Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

PRÉLIMINAIRES

suite

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Le siècle de la Réformation vit éclore des histoires de l'Eglise inspirées pair la conviction que le Christianisme primitif avait pour représentants authentiques les réformés (25). Flacius, de l'Ecole de Wittenberg, fit paraître, avec: le concours d'autres savants, un grand ouvrage, d'une réelle valeur historique mais trop partial (26) les Centuries de Magdebourg, formé de treize volumes (parus à Bâle, de 1560 à 1574), dent chacun étudiait un siècle (centurie). Le cardinal Baronius, bibliothécaire du Vatican, y répondit par une publication qui avait la, même qualité et le même défaut, les Annales ecclésiastiques (parues à Rome, de 1588 à 1593), retraçant l'histoire de, l'Eglise jusqu'au XIIIe siècle. Signalons ensuite la grande Histoire ecclésiastique, en vingt volumes, de l'abbé Claude Fleury (Paris, 1691), dont le sens critique ne vaut pas le style, et le Mémoire de Le Nain de Tillemont pour servir à l'histoire des six premiers siècles de l'Eglise, justifié par les citations des auteurs originaux (seize volumes, Paris, 1693-1712), recueil de, documents précieux mais à rectifier et à compléter ; le traité dei Jean Daillé, pasteur à Charenton, sur l'emploi des Pères (De Usu Patrum, Genève, 1632), et l'Histoire de l'Eglise depuis J.-C. jusqu'à présent, par Jacques Basnage, le savant pasteur dei La Haye Rotterdam 1.699) (27).

Parmi les histoires de l'Eglise plus récentes, mentionnons celle, de; Semler (XVIIIe siècle), celle; - plus religieuse - de Neander, disciple de Schleiermacher (onze volumes, 1825-1832), le Manuel de Giéseler, (1824-1857), remarquable par l'exposé des sources, et celui de Karl Hase (1834) (28). il faut, consulter, aussi les célèbres écrits de Baur, fondateur de; l'Ecole critique de Tubingue, et de ses illustres disciples, Edouard Zeiller et Hilgenfeld (29) les Pères de l'Eglise, par de Genaude (1839), les Origines de l'ancienne Eglise catholique (1850 ; 20 édition 1857) d'Abert Ritschl, l'éminent dogmaticien de Goettingue.

Une mention spéciale doit être accordée à la patrologie latine, en 217 volumes in-quarto, des origines à Innocent, III (1216), publiée de 1844 à, 1855, et à la Patrologie grecque, en 162 volumes, qui s'arrête au Concile de Florence (1439), parue de 1857 à 1866, sur l'initiative et sous la direction d'un irrésistible animateur, l'abbé Migne, qui avait eu le privilège de profiter des travaux de Mai (30) et de Routh (31), et de s'adjoindre le savant prieur dom Pitra, devenu plus tard cardinal (32). Reculant devant l'énorme labeur d'éditions nouvelles fondées sur la collation des manuscrits, Migne, se contenta de faire un choix parmi celles qui existaient et, il utilisa, largement les travaux des Bénédictins, en intercalant dans les écrits des Pères les meilleures études de commentateurs renommés, Baronius, Basnage, etc.

A côté de ce double monument colossal, indiquons le Corpus Scriptorum ecclesiasticorum latinorum (des origines à la fin du VIIe siècle), édité, par l'Académie des Sciences de Vienne, depuis 1866; le, Corpus de Berlin, Die Griechischen Christlichen Schriftsteller (trois premiers siècles), publié, à Leipzig depuis 1897, et la Patrologia orientalis, (de Graffin et, F. Nau (Paris, 1903 ss.), recueil do textes (avec traduction) syriaques, coptes, arabes, éthiopiens etc. Mentionnons, ensuite la célèbre collection Textes et Recherches pour l'histoire de l'ancienne Littérature chrétienne (33), de Gebhardt, et, Harnack (34) : les Cambridge Patristic Texts, de, Mason, qui paraissent à Cambridge depuis 1899 ; la collection des Textes et Documents pour l'étude historique du Christianisme, publiés depuis 1904 sous la direction de H. Hemmer et Paul Lejay (Picard, Paris) ; la série Kleine Texte, éditée par Lietzmann, à Bonn, depuis 1902, et la Bibliotheca Sanctorum Patrum, de Vizzini (Rome, 1902 ss.).

La seconde moitié du XIXe siècle a vu paraître de nombreux et grands travaux relatifs au Christianisme primitif. Qu'on se rappelle les brillants ouvrages d'Ernest Renan et d'Auguste, Sabatier, les savantes études d'Edouard Reuss, historien génial et conciliateur, d'Ernest Havel, Albert Réville et son fils Jean Réville, Tim. Colani, Weizsaecker, Pfleideirer, Ph. Schaff, P. Godet, B. Weiss, Jules Bovon, Spitta, etc,. (35). Nous n'insisterons que sur quatre ouvrages considérables, d'une grande utilité : l'Histoire du Christianisme, d'Etienne Chastel, professeur à Genève (36), la, monumentale Histoire des trois premiers siècles de l'Eglise chrétienne, du pasteur et sénateur Edmond de Pressensé (37), l'Histoire des Dogmes (46 éd. 1909), d'Harnack, l'illustre professeur de Berlin, et son Histoire de l'ancienne Littérature chrétienne jusqu'à Eusèbe (38).

Les recherches des savants sur le Christianisme primitif ont encore redoublé d'ardeur au XXe siècle. Renonçant à accumuler ici des titres d'ouvrages qui seront cités dans notre livre, nous n'ajouterons que, quelques noms à la liste> déjà dressée dans nos Origines du Nouveau Testament (39). Signalons les beaux livres de Pfleiderer, L'Origine du Christianisme (Munich, 1907) ; du professeur Henri Monnier, La Mission historique de Jésus (VI éd. Paris, 1914) ; de Johannes Weiss, Le Christianisme primitif (Goettingue, 1914) ; de Case, L'Evolution du Christianisme primitif (Chicago, 1914) ; de Mac Neil, Saint Paul, sa Vie, ses Lettres et sa, Doctrine chrétienne (Cambridge, 1920) ; de Charles, L'Apocalypse (1920) ; (le l'abbé Jacquier, Les Etudes de Critique et de Philologie du Nouveau Testament (Lecoffre, 1920) ; l'ouvrage considérable, de Foates Jackson et Kirksopp, Lake Les Commencements du Christianisme (40), les multiples travaux d'une, nouvelle école critique, allemande (Die Formgeschichtliche Schule), dont nous parlerons plus loin et enfin le tome I de l'important ouvrage d'Aimé Ouech, professeur à la Sorbonne, sur l'Histoire de la Littérature grecque chrétienne, Paris, 1928.

Pour l'étude générale des trois premiers siècles, on consultera avec fruit les grandes histoires de l'Eglise, celles de Mgr Duchesne (trois, vol. Paris, 1906-1910) et du cardinal Hergenroether (trad. Belet, Beauchêne, Paris), le Manuel d'Histoire ancienne du, Christianisme, de Charles Guignebert, professeur à la Sorbonne (T. 1 : Les Origines Paris, 1907), et son livre plus sommaire Le Christianisme antique (Flammarion, 1921) ; la Geschichte der Christlichen Religion, par Wellhausen, Jülicher, Harnack, Bonwetseh, etc. (Berlin-Leipzig, 2e éd. 1909), le grand Manuel de G. Krüger (4 vol. Tubingue, 1909-1913), et les Gesammelte Aufsaetze zur Kirchengeschichte de K. Holl, le regretté professeur de Berlin (T. 11, chez Mohr, Tubingue, 1928) (41).
On doit recourir également aux Histoires de l'ancienne Littérature chrétienne (42), surtout à la magnifique Histoire Littéraire de l'Afrique chrétienne, depuis les Origines jusqu'à l'Invasion arabe basée, sur les textes et l'archéologie, de Paul Monceaux, professeur au Collège de, France, membre, de l'Institut (7 vol. Paris, 1901-1923) , à l'Histoire de la Littérature latine chrétienne, de Pierre, de Labriolle, professeur à la Sorbonne, et ait turne Il de l'Histoire de la Littérature grecque chrétienne de Puech (43) et à divers Manuels de Patrologie, dont les plus recommandables sont ceux de, Bardenhewer, de Rauschen et de Tixeront (dcd 1928), doyen dei la. Faculté de Théologie: catholique de Lyon (44). A cette étude devra s'ajouter celle d'ouvrages importants, relatifs à l'histoire de l'Eglise, tels que Les Religions d'autorité et la Religion de l'Esprit, d'Auguste Sabatier (Paris, 1904), les beaux livres du, professeur Eugène, de Faye sur le Gnosticisme (28 éd. 1925) et sur Origène (1926-1927 ss.), et le grand ouvrage de Ferdinand Lot, professeur à la Sorbonne La Fin du Monde antique et le Début du Moyen-Age (Paris, 1927) (45).

Il y aurait également dommage, autant qu'injustice à négliger les Encyclopédies riches en articles sur le. Christianisme (46), celle de Schiele et Zschharnack, Die Religion in Geschichte und Gegenwart (2e éd. en cours), le; Dictionnaire des Antiquités grecques et latines, de Saglio (Paris, 1878-1916), et diverses publications catholiques : le Dictionnaire d'Archéologie chrétienne et de Liturgie, publié sous la direction de! Dom Cabrol, abbé de Farnborough, et de Dom Leclercq, et le Dictionnaire d'Histoire et de Géographie ecclésiastiques, édité par, Mgr Baudrillart, Richard et Rouzie (47) ; le Dictionnaire apologétique de la Foi catholique, édité par d'Alès (4e éd. Beauchêne, Paris) ; la Bibliothèque de Théologie historique, publiée par les professeurs de théologie à l'Institut catholique de Paris (Beauchêne) et la Bibliothèque catholique des Sciences religieuses (Bloud et, Gay, Paris).
Terminons cette nomenclature, à la fois chargée et incomplète, en indiquant, quelques revues importantes.
Voici d'abord celles qu'on peut appeler générales : en France, la Revue Chrétienne, où l'on trouve de nombreux articles des meilleurs maîtres (Auguste Sabatier, Edmond Stapfer, Goguel, etc.); la savante, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses (Revue de Strasbourg) ; les Etudes théologiques et religieuses, organe de, la Faculté de théologie protestante de Montpellier ; la Revue Biblique, éditée (chez Gabalda) par -l'Ecole pratique, d'Etudes bibliques du couvent dominicain de St-Etienne, à Jérusalem, ; la Revue apologétique, publiée. par Mgr Baudrillart (Beauchêne, Paris) ; la Revue de l'Histoire des Religions, dirigée par Dussaud et Alphandéry (Leroux, Paris) ; la Revue d'Histoire et de Littérature, religieuses, fondée par Loisy (Nourry, Paris) ; en Belgique, la Revue Bénédictine, de Maredsous (1884 ss.) ; en Suisse, la Revue de Théologie et de Philosophie, publiée à Lausanne ; en Angleterre, l'Expositor (Londres), dirigé par W, Robertson Nicoll, le Journal of Theulogical Studies (Oxford), en Allemagne, la Theologische Literaturzeitung, éditée par Harnack et Schürer (Leipzig, 1876 ss.), la Zeitschrift für die N. T. Wissenschaft (Giessen, 1900 ss.) et le Theologische Rundschau (48), etc...

A ces revues générales; ajoutons les, Texts and Studies , publiés à Cambridge, depuis 1891, par, Armitage, Robinson, la Revue de l'Orient chrétien, dirigée par F. Nau (Paris 1896 ss.), et le Bulletin d'ancienne Littérature et d'Archéologie chrétiennes, édité par P. de, Labriolle, depuis, 1891, à Paris.

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(25) Voir l'Encycl. des Sc. Relig. art. Histoire de l'Eglise, par le professeur François Bonifas. 
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(26) Le pape y était présenté comme l'Antichrist. 
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(27) Il faut citer aussi les histoires de l'ancienne littérature chrétienne, par Cave (Londres 1688), Ellies du Pin (Paris 1686-1714 ; à l'Index), le bénédictin Ceillier (Paris, 1729-1763), etc. 
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(28) Traduit en français par Flobert, Paris 1860. 
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(29) Voir nos Origines du N. T., p. 23-25.
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(30) Scriptorum veterum nova collectio (Rome 1825-1838) et Nova Patrum bibliotheca (Rome 1852-1854).
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(31) Reliquioe sacroe 2e éd. Oxford 1846-1848).
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(32) Il y avait eu avant celles de Migne, de grandes collections patrologiques. A la suite des éditions princeps dues aux érudits du XVIe siècle, les Estienne, Froben, Erasme, etc., que devaient compléter celles des XVIIe et XVIIIe siècles, dues aux bénédictins de Saint-Maur, aux jésuites, aux oratoriens, etc., Marguerin de la Bigne, chanoine de Bayeux, avait publié une Bibliotheca Salictorum Patrum (Paris 1575-1579), devenue plus tard la Maxima Bibliotheccr velerum Patrum (Lyon, 27 vol, in-folio, 1677). Elle fut complétée et supplantée par les collections de Cotelier (1677-1686), de Bernard de Montfaucon (1706) et de l'oratorien Gallandi (176~5--17,81).
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(33) Pour alléger notre texte, nous donnerons en français, en général, les titres des ouvrages étrangers, en reléguant dans les notes et les appendices leur énoncé dans leur langue. 
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(34) Leipzig, 1re série, 1882-1897 ; 20, 1897-1906 ; 3e (par Harnack et Carl Schmidt), 1907 ss. 
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(35) Voir, pour les précisions, nos Origines, p. 25-29. 
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(36) En 4 vol. Paris-Genève 1859-1874. Cf T. 1 : Le Christianisme dans les six premiers siècles. 
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(37) En 6 vol. Paris 1858-1877. Voir spécialement les T. II et III (2e éd. 1888-1889) et le T. VI : La Vie ecclés. relig. et morale des Chrétiens aux IIe et IIIe siècles (1877). 
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(38) La première partie est intitulée Die Ueberlielerung und der Bestand (Leipzig 1893). La seconde, en deux tomes, est Die Chronologie (1897 et 1904). La troisième (Die Charakteristik) est encore inédite. 
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(39) Voir p. 29-31. Rappelons seulement les noms de von Soden, Schwartz, Norden, Paul Wendland, Wellhausen, Edouard Meyer, Maurice Goguel, Loisy, Lagrange, Harnack, Karl Schmidt, Reitzenstein, etc. 
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(40) Le T. 1 a paru chez Macmillan, à Londres, en 1920 (The Jewish, Gentile and Christian Backgrounds). 
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(41) Parmi les Précis, il faut signaler le Précis d'Histoire générale du Christianisme, d'Eugène Choisy, professeur à Genève (2e éd. Paris 1923), et le Kompendium de K. Heussi (6e éd. Mohr 1928). 
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(42) Celles de Krüger (2e éd. Fribourg-en-Brisgau 1898), de Bardenhewer (T. 1, 2e éd. 1913 ; T. II, 2e éd. 1911 ; T. III, 1912, Fribourg-en-B.), et de Jordan (Leipzig 1911). 
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(43) Editées par la Société Les Belles Lettres, 95, boul. Raspail, Paris, la 1re en 1,920, la 2e (T. I et Il) en 1928. 
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(44) Patrologie, de Bardenhewer (3e éd. 1910, Fribourg-en-B.), traduite par Godet et Verschaffel, sous ce titre : Les Pères de l'Eglise (Paris 1905) ; Grundriss der Patrologie, de Rauschen (3e éd. 1903), tract. Ricard (2e éd. Paris 1911) ; Précis de Patrologie, de Tixeront (8e éd. Gabalda, Paris, 1927). 
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(45) Indiquons aussi la série Christianisme, livres sommaires publié chez Rieder, à Paris, sous la direction du W Couchoud, et la série Sammlung Gemeinverständlicher Vorträge (histoire des religions), éditée par Mohr, Tubingue. 
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(46) Il est juste d'en citer au moins deux, déjà anciennes, mais considérables : l'Encyclopédie des Sciences Religieuses, éditée par le doyen F. Lichtenberger, et le Dictionary of Christian Biography, de W. Smith et H. Wace. 
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(47) Ils font partie de la grande Encyclopédie des Sciences ecclésiastiques, publiée chez Letouzey, Paris, qui comprend trois autres Dictionnaires, dont un sur La Bible, édité par Vigouroux, prêtre de Saint-Sulpice. 
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(48) Interrompu en 1927 par la mort de Bousset et de Heitmuller, repris en 1929 par Bultmann et von Soden, de Marbourg. 
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