Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE II

La controverse arienne après Constantin

suite

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L'année 353 ouvrit l'ère du triomphe des ariens. Constance, vainqueur de l'usurpateur Magnence et devenu le seul maître de l'Empire, convoqua un synode général à Arles et l'obligea, sous menaces, à condamner Athanase. Mais une nouvelle assemblée, réclamée par les évêques latins, se réunit à Mitan en 355. Eusèbe, de Verceil, y mit aux voix l'adoption de la formule de Nicée. Au cours du grand tumulte qui s'ensuivit, les Orientaux, sur l'ordre de Constance, proposèrent une confession de foi arienne. Battus, ils se retournèrent contre Athanase, l'accusant d'avoir soutenu Magnence, et, malgré les protestations des Latins, l'empereur exigea, sous peine d'exil, l'excommunication du patriarche. Les évêques cédèrent, excepté Lucifer, évêque de Cagliari (en Sardaigne), Eusèbe de Verceil, Denys de Milan, et les délégués de Libère, évêque de Rome., qui furent bannis en Orient. Hosius de Cordoue, Hilaire de Poitiers et Libère, qui étaient restés dans leurs diocèses, résistèrent et furent frappés de la même peine. Athanase dut subir de sournoises vexations. Son église (saint Théonas) fut attaquée de nuit, tandis qu'il présidait un culte. Il resta bravement sur son siège, mais quelques moines réussirent à, l'entraîner.
Excommunié par les évêques, sur l'ordre de Constance, il partit le 9 février 356 pour un troisième exil, parmi les solitaires de la Haute-Égypte, et en fuyant il écrivit une lettre vibrante aux évêques d'Égypte et 'de Libye. Pendant six ans, il dut errer à travers les déserts, s'arrêtant dans les ermitages et les monastères. C'est de là qu'il écrivait à ses fidèles et qu'il composa ses trois véhéments Discours. contre les Ariens (22). C'est aussi dans cette période que l'on peut placer son Apologie à L'empereur Constance (23), où- il se défend avec énergie et dignité du reproche d'avoir excité Constant contre son frère, lors d'un de ses exils en Occident, et d'avoir intrigué avec Magnence ; son Apologie de sa fuite, où il fait le tableau impressif de l'invasion de son église par les soldats du gouverneur Syrianus, et énumère les méfaits des ariens contre Marcel d'Ancyre, le vieil Hosius et les fidèles d'Alexandrie, et (vers 358) son Histoire des Ariens pour les Moines, histoire dramatique - d'une éloquence où éclate l'invective contre Constance « l'Antichrist » - des débats suscités par cette hérésie entre 335 et 357.




Le parti arien se divisa, après sa victoire, en trois groupes distincts : les ariens stricts ou Anoméens.. les Homoïousiens et les Homéens (24).

Le premier eut pour chef un ancien diacre d'Antioche, Aétius, très versé dans la philosophie aristotélicienne, auteur d'un écrit (25) Sur Dieu inengendré (aguennètou) et sur l'engendré (guennètou), où il établissait, par de brefs raisonnements, que ce qui est engendré (le Fils) ne peut être Dieu. Très apte à la controverse, il était brillant dans la discussion. Après une vie errante, il devint évêque vers 362. Il fut secondé par Eunome, originaire de Cappadoce, qu'il avait eu pour disciple à Alexandrie. Nommé en 360 évêque de Cyzique (sur la mer de Marmara), Eunome se retira bientôt à Chalcédoine puis en Cappadoce. On a de lui un Livre apologétique, que Basile de Césarée attaqua, une Apologie de ce livre, en réponse à cette critique, et une Exposition de la Foi, présentée à Théodose en 383. il faut nommer aussi Eudoxe, évêque d'Antioche puis de Constantinople (360-369), auteur d'un traité Sur l'Incarnation (deux fragments). Ce parti des ariens stricts, peu nombreux, fut appelé anoméen parce qu'il affirmait que le Fils est différent (an-omoïos) du Père sous le rapport de la substance.

La majorité arienne, moins radicale, restait attachée aux formules d'Antioche. Si elle rejetait le terme d'homoousios (même substance), elle admettait que le Fils avait été semblable (homoïousios) au Père en essence et en tout. Elle eut pour chef Basile, d'Ancyre (26), médecin instruit et doué pour la parole, qui n'était pas éloigné de l'orthodoxie, puisque Athanase a parlé, de lui en termes favorables (Les Synodes, ch. 41). Il composa deux mémoires théologiques, conservés par Épiphane, et sans doute aussi (27) un traité Sur la Virginité, assez réaliste, attribué à tort à saint Basile. Nommons encore Auxence, évêque de Milan, où il devait être remplacé par Ambroise ; Eustathe (28), nommé en 357 évêque de Sébaste (Arménie), ascète qui a été le père du monachisme en Asie-Mineure et le maître de saint Basile avant de devenir son adversaire ; Georges, évêque de Laodicée, en Syrie, auteur d'une Vie d'Eusèbe d'Emèse (en Mésopotamie). Ce dernier, évêque de cette ville (de 341 à 359 environ), aristocratique de naissance et très cultivé, fut un personnage si considéré que, à, l'un de ses passages à Alexandrie, on voulut lui confier la charge d'évêque de cette ville, pendant un exil d'Athanase. Sa prédication était brillante et ses commentaires judicieux, dans l'esprit de l'École d'Antioche. Il reste de lui quelques ouvrages, dans des traductions latines, en particulier un recueil d'homélies (29).

Le troisième groupe, politique et prudent, celui des Homéens, se contentait de la vague affirmation que le Fils est semblable (homoïos) au Père. Son chef était Acace de Césarée, évêque assez versatile qui revint à l'orthodoxie pour retourner ensuite à la foi homéenne. Nommons après lui Théodore, évêque d'Héraclée (mer de Marmara) auteur de commentaires écrits, dit Jérôme, en un style « élégant et clair » (De Viris, 90), et Léonce, évêque d'Antioche, prélat pacifique qui, au moment où il allait réciter, au culte, la doxologie, toussait ou baissait la voix pour n'être entendu ni par les orthodoxes ni par les ariens. Triste à la pensée des troubles que sa mort (survenue en 357) pouvait susciter, il disait, en passant la main sur ses cheveux blancs : « Quand cette neige sera fondue, il y aura de la boue à Antioche... »

D'autre part, la foi nicéenne recrutait de nouveaux champions, en particulier en Occident, où Constance avait porté le grand débat arien.

Le plus célèbre est Hilaire de Poitiers, Issu d'une famille païenne aristocratique, pourvu d'une large culture, il avait été converti par la lecture des livres saints, et il était devenu évêque de sa ville (un peu après l'an 350). Longtemps étranger aux discussions sur l' « homoousie », il sentit l'indignation l'étreindre après le synode de Milan (355). Il réagit avec une fermeté qui allait faire de lui un conducteur d'hommes et lui valoir le titre, exagéré d'ailleurs, d' « Athanase de l'Occident». Il se dressa sans tarder contre l'arien Saturnin, primat d'Arles, et il écrivit à Constance, le suppliant de rappeler les évêques exilés. Mais les ariens, après l'avoir empêché, au synode de Béziers (356), de défendre Athanase, obtinrent de, l'empereur son bannissement. Relégué en Phrygie (Jérôme, De Viris, 100), il étudia la littérature grecque chrétienne, peu connue en Occident, et il écrivit deux ouvrages importants, l'un sur la Trinité, l'autre sur les synodes, pour mettre ses collègues de Gaule et de Bretagne au courant du grand conflit (30). Nommons aussi Phoebade, évêque d'Agen, auteur d'un livre peu original contre les ariens, où il combattit la deuxième formule de Sirmium ; Lucifer, évêque de Calaris (Cagliari), militant passionné, révolté contre Constance et les ariens, qu'il attaqua dans des pamphlets très véhéments (31).
En Orient, l'orthodoxie fut défendue par Cyrille, évêque de Jérusalem, victime de la persécution arienne, Épiphane, évêque de Constantia, en Chypre, auteur d'un grand ouvrage contre les hérésies, Didyme l'Aveugle, professeur à l'École catéchétique d'Alexandrie, et surtout les trois grands Cappadociens, Basile de Césarée, Grégoire de Nazianze et Grégoire de Nysse, - personnalités éminentes, dont l'activité littéraire et ecclésiastique sera étudiée plus loin en détail.

Nommons enfin deux écrivains qui, sans être entraînés dans le conflit, ont défendu l'orthodoxie : Victorin l'Africain et Philastre de Brescia. Le premier (32), rhéteur romain., avait commencé par flageller le christianisme de sa rude éloquence. Ému par la lecture des livres saints, qu'il avait entreprise dans un but hostile, il devint catéchumène, et fit une belle profession de foi (33). Philosophe, traducteur d'ouvrages d'Aristote et de Porphyre, il tenta d'utiliser la métaphysique de Plotin pour la défense de la christologie nicéenne, et il écrivit plusieurs traités, dont un en quatre livres contre Arius. Quant à Philastre, évêque de Brescia, controversiste ardent, au dire de son biographe Gaudentius qui lui succéda (34), mais, d'après Augustin, d'un savoir médiocre, il écrivit, entre 385 et 391, un livre sur les hérésies (liber de Hoeresibus), compilation artificielle, pleine d'emprunts au Syntagma d'Hippolyte et, sans doute aussi, au grand traité d'Épiphane.




La paix fut de nouveau rompue en 357. Au deuxième (35) synode de Sirmium, en Pannonie (357), les ariens stricts réussirent, grâce à la faveur dont ils jouissaient auprès de Constance, à faire voter une déclaration agnostique, dite « la deuxième de Sirinium », qui écartait toute spéculation sur le mode de génération du Fils et se bornait à affirmer sa subordination au Père. Hosius, plus que centenaire, et Libère, impatient de rentrer à Rome, signèrent cette formule (36), mais les évêques latins, réunis à Agen, proclamèrent leur fidélité à celle de Nicée. D'autre part, les semi-ariens, hostiles. aux vues,, trop radicales pour eux, des ariens stricts, et mécontents de l'audace de ce parti qui avait mis par ruse Eudoxe, un des siens, sur le siège d'Antioche, firent condamner la deuxième formule de Sirmium, avec celle de l'homoousie orthodoxe, par un synode tenu à Ancyre (358). Constance, circonvenu par eux, bannit les chefs ariens stricts, en particulier Eudoxe, mais Ursace et Valens, toujours influents, obtinrent leur rappel et la convocation. d'une nouvelle assemblée, chargée de délibérer sur une formule dite « la quatrième de Sirmium.» (37), qui avait été adoptée par un troisième synode tenu dans cette ville en 358. Elle proclamait que le terme de « substance », appliqué à Dieu, devait être écarté comme n'étant pas scripturaire, et que « le Fils est semblable au Père en toutes choses, (cala panta) comme le disent les Écritures ». Les ariens, redoutant une rencontre avec tous leurs adversaires à la fois, obtinrent de Constance un synode dédoublé, l'un à Rimini pour les Occidentaux, l'autre à Séleucie, en Isaurie (sud de l'Asie-Mineure), pour les Orientaux.

Le synode de Rimini (359) fut présidé par Restitutus, évêque orthodoxe de Carthage, et surveillé par un officier impérial qui avait l'ordre de n'en autoriser la clôture que quand on se serait mis d'accord sur les questions discutées. Il réunissait quatre cents évêques, dont quatre-vingts ariens. Il rejeta « la quatrième formule » de Sirmium, adhéra au symbole de Nicée et excommunia Ursace et Valens, avec plusieurs de leurs partisans. Mais un groupe de la majorité, venu à Constantinople pour faire part de ces décisions à Constance, dut signer à Nice (en Thrace) une formule aggravant celle de Sirmium, en ce qu'elle repoussait, outre le terme de « substance », celui d'« hypostase à), et supprimait l'expression « en toutes choses ». Elle fut signée aussi par presque tous les membres du synode de Rimini.

Celui de Séleucie (359) comptait cent-cinq semi-ariens, quarante ariens et dix orthodoxes, parmi lesquels Hilaire de Poitiers, alors exilé en Phrygie. Un officier impérial y assistait. Les séances furent tumultueuses. La majorité fut choquée par des citations d'Aétius et par une déclaration d'Acace, de Césarée, sur le Fils « semblable au Père non par l'essence mais par la volonté ». Les ariens stricts s'étant retirés, elle excommunia leurs principaux chefs et adopta la deuxième des quatre formules élaborées à Antioche en 341, qui reconnaissait les trois personnes (le la Trinité. Mais Constance, _ circonvenu par les ariens stricts, exigea, sous peine d'exil, la renonciation au terme d'« homoïousie », et le synode dut capituler. Cette victoire fut consolidée par celui de Constantinople (360). Il souscrivit à la formule signée à Nice et à Rimini, et l'empereur la rendit obligatoire. Eudoxe, évêque d'Antioche, fut nommé à Constantinople et Eunome à Cyzique. Encouragés par le succès de leurs intrigues, les ariens stricts demandèrent à, titi synode tenu à Antioche d'alléger la quatrième déclaration de Sirmium. de l'expression « semblable au Père ». Battus, ils allaient en réunir un autre à Nicée, lorsque Constance mourut subitement (361).

Julien, qui lui succéda, rappela tous les évêques exilés, dans le secret espoir que leurs discussions affaibliraient l'Église. Tous les partis profitèrent de cette tolérance pour affirmer leur foi et excommunier leurs adversaires. Les évêques latins, avec Hilaire de Poitiers, cassèrent, au synode de Paris (361), les décisions de celui de Rimini. Athanase rentra triomphalement dans sa ville devant une foule immense (21 février 362). Un synode qu'il réunit à Alexandrie se mordra, sur ses conseils, indulgent pour les évêques qui avaient signé les dernières formules. Il leur demanda simplement d'adhérer au symbole de Nicée. Lucifer, de Cagliari, qui revenait d'exil, trouvant ces conditions trop douces, se sépara de ses collègues, et forma le parti des Lucifériens qui persévéra dans le schisme jusqu'après sa mort (38). Ce synode s'occupa également, mais sans succès, de rétablir l'union dans le parti orthodoxe d'Antioche (39). Il délibéra aussi sur le dogme de la Trinité. Il déclara que le Saint-Esprit est de la même substance que le Père et le Fils.

Soudain, en octobre 363, Athanase fut banni par Julien, inquiet, semble-t-il, de ses efforts pour reconstituer l'Église. Il gagna la Thébaïde, mais, l'année suivante, le successeur de Julien, Jovien, qui était orthodoxe, le rappela. Un synode, tenu à Antioche en 364, adopta le symbole de Nicée, mais il passa sous silence la divinité du Saint-Esprit.

La même année, Jovien fut remplacé, comme on sait, en Occident, par l'orthodoxe Valentinien, et, en Orient, par l'arien Valens. Ce dernier, désireux de voir les semi-ariens adhérer à l'arianisme strict, les réunit en synode à Lampsaque, sur l'Hellespont (en Asie-Mineure), mais, irrité par leur résistance, il envoya les principaux d'entre eux en exil. Les semi-ariens, dissimulant quelque peu leurs convictions, s'allièrent alors aux orthodoxes d'Occident, qui les admirent dans leur communion, et ils convoquèrent un synode à Tarse (367), pour s'unir aussi à. ceux d'Orient. Valens, dans sa colère, bannit tous les évêques que Julien avait rappelés. Athanase reprit, pour la cinquième fois, le chemin de l'exil, et il resta caché pendant quatre mois, près d'Alexandrie, dans le tombeau de son père, mais l'empereur, inquiet des séditions qui éclatèrent alors dans la ville, l'y laissa rentrer (février 366). Le vaillant patriarche, meurtri mais vainqueur, y demeura (40) jusqu'à sa mort (2 mai 373). Son éloge funèbre fut prononcé par Jean Chrysostome et Grégoire de Nazianze, et sa mémoire resta vénérée dans l'Église.

Athanase a été avant tout un grand caractère, rectiligne et rigide comme une arête de pyramide. « Il exhortait, dit Épiphane, et si on lui résistait, il usait de force et de violence ». Pourtant, sous cette énergie volontiers intransigeante, souvent héroïque, transparaissait parfois un esprit conciliant. « Né pour l'action et pour l'empire, dit Villemain, il est le maître de ceux dont la parole surpassera la sienne, et il inspire leur génie comme il a fixé leur symbole ». Grande fut son action personnelle sur la population mélangée et remuante d'Alexandrie, dont la brutalité devait tuer Grégoire et plus tard, en 415, la belle et savante Hypatie. Mais on doit regretter qu'il n'ait pas compris que la formule semi-arienne exprimait mieux que la sienne la foi primitive de l'Église, et que la vraie manière de servir le Christ était, non pas d'exagérer sa divinité, mais de reproduire sa charité. Si c'est sur les ariens que pèse la principale responsabilité des intrigues et des violences qui ont déshonoré l'Église au IVe siècle, il faut reconnaître que la dogmatique, l'intransigeance et la véhémence d'Athanase les ont suscitées ou surexcitées.

Sa mort ne désarma pas le sectaire Valens. Il fit chasser son successeur Pierre II, nommé par le clergé et les fidèles d'Alexandrie (41) et le remplaça par l'arien Lucius. Il déposa Grégoire de Nysse, il exila Mélèce d'Antioche, Cyrille de Jérusalem et d'autres. Il ordonna d'enrôler dans ses armées les moines du désert. Il fit incendier un navire qui portait quatre-vingts délégués orthodoxes.

Pendant ce temps, la foi de Nicée triomphait en Orient, avec Valentinien. Damase, qui avait succédé à Libère, en 366, réunit à Rome deux synodes qui excommunièrent Ursace, Valens et Auxence de Milan. Une autre assemblée, tenue en Illyrie, destitua six évêques ariens, adhéra au symbole nicéen et plaça le Saint-Esprit sur la même ligne que le Père et Fils.

Gratien, fils aîné de Valentinien, devenu, en 3-18, à, la mort de Valens, le seul maître de l'Empire, rappela tous les évêques bannis par son oncle et accorda la liberté religieuse à toutes les tendances, à l'exception des ariens stricts et des manichéens. Sous l'influence d'Ambroise, évêque de Milan, il fit de l'orthodoxie la seule forme légale du christianisme en Occident. En 380, Théodose, qu'il avait associé là l'Empire, prit les mêmes mesures en Orient. L'année suivante, il prescrivit aux hérétiques de céder leurs églises aux orthodoxes. Il appela Grégoire de Nazianze au siège de Constantinople, et convoqua dans cette ville le quatrième concile oecuménique (381), qui confirma l'autorité du credo de Nicée. Mais les semi-ariens refusèrent leur adhésion et quittèrent l'assemblée. En 383, un nouveau synode, convoqué par Théodose, à Constantinople, échoua encore à assurer l'accord des partis. Les ariens furent persécutés et privés de leurs droits de citoyen.

« L'arianisme, dit le professeur A. Jundt, se releva une dernière fois, en Occident, après la mort de Gratien. Pendant l'absence de l'usurpateur Maxime, Justine accorda, au nom de son fils mineur (Valentinien, LI) la liberté religieuse aux ariens et remit eu vigueur la formule de Rimini ; mais elle échoua, devant la fermeté d'Ambroise, dans son dessein d'introduire. l'hérésie dans l'Église de Milan. L'évêque et les fidèles préférèrent passer trois jours et trois nuits dans la principale église de la ville, plutôt que de la laisser envahir par les soldats de l'impératrice, postés aux portes. L'arrivée de Maxime, qui était orthodoxe, et, la fuite de Justine et de son fils, mirent fin à cette résurrection éphémère de l'arianisme ». Il devait s'émietter peu après sous les rigueurs d'Arcadius, qui allait aggraver les mesures sévères de Théodose, et surtout par sa division en fractions rivales qui s'excommuniaient à propos des plus futiles discussions. Mais, s'il s'éteignit dans le monde gréco-romain, il se ralluma, comme nous l'avons déjà indiqué, chez les peuples barbares.

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(22) Date admise par les Bénédictins. Le IVe Discours, reproduit dans les éditions ordinaires, n'est pas authentique son style n'a pas l'abondance fervente de celui d'Athanase. 
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(23) Traduction dans Fialon, S. Athanase, Paris 1877. 
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(24) Leur histoire est racontée par Philostorge (Hist. eccl.). Voir édition Bidez, dans le Corpus de Berlin (Leipzig 1913). 
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(25) Conservé par Épiphane, Haer. XXV, fin. IV.
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(26) Schladebach, Basilius von Ancyra, Leipzig 1898. 
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(27) C'est la thèse du Père Cavallera (Revue d'Histoire ecclésiastique, 1905, p. 5-14).
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(28) Loofs, Eustathius von Sébaste, Halle 1898.
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(29) Ms du XIIe siècle, découvert dans la Bibliothèque de Troyes par Wilmart, auteur d'une étude Le souvenir d'Eusèbe d'Emèse, 1920. La seule homélie qu'il ait publiée est un panégyrique des saintes Bernice, Prosdoce et Doranine, avec un vif éloge de la virginité. 
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(30) Nous parlerons de son activité littéraire au chapitre suivant. 
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(31) Voici quelques titres : De non conveniendo cum haereticis, De non parcendo in Deum delinquentibus, De regibus apostaticis. 
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(32) P. Monceaux, Afrique chrétienne. T. III, Paris 1905. 
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(33) Cette histoire touchante a été racontée par Augustin dans ses Confessions (L. VIII, ch. 2). 
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(34) Dans son livre De la vie et de la mort du bienheureux Philastre. 
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(35) Le premier synode de Sirmium (351) avait été peu important. Il avait adhéré à la « confession longue », et déposé un disciple de Marcel, Photin, évêque de Sirmium, instruit et éloquent. Photin, exilé, devait mourir en Galatie (375).
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(36) Hosius devait la désavouer sur son lit de mort.
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(37) La « troisième formule de Sirmium », votée peu de temps avant la quatrième, par' ce troisième synode, affirmait l'« homoïousie ». 
(38) Il fut secondé par Grégoire, évêque d'Illibéris (Elvire), près de Grenade, écrivain plein d'originalité et de vie, auteur d'un traité De Fide, d 'une orthodoxie rigide. 
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(39) Athanase lui écrivit, au nom de l'assemblée, une lettre conciliante, dite le tome pour les Antiochiens. 
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(40) De cette période (en 361 sans doute) date sa lettre écrite au nom de 90 évêques d'Égypte et de Libye aux évêques d'Afrique, contre la formule de Rimini.
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(41) Il reste (de Pierre II une encyclique émue, racontant ses tribulations (conservée presque en entier par Théodoret, Il. E. IV, 19). Son frère Timothée, autour d'une Vie d'Athanase, occupa de 381 à 385 le siège d'Alexandrie. 
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