NOUVELLES GLANURES
9. Parents et enfants.
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Combien
devez-vous.
Un petit garçon de dix ans, du
nom de Henri, entendit un jour une conversation au cours de
laquelle il était question de factures, notes et
comptes, ce qui lui donna l'idée d'établir le
compte de «ce qu'on lui devait ».
Un matin donc, avant de
déjeuner, il glissa sur l'assiette de sa mère
la note que voici
Maman doit
à Henri.
Pour avoir cherché 6 fois du
charbon ................................Fr. 0.60
Pour avoir cherche plusieurs fois du
bois ...........................» 0.60
Pour commissions et courses
...............................................» 0,40
Pour avoir été un gentil
garçon
...............................................» 0,20
Total Fr. 1,80
Sa mère lut la note sans rien
dire. Le soir même, Henri trouvait dans son assiette,
comme paiement de sa note, la somme de 1 fr. 80,
accompagnée d'une note où l'on pouvait lire
:
Henri doit à sa
maman:
Pour l'heureux foyer dont il jouit
depuis 10 ans .....................Rien
Pour sa nourriture
........................................................................Rien
Pour soins donnés pendant sa
maladie ................................Rien
Pour toute la bonté qu'on lui a
témoignée
..............................Rien
Total Rien
Quand Henri eut pris connaissance de
cette note, ses yeux étaient voilés et ses
lèvres tremblaient.
Il sortit aussitôt l'argent de
sa poche, courut vers sa mère, lui passa le bras
autour du cou et lui dit : « Mère chérie,
j'étais un égoïste et un avare !
Pardonne-moi et fais-moi désormais faire une foule de
choses pour toi ! »
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Amour
filial.
Le 6 avril 1899 était jour de
fête dans la petite ville de Montélimar
(Drôme). Il s'agissait d'accueillir, avec les honneurs
dus à son rang, Emile Loubet, président de la
République française. Lorsque ce dernier
traversa les rues de sa ville natale avec son escorte de
cuirassiers, il aperçut sa mère
âgée de 86 ans. Faisant arrêter le
cortège, il descendit de voiture et alla se jeter
dans les bras de celle qu'il n'avait pas cessé de
vénérer.
Ce geste si touchant produisit sur les
assistants une profonde impression.
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Fils de
paysan.
Sous le règne de Louis XIV, un
brave officier, nomme Duras, servait dans le régiment
d'Aubusson ; il était fils d'un simple paysan.
La plupart de ceux qui le
connaissaient le croyaient membre d'une puissante famille
portant le même nom. Un jour, son père
étant venu le voir, l'officier le présenta
à son colonel en sabots et veste de laboureur. Le
roi, instruit de la manière dont ce soldat avait
honoré son père en présence de tous, le
fit venir, lui tendit la main, et lui dit: « je suis
très heureux de connaître un des plus
honnêtes hommes de mon royaume».
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Le souvenir
d'une mère.
Un homme distingue se dirigeait vers
un temple où devait avoir. lieu un service
spécial pour les marins. Il remarqua sur la terrasse
d'un café un marin qui, la pipe à la bouche,
semblait regarder avec mépris ceux de ses camarades
qui se rendaient au culte.
- Mon ami, dit cet homme au marin, ne
voulez-vous pas venir à l'église ?
- Non, fut-il répondu
rudement.
- Vous avez l'air d'avoir passe de
mauvais jours. Votre mère vit-elle encore ? Si elle
était ici, ne croyez-vous pas qu'elle vous engagerait
à m'accompagner ?
- Le marin se leva brusquement, une
larme roulait sur sa joue bronzée ; il dit d'une voix
émue :
- J'y vais, Monsieur.
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Honorer les
parents.
C'était une pauvre veuve, qui
avait un seul fils. Il fallait travailler dur pour se
nourrir, et plus encore pour faire faire des études
au garçon, intelligent et travailleur.
Après que le jeune homme
eût parcouru toutes les classes, le jour du
diplôme arrive enfin ; pendant la
cérémonie publique, l'élève qui
a tenu la première place dans l'école doit
prononcer un discours d'adieu.
Le matin de ce jour, le fils dit
à sa mère
- Mère, c'est le jour du
diplôme.
- Oh! dit-elle, je le sais
bien.
- Je vais recevoir mon diplôme
et je dois faire le discours aujourd'hui, dit le
fils.
- Oui, je le sais, répliqua la
veuve.
- Mais alors, pourquoi ne te
prépares-tu pas pour venir à la fête
?
- Oh! répondit-elle, je n'irai
pas. je n'ai pas de vêtements assez convenables. Les
gens riches de la ville y seront, et si moi j'y allais, tu
serais obligé d'avoir honte de ta vieille
mère.
- Quoi, dit-il, avoir honte de toi>
ma mère ? jamais ! Tout ce que j'ai appris, tout ce
que je suis devenu, je te le dois, et je te déclare,
si tu ne viens pas avec moi, je n'irai pas recevoir mon
diplôme !
La veuve fut obligée de
céder. Elle mit sa meilleure robe - elle était
bien usée et décolorée - et son chapeau
du dimanche ; son fils lui-même l'aida aussi bien
qu'il put à épingler le vieux châle
autour de ses épaules. Puis il lui offrit son bras et
la mena, par la rue principale de la ville, jusqu'au
bâtiment où devait avoir lieu la
cérémonie publique. Arrivé là,
il la conduisit au centre de la grande salle et lui chercha
une des meilleures places, en avant, à
côté des gens les plus élégants
de la ville. Ensuite il monta sur la plateforme pour y
prendre place parmi ses collègues et, au cours de la
séance, il fit son discours, qui fut vivement
applaudi. Il reçut ensuite son diplôme et une
médaille d'or pour ses succès spéciaux
dans certaines branches. Alors il se passa un incident
imprévu et charmant. L'étudiant descendit de
la plateforme et alla, devant toute l'assemblée, ses
professeurs et collègues, droit à sa vieille
mère, si pauvrement vêtue et tout
intimidée, il épingla la médaille qu'il
venait de recevoir à la poitrine de sa mère,
en disant à haute voix:
- Ma mère, c'est à toi
qu'appartient la médaille, c'est toi qui l'as
gagnée!
Le premier moment de surprise
passé, les applaudissements
redoublèrent.
(Porteur de
Dépêches.)
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Le portrait
de sa mère.
C'était dans la guerre des
Etats-Unis avec l'Espagne. Le bombardement de Manille allait
commencer et le capitaine du navire avait déjà
donné l'ordre : Au combat ! Tout à coup on vit
un matelot se précipiter à la mer, plonger et,
au bout de quelques secondes, reparaître tenant
à la main un calepin.
Après le combat, un conseil de
guerre est appelé à le juger :
- Vous avez manqué à la
discipline, au moment du branle-bas de combat, dit le
président du conseil, votre cas est grave ;
qu'avez-vous à répondre:
- La photographie de ma mère
était dans ce carnet que, par mégarde, j'avais
laisse choir à l'eau et pour rien au monde je
n'aurais voulu la perdre.
- Messieurs, fit le capitaine
visiblement ému, un jeune homme qui ne craint pas
d'exposer sa vie pour sauver le portrait de sa mère
doit être aussi capable de l'exposer pour sa patrie ;
je demande qu'il soit acquitté.
(L'Eclaireur.)
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L'amour
d'une mère.
Au temps de la guerre civile, en
Amérique, une mère reçut la nouvelle
que son fils avait été blessé dans la
bataille de Wilderness. Elle Prit le premier train et alla
le rejoindre, puis, a force d'insistance et de larmes, elle
parvint à pénétrer dans les lignes.
Enfin elle découvrit l'hôpital et vint
auprès du docteur.
- Me permettez-vous, docteur, d'entrer
et de soigner mon fils ?
- Il vient à peine de
s'endormir, son état est très critique et je
crains, si vous l'éveillez, que l'émotion ne
l'emporte. Il vaut mieux que vous restiez dehors et je le
préparerai.
La mère regarda le docteur en
face:
- Docteur, supposez que mon fils ne se
réveille plus ; je ne l'aurais donc pas revu en vie.
Laissez-moi entrer : je ne lui parlerai pas.
- Si vous me promettez de ne pas
l'éveiller, c'est bien, allez !
Elle se glissa vers la couchette de
son enfant, mais ce fut plus fort qu'elle, elle ne put
retenir sa main et la posa sur le front du malade. A peine
le jeune homme eut-il senti cette douce pression que, sans
ouvrir les yeux, il s'écria : « Mère,, te
voilà! » Il connaissait cette main
maternelle.
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L'aveu d'un
enfant.
G. Washington, le libérateur de
l'Amérique, témoigna, dès l'enfance, du
respect le plus inviolable pour la vérité. A
l'âge de dix ans, il avait reçu une petite
hache dont il était très *heureux. Pour
l'essayer, il court au, verger et il enlève à
chacun des arbres,d'une allée plantée par son
père une couronne d'écorce. L'enfant ignorait
les conséquences d'un tel acte. Quand le père
vit l'opération meurtrière, il l'attribua
d'abord à la malveillance et, transporte de
colère., il chercha l'auteur du dégât.
L'enfant tremble mais n'hésite pas ; il vient se
jeter aux genoux de son père et avoue ce qu'il a
fait.
Le père demeure muet de
surprise, mais bientôt, versant des larmes de joie, il
presse l'enfant dans ses bras.
- Mon fils, lui dit-il, tu me rends
cent fois plus que tu ne m'as fait perdre par ton
étourderie. je suis heureux d'avoir un enfant
qu'aucun intérêt et qu'aucune crainte
n'empêcheront jamais de dire la
vérité.
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Pas un de
trop !
- Que je vous plains ! monsieur
Oberlin! s'écriait un jour un voisin, en contemplant
toute la famille attablée.
- Et pourquoi donc, repartit le bon
père de famille ?
- Hélas ! vous avez là
sept garçons turbulents. je n'en ai que deux et ils
me tueront par leurs désobéissances.
- Oh! dit le père, les miens ne
sont pas de cette trempe ; n'est-ce pas mes garçons,
vous savez que vous devez obéir et vous aimez
à obéir ?
- Oui, papa,
s'écrièrent-ils tous, et le père
d'ajouter : Voyez-vous, mon ami, si la mort entrait ici,
à cette heure, pour m'enlever un de mes enfants
(à ces mots il ôta brusquement
son bonnet et le jeta contre la porte)
je lui dirais : Insolente, qui t'a donc dit que j'en ai un
de trop ?
(Pie de J.-F. Oberlin,
par C. LEENHARDT.)
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Je ne
briserai pas le coeur de me mère.
G. Washington était dans sa
jeunesse grand amateur de voyages sur mer. Il avait enfin
obtenu un poste de contre-maître sur un vaisseau.
Déjà sa malle avait été
portée à bord et il allait monter dans une
embarcation, après avoir dit adieu à sa
mère. Il la trouva baignée de larmes et
incapable de parler. Son départ était la cause
de cet immense chagrin.
Sans rien dire, Georges se retourne
vers le marin qui l'attend:
- Va chercher ma malle et rapporte-la
ici, lui dit-il, je ne veux pas que mon plaisir brise le
coeur de ma mère.
Et Washington resta auprès de
ses parents.
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Ingratitude
filiale.
Après la guerre de 1870 entre
les Allemands et les Français et à la suite de
l'entrée des Bourbakis en Suisse, une terrible
épidémie de variole s'abattit sur notre pays.
Cette' maladie redoutable fit de nombreuses victimes et la
plupart de celles qui ne furent pas vouées à
la mort restèrent défigurées par les
boutons purulents qui se formaient surtout sur le visage et
y creusaient de profondes et ineffaçables
cicatrices.
Dans l'une de nos villes, une jeune
fille fut atteinte de ce mal redoutable ; mais, près
d'elle, veillait une mère qui la défendit avec
tant d'amour et avec tant de soins que, non seulement elle
échappa à la mort, mais qu'elle ressortit de
sa longue épreuve sans aucune des vilaines cicatrices
dont je vous parlais. Mais voici qu'après l'enfant la
mère tombe malade a son tour. Elle échappa
à la mort, elle n'échappa pas aux ravages de
la maladie sur son visage. Elle resta complètement
défigurée.
Quelques années plus tard, la
jeune fille et sa mère se rendirent à un bal
et, comme cela se passe volontiers, les jeunes filles se
groupèrent d'un côté de la salle, tandis
que les mamans s'asseyaient de l'autre, pour suivre les
ébats de la jeunesse. Pendant un entr'acte un
invité s'approcha de la jeune fille dont je vous
parle, lia une gaie conversation, mais s'interrompit tout a
coup en s'écriant : «Qui est donc là-bas
cette personne si laide avec ces marques sur la figure ?
» La jeune fille rougit, balbutia quelques paroles
embarrassées et finit par dire: « je ne la
connais pas. » Vous comprenez bien, mes amis: voici une
jeune fille qui avait été sauvée par sa
mère et qui avait honte de sa mère parce
qu'elle n'était pas belle et qui la reniait en pleine
salle de bal. Que dites-vous de cela et quel titre
donneriez-vous à ce récit ? N'est-ce pas le
type de la plus lâche ingratitude filiale ?
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Ce n'est
pas juste.
Un jour, un honnête paysan
entendit ses deux garçons qui se chicanaient et qui
finirent par échanger des coups et de
grossières injures. Il intervint, les admonesta
sérieusement, en leur disant combien les
blasphèmes sont détestables, et pour que la
leçon restât mieux gravée dans leur
mémoire, il l'accompagna pour chacun d'une claque
vigoureuse.
Les deux gamins s'enfuirent en criant
et se cachèrent dans la grange pour pleurer. Le
père qui voulait observer les suites de sa correction
vint écouter à la porte.
Au milieu des larmes le plus jeune
disait à l'aîné : « Ce n'est pas
juste ! papa jure lui aussi.»
Ce dernier entendit, rougit de honte,
et des ce jour ni ses enfants ni personne n'entendit sortir
de sa bouche un mot grossier.
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