(1)Pendant
le
premier quart du Ve siècle, l'Église latine gravita autour d'un
astre de première grandeur, qu'elle voyait briller au loin, au-dessus
d'une petite ville d'Afrique.
À cette époque, Augustin, évêque
d'Hippone, est « le pape vénéré vers qui se tournent les yeux de la
chrétienté d'Occident, et à qui les empereurs eux-mêmes jugent
indispensable d'adresser un double des lettres officielles qu'ils
expédient au primat de Carthage. De tous côtés on le consulte... Avec
une ardeur, une bonté inépuisables, il console, il instruit, aussi
prompt à fournir à une communauté religieuse un
minutieux règlement de vie qu'à traiter les grandes questions de la
grâce, du libre arbitre, ou de la légitimité du métier des armes » (2).
Augustin (Aurelius Augustinus)
naquit le 13 novembre 354 à Thagaste, village de Numidie, lieu de
transit et de trafic (3). Son père,
Patrice, était un païen
assez brutal, qui s'occupait des affaires de la cité. Sa mère,
Monique,
était une fervente chrétienne, élevée par une vieille esclave. Douce
et
passionnée à la fois, consciencieuse et même rigoriste, elle était
douée de sens pratique et de tact. Soumise à son mari, elle ne lui
répondait rien quand celui-ci s'emportait, et « quand il était revenu
à
lui, dit son fils, elle lui rendait raison de sa conduite » (4),
espérant
l'amener à sa foi, grand bonheur qui devait lui échoir. Le
jeune Augustin fut un mauvais élève. « Je n'aimais qu'à jouer », et
quelles distractions, celles de ces petits Africains qui se battaient
à
coups de bâton et de pierres ! Il détestait le grec et l'arithmétique,
mais son intelligence était précoce et l'histoire le passionnait.
Monique lui inculqua ce qu'il devait appeler plus tard les « semences
très vraies de la religion » (religionis verissima semina), mais,
selon l'usage courant, elle ne
le fit pas baptiser. Il demanda, il est vrai, le baptême pendant une
violente crise d'estomac, mais on le différa quand le petit malade se
sentit guéri, « parce que l'on savait que les péchés où nous tombons
après avoir été baptisés sont bien plus graves » (Confessions, L. 1,
ch. 11).
Dans sa seizième année, sa mère le
retira de Madaure, ville voisine, égayée par les fêtes, où il avait
commencé ses études et s'était nourri de Virgile, et elle l'envoya à
Carthage. Dans cette Babel de races, de religions et de philosophies,
Augustin mena une vie à la fois studieuse et dissipée. Dans l'école du
rhéteur, il était le premier et ses camarades l'avaient pris pour chef
; il aimait son art avec, passion, il déclamait avec ivresse et avec
succès. Il fréquentait le théâtre, avec quelques amis, Alype, le futur
évêque de Thagaste, qui l'avait suivi à Carthage et devait le
retrouver
à, 'Milan, et Nébride, dont la mort prématurée devait l'affliger. Son
coeur passionné (5)
le poussa même à une liaison précoce, qui allait lui donner un fils,
au
nom inattendu d'Adéodat (don de Dieu). Union orageuse d'abord, qui lui
révéla le revers de « ces fausses douceurs », la crainte, la jalousie,
la colère et les discussions (6).
Toutefois, pour ce coeur tumultueux,
l'heure d'une meilleure orientation allait à dix-huit ans, la lecture
d'un dialogue de Cicéron, l'Hortensius, où la philosophie est célébrée
avec éloquence, lui inspira le goût de la sagesse. Ce qui le
refroidissait pourtant, c'est qu'« il n'y voyait point le nom de
Jésus-Christ qu'il avait pour ainsi dire sucé avec le lait » (L. III,
ch. 4). Il se mit à l'étude des Écritures, mais la forme rudimentaire
des traductions latines le
rebuta. « J'étais, ajoute-t-il, trop enflé pour m'accommoder de cette
bassesse apparente, et je n'avais pas d'assez bons yeux pour pénétrer
ce qu'elle cache » (L. III, ch. 5).
Fermant les livres saints, il se
tourna vers les manichéens, très nombreux alors en Afrique (7).
Ce
qui l'avait attiré vers eux, comme il l'a noté lui-même dans ses
Confessions (III, 7 et 11 ; V, 10), c'était leur méthode, qui
invoquait
l'évidence, au lieu d'en appeler à l'autorité comme le faisaient
parfois les chrétiens ; leur notion de Dieu, matière extrêmement
subtile qui plaisait à, son imagination plus que l'idée de pur Esprit
;
la dualité des Principes premiers, le Bon et le Mauvais, qui élucidait
alors pour lui le redoutable problème du Mal, (8).
Enfin, la mention qu'ils faisaient
du Christ achevait de le rassurer. Il devait leur rester attaché
pendant neuf ans, au grand désespoir de Monique. Ce qui pourtant la
rassura (III, 12), ce fut un songe où elle vit un ange qui lui
montrait
son fils tout près d'elle, et surtout un entretien avec un évêque qui
lui conseilla d'attendre qu'Augustin se détrompât tout seul. Comme
elle
insistait pour qu'il discutât, avec lui, il lui adressa ces paroles
mémorables : « il n'est pas possible qu'il périsse, le fils pour
lequel
de telles larmes sont versées ! ».
Devenu professeur de grammaire à
Thagaste, vers 374, Augustin alla bientôt se fixer à Carthage, où une
place de rhéteur lui était offerte. Il devait y rester environ huit
ans. Il y fut aux prises avec les difficultés matérielles, car il
devait pourvoir à la subsistance de sa compagne et de leur fils. Il
lui
restait fidèle, mais il sentait avec amertume « la différence qui
sépare l'amour irrégulier de l'affection conjugale ». il fréquenta les
manichéens de Carthage, Fauste surtout. « C'était, dit-il, un homme
fort dangereux, dont le démon se
servait comme d'un piège, car il parlait très agréablement ». Mais il
lui fit l'effet d'un charlatan « qui aurait versé à boire de fort
bonne
grâce dans des coupes très précieuses et très propres, mais sans rien
avoir à mettre dedans ». L'incompétence philosophique et scientifique
de ce grand chef l'avait, en effet, beaucoup refroidi.
Vers l'automne de 383, semble-t-il, dégoûté de la
brutalité des étudiants de Carthage, il résolut d'aller professer à
Rome. Monique s'efforça, vainement de le retenir. Il trompa sa
surveillance, et s'embarqua pendant qu'elle reposait dans une chapelle
(memoria) consacrée à Cyprien. À peine arrivé dans la capitale, il fut
atteint d'une fièvre violente qui faillit l'emporter. Pourtant, il ne
demanda pas à être baptisé. Après de pénibles démarches, il réunit
quelques élèves, surtout grâce à l'appui d'Alype, qui était juge
fiscal
Là Rome. Il continua ses relations avec les manichéens, tout en les
critiquant. Il trouvait étrange la gourmandise de ces « élus », qui,
tout en s'interdisant la viande, habitacle du Principe mauvais,
absorbaient force légumes sous prétexte de libérer les parcelles de
lumière qui y étaient emprisonnées, et se donnaient de fâcheuses
indigestions. D'ailleurs, leur évêque à Rome était un rustre, qui fut,
convaincu d'avoir volé la caisse commune. Malgré, tout, Augustin
restait leur « auditeur », d'autant plus qu'il partageait encore leur
opinion sur le Dieu corporel.
Cette faiblesse le servit, au reste,
car les manichéens le recommandèrent, à, Symmaque, préfet de Rouie.
Grâce à lui, il devint, en 384, professeur de rhétorique à Milan,
poste
officiel qui lui apportait la sécurité matérielle et lui fit oublier
l'indélicatesse des étudiants romains qui l'avaient quitté sans le
payer. Il avait alors trente ans.
À Milan, il rencontra le principal
artisan de sa conversion, l'évêque Ambroise. « Il m'accueillit,
dit-il,
en vrai père, et, comme évêque, il se réjouit assez de mon arrivée »
(peregrinationem meam salis episcopaliter dilexit, V, 13). Il eut de
la
peine à obtenir de lui un entretien, car l'évêque était débordé, et il
dut se contenter d'écouter ses discours. Venu d'abord pour « juger de
son éloquence », il fut frappé par son érudition et sa profondeur.
Ambroise lui fit comprendre que Dieu était un pur Esprit, et que la
foi
a sa place dans l'esprit humain aussi bien que l'adhésion rationnelle
(VI, 5). Il lui plut aussi par son interprétation allégorique des
Écritures. Bref, son auditeur subjugué rompit avec les manichéens, et,
résolut d'être catéchumène en attendant d'être « éclairé ».
Cette décision remplit de joie sa
mère, qui était venue le rejoindre à Milan. Pleine d'espoir, elle lui
fit part de sa conviction qu'elle le verrait devenir un vrai chrétien.
Elle suivait assidûment les sermons d'Ambroise. Pieuse, elle était
aussi superstitieuse. Elle portait sur les tombeaux des martyrs des
corbeilles pleines de pain et de vin, coutume condamnée par l'évêque,
à
laquelle elle dut renoncer.
Un petit groupe africain s'établit
chez Augustin. On y voyait sa compagne qu'il avait fait venir avec son
fils, et quelques amis, Alype surtout, noble esprit, intègre jusqu'à
l'héroïsme, de moeurs exemplaires, mais affligé d'une terrible passion
pour les jeux sanglants de l'amphithéâtre (9),
qu'il réussit pourtant à réprimer.
Mais cette intimité fut bientôt rompue. Monique ayant persuadé son
fils
qu'il devait se marier, il la laissa éloigner sa compagne. Plus
grande,
en cette circonstance que Monique et son fils, cette femme se
sacrifia.
Elle partit pour l'Afrique, après avoir promis de mener une vie pure,
et elle leur laissa Adéodat. Augustin en fut très affecté. « Quand on
me l'arracha, dit-il, mon coeur se
déchira ». Pourtant, vaincu par ses sens, comme il l'avoue (VI, 15), -
ce fut la page la plus vile de sa vie - il n'attendit pas que la jeune
fille à laquelle il s'était fiancé eût l'âge de se marier, et il prit
une autre compagne...
Malgré tout, ce philosophe sensuel,
qui trébuchait si lourdement, était en marche vers la conversion.
À cette époque, il lut quelques
livres « platoniciens - » (10),
traduits en latin par le rhéteur
Victorin. Ils l'aidèrent à comprendre que le mal procède, non de la
matière mais de « la dépravation d'une âme dont la volonté se détourne
de la substance par excellence, c'est-à-dire de Dieu » (VII, 16). Il
fut frappé de leur doctrine du Logos, analogue à celle de
l'orthodoxie,
mais il sentit aussi leurs lacunes. « Il manque à ces pages, écrit-il,
les larmes de la confession, l'esprit de sacrifice et de contrition »
(VII, 21). Par contre, les épîtres de saint Paul le touchèrent par
leur
accent paternel et leur onction. Elles lui apprirent qu'il faut, nuit
seulement entrevoir Dieu, mais s'unir à lui, et, dans ce but, se
purifier par la pénitence. Passionné pour la musique, il était aussi
attiré par les chants d'église, qu'Ambroise avait organisés. D'autre
part, il était encore retenu par les passions, « ses vieilles amies ».
D'elles s'élevait « un épais brouillard » qui lui cachait « l'éclat
serein de la vérité ». Le tirant « par son vêtement de chair », elles
tentaient de l'effrayer par l'évocation des sacrifices qui allaient
s'imposer. Grande était sa confusion, surtout quand il rongeait à la
conversion complète de Victorin, dont le récit, fait par le vieux
prélat Simplicien, l'avait beaucoup ému (VIII, 2).
L'heure de la sienne approche. Un de
ses compatriotes, Pontitien, vint lui rendre visite (VIII, 6).
Trouvant
sur une table les épîtres de Paul, il lui dit sa joyeuse surprise.
Puis, il lui parle d'Antoine, il lui raconte l'histoire de deux
officiers, qui, à la lecture du livre d'Athanase sur cet étonnant
solitaire, avaient renoncé au mariage et s'étaient consacrés, ainsi
que
leurs fiancées, à la vie ascétique. Ces traits d'héroïsme
l'enthousiasment et l'humilient à la fois. Tourné vers Alype, présent
à
l'entretien, il lui crie fort agité : « Quoi ! des ignorants
s'emparent
du ciel, et nous, avec toute notre science, nous sommes assez
misérables et lâches pour croupir dans la chair et le sang 1 » Il se
lève, suivi par son ami, et descend dans son petit jardin. Il lui
semblait entendre en lui-même la continence lui dire : « Ne pourras-tu
pas ce qui est possible à tant d'autres de tout âge et de tout sexe,
par la force toute-puissante de Dieu ? » (VIII, 11). S'éloignant
d'Alype, Augustin se jette à terre sous un figuier en versant « des
torrents de larmes ». A ce moment, il entend une voix d'enfant qui
chantait d'une maison voisine : « Prends et lis » (tolle, lege). Il
voit là un appel et court chercher le livre des épîtres de Paul. Son
regard tombe sur le verset qui commande de se « revêtir de
Jésus-Christ
» (Rom., 13, 13). Éclairé et calmé, il se tourne vers Alype, et l'ami,
frappé par la sérénité de son visage, se convertit à son tour. «
Aussitôt, conclut Augustin, nous allâmes trouver ma mère... Elle en
fut
transportée de joie » (VIII, 12).
Heure solennelle entre toutes !
Heure du miracle... une volonté littéralement recréée, une nouveauté
radicale apparue au centre le mieux défendu, dans cette réserve
suprême
de l'être qu'est le désir » (11),
une âme longtemps inquiète se
reposant enfin en Dieu et lui disant : « Tard je t'ai aimée, ô Beauté
si ancienne et si nouvelle, tard je t'ai aimée ! Et voici, tu
étais au dedans de moi, et,
j'étais, moi, en dehors de moi-même !... Tu m'as touchée, et je brûle
d'ardeur pour la paix que tu donnes ! »
Il ne fut baptisé que huit mois plus tard, le 24
avril 387. Dans l'intervalle, il avait renoncé à professer la
rhétorique. Cet « art de déguiser la vérité » lui déplaisait, et il se
sentait la gorge abîmée par les brouillards de Milan. Il se fixa dans
une villa prêtée par un de ses amis, à Cassiciacum, non loin de Milan,
en un pays fertile qui est un verger perpétuel, en vue des Alpes
blanchies par les neiges. Il partageait cette retraite studieuse avec
sa mère, son frère Navigius et son fils Adéodat, esprit supérieur et
âme angélique. On y voyait aussi quelques amis, dont Alype et
Romanien.
Des discussions philosophiques qu'ils eurent à cette époque sortirent
trois dialogues, sténographiés puis retouchés par Augustin (12).
Il
écrivit aussi les Soliloques, méditations ardentes en quête de Dieu.
Il avait alors trente-trois ans.
Peu de temps après (automne 387), il
résolut de fonder une communauté monastique à Thagaste, où il avait un
petit domaine. Il partit avec ses compagnons, auxquels s'était joint
Evodius, le futur évêque d'Uzalum. À Ostie, où l'on séjourna en
attendant le bateau pour l'Afrique, il eut avec Monique un entretien
des plus émouvants (IX, 10). Appuyés à une fenêtre (13),
la mère et le fils se demandaient
ce que pouvait être la vie éternelle. « Un soudain transport de
nos coeurs, dit Augustin, nous fit
arriver jusqu'au point de l'entrevoir et de la goûter en quelque
sorte,
et la vue de ce grand objet nous fit soupirer d'amour et de douleur de
n'être pas encore en état d'en jouir dans sa plénitude ». Monique
murmura : « Pour moi, mon fils, je ne vois plus rien dans la vie dont
je puisse être touchée : qu'y ferais-je davantage ?... Car la seule
chose qui me faisait souhaiter de vivre, c'était l'envie que j'avais
de
te voir chrétien... Dieu m'a exaucée avec surabondance... »
Cinq ou six jours après, Monique fut
terrassée par la fièvre, et, à la suite d'une syncope, elle demanda
qu'on l'ensevelit à Ostie. Elle ne réclama pas son transport dans le
monument qu'elle s'était préparé dans son pays. « Le lieu (le nia
sépulture, dit-elle, importe peu. La seule chose à laquelle je tienne,
c'est que, en quelque endroit que vous soyez, vous vous souveniez de
moi à l'autel du Seigneur ». Son fils lui ferma les yeux dans une
extrême douleur. Il pria pour « demander le pardon de ses péchés » et
la recommander à la grâce de Dieu (14).
Revenu à Rome pour mie courte
période, Augustin regagna l'Afrique en 388. Après un bref séjour à
Carthage, il se retira à. Thagaste et y resta trois ans, avec Adéodat,
qu'il allait bientôt mourir, Alype, Evodius et Sévère, le futur évêque
de Milève. Il vendit « quelques petits champs » et en donna le produit
aux pauvres, et, à ce qu'il semble (d'après L. Bertrand), en accord
avec une coutume du temps, il donna sa maison à l'Église en s'en
réservant la jouissance. Dans cette retraite semi-monacale, il écrivit
un traité de grammaire, six
dialogues sur la musique, et un ouvrage intitulé Le Maître, en
l'honneur du Christ révélateur de la vérité.
Soudain, en 391, il est élevé au
sacerdoce. De passage à Hippone, où l'a fait venir un fonctionnaire
impérial désireux de le consulter, il assiste à un sermon où le vieil
évêque, Valère, déplorait la pénurie d'ecclésiastiques. Quelques
fidèles se lèvent et l'entraînent au pied de la chaire en criant : «
Augustin prêtre ! Augustin prêtre ! » Il reçut le sacerdoce avec
humilité non sans demander un congé pour approfondir les Écritures.
Revenu à Hippone, il établit, dans un jardin de l'évêque, une sorte de
communauté, d'où devaient sortir dix évêques, dont Alype et Possidius.
Vers la fin de 396, Valère, après
s'être assuré de l'approbation d'Aurèle, évêque de Carthage, profita
d'une réunion d'évêques à Hippone pour faire conférer l'épiscopat à
son
auxiliaire Augustin (15). Peu de
temps après, il mourut, et
son collègue dirigea le diocèse jusqu'à sa mort, survenue le 28 août
430, au début du siège de la ville par Genséric. Il avait été l'âme de
la résistance, soutenant par sa foi le gouverneur Boniface. Alité,
frissonnant de fièvre, il relevait sans cesse les courages
défaillants,
lisant les psaumes de pénitence copiés sur les murs de sa chambre,
soutenu lui-même par la sollicitude de ses amis et les prières de
l'Église. Quatre ans auparavant, il avait fait agréer par ses fidèles
le prêtre Héraclius pour son successeur (16).
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