Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Appendice

Les septante semaines du prophète Daniel

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A l'époque de Darius, Israël vivait des jours sombres. Babylone, qui avait été l'instrument de la captivité, était alors tombée entre les mains des Perses. Dans ces temps troublés, Daniel redouble de ferveur pour lire et méditer les divins manuscrits, afin d'y trouver force, lumière et consolation.

Par la méditation du prophète Jérémie il comprend que la captivité sera limitée à soixante-dix années (Dan. 9: 2), et que, de ce fait, elle arrive à son terme. C'est alors qu'il adresse à Dieu une fervente prière dans laquelle il confesse le péché de son peuple, auquel il s'identifie. Puis, dans le débordement de son coeur, il continue sa prière par une brûlante requête: «Maintenant donc, ô notre Dieu, écoute la prière et les supplications de ton serviteur, et, pour l'amour du Seigneur, fais briller ta face sur le sanctuaire dévasté! Mon Dieu, prête l'oreille et écoute! Ouvre les yeux et regarde nos ruines!... (Dan. 9: 17-18). Je parlais encore dans ma prière, quand l'homme, Gabriel, que j'avais vu précédemment dans une vision, s'approcha de moi d'un vol rapide, au moment de l'offrande du soir. Il m'instruisit et s'entretint avec moi. Il me dit: Daniel, je suis venu maintenant pour ouvrir ton intelligence. Lorsque tu as commencé à prier, la parole est sortie, et je viens pour te l'annoncer; car tu es un bien-aimé. Sois attentif à la parole et comprends la vision! Soixante et dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur la ville sainte, pour faire cesser les transgressions et mettre fin aux péchés, pour expier l'iniquité et amener la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le Saint des saints. Sache-le donc, et comprends! Depuis la parole ordonnant de rétablir et de rebâtir Jérusalem, jusqu'à l'Oint, au conducteur, il y a sept semaines et soixante-deux semaines: les places et les fossés seront rétablis, mais en des temps fâcheux. Après les soixante-deux semaines, un Oint sera retranché, et il n'aura pas de successeur. Le peuple d'un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin arrivera comme par une inondation; il est arrêté que les dévastations dureront jusqu'au terme de la guerre. Il fera -une solide alliance avec plusieurs pendant une semaine, et durant la moitié de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'offrande; le dévastateur commettra les choses les plus abominables, jusqu'à ce que la ruine et ce qui a été résolu fondent sur le dévastateur» (Dan. 9: 21-27).

La réponse de l'homme, Gabriel, est une révélation de la plus haute valeur pour celui qui désire connaître les plans futurs de Dieu au sujet de son peuple Israël, car elle contient tout le programme des événements futurs depuis la captivité jusqu'à la fin du temps des Gentils, lorsque le grand dictateur de l'Empire romain réorganisé brisera l'alliance qu'il aura faite trois ans et demi auparavant, pour commettre les choses les plus infâmes. Et enfin, la glorieuse et éternelle délivrance de son peuple.

En étudiant ce sujet il ne faut jamais perdre de vue que cette prophétie concerne exclusivement Israël, et n'a, de ce fait, aucun rapport avec les Gentils. Cette déclaration prophétique de faire cesser les transgressions, mettre fin au péché, pour expier l'iniquité, s'adresse à Israël comme nation. Il est évident que ceci n'exclut pas le fait que le fondement de cette oeuvre de grâce pour le peuple élu repose uniquement sur la mort de Jésus-Christ comme pour nous (Jean 11 : 50).

Cette transgression d'Israël n'est pas encore arrivée à son terme, et son péché n'est pas expié; mais la mort de Christ a rendu possible le salut de la nation. Avant que ce salut soit une réalité nationale pour Israël, ces soixante-dix semaines doivent s'écouler. Ce n'est qu'après ce temps fixé par Dieu que cessera la transgression et que les bénédictions annoncées se réaliseront. C'est en ce temps-là qu'«Il. détournera de Jacob les iniquités et qu'Il ôtera leurs péchés» (Rom. 11 : 26-27). Alors commenceront les temps bénis où «selon le bienveillant dessein qu'il avait formé en Lui-même, pour mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre» (Eph. 1 : 10-11). En ces temps-là, la justice sera établie sur la terre, et la ville sainte sera appelée « la ville de la justice » (Esaïe 1: 26 et Jér. 33: 14-16).

Mais pour bien comprendre tout l'enseignement ,que renferme la réponse de l'ange Gabriel, il faut être parfaitement renseigne sur la signification exacte de ces 70 semaines mentionnées.

La traduction littérale de ces «70 semaines» est «70 fois sept». Ce mot «sept», traduit par «semaine», peut signifier «sept jours» comme il peut signifier «sept années», de sorte que la traduction aurait pu être tout aussi bien «sept fois sept jours» ou «70 fois sept années» que «70 semaines». Ceci porte à penser que 70 fois sept, traduit par 70 semaines, peut indiquer des semaines sabbatiques, de sept ans ,chacune.

La justesse de cette interprétation est prouvée par les différentes façons par lesquelles est déclarée la durée de la Grande Tribulation qui doit se manifester dans la dernière moitié de la 70me semaine de notre prophétie.

Au verset 27, nous voyons qu'après la soixante-neuvième semaine, une alliance est conclue pour -une semaine, entre le grand dictateur et plusieurs (parmi les Juifs). Dans le même verset nous voyons cette alliance brisée au milieu de la semaine, ce qui enfante la Grande Tribulation. Ainsi cette demi-semaine doit être d'une durée de trois ans et demi, si notre interprétation est juste. Que dit l'Apocalypse à ce sujet? Parlant du dictateur, il est dit qu'«Il lui fût donné le pouvoir d'agir pendant 42 mois» ( 13 : 5). Au sujet des Gentils, il est dit qu'ils « fouleront aux pieds la ville sainte pendant 42 mois» ( 11 : 2), ce qui fait trois ans et demi, la moitié dune semaine de sept ans. Concernant les deux témoins, il est dit: «Je donnerai à mes deux témoins le pouvoir de prophétiser, revêtus de sacs pendant 1260 jours» (11:3), ce qui fait encore 42 mois ou trois ans et demi. Au verset 14, il est parlé d'un temps, des temps et la moitié d'un temps, ce qui fait toujours trois ans et demi. En plus, la preuve nous est fournie par le fait que ces 69 semaines, qui maintenant ont passé dans l'histoire, se sont accomplies littéralement et dans l'espace de 483 ans.

Pour constater ce dernier fait, il est absolument nécessaire d'être au clair sur la date exacte du commencement de ces 70 semaines. Certains font leur calcul à partir du moment où Daniel faisait monter à Dieu sa prière, ce qui est inexact. Au verset 25, nous voyons que ces semaines ne commencent que lorsque l'ordre est donné de rebâtir la ville. Et nous trouvons dans le chapitre deuxième du prophète Néhémie la date précise de ce commencement. C'est au mois Nizan de la vingtième année du règne d'Artaxerxès, soit en l'an 445 avant Jésus-Christ.

L'ange Gabriel révèle au prophète que ces 70 semaines se divisent en trois groupes distincts l'un de l'autre. Le premier est formé par les sept premières semaines, le deuxième par les soixante-deux suivantes, et le dernier par la soixante-dixième semaine, ce qui fait respectivement 49 ans, 434 ans, et 7 ans, au total 490 ans.

C'est durant les sept premières semaines que les fossés et les places ont été rebâtis en des temps fâcheux. A la fin de la soixante-neuvième semaine, 7 + 62 = 69 = 483 ans, un Oint est retranché (cet Oint retranché est Jésus-Christ crucifié).

Si du mois Nizan de l'an 445 avant J.-C. à la mort de Christ en l'an 32, il existe bien 483 ans , nous aurons par ce fait une nouvelle et irréfutable preuve que notre interprétation est juste.

Voici ce que nous dit Sir Robert Anderson, qui compte ces soixante-dix semaines à partir du 14 mars de l'an 445 avant J.-C., ce qui correspond avec les déclarations qui sont données dans le livre de Néhémie. «La crucifixion de notre Seigneur Jésus-Christ a eu lieu à la quatrième Pâque de son ministère. Selon la coutume juive, Il se rendit à Jérusalem le huitième jour du mois Nizan, qui tomba, cette année-là, sur un vendredi. Ayant passé le sabbat à Béthanie, Il rentra le jour suivant dans la ville sainte, tel qu'il est précisé dans les évangiles. La date du calendrier Julien de ce dixième jour du mois Nizan était un dimanche. C'était le 6 avril de l'an 32, jour de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Quelques jours plus tard, Il était rejeté par son peuple, et mourait sur la croix de Golgotha.

Nous voyons ainsi que l'intervalle qui existe entre ces deux dates est exactement, jour pour jour, 173880 jours, ou sept fois soixante-neuf semaines prophétiques de 360 jours, ce qui fait 483 années.

A partir de l'an 445 av. J.-C. jusqu'en l'an 32 ap. J.-C. il y a 476 ans, soit 173 740 jours (476 x 365 + 116 jours pour les années bissextiles).

Du 14 mars au 6 avril, 173 740 + 116 + 24 = 173 880 jours, ou 483 ans. 69 fois sept x 360 = 173 880 jours, ou 483 ans.

Ceci doit suffire pour démontrer le fait que ces 70 semaines sont bien des semaines sabbatiques de sept ans chacune.

Après le rejet du Roi, nous avons la prophétie de la destruction de la ville. «Le peuple d'un conducteur qui viendra détruira la ville et le sanctuaire.» En l'an 70, les Romains, sous Titus Vespasien, firent passer cette prophétie dans l'histoire. Mais cette prophétie va plus loin. «La fin arrivera comme par une inondation, il est arrêté que les dévastations dureront jusqu'au terme de la guerre.» Ces paroles nous donnent l'histoire du peuple juif jusqu'à nos jours. Ce sont les mêmes paroles que prononça le Maître. «Ils tomberont sous le tranchant de l'épée, ils seront emmenés captifs parmi les nations, jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis» (Luc 21 : 24).

Il nous reste à considérer la 70me semaine, soit les derniers sept ans qui doivent s'accomplir avant qu'il y ait un terme à la dévastation et à la guerre, et que l'établissement du Règne de la Justice soit sur la terre une réalité.

Une question se pose à nous. Nous avons suivi le cours de ces 69 semaines prophétiques, nous avons remarqué que la 69me s'est accomplie au rejet du Roi; mais voici bientôt deux mille ans d'écoulés, et nous n'avons encore rien vu, ni entendu de la dernière semaine.

Nous comprenons fort bien l'étonnement que cause ce fait, toutefois le problème qu'il soulève ne présente aucune difficulté. Nous avons vu qu'à la fin de la 69me semaine, le peuple a délibérément rejeté son Roi. Il n'a pas voulu qu'Il règne sur lui. Il l'a crucifié. Par cet acte, il a comme brisé le cours prophétique établi par l'Eternel, il a pour ainsi dire créé une interruption dans le développement normal des événements prophétiques qui devaient s'accomplir en rapport avec les promesses faites à Israël. Par suite de cette rupture, il s'est établi entre la 69me et la dernière semaine, une parenthèse indéterminée en durée, durant laquelle l'évangile de la Grâce a été substitué à l'évangile du Royaume par lequel le Roi rejeté attire à Lui, du milieu des Gentils, un peuple qui porte son nom, et qu'Il appelle son Eglise. Lorsque la totalité de ceux qui sont appelés à former ce corps mystique aura répondu à l'appel divin (Rom. 11 : 25), le Seigneur Lui-même viendra sur les nuées pour prendre à Lui son Eglise. Alors cette parenthèse de Grâce se fermera. L'interruption du développement normal des soixante-dix semaines produit par le rejet du Roi, prendra fin, et la dernière semaine s'accomplira, durant laquelle l'évangile du Royaume sera à nouveau prêché.

En abordant le verset 27, qui traite cette dernière semaine, nous voyons qu'une décision est prise par une personnalité de tout premier ordre. «Il fera une solide alliance avec plusieurs, pendant une semaine.» Ce « Il» qui personnifie-t-il? C'est le grand chef qui sort de ce peuple qui a détruit le temple et la ville de Jérusalem en l'an 70 de l'ère chrétienne, sous l'empereur Titus. C'est la petite corne de Daniel 7: 8, le grand dictateur qui sortira de l'Empire romain lorsqu'il réapparaîtra vers la fin de notre époque. C'est la personnification de la bête qui sort de la mer (Apoc. 13 : 1).

En ce temps-là, la question juive sera particulièrement tendue. Il y aura, ici et là, de fréquents et abondants mouvements antisémites. Les Juifs porteront leurs regards désespérés vers ce surhomme. Leur espoir sera de posséder la Palestine, d'établir un état juif, et de reconstruire le temple afin de rétablir les cérémonies du culte lévitique. Ce surhomme prendra en considération les demandes et aspirations juives, mais dans l'esprit qui animait l'empereur Constantin lorsqu'il épousa la cause chrétienne. Il verra par cette protection qu'il accorde aux Juifs un moyen de consolider son pouvoir dès le début de son règne. Il fera avec eux une solide alliance qui leur accordera, selon toute probabilité, ce qu'ils désirent. Cette alliance sera limitée, dans le sens qu'elle ne sera signée qu'avec «plusieurs».

En effet, nous distinguons tout à travers les Ecritures «un résidu» Israélite, c'est-à-dire des descendants d'Abraham qui ont gardé et qui garderont toujours, envers et contre tout, leur foi inébranlable dans le Dieu de leurs pères. Dans ces jours-là, ce résidu ne se laissera pas séduire par les paroles enjôleuses de ce monstre déguisé en ange de lumière. Ils refuseront de prendre part à cette alliance. N'est-ce pas de ce pacte qu'Esaïe fait allusion lorsqu'il écrit: «Nous avons fait une alliance avec la mort, nous avons fait un pacte avec le séjour des morts, quand le fléau débordé passera, il ne nous atteindra pas, car nous avons la fausseté pour refuge, et le mensonge pour abri.» A quoi l'Eternel répond: «Votre alliance avec la mort sera détruite, votre pacte avec le séjour des morts ne subsistera pas quand le fléau débordé passera, vous serez par lui foulés aux pieds» (Esaïe 28 : 15, 18).

En effet, nous voyons qu'au milieu de la semaine, 3 ans et demi après que le surhomme aura pris le pouvoir et signé cette alliance, il la brisera, fera cesser le sacrifice et l'offrande, et commettra les choses les plus abominables, jusqu'à ce que la ruine et ce qui a été résolu fonde sur le dévastateur, comme il est démontré dans le cours de cette étude.

 

FIN.


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