Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VI

L 'ÉVANGILE

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Nous allons assister au fait historique le plus merveilleux que renferment les annales du genre humain : la famille idéale ressuscitée par un souffle divin! la famille qui se met à respirer, à marcher, à travailler! la famille qui enfante un monde nouveau !
L'Evangile a produit cela. Serait-ce par hasard de l'Orient, serait-ce de l'Occident qu'il a tiré sa lumière?
Remarquez-le, pour la famille comme pour toutes les institutions d'ordre moral, l'histoire nous présente un même et universel tableau : la création divine; sa dégénérescence; la restauration en Christ, sa dégénérescence.
L'Evangile est un point culminant, isolé. Si vous ôtez l'Ancien Testament, dont l'Évangile forme en quelque sorte, la floraison plénière, vous ne trouvez rien avant. Après l'Évangile, dès qu'elle s'en détache ou quelle le laisse obscurcir, l'humanité descend; elle descend partout et toujours.

Ce que l'Ancien Testament légalisait, l'Évangile le fait vivre. Il y a en lui un levain, levain d'amour, qui réchauffe le coeur et lui communique la fécondité.

Ce que l'Ancien Testament constatait, les écarts dont il lui fallait tenir compte - car jamais - une loi ne régénérera un coeur, - l'Évangile : Christ créateur qui donne la nouvelle naissance, Christ crucifié qui enseigne la suprême pureté, Christ ne le supporte plus (1).
Vous ne trouverez dans l'organisation de la société chrétienne, j'entends celle qui émane. directement du Christ - l'Église apostolique, - ni un vestige de polygamie, ni un reste de divorce. Jésus a dit, avec son autorité : « Tout homme qui épouse une répudiée commet adultère. Quiconque laissera sa femme et se marie à une autre commet adultère » (2).
Il a dit : « Ce que Dieu a joint, que l'homme ne le sépare pas » (3). Il a dit : « Les deux ne sont plus deux, ils sont une seule chair » (4).
Ces sociétés-là vous montreront des chutes; mais un état vicieux n'y sera pas toléré. Ces Églises-là ne seront pas sans péchés; mais le fait du péché, permanent, légal en quelque sorte, ayant droit de cité et droit d'asile, n'y sera pas admis.

La perfection, voilà ce que prétend l'Evangile; le Saint-Esprit, voilà ce que Jésus promet.
Entre la perfection et le don du Saint-Esprit se dresse une croix; ce que j'y vois cloué avec les souffrances de Jésus, ce que j'y vois cloué avec notre éternelle condamnation, c'est mon péché.
Aimé, j'aime à mon tour. Sauvé, il m'est impossible de supporter la perdition des autres hommes. Il faut que je serve mon Rédempteur; il faut que j'arrache au mal, au désespoir, à la désolation finale, ceux pour lesquels Jésus et mort est qu'il m'a fait chérir.

L'Ancien Testament, qui prédisait Christ, mais qui ne le possédait pas, gardien fidèle de la vérité, conservait la vérité sans la répandre, L'Évangile : Jésus venu au monde, parlant au monde, mourant et ressuscitant pour le monde, l'Évangile est missionnaire; l'Evangile est propagateur. Je ne puis pas, moi le racheté du Christ et le disciple de l'Évangile, je ne puis pas garder la vérité pour moi seul.
« Allez et annoncez la bonne nouvelle du salut par toute la terre. »
L'expansion, voilà le fait évangélique. Christ est la vie; l'expansion, c'est la vie de Christ. Partout où vous trouverez un chrétien vous aurez un missionnaire. Si le missionnaire n'y est pas, c'est que le chrétien n'y est pas non plus.
Par là, par la puissance du Saint-Esprit, l'Évangile. a changé la face de l'univers.
Par là, l'Évangile a prouvé sa divinité.

1. Le Saint-Esprit convertissait les âmes sous l'ancienne Alliance comme sous la nouvelle, cela va bien sans dire. Nul ne peut croire sans son action; l'ancienne Alliance avait ses croyants, Dieu merci. Toutefois la loi qui mène au Sauveur n'est pas le Sauveur. C'est au Sauveur, au Sacrificateur, au Vainqueur seul qu'il appartenait de dire : Je suis la vie! C'est lui qui devait en quelque sorte embraser le monde sous l'ardente haleine du Saint-Esprit.
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2. Matthieu, XIX, 9. Marc, X; 11.
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3. Matthieu, XIX, 6. Marc, X, 9.
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4. Matthieu, XIX, 6. Marc, X, 8.
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