Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

V

LES JUIFS

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C'est ici que nous attendent les ennemis de la Bible.
Votre Bible, s'écrient-ils, si elle a créé la famille, n'a pas su protéger sa création! Votre Bible a sanctionné la polygamie, autorisé le divorce; elle a réglementé, appuyé ces destructions du mariage. Tel code tel peuple. Vous dites : « On reconnaît l'arbre à son fruit! » Regardez votre nation modèle, ses patriarches, ses rois, ses moeurs, et prononcez sur votre arbre !
J'y consens. Regardons.
Seulement, pour voir, il faut se mettre au point de vue. Or le point juste, le seul vrai lorsqu'il s'agit, de constatations historiques, se nomme comparaison..
A mon tour je dis : Examinez ! et j'ajoute - Comparez !

Comparez Israël, tel quel, avec ses voisins. Avec Chanaan souillée et perdue, dont il sort; avec la Phénicie, la mère des cultes monstrueux, qui, par mille débouchés, lui verse et ses produits commerciaux et ses infamies sans nom.
Comparez Israël avec ces populations idolâtres, gangrenées jusqu'à la moelle, acharnées à le corrompre, qui le pressent de toutes parts. Songez aux fanges en perpétuelle ébullition dont les exhalaisons lui arrivent portées sur l'aile du vent, attachées aux pieds des voyageurs, balancées on le dirait au pas nonchalant, des caravanes.
Comparez les moeurs, comparez la famille. Mettez l'absolue dégradation, sans remords, sans. retours, mettez le pourrissoir, état définitif des nations environnantes, en face des puissants réveils du peuple biblique, des soudaines horreurs du péché qui tout à coup le saisissent, des magnifiques résurrections qui lui restituent une âme, de ses efforts virils, de ses résolutions à bien faire, de ses relèvements prodigieux, et prononcez..
Il y a plus; je vous y rends attentifs...

Une loi d'or appliquée à un peuple essentiellement rebelle, habituellement entraîné, dont les générations successives, malgré beaucoup d'écarts, toujours la respectent et toujours y reviennent, cette loi ne porterait-elle point le sceau divin? Et si pas un trait de lettre ne s'en efface; si toutes les révoltes, si toutes les défaillances de la nation à qui elle fut imposée n'ont jamais réussi à en détacher une ordonnance; si tant d'infidélités ne sont jamais parvenues à en atténuer un arrêt; si cette loi s'est maintenue comme une colonne de lumière au travers des ténèbres, direz-vous que ces Juifs pervers dont les vices vous scandalisent l'ont improvisée? direz-vous que ces Israélites déplaisants et revêches en sont les promulgateurs, qu'elle vient de ces cruels, que ces bandits et que ces pillards l'ont inventée comme ils l'ont conservée!
On nie les miracles. En voilà un. J'en connais peu de plus décisifs : la Bible de Dieu, resplendissante, inébranlable, debout au milieu du flot des impuretés qui par moments envahit la nation de Dieu et menace de l'engloutir!
Or la nation de Dieu ne périt point. Par la bouche de ses prophètes, par la sincérité de ses repentirs, la nation de Dieu affirme l'éternelle vérité de la loi, l'éternelle fidélité de son Dieu. Elle est un témoin. C'est de ce peuple-là que le Sauveur naîtra. C'est de cette race-là qu'il prendra douze hommes, douze Juifs, pour régénérer l'univers.

Maintenant, voyons les textes (1).
Moïse a-t-on dit, sanctionne la polygamie. Il l'a même organisée. Voici en quels termes : « Quand tu auras été à la guerre, si tu vois parmi les prisonnières quelque belle femme, et qu'ayant conçu pour elle de l'affection tu veuilles la prendre pour ta femme, tu la mèneras en ta maison - ici se placent des prescriptions de deuil; - elle y demeurera un mois durant, pleurant son père et sa mère, puis tu viendras vers elle, et il sera son mari et elle sera la femme (2). »
Avant tout, remarquez ces mots: « Quand tu auras été à la guerre! » - Il s'agit d'une circonstance exceptionnelle, d'un moment de crise; l'heure est aux violences. Trouvez-moi un législateur qui songe à ces instants d'ivresse pour en prévenir les excès! Arrêtez-vous encore, et considérez ces délicatesses de compassion envers l'opprimée : - Un mois durant, elle demeurera en ta maison, « pleurant son père et sa mère. » Montrez-moi cela chez les Phéniciens gangrenés, montrez-le-moi chez les crucifieurs de Carthage, faites-le-moi voir chez les Grecs polis qui violentent leurs captives, ou chez les. durs Romains qui livrent l'esclave prisonnière aux longues épingles de leurs épouses et de leurs matrones, derrière les murs sans écho du gynécée sans pitié !
Mais là n'est pas la question : - « Tu la prendras pour ta femme. » - Qui vous a dit que cet homme, invité au mariage et non au désordre, remarquez-le, soit déjà marie? « Tu seras soit mari, elle sera la femme! » - D'où inférez-vous que cet homme dont la prisonnière sera la femme, ait déjà une, deux, trois, plusieurs femmes? Votre supposition, basée, je l'imagine, sur la coutume qui mariait les Israélites de bonne heure, n'en demeure pas moins une supposition absolument gratuite quant au texte. Moïse prescrit le mariage pour éviter la débauche : voilà tout.
On cite, au même chapitre du Deutéronome, les versets 15, 16 et 17 : - Cette fois, s'écrie-t-on, nous tenons la polygamie !

Non, vous ne la tenez pas. Vous tenez un règlement d'héritage; vous tenez la répression d'un fait qu'il faut bien mentionner puisqu'il existe; vous ne tenez pas, puisqu'elle n'existe pas, la législation de ce fait, seul document qui eût de la valeur, car seul il légitimerait le péché en l'organisant.
Prenez le Livre et lisez vous-même : - « Quand un homme aura deux femmes, l'une aimée, l'autre hale, et qu'elles lui auront enfanté des enfants, tant celle qui est aimée que celle qui est haïe, et que le fils aîné appartienne à celle qui est baie, et que le jour vienne où le père partage son bien à ses enfants. » - Voilà le fait. - « Alors il ne pourra pas faire aîné le fils de celle qui est aimée, préférablement au fils de celle qui est haïe, lequel est né le premier. Mais il reconnaîtra le fils de celle qui est baie pour son premier-né, en lui donnant double portion de tout ce qui se trouvera lui appartenir. » - Voilà le règlement. - La loi ne s'applique pas au fait, qu'elle sanctionnerait en le réglant; elle s'applique aux conséquences du fait, dont elle extrait le venin.

Les adversaires de la Bible ne se tiennent pas pour battus. Ils ont par devers eux l'Exode, chapitre XXI : - « Si un Israélite vend sa fille (3), et qu'elle ait déplu à son maître, qui ne l'a point fiancée, il la fera vendre; toutefois il n'aura pas le pouvoir de la vendre à un peuple étranger, après qu'il lui aura été infidèle. Mais s'il l'a fiancée à son fils, il fera pour elle selon le droit des filles. Que s'il en prend une autre pour lui, il ne retranchera rien de sa nourriture, de ses habits, et de l'amitié qui lui est due. S'il ne fait pas pour elle ces trois choses-là, elle sortira sans payer aucun argent. »
Fiancée, pas fiancée! de tels mots, convenons-en, et cet autre : infidèle! sonneraient étrangement, appliqués à la corruption la plus révoltante de toutes : à la corruption patentée, patronnée, hardiment plantée en pleine famille, largement épanouie au grand soleil d'une loi qui est la sainteté de l'Éternel (4)! Encore un coup, nous demanderons Pourquoi lire, ici comme ailleurs, au delà de ce qui est écrit? Pourquoi voir une infamie là où le texte ne nous montre que le fait, très-légitime en ce temps où régnait l'esclavage, d'un homme qui achète la fille de son frère pauvre, qui tantôt la fiance à son fils, puis, abandonnait l'idée d'une pareille union, veut en écarter l'objet; qui tantôt, sans se l'être fiancée à lui-même, après avoir eu du goût pour elle n'en ressent plus, lui est infidèle, et cherche à s'en délivrer! - Vous voulez absolument qu'il y ait là des profondeurs de vice, légitimées par des faiblesses de concession incompatibles avec l'idée de Dieu! Alors je vous demanderai ce que vous faites des lois qui concernent les vierges, ordonnant impérieusement au suborneur de réparer ses torts envers la jeune fille séduite, de l'épouser, et de la garder (5)!
C'est bien ! répondez-vous. Moïse n'a pas expressément favorisé la polygamie. Mais s'il ne l'a pas favorisée, il ne l'a pas interdite non plus!
Vous vous trompez. Dieu condamne le vice, stigmatise le vice, interdit le vice à ceux mêmes qui pourraient y trouver excuse ou prétexte par leurs immenses richesses ou. par cette sorte d'immunité que donne un rang exceptionnel. Dieu interdit la polygamie aux rois : « Le roi ne prendra point plusieurs femmes, afin que son coeur ne se corrompe point ! (6
Remarquez le motif : afin que son coeur ne se corrompe point !
Telle est la défense. Vous savez ce qu'en ont fait les rois. Mais la défense demeure incrustée au livre de Dieu, et toutes les révoltes, et toutes les désobéissances, et toutes les négations ne l'en arracheront pas.

Reste le divorce.
Ici, vous avez une permission, et vous avez une interdiction.
La permission concerne le renvoi d'une femme coupable; soulignez ce trait. L'interdiction prohibe les secondes noces; elle les prohibe absolument. Tolérer le divorce en supprimant, les secondes noces, c'est établir la séparation, purement et simplement.
L'immoralité du divorce consiste en ceci : que les divorcés sont libres de se remarier. L'immoralité de la séparation consisterait en ceci : que des facilités d'abandon mutuel seraient accordées aux deux époux.
Or la loi défend positivement le second mariage après le divorce.
Or la loi n'admet qu'un cas de séparation : l'infidélité.
« Quand quelqu'un aura pris une femme et se sera marié avec elle, s'il arrive qu'elle ne trouve point grâce devant ses yeux, à cause qu'il aura trouvé en elle quelque chose de malhonnête, il lui donnera par écrit la lettre de divorce; et la lui ayant mise entre les mains, il la renverra hors de sa maison. Et quand elle sera sortie de sa maison, et que s'en étant allée elle se sera mariée à un autre mari; si ce dernier mari la prend en haine et lui donne par écrit la lettre de divorce et la lui met en main et la renvoie de sa maison (7), ou que ce dernier mari qui l'avait prise pour femme meure; alors son premier mari, qui l'avait renvoyée, ne pourra point la reprendre pour sa femme, après avoir été cause qu'elle s'est souillée; car c'est une abomination devant l'Éternel. Ainsi, tu ne chargeras point de péché le pays que ton Dieu te donne. en héritage (8). »

Notez-le bien; loin de favoriser la rupture, même dans un cas - « parce qu'il aura trouvé. quelque chose de malhonnête en elle », - le législateur inspiré déclare que le mari, offensé oui non, - devient, lorsqu'il renvoie sa femme, cause de cette souillure pire que la première : le second mariage de la femme mariée, une abomination devant l'Éternel, une charge de péché qu'il ne faut sous aucun prétexte faire peser sur le pays (9) !
Le chapitre XXII du même livre, plus explicite encore, condamne le mari qui aurait injustement accusé et renvoyé sa femme à la reprendre, à la garder malgré sa haine; et les anciens de la ville châtieront cet homme-là.
Vous avez ici tous les textes de la législation sur le divorce; il n'en existe pas d'autres; je les ai mis sous vos yeux dans leur intégrité (10).
Les sacrificateurs, modèles de pureté, « ne prendront point une femme répudiée, car ils sont saints à leur Dieu (11). »
Ces mots, qu'on retrouve à tout instant lorsqu'il s'agit de l'épouse : « Il ne la pourra point laisser tant qu'il vivra », affirment et consacrent l'indissolubilité du mariage. Voulez-vous quelque chose de plus? vous faut-il le blâme le plus énergique? vous faut-il la condamnation la plus énergique du divorce? Malachie, ce prophète dont le cri de reproche, d'appel et d'espoir clôt l'Ancien Testament, Malachie vous la donnera. Les Israélites ont couvert l'autel d'oblations; ils l'ont mouillé de larmes; ils se plaignent que l'Éternel ne les exauce plus. Pourquoi?
Voici la réponse de Dieu: « C'est parce que l'Éternel est intervenu comme témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, contre laquelle tu agis perfidement; et toutefois elle est ta compagne, et la femme qui t'a été accordée. Or il n'en a fait qu'un; et néanmoins il y avait en Lui abondance d'esprit! Gardez-vous donc dans votre âme. Et quant à la femme de ta jeunesse, prenez garde qu'on agisse perfidement envers elle; car l'Éternel, le Dieu d'Israël, a dit qu'il hait qu'on la renvoie ! (12) »

Le peuple juif a fait de cette loi, précise, incisive, d'une infinie tendresse en même temps que. d'une infaillible autorité, ce qu'il a fait des autres lois, de la loi qui anathématisait l'idolâtrie, de la loi qui proscrivait toute alliance avec les peuples païens. Il en a fait ce que trop souvent, hélas ! nous faisons, nous les chrétiens, de la Parole de Dieu: il l'a violée.
Ni la prescription n'est effacée du Livre, ni la sainteté du Livre n'est altérée. L'homme s'est une fois de plus montré dur et désobéissant. L'Éternel, une fois de plus, lui a montré sa patience avec ses compassions. Voilà tout.
Avant de quitter Israël, si fréquemment révolté, contemplons-le un instant encore.
Tout rebelle qu'il est, je vous affirme qu'il garde sur son front, en rayons lumineux, la trace de ses entretiens avec l'Éternel, au désert, au Sinaï, sur les montagnes de Judée.

Voyez ces jeunes filles à la démarche aisée, fières et modestes, chastes, pures, de bonne grâce, que célèbrent sans les flatter, sans les amollir, les prophètes d'Israël, tout pénétrés du sentiment exquis de la poésie qui accompagne leurs pas lorsque, s'avançant à la rencontre des guerriers vainqueurs, elles chantent des cantiques, ou qu'elles pleurent vers les fleuves de Babylone, ou qu'elles amènent, le tenant par la main, un _fiancé dans la chambre de leur mère (13).

Regardez ces femmes, la femme forte, et aussi la femme aimable, la femme aimée, celle à laquelle les Proverbes reviennent sans cesse : « Réjouis-toi de la femme de ta jeunesse comme d'une biche aimable et d'une chevrette gracieuse. Sois continuellement épris de son amour » (14)! Regardez quelle place elle occupe, point abaissée, point encensée, debout à côté de son mari qui s'appuie sur elle, objet d'une tendresse grave comme son beau visage, profonde comme son regard sérieux et doux, avec des sourires comme ses lèvres en savent avoir.

Considérez la mère, cette mère que rien, dans le respect des enfants, que rien dans la royauté de l'intérieur ne sépare du père; qui est honorée ainsi que lui, obéie ainsi que lui, qui est mère en Israël!
Enfin voici le mariage, le voici tel qu'il rayonnait dans son éclatante beauté, au paradis de Dieu! Il s'altérera plus tard, toutefois il nous est apparu jeune, saint, idéal. Et qui donc nous l'a dévoilé dans sa fraîcheur première? Qui nous l'a révélé dans ses droits souverains : « l'homme quittera son père et sa mère pour se joindre à sa femme » (15). Qui nous l'a fait connaître dans sa suprême unité : « Ils seront une seule chair » (16) ? Qui donc, a écrit cette loi du nouveau marié, touchante jusqu'à l'émotion, si parfumée d'amour qu'on croirait entendre, le doux murmure de la tourterelle? Durant toute une année, le nouveau marié n'ira point à la guerre, on ne mettra point de charge sur lui; durant toute une année, il lie connaîtra ni la rudesse des jougs ni la pesanteur des faix qui écrasent la vie, « afin, déclare la parole de Dieu, qu'il soit en joie à la femme qu'il a prise » (17) ! Qui donc, dites-moi, nous a montré le; mariage si austère et si fort: deux coeurs liés pour le travail, pour la bonne guerre; l'homme s'assurant en sa femme; la femme, son aide, sa vaillante, lui faisant du bien tous les jours? Qui a protégé l'union par ces terribles foudres dont l'éclair va frapper l'adultère, proclamant du même coup l'inviolable sainteté de l'oeuvre parfaite de Dieu, ce couronnement de la création? Qui donc saisissant le mariage et l'enlevant d'un trait, le porte dans les cieux, sur les ailes de ces comparaisons splendides, éternelle expression de l'éternelle dilection de Dieu (18)? Qui a fondé la famille et qui nous l'a racontée : Isaac pleurant sa mère, Joseph pleurant sur le cou de ses frères; Moïse, le bel enfant, caché, conservé en dépit de l'arrêt du Pharaon, tandis que sa soeur se tient aux aguets parmi les roseaux du Nil? Qui nous a fait voir les fils, les filles, sauvés avec les pères; les liens de la parenté fortement serrés par le noeud des ordonnances; les caravanes se rendant en famille aux belles fêtes de Jérusalem? - Ce cri dont l'accent, on le dirait, traverse, en dépit des égarements, l'histoire entière du peuple de Judée: « Pour moi et ma maison, nous servirons l'Eternel » (19) ! qui donc l'a proféré, bâtissant la maison sur le roc! (20)?

Le Livre reste unique : lumière au milieu des ténèbres, pureté au milieu des corruptions, vivant au milieu de tout ce qui meurt, parlant «espoir quand tout se détruit et que tout se dissout.

Le peuple reste unique - souvent infidèle, mais connaissant Dieu, mais trouvant pour Dieu des élans, d'adoration, des virilités d'obéissance, des dévouements étrangers aux-autres peuples; souvent révolté, mais conservant dans le vase d'élection la sainteté du mariage, l'intégrité de la famille, effacées partout ailleurs; et quand le souverain Législateur viendra, son peuple lui tendra le rouleau du Livre, intact, fidèlement gardé; son peuple, élevé à l'école, du Livre, lui fournira ces douze ignorants qui, en fait d'éternité, de divinité, de vérité, en savent plus que les plus savants des écoles d'Athènes on de Rome, et qui, en fait de sainteté, mettons d'honnêteté, rougiraient de dire ce que pratiquent ceux-là.

1. Afin de rester équitables envers la législation de l'Ancien Testament, rappelons-nous bien ceci : Mentionner un fait, c'est-à-dire le reconnaître lorsqu'il existe, ce n'est pas réglementer ce fait, c'est-à-dire le sanctionner. Tenir compte des conséquences du péché et les soumettre à une loi, c'est-à-dire leur imposer un frein, ce n'est pas légaliser le péché, c'est-à-dire le légitimer. 
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2. Deutéronome, XXII, 1.
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3. On sait que tous les sept ans les esclaves hébreux rentraient gratuitement en possession de leurs libertés.
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4. La Bible, lorsqu'il s'agit d'un acte grossier, emploie le mot brutal« C'est sa manière de démasquer le vice; elle ne biaise jamais de langage avec lui : au péché hideux, le mot cru. Point d'hypocrisie, le vrai partout.
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5. Exode, XXII, 16. Dans le cas où le père de la jeune fille refuse absolument son consentement au mariage avec le séducteur, celui-ci, doit payer une forte amende.
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6. Deutéronome, XVIII, 17.
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7. Il ne s'agit pas dans ce second cas d'un règlement, puisque ce cas est une désobéissance et qu'on ne réglemente pas une désobéissance; il s'agit de la constatation d'un fait qui va jouer son rôle dans l'énoncé de la loi.
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8. Deutéronome, XXIV.
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9. « Si quelqu'un délaisse sa femme, s'écrie Jérémie, III, 4, et qu'elle se séparant de lui, se joigne à un autre mari, là premier mari retournera-t-il encore vers elle? Le pays même n'en serait-il pas entièrement souillé? » Jérémie III, 4.
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10. Interrogé par les pharisiens, qui, « afin de l'éprouver », lui demandent s'il est permis de répudier sa femme « pour quelque cause que ce soit », Jésus répond en rétablissant le seul motif légitime autorisé par Moïse : l'adultère. - Lorsque ces mêmes pharisiens, froissés Lie la parole' de Jésus : « Ce que Dieu a joint, que l'homme ne le sépare pas! » s'écrient : « Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé de donner la lettre de divorce et de répudier sa femme? » et que Jésus répond : « Il vous a donné ce commandement à cause de la dureté de votre coeur » ; Jésus n'admet pas, ne peut pas admettre un instant que Moïse ait donné un commandement qu'il n'a pas donné, mais se plaçant au point de vue de ses interrogateurs, il cil part pour leur déclarer ce qu'ils ne demandaient point, ce qu'ils ne veulent pas entendre, c'est que « quiconque laisse sa femme et en épouse une autre commet adultère contre elle; » c'est que « pareillement, si la femme laisse son mari et se marie à un autre, elle commet adultère. » Marc, X, 2. - Math., XIX, 1, 7.
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11. Lévitique, XXI, 13.
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12. Malachie, ch. II, versets 14, -15, 16.
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13. Il y a « un droit des filles ». Exode, XXV, 9. - Quand les filles de Tzélophcad, mort au désert, s'approchent de Moïse pour demander « une possession » dans la terre promise, l'Éternel, consulté par son législateur, répond : « Tu leur donneras un héritage. » - Il y a une dot des vierges. Exode, XXII.
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14. Proverbes, V, 18, 19.
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15. Genèse, II, 24. 
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16. Genèse, II, 24. 
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17. Deutéronome, XXIV, 5.
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18. Quant à cette idée subversive du mariage, la sainteté par le célibat, on sait si l'Ancien Testament l'admet à un degré quelconque. Les prêtres juifs, les souverains sacrificateurs, les sacrificateurs, les lévites, sont tous mariés. Il y a plus. Les Nazariens eux-mêmes, qui font des voeux, ne rangent à aucune époque le célibat au nombre de leurs engagements exceptionnels. Le nazaréat, essentiellement temporaire, consiste à porter la barbe et les cheveux longs, sans que nul fer tranchant ne les touche plus; il consiste à s'abstenir de toute boisson, enivrante, à fuir le contact de tout ce qui pourrait souiller la chair. Or la loi du nazaréat, type de la pureté intérieure, nia, pas un instant supposé que le mariage, ce retour de Dieu sur son oeuvre pour la perfectionner, pût jamais contaminer le corps on le coeur.
Les prophètes, ne l'oublions pas, étaient mariés. Tous les apôtres, sauf Paul, étaient mariés. II y avait, du temps de Jésus, des Esséniens qui, fondant la sainteté sur le célibat, ne se mariaient point. Or Jésus n'a jamais dit : Allez, et faites comme eux! - Jésus a dit : « Au commencement, Dieu fit un homme et une femme, c'est pourquoi l'homme laissera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme. Marc, X, 6, 7. Math., XIX, 6.
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19. Josué, XXIV, 15,
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20. L'importance qu'attache l'Ancien Testament à la famille ressort partout de la, législation. Les terres, distribuées' par familles, rentrent dans la famille lorsqu'elles en sont sorties; elles y rentrent régulièrement, forcément; le jubilé vient, à intervalles fixes, rétablir l'intégrité des patrimoine, ; l'acheteur et la vendeur tiendront compte de cette circonstance, mais aucune transaction particulière ne pourra la modifier. Il en va de même pour l'esclave israélite, qui a été ou qui s'est vendu - par où nous devons entendre loué, - tous les sept ans il rentre sous son toit, parmi les siens, libre et le front haut.
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