Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE III

L'Église d'occident de Clovis aux Carolingiens

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Au VIe siècle, l'histoire du christianisme en Gaule est dominée par un grand événement politique la croissance un pouvoir des Francs (1).

Rappelons les grandes lignes de ce progrès : la conquête par Clovis, à partir de 481, des régions situées au nord de la Loire, ses victoires de Tolbiac (496), de Dijon (500) et de Vouillé (507), la soumission des Burgondes en 534, l'annexion de la Provence (536) après la chute de la monarchie de Théodoric, l'établissement des fils de Clovis dans la vallée du Main et en Thuringe. La marche en avant est arrêtée par leurs guerres fratricides, dont le principal épisode est la rivalité entre Brunehaut, femme de Sigebert, roi des Francs de l'Est, et Frédégonde, épouse de Chilpéric, roi des Francs du Nord. Leur prestige reprend avec Clotaire II, fils de ce dernier, roi unique de 613 à 629, et avec son fils Dagobert (629-639), qui intervient en Espagne et à la cour lombarde et impose sa suzeraineté aux Bavarois. Après lui, les conflits recommencent, Austrasie, Neustrie, Bourgogne ont leur administration séparée, dont chacune est dominée par un « maire du palais ». Celui d'Austrasie, Pépin d'Herstal, vainqueur à Testry, près de Péronne, de son rival de Neustrie, devient tout-puissant (687). Mais, vers l'an 715, le royaume est menacé par les incursions ou les soulèvements des Frisons, des Saxons, (le l'Aquitaine (indépendante). Un fils bâtard de Pépin, Charles, qui reçut le surnom de Martel, refoule tous ces ennemis, y compris les sarrasins venus d'Espagne. A sa mort (741), Pépin son fils, resté seul maire du palais après l'abdication de son frère Carloman (747) et sacré roi en 751, fonde la dynastie des Carlovingiens, ainsi appelée en souvenir de Charles Martel.




Dans cette période troublée des Mérovingiens, la vie intellectuelle fut languissante (2). Dans les écoles épiscopales et monastiques, on copie de moins en moins les oeuvres profanes. L'éclipse de l'hellénisme y entraîne celle de la philosophie et de la science, étudiées surtout dans les résumés de Boèce. L'esprit scientifique est paralysé par l'esprit mystique. Le bon latin, en usage encore dans les familles cultivées et chez les clercs, cède la place, en général, au latin vulgaire (3), dont les défauts sont sensibles en particulier chez Grégoire de Tours. « Au VIIe siècle, seul en Gaule, Didier, évêque de Cahors, a une teinture des lettres antiques. La langue du chroniqueur Frédégaire, celle des chartes, des formulaires, des vies de saints, sont d'une barbarie comique » (F. Lot, p. 437). Des sept arts libéraux décrits par Martien Capella (De Nuptiis Philologioe et Mercurii, Ve siècle), on ne retient, dans les écoles, que la grammaire et le chant. Quant à la théologie, elle est le simple reflet de celle qui s'élabore en Orient au bruit des querelles. L'art n'a rien de saillant. Les églises sont de dimensions médiocres, copies affaiblies des modèles italiens. Plusieurs cathédrales sont simplement bâties en bois. La sculpture est en veilleuse. « L'orfèvre est le seul artiste véritable de l'ère mérovingienne » (F. Lot, p. 441). Les peintures des manuscrits imitent gauchement l'antique, pourtant l'ornementation des lettres, avec ses enroulements capricieux, dénote un peu d'originalité.

Par contre, la vie religieuse est active (4). Elle se concentre dans l'évêque, sorte de souverain dans son diocèse (parrochia), qui est une grande famille. Il administre, avec l'archi-diacre, les biens de son Église. Il soutient les pauvres, nourrit les prisonniers, rachète les captifs, s'occupe des hôpitaux et même dés hôtelleries. Parfois, il exécute à ses frais des travaux publics (5). Il défend ses paroissiens contre le fisc et obtient des exemptions d'impôts. Il rend la justice et protège les orphelins et les incapables. Il assiste et surveille les comtes dans leur administration. D'autre part, c'est le roi qui le nomme, l'élection par le clergé et le peuple n'étant plus guère que nominale. L'évêque, s'incline, car il n'oublie pas que les Mérovingiens ont extirpé l'arianisme, mais, au VIIe siècle, il commence à résister.

La dépendance spirituelle à l'égard de Rome est réelle mais assez relâchée. Les conciles sont fréquents au Ve siècle, mais ils s'occupent moins de doctrine que de discipline. À partir du VIIe, ils s'espacent de plus en plus. Le clergé des villes se montre trop souvent cupide et ambitieux, et la vie religieuse tend à se réfugier dans les monastères. Malgré tout, le christianisme se répand. Le paganisme est attaqué au centre de ses derniers bastions, dans le bassin de l'Escaut et de la Meuse et dans le pays de Caux, par Valéry, Ouen, Éloi, d'autres encore, et, à. la fin du VIIe siècle, il semble avoir disparu. Pourtant, ce zèle est assez limité, et, au VIIIe, l'Église devra faire appel, pour évangéliser, à des Scots (Irlandais) et à des Anglo-Saxons. De plus, la piété est altérée par des superstitions.

Le culte des saints (martyrs) s'accentue (6). On attend d'eux l'intercession auprès de Dieu et des avantages matériels, Leur corps est censé protéger le pays où il est enseveli, et ses fragments sont des talismans qui passent pour guérir les maladies et les infirmités. On attribue aux reliques de Marie le pouvoir de faire des miracles (Grégoire de Tours, Hist. Franc. IX, 42).

Résumons à présent l'histoire du christianisme dans les autres pays d'Occident.

En Espagne, les Églises furent éprouvées, au Ve siècle, par les luttes des Barbares établis sur son sol: Vandales, Suèves, Wisigoths, Hérules, etc. (7). À partir de 475, il y eut une accalmie d'un siècle, avec le partage du pays entre les Suèves et les Wisigoths, jusqu'au jour (585) où ces derniers chassèrent leurs rivaux, en attendant d'être vaincus par les Arabes en 712.

Le trait saillant du christianisme espagnol fut sa propagande contre l'arianisme des envahisseurs. Sévère, évêque de Malaga, batailla contre Vincent, son collègue arien de Saragosse. Martin, archevêque de Braga, convertit Mir, roi des Suèves, en 560. Il lui avait exposé, sur sa demande, dans sa Formule d'une Vie honnête, les règles de la morale naturelle (8). De son côté, Léandre, évêque de Séville où Isidore devait lui succéder, ramenait les Wisigoths à l'orthodoxie. Il prépara le grand concile de Tolède (mai 1599), où le roi Reccarède abjura l'arianisme au nom de son peuple et en son nom.

Ce concile prit une grave décision dogmatique qui devait soulever bien des discussions. S'inspirant d'une suggestion d'Augustin, qui avait déclaré, dans son traité sur la Trinité, que le Fils avait le pouvoir (donné par le Père) de faire « procéder » de lui le Saint-Esprit, il fit au symbole de Nicée (rédaction de 381) une addition que l'Église grecque devait rejeter. Il affirma que le Saint-Esprit procédait non seulement du Père mais du Fils (filioque). Les résultats de la pensée trinitaire furent fixés dans le symbole Quicumque (9), appelé à tort « d'Athanase », rédigé en Espagne ou en Afrique au IIIe siècle environ (d'après Chaponnière). Il présente comme la fides catholica (foi universelle) (10), qu'il faut accepter tout entière sous peine de damnation éternelle, la croyance à l'unité de l'essence divine et à, la trinité des personnes divines. « Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu » (art. 115 et 16). « Le Père n'a été ni fait, ni créé, ni engendré ; le Fils n'a été ni fait, ni créé, mais engendré par le Père seul ; le Saint-Esprit n'a été ni créé, ni engendré par le Père et le Fils mais il procède de l'un et de l'autre » (art. 20-22). « Les trois personnes sont éternelles et égales entre elles » (art. 24).




En Angleterre, le christianisme, très affaibli au Ve siècle par la persécution (voir p. 186), se releva vigoureusement à la fin du suivant, sous l'action du pape Grégoire-le-Grand (11).

Encore simple moine, il avait remarqué sur le marché aux esclaves à Rome, de jeunes Angles d'une grande beauté. « Ce ne sont pas des Angles, dit-il, mais des anges ». Il voulut se rendre dans leur pays pour l'évangéliser, mais il n'en eut pas le temps. Nommé pape en 590, il y envoya Augustin, prieur d'un monastère de Rome, avec quarante missionnaires.

« Le moment était favorable. Des relations commençaient à s'établir entre l'octarchie saxonne et le royaume des Francs, déjà converti. Ethelbert, roi de Kent (I'État le plus important), venait d'épouser Berthe, fille de Caribert, princesse chrétienne... Débarqués en 597 dans l'île de Thanet, Augustin et ses compagnons... reçurent l'autorisation de prêcher et de résider à Cantorbéry... Là, leur genre de vie simple et austère, la mystérieuse solennité de leur culte et leur crédit auprès de la reine, firent impression sur les Saxons, qui reçurent le baptême au nombre de dix mille » (12). En 601, Grégoire nomma Augustin primat d'Angleterre. Aidés par de nouveaux collaborateurs, les missionnaires étendirent leur action.
Ils se trouvèrent en concurrence avec les Églises celtiques, dites culdéennes (13), fondées par les Scots, chrétiens fervents d'Irlande.

Ces Églises formaient trois larges groupes distincts : celui de la « verte Erin », où s'exerça l'activité de Patrick, celui d'Écosse, où l'Irlandais Colomban, élève de Finnian, abbé de Clonard. fonda en 563 le célèbre monastère d'lona, véritable école de missions pour l'Écosse païenne et pour le continent pendant plus de trois siècles (14). Centre d'une, grande activité intellectuelle, ce couvent fut l'un des derniers asiles du christianisme indépendant de Rome. Ces moines culdéens devaient se maintenir en Écosse jusqu'du XIIIe siècle, et ce n'est qu'a cette époque qu'on les tint pour hérétiques. Le troisième groupe celtique comprenait le pays de Galles avec la Bretagne française.

C'est là qu'on trouve le nom de Gildas (Ve siècle), abbé du fameux monastère de Bangor, d'où devait sortir Colomban. le futur fondateur de Luxeuil et de Bobbio (fin du VIe siècle). Chez les Culdéens, l'organisation ecclésiastique était simple. Les évêques étaient consacrés par de simples prêtres. Les moines ne connaissaient ni les voeux perpétuels ni le célibat ; ils n'avaient pas la violence des hautains missionnaires de Rome, et leur indépendance d'esprit était grande. Aussi le primat Augustin ne réussit-il guère à soumettre ces populations aux usages romains et à sa propre autorité.

Le mariage, en 625, d'Ethelburge, fille du roi de Kent, avec Edwin, souverain de Northumbrie, étendit le champ d'action du catholicisme romain, en lui ouvrant les provinces entre l'Humber et le Forth (15).
Le royaume voisin d'East-Anglie (le Norfolk et le Suffolk) se convertit aussi, et, en 634, le pape Honorius répartit l'Angleterre chrétienne entre deux primats, celui d'York et celui de Cantorbery. En 636, ses missionnaires pénétrèrent dans le sud de l'Irlande.

Après le meurtre d'Ewin, son successeur Oswald, après avoir laissé les Scots recommencer leur propagande intensive, favorisa de nouveau le catholicisme romain, et les pays voisins l'imitèrent. Le primat Théodore, envoyé par un pape en 669, réorganisa l'Église anglaise. L'Irlande, en 697, reconnut l'autorité de Rome, et, avant la fin du VIIIe siècle, toutes les Églises de Grande-Bretagne l'imitèrent, non sans conserver des traits de leur physionomie primitive.

Les écoles furent prospères, celle de Jarrow surtout, en Northumberland, illustrée par Bède, surnommé le Vénérable (674-735), dont l'oeuvre. immense touchait à tous les sujets, depuis les rudiments de la grammaire et de la métrique latine jusqu'à l'exégèse et à l'histoire ecclésiastique, sans excepter les sciences (16).




Venons-en à l'Italie, surtout à Rome. À l'exception de la Lombardie, dont les Églises, d'abord ariennes puis gagnées à l'orthodoxie au VIe siècle, restèrent nationales et réfractaires aux ingérences pontificales, le christianisme italien se condense dans la papauté, dont le prestige croit lentement mais avec régularité. Retraçons en détail cette histoire si importante, sans nous astreindre d'ailleurs à nommer tous les papes qui furent insignifiants (17).

Malgré ses prétentions et ses efforts, l'épiscopat romain n'avait pu réaliser, au Ve siècle, son rêve d'hégémonie universelle. Léon-le-Grand, malgré toutes ses qualités, y avait échoué devant la politique des rois barbares. « Adeptes du christianisme selon Arius ou ralliés à la foi catholique, ils ne pouvaient admettre que le clergé leur échappât... Aussi avait-on vu se constituer, au VIe siècle, en Gaule, en Espagne, en Afrique, des Églises nationales, formant bloc derrière les souverains » (18). Sans renoncer à, aucune de ses revendications, la papauté dut se contenter longtemps d'un rôle secondaire et même subir de cruelles humiliations. Rappelons les faits.

Anastase 1er (398-401), successeur de Sirice, ne s'est guère signalé que par sa condamnation des oeuvres. d'Origène et de Rufin, leur traducteur. Innocent 1er s'honora par son souci de la discipline, en Gaule surtout, et par l'appui qu'il prêta à Jean Chrysostome persécuté. Ses successeurs, Zosime (417-418) et Boniface 10' (10 avril 419-422) furent fort occupés par la doctrine de Pélage, qu'ils condamnèrent. Célestin 1er (422-432) anathématisa Nestorius dans un synode romain (430), puis, par l'entremise de ses légats, au concile d'Éphèse, en 431. Sans nous arrêter à Léon-le-Grand (440-461), dont le rôle considérable a été rappelé, mentionnons Hilaire (461-468), qui éleva de beaux oratoires à saint Jean de Latran, bâtit des monastères et un hospice pour les pèlerins. Il fit décider dans un synode (462) qu'un concile général se tiendrait chaque année sous la présidence de l'archevêque d'Arles, et que les questions les plus ardues seraient renvoyées au jugement de Rome. Félix III (483-492), issu de la grande famille des Anicii et aïeul de Grégoire-le-Grand, est connu par son opposition à l'Hénotikon de l'empereur byzantin Zénon (voir p. 204-205), qui déchaîna un schisme de trente-cinq ans.

Gélase 1er (492-496) fut un pape important. Il organisa l'administration des biens pontificaux, et, d'après le Liber, il sauva Rome de la famine. Il combattit avec énergie les superstitions païennes, toujours vivaces à Rome, en s'opposant au rétablissement de la fête licencieuse des Lupercales. « Nul, dit Bossuet, n'a parlé plus magnifiquement de la grandeur du siège sur lequel les papes sont assis ». Dans une lettre à l'empereur Anastase, Gélase s'écrie : « Sachez que le monde est régi par deux grandes puissances, celle des Pontifes et celle des Rois, mais l'autorité des pontifes est d'autant plus grande qu'ils doivent rendre compte à Dieu, au jour du Jugement, de l'âme des Rois ». Il ajoutait : « Quand le siège du bienheureux Pierre s'est prononcé, il n'est permis à personne de juger son jugement ». Son successeur Anastase Il (496-498), esprit conciliant, se rendit impopulaire auprès des intransigeants en recevant avec amitié Photin, vicaire de Salonique, partisan d'Acace, patriarche de Constantinople, qui avait conseillé à Zénon de publier son « édit d'union ». Symmaque (498-514), après l'échec de l'anti-pape Laurent, sacré dans la basilique de sainte Marie Majeure par le parti hostile à la prolongation du schisme, fut attaqué par ses ennemis, et il dut, en accord avec Théodoric, convoquer un concile à Rome pour se justifier (501). Une agression subite le contraignit à se barricader dans la basilique de saint Pierre, et l'empêcha d'assister à l'assemblée. Il fut néanmoins acquitté, grâce à l'intervention d'Ennodius, évêque de Pavie. Il s'occupa surtout de constructions d'églises à Rome ; il embellit saint Pierre et commença l'édification du Vatican.

Avec Hormisdas (514-523), le schisme prit fin. Le patriarche de Constantinople signa le formulaire (Iibellus fidei) de ce pape, qui anathématisait Nestorius, Eutychès et Acace, et il effaça des diptyques de l'Église le nom de ce dernier avec ceux des empereurs Zénon et Anastase. Le pontificat de Jean 1er, son successeur (523-526) fut court et orageux. Théodoric, qui l'avait envoyé en mission à Constantinople, pour obtenir de Justin 1er le retrait de son édit qui ôtait à ses sujets ariens l'usage de leurs églises et leurs droits civils, fut mécontent de voir qu'il n'avait pas demandé pour les ariens convertis le droit de revenir à leur foi. Compromis dans le complot dont nous avons déjà, parlé (p. 182), Jean fut jeté en prison, et il y mourut. Sous le prêtre Mercure, devenu pape sous le nom de Jean II (532-535), on relève un signe intéressant de l'influence exercée sur l'art romain par le style byzantin qui, aux VIe et vue siècles, suscita la construction à, Rome de deux églises en forme de rotonde, celles de saint Théodore et de sainte Anastasie (Résurrection). Jean Il fit décorer le choeur de saint Clément avec des colonnes ornées de lacis de pierre, aux chapiteaux, en forme de corbeilles ajourées (19).

Silvère (536-5,37) eut un sort très douloureux. Il fut déporté dans le Pont, où il devait mourir, pour avoir refusé de reconnaître un monophysite comme patriarche de Constantinople. Vigile (537-555) connut lui aussi la disgrâce. Il avait savouré tout d'abord l'ivresse du triomphe. Quand le trouble causé en Italie par le général ostrogoth Totila se fut dissipé, Justinien accrut, dans sa célèbre Pragmatique Sanction (554), les prérogatives temporelles du pontife romain. Ce dernier fut chargé, avec trois citoyens, de toutes les affaires municipales, et il eut une part dans la nomination et la surveillance des régisseurs de provinces. Mais plus tard, s'étant refusé à, souscrire à la condamnation portée par l'empereur contre les « trois chapitres» (voir page 262), il dut partir en exil. Quand il eut cédé, il fut autorisé à regagner son diocèse, mais il mourut en Sicile.

Sur les papes suivants pesèrent, à partir de 568, la menace ou la tyrannie lombarde. Cette crise redoutable les amena à rechercher l'assistance politique et militaire des Francs. Vers 580, Pélage Il (578-590) écrivait à J'évêque d'Auxerre que « les Francs, en tant qu'orthodoxes, avaient de Dieu l'obligation de défendre Rome et toute l'Italie contre la funeste race des Lombards ». Plus tard, devant leur abstention, il se tourna vers Constantinople, et, par son nonce, Grégoire, il obtint quelque secours.

Insistons à présent sur le pape Grégoire le Grand (590-604) (20). Ancien préteur devenu ascète, il avait fondé sept monastères. Ordonné diacre, puis envoyé, en 578, en qualité d'apocrisiaire (nonce) à la cour de Constantinople, il fut appelé, en 590, par le choix unanime du sénat, du clergé et du peuple, à remplacer Pélage II, et il dut céder. Il fut un très grand pape. « Sans parler de sa sollicitude continuelle pour maintenir la foi en Occident, y combattre les hérésies, y ramener à l'unité les évêques schismatiques de l'Istrie, y faire fleurir la discipline ecclésiastique, le pape réforme la prière, et réorganise le chant liturgique (21), il assiste les pauvres, remédie aux maux de la famine et de la, peste, et s'efforce, d'éloigner de Rome et des possessions impériales la menace des Lombards (22). Par ses soins, Augustin et ses moines vont évangéliser l'Angleterre. En Orient, il entretient des rapports d'amitié avec le patriarche Euloge, d'Alexandrie, et s'unit à lui pour lutter contre les hérésies monophysite et nestorienne... Il s'oppose, avec plus d'éclat encore, aux prétentions du patriarche de Constantinople, Jean le Jeûneur, qui s'attribuait le titre de patriarche oecuménique (23)... Quand il mourut, le 12 mars 604, ou put lui rendre le témoignage d'avoir été le pasteur accompli dont il a tracé dans son Pastoral le portrait idéal... La qualité intellectuelle qui domine en lui parait être un bon sens pratique poussé jusqu'au génie (24). Moins théologien que saint Léon, il possède éminemment, comme lui, l'art de gouverner : c'est un Romain, un esprit modéré qui ne tente pas l'impossible. Il veille avec un soin jaloux à la pureté de la foi, mais il ne veut pas que l'on taxe d'hérésies de simples imprudences de paroles ou de pestes ; avant de condamner ou de punir, il avertit et il exhorte... Ajoutons à cela un grand amour de la justice qui lui fait prendre, en cas de nécessité, les intérêts des Juifs et des hérétiques ; une puissance surprenante de travail dans un corps ruiné par la souffrance et la maladie ; un zèle ardent, non seulement pour les âmes, mais pour sa sanctification personnelle, » (25).

Mentionnons encore Boniface III (607), qui obtint de l'empereur la reconnaissance du siège romain comme « la tête de toutes les Églises, à l'encontre de celui de Constantinople » ; Boniface IV, qui consacra à Marie le Panthéon d'Agrippa (26); Honorius 1er (625-638), qui, invité à condamner les monothélites, s'y refusa, en écrivant avec un grand bon sens à Serge, de Constantinople : « Nous confessons une seule volonté (dans le Christ) ; s'il est à propos de concevoir une ou deux énergies, c'est une question oiseuse que nous laissons aux grammairiens ». Ses successeurs, Séverin et Jean IV, anathématisèrent au contraire l'Ekthésis d'Héraclius. Martin 1er (649-654), qui avait condamné lui aussi le monothélisme, mourut en exil. Le règlement de cette épineuse question fut fait par Agathon (678-681), pontife sicilien, d'humeur souriante. Sous son inspiration, on s'en souvient, le concile de Constantinople (680) proclama « les deux volontés naturelles » du Christ.

Avec Serge 1er (678-701), on constate l'agrandissement du pouvoir papal aux dépens de celui de l'empereur. « De tout l'Orient byzantin, dit Charles Diehl, des villes d'Italie et de l'Afrique même, les populations sollicitent la protection de l'évêque de Rome ». Serge osa résister aux décisions d'un concile réuni en 692 par l'autocrate Justinien II. L'exarque de Ravenne étant venu l'arrêter, le peuple l'en empêcha. L'empereur dut révoquer ces décrets et engager avec la papauté des négociations, qui d'ailleurs, n'aboutissent pas.

Grégoire II (715-731) maintint des rapports amicaux avec le roi des Lombards et avec l'empereur Léon l'Isaurien, jusqu'au jour où ce dernier lui ordonna de faire disparaître toutes les images des églises de Rome. Le pape refusa, et il eut l'appui de l'Italie, même celui des troupes impériales et des Lombards. Ce fut lui qui sacra Boniface évêque de Germanie, et ce fut sous son pontificat que l'abbaye du Mont-Cassin, détruite par les invasions, fut relevée de ses ruines. Sous Grégoire Ill (731-741) s'accentua la tendance du siège romain à chercher du secours auprès des Francs. En 739, ce pape fit remettre à, Charles Martel les clefs du tombeau des apôtres, mais le vainqueur de Poitiers ne put alors se décider à une alliance. Les temps approchaient, d'ailleurs, où elle devait apparaître comme une nécessité.

Terminons cette longue revue du christianisme occidental en indiquant ses progrès en Germanie au VIIIe siècle (27). Ils sont liés au nom de Boniface.

Celui qui a été le grand apôtre de ce pays y fut précédé par Wilfrith, d'York, qui, en 678, évangélisa la Frise, bientôt suivi par Willibrord, chargé par le pape d'y organiser l'Église (696). Vingt ans plus tard, Winfrith, plus connu sous le nom romain de Boniface, peu savant mais énergique et bon organisateur, se consacra lui aussi à la Frise, puis aux régions voisines. Il venait du couvent d'Exeter, où il avait étudié à fond la règle de saint Benoît. Après un premier échec, il alla voir le pape Grégoire II, qui le nomma, son légat, en 719, et devait le sacrer, en 723, évêque pour la Germanie. Dans la Hesse (28), « il frappa un grand coup, dit l'historien Paumier, en abattant, avec ses disciples, un chêne gigantesque consacré à Odin». En Thuringe, il fonda, de 724 à 727, le couvent d'Ohrdruf, et il appela à son aide des moines, entre autres Lull, et des religieuses parmi lesquelles Lioba. Nommé par Grégoire Ill archevêque pour l'Allemagne entière (732), Boniface s'appliqua, en serviteur passionné du Saint-Siège, à organiser l'Église. En Bavière, déjà évangélisée, il brisa l'indépendance des paroisses en les soumettant à l'autorité absolue du pape. Il fonda plusieurs évêchés et de nombreux couvents. Vers 740, il fut appelé par Pépin et Carloman, qui avaient reçu une pieuse éducation au monastère de saint Denis, pour rétablir la discipline dans le clergé franc, trop adonné à la chasse et aux banquets (29). Sous son inspiration, trois synodes édictèrent de nombreux canons et rattachèrent étroitement les Églises du pays à la papauté. On le retrouve à Mayence, où il exerça les fonctions d'archevêque et où son fidèle disciple Lull le remplaça. Surpris le 5 juin 735 par une horde païenne, il fut tué avec quarante de ses compagnons.




Nous ne quitterons pas l'Église, d'Occident sans attirer l'attention sur l'idéal moral qu'elle a prêché, torche fumeuse sans doute mais dont l'éclat parfois vif a guidé les âmes et, à l'occasion, tenir en respect les Barbares. Malgré, les déchets de sa piété trop superstitieuse et le laisser-aller de nombre de ses membres et même de ses prêtres, elle a été une grande puissance morale qui, dans ces siècles d'anarchie, a préparé, par la réforme des moeurs, la construction d'un nouvel édifice politique et social en Occident. Tel fut le rôle des évêques et celui des moines. Leur idéal ascétique, malgré les graves critiques qu'il mérite, a été une réaction, brutale sans doute mais utile, contre le relâchement général, et il n'a pas été sans portée sociale puisqu'il a poussé à la bienfaisance et à l'évangélisation.

Le plus grand des moines d'Occident fut saint Benoît (480-543).
Jeune patricien de la grande famille des Anicii, né à Nursie, en Sabine (Italie), dès l'âge de quatorze ans, il se réfugia sur les frontières de sa province, dans le massif montagneux où l'Anio creuse la gorge sauvage de Subiaco (30). Il y passa trois ans dans une tanière, nourri par le moine Romain qui, chaque jour, lui tendait un pain au bout d'une corde. Il s'y mortifiait, se roulant dans les épines pour dompter ses passions. Assiégé par des disciples, il fut amené à fonder douze monastères. On y voyait des patriciens, et parmi eux Maur, son compagnon préféré qui devait devenir célèbre. Après un séjour de trente-cinq ans à Subiaco, Benoît, écoeuré par les manoeuvres d'un prêtre voisin qui le jalousait, laissa ces couvents avec des supérieurs pour les diriger, et il partit avec quelques compagnons. Aux confins de la Campanie et du Samnium, il s'arrêta sur, une cime isolée, vaste et arrondie, le Mont Cassin. C'est là qu'il fonda la capitale de son Ordre monastique. Sur les débris d'un vieux temple d'Apollon qu'il avait fait abattre par les gens du lieu, jusqu'alors païens, s'éleva le monastère fameux qu'il devait habiter quatorze ans, de 529 à 543.

Sa vie, dit Montalembert « y fut plutôt celle d'un missionnaire et d'un apôtre que d'un solitaire ». Il évangélisait, en effet, la région voisine, guérissait ou soignait ses possédés et ses malades, lui distribuait les provisions que les riches lui envoyaient. Il lui arriva de la Protéger contre les Goths. Un jour il résista à, l'un d'entre eux, le farouche Galla, et son regard lé terrassa. En 542, Totila, vainqueur à Faenza de l'armée byzantine, vint le visiter. Benoît l'attendit assis, et, quand il le vit prosterné devant lui, il l'exhorta à cesser ses iniquités et lui prédit un règne de neuf ans et sa mort au cours de la dixième année. Le Barbare fut touché et se montra généreux dans la suite. Benoît mourut le 21 mars 543, survivant de peu à sa soeur jumelle, Scolastique, fondatrice d'un monastère de femmes dans le voisinage. Trois jours après leur dernière entrevue dans un hameau où ils ne se rencontraient qu'une fois par an, il crut voir l'âme de la sainte entrer dans le ciel sous la forme d'une colombe. Comprenant qu'elle n'était plus, il envoya chercher son corps et le fit inhumer dans la tombe qu'il s'était préparée. Il l'y rejoignit quarante jours après.

Ce qui a fait la gloire de saint Benoît, c'est d'avoir établi une discipline à la fois stricte et rationnelle. Il l'a exposée dans une Règle en 73 articles, d'un style tissez rude, -« la première, dit Montalembert, qui ait été écrite en Occident et pour l'occident » (31). Elle comprend neuf chapitres sur les devoirs généraux de l'abbé et des religieux ; treize sur les offices divins, vingt-neuf sur la discipline, dix sur l'administration du monastère, douze sur des sujets divers (réception des hôtes, conduite des frères en voyage, etc.).

Ce qui caractérise cette règle, c'est l'obéissance et le travail. L'obéissance doit être passive et absolue à l'égard de l'abbé directeur qui, d'ailleurs, devra consulter le chapitre (assemblée des moines). Les religieux renoncent à la propriété individuelle, les dons qu'ils reçoivent de leurs familles passant à la communauté ; ils gardent un silence presque continuel, couchent dans un dortoir commun, se servent à table les uns les autres ; ils portent une tunique grossière avec une « coule » (cuculla), vaste manteau, avec capuchon, pour les offices du choeur, ou un « scapulaire » (deux pièces d'étoffe réunies autour du cou, avec capuchon) pour le travail ; ils sont soumis aux pénitences publiques et même aux corrections corporelles. Leur travail, manuel et littéraire, est réglé comme dans un atelier pénitentiaire. Tout en célébrant les louanges de Dieu sept fois par jour, ils doivent consacrer deux heures à la lecture et sept au travail des mains.

L'essor de l'ordre de saint Benoît fut rapide et considérable (32). Ses couvents se multiplièrent. Nommons en France Glanfeuil d'Anjou, fondé par Maur ; le Bec en Normandie, d'où devaient sortir Lanfranc et Anselme ; Corbie, centre intellectuel aux VIIe et VIIIe siècles ; saint Denis, saint Germain des Prés et plus tard Cluny, en Bourgogne, monastère modèle bâti en 910 par un duc (33). Indiquons encore, en Suisse, Einsiedeln (907), et, en Allemagne, Fulda, sur la rivière de ce nom dans la Hesse, fondé au VIIIe siècle par le Bavarois Sturm, qui y déposa les restes de Boniface, son maître. Il devait être illustré, au siècle suivant, par le savant Raban Maur, qui fit de cette école un foyer de science et de piété.

Signalons encore, sans prétendre être complet, d'autres fondations célèbres de la période qui nous occupe : l'abbaye de saint Germain d'Auxerre, les monastères d'Arverne, en Auvergne (vers 525), de Condat (Saint-Claude), d'Agaune (Saint-Maurice) dans le Valais, métropole monastique du royaume de Bourgogne, et surtout celui que bâtit à Faviana (Poeschlarn), sur les bords du Danube, l'apôtre des Bavarois, Séverin (dcd. 482), remarquable par son courage, son zèle ascétique, sa bienfaisance et son humilité. Il fut le conseiller du gouverneur de Faviana, et il força le respect de chefs barbares (34).

Insistons enfin sur un autre grand moine, l'Irlandais Colomban (543-615).
Élevé dans le monastère de Bangor, qui contenait près de trois mille religieux, il partit avec douze compagnons et évangélisa la Gaule avec succès (35). Gontran, roi de Bourgogne, lui ayant permis de fonder ut, monastère dans les régions désertiques de la Haute-Saône il en éleva un à Luxeuil, avec le concours de nombreux disciples dont il dirigeait, avec une sévère discipline, les travaux de défrichement et de construction. Ils bâtirent ensuite, à, Remiremont, Laon, Jumièges et ailleurs, d'autres couvents qui devinrent des centres de culture. Haï par Brunehaut, dont il avait censuré le petit-fils, Thierry II, coupable d'adultère, il fut saisi dans sa cellule et condamné, à l'exil. Mais le navire qui devait le transporter en Irlande étant resté à sec à l'embouchure de la Loire, Colomban put s'échapper et parvenir jusqu'au Rhin. Désireux d'évangéliser l'Alemannie, encore païenne, il se fixa à Bregentz, sur le lac de Constance, abattant les idoles avec un de ses disciples, Gall, moine irlandais. Devant une nouvelle menace de Brunehaut, il gagna l'Italie, où il fut bien accueilli par un roi lombard, arien tolérant. Il construisit à Bobbio, dans une gorge retirée des Apennins, un monastère qui fut là la fois une citadelle de l'orthodoxie contre l'arianisme et un centre de culture, avec une bibliothèque riche en manuscrits sacrés et profanes. Colomban était, en effet, un lettré nourri de souvenirs classiques. Esprit très indépendant, il osa engager une vive polémique contre le pape Boniface IV a cause de son attitude dans le conflit des « trois chapitres ». Il mourut à Bobbio en 615.

Quant à Gall, moins préoccupé que son maître de couvrir l'Europe, centrale de couvents et désireux surtout d'évangéliser la Suisse encore païenne, il passa dans ce pays et commença par y fonder, dans un lieu sauvage, un monastère qui reçut le nom de saint-Gall, et autour duquel il défricha des forêts et construisit des routes. La bibliothèque qu'il y créa fut une des plus riches du Moyen-Age, et, parmi les disciples qu'il forma plusieurs furent appelés à des sièges épiscopaux en Suisse, en Souabe et en Thuringe. Othmar, premier abbé de saint Gall, continua l'oeuvre du maître, mais, victime de la jalousie de l'évêque de Constance, il fut arraché 'à son couvent et mourut en exil. En 746, l'Alemannie ayant passé au pouvoir des Francs, la règle de saint Benoît fut substituée, dans l'abbaye, à celle de Colomban. Saint Gall se distingua par ses Chroniques et par son indépendance en face de la tradition.

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(1) Jacques Flach, Les Origines de l'ancienne France, quatre vol. Paris 1886-1917 Fustel de Coulanges, La Monarchie franque, Paris 1888 G. Kurth, Clovis 36 éd. Bruxelles 1923 ; Lavisse, Histoire de France, T Il première partie (par Bayet, Pfister et Kleinclausz), Paris 1903 ; Camille Jullian, Histoire de la Gaule, six vol. 1910-1926 ; Schubert, Gesch. der christl. Kirche im Frühmittelatter, deux vol. Tubingue 1917-1921.
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(2) Voir K Lot, La Fin du Monde antique, 3e partie, ch. XIII. 
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(3) Plus de neutre, plus dé cas ni de comparatif, plus de verbes déponents ni de proposition infinitive (Grandgent, An Introd. to vulgar Latin, Boston 1907).
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(4) F. Lot, ouvrage cité, p. 444-454. 
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(5) Félix, de Nantes, éleva des digues contre-la Loire.  
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(6) Bernouilli, Die Heiligen der Merovinger, Tubingue 1900 ; Pfister, Reliquienkult im Atterthum, Giessen 1909. 
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(7) Ces guerres sont racontées dans la 2e partie de la Chronique d'Idace, originaire de Galice (événements de 427 à 468 environ), et surtout dans l'Histoire des Goths, des Vandales et des Suèves, d'Isidore de Séville. Voir Dom Leclerq, L'Espagne chrétienne, Paris 1906.
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(8) Il lit aussi divers traités de morale pratique, un recueil de 84 canons, deux collections de maximes ascétiques (Sentences des Pères égyptiens et Paroles des Vieillards), qu'il avait traduites du grec. 
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(9) Il tire ce nom du mot par lequel il débute. 
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(10) Il n'ose pas dire : foi évangélique ! 
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(11) Dom Cabrol, L'Angleterre chrétienne avant les Normands, Paris 1907 ; Chaduick, The origin of the English nation, Cambridge 1924. 
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(12) Chastel, Hist. du Christianisme, T. II, p. 72. 
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(13) Racines celtiques : Kele De « serviteurs de Dieu ». Cf. dom Gougaud, Les Chrétientés celtiques, Paris 1911. 
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(14) Il évangélisa les Hébrides et tout le nord de l'Écosse. Il mourut en 597.
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(15) Halphen, Les Barbares, p. 195-197. 
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(16) Il écrivit un Chronicon, depuis Mani jusqu'à l'an 726, une Historia ecclesiastica gentis Britonum, etc.
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(17) Sa source principale est le Liber pontificalis, déjà mentionné (p. 163). Achevé en 532 sous Boniface Il, il fut continue plus tard, par différentes mains, jusqu'au IXe siècle. Il indique, pour chaque pape, ses origines , l'époque et la durée de son pontificat, ses actes ecclésiastiques, ses fondations et le lieu de sa mort. On peut consulter, avec précaution, F. Hayward, Histoire des Papes, p. 83-130. 
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(18) Halphen, Les Barbares, p. 193.
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(19) Plus tard, en 578, Pélage Il devait construire, à la mode orientale, à S. Laurent, hors les murs, une galerie au-dessus des bas côtés, s'ouvrant sur la nef par une série d'arcades. Le culte de la « Mère de Dieu » devait se développer dans l'art romain au VIIe siècle, sous l'influence de l'Orient, surtout dans l'oratoire élevé par Jean VI, vers 640, à côté du baptistère de Latran. 
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(20) Clausier, S. Grégoire le Grand, pape et docteur de l'Église, Paris 1886-1.891 ; Dudden, Gregory Hie Great, Londres 1905 ; Tarducci, Storia di Gregorio Magno, Rome 1909. 
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(21) G. Morin, Les véritables origines du Chant grégorien, Tournai - Maredsous, 3e éd. 1912.
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(22) Il sut organiser la défense de Rome assiégée à deux reprises, en 591 et en 593. 
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(23) Il y voyait une atteinte à la suprématie romaine. Il voila d'ailleurs ses prétentions en prenant le titre de « serviteur des serviteurs de Dieu que ses successeurs devaient garder.
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(24) Elle s'est exercée, en particulier, dans la gestion des vingt-trois domaines considérables que possédait alors l'Église.
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(25) Tixeront, Précis de Patrologie, 1927, p. 482-483)
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(26) Il devint l'église de Sainte Marie ad martyres.
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(27) Nous ne dirons rien du christianisme africain postérieur à Augustin, car il offre peu d'intérêt. 
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(28) Flaskampf, Das hessische Missionwerk des hl Bonifatius, 1926.
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(29) La plupart de ces prêtres étaient mariés. 
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(30) Sa vie a été racontée, avec détails légendaires, par Grégoire le Grand (Dialogues, L. II). Cf. Montalembert, Les Moines d'Occident, T. II, ch. I. 
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(31) Édition critique de D. Butler, Fribourg en Br. 1912. (Cf. Montalembert, T. II, ch, II). 
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(32) Cf. C. Butler, Benedictine Monachism, 2e éd. Londres 1924, et le bon article de Paumier sur Benoît de Nursie (Encycl. Licht.). 
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(33) Voir l'art. de Charles Schmidt sur Cluny (Encycl. Licht.).
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(34) Sa vie a été racontée par Eugippe, su rieur d'un couvent à Naples. Cf. Baudrillart, Séverin, Paris 1908 (coll. Les Saints).
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(35) E. Martin, S. Colomban, Paris 1905 (coll. : Les Saints; 77. Laux, Kolumban, Fribourg en Br. 1919.
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