Passons en
revue les écrivains, secondaires sans doute, mais intéressants, qui
ont
honoré l'Église d'Occident aux Ve et VIIe siècles.
Avit (1), issu d'une
famille sénatoriale,
devint, en 490, évêque de Vienne (en Dauphiné), où il mourut vers 518.
Son rôle fut grand. Il restaura la discipline dans son diocèse. Il
ramena de l'arianisme à l'orthodoxie Sigismond, roi des Burgondes, et
il s'efforça de rapprocher les Églises d'Orient de celles d'Occident.
En 517, il présidait, à titre de métropolitain des Gaules, le concile
d'Epaone (Valais), qui régla la situation de l'Église catholique dans
le royaume de Bourgogne (2). Sa
réputation littéraire se fonde
sur ses oeuvres poétiques : un Éloge de la Virginité, en 666
hexamètres, dédié à sa soeur, la moniale Fuscina, et surtout un poème
qui met en oeuvre les données de la Genèse, les cinq Livres des
événements de L'histoire spirituelle
(Libelli de spiritalis historioe gestis), dont les trois premiers
annoncent le Paradis perdu de Milton. On y trouve des morceaux
brillants, de fines analyses psychologiques, comme celle de la montée
lente de la curiosité dans le coeur de la femme (L. III). Le style en
est raffiné, mais, d'après Goelzer qui en a fait une étude spéciale,
il
est moins ampoulé que celui des autres écrivains gallo-romains (3).
Ennodius (4),
originaire de la Gaule méridionale,
évêque de Ticinum (Pavie), où il mourut en 521, fut chargé de missions
importantes. Un pape l'envoya deux fois, à titre de légat, en 515 et
517, auprès de l'empereur Anastase, à Constantinople, pour travailler
à
l'union de l'Église d'Orient et de celle d'Occident, Ami de Théodoric,
il prononça un panégyrique pompeux de ce roi (en 507 ou '508).
Ennodius
est un écrivain élégant, harmonieux et assez correct (5),
mais superficiel et peu original. Il
composa des hymnes sur les mystères du Christ et les vertus des
saints,
des inscriptions métriques et nombre de pièces profanes. Il a laissé
de
nombreuses lettres, élégantes mais pauvres d'idées (6),
des discours, deux Vies de saints et
une autobiographie sous forme d'actions de grâces (Eucharisticum de
vita sua).
Le dernier représentant de la poésie
latine au seuil du Moyen-Age est Fortunat, évêque de Poitiers (7).
Né dans la Haute Italie, vers 530,
Venantius Fortunatus mena d'abord la vie d'un troubadour. Il vint à
Tours pour y visiter le tombeau de saint Martin, par reconnaissance
pour une guérison qu'il lui attribuait. Il s'arrêta longtemps à la
cour
de Sigebert, roi d'Austrasie, dont il chanta, en 566, dans un
épithalame, le mariage avec Brunehaut. À Poitiers, où il séjourna
ensuite, il visita le monastère de Sainte-Croix, fondé par Radegonde,
veuve de Clotaire 1er, et dirigé par Agnès, sa fille adoptive. Devenu
secrétaire de cette reine, puis ordonné prêtre, il fut nommé, vers
597,
évêque de Poitiers. Son grand recueil de poésies, en onze livres
(Carmina ou Miscellanea), qu'il réunit, à la demande de Grégoire de
Tours, contient, à côté de nombreuses pièces de circonstance,
épithalames, panégyriques, inscriptions funéraires où il se montre
très
louangeur, quelques beaux morceaux, tels que l'élégie sur la ruine de
la Thuringe et trois hymnes qui ont été admises dans la liturgie
catholique (8).
Fortunat écrivit aussi, sur la
requête de Grégoire de Tours, un long poème, de plus de deux mille
hexamètres, en quatre livres, la Vie de Martin, d'après les récits de
Sulpice Sévère et le poème de Paulin de Périgueux. Improvisateur
surprenant, il a le style peu correct et la prosodie peu classique. La
forme de ses vers est déparée par l'enflure, et le sentiment, comme la
pensée, y sont souvent superficiels. On a aussi de Fortunat divers
écrits. en prose, surtout des Vies de saint Hilaire de Poitiers, de
saint Germain de Paris (dcd. vers 575) et de sainte Radegonde (dcd.
587), qu'il appelait « la perle la plus précieuse de Gaule » (gemma
Gallioe pretiosissima) (9).
Parmi les prosateurs chrétiens des VIe et VIIe
siècles, le premier qui nous arrêtera est Fulgence, évêque de Ruspe,
en
Byzacène (sud de la Tunisie), que Bossuet tenait pour « le plus grand
théologien de son temps ».
Issu d'une famille sénatoriale de
Carthage (10),
il fut pris à un monastère africain qu'il avait fondé, et nommé évêque
de Ruspe, vers 507. Il en fut bientôt chassé par le roi vandale
Thrasamund, qui était arien, et il resta longtemps relégué en
Sardaigne
avec une soixantaine d'évêques de sa province. Réintégré
définitivement
dans sa charge en 523, il la' remplit jusqu'à sa mort ('533). Très
attaché à l'orthodoxie, il écrivit, vers 515, le traité Contre les
Ariens, en réponse à dix questions que Thrasamund lui avait posées,
puis trois livres A Thrasamund roi des Vandales, où il tâchait de
résoudre de nouvelles objection% relatives, à ce qu'il semble, à
l'Incarnation (11).
Imbu des idées d'Augustin sur la grâce, il les défendit contre les
semi-pélagiens dans deux lettres, et surtout dans un traité en trois
livres, composé après son retour en Afrique : La Vérité de la
Prédestination et de la grâce de Dieu. Son style est aisé mais alourdi
par des longueurs.
L'évêque de Gaule le plus en vue, à
la même époque, a été Césaire, d'Arles (12).
Il a été « un des maîtres de
l'Église gallicane » (13).
Né à Châlons-sur-Saône en 470,
ancien moine à Lérins, il fut nommé, en 503, évêque d'Arles, où il
mourut en 543, après y avoir joui d'un grand prestige, accru par le
rétablissement de la primatie des Gaules en faveur de sa ville (14).
Orateur
populaire, au style vif et imagé, il se fit connaître par des
homélies familières, à la façon d'Augustin, son modèle. Elles
censuraient les vices de son temps et certaines de ses pratiques
encore
païennes (il en reste environ 150). Partisan de la doctrine de la
grâce, il combattit le semi-pélagianisme dans quelques traités assez
brefs (15),
encouragé par l'exemple des papes Gélase 1er et Anastase II, gagnés
aux
vues d'Augustin, et il le fit condamner au second concile d'Orange,
qu'il présida (529). Césaire a laissé aussi deux règles monastiques,
l'une pour les hommes (Regula ad Monachos), l'autre pour les femmes
(Ad
Virgines), destinée à un couvent de religieuses qu'il avait fondé dans
son diocèse et que sa soeur dirigeait.
Venons-en à l'infortuné Boèce, auteur de la
célèbre Consolation philosophique (16).
Favori de Théodoric, il perdit ses
bonnes grâces pour avoir pris la défense d'un sénateur inculpé de
trahison à la suite d'un complot ourdi par les orthodoxes, peu
reconnaissants de la bienveillance du roi. Accusé de. complicité et
même de magie, il fut jeté dans les fers et périt dans les tourments,
en 524, à l'âge de quarante-cinq ans.
Philosophe érudit, lettré et même
poète, Boèce avait entrepris de traduire et d'expliquer les oeuvres
d'Aristote et de Platon, et de montrer leur accord sur les grands
problèmes. Il ne put réaliser son plan que pour les ouvrages de
logique
du premier, qu'il fit ainsi connaître au Moyen-Age. On lui doit aussi
des manuels d'arithmétique, de géométrie (d'après Euclide) et de
musique. Mais l'ouvrage qui a fait sa réputation est son De
Consolatione philosophioe, en cinq livres, traité émouvant, d'un style
élégant qui lui a valu le nom de «dernier des Romains », et qui a été
traduit dans toutes les langues d'Europe (17).
Le livre I s'ouvre par une poésie
mélancolique, écrite par Boèce dans sa prison « sous la dictée des
Muses affligées ». Soudain, une femme Agée, au visage imposant, au
regard magnétique, les chasse et, penchée vers le condamné, lui essuie
les yeux... C'est la Philosophie, venue pour le consoler. Elle lui
rappelle les injustices subies par Socrate, Sénèque et d'autres, et
l'engage à lui ouvrir son coeur. Boèce lui raconte son infortune, et
surtout lui dit sa douleur devant le triomphe de l'iniquité. La
Philosophie lui rappelle alors l'instabilité de la Fortune, à laquelle
il faut toujours s'attendre, et l'insuffisance des biens qu'elle
procure, « incapables de rendre heureux ». C'est Dieu qui est le seul
bien ; c'est en lui que se recomposent les éléments dispersés du
bonheur. - Mais, réplique Boèce, pourtant à demi persuadé, comment
laisse-t-il le mal impuni ? - Le mal, répond la Philosophie, est
synonyme de néant, et les méchants' n'ont pas l'être, puisqu'ils sont
en dehors des lois qui permettent à l'homme d'accomplir sa destinée. -
Pourtant, s'écrie Boèce, ils n'en tourmentent pas moins les bons !
Dieu
ne serait-il que le Hasard aveugle ? - Si on le pense, dit la
Philosophie, c'est qu'on ignore sa Sagesse, si élevée au-dessus de la
nôtre, qui dispense les épreuves
destinées à amender. Boèce termine par des réflexions sur l'accord
entre la prescience divine et la liberté humaine.
« Aujourd'hui encore, dit Labriolle
(Littér. lat., p. 671), la Consolation se lit avec intérêt. Un
mouvement puissant et doux emporte la discussion sur des cimes de plus
en plus hautes. C'est toute la noble sagesse antique dont Boèce
recueille les leçons, pour en faire la substance de cette exhortation
à
s'orienter vers Dieu » (18).
L'absence d'allusions, dans ce
traité, aux livres sacrés et même au Christ a fait douter que son
auteur ait été chrétien. Mais cette opinion a été démentie par la
découverte assez récente, dans un ms de la bibliothèque de Carlsruhe,
d'un extrait où Cassiodore attribue à son parent Boèce trois traités
dogmatiques. On s'explique, d'ailleurs, que, à l'exemple d'autres
penseurs chrétiens, il ait cherché à résoudre par des arguments
purement philosophiques le problème si douloureux de sa destinée.
Comme Boèce, Cassiodore (19), le
grand moine bibliothécaire, a
été l'instituteur du Moyen-Age.
Il avait commencé par exercer, comme
nous l'avons vu (p. 182), de hautes fonctions, et il avait composé
divers ouvrages : une Chronique (Chronica) à partir d'Adam jusqu'à
l'année 519, où il utilisait les oeuvres profanes et celles de Jérôme
;
une histoire des Goths (De Origine Actibusque Getorum), en douze
livres, écrite entre 526 et 533,
sur l'ordre de Théodoric (20),
dans un esprit de conciliation
désireux de rapprocher les Romains et leurs vainqueurs ; douze livres
de Variétés (Varice, sous-ent. Litteroe), recueil d'environ quatre
cents rescrits, expédiés par Cassiodore au nom des rois goths ou en
son
nom, libellés en un style grandiloquent qui devait servir de modèle
aux
chancelleries du Moyen-Age ; quelques panégyriques de rois et de
reines
des Goths, et un traité De L'Âme (De Anima), où se reflètent les idées
d'Augustin.
Vers l'an 540, il se retira dans le
monastère de Vivarium, qu'il avait fondé dans ses domaines du
Bruttium,
et où il devait mourir vers 570, à l'âge de quatre-vingt-treize ans.
Il
brûlait d'y réaliser son projet de doter l'Occident d'une École
biblique, dans le genre de celle d'Alexandrie ou de Nisibe. Il dut se
contenter d'apprendre à ses moines à copier des manuscrits. Esprit
encyclopédique, sans génie philosophique ou littéraire, mais excellent
administrateur, Cassiodore rédigea une Histoire tripartite,
compilation
médiocre des Histoires de Socrate, Sozomène et Théodoret, et une
traduction des Antiquités judaïques de Josèphe. Son principal titre de
gloire, ce sont les Institutions des Lettres sacrées et profanes
(Institutiones divinarum et soecularium Litterarum), en deux livres.
Le
premier est une introduction à l'étude des sciences théologiques,
surtout de l'exégèse. D'après l'auteur, cette discipline, pour être
efficace, doit appeler à son aide les sciences profanes. Il exhorte
ses
moines à copier les manuscrits avec le minimum de corrections
textuelles, et leur indique des auteurs à consulter (21).
Le second livre mule sur les sept
arts « libéraux », dont il formule les méthodes et les préceptes :
grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique,
musique, géométrie, astronomie. Le traité De Orthographia, qui
complète
les Institutiones, donne des règles de style et de ponctuation. Disons
enfin que Cassiodore, insufflant son ardeur à un groupe lettré,
provoqua des traductions d'ouvrages grecs en latin, tels que les
homélies d'Origène et celles de Chrysostome sur l'épître aux Hébreux.
Avec Denys le Petit (22),
on pénètre dans le domaine de la
discipline et de la chronologie ecclésiastique. Moine, originaire de
Scythie, il vécut longtemps à Rouie, jusque vers MO. Il fit d'abord
des
traductions latines d'ouvrages grecs (les homélies de Grégoire de
Nysse, etc.), puis trois grands recueils de documents ecclésiastiques
:
une collection des canons des conciles et synodes grecs et latins,
depuis les règles apostoliques jusqu'à celles de Sardique, une autre
de
trente-huit décrétales des papes, à partir de Sirice (385-398) jusqu'à
Anastase (496-498), une troisième (perdue) des canons orientaux, en
grec avec la traduction latine. Ce recueil, bien qu'il n'eût pas de
caractère officiel, ne tarda pas à faire autorité. Ce qui a donné la
célébrité à Denys le Petit, ce sont ses travaux sur le comput
(chronologie) ecclésiastique. Il fit abandonner l'ère de la fondation
de Rome et adopter, pour compter les années, l'ère chrétienne partant
de la naissance du Christ, qu'il fixa en l'an 754 de Rome. Ce comput
devait être répandu deux siècles plus tard par Bède le Vénérable en
Occident.
Indiquons à présent les principales oeuvres de
Grégoire-le-Grand, dont nous avons déjà dépeint le rôle politique
considérable : ses quarante Homélies sur les Évangiles,
allocutions
graves et familières qu'il prononça vers l'an 590 ; son
grand commentaire sur Job, qui est un vrai manuel de morale chrétienne
; son Pastoral (Liber reguloe pastoralis), où il insiste sur les
vertus
du pasteur, les oeuvres qu'il doit accomplir, l'art de diriger les
fidèles et ses méditations intimes qui doivent le convaincre de sa
misère ; ses Dialogues (23),
ouvrage plus populaire qui célèbre
les miracles ou l'héroïsme ascétique de saints italiens, en
particulier
de saint Benoît ; le Registre de ses lettres (848, en XIV livres),
remarquables par l'autorité et le tact (24)
; un Sacramentaire (25) et un
Antiphonaire (26), où il fit
prévaloir, par
opposition au chant ambroisien (voir plus haut, p. 113), le chant dit
grégorien,choral simple et monotone dont il excluait les laïques et
même les prêtres pour le confier à des clercs mineurs.
Grégoire de Tours, né à Arverna
(Clermont-Ferrand), d'une famille sénatoriale, vint à Tours en 563,
dans l'espoir d'y retrouver la santé près du tombeau de saint Martin.
À
peine âgé de trente-cinq ans, il fut nommé évêque de cette ville, qui
était alors le centre religieux de la Gaule et où il devait mourir
vers
593. Il a été, dit Gabriel Monod, « un type admirable d'évêque du vie
siècle » (27),
remarquable par son intelligence, son activité, son talent
d'administrateur, son dévouement à
l'Église et au peuple, et surtout sa résistance aux injustices de
certains souverains, tels que Chilpéric et Frédégonde. Son autorité
était si grande qu'il fut choisi plusieurs fois comme arbitre.
Il est connu par son Histoire des
Francs (Historia Francorum) en dix livres. Le premier raconte
l'histoire du monde depuis Adam jusqu'à la mort de saint Martin de
Tours (397), compilation d'après la Bible, Jérôme, Orose, etc.
Grégoire
retrace ensuite (II-IV) celle des rois francs, de Clovis à la mort de
Sigebert (575), qu'il dépeint brutaux et débauchés, avec des éclairs
de
bonté. À partir du Xe livre, l'ouvrage prend la forme de mémoires (de
l'an 575 à l'au 591). L'auteur ne donne pas de vues d'ensemble et il
ne
proportionne pas la longueur des récits à l'importance des faits, mais
son exposé est vivant. Il s'y montre loyal, sans cacher son antipathie
à l'égard des ennemis de l'Église. Ses renseignements sont de valeur
inégale, mais il s'en dégage un précieux tableau de son temps (28).
On doit aussi à Grégoire un recueil
hagiographique (septem libri Miraculorum), plein de fraîcheur et de
merveilleux. Il comprend, entr'autres écrits, l'In gloria Martyrum, le
de Virtutibus sancti Juliani (de Brioude), et le De Virtutibus Martini
(Martin de Tours) en quatre livres (29).
Il a composé aussi un traité (30)
plein de piété sur les sept merveilles du monde antique et les sept
merveilles de Dieu (marée, germination, le soleil, la lune, etc.).
Grégoire s'est traité modestement
d'« ignorant » au style « inculte ». Pourtant, il n'était pas sans érudition
(31). On a relevé dans ses écrits
de
nombreux textes de Virgile. Quant à son style, il est un curieux
mélange de mots anciens et d'expressions originales, empruntées aux
langues barbares. Il est généralement incorrect. D'après Max Bonnet, «
il n'est presque pas une ligne qu'on pourrait faire, passer pour
écrite
à la bonne époque » (32).
Isidore (33), évêque
de Séville (601-636), fut
regardé pur ses contemporains comme le « grand docteur» de son époque.
Liseur acharné, compilateur émérite, il a légué au Moyen-Age toute une
encyclopédie de connaissances, les Origines, appelées aussi
Etymologioe (34),
divisées en vingt livres. Il y passe en revue toutes les sciences
profanes et diverses questions ecclésiastiques (édition Lindsay,
Oxford
1911). On lui doit aussi quatre traités techniques, dont le plus
important est l'ouvrage de physique et de cosmographie De la Nature,
dédié au roi Sisebert (éd. Becker, Berlin 1857). Il fit encore trois
ouvrages historiques : une Chronique, dont il tira les éléments des
oeuvres de Jules l'Africain, Eusèbe et Jérôme, et qu'il continua
jusqu'à l'an 615 (éd. Mommsen, 1894) ; une Histoire des rois goths,
vandales et suèves, dont la première partie (sur les Goths) est assez
étendue (éd. Mommsen, 1894) ; un catalogue Les Hommes illustres,
c'est-à-dire les écrivains chrétiens, qui continue celui de Gennadius
(éd. Dzialowski, Münster 1898). Isidore a publié aussi des
éclaircissements sur des questions bibliques difficiles, une apologie
contre les Juifs (La Foi catholique), trois, livres de Sentences
tirées
surtout d'Augustin, une Règle pour les Moines, et un ouvrage
liturgique
intéressant, le De ecclesiasticis Officiis. Malgré leur
décousu et la faiblesse de leur sens critique, les Origines ont eu
beaucoup de vogue au Moyen-Age (cf. Beeson, Isidor-studien, 1913).
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