Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE XVIII.

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4) Dernière forme de la chrétienté apostasiée.

Babylone apparaît, dans ce chapitre, sous une forme différente que dans le précédent. Au 17me chapitre nous avons vu son aspect religieux ainsi que des détails de la bête sur laquelle elle est assise. Ici nous avons plus particulièrement son aspect matériel, ainsi que son jugement final. En d'autres termes, ce 18me chapitre donne une vision de la condition sociale et commerciale de notre soi-disant «civilisation chrétienne», et de sa destinée. Après l'enlèvement de l'Eglise, la Rome papale prend un développement rapide. Le mouvement «retour à Rome» trouve un plein succès. Le grain de moutarde de la parabole a atteint son apogée. L'Eglise officielle de Rome devient la tête de toute la chrétienté apostasiée, de sorte qu'elle devient un vaste et puissant système ecclésiastique. Tout lui est subordonné. Elle contrôle toute la vie privée, sociale et commerciale, jusqu'au jour de son malheur. Elle devient une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur et odieux. Les oiseaux, symbole des esprits séducteurs, esprits de démons, s'installent définitivement dans ses branches. Et les grands de la terre se livrent avec elle à l'impudicité et les marchands de la terre s'enrichissent par la puissance de son luxe. Mais l'heure de son jugement a sonné. «Après cela, je vis descendre du ciel un autre ange, qui avait une grande autorité; et la terre fut éclairée par sa gloire.» Cette description montre clairement que ce grand personnage ne peut être une simple créature angélique, mais doit être indiscutablement l'Ange de l'Eternel, Jésus-Christ, comme le fait comprendre cette phrase: «La terre fut éclairée par sa gloire» (voir Esaïe 6 : 3 et Ezéchiel 43: 2).

« Il proclama d'une voix forte, disant: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande!» «Et tous les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle à l'impudicité et au luxe, pleureront à cause d'elle, quand ils verront la fumée de son embrasement.» Ces rois qui pleurent sur elle ne sont pas les dix rois de la bête qui l'ont mise au pouvoir, car nous avons vu au précédent chapitre qu'ils se sont tournés contre elle et ont provoqué eux-mêmes sa ruine.

Ces dix rois ne sont pas les seuls qui ont vécu sous le pouvoir de la prostituée, car son influence s'est étendue bien au delà des limites de l'Empire de la bête. Ces rois sont d'autres rois, tels que les rois des grands trusts, les chefs des grandes industries mondiales, les mauvais riches tout à travers le monde qui se sont livrés avec elle à l'iniquité, et qui ont accumulé leurs péchés jusqu'au ciel. Ils pleurent et gémissent, à cause des malheurs qui frappent la prostituée avec laquelle ils ont trafiqué. Ils pleurent, car ils voient que le malheur qui la frappe devient leur propre malheur, ils voient que leurs richesses sont pourries, que leurs vêtements sont rongés par les teignes, que leur or et leur argent sont rouillés, ce qui dévore leur chair comme un feu. Ils pleurent parce que leurs victimes crient vengeance et que l'heure de la rétribution est venue (Jacques 5 : 1-6).

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5) Appel à la séparation (v. 4-6).

L'apôtre qui vit l'ange puissant descendre du ciel pour annoncer le jugement de la grande Babylone entend la voix d'un autre ange qui exhorte les fidèles à sortir du milieu d'elle, afin qu'ils ne participent pas à ses péchés, et qu'ils n'aient point de part à ses fléaux (v. 4). Qui sont les fidèles à qui ces paroles sont adressées? Ce ne sont pas les fidèles de l'Eglise, vu que l'Eglise a été enlevée et glorifiée, et de ce fait, elle n'est plus sur la terre dans ces temps fâcheux. Cet appel est adressé sans aucun doute au résidu d'Israël qui a tourné sa face vers l'Eternel, et qui a accepté le Seigneur Jésus comme son Messie; ainsi qu'à la multitude des Gentils qui ont accepté pendant la Grande Tribulation le message de l'Evangile du Royaume.

Mais, ces paroles adressées particulièrement aux rachetés, juifs et gentils, de la Grande Tribulation, n'auraient-elles pas pour nous une valeur de première importance?

L'époque que nous traversons n'est-elle pas remplie Au rationalisme, du formalisme, du mondanisme et du matérialisme? N'est-elle pas, de ce fait, un immense danger pour les rachetés de l'Eternel? Et ne devrions-nous pas prêter une oreille attentive à la proclamation de l'Ange et nous retirer de tels milieux séducteurs? Combien ont fait naufrage, quant à la foi, sur ces récifs. Combien se sont brisés contre les écueils du rationalisme, ou se sont endormis à tout jamais pour s'être laissé bercer dans un milieu de pure forme, sans un atome de vie, ou encore qui ont été étouffés à mort par un christianisme mondain, ou écrasés par le matérialisme. Ces paroles de l'ange, adressées plus particulièrement aux fidèles de la Grande Tribulation, devraient produire néanmoins un puissant écho dans notre chrétienté actuelle.

Cependant, prenons bien garde de ne pas claquer les portes de l'église à laquelle nous nous sommes rattachés, pour la simple raison que nous n'y trouvons pas tout ce que nous désirons. Il est fort possible que nous ne lui apportons pas nous-mêmes tout ce que nous pourrions lui apporter, comme prière, comme amour et comme consécration. Méfions-nous à un très haut degré de toute mesquinerie religieuse de notre part. Je crois que nous n'avons aucun droit de quitter une église ou une assemblée chrétienne, sous prétexte de fidélité à la Parole, aussi longtemps que les vérités fondamentales ne sont pas nettement et volontairement rejetées. Si c'est une question de vie spirituelle, nous n'avons pas le droit, devant Dieu, de quitter un tel milieu, aussi longtemps que nous n'avons pas fait tout ce qui était en notre pouvoir pour remédier à la lacune existante, et cela dans un esprit de prière, d'humilité et d'amour. N'allons pas à la recherche d'une église parfaite. Car si par le plus grand hasard il arrivait que nous en trouvions une, ce qui est improbable, elle discontinuerait de l'être au moment où nous y mettrions les pieds.

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6) Sa vanité et son juste jugement (v. 6-8).

Babylone la grande a pu, à travers tous les siècles, se frotter les mains de satisfaction de son pouvoir sur les rois de la terre, et dire en son coeur:

«Je me suis assise en reine», le monde est à mes pieds, «je ne suis pas veuve». Elle a pu s'enivrer de ses richesses et de son luxe et dire comme l'Eglise de Laodicée: «Je suis riche, je me suis enrichie et je n'ai besoin de rien». Mais le temps vient où Dieu mettra en évidence tout ce qui est caché en elle, et à cause de cela, en un jour, tous les malheurs l'atteindront «et elle sera consumée par le feu. Car Il est puissant, le Seigneur Dieu qui l'a jugée». Il est parfaitement possible que la ville de Rome, la ville aux sept collines, la gloire des nations et centre de l'apostasie et du commerce, soit littéralement détruite par le feu et transformée en un immense cratère. Les conditions volcaniques de la péninsule italienne rendent la chose très possible.

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7) Lamentations universelles sur sa chute (v. 9-19).

La nouvelle de sa chute se répandra à travers le monde avec une rapidité foudroyante, elle produira partout une forte émotion; mais cette émotion ne sera pas universellement de même nature, car sa chute affectera deux mondes qui sont en opposition l'un avec l'autre. Le monde de Satan et le monde de Dieu.

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8) Le monde de Satan (v. 9-19).

L'émotion de ce monde apostasié sera poignante, car il verra dans cette catastrophe l'écroulement de tous ses rêves. L'écroulement de sa philosophie utilitariste, de ses propres efforts pour l'amélioration de ce monde. Il verra l'anéantissement de son rêve de rétablir, par ses propres moyens, le paradis sur la terre.

La désolation sera si grande que l'on entendra de tous les pays, de toutes les capitales et de toutes les classes de la société, ce cri déchirant: Malheur! Malheur! Elle est tombée et elle n'est plus, en une heure est venu son jugement.

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9) Lamentations des rois de la terre (v. 9-10).

La chrétienté apostasiée, ayant été et étant encore une puissance plus politique que religieuse, a de tout temps intéressé tout particulièrement les rois et les grands de ce monde qui lui ont accordé influence et faveur. Ainsi il n'est pas surprenant d'entendre les premières lamentations sur la ruine complète de Babylone, venir de «tous les rois de la terre qui se sont livrés avec elle à l'impudicité et au luxe».

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10) Lamentations des marchands de la terre (v. 11-16).

Puis ce sont les marchands de la terre que nous voyons en larmes et dans la plus grande détresse, se lamentant de l'écroulement soudain de la source de leur gain.

Ils étaient parvenus au triomphe de l'esprit inventif et de la sagesse humaine. Ils étaient arrivés à l'unification et à la centralisation du commerce. Tous les industriels et les commerçants voyaient apparaître le jour où une grande marée commerciale allait emporter avec elle de grands et glorieux profits. Mais hélas! en une seule heure est venue son jugement. Alors, tous les marchands, tous ceux qui se sont enrichis par elle se tiendront éloignés dans la crainte de son tourment et contempleront avec horreur et angoisse la fumée de son brasier. Ils pleureront et seront dans le deuil, non par sympathie pour la ville détruite, car en ces temps-là la sympathie n'existera plus. Ce ne sera pas non plus sur leur état de péché, car la repentance ne sera plus à leur portée, ayant tué leur conscience par leur endurcissement renouvelé. La seule cause de leur détresse sera la destruction de leur commerce. Ils seront alarmés et terrifiés à cause des conséquences de cette ruine.

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11) Lamentations de la classe ouvrière (v. 17-19).

Il y a encore une troisième classe, plus nombreuse que les autres, qui se lamente sur la destruction de la grande ville. Ce sont les ouvriers de tous les commerçants et industriels qui trafiquent avec la grande Babylone. Ils ressentent d'une manière plus sensible les résultats de cette catastrophe. C'est pourquoi ce même cri sort de leurs entrailles en voyant la fumée de la ville en feu. La réalisation des conséquences de ce désastre sera si poignante, qu'ils jetteront de la poussière sur leurs têtes, ils pleureront et seront dans le deuil et crieront en disant: Malheur! Malheur! La grande ville, où se sont enrichis par son opulence tous ceux qui ont des navires sur la mer, en une seule heure a été détruite.

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12) Le monde de Dieu (v. 20).

Pendant que ce refrain de lamentations et de terreurs retentit sur la terre, une grande réjouissance rempli le ciel, car Dieu a exécuté lui-même le jugement que ses bien-aimés ont formulé sur elle.

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13) Sa complète et éternelle destruction (v. 21-23).

Dans le prophète Jérémie, au chapitre 51 : 60-64, nous lisons que Seraja a été envoyé par le prophète pour attacher une pierre au livre qui contenait les paroles de Jérémie, et de le jeter dans l'Euphrate en disant: «Ainsi Babylone sera submergée, elle ne se relèvera pas des malheurs que j'enverrai sur elle, et ils tomberont épuisés».

Ici nous avons un ange puissant qui prend une pierre semblable à une grande meule, et il la jette dans la mer en disant: «Ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et elle ne sera plus trouvée», montrant de cette manière la destruction complète et éternelle de ce monstrueux et diabolique système politique et religieux que représente ici la Babylone de ces deux chapitres.

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14) Le sang des rachetés trouvés chez elle (v. 24).

Ce dernier verset confirme dans sa déclaration concernant le sang des saints, que la Babylone mentionnée dans ces chapitres, se rapporte particulièrement bien à Rome ainsi qu'à toutes les forces anti-bibliques, opposées à la vérité.


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