Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE IV

Auxiliaires et ennemis du Christianisme naissant

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Les progrès surprenants du Christianisme, au 1er siècle, s'expliquent avant tout, non pas par son caractère syncrétiste qui lui aurait permis de satisfaire les besoins religieux du temps, mais, comme l'a bien montré Holl, dans sa remarquable brochure Christianisme primitif et Histoire des Religions (Gutersloh, 1925), par sa vertu propre, sa fraternité débordante et sa grande idée de la Grâce divine qui sauve le pécheur. Toutefois, il ne faut pas oublier que des circonstances favorables ont soutenu ses ailes et élargi son essor.
Ce qui a facilité sa propagande, ce furent d'abord l'essaimage et les privilèges légaux des communautés juives, à l'ombre desquelles (l'image est de Tertullien) il fit ses premiers pas.

La Dispersion (Diaspora) juive, qui avait atteint son apogée au temps d'Auguste, avait semé de colonies l'Arabie, l'Égypte, la Babylonie et d'autres contrées .

(1). Philon d'Alexandrie évaluait à un million le nombre de ses coreligionnaires fixés dans son pays. La juiverie de Rome comptait au moins dix mille hommes, auxquels s'ajoutaient les femmes et les enfants. Cette diffusion du Judaïsme s'explique en partie par les privilèges légaux qui lui permettaient le libre exercice de sa religion et lui concédaient le droit d'avoir des juges pour rendre la justice selon la Loi (Schürer, p. 97-121). « À Alexandrie, dit Strabon, un quartier considérable leur a été assigné. À leur tête est placé un ethnarque qui administre les affaires de la nation » (2). Dans ces divers milieux, où il faisait bande à part avec sa religion fermée, hostile à toute idolâtrie, au risque de déchaîner des accès d'antisémitisme (3), le Judaïsme recruta de nombreux prosélytes, attirés par son culte austère, son monothéisme et les efforts de ses apologètes qui, rompant avec l'hostilité témoignée par les pharisiens à l'hellénisme, présentaient la révélation mosaïque comme la vraie philosophie, dont la pensée profane n'avait été qu'une série d'ébauches. À côté des convertis, circoncis et pratiquants, dits « prosélytes de la justice » (4), se pressaient les prosélytes de deuxième zone, qui se bornaient à professer le monothéisme et à observer les préceptes moraux de la Loi et quelques-unes de ses prohibitions. On les appelait les « craignant Dieu » (5).

L'Église naissante trouva des auxiliaires inconscients parmi les Juifs dispersés, et elle bénéficia d'abord des lois favorables qui les protégeaient (6). On confondait les chrétiens avec eux. C'est ce que montrent l'expulsion en bloc des Juifs de Rome par Claude, vers l'an 49 ou 50, signalée par Suétone (Vita Claudii, 25), et l'attitude du proconsul d'Achaïe renvoyant le chef de la synagogue de Corinthe et l'apôtre Paul (Actes, 18, 12-17). Cette immunité, il est vrai, ne dura pas longtemps, comme nous le verrons plus loin, mais elle permit à la nouvelle religion de se donner quelques solides points d'attache et de s'organiser.
Ce qui facilité également l'essor du Christianisme, ce fut l'unification romaine.
Elle avait été préparée par la civilisation hellénistique, propagée par Alexandre-le-Grand, qui avait soudé, avec un ciment trempé dans le sang, le monde oriental au monde européen. Cette culture eut pour véhicule le grec, devenu la langue universelle, parlée en Occident, où Marc-Aurèle devait l'utiliser pour ses Pensées, et jusque chez les Parthes, dont le roi Orode, au dire de Plutarque, faisait représenter les Bacchantes d'Euripide pour célébrer sa victoire sur Crassus ; langue devenue « vulgaire » ou « commune » (grec Koïné), dépouillée de la correction et de la finesse attiques, chargée de locutions empruntées aux divers dialectes (7). Il s'en dégagea une disposition cosmopolite, sensible surtout dans ce qu'on appelle, d'après une expression de Plutarque, le syncrétisme religieux, essais de fusion de tendances philosophiques et de religions diverses, et cette orientation vers l'universalisme ne fut pas sans favoriser la nouvelle foi qui, sous l'impulsion de Paul, s'adressait à tous les païens.

Mais l'unification fut surtout. l'oeuvre du génie romain. Tous les points du cercle immense qu'il avait lentement constitué, furent reliés au centre, la Rome triomphante, par des rayons directs. Réseaux de route conçus et exécutés avec soin, relations postales régulières, lignes de transports maritimes, rôle civilisateur des villes, tous ces progrès, qui activaient les échanges d'idées, contribuèrent au succès du message évangélique. Un autre facteur favorable fut la misère sociale. Les paysans d'Italie et les artisans des cités avaient été plus ou moins ruinés par la concurrence des blés et des objets étrangers. De plus, le poids des impôts directs retombait sur les provinciaux (8), charge inique d'autant plus douloureuse qu'elle enrichissait trop souvent les fonctionnaires qui les percevaient. Toute cette détresse économique, qui avait fait affluer les âmes, avides d'oubli et de consolation, dans la forêt des rites orientaux, disposa nombre d'entre elles à se réfugier au pied de la croix. Ce fut surtout le cas pour les esclaves, que la prédication d'égalité morale ne pouvait pas manquer d'attirer.

Ce qui facilita enfin sa diffusion, ce fut la multiplicité des collegia, associations professionnelles (corps de métiers, commerçants, musiciens, prêtres, etc.), mutualités avec caisses de secours pour maladies et en cas de décès. Ces dernières (collegia funeraticia) assuraient à leurs membres une sépulture (columbaria). Il y eut d'autres associations de caractère religieux, avec cultes offerts à des divinités le plus souvent étrangères. Tout cela favorisa l'établissement des églises, au moins au 1er siècle (9).

D'autre part, la propagande chrétienne fut affaiblie, au dehors par l'opposition juive et païenne, au dedans par certaines hérésies.

Dès que les dirigeants du Judaïsme se furent rendu compte de la volonté des disciples de rendre témoignage à leur Maître, ils les combattirent avec fureur. Durs pour Étienne, ils le furent encore davantage pour Paul, le renégat. On les trouve à l'origine de la plupart des persécutions qu'il dut subir (10).

Moins passionnée mais plus brutale fut l'opposition païenne, à partir de l'an 64. À cette date, les chrétiens sont nettement distingués des Juifs. Déjà, dès l'an 41, ils semblent avoir été soupçonnés, si l'on en juge par une lettre de Claude à la cité d'Alexandrie, dont il exhorte la population juive à se montrer moins turbulente et à ne, pas « accueillir ou appeler » des Juifs arrivant de Syrie ou d'Égypte (11). Quoi qu'il en soit, au lendemain de l'incendie de Rome, qui éclata le 19 juillet 64, Néron, désireux de détourner sur d'autres têtes que la sienne le courroux du peuple, « fit souffrir les tortures les plus raffinées à une classe d'hommes détestés pour leurs abominations et que le vulgaire appelait chrétiens ». Tacite, qui raconte ainsi ce crime (Annales XV, 44), ajoute : « On saisit d'abord ceux qui avouaient leur secte, et, sur leurs révélations, une infinité d'autres, qui furent bien moins convaincus d'incendie que de haine, pour le genre humain ». Vient ensuite la description de cruels supplices exécutés dans les jardins de Néron.
Cette proscription des chrétiens est-elle attribuable au caprice passager d'un fou couronné, ou bien a-t-elle été sanctionnée à, cette époque par une législation positive ? Cette seconde alternative, repoussée par Boissier et Harnack, paraît la vraie (12). Rappelons le témoignage de Tertullien : « Consultez vos archives, s'écrie-t-il, et vous verrez que Néron, le premier, a sévi contre cette secte avec le glaive impérial » (Apologétique, ch. 5). Cette allusion aux archives et au glaive semble indiquer une proscription légale. Il y a plus : un texte de Suétone vient confirmer cette supposition. Cet historien, dans sa Vie de Néron (ch. 16), rattache les persécutions contre les chrétiens, non pas à l'incendie de 64, mais à une série de lois édictées par cet empereur. Il mentionne, entre des mesures prises contre les cabarets et contre les cochers, « les supplices infligés aux chrétiens, race d'hommes adonnés à une superstition nouvelle' et malfaisante ».

Si une loi a été vraiment promulguée contre eux, elle ne semble pas avoir été longtemps observée. Ce qui les fit le plus souffrir pendant les années qui suivirent, ce fut l'hostilité de la foule qui voyait d'un mauvais oeil leur vie à l'écart et leur indifférence à l'égard des affaires publiques. Vespasien et Titus les laissèrent tranquilles, mais leur sécurité fut troublée par Domitien, prince ombrageux et cruel, persécuteur des républicains et des stoïciens. Il les tourmenta pendant la dernière année de son règne, en 96. Ce que fut cette persécution, on n'a pu l'élucider, faute de sources précises (13). En tout cas, elle ne fut pas continuée par Nerva, qui fit un édit général de pacification.
Ce qui, avec les vexations officielles ou officieuses, vint troubler (14) la marche conquérante du christianisme, ce furent aussi des ennemis intérieurs, les hérésies.

Les principales hérésies combattues par Paul et la seconde génération chrétienne peuvent être désignées par le terme général de Prégnosticisme (15). Ce furent des ébauches (16) du puissant effort de spéculation religieuse qui devait se déchaîner au IIe siècle, « forme particulière, dit Harnack, du grand mouvement de fusion que produisirent alors le mélange des religions et l'influence exercée sur elles par la philosophie grecque » (17). Il s'est épanoui en systèmes divers, en particulier ceux de Basilide, Valentin et Marcion, mais sous cette variété on a pu constater une certaine unité, des traits distinctifs (18) : une même aspiration intellectuelle à la connaissance du monde supra-sensible, conçu, à la façon des mythes platoniciens, comme une hiérarchie d'abstractions (entités) ; une préoccupation religieuse, dans l'esprit du stoïcisme et des religions -orientales, de la rédemption universelle, celle des âmes et celle du monde (cosmos), appelés à revenir à, Dieu ; une, tendance morale ascétique analogue à celle des stoïciens et des platoniciens du temps, hostiles à la matière tenue pour source du mal ; une poussée d'orgueil spirituel conduisant à attribuer une supériorité, non pas simplement de degré mais de nature, aux âmes pénétrées de gnose.

Au milieu du 1er siècle, la flamme gnostique couve encore, jaillissant çà et là en étincelles. Certains esprits, attirés par le message ardent de Paul et par la personne sacrée de Jésus, conçurent les idées chrétiennes sous les formes de spéculation courantes, qui. satisfaisaient leurs besoins métaphysiques mieux que ne le faisait le message sans prétentions philosophiques des chrétiens de cette époque, assez peu intellectuels (19).

Les origines du Gnostisme sont encore mal éclaircies, malgré les recherches de savants éminents. À la suite des vastes travaux de Cumont et d'autres sur les cultes d'Égypte, de Babylone et de Perse, d'Usener, Dieterich, 'Bousset et Reitzenstein sur l'histoire comparée des religions, on a cru trouver ces origines en Orient. Dans son Essai sur le Gnosticisme égyptien (1882), Amelineau s'est efforcé d'expliquer le valentinianisme par les monuments antérieure à lui. La même année, Kessler signalait les antécédents babyloniens du Gnosticisme (20). Cette thèse fut reprise avec force par Anz (21). Il postulait l'existence d'une spéculation primitive, tributaire de la religion babylonienne, devenue mère du Gnosticisme après son alliance avec l'intellectualisme grec et les doctrines chrétiennes de la grâce et de la rédemption. Après lui, Bousset, dans son important ouvrage sur « les Problèmes capitaux de la Gnose » (1907), a bien montré l'influence des religions orientales, sinon sur les grands théoriciens de cette spéculation, du moins sur une partie de ses promoteurs (22).

En attendant que la science démêle mieux les origines du Gnosticisme, on peut dire que son principal inspirateur a été le Juif Philon, d'Alexandrie. Ce penseur, né l'an 20 environ avant notre ère, se signala par de nombreux commentaires philosophiques sur le Pentateuque. Très attaché à la Loi mosaïque et en même temps tout pénétré de culture hellénique, il aimait à retrouver dans ces livres sacrés, grâce à, la méthode allégorique courante à cette époque, les idées des grands spéculatifs grecs, parcelle de la vérité déposée dans la Loi. Avec lui, les personnages bibliques devenaient les symboles de notions abstraites : ainsi l'histoire d'Adam et d'Eve représentait les rapports de l'intelligence et des sens. Métaphysicien lui-même, il avait construit un système avec des matériaux, mal liés, puisés dans le platonisme, le stoïcisme, le syncrétisme religieux et la théologie juive. Il posait d'abord l'Intelligence suprême, Dieu, indéfinissable, absolu, immuable, l'Être, la Raison dernière de tout. En face de lui il mettait la Matière, au-dessous de toute détermination, pur non-être. D'autre part, d'après lui, Dieu gouverne le monde il est Père. Comment concilier ces idées disparates ? Par l'action d'intermédiaires qui sont le produit du rayonnement de Dieu (Philon ne les définit pas), et dont l'ensemble constitue le Logos. Pour lui, la cause du mal est l'obscurcissement de l'âme par la matière, et la vertu est le fruit de la connaissance. Elle s'exprime par un ascétisme, modéré d'ailleurs, qui assujettit le corps à l'esprit (23). 'Tout le Gnosticisme. est en germe dans cette spéculation.
Ses premiers promoteurs, de nous connus, sont les docteurs de Colosses, visés par Paul dans son épître aux chrétiens de cette ville. « Les Phrygiens, écrit P. Prat, dans sa Théologie de Saint Paul (T. I., p. 342), ont été de tout temps célèbres par leur tendance à l'illuminisme. On eût dit que leur sol même les y portait. Cette nature âpre, tourmentée, secouée périodiquement d'affreux tremblements de terre, déchirée de crevasses qui vomissent encore des vapeurs sulfureuses, semblait le théâtre, d'anciennes luttes entre puissances surhumaines. On montrait à Hiérapolis, non loin de Colosses, une bouche de l'enfer appelée Plutonium... Les rites pratiqués en l'honneur de Cybèle et de Diane nous montrent jusqu'où pouvait aller l'exaltation mystique de ces peuplades ».

La branche prégnostique qui bourgeonnait à Colosses faisait partie du tronc judaïque, comme le prouve la couleur de ses préceptes d'abstinence (Col, 2, 16), et elle ne devait pas être négligeable, si l'on en juge par l'importance de la colonie juive qui avait été transplantée dans ce pays par Antiochus le Grand, roi de Syrie. À l'observation de la Loi elle mêlait des préceptes arbitraires, tels que les restrictions relatives aux boissons 1(2, 16), et des spéculations issues d'un syncrétisme bizarre, que Paul appelait « tradition des hommes » et « tromperies vaines ». Elles se résumaient dans un ascétisme excessif (24) et le culte des anges. Comme l'a soutenu Lightfoot (25), ces docteurs, alliés, à cette époque, du Judaïsme dont ils devaient se séparer plus tard, avaient des affinités pour les tendances esséniennes.

Cette hérésie apparaît un peu plus tard, vers la fin du 1er siècle, à Éphèse et en Crète, comme le montre le tableau tracé d'elle dans les deux épîtres à Timothée et l'épître à Tite. En voici les traits essentiels.
Les prédicateurs sont Juifs ou judaïsants. Ils appartiennent surtout à la circoncision, ils se disent docteurs de la Loi (Tite 1, 10 ) ils s'attachent à des fables judaïques (Tite 1, 14) ils se livrent à des disputes concernant la Loi (Tite 3, 9)... Ce sont des séducteurs, des hypocrites, des esprits brouillons, des hommes à l'entendement perverti, à qui les oreilles démangent, incapables de saisir la vérité, des gens avides de lucre et de popularité, qui organisent des coteries et préparent des schismes. Les doctrines qu'ils propagent sont moins des hérésies que des nouveautés qui entretiennent une curiosité malsaine. Ils s'attachent à des fables et à des généalogies sans fin » (Prat, p. 405-406).
Il s'agit là, sans doute, de commérages dans le genre de ceux qu'on trouve dans le Talmud, et dans les Apocryphes de l'Ancien Testament datant des environs de l'ère chrétienne, et d'allusions aux êtres intermédiaires de Philon. Cette hérésie était aussi de nature morale. Elle avait tantôt une tendance libertine, menaçant de faire surgir une génération cupide, intempérante et cruelle (2 Tim. 3, 2-5), tantôt des dispositions ascétiques risquant de mener à l'interdiction du mariage et de certains aliments. On le voit, cette hérésie ressemble à celles que mentionnent les épîtres aux Romains et aux Colossiens. Toutefois, comme l'observe Goguel, elle est à un stade plus avancé. Les « faibles » (Rom. 14, 1 ss) sont des timorés, et Paul recommande de les ménager. Les hérétiques de Colosses sont agressifs : ils blâment ceux qui n'observent pas leurs pratiques (Col. 2, 16, 20-21). Quant à ceux que visent les Épîtres pastorales, ils font une propagande insidieuse, se glissant dans les maisons et cherchant surtout à agir sur les femmes (2 Tim. 3, 6) (26).
Au-dessus de la forêt obscure de cette hérésie se dressent, comme des arbres séparés mais à la vague silhouette, quelques noms sauvés de l'oubli mais non du mystère (27). Simon le Magicien, simple charlatan dont la tradition a fait le père des hérésies, séducteur de Claude mais se dérobant sans cesse devant Pierre, instructeur de quelques disciples, au dire d'Irénée et de Clément -d'Alexandrie ; Ménandre, qui, d'après Justin Martyr, -était un magicien d'origine samaritaine, exerçant son industrie à Antioche; Cérinthe, théosophe judéo-chrétien qui enseignait à Ephèse que l'élément divin (appelé par lui Christ), communiqué à Jésus lors de son baptême, lui avait été retiré avant sa passion (28), et enfin Cerdon, qui, d'après Irénée., vécut à Rome, où il fut le maître de Marcion, titre confirmé à diverses reprises par Tertullien dans son traité contre ce dernier hérétique.

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(1) Cf Schurer, Geschichte des Judischen Volkes T III, 4e éd., p. 2-70 ; Harnarck, Mission, T. I., p. 1-16 ; P. Lagrange, Le Messianisme chez les Juifs, Paris 1909, p. 273-284 ; Batiffol L'Église, p. 2-20 ; A. Gausse, Les Dispersés d'Israël, Alcan, Paris 1929. 
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(2) Cf Th. Reinach, Textes d'Auteurs grecs et romains relatifs au Judaïsme, Paris 1895, p. 92. 
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(3) Voir Bousset, Die Religion des Judentums, im N. T. Zeitalter, 2e éd. Berlin 1906, et Guignebert, Christianisme, P. 73. 
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(4) Meinertz, Jesus und die Heidenmission, p. 42-43. 
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(5) Cf Lévi, Le Prosélytisme juif (Revue des Études juives, 1905 et 1906). 
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(6) Cf B. Aubé, Histoire des persécutions de l'Eglise..., Paris 1875, Tome 1 ; Appendice : De la légalité du Christianisme au 1er siècle. 
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(7) Pourtant le grec classique resta la langue de la littérature et des écoles. Il deviendra, avec les Pères de l'Église, l'idiome des écrits chrétiens. 
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(8) On a pu reconstituer ce système avec. des quittances d'impôts, cadastres, listes etc., sur papyrus et Ostraka (débris de poteries), trouvés en Orient (Cf Deissmann, Licht vom Osten, 1908). 
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(9) Trajan devait interdire les associations secrètes, en 112, parce qu'un certain nombre d'entre elles exerçaient une propagande politique difficile à contrôler. 
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(10) Il y eut des cas où, comme l'a discerné Wellhausen, les évangélistes furent poursuivis en tant que Juifs, par exemple à Philippes (Actes 16, 20). 
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(11) Voir Idris Bell, Jews and Christians in Egypt, Londres 1924. Les Juifs ainsi visés étaient-ils chrétiens ? Les avis sont partagés (Cf. la Revue des Études grecques, 1925, p. 386-388). 
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(12) Ce. Batiffol, Revue Biblique 1894 p. 503-521 ; Callewaert articles de la Revue des questions historiques, 1903 et 1904. Duchesne ne se prononce pas (Histoire, T. I, p. 106). 
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(13) Cette partie du récit de Tacite est perdue. Suétone tient dans le vague. De même, Tertullien, Lactance et Eusèbe. 
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(14) Il faut noter pourtant que les hérésies hâtèrent l'élaboration des formules doctrinales par lesquelles les églises se défendirent contre elles. 
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(15) Racine gnosis, terme grec qui signifie « connaissance » (que l'on n'acquiert que par révélation ou initiation). Voir Legge, Forerunners and Rivals of Christianity, Cambridge 1915, T. 1, ch. III-VI. 
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(16) Il ne faut pas exagérer l'importance de ce Prégnosticisme, comme l'a fait Bousset dans son grand ouvrage, Die Hauptprobleme der Gnosis, 1907 .
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(17) Précis de l'Histoire des Dogmes, trad. Choisy, 1893, P. 1 8. 
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(18) Voir le beau livre du savant et regretté Eug. de Faye, Gnostiques et Gnosticisme, 2e éd. Geuthner, Paris 1925. 
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(19) De raye, Origines des Églises de l'Âge apostolique, P. 264. 
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(20) Gnosis und altbabylonische Religion, 1882. 
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(21) Zur Frage nach dem Ursprung des Gnost., 1897. 
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(22) Telle est aussi, sur ce point, l'opinion de Harnack (Manuel). Eh ce qui touche Marcion, il contredit Bousset (Marcion, das Evangelium vom fremden Gott, 1921). D'après lui, il n'a rien emprunté à la philosophie grecque ou aux religions syncrétistes : il tient ses inspirations des épîtres de Paul et des évangiles. Il a oublié, comme l'observe E. de Faye, que Marcion a été tributaire, à la fois de la philosophie grecque, où la distinction entre le Dieu suprême et les divinités subalternes était courante, et de ses prédécesseurs qui l'ont développée. 
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(23) On peut consulter Zeller, Philosophie des Grecs, T. V ; Philon Comment. allégorique des saintes Lois, édition Bréhier (Hemmer, Lejay, T. IX) ; Bréhier Les Idées philos. et relig. de Philon d'Alex, Paris 1908. 
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(24) Cette tendance se montrait aussi dans l'église de Rome, où certains fidèles ne mangeaient que des herbes et tenaient certains jours pour sacrés (Rom. ch. 14). 
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(25) Colossians and Philemon (cf les deux dissertations qui s'y trouvent : The Colossian Hercey, p. 71-111, et The Essenes, p. 347-417). Voir aussi Williams The Cull of the Angels at Colossae (Journal of Theol. Studies, T. X, avril 1909). 
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(26) L'Apocalypse mentionne une hérésie, celle des Nicolaïtes qui fleurissait à Éphèse (2, 6). Son promoteur, Nicolas, est inconnu. 
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(27) Cf E. de Faye, Gnostiques et Gnosticisme, p. 429-437. 
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(28) D'après Irénée (Adversus Hoereses (L. III, 3), il aurait eu des démêlés avec saint Jean. 
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