SECTION V. - Des secours extérieurs qui peuvent être employés pour l'interprétation de la Bible. (Suite 3)

 

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§ 104. Moeurs et coutumes des Juifs. - On comprend que la connaissance des habitudes d'un peuple soit essentielle à l'intelligence de son histoire et de sa littérature. Nous en dirons quelques mots, en renvoyant pour les détails aux dictionnaires et au livre de Maltby , Moeurs et coutumes bibliques.

A. Habitations. Les patriarches, pères de la nation juive, habitaient sous des tentes mobiles, ou tabernacles ; c'est du reste pour une population nomade la seule manière de se loger, et les peuples les plus anciens, même avant le déluge, ont eu des espèces de tentes ( Gen., IV, 20 ). Les premières tentes dont il soit fait mention étaient recouvertes de peaux ( Exode , XXVI, 14 ) ; mais bientôt, avec le progrès des arts et de l'industrie, on en vint à faire des couvertures de poils de chèvres travaillées et tissées par les femmes ( Exode , XXXVI 26 ). De là la couleur noire à laquelle il est fait allusion Cant., I, 4. Des tentures de lin ou de coton étaient réservées pour les jours de fête, quelquefois aussi pour les voyages. La tente était probablement dans le principe ce qu'elle est aujourd'hui encore en Arabie ; elle avait une forme oblongue et près de trois mètres de hauteur vers le centre. Un chef, ou même un simple propriétaire, quand il était riche, avait quelquefois trois ou quatre tentes , une pour lui, une autre pour ses femmes, et une ou deux autres pour ses domestiques et pour les étrangers (Gen. , XXIV, 67 ). Plus ordinairement cependant, la tente, si elle était d'une grandeur suffisante, était divisée en deux ou trois compartiments, séparés par des tentures ou rideaux. C'est sur ce modèle qu'avait été fait le tabernacle du désert (Exode, XXVI, 31-37. )

Il n'est guère question de cabanes dans l'Ecriture ; c'est une espèce de transition entre la tente et la maison, une hutte. Jacob semble en avoir fait construire pour son bétail (Gen., XXXIII, 17 ) , et plus tard on les trouve mentionnées comme de légères constructions destinées à servir d'abri momentané aux gardiens des vignes (Job, XXVII, 18. Esaïe, I, 8.)

Quant aux maisons, les Israélites en trouvèrent en Egypte et purent y puiser des modèles. Du reste, lorsqu'ils entrèrent en Palestine, ils occupèrent les maisons de leurs prédécesseurs et continuèrent probablement d'en construire de nouvelles sur le même plan. L'architecture dut faire des progrès sous la monarchie. Le palais, le temple, érigés avec le concours des Phéniciens, furent le point de départ naturel de nombreuses améliorations. On voit par Jérémie, XXII, 14, que l'architecture privée ne manquait ni de goût , ni de grandeur, et plus tard, aux jours de Jésus-Christ, les classes supérieures de la société juive avaient accepté des leçons de l'étranger, et ne dédaignaient pas les règles et l'art de la Grèce.

Les maisons des pauvres étaient ordinairement construites en bousillage, ou en briques simplement séchées au soleil; elles n'offraient pas une grande solidité, et sont souvent prises comme l'emblème de la fragilité de la vie humaine ( Job , XXIV , 16. Ezéch. , XII , 5. Matth., VII, 27.

Les maisons des riches variaient naturellement beaucoup. Elles avaient en général quatre faces, dont l'une donnait sur la rue; une seule porte, et une ou deux petites fenêtres au-dessus. La porte ouvrait sur un vestibule, qui, par une seconde porte latérale, donnait entrée dans une chambre d'attente ; de là on arrivait dans une cour carrée , découverte , formée par les quatre murs intérieurs de la maison. Tout autour de la cour était une promenade couverte, espèce de préau , soutenue par des colonnes , à laquelle correspondait à l'étage supérieur une galerie de la même dimension. De l'autre côté du passage conduisant de la salle d'attente dans la cour, était la salle des amis, le salon, où le maître recevait ses amis, et faisait ses affaires. Le toit était plat et entouré à l'extérieur d'un parapet très-peu élevé, et sur la cour, d'une balustrade ; on y arrivait , ainsi qu'à tous les étages de la maison, par un escalier extérieur partant ordinairement de l'un des angles voisins de la porte d'entrée. En été, l'on dormait souvent sur les toits, qui servaient d'ailleurs en toute saison de lieu de retraite et de recueillement , de repos et de méditations religieuses. A la fête des Tabernacles on y dressait des tentes. Pendant les fêtes et les réjouissances publiques on se réunissait aussi dans la cour intérieure qui était quelquefois couverte (Deut. , XXII , 8. 1 Sam. , IX, 25. 2 Sam. , XI, 2. Esaïe, XXII, 1. Actes, X, 9. Marc, II, 4 ; XIII, 15. )

Les portes , ordinairement à deux battants. tournaient sur des pivots ou sur des gonds, et se fermaient en dedans au moyen de barres ou de verrous de bois que l'on poussait ou retirait avec des clefs ( Deut., Ill, 5. Juges, XVI, 3 ; III, 25. Esaïe, XLV, 2. ) Il est aussi parlé de loquets (Cant, , V, 4. ) Les portes des maisons, aussi bien que les portes des villes, étaient quelquefois ornées d'inscriptions empruntées à la loi de Moïse ( Deut., VI, 9. ) Les fenêtres n'avaient pas de vitres, mais de simples treillis ; en hiver elles étaient recouvertes de voiles fins et transparents , ou bien elles se fermaient avec des jalousies percées de quelques trous pour laisser pénétrer la lumière 1 Rois, VII, 17. Cant., II, 9. )

Les maisons n'avaient pas de cheminées ; quelquefois un simple trou dans la muraille servait à laisser échapper la fumée (Osée, XIII, 3. ) Dans les bonnes maisons, comme aujourd'hui encore dans l'Orient, un feu de charbons chauffait les appartements (Jér., XXXVI, 22. Jean, XVIII, 18. )

Quant au mobilier il n'a jamais été nombreux ni compliqué chez les Orientaux. Un lit de repos, un tapis, quelques sièges, parfois une table (Marc, XIV, 54. 1 Rois, II, 19. 1 Sam., I, 9. Prov., IX, 14. Matth. , XXI , 12. ) Les lits consistaient généralement en un simple matelas garni intérieurement de laine ou de coton , orné de riches tapis pour couverture; il n'est jamais question de draps , ni d'oreillers ; quelquefois on s'enveloppait la tète d'une peau travaillée. Le matelas était placé sur des appuis à une certaine hauteur, fixés à la paroi, et qui servaient de chaises ou de divans pendant le jour (Ps. CXXXII, 3. Amos, VI, 4. )

Les ustensiles de cuisine étaient en terre culte ou en cuivre, quelques-uns en cuir. Ils consistaient en pots, marmites, cuviers, plats, coupes, et autres. Des lampes, fournies d'huile d'olive, éclairaient le soir et la nuit; elles étaient ordinairement de cuivre ou de terre dans les riches maisons on les plaçait sur une espèce de pied ou support, appelé chandelier ou candélabre , qui avait souvent plusieurs branches, et pouvait ainsi recevoir plusieurs lampes ( Gen., XV, 17. Exode , XXV, 31-40. ) Les lampes étaient toujours allumées la nuit ( Job, XVIII, 6. Prov., XX, 20. )

Les villes de la Palestine étaient généralement très-peu étendues, mais fort peuplées néanmoins. Jérusalem, Samarie, et plus tard Césarée, semblent seules avoir fait exception sous le rapport de la grandeur. L'absence de temple et de tout monument public (sauf à Jérusalem ) devait contribuer à leur ôter toute apparence extérieure et toute beauté, d'autant plus que les rues en étaient étroites, sombres et non pavées. Déjà, du temps de Moïse , plusieurs d'entre elles étaient entourées de hautes murailles ( Nomb. , XIII , 25-33 ) , et même du temps d'Abraham il est parlé de portes, ce qui suppose une clôture d'enceinte ( Gen., XIX, 1 ). C'est aux portes que se traitaient souvent les affaires publiques (Gen., XXIII, 10, 18. Deut., XXI, 19. Ruth., IV, 1 ). C'est également là que se tenaient les marchés, aussi longtemps du moins que le commerce des Israélites se borna à la vente de leurs troupeaux ou de leurs produits (2 Chron., XVIII, 9. Néh., VIII , 1, 3 ). Plus tard, surtout dans les grandes villes , ils eurent des bazars, des marchés couverts, et même des rues ou des passages de commerce, garnis de boutiques , et entièrement couverts.

B. Vêtements. Chez les Juifs l'ensemble du costume se composait de deux pièces principales : le vêtement de dessous, espèce de robe ou de tunique, qu'on retenait autour du corps au moyen d'une ceinture, et qui recouvrait quelquefois une chemise de lin ; un vêtement de dessus , plaid ou manteau , plus apparent , et qui variait aussi davantage dans sa forme ; en général il était très-ample; habituellement on ne le mettait que pour sortir, mais dans ce cas il était de rigueur; quand on le dépouillait, on était censé nu (Esaïe, XX, 2, 4. Jean , XIII , 4 ; XXI , 7 ). Les manches étaient ordinairement assez longues pour recouvrir entièrement les mains ; quand on en avait besoin , et que l'on voulait entreprendre un travail quelconque , on les retroussait (Esaïe, LII, 10. Ezéch. , IV, 7). Le vêtement extérieur servait quelquefois la nuit de couverture et même de lit ( Deut., XXIV, 43. Exode , XXII , 27 ). Les Israélites, en quittant l'Egypte, s'en servirent pour envelopper leurs huches à pétrir ( Exode, XII, 34 ). On s'en couvrait la tête en signe de respect ou de deuil (2 Sam., XX, 30. 2 Rois, XIX, 13. Ester, VI, 12 ) , quelquefois aussi , tout simplement pour se garantir du vent ou de la pluie ( voyez encore 2 Rois, IV, 39. Ps. LXXIX, 12). - Chez les peuples de l'Orient les vêtements étaient et sont encore un objet de luxe et de cérémonie ; on se piquait d'honneur d'en posséder un grand nombre ; on en donnait en échanges ou en cadeaux , et on les portait en souvenir ou en preuve de déférence ( Gen., XLV, 22. 2 Rois, V, 22 ). - Quant aux chemises , un mot que nos versions ont soigneusement évité de traduire (Juges, XIV, 12 , etc. ), les classes aisées seules paraissent en avoir fait usage : leur beauté consistait moins dans la forme, qui était fort simple et toujours la même, que dans la blancheur du linge (Ecclés., IX, 8). On les déchirait en signe de deuil ou de repentir ( Gen., XXXVII, 34. Job, I, 20 ).

Le vêtement de dessous était fait de lin ou de coton, celui de dessus de laine ou d'un mélange de laine et de poil. L'art de tisser et même celui de broder étaient évidemment connus (Exode, XXXV, 35. Juges, V, 30). Il est parlé, 1 Chron. , IV, 21, d'une famille qui s'était fait une grande réputation dans cette industrie. Le blanc , le bleu, les diverses nuances du rouge et du pourpre, étaient les couleurs généralement préférées pour les habits : il n'est du moins parlé d'aucune autre dans l'Ecriture.

Une ceinture retenait ordinairement la tunique de dessous; elle faisait une ou plusieurs fois le tour du corps : quelquefois on la passait autour du vêtement de dessus. Elle était de cuir , de mousseline, de fin lin ou de toute autre matière. On y mettait quelquefois une épée ou un poignard, les savants leur plume et leur écritoire, les voyageurs leur argent (2 Rois, I, 8. Matth., III, 4. ; X, 9. Jér., XIII, 1. Ezéch., IX, 2. 1 Sam., XXV, 13. 2 Sam., XVIII, 11; XX, 8).

Il est parlé de caleçons comme faisant partie des vêtements du souverain sacrificateur (Exode, XXVIII, 42), et, selon toute apparence, cette pièce devint peu à peu d'un usage général.

Les pieds étaient ordinairement chaussés de sandales, simples semelles de cuir ou de bois, rattachées au-dessus du pied par des courroies ou lacets (Matth. , III, 11 ). En cédant à un autre une propriété ou un droit, on avait coutume, comme gage du marché, d'ôter une de ses sandales et de la lui donner, comme au moyen-âge un gant ( Ruth, IV, 7), Jeter son soulier ou sa sandale sur un pays, c'était en prendre possession (Ps. LX, 8). Se déchausser était un symbole de déférence et de respect (Exode, III, 5. Deut., XXV, 9). Délier ou porter les souliers de quelqu'un, tâche ordinaire des esclaves, était le symbole naturel de la plus humble soumission (Marc, I , 7. Actes, XIII, 25. Esaïe, XX, 4). Il n'est jamais parlé de bas. Le peuple allait en général nu-pieds , excepté en voyage ou pendant la saison rigoureuse.

Le cou était habituellement découvert , ainsi que la tête. Quelquefois , cependant , les classes riches portaient une espèce de turban , et les pauvres une pièce d'étoffe quelconque, qui se rattachait par un ruban sur le front; les femmes y joignaient un voile qui descendait jusqu'à la taille.

Les Israélites laissaient pousser leurs cheveux et leur barbe, quoique cependant l'usage du rasoir ne fût pas positivement interdit, et qu'ils raccourcissent leur chevelure quand elle les incommodait par sa longueur. La calvitie était rare, et considérée comme un signe fâcheux ; un homme chauve était méprisé (2 Rois, Il , 23. Esaïe, III, 24. Jér. , XLVII, 5). La barbe, symbole de la virilité, était très-respectée ; c'était faire à quelqu'un une grossière injure que de la lui arracher , de la raser, de cracher dessus , ou même simplement de la toucher, excepté pour saluer (2 Sam. , X, 4-6. 1 Chron. , XIX, 3-6. Esaïe, VII, 20 ). Négliger sa barbe ou se l'arracher était un acte de négligence et de paresse, ou le signe d'une violente douleur ( 1 Sam., XXI, 13. 2 Sam. , XIX, 24. Esaïe, XV, 2).

C. Nourriture. Les Orientaux en général n'ont pas de cuisine; leur régime alimentaire est simple et naturel, consistant avant tout en pain, miel, fruits, lait, fromage et beurre. Il en était de même chez les Israélites. Ils mangeaient peu de viande, et la loi était intervenue pour en restreindre encore l'usage en interdisant un grand nombre d'espèces (Lév. , XI, 1-28) , parmi lesquelles on remarque surtout le porc, dont la chair était fort estimée chez les peuples qui entouraient la Palestine. Le sang, la graisse , une partie du foie, les reins et une partie de la cuisse étaient également défendus. On mangeait peu de volaille : les pigeons et les poules étaient presque les seuls volatiles qu'on regardât en Palestine comme oiseaux domestiques. Il est aussi parlé de volailles engraissées 1 Rois, IV, 23. Néh. , V, 18. Les oeufs ne sont mentionnés que deux fois comme nourriture. Quoique certains poissons fussent permis, il ne parait pas qu'on en ait beaucoup usé, bien que la pêche fût connue et pratiquée (Job , XIX, 6; XLI, 1. Esaïe, LI, 20 ; XIX, 8) ; il est parlé de viviers Cant. , VII , 4. Les Phéniciens apportaient de la Méditerranée à Jérusalem le 'produit de leur pèche (Néh. , XIII, 16) ; et l'une des portes de la ville, qui portait le nom de porte des Poissons , semble avoir été d'une manière plus spéciale le marché destiné à ce genre de commerce (2 Chron. , XXXIII , 14. Néh. , III, 3).

En fait d'insectes , les sauterelles étaient une nourriture permise, et plusieurs, parmi les pauvres surtout, s'en nourrissaient (Lév., XI, 22. Matth. , Ill , 4).

Le pain se pétrissait et se cuisait ordinairement en gâteaux ou espèces de biscuits; chaque famille faisait le sien, et le faisait à peu près tous les jours. Il y avait divers moyens de cuire le pain : tantôt c'était dans une sorte de four , tantôt dans les cendres , tantôt sur des plaques de métal , tantôt sur les parois très-chauffées de vases de terre , suivant la nature et le plus ou moins d'épaisseur de la pâte (Gen. , XVIII , 6. Lév. , II, 2 ; IV, 5). Ce travail, comme aussi la mouture du grain, était dans le principe réservé aux femmes et aux filles de la maison (Gen. , XVIII, 6. 2 Sam., XIII, 6, 8. Jér., VII, 18) mais il ne tarda pas à être délaissé par elles et livré aux esclaves 1 Sam. , VIII, 13). Le pain, à cause de son peu d'épaisseur et de sa dureté, était rompu à table et non coupé comme chez nous (Esaïe , LVIII , 7. Lament. , IV, 4. Matth., XIV, 19).

Les Juifs faisaient ordinairement deux repas par jour - l'un le matin entre la troisième et la sixième heure (entre neuf heures et midi) ; l'autre, qui était le principal, vers la onzième heure (entre cinq et six heures du soir). Les convives étaient couchés sur le côté gauche, et placés en rond autour d'une table circulaire. Ainsi couchés, la tête d'un convive reposait presque sur la poitrine de son voisin, tellement que Jésus put aisément parler à Jean sans que les autres disciples entendissent ce qu'il disait (Jean, XIII, 23. Prov. , XXVI, 15). Les pieds étaient retirés en arrière, par terre, ou sur le divan sur lequel on était assis; on pouvait les voir en entrant dans la salle à manger, et la femme qui oignit les pieds de Jésus se tenait derrière lui (Luc, VII, 38). Cette coutume était empruntée des Perses. Dans les premiers temps, il est probable qu'on était assis par terre ou sur des tapis, et que la table n'avait que quelques centimètres de hauteur.

On prenait les aliments avec la main , sans couteau ni fourchette; de là l'habitude de se laver avant et après le repas (Marc, VII, 5). Dans les premiers temps, chaque convive recevait sa portion à part, plus ou moins grande, suivant son rang (Gen. , XLIII, 34, cf. 1 Sam. , I, 5). Plus tard tous mangèrent à la même table, chacun se servant , sans distinction , suivant ses besoins.

La boisson ordinaire, non pendant le repas , mais après, était de l'eau pure ou de l'eau mélangée de vin. C'est probablement ce mélange, boisson ordinaire des cultivateurs et des soldats, qui est désigné dans nos versions sous le nom de vinaigre (Ruth, II, 14. Matth., XXVII, 4-8). Avant d'en offrir à notre Seigneur, on lui avait offert un autre mélange, du vinaigre mêlé avec du fiel (Matth., XXVII, 34), qu'on donnait ordinairement aux condamnés pour les étourdir et leur enlever en partie le sentiment de leurs souffrances ; notre Sauveur refusa d'en goûter ; il voulait souffrir sans adoucissement aucun la mort, ses angoisses et sa honte.

La part de boisson de chacun lui était servie, toute préparée et déjà mélangée, dans une coupe à son usage personnel , et le mot coupe ne tarda pas, dans la langue originale, à prendre la signification de part, de portion (Ps. XI, 6, Esaïe , LI, 22. Matth. , XXVI, 39). Le vin mixtionné de Prov., XXIII , 30, était une espèce de vin épicé , et rendu ainsi plus fort. La cervoise de Lév., X, 9. 1 Sam., I, 15, était une liqueur enivrante , faite de dates et d'autres fruits.

Souvent, dans un festin , les convives étaient oints par le maître de la maison, ou par ses serviteurs, d'huiles précieuses , et odoriférantes (Ps. XXIII, 5; XLV, 7. Amos , VI, 6. Matth., XXVI, 7. Marc, XIV, 3).

Le repas du soir, le plus important, était appelé le souper. Les lumières et la vie de la maison , faisant contraste avec le silence et les ténèbres du dehors, ont souvent servi à représenter la félicité céleste, comparée avec le malheur de ceux qui sont rejetés de Dieu (Matth., VIII, 12).


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