Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE XXII.

-------

«Et il me montra un fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'Agneau. Au milieu de la place de la ville et sur les bords du fleuve, il y avait un arbre de vie (c'est-à-dire beaucoup de spécimens de cet arbre), produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations.»

La première partie de ce dernier chapitre est la continuation de la description de la nouvelle Jérusalem que nous avons considérée au chapitre précédent.

Ce que nous trouvons de particulièrement remarquable vers la fin de cette description, c'est le fait que l'achèvement de l'oeuvre de la rédemption place à nouveau l'homme au pied du même tableau devant lequel l'histoire humaine a commencé.

L'histoire humaine a commencé dans le Paradis, situé dans une plaisante et fertile vallée. Un fleuve, source de vie et de prospérité, de paix et de joie, sortait d'Eden pour arroser le jardin, embellissant et enrichissant la contrée. Il y avait dans ce paradis des arbres de toutes espèces, dont deux d'entre eux sont particulièrement mentionnés. C'est l'arbre de la vie et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Ces deux arbres ont en eux-mêmes une signification symbolique. Le premier préfigure Jésus-Christ, le deuxième la responsabilité humaine. Adam et Eve pouvaient se nourrir de tous les fruits des arbres du jardin à l'exception de celui de la responsabilité. Dieu désirait être le seul Maître de sa créature. Il voulait la garder sous son entière dépendance, afin quelle soit idéalement heureuse. Hélas, nous connaissons la suite: la désobéissance, l'insoumission, la révolte et toutes ses conséquences catastrophiques. Mais nous connaissons aussi l'amour incomparable de Dieu et son infinie sagesse qui a trouvé le moyen de ramener l'humanité à son point de départ, dans le paradis retrouvé; non pour recommencer la ronde infernale, mais pour s'y établir éternellement, ayant profité des résultats bénis de cette grande et tragique expérience.

Le premier paradis était glorieux, le second le sera davantage encore. Dans le premier, le péché a pénétré; dans le paradis retrouvé, il n'y aura plus une telle possibilité, car il n'entrera dans la nouvelle Jérusalem rien de souillé, ni personne qui se livre à l'abomination et au mensonge; il n'y entrera que ceux dont le nom est écrit dans le livre de vie, de l'Agneau. Il n'y aura plus d'anathème. Les rachetés ,seront étroitement liés avec le trône. Une grande et glorieuse activité régnera partout. Le jour sera éternel, il n'y aura plus de nuit, plus d'ombre. La lumière resplendira éternellement partout, sans une ombre de variation.

.

8. Derniers messages et exhortations.

Nous sommes arrivés au terme de la parole prophétique. Il nous reste encore à considérer quelques exhortations et avertissements.

L'assurance, qui a déjà été donnée au cinquième verset du précédent chapitre, concernant la certitude de ces paroles prophétiques, est à nouveau renouvelée. Elle fait également penser aux autres paroles que nous avons considérées au premier chapitre, où il est dit: «Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont. «Le jour viendra où toutes ces choses se réaliseront. Où l'on entendra la voix de l'archange et le son de la trompette de Dieu. Alors, en un clin d'oeil, l'Eglise qui est présentement l'obstacle à l'iniquité, sera transmuée et enlevée à la rencontre du Seigneur dans les airs. C'est alors que l'on entendra la voix du Maître proclamer ces paroles: « Voici, je viens bientôt».

Cette déclaration est renouvelée trois fois dans ce dernier chapitre, en rapport avec la marche du croyant. Quelle autre vie serait notre vie chrétienne si nous étions remplis par cette espérance bénie de son prochain retour; et pourtant, nous entendons des chrétiens dénigrer cette doctrine, prétendant qu'elle n'est pas d'un ordre pratique. Quelle erreur! Y a-t-il une doctrine qui soit plus pratique que celle-là? Par exemple, quelle fiancée, qui serait dans l'attente d'un moment à l'autre du retour de son fiancé absent, se laisserait-elle aller à négliger sa tenue? Ne voyons-nous pas que cette attente est le plus grand des stimulants pour une vie pure et sainte? Quelle vie pieuse vivrait le peuple de Dieu ici-bas, s'il se souvenait constamment du grand fait de son prochain retour, trois fois mentionné dans ce dernier livre de la Bible.

Tragique situation que celle dans laquelle se trouve la chrétienté pour avoir perdu de vue cette glorieuse vérité! Hélas, la chrétienté continue à rejeter cette espérance bénie, et tout logiquement, elle continue à marcher vers la nuit et dans la nuit, sans Dieu et sans espérance. «Mais heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre!»

«C'est moi, Jean, qui ai entendu et vu ces choses. Et quand j'eus entendu et vu, je tombai aux pieds de l'ange qui me les montrait, pour l'adorer. Mais il me dit: Garde-toi de le faire! je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu.»

Il n'y a chez l'ange aucun orgueil, aucune vanité. Il est dans la volonté de son Dieu. Quelle leçon pour l'église catholique romaine qui ne craint pas de s'agenouiller devant des images de bois, de plâtre ou de pierre.

Jean reçoit l'ordre de ne point sceller les paroles de la prophétie de ce livre. Car le temps est proche. Si ces paroles ne doivent pas être scellées, elles doivent être enseignées et proclamées. Alors, comment se fait-il qu'il n'y en ait point eu qui aient été plus négligées que celles-là.

Il nous est ensuite parlé des deux classes qui divisent notre humanité. Le contraste qui existe entre elles doit s'accentuer de plus en plus, jusqu'au jour de la rétribution où il sera donné à chacun selon son oeuvre.

Le mal prend des proportions insoupçonnées. Les hommes méchants et imposteurs avancent toujours plus dans le mal. Ils s'opposent à la vérité, étant corrompus d'entendement, réprouvés en ce qui concerne la foi. La parole donnée perd sa valeur, les moeurs perdent leur retenue, les doubles vies se multiplient. Les besoins religieux sont étouffés par le sport et le plaisir.

D'un autre côté, le bien fait aussi un pas en avant, un travail s'accomplit au milieu du peuple de Dieu.

Le besoin d'un réveil se fait sentir et se manifeste ici et là. Nous constatons un retour à la parole intégrale. L'attente de son retour fait un réel progrès au milieu de l'Eglise, et avec cette attente, un réveil de la conscience se manifeste.

Pour la deuxième fois, Il annonce sa venue; mais en cette occasion c'est en rapport avec les récompenses qu'Il donnera à chacun, selon son oeuvre. Quel encouragement à son service, et quelle grâce nous est faite de la part de Celui qui est l'Alpha et l'Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.

Les deux classes apparaissent à nouveau. La première est parfaitement heureuse, car elle a lavé ses robes dans le sang de l'Agneau, ce qui lui confère le droit d'entrer par les portes dans la ville où elle trouve accès à l'arbre de vie.

La deuxième est exclue de ce bonheur par sa propre volonté, ayant foulé aux pieds le Fils de Dieu, tenu pour profane le sang de l'alliance, et outragé l'Esprit de la Grâce (Hébr. 10: 29).

«Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Eglises» (v. 16).

«Moi, Jésus», que c'est grand, que c'est beau cette humilité et cette simplicité. Lui, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, le Tout-Puissant, Créateur des mondes, se désigner ainsi sous le nom de son humiliation volontaire. «J'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Eglises.» Pourquoi le Seigneur Jésus aurait-il envoyé son ange pour attester ces choses, s'il n'y avait pas dans ces révélations un enseignement précieux pour les rachetés? Et comme il existe un tel enseignement, pourquoi continuerions-nous à vouloir méconnaître cette glorieuse vérité de son prochain retour ?

Que le Seigneur nous vienne en aide et nous éclaire sur ce sujet trop longtemps négligé. Et puissions-nous dire, avec l'Esprit et l'Epouse tout entière: Viens. Et que celui qui entend et lit ces paroles dise: Viens. Et que celui qui a soif vienne; que celui qui veut prenne de l'eau de la vie, gratuitement.

.

9. Un dernier et solennel avertissement.

«Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre. Si quelqu'un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre; et si quelqu'un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie et de là ville sainte, décrits dans ce livre.»

Les faux prophètes qui croient pouvoir ajouter à la Parole de Dieu le fruit de leur prétendue sagesse, ainsi que la haute critique qui prend plaisir à arracher aux Saintes Ecritures ce qu'elles ont de plus vital, trouvent écrit dans ces versets le jugement qui leur est réservé. Celui qui atteste ces choses dit: Oui, je viens bientôt. Et à cette déclaration l'Eglise répond par un solennel: Amen! Viens, Seigneur Jésus!

Cette réponse si spontanée de l'épouse à la déclaration du Maître nous fait penser à cette autre réponse que fit Adam au Seigneur, lorsqu'Il le cherchait dans le jardin d'Eden: «J'ai entendu ta voix et j'ai eu peur». Quel contraste avec ces dernières paroles de la Bible qui annoncent la venue du Seigneur, et auxquelles l'Eglise répond avec force par un: «Amen, viens, Seigneur Jésus». Ah! c'est que pour en arriver à ce merveilleux contraste, il a fallu l'accomplissement de toute l'oeuvre de la rédemption.

Que le Seigneur nous aide à saisir avec plus de clarté la grâce infinie qui nous a été faite en Jésus-Christ, et que nous puissions avec l'Eglise entière adresser du fond de nos coeurs cette prière trop longtemps oubliée: 'Viens! Seigneur Jésus. Et que la grâce du Seigneur soit avec nous tous.

Nous plaçons cet humble travail aux pieds du Maître, comptant sur sa bénédiction pour que cet ouvrage devienne entre ses bonnes mains une source de bénédictions qui aide à mieux comprendre ces glorieuses vérités, et que par elles nous comprenions à notre tour le besoin de consacrer nos vies plus complètement à son saint service, et qu'à Lui soit toute la gloire.

En conclusion nous ne voyons pas de passage mieux approprié que celui que nous trouvons dans l'épître aux Hébreux:

«Gardez-vous de refuser d'entendre celui qui parle; car si ceux-là n'ont pas échappé qui refusèrent d'entendre celui qui publiait des oracles sur la terre, combien moins échapperons-nous si nous nous détournons de celui qui parle du haut des cieux, Lui dont la voix alors ébranlera la terre, et qui maintenant a fait cette promesse: Une fois encore j'ébranlerai non seulement la terre, mais aussi le ciel. Ces mots: Une fois encore, indiquent le changement des choses ébranlées comme étant faites pour un temps, afin que les choses inébranlables subsistent. C'est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant» (Hébr. 12: 25-29).


Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant