeur avec laquelle les fidèles désirent la venue de leur Sauveur.

RÉFLEXIONS.
CE chapitre, qui est le dernier de l'Apocalypse et de toute l'Ecriture sainte, nous met devant les yeux la fin et la consommation de toutes choses. Nous y voyons quelle sera la gloire et la béatitude dont les élus jouiront éternellement en la présence de Dieu et de Jésus-Christ, leur Sauveur, et nous y apprenons aussi que nul ne sera admis à ce bonheur que ceux qui y aspirent en gardant les commandemens de Dieu ; mais que les impurs et tous les méchans en seront exclus pour toujours.
Voilà quel doit être un jour le sort des bons et des méchans et ce que Dieu se propose de faire à la fin du monde. Puisqu'il nous en avertit si expressément, faisons-y une attention continuelle. Souvenons-nous que toutes ces choses sont très-certaines et que Dieu les a révélées à saint Jean et a voulu qu'elles fussent écrites dans ce livre pour l'instruction et pour l'édification de l'Eglise dans tous les siècles.

2
. Il est dit, dans ce chapitre, que saint Jean ayant voulu se jeter aux pieds de l'ange qui lui parlait, cet ange lui dit : Garde-toi bien de le faire, car je suis ton compagnon de service et celui de tes frères, adore Dieu. Cela montre qu'il n'est jamais permis d'adorer un autre que Dieu, de quelque manière que ce soit, et qu'ainsi tout service religieux qu'on rendrait aux anges ou aux saints serait très-criminel.

3
. Il faut remarquer que l'ange dit à saint Jean que les vérités qui sont contenues dans ce livre ne produiraient pas les mêmes effets sur toutes sortes de personnes ; que les méchans se corrompraient et se souilleraient toujours davantage pendant que les justes et les saints se sanctifieraient de plus en plus. C'est ce qu'on voit arriver tous les jours, mais il faut se souvenir que le Seigneur nous en a avertis et qu'il viendra enfin pour juger tant les bons que les méchans, selon qu'il le déclare lui-même à la fin de ce livre, en disant : Voici je viens bientôt et mon salaire est avec moi pour rendre à chacun selon ses oeuvres.

Soupirons continuellement après cette venue, attendons-la en persévérant à bien faire, et disons avec l'épouse, qui est l'Eglise, et avec tous ses vrais enfans, Viens bientôt ! Oui, Seigneur Jésus, viens ! Amen.

C'est ici que finit le Nouveau Testament. Le Seigneur nous fasse la grâce de bien profiter de tout ce que nous y avons lu et entendu, de le méditer et de le pratiquer toute notre vie, à la gloire de Dieu, notre père, et à l'avancement de notre salut ! Ainsi soit-il ! La grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec nous tous. Amen !

FIN.


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