Mais béni soit Dieu! Il n'entend nullement nous laisser dans l'incertitude en présence d'un angoissant point d'interrogation comme celui par lequel se termine le dernier chapitre.
Oui, Dieu a parlé, et sa
parole
est nette et catégorique. « Soyez saints car je
suis saint. » Ce commandement du Père se trouve
exprimé sous mille formes diverses dans son
Livre.
« Soyez donc
parfaits, comme
votre Père céleste est parfait. » Ce
commandement du Fils se retrouve dans ses enseignements,
à travers tout son ministère
terrestre.
Les soixante-six
livres dont se
compose cette divine bibliothèque, la Bible, nous
indiquent tous à leur manière en quoi consiste
cette sainteté, que nous devons posséder
« comme » Lui. Partant de points de vue infiniment
variés, ils concordent tous à désigner l'amour
comme étant l'accomplissement de la
loi, la nature même de Dieu, le plus grand de tous les
dons, l'essence même de la sainteté.
Le commandement suprême donné par Dieu à son peuple, et cité par Jésus-Christ comme «le plus grand de tous les commandements » et les renfermant tous, le voici: « Tu aimeras l'Éternel ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force, - et tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Deutéronome VI, 5 ; Marc XII, 30). Saint-Paul reprend la même pensée, il affirme que l'amour est « l'accomplissement de la loi » et « le don et la voie par excellence » (Romains XIII, 10; 1Corinthiens XII et XIII). Saint Jean abonde dans le même sens. Il désigne l'amour comme l'antithèse absolue du péché - en disant, « l'amour parfait bannit la crainte », car la crainte ne vient au fond que du péché - l'un exclut l'autre. Il résume enfin toute la vérité divine en un seul mot sublime : « Dieu est amour. » (l Jean IV, 8).
« L'amour parfait, l'amour qui « est l'accomplissement de la loi », est donc commandé d'une manière absolue. Il nous reste à voir s'il est possible, et comment il est possible d'obéir à cet ordre.
Dans les chapitres
précédents, il a été question
surtout de la Création,
de la place respective qu'elle donne à Dieu et
à l'homme, et de l'obligation pour l'homme de ne rien
changer à cet ordre. Dans ce chapitre, je veux parler
de la Rédemption.
Nous verrons si le même ordre y est
observé.
Prenons par exemple
la
prière qui nous est dictée par le
Rédempteur lui-même au commencement de son
ministère, dans le sermon sur la montagne. Si nous y
trouvons des demandes d'un caractère absolu, ce sera
la garantie certaine que les choses que Dieu nous ordonne de
demander nous sont accessibles.
Mais avant de
l'aborder, il est
nécessaire d'indiquer, pour la juste
interprétation de toute parole de la Bible, un
principe simple et infaillible. On est étonné
que chacun ne le découvre pas lui-même par
instinct. Et pourtant, combien de gens l'ignorent! Mais
l'âme sincère qui a reçu le Saint-Esprit
arrive à agir d'après ce
principe vital,
sans peut-être l'avoir jamais
formulé.
Le voici :
1° Tout désir, toute
prière, inspirés par le Saint-Esprit sont des promesses,
car Dieu ne peut pas nous faire
désirer quelque chose qu'il ne veut pas nous
accorder.
2° Tout commandement
est
également une promesse, car il ne peut nous commander
l'impossible.
Prenons quelques
exemples de
désirs, de prières, de commandements dans la
Bible, et voyons si c'est l'insaisissable qu'ils cherchent
à saisir.
1° Un désir
:
- « Comme le cerf brame après les eaux
courantes, ainsi mon âme a soif du Dieu vivant »;
David pouvait-il le trouver, ce Dieu qu'il désirait?
pouvait-il apaiser sa soif en Lui ? Cela équivaut
à demander : Dieu a-t-il créé la soif
chez le cerf sans avoir créé l'eau pour
l'étancher. La Bible dit-elle: « Malheureux ceux
qui ont faim et soif de la justice, car ils ne seront jamais
rassasiés », ou bien : « Heureux ceux qui
ont faim et soif car ils seront rassasiés? »
Avoir soif par inspiration ou par instinct spirituel, c'est
donc déjà une promesse.
2° Une prière
: - Dieu a inspiré à Élie
d'aller sur la montagne prier pour la venue de la pluie;
c'était déjà une promesse; la pluie
devait sûrement venir dès qu'Élie
accomplirait la condition requise, dès qu'il
exercerait une foi persévérante.
3° Un
commandement :
- Dieu dit à Moïse devant la Mer Rouge: «
Ordonne au peuple d'avancer. » Ce commandement
était nécessairement une promesse de
délivrance. Le salut était assuré aux
Israélites dès qu'ils obéiraient, et
quand bien même il fallait accomplir un miracle pour
les sauver.
Ainsi encore : Jésus ordonna à l'homme qui avait la main sèche d'étendre la main. Ce commandement était une promesse. A l'instant où il fit l'effort dans la foi pour obéir, il reçut la force, et sa main fut guérie.
Voici le commencement de
la
prière donnée comme modèle par le
Seigneur à ses disciples:
« Notre Père qui es
aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton
règne vienne, que ta volonté soit faite sur la
terre comme au
ciel. » La
dernière des trois demandes renferme les
autres.
La volonté de Dieu
doit
donc être faite ici-bas « comme au ciel »;
or, nous savons comment cette volonté est faite
là-haut : elle est faite d'une manière
absolue. Le seul fait que Notre-Seigneur Jésus-Christ
nous inspire et nous ordonne cette prière prouve
qu'elle peut être exaucée et que ce que nous
demandons petit arriver. L'endroit où la
volonté de Dieu doit être ainsi accomplie d'une
manière parfaite est nettement indiqué :
« Sur Ici
terre. » Si cela
ne veut
pas dire la sainteté, qu'est-ce que cela signifie?
Dieu, en donnant par Moïse au peuple d'Israël le
commandement de l'aimer avant tout, a prévu
l'accusation qu'on ne manquerait pas de formuler contre lui
: « Dieu donne des commandements auxquels il est
impossible d'obéir. » C'est pourquoi il dit que
c'est bien sur
la
terre que cette
volonté
divine peut s'accomplir parfaitement. « Ce commandement
que je te prescris aujourd'hui n'est point au-dessus de tes
forces, ni hors de ta portée. Il n'est pas dans le
ciel pour que tu dises : Qui montera pour nous au ciel et
nous l'ira chercher, et qui nous le fera entendre afin que
nous le mettions en pratique? C'est une chose au contraire,
qui est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton
coeur, afin que tu la mettes en pratique. » (Deut.,
XXX, 11, 14.)
Reprenons ici ce qui a été dit sous une autre forme au commencement de ce livre, et précisons davantage; voyons ce qui se dégage de toutes ces paroles si catégoriques.
Si d'un côté, comme nous
l'avons vu, Dieu exige de nous une soumission absolue, il
nous garantit, de l'autre, une délivrance absolue.
L'une ne va pas sans l'autre. Si la première est la
condition nécessaire de la seconde, la seconde est la
conséquence nécessaire de la première.
Si Dieu exigeait une demi-soumission, nous pourrions nous
attendre à un demi-salut. Reconnaître que Dieu
exige de nous une obéissance absolue (et qui ne le
reconnaît?) c'est admettre tacitement qu'une vie
d'obéissance absolue, autrement dit: la
sainteté absolue, nous est assurée. On ne
saurait nier que ce soient là les deux
côtés d'une même
vérité.
En effet, Dieu ne
gouverne pas ses
créatures par caprice, mais en vue de leur propre
bonheur, de leur propre bien. Il ne leur commande jamais
plus qu'il ne leur promet, il n'ordonne pas sans donner.
Non! noirs ne pouvons pas nous représenter un
Être dont la bonté et la justice sont les
suprêmes attributs, exigeant de nous ce qu'il sait
être impossible, et nous condamnant à cause de
notre impuissance à l'accomplir. Son service est un
service « raisonnable », ses commandements «
ne sont point pénibles. »
Cela est tellement
vrai que si la
Bible ne contenait que le commandement d'obéir
à Dieu en toutes choses, sans
renfermer une seule promesse de
délivrance, nous
pourrions être assurés, par la connaissance que
nous avons de l'amour et de la justice de Dieu, que la
conséquence infaillible d'un abandon complet à
des ordres donnés par un tel Dieu serait le salut
complet. C'est pourquoi j'affirmais dans le premier chapitre
de ce livre que la plus grande grâce que Dieu pouvait
nous accorder était celle précisément
de tenir à notre égard un langage absolu en ce
qui concerne la soumission et l'obéissance de la
foi.
Examinons un instant
cette
prière de Notre-Seigneur. Elle est d'une
précision, d'une clarté, d'une netteté
divines. D'où cela provient-il? Simplement du fait
que cette prière est absolue.
Tout d'abord, nous y
constatons
que l'homme ne doit rien
réclamer pour lui-même avant d'avoir
adressé à Dieu certaines autres demandes ayant
trait exclusivement à la gloire de Dieu et à
l'avancement de son règne. Elles comprennent tout et
n'omettent rien. L'homme avec ses désirs ou ses
préférences n'y paraît même pas.
Il s'agit de sanctifier le nom de Dieu, de faire avancer son
règne et de faire accomplir sa volonté.
Voilà donc ce qui doit être la suprême
préoccupation de l'homme; voilà ce qu'il doit
avant tout désirer et demander. Voilà ce
à quoi il doit avant tout coopérer. C'est
alors, et alors seulement, qu'il est autorisé
à demander son pain.
Ici encore, dans
cette
prière, c'est donc « au commencement DIEU.
» L'homme vient en dernier lieu. L'ordre dans lequel
nous trouvons ici les requêtes pour les choses
spirituelles et pour les choses matérielles nous
montre avec la dernière évidence qu'il est
absolument impossible à l'homme de prier avec
efficacité pour quoi que ce soit, dans le domaine
matériel, si ce n'est comme moyen d'avancer le
règne de Dieu sur la terre.
Oh! béni soit Dieu de ce que tout est si simple, parce que tout est si absolu. L'assurance vient quand l'équivoque disparaît. Quand nous savons et sentons que la passion dominante qui règne suprême au dedans de nous, c'est le désir de voir Dieu honoré, son règne venir, sa volonté s'accomplir, alors nous pouvons demander avec assurance le nécessaire pour nous ou pour les nôtres. L'homme qui ne vit pas exclusivement pour Dieu n'a pas le droit de demander même son pain, car alors il le demanderait avant la gloire de son Créateur. Il n'y a que deux places possibles pour le pain dans cette prière, ou avant ou après l'avancement du règne de Dieu. Or il est inutile d'adresser des prières au Seigneur sinon dans l'ordre établi par lui; hors de cet ordre ce ne sont plus des prières dans le sens biblique, mais des demandes anarchistes, car elles font fi du gouvernement divin en renversant l'ordre établi par l'Éternel lui-même. Selon la prière du Seigneur le boire, le manger, le vêtement, la société, les relations de famille, tout cela ne doit servir que de moyen pour avancer le règne de Dieu dans un monde en révolte contre lui.
Dans chaque coeur humain
il n'y a que
deux concurrents en présence : Dieu et l'homme, le
créateur et la créature. Celui qui ne prend
pas l'Éternel pour Dieu a nécessairement le
« moi » pour dieu. Le culte de l'un exclut
toujours le culte de l'autre. Même notre amour pour
les nôtres, ou pour l'humanité en
général n'est qu'une forme d'amour pour soi
aussi longtemps que Dieu n'est pas absolument à la
première place dans nos coeurs, par la simple raison
que l'homme déchu est incapable d'aimer dans le sens
divin. Il y aura toujours l'égoïsme au fond de
son amour : il s'aimera lui-même dans les siens et
dans son prochain.
La preuve en est
qu'il est
incapable d'aimer ses ennemis,
de prier
pour eux, de se sacrifier pour eux. L'amour vrai n'a pas de
limites, mais son amour à lui en a: il dépend
de ses sentiments personnels et du degré de sympathie
que les autres lui témoignent.
Puisqu'il n'y a que deux
places dans
le coeur, si Dieu n'occupe pas la première, il occupe
donc la dernière. Notons-le bien: donner à
Dieu « la seconde » place, c'est lui donner la dernière.
C'est pourquoi tout est forcément
absolu. dès qu'il s'agit de Dieu.
Voilà pourquoi le
langage
de la Bible est partout si intransigeant et pourquoi nous y
voyons constamment paraître des affirmations comme
celle-ci :
« Celui qui n'est pas pour moi est contre moi. » Jésus n'a pas dit : « Celui qui n'est pas pour moi est neutre, mais CONTRE moi. »
Il s'ensuit que le «
demi-christianisme » n'existe pas de fait. Ceux qui
revendiquent pour lui droit de cité prétendent
qu'il fait partie du royaume de Dieu quand, en
réalité, il appartient à celui du
démon et est au fond plus dangereux que la franche
mondanité.
Un chrétien mondain
n'existe pas plus qu'un vivant-mort, qu'un
véridique-menteur, qu'un voleur honnête, qu'un
ange diabolique.
Jésus-Christ n'a pas
dit
qu'il est difficile de servir Dieu et Mamon, mais que cela
est impossible. « Vous NE POUVEZ », dit-il.
Il s'ensuit en outre que
la
prière du mondain doit être forcément
l'opposé absolu de celle du chrétien. Ici
encore il n'y a pas de moyen terme, puisque le but de la vie
du mondain est lui-même et non pas Dieu.
Et comme tout est
diamétralement contraire dans ces deux mondes, nous
n'avons qu'à renverser l'ordre et la nature des
requêtes dans la prière du chrétien pour
trouver celle du mondain. La voici :
« Que mon nom soit honoré, que mon règne vienne, que ma volonté soit faite. » - « Donne-moi mon pain religieux. »
Ici l'homme vient en
premier, Dieu et
les choses spirituelles viennent en dernier.
Il en résulte que
l'homme
en changeant l'ordre établi par Dieu, ne
peut
dès lors demander qu'un genre de religion propre
à venir après
les
préoccupations relatives à sa propre
réputation, à son propre règne et
à sa propre volonté. Et quelle espèce
de religion celle-là peut-elle bien être? C'est
le « christianisme-mondain », ce qui revient
à dire que ce n'est pas le christianisme du tout,
mais la mondanité.
Nous voyons poindre
maintenant la
cause secrète de la haine
invétérée du demi-christianisme contre
la proclamation d'un plein salut. Il voit avec horreur se
lever l'aurore de l'absolu
- aurore
saluée avec une joie indicible par tous les coeurs
sincères qui désirent le règne de Celui
qui est la Lumière.
Il est commode, en
effet, de
proclamer que Dieu ne peut pas sauver entièrement,
car dès lors la mondanité est excusable au
sein du christianisme. Pourquoi abandonner le monde
tout-à-fait si nous ne pouvons pas posséder
Dieu entièrement ? Pourquoi renoncer au certain pour
l'incertain? Pourquoi rompre avec cette chose
délicieuse à l'âme corrompue, l'amour du
monde, s'il est impossible de posséder cette chose
délicieuse à l'âme sainte, l'amour de
Dieu.
Pourquoi renoncer au
plaisir de faire
sa propre volonté en mille petites choses s'il ne
nous est plus possible de faire exclusivement la
volonté de Dieu.
En attendant que «
l'amour
parfait » soit possible, pourquoi ne pas garder un peu
de l'amour de soi? Si le coeur ne peut
être « rempli » de Dieu, pourquoi ne pas
donner la place vacante à l'amour du monde? Il faut
bien que l'amour égoïste et charnel prenne
possession de l'espace laissé libre par l'amour
désintéressé et divin.
Ah! certes, si Dieu
ne peut pas
sauver réellement, « mangeons et buvons car
demain nous mourrons! »
Oui, on a fait à Dieu
une
mauvaise réputation sur cette terre, et personne n'a
travaillé à cela avec plus d'assiduité,
et n'y a consacré plus d'études que les
demi-chrétiens. Ils ne veulent pas qu'il soit dit que
Jésus sauve du
péché. Tout au plus tolèrent-ils que
l'on affirme qu'il sauve dans
le
péché. Ils traitent Dieu de faible. Ils le
regardent comme inférieur en force au diable. Ils
admettent que Satan peut rendre un homme absolument mauvais,
mais non que Dieu puisse le rendre « très bon
» comme « au commencement. » Ils veulent que
l'oeuvre du diable puisse rester plus grande et plus
complète que celle de Dieu.
Et derrière cette «
croyance » de ces « croyants », viennent se
cacher toutes les infidélités, et surtout
l'infidélité suprême, celle de ne pas
chercher à arracher ce monde au cruel usurpateur qui
le ruine et le damne. Le glorieux drapeau de la patrie
céleste peut dès lors être
traîné dans la boue. La cause du Maître
ne saurait être victorieuse, disent-ils. Le coeur d'un
chrétien ne saurait jamais devenir aussi loyal
à son Roi divin, que le premier soldat venu peut
l'être à son roi terrestre. Dès lors,
c'est l'éternelle défaite, et à quoi
bon se mettre en guerre?
Il n'est donc pas étonnant de voir tout mis avant la gloire de Dieu et la venue de son règne sur la terre, et les choses matérielles occuper la première place, - toutes les plus fortes préoccupations du coeur et de l'intelligence y étant consacrées. Car si l'on croyait réellement dans le monde chrétien que Dieu est ce qu'il est en réalité, qu'il peut faire ce qu'il promet de faire, cela provoquerait un tel enthousiasme, une telle ardeur pour sa gloire et l'avancement de son règne, qu'on envisagerait toute autre chose comme secondaire, comme infiniment petite, « comme de la boue », en comparaison de ce but suprême.
On trouvera donc, si
l'on examine les
choses de près, qu'un christianisme affadi et
l'hostilité contre la croyance en la sainteté
vont toujours ensemble. Rencontrer l'un, c'est rencontrer
l'autre.
L'inverse est
également
vrai : partout où vous verrez l'esprit du
christianisme apostolique, le courage viril pour Dieu, un
tendre amour pour les perdus, amour qui se sacrifie pour
leur salut, cet état spirituel que Jésus a
désigné par les mots « chaud »
« bouillant », le mépris des dangers et des
difficultés, l'insouciance quant à l'opinion
du monde, l'esprit qui met Jésus avant « famille
et terres », qui « donne son fils bien-aimé
» comme martyr pour le salut des âmes, partout,
dis-je, où vous rencontrerez cet état, soyez
sûr que la croyance en la sainteté n'y est pas
étrangère.
Dès lors il n'est pas étonnant que la toute première demande que nous devions adresser à Dieu est : « Que ton nom soit sanctifié, » - en d'autres termes, que ta réputation soit rétablie : comme Créateur qui doit régner absolument, et Sauveur qui peut sauver absolument.
Je me demande
quelquefois comment il
est possible pour quelqu'un de prier cette prière
s'il ne croit pas à la sainteté. Mais celui
qui croit que Dieu peut « sauver entièrement
» comme dit la Bible, celui-là peut
s'écrier avec une joyeuse confiance : « Ton nom
soit sanctifié! » sachant que dans son coeur
n'est pas caché en traître un seul doute quant
à la puissance
qu'implique ce NOM.
Celui-là peut aller
plus
loin et dire : « Ton règne vienne », et
combattre pour cette venue avec l'assurance que son Dieu
peut le garder « pur et irrépréhensible
» lui-même tandis qu'il combat le mal dans le
monde.
Et enfin celui-là
seul peut
prier. « Que ta volonté soit faite sur la terre comme
au
ciel. » Demander
cela sans croire à la
possibilité de l'exaucement, est effectivement ce que
fait celui qui ne croit pas à la possibilité
de la sainteté.
Chapitre précédent | Table des matières | Chapitre suivant |