Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Il. Apocalypse Millénaire - Chapitres 19 à 20: 6.

CHAPITRE XIX

-------

 

1. Les quatre Alléluias des saints glorifiés (v. 1-6).

Après cela, après avoir constaté dans les chapitres, 17 et 18 la complète destruction de la prostituée et du système qu'elle représente, l'apôtre Jean entend dans le ciel comme une voix forte d'une foule nombreuse qui disait: Alléluia! Cette foule nombreuse, qui faisait entendre du ciel ce choeur d'alléluias, d'où vient-elle et quelles sont les âmes qui la composent? Nul ne peut se prononcer avec certitude, cependant il est permis de supposer qu'elle pourrait bien être composée des âmes que l'apôtre vit sous l'autel, à l'ouverture du cinquième sceau, et qui attendait le jour de l'exécution de la justice divine sur leurs ennemis, ou les 144 000 mentionnés dans le septième chapitre, ainsi que cette multitude que personne ne pouvait compter et qui venait de la Grande Tribulation. Mais ce qui serait encore le plus vraisemblable, c'est que cette foule pourrait représenter tous les rachetés de la Grande Tribulation réunis ensemble.

Quelle que soit l'origine de cette multitude, elle fait entendre du haut du ciel un transport d'adoration dans une ivresse de joie, par ces glorieux «Alléluias».

Ainsi ce qui est pour les grands et les puissants de ce monde, comme d'ailleurs pour tous ceux de la terre, une cause de grande lamentation, est célébré au ciel comme un salut divin. La chose pleurée et regrettée ici-bas par la foule apostasiée, devient l'objet qui évoque les alléluias du ciel.

Souvent, dans la vie, nous serions tentés de penser que Dieu oublie Son peuple, Sa parole donnée, Ses promesses et qu'Il ne se préoccupe plus de ses enfants, tellement nous voyons le méchant réussir et l'iniquité triompher, alors que d'un autre côté, beaucoup de ceux qui s'appliquent à marcher selon la vérité sont appelés à suivre une vallée de larmes. Pourtant il n'en est rien. Il est le Fidèle, l'Immuable; Il nous aime d'un amour éternel. Ses voies sont justes et parfaites. La prostituée a eu des jours de triomphe et de gloire, c'est vrai, mais ces jours ont passé comme un son, et nous la voyons maintenant dans la nuit. Et quelle nuit! Une nuit dans laquelle aucune étoile d'espérance ne brillera jamais. Dieu a permis à la prostituée de leurrer, de tromper et de débaucher le monde; mais parce que les hommes préféraient ses abominations à la vérité, et afin que son jugement soit plus évident et sa destruction plus complète. Aussi, cette foule peut s'écrier: «Ses jugements sont véritables et justes» ; car Il a jugé la grande prostituée qui corrompait la terre par son impudicité, et il a vengé le sang de ses serviteurs en le redemandant de sa main. Et ils proclamèrent un second alléluia! ... «Et sa fumée (la fumée de Babylone) monte aux siècles des siècles.»

A la vue de cette fumée, les vingt-quatre vieillards, symbole de l'Eglise qui a été transmuée et glorifiée avant la Grande Tribulation, et que nous avons vue assise sur des trônes autour du trône de la Divinité, se prosternent avec les quatre êtres vivants pour faire retentir leur glorieux alléluia, ce qui veut dire «louange à l'Eternel». Et une voix sort du, trône; c'est la voix de l'Agneau (Apoc. 7 : 17) disant: «Louez notre Dieu, vous tous qui le craignez, petits et grands! » Et au même instant retentit dans toute la voûte céleste une autre et puissante voix d'une foule nombreuse comme le bruit des grosses eaux, et comme un bruit de fort tonnerre, disant: Alléluia! Car le Seigneur notre Dieu Tout-Puissant est rentré dans son Règne. Quelle est cette grande multitude? Au premier verset, nous avons entendu en deux fois les alléluias des martyrs de la grande tribulation. Après l'alléluia de ces bien-aimés, retentit celui de l'Eglise glorifiée, et maintenant ce sont tous les rachetés de tous les temps et de tous les lieux. Ceux qui ont passé par la Grande Tribulation, comme l'Eglise tout entière, et tous les saints de l'ancienne alliance d'Adam à Jésus-Christ qui s'unissent pour crier à l'unisson un alléluia qui retentit à travers l'univers comme une explosion formidable de joie et d'adoration qui surpasse tout ce qui a été entendu jusqu'à ce jour. C'est le point culminant de l'apothéose du plan de la rédemption que nous avons contemplé au cinquième chapitre, lorsque le Lion de la tribu de Juda s'avança pour prendre le livre de la main de Celui qui est assis sur le trône, afin d'en briser les sceaux. Cette vision est la plus sublime de toutes les visions célestes.

La Grande Tribulation est à sa fin. Les sceaux du livre ont tous été brisés. Les anges ont fait retentir le son de leurs trompettes, et ils ont versé leurs coupes sur la terre. L'apostasie a atteint son point culminant, la bête humaine s'est révélée dans toute son horreur. Les nations se sont unies dans une alliance diabolique. Les églises apostates se sont fédérées en plaçant à leur tête la soit-disant «église mère». Satan règne sur la terre. A la trinité divine a été substituée la trinité satanique. Les ténèbres morales ont atteint leur plus grande profondeur. Babylone la grande a été jugée, la terre est encore remplie des gémissements de cette humanité sans Dieu qui se lamente de ce que la source de son gain soit à toujours perdue. L'angoisse et l'épouvante atteignent le plus haut degré parmi les nations qui ne savent que faire. Les hommes rendent l'âme de terreur de ce qui surviendra sur la terre. Tout se prépare pour le grand drame final. Les limites de l'Euphrate ont disparu. Les rois du midi et du nord sont en route. La bête qui sort de la mer et son armée sont en mouvement. Un grand tumulte règne parmi les nations.

Dans le ciel il y a de la joie, une joie exubérante qui éclate dans un concert de louanges par tous les rachetés de toutes les dispensations, et non seulement parce que Dieu a exécuté ses justes jugements et que Babylone n'est plus, mais aussi, et particulièrement, parce que l'heure des noces de l'Agneau est arrivée (v. 7).

La prostituée n'est plus, elle a été jugée; la fiancée occupe la place d'honneur. La fête nuptiale s'organise. Le banquet va commencer. Qui est la fiancée? C'est le mystère caché de tout temps en Dieu; mystère qui n'a jamais été révélé dans l'Ancien Testament, mais qui est maintenant «révélé à ses saints à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir: Christ en vous, l'espérance de la gloire» (Col. 1 : 24-27; Eph. 3: 1-9). En d'autres termes, c'est l'Eglise, le corps mystique du Sauveur, si magistralement illustrée par la parabole de la perle de grand prix qui dans son origine se présente comme un corps étranger, ennemi, blessant; mais qui se voit par l'organisme blessé, transformé à l'image parfaite de la vie qui opère ce mystère. Nous étions ce corps étranger, ennemis de Dieu; nous blessions Dieu par nos péchés et par nos fautes ; mais Dieu, dans son amour, nous a visités. Il nous a fait grâce de la repentance, si du moins nous nous sommes laissé saisir par lui. Il nous a pardonnés. Il nous a recouverts de son amour et est allé jusqu'à la mort, même la mort ignoble de la croix, afin de nous rendre semblables à Lui en toutes choses. Et le jour viendra, et il vient bientôt, où nous serons ressuscités ou transmués selon le cas, à la voix de l'archange et au son de la trompette de Dieu, afin d'être introduits dans la chambre nuptiale. Là, l'épouse se prépare, «il lui est donné de se vêtir d'un lin éclatant et pur. Car le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints» (v. 8).

Par nous-mêmes, nous ne pourrions jamais répondre aux exigences de la justice et de la sainteté de Dieu. Tout ce que nous pourrions faire, c'est de nous tenir à l'écart et de crier: « Impur! impur! » Mais Dieu, qui ne veut qu'aucun périsse, mais que tous soient sauvés, nous a visités. Il nous a révélé par son Esprit notre état de misère, de péché. Et par l'effet de sa grâce nous nous sommes convertis, nous avons fait volte-face, tournant le dos aux ténèbres, nous nous sommes dirigés vers la lumière, et nous avons fait l'expérience bénie de la nouvelle naissance. Christ en nous, l'espérance de la gloire, par cette nouvelle vie, cette greffe divine, nous avons reçu une puissance qui nous fait marcher en nouveauté de vie. Toutefois, nous avons aussi fait l'expérience de l'apôtre Paul, qui doit s'écrier au commencement de sa vie nouvelle: «Misérable que je suis! qui me délivrera de ce corps de mort?» Puis, plus tard, ayant progressé sensiblement dans cette voie nouvelle, s'étant approché plus près de Dieu, il doit se reconnaître comme le moindre des apôtres, au point qu'il se trouve indigne de porter ce titre (1 Cor. 15: 9), et enfin, après sa longue carrière chrétienne, ne se déclare-t-il pas comme étant le premier des pécheurs (1 Tim. 1 : 15). Ceci est la conséquence toute naturelle de notre progrès vers la lumière. Plus nous nous approchons d'elle, plus les ténèbres se dissipent, tout en révélant de nouvelles profondeurs de notre misère insoupçonnée. Mais Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa lumière, nous attend au bout de la route, à l'entrée de la chambre nuptiale avec l'habit de noces en fin Un, symbole de la sainteté et de la justice divines que l'Agneau a accompli pour nous, afin de nous en recouvrir comme d'un manteau pour nous faire paraître devant Lui « sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais saint et irrépréhensible» (Eph. 5: 27). Nous sommes ainsi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils (Rom. 8: 29), mais pour le moment, nous ne sommes sauvés qu'en espérance (Rom. 8: 24). C'est pourquoi «nous soupirons en nous-mêmes en attendant la rédemption de notre corps» (Rom. 8: 23). Cette rédemption sera achevée pour notre corps, lorsque nous serons introduits dans le palais du Roi. Cette rédemption, ce rachat, consistent à rendre au régénéré, à celui qui s'est identifié par la foi à Jésus-Christ, le Rédempteur, tout ce qu'il a perdu dans son corps par la chute. Oh! quel banquet de noces!

Lorsque Dieu créa l'homme, Il le créa à son image, en connaissance, en justice et en sainteté. L'ayant placé en Eden, comme gouverneur de ce monde matériel, Il lui a donné un corps physique afin qu'il puisse matérialiser sa pensée. Ainsi ce corps a été donné à l'homme comme un simple instrument, mais un instrument parfait, soumis, maniable et obéissant. Hélas! dans la chute de nos premiers parents, ce corps fut gravement atteint par la catastrophe. Il perdit sa souplesse, sa soumission, sa docilité, son obéissance pour devenir trop souvent un obstacle à notre personnalité. Combien sont retenus dans l'accomplissement de leur vocation par un corps courbaturé ou ligoté par les passions de la chair. Combien sont incapables d'accomplir leur travail à cause d'un membre ou d'un organe malade? Un corps en bonne santé ne doit pas se sentir. Hélas! trouvons-nous beaucoup de ces corps-là? Gloire soit rendue à Dieu qui nous a fait la promesse de la rédemption de notre corps, c'est-à-dire, de rendre à ce corps mortel et déchu, tout ce qu'il a perdu par la chute, et: de ce qu'Il nous a donné une merveilleuse illustration de ce que sera ce corps glorifié, par le corps de Christ ressuscité.

Avant la résurrection, Christ avait un corps identique au nôtre en toutes choses, toutefois sans connaître le péché. Il connut la faim, la soif, la fatigue. Il connut dans son corps nos limitations physiques; mais à la résurrection toutes ces limitations disparurent. Il ne connut plus ni la faim, ni la soif, ni la fatigue. Il peut apparaître ou disparaître sans se préoccuper du lieu et du milieu dans lesquels Il se trouve. Il peut être en rase campagne, ou enfermé dans une chambre sans issue, rien ne peut le retenir. Il n'est pas soumis à son corps, c'est son corps qui lui est soumis.

Etant le Dieu incarné, Il connaît toutes les lois de la nature. Il sait ce que c'est que la matière. Nos hommes de science l'ignorent encore. Certains pensent que ce sont des gaz solidifiés. Si cette définition est juste, Il peut, étant l'omniscient et l'omnipotent, solidifier ou désolidifier à sa volonté, ces gaz selon son bon plaisir, afin d'apparaître ou disparaître selon sa volonté. C'est ce corps-là qu'ont dû posséder nos premiers parents avant leur chute, et que nous recevrons en entrant dans la gloire. Il n'y aura, dans ce corps incorruptible que nous revêtirons, aucune rigidité, aucune limitation, aucune trace de péché sous une forme ou sous une autre. Il ne restera, dans ce corps glorifié, que certaines traces caractéristiques de notre personnalité qui permettront de nous reconnaître, telles que Christ put être reconnu à la manière dont Il rompit le pain en arrivant à Emmaüs, ou par le timbre de sa voix qui le fit connaître à Marie en larmes, qui croyait voir le jardinier.

Il n'est pas étonnant que, devant une telle révélation, l'ange ordonne à l'apôtre Jean d'écrire ces paroles: «Heureux ceux qui sont appelés au festin des noces de l'Agneau! » et que Jean tombe à ses pieds pour l'adorer, ce qui attire sur lui cette réprimande pleine d'amour: Garde-toi de le faire! je suis ton compagnon de service, adore Dieu.

.

2. La seconde venue de Christ (v. 11-16).

Après cette imposante fête des noces de l'Agneau, nous voyons le ciel ouvert.

Ce n'est pas la première fois que nous constatons ce fait. Lorsque le Seigneur sortit de l'eau du baptême, le ciel s'ouvrit et l'Esprit de Dieu descendit du ciel sous la forme d'une colombe, et se posa sur Lui, et il se fit entendre une voix du ciel disant: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection» (Matth. 3: 16). Plus tard, nous voyons à nouveau le ciel ouvert à l'occasion du martyr d'Etienne, qui voit par cette ouverture, le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu, remplissant ses fonctions d'avocat auprès du Père (Act. 7: 55). Puis, nous voyons encore une porte ouverte dans le ciel à la fin de l'histoire terrestre de l'Eglise, par où l'Eglise fut introduite devant le trône de Sa majesté, pour la célébration des fêtes nuptiales que nous venons de considérer. La fête est terminée. Le grand événement dont les prophètes ont si souvent parlé et après lequel le monde entier soupire, est en voie d'accomplissement. Le grand sommet de l'Apocalypse est atteint. Le Lion de la tribu de Juda, qui, de sa voix a fait trembler la terre d'épouvante, lorsqu'Il s'avança pour prendre le livre et en rompre les sceaux, se manifeste maintenant visiblement à ce monde révolté, comme étant le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Seule et unique espérance pour la purification de cette terre adonnée au mal, et établir ici-bas son Royaume.

Oh! quelle grâce de connaître cette glorieuse vérité. La pierre de Daniel 2: 34-35 sort de son assise, elle apparaît dans le ciel sous la forme du cavalier du cheval blanc. Elle va briser les pieds de la statue, et tous les gouvernements qu'elle symbolise et qui sont ligués contre Dieu et contre son Oint, seront pulvérisés et emportés par le vent, ne laissant aucune trace derrière eux. Et la pierre deviendra elle-même un cinquième Empire, qui remplira toute la terre à la gloire de Dieu. Cette pierre est celle qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient (les Juifs), et qui est devenue la principale de l'angle (1 Pierre 2: 7). Elle est véritablement la préfiguration du cavalier du cheval blanc de notre chapitre, qui représente Jésus-Christ, le Roi des rois, comme nous pouvons l'affirmer par les noms qui lui sont donnés, tels que «le Fidèle» et «le Véritable» (v. 11) ou «la Parole de Dieu» (v. 13). Cette parole qui a été faite chair, le Dieu incarné, Jésus-Christ le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs (16). Les traits caractéristiques qui le distinguent nous conduisent également à la même conclusion; par exemple, cette épée aiguë qui sort de sa bouche, et ses yeux qui sont comme une flamme de feu, ne parlent-ils pas de son omniscience? Et que dire de la description de ce vêtement teint de sang! Pour comprendre la signification de ce vêtement teint de sang, il faut lire cette parole prophétique d'Esaïe, 63: 1-4, où il est parlé du jour de la vengeance, lorsqu'Il viendra du ciel pour l'établissement du Royaume. «Qui est celui-ci qui vient d'Edon, de Botsra, en vêtements rouges, en habits éclatants et se dressant avec fierté dans la plénitude de sa force? C'est moi, qui ai promis le salut, qui ai le pouvoir de délivrer. Pourquoi tes habits sont-ils rouges, et tes vêtements comme les vêtements de celui qui foule la cuve? J'ai été seul à fouler au pressoir, et nul homme d'entre les peuples n'était avec moi; je les ai foulés dans ma colère, je les ai écrasés dans ma fureur; leur sang a jailli sur mes vêtements, et j'ai souillé tous mes habits. Car un jour de vengeance était dans mon coeur, et l'année de mes rachetés est venue».

Lorsqu'Il apparaît sur les nuées, comme un voleur dans la nuit pour prendre à Lui son Eglise, Il vient seul, sans éclat, sans bruit, inaperçu du monde. La voix de l'archange et le son de la trompette ne sont entendus que par l'objet dérobé, la perle de grand prix, l'Eglise. Mais lorsqu'Il vient après la Grande Tribulation, après que la dernière coupe a été versée, que les noces ont été célébrées, Il vient avec éclat et puissance. Sa voix est comme celle d'un lion rugissant, le monde est saisi d'épouvante. «Les rois et les grands de la terre, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres se cachent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes, et disent aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de Celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l'Agneau; car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister?» En ce temps-là, Il dira à son peuple qui a été scellé du sceau de Dieu (7: 3) et qui a passé par la Grande Tribulation: «Entre dans ta chambre, et ferme la porte derrière toi, cache-toi pour quelques instants, jusqu'à ce que la colère soit passée. Car voici, l'Eternel sort de sa demeure pour punir les crimes des habitants de la terre; et la terre mettra le sang à nu, elle ne couvrira plus leurs meurtres. En ce jour, l'Eternel frappera de sa dure, grande et forte épée le léviathan, serpent fuyard, le léviathan, serpent tortueux; et il tuera le monstre qui est dans la mer» (Esaïe 26 : 20-21; 27 : 1).

C'est à ce moment-là qu'Il posera ses pieds percés sur la montagne des Oliviers qui est en face de Jérusalem, du côté de l'orient (Zach. 14: 4), d'où Il est monté au ciel (Act. 1 : 11), et d'où tout oeil le verra (1 : 7). (L'on peut se demander le pourquoi de tant de précisions sur le lieu où Il posera la plante de ses pieds lorsqu'Il reviendra. Ne serait-ce peut-être pas pour écarter tout danger d'interpréter Son retour personnel dans un sens figuratif? Si c'est le cas, ces détails ont joué pleinement leur rôle; car devant de telles précisions tout effort de ce genre est voué à un parfait échec.)

Quand il posera ses pieds sur la montagne des Oliviers, Il ne sera pas seul. Il reviendra en ce jour-là avec les armées qui sont dans le ciel et qui le suivent «sur des chevaux blancs, revêtus d'un fin lin, blanc, pur». Le fin lin que revêtent ces armées célestes révèle leur origine. C'est l'Eglise glorifiée, qui revient avec Christ pour régner avec Lui (Apoc. 5 : 10; Col. 1 : 12).

.

3. L'ange qui se tient dans le soleil (v. 17-18).

Ces deux versets nous placent devant une sublime vision, celle d'un ange qui se tient dans le soleil et qui, de ce fait, ne peut être que lumière et sainteté. De cet astre, symbole de l'autorité suprême, il crie d'une voix forte disant à tous les oiseaux qui volent par le milieu du ciel: Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu. Cet appel est une invitation adressée par anticipation à tous lés oiseaux de proie à se tenir prêts pour dévorer la chair des cadavres laissés sur le champ de l'imminente bataille d'Harmaguédon. Car le jour de sa colère est arrivé.

.

4. Harmaguédon (v. 19-21).

Harmaguédon, mot hébreu composé de «Har», qui veut dire, dans notre langue, « montagne » et de «Méguido» qui veut dire «place de Dieu». Ce mot de Méguido a été donné à une colline et une vallée située à l'ouest du Jourdain, dans la plaine de Jizreel. C'est cette vallée que Dieu a choisie pour rassembler toutes les armées de la terre qui se sont liguées contre Lui et contre son Oint (Ps. 2:2 ). C'est là qu'Il leur livrera bataille et réalisera dans sa plénitude la prophétie de Daniel 2: 35.

Cette vaste et grande plaine est parfaitement apte à devenir le théâtre de cette lutte finale.

Harmaguédon sera ainsi le point central vers lequel se rassembleront les rois du nord et du midi, de l'est et de l'ouest. Trois raisons favorisent une telle rencontre en ce lieu. La première est qu'Harmaguédon est au coeur de la Palestine qui est le centre du monde. C'est là que se rencontrent les routes de l'Orient, de l'Afrique et de l'Europe, et comme chacun veut posséder ce point stratégique, ils se sentent tous attirés vers ce lieu pour s'en assurer la possession. La deuxième raison est l'immense fortune qui est renfermée dans ce petit pays. Les experts du gouvernement anglais n'ont-ils pas déclaré qu'il y avait dans la mer Morte, à elle seule, pas loin de trois fois la fortune totale des Etats-Unis, en sels chimiques. Quelle tentation formidable pour des peuples ruinés par des années de guerre. Et enfin la troisième raison, et non la moindre, est que la Palestine est le berceau de plusieurs religions, et en particulier celui des religions juive et chrétienne, qui proclament toutes deux l'établissement du royaume de Dieu sur la terre. Or dans ces temps d'apostasie totale, la pensée de Dieu deviendra insupportable aux hommes. Une haine profonde remplira leurs coeurs, de telle sorte que ce rassemblement des nations aura comme cause première d'assouvir leur haine contre Israël et d'anéantir la promesse de l'établissement du Royaume de Dieu ici-bas. «Ils forment contre ton peuple des projets pleins de ruse, et ils délibèrent contre ceux que tu protèges. Venez, disent-ils, exterminons-les du milieu des nations, et qu'on ne se souvienne plus du nom d'Israël» (Ps. 83: 4-5).

Si ces nations sont courroucées contre Dieu et contre son peuple, remarquons que c'est aussi l'heure de la colère de Dieu, et qu'Harmaguédon parle du moment où Dieu entrera en compte avec elles.

Mais lorsqu'ils verront le Seigneur venir avec sa sainte milice, ils se laisseront emporter par leur arrogance, et poussés par une puissance d'égarement, ils engageront le combat contre le Seigneur en disant: «Qui est semblable à la bête et qui peut. combattre contre elle?» (13: 4). Lorsqu'un peuple s'est livré aux puissances des démons, il n'y a rien de trop absurde qu'il ne puisse entreprendre, mais «Celui qui siège dans les cieux rit, le Seigneur se moque d'eux. Puis Il leur parle dans sa colère, Il les épouvante dans sa fureur» (Ps. 2: 4-5), de sorte que la défaite de Sanchérib n'offre qu'une bien pâle image de la défaite des rois de la terre, ligués contre l'Eternel. «Voici je ferai de Jérusalem une coupe d'étourdissement pour les peuples d'alentour. En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples; tout ceux qui la soulèveront seront meurtris; et toutes les nations de la terre s'assembleront contre elle. En ce jour-là, dit l'Eternel, je frapperai d'étourdissement tous les chevaux et de délire ceux qui les montent» (Zach. 12: 2-4).

«La pierre brisera ces nations, et elles deviendront comme la balle qui s'échappe de Paire en été; le vent les emportera et nulle trace n'en sera retrouvée. Mais la pierre deviendra une montagne qui remplira toute la terre» (Dan. 2 : 34).

.

5. Destruction de la bête et du faux prophète.

La victoire de Celui qui est assis sur le trône sera complète. La bataille d'Harmaguédon sera de courte durée, ce sera la guerre éclair dans le vrai sens du mot; l'histoire humaine n'en aura jamais vu de semblable. Cependant, malgré sa brièveté excessive, la mortalité dépassera tout ce que l'on peut imaginer. «La bête sera prise, et avec elle le faux prophète qui avait fait devant elle les prodiges par lesquels il avait séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête et adoré son image. Ils furent tous les deux jetés vivants dans l'étang ardent de feu et de soufre.»

L'étang de feu et de soufre est le synonyme de «la seconde mort» ou de «l'enfer», comme nous le verrons dans le prochain chapitre. Les autres furent tués, non par des bombes ou des canons, ou toutes autres armes à feu, mais par l'épée de la bouche de Celui qui est assis sur le cheval blanc.


Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant