En criant : À bas les tyrans ! en appelant les
femmes à la révolte, voici ce qu'on demande en
réalité. On demande à renverser, d'une
part, l'autorité du chef de famille; d'autre part, le
mur qui s'élève entre la femme et la vie
publique.
À bas les tyrans ! - cela veut dire : à
bas la vie de famille, à bas le mariage digne de ce
nom, a bas le soin maternel des enfants, à bas la
vocation féminine dans son humble beauté et
dans sa grandeur !
La campagne est ouverte contre la famille, car elle
est ouverte contre l'Évangile. Il n'en saurait
être autrement; qui touche à l'un
démolit l'autre.
George Sand et son école, d'autres auteurs
dont les écrits empoisonnés
pénètrent partout ont préparé le
soulèvement actuel. Des livres malsains ont
troublé les idées. Bien des esprits se sont
demandé si le mariage tel quel n'est pas une
tyrannie, s'il n'y a pas à en briser le joug, si une
réforme radicale de la famille, si une absolue
émancipation de la femme ne font point partie du
programme de l'avenir. Rien de funeste comme ces vagues
rêveries qu'on ne peut attaquer en face,
précisément parce qu'elles n'ont pas pris
corps. te ne connais guère de parole plus dangereuse
que celle-ci : Il y a quelque chose, à faire!
Quelque chose! non point ce que demandent ces
gens-là, Dieu nous en préserve! mais quelque
chose.
D'autres, les esprits logiques, allant jusqu'au bout
de leur pensée, arrivent à la suppression du
mariage. C'est brutal, mais c'est non moins logique que
brutal. En effet, si lit femme devient un homme, il ne
saurait y avoir ni mariage ni famille. On fera bien
d'inventer autre chose et d'établir sur une base
nouvelle, base ignoble, absurde, impossible, les relations
de l'homme et de la femme, des parents et des enfants. Du
jour où la femme appartiendra plus ou moins à
la vie publique, elle cessera d'être l'épouse
et la mère de famille que nous connaissons, elle
descendra de son piédestal, elle mutilera sa vocation
loin de l'agrandir.
Mêlée aux luttes politiques,
occupée de meetings et d'élections, nous
pourrons voir en elle un camarade, et encore ! nous ne
verrons plus la souveraine aimable et aimée,
influente et respectée du royaume de
l'intérieur
Contre la diversité des aptitudes et la miss;
on des femmes, nos réformatrices invoquent Sparte et
Platon Sparte dont les jeunes filles prenaient part aux
exercices virils, la République de Platon qui
effaçait presque entièrement l'épouse
et la mère! On trouve cela beau. Je pense, quant
à moi, qu'on ne. saurait citer des exemples plus
révoltants. Sparte violentait la nature même,
Platon se proposait de la violenter encore plus. Dans l'un
ou l'autre cas, c'en était fait de la famille, autant
dire de la femme.
Au surplus, un lien étroit unit ces trois
choses socialisme, antichristianisme, émancipation
féminine. L'association internationale des femmes
correspond exactement à l'association internationale
des hommes. Prenez Saint-Simon, Fourier, Babeuf, remontez
à Lycurgue, toujours vous trouverez le mépris,
toujours la destruction de la famille.
C'est bien la question sociale qui se pose sous
couleur de réforme. L'émancipation dont il
s'agit fait partie du grand plan de bouleversement
général. Les deux socialismes, celui des
femmes et celui des hommes, se donnent la main; il s'agit,
toujours de ruiner dans ses bases mêmes la
société telle que Dieu l'a fondée. Les
uns l'attaquent du côté de la
propriété, les autres du côté de
la famille, tous du côté de Dieu. Ces trois
bases sont solidaires; qui secoue une les ébranle
toutes. On ne peut établir l'égalité
politique des sexes sans rejeter la religion de
sainteté et d'ordre qui a établi ces deux
principes contradictoires en apparence, d'une admirable
harmonie au fond : qui a fondé
l'égalité des sexes, qui a sanctionné
l'autorité chef de famille!
Pour que la femme reste dans son rôle
féminin, il faut que la société
conserve ses assises divines et que l'Évangile se
maintienne debout. La femme ne cessera d'être femme
qu'en cessant d'être chrétienne; or, et son
bonheur et son honneur demandent qu'elle reste femme.
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