Nous n'avons pas un souverain
sacrificateur qui ne puisse pas compatir
à notre faiblesse. |
La croix du Christ nous a dit qu'il
fallait à notre tour nous charger de notre
croix, et c'est la souffrance, volontairement
acceptée, du sacrifice !
Mais il y a les souffrances
inévitables: maladies, séparations,
deuils, déceptions, solitudes,
dépouillements, il y a toute la souffrance
inhérente à notre condition
terrestre.
Et ne peut-on pas découvrir une
mystérieuse et troublante conformité
entre la croix et la souffrance humaine? Ne
disons-nous pas de certaines épreuves
qu'elles sont pour nous une croix? Ne parlons-nous
pas de certaines douleurs comme d'un calvaire
à gravir?
La croix et la souffrance humaine: tel
est le sujet que je propose ce matin à votre
méditation. Que dit la croix à notre
souffrance?
Quel message a-t-elle pour les
âmes en détresse? Comment a-t-elle pu
devenir au cours des siècles, pour tous ceux
qui ont souffert et pleuré aux pieds du
Christ, une source mystérieuse et
inépuisable de consolation, de force, de
joie même au sein de la souffrance?
Ce message, d'ailleurs, est pour tous,
car qui n'a pas rencontré - qui, surtout, ne
rencontrera jamais - sur sa route, une croix de
souffrance?
La croix nous donne tout d'abord un compagnon de
souffrance.
Elle nous montre quelqu'un, qui a
souffert plus encore que nous ne pourrons jamais
souffrir nous-mêmes ; et a contempler les
souffrances du Christ, il semble que les
souffrances que l'on endure soi-même
deviennent moins lourdes ; d'autant plus - car il
faut toujours en revenir la! - d'autant plus que
c'est le Christ qui souffre, lui, le Saint et le
juste, lui, sans péché!
Que d'âmes qui murmurent à
l'heure de la souffrance : « Qu'ai-je donc
fait pour être ainsi châtiée?
» Et le Christ, lui, qu'avait-il fait? Le
contempler, c'est échapper à
l'amertume de cette interrogation
révoltée ; c'est avoir trouvé
un compagnon divin, dont la souffrance est encore
plus injustifiée que la nôtre.
N'est-ce pas déjà ce qui
allégeait la peine du larron crucifié
à côté du Christ: la
contemplation de la souffrance de son compagnon de
supplice et le rayonnement, à travers cette
souffrance, de cette pureté sans tache?
«Lui n'a rien fait de mal!»
Le Christ, notre frère en
souffrance ! Le Christ capable par la même de
comprendre et de sympathiser! Le Christ se
penchant, en quelque sorte, du haut de la croix sur
toute. souffrance humaine pour la soulager et
l'apaiser, voila bien ce qui peut aider à
souffrir en repoussant loin de nous les affres de
la solitude, car une douleur partagée est
à moitié consolée.
Et n'est-ce pas la le sens profond de
cette parole de l'Épître aux
Hébreux, soulignant cette universelle
sympathie du Christ: «Nous n'avons pas. un
souverain sacrificateur qui ne puisse pas compatir
à notre faiblesse, puisqu'il a
été tenté comme nous en toutes
choses sans commettre aucun péché.
»? Et l'écrivain sacré pense en
particulier aux redoutables tentations de la
souffrance.
Et que d'âmes - elles sont
innombrables et la plupart ignorées - qui
dans cette présence et cette communion du
Christ souffrant ont trouvé une force
renouvelée pour souffrir avec courage et
parfois un dur martyre !
Vous connaissez cette page admirable de
l'abbé Perreyve : « Elle est venue,
Seigneur, l'heure de la détresse, et mon
âme n'a pu en supporter le poids... Alors
j'ai aperçu ton image, ô
Jésus-Christ... A travers mes larmes j'ai
regardé tes mains percées pour
l'amour des hommes, mes lèvres ont
rencontré les clous qui attachent tes pieds
et ma main qui serrait ton image s'est
reposée sur, la plaie de ton coeur. Une
consolation étrange, inespérée
que j'ai sentie ne point venir de moi-même
est doucement entrée dans mon esprit, et
tandis que je m'étonnais de ce changement
soudain, cette douceur a grandi jusqu'à
devenir semblable à la joie. je pleurais
encore, mais c'était presque de bonheur !
»
Voici encore le témoignage de cet
horloger protestant de La Chaux-de-Fonds dont M.
Vallotton a raconté l'histoire dans son beau
livre : Patience. Devenu soldat de la Légion
étrangère, blessé, il fut
couché quarante-sept fois sur la table d'opération,
endurant sa longue torture avec un
héroïsme qui nous confond.
Un jour, il est plongé dans
l'abîme de la détresse physique et
morale, tout semblable à un condamné
qu'on va venir chercher pour le mener à
l'échafaud. Soudain il aperçoit, par
je ne sais quel jeu de lumière, une croix
qui se dessine, sur la paroi, en face de lui. Il la
regarde longtemps, peu à peu elle s'efface,
mais, dit-il, quelque chose avait
pénétré dans ma chambre, une
chose très douce, qui peu à peu
m'enveloppait. Des lors il éprouve un grand
repos, il ne se sent plus seul, et il écrit
lentement, avec son bras mutilé: «
Jésus est mon Sauveur! »
Il ne se sent plus seul! La croix lui a
révélé, comme elle peut le
faire pour chacun de nous, la source d'une
inépuisable et divine sympathie.
Mais le regard qui s'attache à
l'Homme de douleur nous révèle plus
encore qu'un divin compagnon de souffrance, il
découvre en lui un modèle de
souffrance : voilà comment il faut souffrir,
dans quels sentiments de soumission et de
confiance. « Ayez en vous, disait
l'apôtre, les mêmes sentiments qui
étaient en Jésus-Christ ! » et
il pensait à son obéissance et
à sa mort sur la croix.
Et de fait, pour qui contemple le Christ
et cherche à s'unir à lui en
pensée, il y à telle attitude en face
de la souffrance : murmure, découragement,
amertume ou révolte, qui devient impossible.
De lui, de son acceptation, descend jusqu'à
l'âme chrétienne je ne sais quel
apaisement.
« Je devins plus calme en pensant
aux souffrances de Jésus-Christ, »
pouvait dire Adèle Kamm, à une heure
de grande détresse. Il semble que
Jésus-Christ nous communique, en effet,
quelque chose de son héroïsme, nous
aide à souffrir comme il a souffert, a
accepter courageusement et avec confiance nos
propres souffrances.
Plus encore ! Il y a chez certaines
âmes comme une véritable exaltation
à la pensée de souffrir comme lui et
de lui devenir semblables en sa douleur
même.
Écoutez Adolphe Monod
mourant:
«Lorsque nous considérons
que tout ce que nous souffrons, disait-il, est un
trait de ressemblance avec notre Sauveur et que
nous lui ressemblons d'autant plus que nous
souffrons davantage, n'est-il pas
vrai que la douleur est changée?... Et quel
est celui, si abattu qu'il soit, qui ne soit
soutenu par la pensée : c'est comme mon
Sauveur! c'est un trait de ressemblance avec
lui?... J'unis ma croix à sa croix, et mes
souffrances à ses souffrances...
»
Sans doute ce sont là des
hauteurs auxquelles notre tiédeur
chrétienne a bien de la peine à
s'élever ! Et comme il faut aimer le Christ
pour trouver de la douceur à «
communier ainsi à ses souffrances» et
à lui devenir conforme en sa croix ! Mais
alors, quand on aime assez, se sentir uni au Christ
dans sa souffrance même est une consolation
et une force. « La croix devient alors, comme
on l'a dit, un foyer de douleur, où les
âmes chrétiennes, marquées pour
la souffrance, ont allumé le flambeau de
leurs douleurs héroïques. »
Mais vouloir ressembler à
Jésus-Christ dans sa souffrance, c'est
déjà donner un sens à sa
souffrance. Et c'est là ce que fait la croix
pour quiconque essaye d'entendre son austère
langage : elle permet de ne pas souffrir en vain, elle
confère une valeur
éternelle à la souffrance
acceptée dans l'esprit du Christ.
En vain ! souffrir en vain! Être
déchiré dans son corps ou dans son
âme, et se dire que tout cela est inutile,
absurde, sans profit, que tout cela ne sert de
rien... Non! Décidément ce serait
trop triste ! Nous ne pouvons pas accepter que tout
- et le bien et le mal, et nos labeurs, et nos
efforts et notre souffrance - que tout ne soit au
bout du compte qu'un grand « en vain». Il
faut que la vie, et la souffrance, et la mort
même aient un sens. Notre raison comme notre
coeur le réclame impérieusement
!
Aussi le vrai problème n'est pas
celui de l'origine de la souffrance,
problème théorique et qu'aussi bien
nous sommes incapables de résoudre avec les
données dont nous disposons ici-bas. C'est
ici qu'il convient de dire avec l'humilité
de la foi: « Je ne sais, Dieu le sait' »
et qu'il est nécessaire de savoir
ignorer.
Le vrai problème est ailleurs ;
c'est un problème pratique et qui nous prend
à la gorge : c'est celui de l'utilisation de
la souffrance. Comment ne pas souffrir en vain? Ce
problème-là, on le résout dans
la communion avec le Crucifié; car
Jésus n'a pas souffert en vain. Ce sont ses
souffrances qui ont
donné tout leur relief et tout leur
rayonnement à sa sainteté, à
son obéissance totale, à son amour
Inépuisable. Sans ses souffrances, sans sa
croix - nous le sentons obscurément,
même s'il est difficile de l'exprimer - il
n'eût pas été le Christ que
nous aimons, il n'eût pas été
le Sauveur, il n'eût pas
déchaîné sur le monde cette
puissance de vie qu'est l'Évangile, capable
de faire les saints et les martyrs'! Si jamais
souffrance fut féconde et bienfaisante en
ses répercussions lointaines, c'est bien la
souffrance du Calvaire. En brisant le corps, elle
a, semble-t-il, libéré l'âme du
Christ, et lui a permis de donner tout son amour.
Le vase d'albâtre que Marie brisa à
ses pieds, et dont le parfum se répandit
dans toute la maison, n'est ainsi qu'une
saisissante image de son corps brisé par la
souffrance et duquel s'exhala tout le parfum de
l'âme !
Or, la souffrance du Christ peut donner
à son tour une signification et une valeur
profonde à la souffrance humaine.
La souffrance lorsqu'elle est
acceptée dans son Esprit peut devenir comme
une mystérieuse initiation qui nous permet
d'accéder à une vie
plus haute, plus pure; elle peut nous ouvrir des
horizons nouveaux et faire jaillir de notre
âme meurtrie des sources
insoupçonnées de patience, de
confiance, de foi... et même, ô
miracle! de joie, telle une plante qui,
froissée, donne seulement alors tout son
parfum.
C'est ainsi que l'on peut comprendre la
prière de Wagner: « Initie-moi à
ce monde qui se nomme la croix...
Révèle-moi la sainte science, la
seule sublime, celle qui consiste à
épeler au livre des douleurs le secret de la
grande victoire. »
Certes, il est facile de parler ainsi de
la souffrance à l'heure où elle
semble nous être épargnée. Et
cependant, je n'ignore pas ce qu'elle peut avoir de
cruel, cette souffrance; j'ai vu les corps
torturés, et je me suis penché de
trop près sur des âmes blessées
pour ne pas avoir pressenti plus d'une fois les
abîmes d'une douleur qui ne trouvait pas de
mots pour s'exprimer. Et puis, n'y a-t-il pas dans
toute vie, des heures de souffrance? Heures que
l'on n'évoque peut-être qu'avec
recueillement, recoins sacrés du souvenir
où l'on ne pénètre jamais que
comme dans un sanctuaire... Cela permet de
comprendre et de sympathiser. Et cependant, du sein
même de nos souffrances, peut s'élever encore
l'hymne surnaturel de la joie, joie des
enrichissements spirituels, des expériences
illuminatrices, joie de la présence de Dieu,
et de sa grâce qui suffit.
Croyez-en plutôt cette admirable
chrétienne qui malgré sa vie
dépouillée et ravagée par la
maladie, s'écriait cependant en un
élan de foi qui nous déconcerte :
« J'ai rendu grâce de tout, même
de la souffrance ! »
Cela, c'est s'élever
déjà sur cette terre, de par une
grâce spéciale, à la vision qui
nous est réservée dans
l'éternité. Un jour, à la
lumière d'En-Haut, quand tous les
mystères s'éclaireront et que tous
les voiles tomberont, un jour, peut-être,
nous pourrons, nous aussi, avec Elisabeth Leseur,
« rendre grâce de tout, même de la
souffrance. »
Dieu ne nous en demande pas autant sur
la terre. Ce qu'il veut, du moins, c'est que la
souffrance soit pour nous l'aiguillon qui nous
pousse à nous jeter dans ses bras, là
où tout est paix et confiance et abandon
d'enfant; c'est qu'elle soit l'école divine
on s'éduque et se forme l'être
intérieur, comme elle le fut pour
Jésus lui-même dont l'auteur de
l'Épître aux Hébreux
déclare qu' «il fut élevé
à la perfection par les
choses qu'il a souffertes ! » Alors, on ne
souffre pas en vain, et il peut y avoir jusque dans
la souffrance - quelle qu'en soit l'origine - dans
la souffrance ainsi transfigurée, une
bénédiction paternelle de Dieu!
Mais il est difficile pour qui veut vraiment
unir sa souffrance à celle du Christ, de se
contenter de cette utilité toute personnelle
et qui facilement deviendrait égoïste.
Lui, c'est pour les autres qu'il a souffert. Il
nous a donné sa souffrance, comme il nous a
donné toute sa vie. Et quand on s'inspire de
son Esprit, on en vient à s'oublier
soi-même pour penser aux autres, et à
l'avènement du Royaume de Dieu.
« Il faut, disait Adolphe Monod sur
son lit d'agonie, il faut que notre douleur soit
une douleur d'amour et non pas
d'égoïsme, qui n'appelle pas notre
attention sur nous-mêmes., mais qui l'appelle
sur Dieu d'abord pour le glorifier, ensuite sur
notre prochain pour lui faire du bien!
»
Et quelle prédication en
vérité que celle de ce
chrétien mourant, en proie à de
cruelles souffrances, et donnant à ceux qui
l'entouraient cet exemple
admirable de patience, de confiance, de
sérénité et de foi! De toutes
les prédications du grand orateur, la
prédication des adieux, la
prédication qui retentit comme d'une chaire
de ce lit d'agonie, de cette souffrance
acceptée et transfigurée, cette
prédication-là est certainement la
plus éloquente et la plus
émouvante.
Ainsi par la puissance, par le
rayonnement, par la contagion de l'exemple, le
chrétien acceptant sa souffrance dans
l'esprit du Christ, contribuera au progrès
de l'Évangile. Son âme, trempée
et purifiée par l'épreuve, sera comme
une flamme et comme une lumière pour guider
ceux qui cherchent et tâtonnent encore vers
Celui qui demeure à jamais le secret de la
force et l'inspirateur de toutes. les
victoires.
Rien ne vaut la prédication d'une
vie pour convaincre les âmes, ce qu'on
pourrait appeler «la preuve vivante», et
cette prédication n'est jamais plus
puissante que lorsqu'elle se fait entendre du sein
des circonstances les plus adverses, lorsqu'elle
est la prédication d'une vie
crucifiée!
C'est alors que, comme le disait encore
Adolphe Monod, «la douleur de ceux qui entrent
dans l'amour du Christ devient comme une croix
plantée sur la
terre, à l'ombre de laquelle se
réfugient ceux qui les entourent, non pas
pour leur donner la vie éternelle, mais pour
leur montrer le chemin qui y conduit!
»
Alors la souffrance prend tout son sens.
Dieu s'en sert pour l'avancement de son
règne et le salut des âmes.
Irai-je plus loin et vous dirai-je toute
ma pensée?
Il est des voies plus
mystérieuses encore que le témoignage
vivant et la prédication de l'exemple, par
lesquelles se propagent l'influence et l'action de
l'âme qui souffre en communion avec les
souffrances du Christ. Quand bien même nul ne
serait le témoin de nos agonies et de nos
luttes, notre souffrance, si nous l'acceptons dans
l'esprit du Christ, notre souffrance, même
alors, peut être féconde, et nos
larmes, ces larmes que Dieu est seul à
connaître, ne tombent pas inutilement
à terre, mais « Dieu les recueille dans
ses vaisseaux », comme le disait le psalmiste,
et il leur donne par là même une
valeur éternelle.
C'est qu'il y a une mystérieuse
solidarité entre les âmes, des liens
invisibles et cependant réels, des
retentissements insoupçonnés et des influences
cachées dans le
monde de l'esprit, un peu comme s'irradient dans
notre atmosphère ces ondes incessantes qui
vont au loin donner de la chaleur ou de la
lumière, et apporter la parole humaine
elle-même. Toutes les âmes sont
liées en une émouvante caravane, tels
des ascensionnistes en montagne. Celle qui
s'alourdit est un poids pour les autres. Par
contre, comme l'écrivait Élisabeth
Leseur en exergue à son Journal intime :
«Toute âme qui s'élève
élève le monde!» attirant au
cours de son ascension dans ce mystérieux
sillage de l'Esprit, d'autres âmes
après elle. Car ce que l'on est,
indépendamment même de ce que l'on
peut dire ou faire, ce que l'on est, voilà
le secret de la véritable influence et de
l'action la plus profonde que l'on puisse exercer.
Et la véritable prédication d'une vie
peut commencer là où expirent les
paroles et où s'arrête l'action
matérielle.
Quand, dans la souffrance, on se
rapproche du Christ, unissant son âme
à la sienne, quand on essaie de souffrir
comme lui, en pensant aux autres avec amour, cela,
même ignoré de tous, même
invisible à tous, ne peut manquer d'exercer
sur la destinée de ceux que l'on aime, et auxquels
nous rattachent
des
liens particulièrement étroits, une
mystérieuse, mais indéniable
influence, et je comprends, en un sens, que l'on
puisse offrir sa souffrance à Dieu, aussi
bien que son labeur et sa vie tout entière,
pour l'édification et le salut des
âmes!
Quelle consolation, lorsque nous
souffrons, de pouvoir ainsi nous dire que nous ne
souffrons par, vainement, mais que nous pouvons
prolonger en quelque sorte, en notre propre, vie et
en nos propres douleurs, les souffrances de
Jésus-Christ pour le monde !
Et maintenant s'achève, la
méditation que nous avons voulu poursuivre
avec vous au pied de la croix en ce temps de la
Passion; elle nous a conduits au seuil de la
semaine sainte. Bientôt le Vendredi Saint
nous ramènera une fois encore au
Calvaire.
Nous avons essayé de vous
interpréter l'austère et
émouvant langage de la croix, de la croix
révélatrice de péché,
d'obéissance et d'amour, croix
rédemptrice, de la croix inspiratrice
d'héroïsme et de sacrifice, de la
croix, enfin, consolatrice.
Mais, c'est elle encore, cette croix,
qui par delà toute parole humaine, dans le
silence de nos coeurs et de nos consciences, nous
adresse le plus pathétique et le plus
poignant des appels, et, écoutant humblement
son message', nous redisons avec une âme
chrétienne :
« 0 Croix, solennelle et muette,
que de choses tu as à dire ! Tu es
inépuisable, et tu commences à
enseigner seulement quand tous les docteurs sont
à court, et tous les sages au bout de leur
sagesse. »
Amen.
J.-D. B.
13 Mars 1932.
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