Nous allons assister au
fait
historique le plus merveilleux que renferment les annales du
genre humain : la famille idéale ressuscitée
par un souffle divin! la famille qui se met à
respirer, à marcher, à travailler! la famille
qui enfante un monde nouveau !
L'Evangile a produit
cela.
Serait-ce par hasard de l'Orient, serait-ce de l'Occident
qu'il a tiré sa lumière?
Remarquez-le, pour
la famille
comme pour toutes les institutions d'ordre moral, l'histoire
nous présente un même et universel tableau : la
création divine; sa
dégénérescence; la restauration en
Christ, sa dégénérescence.
L'Evangile est un
point culminant,
isolé. Si vous ôtez l'Ancien Testament, dont
l'Évangile forme en quelque sorte, la floraison
plénière, vous ne trouvez rien avant.
Après l'Évangile, dès qu'elle s'en
détache ou quelle le laisse obscurcir,
l'humanité descend; elle descend partout et
toujours.
Ce que l'Ancien
Testament
légalisait, l'Évangile le fait vivre. Il y a
en lui un levain, levain d'amour, qui réchauffe le
coeur et lui communique la
fécondité.
Ce que l'Ancien
Testament
constatait, les écarts dont il lui fallait tenir
compte - car jamais - une loi ne
régénérera un coeur, -
l'Évangile : Christ créateur qui donne la
nouvelle naissance, Christ crucifié qui enseigne la
suprême pureté, Christ ne le supporte plus
(1).
Vous ne trouverez
dans
l'organisation de la société
chrétienne, j'entends celle qui émane.
directement du Christ - l'Église apostolique, - ni un
vestige de polygamie, ni un reste de divorce. Jésus a
dit, avec son autorité : « Tout homme qui
épouse une répudiée commet
adultère. Quiconque laissera sa femme et se marie
à une autre commet adultère »
(2).
Il a dit : « Ce que
Dieu a
joint, que l'homme ne le sépare pas »
(3).
Il a dit
: « Les deux
ne sont plus deux, ils sont une seule chair »
(4).
Ces
sociétés-là vous montreront des chutes;
mais un état vicieux n'y sera pas
toléré. Ces Églises-là ne seront
pas sans péchés; mais le fait du
péché, permanent, légal en quelque
sorte, ayant droit de cité et droit d'asile, n'y sera
pas admis.
La perfection, voilà
ce que
prétend l'Evangile; le Saint-Esprit, voilà ce
que Jésus promet.
Entre la perfection
et le don du
Saint-Esprit se dresse une croix; ce que j'y vois
cloué avec les souffrances de Jésus, ce que
j'y vois cloué avec notre éternelle
condamnation, c'est mon péché.
Aimé, j'aime à mon
tour. Sauvé, il m'est impossible de supporter la
perdition des autres hommes. Il faut que je serve mon
Rédempteur; il faut que j'arrache au mal, au
désespoir, à la désolation finale, ceux
pour lesquels Jésus et mort est qu'il m'a fait
chérir.
L'Ancien Testament,
qui
prédisait Christ, mais qui ne le possédait
pas, gardien fidèle de la vérité,
conservait la vérité sans la répandre,
L'Évangile : Jésus venu au monde, parlant au
monde, mourant et ressuscitant pour le monde,
l'Évangile est missionnaire; l'Evangile est
propagateur. Je ne puis pas, moi le racheté du Christ
et le disciple de l'Évangile, je ne puis pas garder
la vérité pour moi seul.
« Allez et annoncez
la bonne
nouvelle du salut par toute la terre. »
L'expansion, voilà
le fait
évangélique. Christ est la vie; l'expansion,
c'est la vie de Christ. Partout où vous trouverez un
chrétien vous aurez un missionnaire. Si le
missionnaire n'y est pas, c'est que le chrétien n'y
est pas non plus.
Par là, par la
puissance du
Saint-Esprit, l'Évangile. a changé la face de
l'univers.
Par là, l'Évangile a
prouvé sa divinité.
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