Le mal que vous aviez pensé à
me faire, Dieu l'a changé en bien.
(Genèse, L. 20.)
Mes Frères,
Lorsque
Jacob
fut mort en Égypte, le livre de la Genèse nous raconte que ses fils
crurent aussitôt que leur frère Joseph, n'étant plus retenu par la
présence de leur père, allait se venger d'eux. Cette page des Livres
saints produit sur nous une impression pénible. Bien des années, en
effet, s'étaient écoulées depuis que Joseph avait été livré par ses
frères; il leur avait dès lors accordé loyalement le plus généreux
des pardons, Comment croire que, sous ces nobles apparences, il
cachât dans les profondeurs de son âme une rancune invétérée ?
Comment l'en soupçonner? Cependant, avec la rude franchise qui nous
frappe si souvent dans ses récits, l'auteur de la Genèse affirme que
les fils de Jacob redoutèrent le ressentiment de leur frère. Au
fond, cela ne doit pas nous surprendre. L'oubli complet des injures
est une vertu surhumaine. Jamais aucun moraliste païen ne l'a
commandé, si ce n'est pour des raisons politiques. Le bouddhisme
seul fait exception, et c'est dans l'un de ses livres que se trouve
cette parole sublime : « Imite le bois de santal qui parfume même la
hache qui le frappe; » mais la douceur impassible que le bouddhisme
commande n'est pas encore l'amour chrétien des ennemis. Les hommes
de l'Ancien Testament ont presque tous poursuivi sans scrupule leurs
rêves de vengeance. Jésus-Christ a, le premier, fait de l'amour une
puissance active qui doit consumer toute haine, mais vous savez
combien rarement sa pensée a été comprise et sa volonté pratiquée.
On a même pu dire, avec quelque apparence de raison, que les
rancunes religieuses étaient les plus tenaces de toutes, ce qui est
d'accord avec le principe que rien n'est pire que la corruption de
ce qui devait être le meilleur.
Joseph, cependant, qui nous apparaît
comme une des figures les plus pures de l'époque patriarcale, avait
entièrement pardonné le crime de ses frères, et lorsque ceux-ci font
un appel nouveau à sa miséricorde, il explique le motif de ce pardon
par cette parole profonde : « Le mal que vous aviez pensé à me
faire, Dieu l'a changé en bien. »
Je
désire aujourd'hui, en méditant ces mots, vous montrer l'action
incessante par laquelle Dieu fait sortir le bien du mal commis par
les hommes; nous trouverons, dans l'étude de cette conduite divine,
d'abord une lumière pour éclairer les voles providentielles puis un
exemple qu'il nous faut imiter.
Dieu permet le mal. L'Être saint
permet la souillure, l'Être juste permet l'iniquité, l'Être qui est
l'amour même permet la haine, l'Être souverain permet les révoltes
de ses créatures. Ce fait est pour nous un sujet toujours renaissant
de trouble et de scandale. Sur dix athées, neuf diront que c'est là
le motif qui les empêche de croire en Dieu. Et pourtant, lorsque
nous y réfléchissons nous sommes forcés de convenir que
l'impossibilité absolue du mal chez la créature serait la négation
de la liberté. Dieu, dans sa sagesse infinie, a jugé que la liberté,
avec toutes ses conséquences même les plus terribles, valait mieux
que l'absence le la liberté.
Dieu permet le mal, mais de ce mal il
tire continuellement le bien : voilà notre croyance. Osons le dire :
si le bien ne devait pas l'emporter sur le mal, Dieu serait vaincu,
ou plutôt Dieu ne serait pas; il n'y aurait plus de but providentiel
dans l'histoire, plus d'ordre dans le monde, rien que des
alternatives capricieuses d'ombre et de lumière, de joie et de
souffrance, de justice ou d'arbitraire se succédant à travers les
siècles sur la surface de notre planète, jusqu'au jour où celle-ci,
comme un astre usé, s'éteindrait dans les cieux. Le bien doit
l'emporter sur le mal, non pas sans doute dans l'espace borné de la
vie d'une génération d'hommes ou d'une nation (car la mesure de Dieu
n'est pas la nôtre, et les siècles sont pour lui ce que sont pour
nous les minutes), mais dans la durée totale de l'histoire de
l'humanité; le dernier but du monde, le seul qui nous explique sa
raison d'exister, doit être de prouver la bonté divine. Comme
Balaam, le prophète de mensonge envoyé pour maudire Israël et qui
fut contraint de le bénir, ce monde, dont les blasphèmes ont si
longtemps monté vers le ciel à travers les siècles, joindra sa voix
au concert universel des créatures qui diront dans l'éternité : «
Gloire à Dieu! »
Cette loi, par laquelle Dieu tire le
bien du mal, nous apparaît lumineuse lorsque nous lisons dans
l'Écriture l'histoire de ceux qui furent en Israël les serviteurs de
Jéhovah; nous sommes frappés de la manière dont une sagesse
supérieure dirige les moindres incidents de leur vie et fait tourner
à leur avantage les obstacles, les persécutions, les douleurs qui
sont si souvent leur partage. Dans la vie de Joseph, on suit comme à
l'oeil cette action providentielle : son abandon, les calomnies qui
le frappent, sa captivité ne servent qu'à préparer sa gloire. La
proscription qui devait détruire Moïse est la cause même de sa
grandeur extraordinaire; les épreuves exceptionnelles qui ont fondu
sur David, son élévation suivie de tant d'amertumes, les contrastes
poignants de sa destinée ont fait vibrer les cordes de son âme et
produit ces hymnes merveilleuses qui fortifient et consolent tant de
milliers d'âmes sous tous les cieux. C'est au creuset de l'épreuve
que s'épure l'or divin de la prophétie, et jamais Salomon, dans
toute la gloire de sa prospérité terrestre, n'aurait trouvé les
accents des vrais serviteurs de Dieu. Israël est foulé aux pieds par
les nations, jeté comme la poussière à tous les vents de l'exil, et
c'est par cette calamité sans pareille qu'il devient dans l'ancien
monde le témoin de Jéhovah. Heureux, il se serait endormi à l'ombre
de sa vigne et de son figuier martyr, il a porté partout le nom de
l'Éternel.
Mais jamais cette loi providentielle
que nous étudions ne nous semble plus évidente que dans la vie de
Jésus-Christ. C'est ici que le mal apparaît dans son intensité la
plus effrayante, et c'est de cet excès même que va sortir le salut
de l'humanité. Rassemblez dans votre mémoire toutes les
humiliations, toutes les souffrances dont cette existence est pleine
: pauvreté matérielle, ignorance profonde et grossièreté de son
entourage, préjugés fanatiques du peuple, astuce haineuse des
pharisiens, abandon de ses disciples, reniement de Pierre, trahison
de Judas, lâcheté politique de Pilate, insultes et soufflets du
prétoire, angoisse mortelle de Gethsémané, couronne d'épines,
manteau de pourpre, brutalité de ses bourreaux, malédictions des
prêtres et de la foule, ténèbres de l'heure suprême, quelle somme
effrayante de maux ! Eh bien! il n'est pas un d'eux d'où ne procède
quelque bénédiction; de cet abîme incommensurable de douleurs, Dieu
fait jaillir depuis bientôt dix-neuf siècles un fleuve intarissable
de consolation, de joie et d'espérance. De cette croix est sorti le
salut; de cette mort, la vie éternelle.
Telle est la méthode divine; c'est
ainsi que Dieu tire à chaque heure le bien du mal. La vieille
confession de foi de nos pères a exprimé cette vérité dans des
termes rudes et naïfs que je veux vous citer : « Nous croyons,
dit-elle, que Dieu gouverne et conduit tout, disposant, ordonnant
selon sa volonté de tout ce qui advient au monde, non pas qu'il soit
auteur du mal ou que la coulpe lui en soit imputée, vu que sa
volonté est la règle souveraine et infaillible de toute droiture et
équité; mais il a des moyens admirables de se servir tellement des
diables et des méchants qu'il sait convertir en bien le mal qu'ils
font et duquel ils sont coupables. Et ainsi, en confessant que rien
ne se fait sans la providence de Dieu, nous adorons en humilité les
secrets qui nous Sont cachés, sans nous enquérir par-dessus notre
mesure, mais plutôt appliquons à notre usage ce qui nous est montré
en l'Écriture sainte pour être en repos et sûreté, d'autant que
Dieu, qui a toutes choses sujettes à soi, veille sur nous d'un soin
paternel. tellement qu'il ne tombera point un cheveu de notre tête
sans sa volonté (1).
» Cette langue a vieilli, mais la doctrine qu'elle exprime est
toujours actuelle et saisissante, et je n'en connais pas qui puisse
donner à nos coeurs plus de force et de consolation.
Il y a dans cette croyance une grande
lumière. 11 y a là aussi pour nous un grand exemple. Puisque
l'Écriture nous convie à être les imitateurs de Dieu, nous devons,
comme lui, tirer le bien du mal.
On
pratiquait, au moyen âge, une science étrange, l'alchimie. Des
hommes, à l'intelligence souvent admirable, poursuivaient un rêve
insensé : transformer en or la matière informe et grossière. Ils
étaient là, penchés sur leur creuset; au dehors, les misères
navrantes de ces tristes temps, pauvreté, disettes, oppression,
gibet, tortures; ils oubliaient tout cela, et les longs hivers et
les froides pluies; leur imagination enfiévrée souriait à la vision
enivrante; l'or liquide coulait à flots sous leurs yeux égarés.
Mes frères, pour les âmes croyantes,
il y a une divine alchimie. Elle peut transformer le mal en bien.
Le mai, envisagé comme épreuve, nous
vient de trois sources : de Dieu, par les afflictions de la vie; des
hommes, par leur hostilité; de nous-mêmes, par nos fautes.
Aux afflictions, nous pouvons opposer
la révolte, violente ou sourde; nous pouvons les accepter en
apparence dans une morne apathie, dire à notre manière ce qu'avait
écrit sur son blason une veuve d'autrefois : « Rien ne m'est plus,
plus ne m'est rien. » Nous pouvons braver Dieu ou écrire à la place
de son nom auguste ce nom maudit : « Fatalité. »
Ou bien nous pouvons courber la tète,
essayer de comprendre, chercher la leçon divine qui est dans
l'épreuve, la lumière qui luit dans ces ténèbres, et trouver au
milieu de ce chaos la bénédiction cachée, le sentiment plus réel de
notre dépendance envers Dieu, le détachement du mal, la
sanctification de la volonté, l'élargissement du coeur ouvert aux
sympathies et aux pitiés profondes (2).
Chaque jour, il y a des âmes qui passent par cette école; elles vont
par la nuit à la lumière, par l'amertume à la douceur, par les
déceptions à l'espérance qui ne confond plus. Dans la maladie du
corps, elles trouvent la santé de l'âme, dans les deuils affreux
l'amour vrai. Dieu, pour elles, a changé le mal en bien.
Il y a les épreuves qui viennent des
hommes, souvent plus dures que celles qui viennent de Dieu :
critiques, jugements précipités, malveillance, haines, calomnies,
perfidies. Faut-il accueillir tout cela d'un regard superbe? N'y
a-t-il point d'or dans ce fumier, point de vérité dans ces attaques?
L'orgueil seul peut nous le faire croire.
Soyons sûrs que nous avons beaucoup à
apprendre de nos ennemis.
Prenons un exemple dans un autre
domaine.
Lorsqu'il s'agit de l'ordre politique,
nous reconnaissons que la libre discussion des actes d'un
gouvernement est la condition même des sociétés modernes. Malheur
aux pouvoirs aveugles qui l'étouffent! Malheur à ceux qui ne veulent
autour d'eux que des adulateurs! Le respect de la liberté oblige à
accepter l'opposition des partis avec leurs préjugés, leurs
étroitesses, leurs ignorances, leurs calomnies passionnées, leurs
haines souvent fanatiques. Empêchez tout cela; fermez l'arène
politique à tous ces vents d'orages: la nation que vous aurez mise à
l'abri des souffles du dehors ne sera pas sauvée, car dans la serre
étroite et basse où vous la forcerez à grandir, dans cet air humide
et lourd, voici des abus sans nombre qui pousseront comme une
végétation malsaine et maudite et l'enlaceront jusqu'à l'étouffer.
Croyez-vous donc qu'il en soit
autrement dans l'ordre religieux? Je le dis avec une conviction
profonde : l'Église a besoin d'être discutée, attaquée. Tout, même
la calomnie, lui vaut encore mieux que la paix dans la jouissance et
l'adulation servile. Avec quelle effrayante rapidité germent les
abus spirituels! Comme les passions se donnent libre carrière quand
elles se justifient en invoquant les intérêts de Dieu! Comme
aisément la vérité fléchit pour atteindre un bon but, comme la fin
justifie les moyens ! L'avidité devient légitime quand il s'agit de
fondations pieuses; l'habileté, la ruse même semblent presque des
vertus. Faut-il discréditer un adversaire, étouffer une voix
importune? Il. est si facile de prendre la violence pour du zèle et
l'adhésion du nombre pour l'approbation de Dieu. L'histoire de
toutes les Églises nous en offre des exemples souvent navrants.
L'opposition, les attaques des hommes, leurs âpres critiques
tiennent l'Église en éveil et l'empêchent de s'enfermer dans
l'orgueil ou de s'endormir dans une lâche inertie. C'est par les
épreuves que l'Église a grandi. Ce sont ses ennemis qui ont été
souvent ses bienfaiteurs. Pour elle comme pour son Maître, la croix
est l'instrument de son triomphe, ce qui devait l'écraser sert à son
relèvement.
Voilà ce qu'ont toujours compris les
âmes fidèles. Elles l'ont exprimé souvent en termes admirables,
témoin ces vers d'une vieille poésie intitulée Complainte de
l'Église affligée, que nos pères récitaient, il y a deux siècles,
lorsqu'à la révocation de l'Édit de Nantes ils devaient fuir comme
des proscrits le sol de la France :
- Où sont donc les faveurs divines?
- Nous quittent-elles sans retour?
- Elles seront, ô Dieu, l'objet de notre amour.
- Quel fléau que tu nous destines!
- Oui, toujours en les implorant,
- Nous irons à tes pieds attendre le supplice;
- S'il faut périr sous ta justice,
- Nous périrons en t'adorant.
- Ton courroux veut-il nous éteindre?
- Nous nous retirons dans ton sein.
- De nous exterminer formes-tu le dessein?
- Nous formons celui de te craindre.
- Malgré nos maux, malgré la mort,
- Nous bénissons les traits que ta main nous apprête
- Ce sont les coups d'une tempête,
- Mais ils ramènent dans le port (3)
Mes frères, ce qui est vrai de l'ensemble d'un
corps s'applique aussi aux membres qui le composent. L'hostilité des
hommes peut servir au bien de l'âme individuelle comme au bien de
l'Église.
Nous avons tous un profit certain à
retirer des jugements sévères, des médisances et même des calomnies
et de la haine de nos ennemis. Il faut nous demander d'abord si nous
n'y avons pas donné prise par quelque côté, car il est rare qu'une
accusation soit purement imaginaire. L'inimitié est clairvoyante,
elle a des yeux de lynx lorsqu'il s'agit de discerner nos défauts et
nos misères; le moindre indice lui sert pour cela, Devant ces
insinuations, la tentation est grande pour nous de nous raidir dans
le sentiment de notre dignité et de crier à la calomnie : sûr moyen
de ne pas voir en quoi nos accusateurs pouvaient avoir raison et de
quel penchant, ils pouvaient nous guérir! Ce n'est pas que le
chrétien doive tenir peu de compte de sa réputation, c'est là un
dépôt sur lequel il est obligé de veiller, et l'Écriture nous
ordonne d'éviter tout scandale et de chercher les choses de bonne
renommée. Mais puisqu'il est absolument impossible à un homme droit
de plaire au monde en suivant sa conscience, puisque notre Maître a
dit : « Malheur à vous quand tous les hommes diront du bien de
vous», il faut nous attendre aux attaques, et de ces attaques il
faut tirer tout le profit qui nous en peut advenir. Et quand la
calomnie serait absolue, quand la haine serait sans prétexte, ne
croyez pas qu'elle n'amène avec elle aucune bénédiction. Comme les
obstacles accumulés devant un fleuve élèvent son niveau et lui font
un cours plus imposant et plus magnifique, ainsi toutes les injures,
tous les mensonges par lesquels la malveillance entrave la sainteté
véritable lui assurent un essor souvent inattendu. Sans les
ignominies et les malédictions du Calvaire, jamais le monde n'aurait
entendu ce cri sublime : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce
qu'ils font. »
J'en
viens
enfin aux maux que nos propres fautes nous ont attirés et dont nous
sommes les auteurs responsables. Or, j'affirme que, même dans ces
humiliantes épreuves, il y a beaucoup de bien à recueillir. Il ne
s'agit pas, comprenez-le, de justifier nos fautes en montrant les
résultats heureux qu'elles peuvent produire. Non, jamais, jamais le
mal ne produit directement et naturellement le bien; on ne cueille
pas des raisins sur des épines, on ne puise pas une eau salutaire à
une source empoisonnée. Le résultat logique du mal et son salaire le
plus terrible, c'est le mal; le mensonge engendre une duplicité plus
grande, l'impureté rend les convoitises plus ardentes et la volonté
plus débile, un premier mouvement de vengeance ouvre l'âme à des
haines souvent infernales chaque chute nouvelle nous livre plus
faibles, plus désarmés, à la puissance du tentateur, et la dernière
étape de cette progression effrayante, c'est la servitude morale
absolue exprimée par cette parole de l'Écriture : « Vendu au péché.
» Mais quand un acte de repentir sincère a transféré un homme de cet
esclavage sous la domination divine, alors Dieu peut, dans son
infinie sagesse, tirer du mal qu'il a commis une instruction
lumineuse et des fruits admirables. Au creuset intérieur où l'âme se
renouvelle, les fautes et les crimes de son passé laissent dégager
de leurs impures scories l'or pur d'une volonté régénérée et d'un
coeur humilié. C'est sur les lèvres souillées de David que passent
pour la première fois les chants de repentir qui donneront une voix
sans pareille à tous les croyants de l'avenir; c'est du coeur brisé
de l'ancien persécuteur de l'Église, de Saul de Tarse, que sortira
l'exposition magnifique de l'oeuvre de la grâce, et dans tous les
siècles de l'histoire on verra des milliers d'âmes, obéissant à un
instinct de justice, s'efforcer de réparer un passé qui les condamne
par une vie nouvelle qui puisse glorifier Dieu.
Instruisez-vous donc par vos fautes
elles-mêmes. Rappelez-vous vos erreurs pour éviter l'orgueil
spirituel, vos faiblesses et vos entraînements pour être plus
vigilants à l'avenir, et que le souvenir de vos chutes vous inspire
cet esprit de miséricorde qui doit être le caractère distinctif des
rachetés de Jésus-Christ. Qu'ainsi l'homme nouveau se dégage en vous
et se fortifie, et que les puissances du mal qui devaient vous
entraîner dans l'abîme vous obligent à chercher votre refuge au port
du salut éternel !
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