Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE XXI.

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4. Les nouveaux cieux et la nouvelle terre (v. 1).

«Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus» (v. 1).

Beaucoup se figurent qu'après le jugement dernier, la terre et les cieux qui l'entourent, se dissoudront pour ne jamais être retrouvés. Cette idée provient d'une fausse conception des deux textes ci-dessous. «La terre et le ciel s'enfuirent devant sa face, et il ne fut plus trouvé de place pour eux» et «En ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasé& se dissoudront, et la terre avec les oeuvres qu'elle renferme, sera consumée» (Apoc. 22 : 1 et 2 Pierre 3: 10). Nous lisons cependant, dans ce même chapitre de l'apôtre Pierre, ces paroles :

«Maïs nous attendons, selon Sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera» (2 Pierre 3: 13).

Le millénium nous apportera ces nouveaux cieux et cette nouvelle terre; mais cet état de parfaite justice ne s'établira sur la terre d'une manière définitive, qu'après le jugement dernier, car le grand embrasement de la terre que signale l'apôtre Pierre, ne fait aucune allusion à l'annihilation de ce monde. Dieu n'annihile rien, et nous ne trouvons aucun passage, dans les Ecritures, qui enseigne l'annihilation d'une chose quelconque, et moins encore d'une âme, comme certains voudraient le prétendre.

Cette grande conflagration parle d'une complète et entière purification des cieux et de la terre. En ce temps-là, Satan ne sera plus le prince de l'air, ni de ce monde. Les cieux et la terre de maintenant se seront retirés, ils ne seront plus. C'est-à-dire dans la forme que nous leur connaissons présentement, ou, pour employer le langage de l'apôtre Paul, nous dirions: la figure de ce monde a passé (1 Cor. 7: 31). L'expression «une nouvelle terre» ne veut pas dire précisément une autre terre, pas plus qu'un nouvel homme ne veut dire un autre homme. Nous sommes de nouvelles créatures en Christ, et cependant nous sommes identiquement les mêmes personnes; ce qui a changé, c'est l'esprit. Ainsi la signification de ce mot «nouveau» veut dire: renouvelé, transformé, changé tout en restant le même. Il en est de même pour cette expression «plus de mer». Cela suggère un tout autre état d'esprit de la société au milieu de laquelle nous vivons. La mer est le symbole de l'instabilité, de l'agitation des masses. Esaïe compare le méchant à une mer agitée (Esaïe 57: 20). Il n'y aura ainsi, sur cette nouvelle terre, aucun mal, aucune agitation, ni aucune instabilité.

Les cieux qui sont mentionnés, ne sont pas tous les cieux, car il y a un ciel qui ne sera touché ou affecté en quoi que ce soit par ces éléments embrasés. Les cieux mentionnés dans l'épître de Pierre, comme dans ce premier verset, sont les différentes couches atmosphériques qui entourent notre planète et avec lesquelles nous avons à lutter. D'après Esaïe 66: 22 et 65: 17, il semblerait que les nouveaux cieux et la nouvelle terre seraient la demeure éternelle des élus.

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5. Premier aperçu de la nouvelle Jérusalem (v. 2).

Les premières lueurs de la nouvelle Jérusalem se dessinent à l'horizon. Durant le millénium, Jérusalem était la capitale du monde. Elle était enveloppée de gloire. Esaïe 60: 11-22 a trouvé son parfait accomplissement. Au chapitre 20: 9 de notre livre, elle est appelée «la ville bien-aimée». Mais il est parlé d'une autre Jérusalem, que Jean vit descendre du ciel. Cette autre Jérusalem ne peut être que l'Eglise lorsqu'elle apparaît dans toute sa gloire. Cette phrase: « préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux» (v. 2) confirme bien l'exactitude de cette interprétation. Les noces de l'Agneau ont eu lieu mille ans auparavant, puis l'Eglise a régné avec Christ, son divin époux, durant le millénium; maintenant vient la fin, où l'Eglise régnera pour toujours avec Christ, sur une nouvelle terre et sous de nouveaux cieux, lorsque Christ aura remis le Royaume à Celui qui est Dieu et Père, afin que Dieu soit tout en tous (1 Cor. 15: 24 et 28).

Oh! les richesses insondables et éternelles de Celui « qui pour nous s'est fait pauvre, de riche qu'Il était, afin que par sa pauvreté nous fussions enrichis» (2 Cor. 8: 9). Ces richesses commencent à se manifester dans toute leur splendeur.

C'est alors que tous les rachetés de tous les temps et de tous les lieux, apprendront à connaître par ce glorieux fait la pleine justification de ces paroles: «Afin de montrer, dans les siècles à venir, l'infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en, Jésus-Christ» (Eph. 2: 7).

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6. Le tabernacle de Dieu avec les hommes (v. 3-8).

«Et j'entendis du trône une voix forte qui disait: Voici le tabernacle avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux» (v. 3). C'est là, la glorieuse consommation de l'oeuvre du Dieu trois fois saint et plein d'amour.

Dans le jardin d'Eden, avant la chute, Dieu prenait plaisir à marcher avec l'homme et à converser avec lui dans l'intimité; mais le jour où le péché a été commis, cette communion a été brisée. Cependant, l'amour insondable de Dieu a trouvé dans les profondeurs de sa sagesse, sans violer les exigences de sa justice et de sa sainteté, le moyen de renouer les relations brisées et de demeurer à nouveau avec l'homme, comme nous l'enseigne le lieu très saint du tabernacle. Après la désobéissance d'Israël et le rejet du Messie promis, Dieu se forma un nouveau peuple tiré du milieu des païens et auquel Il s'est manifesté. Ce peuple est devenu son tabernacle spirituel parmi les hommes, c'est-à-dire l'Eglise, le corps mystique de son bien-aimé, au milieu duquel Il vit en esprit et en vérité. Mais dans l'économie éternelle, Dieu demeurera lui-même au milieu de ses rachetés.

Quelle éternité glorieuse! Dieu au milieu des siens, vivant ensemble dans une perpétuelle intimité. Nous pouvons alors comprendre ces paroles: «Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu» (v. 4). Quelle délivrance et quelle joie! Quel contraste avec l'heure présente, où il n'y a que pleurs, deuils, tristesses, cris, misères, angoisses et souffrances. Crainte au dedans et crainte au dehors. Toutes ces choses, fruits directs ou indirects du péché, appartiendront au passé. A l'inauguration de ce glorieux jour, les rayons du Soleil de justice feront disparaître à tout jamais, toutes les ombres de la nuit du péché au milieu de laquelle nous vivons.

Puissions-nous, par la grâce de Dieu, apprendre, .à travers nos larmes, nos chagrins, nos tristesses, nos peines et nos misères, à regarder en avant, dans une sainte anticipation, le jour glorieux où Dieu «essuiera toute larme de nos yeux».

Enfin! nous entendons la voix de Celui qui est assis sur le trône dire: «Voici, je fais toutes choses nouvelles.» «Et Il me dit: C'est fait! Je suis l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie gratuitement. Celui qui vaincra héritera ces choses; je serai son Dieu, et il sera mon fils.»

«C'est fait», tout est accompli, rien n'a été négligé. L'oeuvre de la rédemption est entièrement achevée.

A la croix, Christ a pu prononcer ces paroles « Tout est accompli», car la coupe de malédiction qui nous était réservée, Il l'a bue à notre place, jusqu'à la lie. La question du péché était à tout jamais réglée. Au chapitre 16: 17 nous entendons sortir du temple une voix forte qui provenait du trône et disait: « C'en est fait! » Les sept sceaux du livre de la rédemption étaient brisés, la septième trompette avait retenti. Le jour de l'homme était à son terme. Le millénium était à la porte avec toutes ses promesses et sa gloire. Dans ce 21me chapitre nous entendons pour la dernière fois cette déclaration «C'en est fait», tout est achevé, rien ne reste en suspens. Le péché a été expié, la terre a passé par le feu. Le jugement dernier a eu lieu. Les élus de toutes les dispensations sont introduits dans l'Etat éternel de gloire.

Cher lecteur, es-tu du nombre de ces élus? Si par malheur ce n'était pas le cas, oh! sache que Dieu te veut dans ce lieu de félicité éternelle. Ecoute sa Parole: «A celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie gratuitement. Celui qui vaincra héritera ces choses; je serai son Dieu, et il sera mon fils. Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort» c'est-à-dire la mort spirituelle, en d'autres termes, la séparation éternelle d'avec Dieu.

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7. La nouvelle Jérusalem.

A partir du 19me chapitre jusqu'à la fin du chapitre 20me, les événements qui doivent se dérouler sont indiqués dans leur ordre chronologique. Premièrement, c'est le grand choeur des alléluias qui se fait ,entendre du ciel, célébrant la chute de Babylone (19: 1-5), puis la célébration des noces de l'Agneau (19: 6-10), suivie du retour du Roi rejeté, qui revient avec l'Epouse qu'Il s'est acquise au prix de son sang (19: 20-21). Ensuite nous avons le grand rassemblement des armées pour la bataille d'Harmaguédon (19: 17-19), suivi du jugement de la bête et du faux prophète et de leurs armées (19: 20-21). Enfin, Satan est lié pour mille ans (20: 1-3). Le règne de Christ est établi (20: 4-6), Satan est délié pour un temps relativement court (20: 7-8). La dernière et grande révolte éclate à l'instigation de Satan (20: 8-9), et le feu du ciel y met une fin rapide (20 : 9-10). Satan est jeté où sont la bête et le faux prophète (20: 10). La deuxième résurrection a lieu, suivie du jugement dernier (20: 11-15).

« Après le jugement dernier, un des sept anges qui tenaient les sept coupes remplies des sept derniers fléaux vint, et il m'adressa la parole en disant : Viens, je te montrerai l'Epouse, la femme de l'Agneau. Et il me transporta en esprit sur une haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu» (21 : 9-10).

Jean voit cette cité céleste où habitent tous les rachetés et au milieu de laquelle Dieu lui-même demeure.

«Son éclat est semblable à celui d'une pierre très précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme du cristal.» La pierre de jaspe que nous connaissons est opaque et non transparente, de sorte que la splendeur de la nouvelle Jérusalem dépasse tout ce que l'on peut imaginer ici-bas. C'est une splendeur céleste. C'est la pierre vivante... choisie et précieuse devant Dieu. C'est l'Eglise tout entière avec les rachetés de l'ancienne alliance et de la Grande Tribulation qui ont été, par le fait de sa grâce, rendus semblables à Lui, qui est le Soleil de justice.

Cette ville est entourée d'une grande et haute muraille. Cette muraille nous fait penser au fin lin retors, brillant et pur, qui entourait le parvis du tabernacle. Le fin lin symbolise la justice et la sainteté de Dieu. Ces tentures placées autour du tabernacle servaient de séparation pour exclure les profanes et protéger les adorateurs. Nous avons dans cette muraille la même signification.

«Elle avait douze portes. Ces portes étaient en perles, chaque porte était d'une seule perle.» La perle représente l'Eglise. En effet, l'Eglise est bien la perle de grand prix pour laquelle le Seigneur a donné tout ce qu'il avait pour se la procurer (Matth. 13: 45-46) . Ainsi, ces portes faites d'une seule perle chacune, sont -une image merveilleusement bien appropriée pour indiquer l'entrée et la sortie de la nouvelle Jérusalem. Il y a entrée et sortie, ce qui suggère une activité de la part des saints. Sur chaque porte il y avait un ange, chaque ange portait un des noms des douze tribus d'Israël. Ces anges sont des messagers qui sont à la disposition des rachetés, qui sont appelés eux-mêmes à juger le monde et les anges (1 Cor. 6: 2-3).

«La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux, les douze noms des douze apôtres de l'Agneau.» Ces fondements ou bases de la muraille nous font encore penser aux bases d'argent du parvis du tabernacle, sur lesquelles reposaient les pieux d'airain où étaient suspendues les tentures de fin lin. Ses bases d'argent représentaient l'oeuvre de la rédemption, et c'est bien de la rédemption que parlent ces douze apôtres de l'Agneau.

Le mesurage de la ville. Il n'y a rien dans l'oeuvre de Dieu qui ne soit préalablement pensé, mesuré et pesé. Dieu a donné à Moïse les indications précises pour la construction du tabernacle (Exode 25: 9). Les ouvriers ont exécuté strictement les ordres qui leur ont été donnés (Exode 39: 43). Il en a été de même pour le temple de Jérusalem, de même pour l'Eglise qui est l'anti-type du tabernacle (Exode 25: 8; Ephés. 2: 19-22) et ce n'est pas le fruit du hasard de voir identiquement les mêmes proportions cubiques entre le lieu très saint et la nouvelle Jérusalem.

Quant à la signification des pierres précieuses qui forment les fondements de la muraille, nous nous voyons dans l'obligation de garder le silence en attendant les lumières qui nous échappent encore. Il suffit pour le moment de savoir que tout est «édifié sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire» (Eph. 2 : 20).

«Je ne vis point de temple dans la ville; car le Seigneur Dieu tout puissant est son temple, ainsi que l'Agneau» (21 : 22). Nos temples sont des moyens de grâce que Dieu met à notre disposition pendant que nous sommes sur cette terre de péché. Dans la nouvelle Jérusalem, ces moyens de grâce n'auront plus leur raison d'être, car tous ses citoyens seront des rachetés qui auront été glorifiés, et qui, par le fait, auront reçu à nouveau tout ce qui a été perdu par la chute, de sorte qu'ils pourront tous jouir d'un libre accès auprès de Dieu et de l'Agneau. Ainsi, l'absence d'un temple, dans cette nouvelle Jérusalem, ne peut être considérée comme une lacune, bien au contraire, cela nous donne la preuve d'une communion plus immédiate et plus intense avec Dieu. La présence d'un temple donnerait l'idée d'un intermédiaire entre Dieu et ses rachetés; ainsi son absence doit être considérée comme un progrès plutôt qu'une perte.

« La ville n'a besoin ni du soleil, ni de la lune pour l'éclairer; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'Agneau est son flambeau» Il n'y aura ainsi plus de nuit, plus de ténèbres, plus d'ombres, plus de sombres vallées à parcourir. Tout sera resplendissant de lumière sans la moindre variation.


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