Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LES SACRIFICES CONSIDÉRÉS DANS LEUR ENSEMBLE

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(1 Pierre IV, 1; Romains XII, 1. 2.)

 

L'union avec Christ, voilà ce qui, au fond, fait d'un homme un chrétien. Et cette union n'est pas quelque chose de variable ou qui ressemble au mysticisme; c'est une réalité opérée par le Saint-Esprit, l'Eglise est dans le Christ-Jésus (1). Il en résulte que, « tel qu'Il est, nous le sommes dans ce monde » (1 Jean IV, 17): identifiés avec Lui dans son opprobre et dans sa gloire; nous sommes morts, ensevelis et ressuscités avec Lui (2).

Et vraiment, les images employées pour décrire cette union sont telles, que nous n'aurions jamais osé les employer, si elles ne nous avaient pas été données dans la Parole de notre Père, et scellées dans nos coeurs par son Esprit. Ce qu'est l'union d'un fiancé avec sa fiancée, des membres avec la tête, des sarments avec le cep, ou de Christ avec Dieu, telle est l'union des saints avec Christ, tel est le lien qui existe entre eux et lui. Non seulement Christ dit des siens : « Ils ne sont pas du monde, comme aussi je ne suis pas du monde » (Jean XVII, 14. 16), mais Il est « la tête», et ils sont « les membres », et ensemble ne forment qu'un « seul corps ». « Quoiqu'ils soient plusieurs, ils ne forment qu'un corps; il en est ainsi de Christ » (1 Cor. XII, 12). Tout le contexte semblerait appeler cette conclusion: il en est ainsi de l'Eglise; mais l'Eglise et Christ ne sont point deux, ils sont un (Eph. V; 31. 32). C'est pourquoi l'apôtre écrit: « Il en est ainsi de Christ ». « Car vous êtes le corps de Christ et vous êtes ses membres chacun en particulier » (1 Cor. XII, 27). «Car personne n'a jamais haï sa propre chair; mais il la nourrit et l'entretient, comme le Seigneur le fait à l'égard de l'Eglise; parce que nous sommes les membres de son corps, étant de sa chair et de ses os » (Eph. V, 29. 30).

Cette union a des conséquences importantes, qui se rapportent soit à notre position, soit à notre marche en Christ.

Quant à notre position en Christ, c'est par la foi que nous la saisissons et qu'ainsi nous avons la paix avec Dieu. Nous voyons un homme, l'homme Christ-Jésus, l'homme parfait se mettant à notre place: par son sacrifice Il satisfait aux droits de Dieu sur l'homme, et réconcilie en sa personne l'homme avec Dieu. C'est là ce qui donne la paix. Nous voyons l'homme réconcilié avec Dieu par le sang de Jésus. Par la foi, nous saisissons donc sa position comme étant la nôtre. Et c'est par l'Esprit que nous réalisons cela.

Mais ce n'est pas notre position seulement qui est déterminée par l'union de Christ avec son Eglise, c'est aussi notre marche. Il est vrai, sans doute, que notre marche étant liée à notre expérience, et notre expérience n'étant que la mesure dans laquelle nous avons saisi ce qui nous appartient, cette marche, par défaut de puissance spirituelle, ne réalise jamais ce « pourquoi nous avons été saisis » (Phil. III, 12). Mais notre mesure est toujours Christ, et rien moins que cela. « Celui qui dit qu'il demeure en Lui, doit marcher aussi lui-même comme Il a marché » (1 Jean II, 6). L'oeuvre de l'Esprit, c'est de réaliser dans tous les membres de Christ ce qui est déjà vrai pour eux dans la personne de leur chef. Si nous sommes de Christ, nous serons nécessairement conduits à discerner ce que doit être notre marche et à rejeter tout ce qui, en nous, est en désaccord avec celle de Christ. S'il est vrai que, par son Esprit, nous sommes ses membres unis à Lui pour toujours; s'il est vrai que, en Lui, nous sommes morts et ressuscités; et si, par sa grâce, nous pouvons nous en réjouir, quel puissant motif, pour nous, d'avancer dans cette connaissance, cherchant à Lui être conformes, afin que les choses qui sont vraies pour nous en Lui puissent aussi se réaliser dans nos âmes par le Saint-Esprit.

Maintenant, il y en a beaucoup qui voient bien une partie de cette vérité, mais qui semblent incapables de la saisir tout entière; les uns insistent uniquement sur ce qui touche à notre marche, et d'autres sur ce qui est en rapport avec notre position. Il en résulte inévitablement quelque chose de défectueux chez les uns aussi bien que chez les autres, la vérité de Dieu se trouvant, dans les deux cas, dénaturée et affaiblie. Ceux qui, tout en voyant en Christ la mesure de notre marche, ne comprennent pas que nous sommes en Lui, et qui cherchent au contraire à y arriver par leurs propres efforts, perdent la joie et la force qui serait leur partage s'ils savaient que, tels qu'ils sont, ils ont été saisis et qu'ils possèdent déjà ce qu'ils cherchent. C'est ainsi qu'ils rabaissent la mesure de leur marche, car ils ne recherchent des fruits de l'Esprit que ce qu'il faut à leurs yeux pour légitimer leur qualité, de chrétiens. D'autres, au contraire, ayant compris l'union de Christ avec son Eglise et comme une conséquence nécessaire de la position du croyant en Christ, semblent souvent ne pas saisir le rapport intime qui existe entre cette doctrine et leur marche comme chrétiens. Ils disent bien qu'ils sont unis à Christ, ils admettent qu'Il est mort pour eux, qu'ils sont morts eux-mêmes avec Lui, mais ils ne voient pas que, si cette union est réelle, ils doivent mourir chaque jour avec Lui. C'est bien le contraire qui se montre dans leur vie, car ils semblent penser que si Christ est mort dans la chair, c'est pour qu'ils puissent y vivre. Je demande s'il y a quelque chose de pareil quelque part dans l'Ecriture? Cette doctrine de l'union avec Christ est ainsi bien souvent contredite et voilée par la marche de ceux qui la professent. Une âme humble recule à la pensée de faire de l'amour de Christ pour nous une excuse de notre péché, et repousse instinctivement une simple profession démentie par la pratique.

Nous voyons comment tout cela se lie aux sacrifices. Les sacrifices nous présentent Christ. Nous y voyons comment l'homme en Christ a fait l'expiation. Notre position, comme croyants, résulte immédiatement de cette déclaration: « Tel qu'Il est, tels nous le sommes dans le monde ». Si nous considérons le sacrifice pour le péché et celui pour le délit, nous voyons que Christ a porté le péché de l'homme. Tandis que l'holocauste et l'offrande de gâteau nous montrent qu'Il a été fait droit à tout ce que Dieu demande. Et c'est là ce qui fait notre confiance, c'est que, ainsi que Christ a été pour nous hors du camp, se livrant comme une victime volontaire, tout aussi sûrement, si nous avons été vivifiés par son Esprit, nous sommes en Lui, nous sommes comme Il est. « Car, par une seule oblation, Il a amené pour toujours à la perfection ceux qui sont sanctifiés » (Hébr. X, 14).

Mais il y a aussi l'autre aspect de cette vérité. Nous sommes un avec Christ: c'est pourquoi nous devons marcher comme Il a marché lui-même. Cela étant, son sacrifice est un exemple placé devant nous, afin que nous le suivions. Le sacrifice de Christ a pour nous différents aspects: il satisfait Dieu, il satisfait l'homme, il expie le péché. Tout cela, dans un sens bien moins élevé sans doute, se reproduit en nous, parce que nous sommes un et en conformité avec Lui. C'est ainsi que ces sacrifices ont, pour le chrétien, une application typique, et que nous pouvons, comme il est dit, offrir nos corps en sacrifice vivant (Rom. XII, 1); non pas sans doute que, par ce sacrifice, nous puissions rien ajouter à la valeur de celui de Christ. - « Nous sommes sanctifiés par l'oblation de son corps faite une fois pour toutes » (Hébr. X, 10). Nous sommes agréables à Dieu en son Fils bien-aimé (Eph. I, 6), mais c'est une conséquence de notre union avec Lui par l'Esprit. C'est précisément pourquoi nous pouvons offrir nos sacrifices, qui sont agréés comme des fruits de l'Esprit de Christ, parce que, quoique pauvres, faibles et indignes, nous sommes agréés nous-mêmes. Naturellement, son sacrifice étant parfait, il y a dans le nôtre quelque chose qui n'y répond pas parfaitement; et il y aura nécessairement de nombreuses différences résultant du fait qu'Il était sans péché, et que nous sommes pécheurs. Cependant le saint, qui est vivant avec Christ en esprit, qui connaît sa pensée (1 Cor. II, 16), qui est un avec Lui, mort et ressuscité avec Lui, cherchera à être conforme avec Lui dans sa mort (Phil. III, 10). Son sacrifice â Lui peut manquer dans bien des points, mais, ce à quoi il regarde, c'est au sacrifice de Christ.

J'en viens maintenant, et pour finir, à considérer comment les différents aspects du sacrifice de Christ se reproduisent dans ceux qui, étant membres de son corps mystique, sont appelés à marcher comme Il a marché lui-même.

I. Voyons d'abord l'HOLOCAUSTE. C'est l'homme satisfaisant aux droits de Dieu: l'homme en Christ se donnant à Dieu comme sa portion. Nous avons vu comment cela a été accompli en Christ pour nous. Mais nous demandons jusqu'à quel point cela est réalisé en nous par l'Esprit. L'holocauste est là comme un témoin pour nous dire dans quelle mesure nous devons nous donner, et quel est le caractère de cette consécration (Rom. VI, 13). D'abord, quant à la mesure, nous voyons que l'holocauste devait être «complètement consumé». Rien n'était réservé, tout appartenait à Dieu. Ceci nous enseigne bien clairement que la conformité avec Christ doit nous coûter quelque chose. Elle suppose, en effet, un renoncement complet à nous-mêmes, dussions-nous marcher à la croix. Je n'offrirai point à l'Eternel mon Dieu, dit David, un holocauste qui ne me coûte rien (2 Sam. XXIV, 24). Oui, l'holocauste coûte toujours quelque chose; mais Celui à qui nous l'offrons demande de tels sacrifices. Ce que Dieu réclamait de l'homme, c'était l'amour: « Tu aimeras l'Eternel ton Dieu de tout ton coeur ». Christ, pour accomplir ce commandement, ,devait donner sa vie. Nous donnons aussi la nôtre dans la mesure où nous marchons avec Lui. « L'amour est fort comme la mort, et la jalousie est dure comme le sépulcre; leurs embrasements sont des embrasements de feu, une flamme très véhémente » (Cant. Salom. VIII, 6). Dans ces jours où les mondains pieux réussissent si bien à abuser de la vérité de Dieu, où, grâce aux progrès d'une sagesse faussement ainsi nommée, le sacrifice de nous-mêmes est taxé de folie; où le simple fait qu'en suivant une certaine voie, on s'expose à des pertes matérielles, suffit pour qu'on l'abandonne ; où la doctrine de la croix est non seulement négligée, mais ouvertement condamnée comme incommode; où le renoncement au monde est appelé un manque de jugement, et le crucifiement de la chair un retour à la loi, c'est alors que l'holocauste doit se présenter à nous comme -l'exemple à suivre. Plût à Dieu qu'il en fût ainsi !

Mais, hélas ! on ne nie pas, quelques-uns même y trouvent un sujet de gloire, que professer le christianisme n'entraîne maintenant aucune perte quelconque; les temps et le monde ont changé. Le scandale de la croix a cessé, ceux qui veulent vivre dans la piété ne sont plus exposés à souffrir (2 Tim. III, 12). On a trouvé moyen, et quelques-uns s'en félicitent, de faire hautement profession de christianisme sans que cela coûte rien; bien plus, une telle profession, loin d'exposer au blâme du monde, est le plus sûr moyen d'obtenir ses hommages. On admet que Christ a souffert pour nous; on sait que les apôtres, les prophètes, les martyrs ont été éprouvés de bien des manières, qu'ils ont consenti à faire la perte de ce monde pour en posséder un autre ; mais on pense que, dans les jours plus heureux où nous vivons, on peut jouir des deux à la fois. Mais non, cela ne se peut pas. Si la Parole de Dieu est vraie, le chemin dans lequel nous marchons en suivant Christ doit être encore celui du sacrifice. Comme les chrétiens primitifs, si nous sommes disciples de Christ, nous devons, à son exemple, « offrir nos corps en sacrifice vivant » (Rom. XII, 1).

Et vraiment, si nous pesons ces paroles: « offrez vos corps en sacrifice vivant,» il nous sera impossible de ne pas voir ce qu'elles renferment, de ne pas reconnaître que nous sommes appelés à nous donner nous-mêmes. Et pouvons-nous le faire sans qu'il nous en coûte rien, sans sentir que le sacrifice en est vraiment un, quoiqu'il soit volontaire ? Christ a senti douloureusement son sacrifice: et sûrement il en sera de même de nous, si nous sommes un avec Lui. Mais que notre sacrifice ne s'accomplisse pas moins avec joie. Christ ne disait-il pas, par la bouche de David: «Mon Dieu, j'ai pris plaisir à faire ta volonté! » (Ps. XL, 8). Nous pourrons le dire aussi comme étant vivifiés avec Lui.

Je n'insisterai pas sur tous les détails de l'holocauste dans son application à notre marche individuelle, mais je ferai remarquer que nous y voyons la mesure de notre propre sacrifice, par le fait que la victime était entièrement consumée. Nous avons vu, dans l'application du type à Christ, comment chacun des différents animaux : taureau, agneau ou tourterelle, faisait ressortir un côté particulier du caractère de notre bien-aimé Sauveur. Chacun de ces types est pour nous une occasion de voir combien nous sommes éloignés de réaliser le modèle qui est devant nous. Puissions-nous, dans un service actif, mais humble et patient, dans la douceur et la paix, être rendus conformes à Celui qui nous a donné un exemple, afin que nous suivions ses traces. Si les symboles que nous présente son sacrifice signifient quelque chose, ils nous montrent clairement, comme son exemple l'a déjà fait, que ce n'est pas le sacrifice de nous-mêmes qui nous attirera les honneurs du monde. Les couronnes d'ici-bas ne sont pas pour ceux qui n'aspirent qu'à servir dans un esprit de douceur et de soumission. Et ceux qui se consacrent à Dieu ne sont jamais des héros ici-bas. Mais qu'il nous suffise d'être semblables à Christ et de suivre ses traces ! Il a porté la croix à laquelle devait aboutir une marche comme la sienne ; Il n'a pas reculé devant l'opprobre qu'elle lui a attiré. Il fut méprisé et rejeté des hommes, comme un agneau immolé, et personne n'a eu compassion de Lui. En un mot, et c'est bien là ce qui résume toute sa vie, Il consentit à n'être rien, afin que Dieu fût tout. Puissions-nous Lui être plus conformes par la puissance de son Esprit qui habite en nous!

II. Passons maintenant à l'OFFRANDE DE GATEAU. Ici nous voyons Christ Homme, se donnant pour les hommes comme le fruit de la terre, c'est-à-dire comme la nourriture de l'homme. En le faisant, Il s'est offert à Dieu et a satisfait aux droits de l'homme sur Lui.

L'homme avait un droit sur l'homme; Dieu a confirmé ce droit, en disant: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Dans le sacrifice du gâteau, Christ a répondu à ce droit de l'homme et y a satisfait en se donnant lui-même à Dieu comme la part de l'homme. Puissions-nous apprendre, éclairés par son sacrifice, comment ses membres, tout en n'étant que « du pain levé » , peuvent se donner eux-mêmes à Dieu pour la nourriture de l'homme!

Mais revenons à notre modèle. Comme satisfaisant aux droits de l'homme, quel était le caractère de son sacrifice et quelle en était la mesure? Quant à son caractère, le grain broyé, l'huile, le sel et l'encens le font suffisamment connaître. Quant à la mesure, il suffit de dire que tout était consumé. Oui, voilà notre mesure. Nous ne pouvons nous tromper sur ce que cela signifie. La question est de savoir jusqu'à quel point nous pouvons atteindre à cette mesure. Pour y répondre, retournons aux jours d'autrefois et voyons comment le pauvre pécheur la réalisait. Il fut un temps où l'Eglise, tout en n'étant « qu'un pain levé » (Lévit. XXIII, 17), était cependant si remplie de l'onction du St-Esprit, que la multitude de « ceux qui avaient cru, était un coeur et une âme; et nul ne disait d'aucune des choses qu'il possédait, qu'elle fût à lui; mais toutes choses étaient communes entre eux... car il n'y avait parmi eux aucune personne nécessiteuse ; car tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient et apportaient le prix des choses vendues et le mettaient aux pieds des apôtres ; et il était distribué à chacun, selon que l'un ou l'autre pouvait en avoir besoin » (Actes IV, 32-35). De pareils sacrifices, quelque importants qu'ils fussent, n'étaient pas rares. Dans ces jours-là, il y avait des hommes qui, pour l'amour de l'Evangile, consentaient à tout perdre (Phil. III, 8); qui même étaient disposés à donner à Dieu leur propre vie pour les autres. « Si même, dit Paul, je sers d'aspersion sur le sacrifice et l'offrande de votre foi, j'en ai de la joie et je m'en réjouis avec vous » (Phil. II, 17). Il faisait allusion à l'aspersion qui s'ajoutait à l'offrande de gâteau (Nombres XV, 1-12). Et il n'était pas seul à marcher dans cette voie. Le temps manquerait pour parler d'Onésiphore, d'Epaphrodite, de Philémon, de Phébé, qui souvent ont réjoui les entrailles des saints » (Philémon 7). De telles vies étaient vraiment une offrande de gâteau.

Cependant l'Eglise existe encore. Il doit donc y avoir encore des sacrifices, et grâces à Dieu, nous savons qu'il y en a. Mais quelle est leur mesure, quel est leur caractère? Jusqu'à quel point sont-ils conformes à ceux dont il a été question tout à l'heure ? Que chacun ici se juge soi-même! Je me borne à dire que, précisément dans la mesure où nous sommes semblables à notre Maître, dans l'exacte proportion où nous recevons ses paroles comme étant pour nous la règle à suivre - où, vendant ce que nous avons pour le donner en aumônes, nous marchons sur les traces de ces premiers disciples, où nous donnons à celui qui nous demande, sans nous détourner de celui qui veut emprunter de nous ; oui, précisément dans cette mesure, nous serons exposés, non seulement à des pertes mais encore à des épreuves auxquelles nous ne nous attendons pas. Il en est aujourd'hui comme autrefois. Le parfum précieux ne peut pas être répandu sur la tête de Christ sans provoquer le blâme de ceux qui sont témoins de cet acte, et même souvent le blâme des disciples du Crucifié : « Voyant cela, ils en furent indignés et dirent : A quoi sert cette perte ? » Aux yeux de plusieurs, de pareils actes sont la preuve d'un manque de sens commun ou de simple prudence. Mais, que dit le Seigneur? « Jésus, connaissant leurs pensées, dit: Pourquoi donnez-vous du déplaisir à cette femme? car elle a fait une bonne oeuvre envers moi... En vérité, je vous dis: en quelque lieu que cet évangile soit prêché dans le monde entier, on parlera aussi de ce que cette femme a fait, en mémoire d'elle (Matth. XXVI, 10. 13). Et, dans le jour où le Fils de l'homme paraîtra dans sa gloire, accompagné de tous les saints anges, les justes lui diront : quand est-ce que nous t'avons vu ayant faim et que nous t'avons nourri? Le Roi leur répondra : en tant que vous l'avez fait à mes frères, vous me l'avez fait à moi-même. »

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