Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIII

LA FEMME ÉLECTEUR, LA FEMME ÉLIGIBLE

-------

Le droit de vote forme le principal article des réclamations féminines. Aux États-Unis, la proposition n'a été rejetée qu'à une faible majorité. En Angleterre, bien que la haute cour de justice ait repoussé une requête analogue, les inscriptions déjà faites dans quelques comtés sont demeurées valables jusqu'à la fin de l'année (1). Les femmes inscrites ont pris part aux élections. À Manchester et ailleurs, accueillies aux applaudissements de la foule, on s'est disputé leurs suffrages.
Je n'ai nulle envie de déclarer ceci ridicule : Vous riez de ce qui vous tuera! disait Proudhon.

On nous demande si le plus ou moins de vigueur physique influe sur le droit de suffrage?
Non sans doute; il serait absurde et brutal de repousser le suffrage des femmes sous prétexte que les hommes ont de leur côté la force des muscles. Toutefois la faiblesse relative des femmes, leurs maladies fréquentes, leurs grossesses, ne sont-elles pas les indications providentielles du rôle intérieur et paisible que Dieu leur a réservé? Ne ressort-il pas de là que la vie publique avec ses agitations, avec ses devoirs dont l'accomplissement ne comporte pas d'interruptions n'est point leur fait, tandis que visiblement appropriée à la constitution de l'homme, elle forme sa tache ici-bas?
Argumentez-vous de la force que déploie la femme dans le travail de l'accouchement, dans les soins de l'allaitement, dans le train de guerre de l'éducation et du ménage , dans l'exercice de la charité, dans la lutte contre des souffrances où son courage dépasse le nôtre? Nous répondrons que cette force, qui n'est pas inférieure, est différente, qu'elle est féminine, qu'elle est adaptée aux devoirs féminins, et qu'il serait par conséquent étrange d'en méconnaître et d'en violenter les applications.
Soit! dit-on. Mais alors, si la complexion des femmes les porte réellement à la vie d'intérieur, si elle leur interdit réellement la vie publique; laissez agir cette nature. La loi n'a pas à s'en mêler. Point de système protecteur; la liberté de commerce suffit pour que chacun produise selon ses moyens; les femmes produiront de la vie intérieure et non de la vie publique; n'établissez ni droit au profit des uns, ni interdiction au détriment des autres que chacun garde le champ libre devant soi!
L'argument est ingénieux, rien de plus; en l'appliquant d'une manière générale, on supprimerait toutes les lois positives; à commencer par le mariage légal, car si la nature porte au mariage, il se fera; à finir par la propriété légale: car si la nature porte à la propriété, elle se maintiendra!
Sans compter qu'établir le suffrage des femmes c'est prendre une mesure directe, positive, provocatrice, qui loin de laisser faire et de laisser passer, suivant la formule, revêtira par cela seul qu'elle existe l'apparence d'un devoir.

L'humanité est une ! s'écrient encore les partisans du droit des femmes; pourquoi la diviser?
J'adopte la définition. L'homme est un: homme et femme.
Mais l'unité même dont on argumente nous conduit à cette conclusion, que la totalité est représentée par la partie, qu'il ne saurait y avoir antagonisme habituel et normal entre les deux fractions solidaires d'un même tout, que par conséquent le vote de l'homme contient celui de la femme, chaque moitié accomplissant dans l'intérêt commun les fonctions auxquelles il est le plus propre. Ceux qui, sous prétexte d'unité, supposent la lutte des intérêts et veulent armer la femme pour défendre ses droits, sont justement ceux qui nient l'homme un, sous la forme de deux sexes.
On se retourne, et l'on déclare que lorsqu'il s'agit d'une classe entière ou pour mieux dire d'une moitié du genre humain, qui en cette qualité a des intérêts particuliers à débattre, l'égalité civile et l'égalité politique ne sont pas séparables!
La réponse se trouve dans les faits: les deux égalités sont si séparables qu'elles ont été souvent séparées.

En France, l'égalité civile existe pour tous les citoyens depuis la Révolution de 1789; or, depuis ce temps-là, l'égalité politique est loin d'avoir régné chez nous, ce qui n'empêche pas l'égalité: civile de s'y être très-fermement et très-sûrement maintenue.

En Angleterre, si l'égalité civile n'est pas absolue, il s'en manque peu; or l'égalité politique, c'est-à-dire le suffrage égal de tous les citoyens, n'y est point admis.

En Italie, en Belgique, dans d'autres pays, l'égalité civile subsiste entière, et pourtant point d'égalité politique, point de suffrage universel.

Je ne vois pas, dès lors, comment l'universalité du suffrage serait plus nécessaire pour maintenir l'égalité civile des femmes que pour maintenir celle des nombreuses classes d'hommes auxquelles on n'attribue pas le droit de voter.
On prétend que désarmées, c'est-à-dire privées de l'égalité politique, les femmes ne sauraient compter sur la générosité des hommes pour leur conserver l'égalité civile!
Encore ici les faits répondent.

Qui a poussé presque toutes les législations dans le sens de l'égalité civile pour les femmes? Qui réclame aujourd'hui même le complément de cette égalité? Qui propose en Angleterre la modification ou la révocation des anciennes lois contraires au droit de propriété chez les femmes mariées ? qui, sinon les hommes ? Je ne le mets pas sur le compte de leur générosité; il n'est pas nécessaire d'être généreux pour se décider à être juste; mais enfin, voilà les faits. Ajoutons que les femmes votent réellement car leur influence vaut l'autorité. L'égalité civile fortement voulue par toutes les femmes ne sera en aucun pays refusée quatre jours par les hommes.
L'erreur fondamentale consiste à imaginer obstinément un antagonisme. Les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. Deux armées en présence! On ne peut confier sa cause aux mains de l'ennemi !
S'il en allait de la sorte, nous serions bien à plaindre. Les bases mêmes de l'humanité, telles que Dieu les a établies, s'en trouveraient ébranlées. Dès lors ne parlons plus de mariage, de famille, d'éducation commune des enfants; entre ennemis, ces choses-là sont hideuses et impossibles.
C'est parce que nous partons d'une idée contraire que nous arrivons à une idée opposée : le suffrage de l'homme suffit, parce que l'homme n'est pas l'ennemi de la femme, ni l'époux de l'épouse, ni le père de la fille, ni le frère de la soeur.

Ne l'oubliez point, en réclamant l'égalité politique, vous compromettez l'égalité civile. Si un obstacle en effet, peut ajourner ce légitime progrès, c'est la menace des bouleversements monstrueux que l'on s'efforce de provoquer, cette menace discrédite les demandes les plus raisonnables que l'on verrait marcher en une telle compagnie; le mouvement tout entier deviendrait suspect, non-seulement aux yeux des hommes, mais aussi et surtout, j'en suis sûr, aux yeux des neuf dixièmes des femmes. Dans leur indignation, dans leur dégoût, résolues à ne pas quitter le foyer pour la place publique, décidées à conserver intacte leur belle royauté du dedans, elles répudieraient toute idée de réforme, quelle qu'elle fût, et se rattacheraient passionnément au statu quo!
Vous prétendez réaliser le suffrage universel! vous ne l'aurez pas; les femmes vraiment femmes n'exerceront pas ce droit; elles n'affronteront ni le bruit, ni les contacts brutaux de la vie publique; à supposer même qu'elles en aient essayé un jour, effarouchées, désireuses de conserver leurs délicatesses, elles se hâteront de regagner leur nid, elles s'y cacheront et n'en sortiront plus. An lieu du suffrage universel, vous aurez organise ce qu'il y a de pis au monde, le suffrage d'une minorité, la minorité des esprits dévoyés, des existences risquées, des femmes qui n'ont rien à perdre; pour satisfaire cette minorité-là, la minorité des femmes politiques, vous aurez compromis dans son ensemble la gracieuse influence et la noble vocation de la femme.
Quoi qu'il arrive d'ailleurs, et le droit de vote dût-il être emporté d'assaut, je ne crois pas à sa durée.

L'influence des femmes ayant abdiqué et la force régnant seule, les forts, c'est-à-dire les hommes, reprendront ce qu'ils auront cédé, sitôt qu'ils éprouveront une gêne ou qu'ils apercevront un inconvénient. L'effet, en tout cas, sera tellement désastreux qu'on reculera d'épouvante. on ne porte pas impunément la main sur la distinction absolue des sexes, base divine de la famille et du corps social.
Après les côtés monstrueux, les côtés ridicules ne tarderont point à paraître, la raillerie s'en mêlera, le bon sens fera au suffrage féminin une guerre acharnée; cette surprise de l'opinion aura la durée des surprises. Mais dans quel état se trouveront les femmes après cette mauvaise victoire suivie d'une mauvaise défaite! Elles auront reculé, immensément reculé. La bataille finie, leurs blessures ne se fermeront pas du jour an lendemain; on se souviendra longtemps des excentricités, des prétentions extravagantes. Pour avoir conquis pendant une heure un rôle qui n'était pas le leur, les femmes, je le répète, auront compromis d'une façon durable la belle mission qui leur appartient. Un grand nombre d'entre, elles sortiront de là irritées, criant à l'abus de la force, à l'injustice, plus préoccupées que jamais de la vie publique, plus détournées que jamais des devoirs de l'intérieur L'hostilité aura, dans une certaine mesure, remplacé l'union; un trouble profond se sera produit, le respect aura disparu, les vrais progrès se seront indéfiniment ajournés.
Si, contrairement à mes prévisions, le progrès menteur remportait d'une manière définitive, si les femmes acquéraient irrévocablement le droit de vote, j'ose à peine dire quelle disproportion s'établirait entre ce qu'elles auraient gagné de la sorte et ce qu'elles auraient perdu.
Ce qu'elles perdraient, indépendamment des choses éternelles, ce serait ici-bas la vie de famille, la tendresse élevée de leurs maris, l'obéissance de leurs enfants, toute la vie morale, tout le bonheur idéal, toute l'éducation, toute l'influence, toute cette action bénie qu'exercent les sentiments religieux lorsqu'ils rayonnent dans le coeur d'une femme, lorsqu'ils éclairent et qu'ils réchauffent son intérieur.
Mettez en regard le droit de vote, et dites si le frisson ne vous prend pas !

N'oubliez point qu'aux, temps orageux, les femmes votant, la passion votera. S'agit-il de guerre? Les femmes sont plus belliqueuses que nous : rappelez-vous les Grecques, les Romaines, les Germaines, les Gauloises; rappelez-vous les quenouilles envoyées aux jeunes gens pacifiques; sans remonter aussi haut, rappelons-nous les derniers événements, l'ivresse de la poudre, la soif des émotions, le culte de l'épaulette, les emportements, les rages impuissantes sous couleur de patriotisme outragé! S'agit-il de révolution? d'horribles figures, violentes et acharnées, des phalanges de furies l'écume à la bouche, le couperet en main, toujours prêtes à pérorer, à voter, à tuer, reprochent aux hommes leur mollesse et nous font reculer de dégoût !
Ne l'oubliez pas non plus, le vote des femmes dans tous les pays catholiques sera dicté par le clergé.
Il vaut la peine d'y réfléchir. Expédition du Mexique, expédition de Cochinchine, expédition, de Rome, guerre déclarée à la Prusse, sans le vote, nous leur devons cela. Avec le vote, nous leur devrions la constitution d'une Europe latine en lutte contre l'Europe protestante, peut-être l'intervention de nos armées en Orient où elles auraient à soutenir la mission catholique, peut-être nos armées en Italie pour y revendiquer le pouvoir temporel du pape, peut-être nos armées en Espagne, si l'Espagne s'ouvrait trop largement à l'Évangile !

Ajoutons que les questions politico-religieuses sont les seules capables de déterminer la grande majorité des femmes à voter malgré leurs répugnances instinctives et que le clergé les y pousserait.
Lé vote mène directement aux fonctions publiques.

Comment établir une distinction entre ces deux qualités : électeur et éligible? Au nom de quel principe refusera-t-on d'admettre le résultat d'une élection qui porte telles femmes à telles ou telles charges civiles ou politiques? Du moment où la vie publique leur est ouverte, dès l'instant où leur mission ici-bas est remplacée par une mission nouvelle, calquée sur celle des hommes, je vous défie de dire au droit des femmes : Tu n'iras pas plus loin ! Que leur manque-t-il pour être élues; la capacité? nous avons prouvé le contraire; le temps? mais les grands devoirs de la chose publique passent avant les petits devoirs de ménage, Le principe une fois posé, que vous le vouliez ou non, il faut aller jusqu'au bout. C'est la condamnation des gens qui en posent de mauvais. Vous aurez des femmes avocats, vous aurez des femmes députés, vous aurez des femmes préfets, ministres, ambassadeurs; pourquoi non? le mal a sa logique tout comme le bien. Vous aurez des femmes assises au banc des jurés; d'autres siégeront en qualité de juges que feront-elles lorsqu'on prononcera le huis clos? Demandez-le aux partisans de leurs droits politiques !

Demandez aussi comment elles concilieront les obligations de la vie extérieure avec certains devoirs inévitables de la vie intérieure. La grossesse et l'allaitement, qu'on me permette d'y revenir, chez une femme député ou ministre, chez une femme juré, professeur, avocat, cela ne laisse pas que de présenter quelques inconvénients. Mettons la vocation extérieure au plus bas; on se figure malaisément la femme électeur, son poupon sur les bras, foulée et bousculée dans la salle du scrutin!
Il faut choisir. Même avec une complète égalité d'aptitudes, on ne peut tout faire à la fois. Les femmes doivent, ainsi que nous, se contenter d'un des deux rôles.

Notez-le bien, la vie publique est d'autant moins conciliable avec la vocation des femmes, que cette vie se fait de plus en plus exigeante. Les institutions libres multiplient les devoirs des citoyens; ce sont des élections ce sont des commissions, ce sont des réunions préparatoires, ce sont des conseils municipaux, ce sont des conseils d'arrondissement et de département; ce sont des enquêtes, des assemblées pour étudier les questions; ce sont des clubs pour les attaquer ou les défendre; ce sont des journaux, des revues, des circulaires aux électeurs. Et l'on voudrait que le logis, on voudrait que les enfants, sans parler du mari, s'accommodassent de tout cela! À moins que le mari, par un juste retour des choses d'ici-bas, après avoir longtemps veille aux intérêts de l'État, ne surveille le pot-au-feu et ne donne la bouillie aux marmots !

On nous cite des votes qui n'ont rien à faire avec la vie publique; à Paris, le vote des femmes dans la société des gens de lettres; à Vienne, dans les élections municipales, le vote des femmes propriétaires d'immeubles. Ces votes-là, chacun le sent, ne compromettent en aucune façon le caractère féminin.
Je connais une association de secours mutuels entre femmes, où l'on a commencé par faire délibérer les maris et les frères, puis, trouvant plus juste de laisser les femmes examiner et décider ce, qui les regarde, on leur a remis le gouvernement de leurs propres affaires. Ainsi se présente le droit de. suffrage dans une de ses applications légitimes et naturelles.

Le vote des femmes, admis par plusieurs Églises libres, ne m'alarme pas davantage. Au sein d'assemblées peu nombreuses et quand il s'agit d'intérêts qui touchent de partout à la vie intime, l'opinion des femmes peut s'exprimer par un bulletin sans que la vocation spéciale de la femme en reçoive d'atteinte ou que le sanctuaire domestique s'en trouve violé.

La veuve hongroise qui vient accidentellement remplacer son mari mort et qui vote en silence, ait nom des intérêts de sa famille, pour l'élection des combats, ne cesse pas de concevoir son rôle de femme dans le sens normal du mot.
Telle femme du moyen âge, investie d'un fief, commandait à des hommes : elle avait ses vassaux, ses ministres et ses armées; telle autre, en qualité d'abbesse, exerçait une autorité considérable et dirigeait parfois même des couvents de moines. Mais ces anomalies n'atteignaient nullement le principe; l'idée de transformer la mission providentielle de la femme n'entrait dans l'esprit de personne, et les femmes qui remplissaient ces charges étranges n'auraient pas plus compris les théories modernes, que les femmes strictement renfermées dans le, cercle des plus humbles devoirs.

Reines d'Égypte et d'Assyrie, impératrices de Byzance, princesses indoues qui mènent et malmènent les populations du fond de leur harem, tous ces exemples, bons ou mauvais, vrais ou faux, de Séminaris à Irène, d'Elisabeth à Catherine II, de Victoria à la reine Isabelle d'Espagne, ne changent, rien à la question. Impératrices, reines ou régentes, toutes gouvernent à titre exceptionnel. Leur plus ou moins de capacité, leur plus ou moins de succès n'ont altéré en quoi que ce soit le caractère féminin. Pas un de ces faits historiques n'a compromis la situation générale des femmes; pas une de celles. qui échappaient à la règle commune n'en a tire de fausse conséquences, Rien ici ne ressemble à cette confusion des rôles qui porterait atteinte au plan divin.

Il y a eu des hommes aussi, appelés par des circonstances non moins exceptionnelles à remplir des fonctions féminines, à devenir de vraies mères, à s'occuper des soins les plus minutieux concernant le ménage et les enfants; en tirerez-vous cette conclusion que la mission de l'homme est une mission intérieure, qu'il est fait pour manier l'aiguille ou pour diriger les détails de la nursery?
En fait de vocations extérieures comme en fait d'égalité civile, le point d'arrêt se pose à cette limite précise que la femme ne franchit point sans perdre son caractère de femme, sans compromettre sa mission naturelle, sans répudier la loi de Dieu.
Aux États-Unis, des centaines de jeunes filles prennent leur diplôme de médecin. En France, à l'École de médecine, quelques femmes ont commencé de suivre les cours, plusieurs ont passé les examens avec distinction. Si, comme on le dit, il ne s'agit que de fournir aux autres femmes des docteurs appartenant au même sexe, s'il ne s'agit que de, sauvegarder par là. des délicatesses légitimes, tout est bien, nous n'avons rien à objecter, et quand l'Amérique se propose de diriger une partie de ces femmes docteurs vers la Chine et vers l'Orient, où leurs connaissances médicales leur ouvriraient la porte des harems, nous ne pouvons «applaudir à cette extension du champ de travail féminin. Mais qu'on ne nous parle pas de: femmes avocats ou de femmes prédicateurs; ici l'incompatibilité se dresse, car ici la femme s'évanouit, pour ne laisser devant nous qu'un homme en jupons.

Parvenez-vous à vous représenter la jeune fille. prédicateur? Vous représentez-vous la femme pasteur dont le mari prend place parmi les simples fidèles? Je me borne à indiquer, je n'appuie pas.
L'Écriture au reste tranche la question : « Je ne permets pas à la femme de parler dans l'Église (2). » « Que la femme écoute l'instruction en silence, avec une entière humilité (3). »

L'Amérique et l'Angleterre ont plus d'une fois éludé la défense; celle-ci n'en demeure pas moins formelle, et notre bon sens, nos instincts élevés, le respect même que nous inspire la belle et modeste action de la femme, tout nous affirme que le silence en public grandit son rôle, car il protège son caractère, que l'âme comme la voix féminine perd son timbre dès qu'elle s'enfle pour dominer, au lieu de garder la note harmonieuse et secrète au lieu de conserver le son mélodieux et discret qu'on écoute, justement parce qu'il ne s'impose pas, et qui fortifie, précisément parce qu'il ne s'efforce que de consoler.

1. 1800.
.
2. 1 Corinth. XIV, 34.
.
3. 1 Tim. II, 11, 12.
Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant