Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

V

RELATIONS AVEC DIEU

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Nos illusions écartées, entrons dans les réalités de la foi. Entrons-y menés par notre conscience que guident la Révélation et l'Esprit. Allons droit au sanctuaire : aux relations avec Dieu.
Je prends la plus simple, la plus élémentaire, la plus haute aussi, celle qui les contient toutes : la prière.

Mettre de la conscience dans nos prières, pensez-vous que la chose aille de soi? ne connaissez-vous pas des prières individuelles qui ne sont que des mots cousus les uns aux autres? ne connaissez-vous pas des prières publiques qui ne sont que des déclamations et des sermons? ne connaissons-nous pas des prières qui sont des lâchetés; oui, des lâchetés! Nous prions pour nous dispenser d'agir; ayant fait le mal, ou ne voulant pas faire le bien, nous nous mettons à genoux et tout est dit.
Qu'en pensera la conscience? Elle a son opinion arrêtée sur les mensonges, sur le formalisme, sur les lâchetés. Une prière qui ne jaillit pas du coeur, une prière, qui s'écoute parler, une prière qui demande la transformation sans promettre l'effort, cette prière est un mensonge, est une moquerie, est une lâcheté,
Ah! la prière consciencieuse !
«Comme le cerf brame après les eaux courantes, ainsi mon âme soupire après toi, mon Dieu (1) ! » - «Mon âme a soif de Dieu, du Dieu fort et vivant (2)! » - «Éternel, je t'invoque des lieux profonds (3) ! »

Les lieux profonds, c'est bien cela; c'est de là, des profondeurs de l'humilité que partent les vraies prières, les prières loyales, brûlantes, véhémentes, celles qui arrivent.
Mais ne me parlez pas de la fausse humilité, l'orgueil choque moins. Ne me parlez pas des attitudes écrasées, des intonations factices!

Parlez-moi d'une humilité qui ne s'étale ni ne se raconte, qui pénètre le coeur plus qu'elle ne parait sur les lèvres. Ces prières-là, secrètes, modestes, un des beaux fruits de l'Évangile, une des plus vives forces de la charité, heureux qui les sent s'émouvoir en soi, heureux qui les sent monter près de soi, heureux qui rencontre un de ces chétifs, un de ces débonnaires que leur conscience ramène incessamment dans les lieux profonds; d'autant plus puissants qu'ils se sentent plus petits !
Comme notre prière, notre obéissance a besoin de se faire consciencieuse.
Dieu doit être obéi, nous le savons de reste. Tout commandement implique pour nous l'obligation d'obéir, de même que toute vérité implique l'obligation de croire. La conscience, pas plus que l'Évangile, n'établit de catégories entres les ordres, déclarant ceux-ci inviolables, ceux-là indifférents.
Nous, cependant, sitôt qu'une loi nous gêne, nous la faisons fléchir sous prétexte qu'elle n'est pas péremptoire, qu'elle date de loin, qu'il y en a de plus importantes.
Voulez-vous un exemple ? prenez le dimanche, prenez les profanations du dimanche; mettez-les vis-à-vis de ce Décalogue dont Jésus a dit : « Je suis venu l'accomplir, non l'abolir (4)! » interrogez votre conscience, et voyez ce qu'elle répondra.

Tout chrétien répète machinalement ces mots : «Non pas ce que je veux, Père, mais ce que tu veux (5) ! » - Ce qui ne nous empêche nullement de nous révolter quand la volonté de Dieu renverse la nôtre, et de nous écrier avec amertume que nos prières ne trouvent point d'accès là haut.
Se soumettre! je rencontre ici la suprême victoire de Jésus. Un coeur soumis est un coeur sanctifié.
Encore y faut-il l'intégrité, La conscience n'y met nulle équivoque - « Ne mentez point (6)! » - Or, se dire soumis quand on ne veut pas l'être, c'est mentir, il n'y a pas d'autre mot. Mieux vaut cent fois crier à, Dieu - Père, je désirerais me soumettre, je ne puis, mon coeur est trop déchiré, trop effrayé. Aie pitié de moi, secours-moi, épargne-moi!
Dès que la soumission devient réelle cependant, c'est-à-dire sincère, elle enfante cette disposition du coeur, forte et douce, à laquelle, rien ne peut se comparer; on la nomme: confiance filiale! - «Mon âme s'attend à l'Éternel (7) »

Existe-t-il dans la langue des hommes un équivalent à ce cri d'obéissance et d'amour? Je m'attends! Je compte, je sais sur qui. Je sais que mon Père ne m'abandonnera pas. Il est le maître de l'univers, et je suis son enfant en Christ.
Alors naissent, par le seul fait de ces relations intimes et loyales, par le fait de la conscience appliquée à la soumission, tantôt cette héroïque foi qui transporte les montagnes, tantôt cette foi simple qui, sans bruit, dans la vie de tous les jours, opère des miracles encore plus grands.
Il s'attend consciencieusement à l'Éternel, cet humble chrétien, qui sous le faix de l'heure présente, qui devant les menaces de l'avenir, regarde vers le ciel bleu. Il s'attend a l'Éternel, ce Luther, qui pendant la diète d'Augsbourg et tandis que le faible Mélanchthon, toujours prêt à plier, lui adresse des cris d'alarme, se contente de répondre : « Je voyais passer les nuages, rien ne les soutient, et ils ne tombent pas. Je regardais les étoiles, rien ne les soutient, et elles ne tombent pas. »
Ainsi l'on atteint au trésor incomparable: la paix. Entendons-nous; paix ne veut pas dire suppression de la souffrance. Il y a des mystères de douleur qui ne trouveront leur solution que là-haut; il y a des visages qui arriveront là-haut trempés de larmes : « D'où viennent ceux-ci? de la grande tribulation. » - On l'a trop oublié.

La paix dont il s'agit n'a rien de commun non plus avec cette tranquillité lâche, acquise au prix des mollesses, des compromis, des habiletés : Cédez-moi cette croyance, je vous abandonnerai cette conviction! - Ceci n'est plus la paix, ce sont deux incrédulités qui s'allient.
Et nous avons de ces paix-là ! Nous avons la paix qu'on se procure en écartant tout ce qui est pénible, sérieux et véritable, nous avons la paix qu'on croit obtenir en ne pensant ni au péché ni à la mort; nous avons la paix qu'on s'imagine fonder en criant beaucoup: «la paix, la paix!» Et il n'y a point de paix!
Notre conscience les flétrit, ces paix ignobles, ces paix menteuses! Et en même temps qu'elle nous les arrache, elle nous donne la vraie, la paix après la guerre et par la guerre, la paix qui est le fruit des victoires et non le résultat des défaites, la paix qu'octroie le libérateur du péché, la paix qui nous porte haut parce qu'elle vient d'en haut, la paix qui, sans illusions et sans phrases, nous fait vraiment asseoir: nous, nos tendresses, nos pensées, nos espérances, « dans les lieux célestes en Jésus-Christ! (8) »


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VI

SANCTIFICATION


Cela ne se fait pas tout seul.
Nous visons au renouvellement absolu: rien de moins. La paix en est le couronnement; or ni couronnement ni couronne ne s'atteignent aisément ici-bas.
La course et la bataille dureront donc toute la vie.
« Si tu veux, tu peux me rendre net (9) ! » - qui n'a senti tressaillir en soi ce cri du pécheur, ce cri du lépreux!
Seulement, tenons-nous y attentif, quand nous avons crié : Rends-moi net! nous nous croiserions volontiers les bras, insouciants, inactifs, répétant,, Il me rendra net.

La conscience n'autorise point ces engourdissements-là. Un chrétien consciencieux attend tout de Jésus, pitié comme guérison; mais il en attend l'énergie aussi, et il sait la demander; mais il est possédé d'une ardente passion : la faim et la soif de la justice, de la sainteté, et il sait qu'on ne les acquiert qu'en les conquérant; mais être délivré du mal, c'est-à-dire débarrassé des étreintes du péché: voilà son éternelle aspiration.
Point de paix séparée de la conquête, point de bonheur séparé de la sainteté.

Le bonheur sur la terre consiste en ceci:: être délivré du mal.
Le bonheur dans le ciel consiste en ceci: être délivré du mal.
Des âmes en travail, des hommes en lutte contre eux-mêmes, je ne connais guère de, plus noble spectacle à contempler.
Existerait-il sans la conscience? Nous aurions des projets, des intentions, peut-être quelque essai vite abandonné; rien de sérieux, rien d'effectif.
Mais, dès qu'il paraît, l'infatigable ouvrier; dès qu'il se lève, le fidèle témoin de Dieu; nos efforts prennent valeur. La conscience a les yeux bien ouverts; elle nous tient constamment en éveil: - Ai-je avancé? ai-je reculé? Suis-je encore l'esclave de, ma tentation, à, moi? Mon péché, à moi, est-il encore mon maître?
Et le combat recommence, et l'on gagne du terrain, et la main vaillamment posée, sur la charrue on interdit à ses regards de retourner en arrière., et le Mot de l'avenir, le mot de la conscience, le mot du ciel: En avant! vient exciter les énergies et raffermir le coeur.
Ceci s'appelle: l'éducation personnelle.

À l'éducation donnée par nos parents succède l'éducation donnée par notre sens moral. La première a son importance, très-grande. Mais essayez de vous passer de l'autre!
Malheur à qui se croit tout élevé parce qu'il a fini ses études. Quiconque ne s'élève pas soi-même, et cela jusqu'à la fin de sa vie, restera toute sa vie un homme mal élevé.
Élever les hommes, telle est la mission de la conscience chrétienne ; élever les pensées, élever les affections, élever, les désirs, viser haut!
Aidée du Saint-Esprit, la conscience opère ces prodiges. Ce qu'on déclare infaisable, elle le fait: Impossible de modifier un caractère! - voilà ce qu'on dit. Hé bien, j'ai vu, et vous les avez vus comme moi, des caractères modifiés.
J'ai vu des miracles, et je crois.
Le frisson nous saisit, n'est-ce pas?

Comment remonter un tel courant, le courant de nos convoitises, de notre égoïsme, de notre péché? Triompher de quelques habitudes, à la bonne heure! essayer quelques réformes extérieures et superficielles, cela se comprend, mais le fond !
Il y aurait de quoi frémir, en effet, si nous n'avions pas Dieu. Toute force vient de lui. Nous n'entreprendrons notre véritable éducation personnelle que lorsque nous aurons entendu prononcer notre nain par l'éternel amour. Alors, seulement alors, le progrès rencontrera chez nous un point d'appui solide. Nos vaillances tiendront toujours à notre foi.
Pardonnés, adoptés, introduits dans la famille de Jésus, notre âme entière est remuée; notre coeur est atteint; nous ne demeurons « ni stériles ni oisifs dans la connaissance du seigneur (10) ». La loi de croissance spirituelle s'exerce incessamment en nous. Le divin semeur a mis la semence en bonne terre; de jour et de nuit, qu'on veille ou qu'on dorme, la plante grandit; « d'abord la plante, ensuite l'épi, ensuite le grain formé dans l'épi (11) ».
La plante grandit! aujourd'hui c'est le repentir, demain ce sera l'amour, puis les vertus austères, puis les vertus aimables : le support, la joie, la bonne grâce; ce qui attire à l'Évangile au lieu d'en éloigner, ce qui fait qu'on cherche Jésus au lieu d'on avoir peur.


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VII

CULTE, PRÉDICATION, EGLISE


Il nous faut un culte consciencieux.
Dépourvu de conscience, c'est-à-dire de sincérité, notre culte individuel, cette bénédiction du matin qui s'étend sur toute la journée; devient une sorte de condamnation dont nous portons le poids jusqu'au soir. Se tenir intègre devant Dieu, lui parler vrai, l'écouter, lui tout dire, le mal comme le bien; lui demander tout, l'obéissance avec les grâces; mettre les tendresses sous sa protection, amener les pensées à sa lumière; être soi-même enfin, loyal et droit; n'espérez ni paix ni force en dehors de ces conditions imposées par la conscience, et sans lesquelles toute, parole adressée à Dieu se transforme en ironie, tout acte de respect en profanation.

Ce qui est vrai du culte particulier est vrai du culte de famille. Réduit à la forme, rien de plus vide, rien de plus lamentable, rien de plus immoralement vain. Mais, si le culte de famille est une vie, si les maîtres et les serviteurs se réunissent autour de la Bible pour rencontrer Dieu, s'ils se mettent à genoux pour lui envoyer une de ces invocations qui jaillissent des profondeurs de l'âme, je ne sais rien de si bon, rien de si beau, et je ne comprends pas qu'une maison chrétienne par-vienne à s'en passer.
Toutefois, souvenons-nous en, vingt mots prononcés en conscience, c'est souvent assez. Une heure, de méditation sans conscience, c'est toujours trop, car c'est une heure d'hypocrisie.
Quant au culte public, dès que chacun y viendra avec sa conscience, le culte sera transformé. Des auditeurs recueillis, altérés de vérité, intimement humbles, actifs et vigilants; un prédicateur passionnément, uniquement occupé du service de son maître et du salut des âmes, je n'en demande pas plus.

On a souvent cherché le secret des discours efficaces. Il ne se trouve nulle autre part que dans les consciences: je dis dans les consciences, dans celles de l'assistance comme dans celle de l'orateur. Les auditeurs ont plus de part qu'on ne l'imagine au discours qui leur est adressé. Ils créent en quelque sorte l'atmosphère; ils soutiennent ou découragent; l'orateur respire tantôt des brises qui le vivifient, tantôt des mollesses qui l'énervent; il est porté par certaines ardeurs, il est glacé par certaines distractions.
Si le prédicateur, de son côté, ne s'oublie pas lui-même, s'il vise à l'effet, s'il vient là pour s'acquitter d'un devoir hebdomadaire, s'il n'a pas joint à la méditation de son sujet le combat de la prière sur les deux genoux, ses appels, même les plus véhéments, se perdront en l'air. Sitôt qu'il est consciencieux, au contraire, préoccupé de rendre témoignage à ce qu'il sait, à ce qu'il sont veillant à ce que ses paroles ne dépassent pas sa pensée, fortement appuyé sur la vérité, le coeur en pleine lumière, saisi par l'avenir éternel de ceux qu'il a devant lui, pressé de leur apporter dans ses deux mains son plus précieux trésor; n'ayez pas pour, éloquent au non, chaque trait portera. Je vous défie de rester inattentif vis-à-vis de cet homme-là; je vous défie de demeurer sur vos gardes; je vous défie de vous maintenir hostile. Un courant s'établit entre les consciences, et ce courant qui s'appelle sincérité, bientôt se nommera sympathie.
Le genre sermon, au reste, se réformera dans la mesure du travail de la conscience.

Les questions banales disparaîtront; les formes usées, où se complaisent toutes les paresses, éclateront déchirées par la sève nouvelle; le discours se fera vivant, actuel, comme nos besoins, comme nos aspirations, comme nos dangers.
Les dangers! il en existe un pour le prédicateur, et la conscience seule réussit à l'en défendre.
Toujours enseigner, toujours apparaître comme l'organe du bien, parler sans cesse de perfection, se présenter en qualité de messager même de l'Éternel, cela est épouvantablement périlleux. Comment ne, pas conserver à ses propres yeux quelque chose de supérieur aux autres hommes!
Je m'en ouvre d'autant plus librement que cet écueil du prédicateur est celui de l'orateur. Lorsque, dans nos séances du soir, j'ai traité ce sujet : la conscience; je me, sentais grand besoin de veiller sur moi le lendemain, afin d'échapper à la tentation de me croire plus consciencieux qu'un autre.
Savez-vous ce qui m'a garanti? la conscience, en personne. Elle m'a dit, elle dit à tous ceux qui parlent, que montrer le bien, ce n'est pas pratiquer le bien; qu'annoncer la vérité, ce n'est pas appartenir à la vérité; que définir la sanctification, ce n'est pas être saint; qu'il est trop aisé de s'imaginer qu'on aime beaucoup Dieu parce qu'on a établi qu'il faut l'aimer; que dire et faire, en un mot, sont deux.

Au sortir de la chaire ou de la tribune, elle nous attend, notre rude amie, elle nous adresse des questions brutales : T'es-tu, toi, humilié en fait, autant qu'en phrases? les fardeaux que tu as liés, les toucherais-tu du bout du doigt? l'adoration, la soumission, le renoncement que tu prêches, les rencontres-tu dans ton coeur? Et quand elle nous a, pesant sur nous, courbés sous sa main; quand elle nous a mis bien bas, nous comprenons que cela est bon pour nos âmes qui en deviennent plus intègres; bon pour nos discours où la vérité loyale, absolue, prend toujours mieux sa place, où son accent qu'on n'imite pas et qui seul émeut se fait toujours mieux sentir.

La question d'Église ne saurait échapper à notre conscience. Ici, comme ailleurs, le sens moral va droit son chemin au travers des habiletés, des temporisations, et voici la définition qu'Il nous donne :
L'Église composée de ceux qui, librement, sincèrement, reconnaissent l'infaillible autorité des Écritures et déclarent appartenir au Sauveur Jésus, cette Église est l'Église de Jésus, cette Église est la colonne de la vérité.
L'Église composée de croyances collectives, de croyances héréditaires, de croyances qui se confirment régulièrement à un certain âge, de croyances de l'État, du pays, de la politique; l'Église qui accueille des indifférences aussi, et des doutes, et des négations, et des incrédulités, cette Église peut bien être une association, elle n'est pas l'Église de Christ.
La conscience impose la vérité des situations. La conscience, lorsqu'il s'agit de convictions, n'admet pas les pêle-mêle. La conscience exige que chacun arbore son drapeau. La conscience veut avoir à faire à l'individu. Et la conscience crie aux Etats comme aux individus : « La vérité vous rendra libres (12) ! »

Regardez l'Amérique ! La vérité des situations ne lui a pas seulement donné l'indépendance des âmes, elle a, une fois pour toutes, affranchi le pays tout entier, gouvernement et citoyens,
Chaque dimanche, le citoyen va, front levé, où le mènent ses convictions; quand il n'en a pas, il ne va nulle part; point de mensonge officiellement religieux pour abuser son âme ou pour l'engourdir. L'État laisse les cultes protestants, catholiques, les congrégations rationalistes, les sectes, le pape et ses évêques agir à leur guise; et sa paix, loin d'en être troublée, s'affermit dans la liberté que donne la vérité.

Qu'on le veuille on non, au surplus, le problème de la séparation s'impose à tout le monde. Il marche à pas de, géant; il entre de vive force dans tous les journaux, dans toutes les revues, dans tous les esprits.
Une transformation s'opérera;- bonne ou mauvaise? pour ou contre l'Évangile? c'est aux consciences chrétiennes d'y pourvoir.
Quant aux Églises unies à l'État, quant aux Églises politiques, aux Églises mondaines, aux, Églises accommodantes; frappées d'impuissance Par la fausseté même de leur principe, elles vont à la rencontre des ébranlements d'un prochain avenir, aussi mal armées que des chevaliers du moyen âge qui, la lance au poing, marcheraient en guerre contre les fusils Chassepot !
Ajoutons ceci :
La conscience, en même temps qu'elle nous amène l'indépendance et la netteté des positions, nous inspire le respect mutuel. Je l'ai déjà dit, il y a respect de conscience à conscience. Une discussion consciencieuse sera toujours une discussion respectueuse. Et ce respect des adversaires, il faut s'en souvenir, n'ôte rien, absolument, au maintien de la vérité, car c'est notre conscience qui nous l'impose, et la saine doctrine n'a pas d'autre gardien.
Ceci me plaît! ceci me touche! ceci a cours autour de moi! ceci était adopté par mes pères! - n'espérez pas que la conscience chrétienne tolère chez vous un langage pareil.
De sa voix austère elle nous pose et nous posera toujours la même question : As-tu trouvé ceci dans l'Évangile? Est-ce loyalement que tu tiens ceci pour une parole de Dieu?

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