SECTION III - Introduction spéciale aux Epîtres , depuis la première aux Thessaloniciens jusqu'à Jude. ( Epître aux Romains, suite)

 

 

(III) Développement éthique de la vérité (XII à XV, 13).

     

    Sur la conduite du chrétien en général.

    (1) Toutes les doctrines dont l'exposé précède, conduisent à l'idée que la vie entière doit être consacrée à Dieu comme à son légitime objet, et c'est par cette consécration que peut seule commencer la sainteté (XII, 1, 2).

    L'idée de cette consécration est fondée sur l'humilité, c'est-à-dire sur une véritable et saine appréciation de nous-mêmes et de notre position (XII, 3).

    Cette consécration comprend

    (2) Les relations du chrétien avec l'Eglise (XII, 4-13), l'amour, la foi, l'espérance; et

    (3) Ses relations avec le monde (XII, 14-21)

    (4) Le chap. XIII montre d'une manière spéciale cet esprit de consécration dans la soumission aux puissances qui gouvernent, et qui ont le caractère d'une institution divine (1-7). - L'obéissance dans des cas semblables est une autre forme de la grande loi d'amour (8-10), qui est particulièrement obligatoire sous l'Evangile, comme l'est toute sainteté spirituelle (11 - 14).

    Sur la conduite du chrétien dans les choses indifférentes (,XIV, 1 à XV, 7).

    Ici le support mutuel, l'indulgence est notre règle. Celui qui regarde certaines choses, indifférentes par elles-mêmes , comme obligatoires, peut être un chrétien faible, mais Dieu l'a reçu; il fait tout pour Christ qui est son juge, et il obéit à sa conscience, qui est, à ce point de vue, sa loi.

    C'est pourquoi il ne doit pas être moins bien accueilli par ses frères; et il ne doit pas non plus se laisser entraîner , par la crainte du ridicule ou d'un jugement défavorable,, à faire ce que sa conscience condamne (XIV, 2-23).

    L'exemple de Christ et le but final des Ecritures recommandent ce support pour les faibles, par un motif plus important encore, c'est-à-dire à cause de l'intérêt général (XV, 1-7).

    L'Apôtre revient sur cette idée que les Gentils et les Juifs ne sont qu'un seul corps, et que le salut des uns et des autres fait briller la fidélité et la miséricorde de Dieu (XV, 8-13).

    (IV) Communications personnelles (XV, 14 à XVI , 27).

    (1) Exposé des relations de l'Apôtre avec les Gentils et de son dévouement pour eux (XV, 14-21).

    (2) Indication de ses voyages projetés (XV, 22, 23).

    (3) Salutations (XVI , 1-23) et avertissements contre ceux qui causent des divisions (17-20).

    (4) Conclusion (24-27).

    Importance particulière de cette épître. - Cette épître , si riche quant à l'exposition formelle de la vérité chrétienne, ne l'est pas moins quant aux détails et par les expressions incidentes qui abondent elles-mêmes en aperçus et en signification spirituelle.

    (I, 1). L'Evangile est appelé presque aussi fréquemment l'Evangile de Dieu que l'Evangile de Christ. Il est de Dieu, car il émane de son conseil et de son amour, il montre sa justice et il est révélé par son Esprit. Il est de Christ, car Christ en est le thème; il est prêché par ses serviteurs et en son nom (voyez 1 Cor., I, 24. Philip., II, 11).

    (I, 3). La résurrection de Christ est la preuve et la conséquence du parfait achèvement de son oeuvre, le commencement de son règne et le gage de notre propre résurrection (Actes, II, 24; XVII, 31. Ephés., I, 20. Héb., II, 14. Rom., IV, 25). Ici le fait devient lui-même une preuve de la nature divine du Sauveur. Comme homme, Christ pouvait mourir; comme le Dieu vivant, l'Esprit vivifiant, il n'était pas possible que la mort le retint dans son sein (Actes, II, 24. Jean, XX, 9).

    (I, 13-15). C'est au désir contrarié de Paul de visiter Rome que nous sommes redevables de cette épître, qui est une bénédiction pour tous les temps. Elle prépara, en outre, la voie à ce cordial accueil dont Paul fut plus tard l'objet à son arrivée dans la cité impériale (Actes, XXVIII, 14, 15), « Dieu faisant toujours sortir le bien de ce qui paraissait être un mal. »

    (I , 17). Christ est mort pour justifier Dieu dans l'exercice de la miséricorde. Il a vécu pour montrer la sainteté de Dieu et pour honorer la loi divine. Il a obéi jusqu'à la mort pour poser le fondement et les conditions de notre propre réception en grâce, c'est-à-dire de notre pardon et de notre sainteté. De là vient que le plan de la justification est appelé la « justice de Dieu. » Il justifie la sainteté de Dieu tout en faisant briller sa grâce, et il donne au pécheur qui croit les titres parfaits de notre juste Rédempteur.

    (I, 19-21). L'ignorance n'est évidemment pas la cause primordiale de l'hostilité de l'homme contre Dieu. C'est plutôt son hostilité qui est la cause de son ignorance. L'athéisme, pratiqué ou avoué, a son origine dans le coeur (Ps. LIII).

    (I, 25). Le même coeur qui est ennemi de la sainteté est porté aux observances religieuses. La nature rappelant partout l'idée d'une grande cause première, la conscience impliquant celle d'un législateur suprême, la raison et le sentiment même suggérant l'idée d'un seul être qui est infiniment pur et bon, se réunissent pour faire de Dieu une nécessité naturelle... On petit remarquer que le progrès de l'erreur va toujours en empirant (verset 23). Les hommes ont commencé par adorer l'image de l'homme corruptible, et ils ont fini par les êtres rampants!

    (I, 22). L'homme a si peu le sentiment de sa condition, que lorsque sa folie était au comble, il se glorifiait outre-mesure de sa sagesse.

    (I, 26). La dépravation de l'homme commence par l'athéisme et finit par la corruption morale. La raison de l'une et de l'autre en est donnée dans les versets 25 et 32. Ces versets décrivent non les Romains, mais l'homme.

    Presque chaque mot, chaque phrase, chaque verset, a ainsi sa signification , soit en lui-même , soit comparé avec d'autres parties de la Bible. Si sous quelques rapports notre étude de l'Ecriture ne peut être trop large et trop générale, sous d'autres elle ne peut être trop minutieuse et trop spéciale.


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