Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE XVI.

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4) L'ordre de vider les coupes sur la terre (chap. 16: 1).

«Et j'entendis une voix forte qui venait du temple, et qui disait aux sept anges: Allez, et versez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu.»

Nous voyons par ce commandement que rien n'est le fruit du hasard dans l'exercice de ces jugements, comme d'ailleurs dans l'exécution des desseins de Dieu en général; mais tout se passe dans une harmonie parfaite avec un plan bien établi d'avance. Pour être bien convaincu de ce fait, jetons un rapide coup d'oeil sur le plan de la rédemption. Des siècles à l'avance nous savions que Jésus-Christ devait naître d'une vierge (Esaïe 7 : 14) à Bethléem (Michée 5: 1), -et qu'Il devait fuir en Egypte (Osée 11: 1). Son entrée triomphale à Jérusalem a été en. accord avec le plan établi des siècles à l'avance (Zacharie 9: 9), ainsi que sa trahison par un ami (Ps. 41 : 10; 55 : 13-14), l'abandon des disciples (Zacharie 13: 7) comme le fait qu'Il a été vendu pour trente pièces d'argent (Zacharie 11 : 12), et qu'on lui cracha au visage (Esaïe 50: 6) et que maltraité, aucun de ses os n'a été brisé (Exode 12 : 46; Ps. 34: 21), mais que ses pieds et ses mains seraient percés (Ps. 22: 17) et l'apôtre Pierre pouvait affirmer que l'Agneau sans défaut et sans tache a été prédestiné «avant la fondation du monde» (1 Pierre 1 : 10).

Quel contraste avec le monde! Le monde marche dans les ténèbres, sur un sable mouvant; sa marche n'est qu'un tâtonnement perpétuel qui l'oblige à changer souvent ses méthodes. Sa tactique doit passer fréquemment par des transformations radicales pour s'adapter aux événements imprévus.

Au commencement Dieu a établi son plan, et ce plan s'accomplit au moment prévu par sa sagesse, sans l'ombre d'une variation, jusque dans ses plus infimes détails, «c'est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est bouleversée et que les montagnes chancellent au coeur des mers» (Ps. 46: 3).

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5) La première coupe (v. 2).

Après l'enlèvement de l'Eglise, nous apercevons à la faveur de la lumière qui se dégage de l'ouverture du premier sceau, l'apparition d'un surhomme qui, quoique acclamé comme sauveur d'une situation plus que désespérée, est en réalité le pire tyran de l'humanité, tyran qui se révèle nettement impuissant devant les éléments déchaînés de la nature, comme le fait comprendre l'enseignement qui se dégage de la première trompette. Le contenu de la première coupe jette un rayon de lumière sur le développement final de ce premier jugement. La bête qui sort la mer ayant pris la place du Saint-Esprit, il en résulte un changement radical dans le domaine moral du royaume de la bête. Les ténèbres ont été substituées à la lumière, le mensonge à la vérité, l'impureté à la pureté. La digue du mal a été rompue de sorte que les eaux boueuses du péché, sous ses formes hideuses, se sont répandues sur toute les couches de la société, car Dieu les a livrées à des passions infâmes et elles reçoivent en elles-mêmes le salaire que méritait leur égarement (Rom. 1 : 26-27). Cette corruption de l'âme et du corps se manifeste par ces ulcères qui frappent les adorateurs de la bête. Nous croyons que ce verset doit être interprété dans un sens tout à la fois littéral et figuratif. La mention de «terre» sur laquelle la coupe est versée, semble indiquer particulièrement Israël apostasié.

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8) La deuxième coupe (v. 3).

A l'ouverture du premier sceau, nous avons vu apparaître le surhomme, acclamé par tous, comme sauveur et prince de la paix. Ce monde, aux nerfs tendus par des années d'angoisse sous les rafales de la guerre mondiale, se voit, soudainement, électrisé par une espérance inattendue. Un message parcourt notre planète avec la rapidité de l'éclair. Tous les postes de radio proclament dans toutes les langues et dialectes: «Paix et sûreté». Un délire de joie bestiale s'empare de l'humanité apostasiée. Hélas! le message a à peine fait le tour de notre globe qu'un frisson d'horreur galvanise tous les coeurs en conformité avec cette prophétie de saint Paul: «Quand ils diront: Paix et sûreté! une ruine soudaine les surprendra, et ils n'échapperont point» (1 Thess. 5: 3). Nous constatons à l'ouverture du deuxième sceau qui enfante le deuxième jugement, que la paix est retirée de la terre, et que le sang est à nouveau versé. La deuxième trompette nous donne une lueur sur la nature de cette catastrophe. Nous apprenons que ce sang qui coule provient de la disparition de gouvernements embrasés par le feu de la révolution, comme le prophète l'a annoncé (Dan. 7: 8).

La deuxième coupe nous transporte vers la fin de ce deuxième fléau, où nous voyons les résultats tragiques d'un monde livré à lui-même. Il est évident que le contenu de cette deuxième coupe doit être interprété au sens figuré, et que nous avons ainsi par cette image la vision d'un monde ensanglanté et plongé dans une corruption indescriptible, et atteint d'une mort spirituelle absolue. La mer doit, selon toute probabilité, préfigurer les Gentils. Toutefois, il est infiniment plus sage de ne pas dogmatiser sur ces choses secondaires, pour lesquelles nous n'avons pas de révélations précises pour appuyer ce que nous avançons, mais de reconnaître simplement notre ignorance de ces choses. Parler avec affirmation de choses pour lesquelles nous n'avons pas de bases solides, c'est s'exposer à jeter un discrédit sur la Parole sacrée de Dieu. Qu'Il nous en garde dans sa bonté!

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7) La troisième coupe (v. 4-7).

A l'ouverture du troisième sceau, nous nous sommes trouvés en face du sombre tableau de la famine. Le claironnement de la troisième trompette nous a fait entrevoir une aggravation sensible de ce troisième jugement. L'astre brillant, le fils de l'aurore, a été précipité sur la terre. Il a transformé toutes les sources de vie, de joie, de paix et de prospérité en amertume profonde. La troisième coupe nous conduit au terme de ce troisième fléau. Elle parle de sang. Le sang a été rejeté, méprisé, raillé par cette foule apostasiée. Dieu leur donne du sang à boire, car ils en sont dignes.. Ils ont corrompu toutes les rivières, toutes les sources d'eaux vives. Ils doivent maintenant déguster à pleines gorgées la dégradation et l'amertume de leur rationalisme. Dieu leur donne à boire les eaux putrides et nauséabondes qu'ils ont créées eux-mêmes. «Tu es juste, toi qui es et qui étais, tu es saint parce que tu as exercé ce jugement.»

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8) La quatrième coupe (v. 8-9).

Arrivant au quatrième jugement, qui trouve son apogée à la quatrième coupe, nous constatons que dès son origine, lors de l'ouverture du quatrième sceau, une atmosphère de mort pèse lourdement sur la terre. Il est évident que les descriptions qui sont données de ce jugement sous l'emblème des sceau, trompette et coupe, doivent être interprétés, je ne dis pas exclusivement mais en grande partie, dans leur sens figuré. Par exemple: sous l'emblème de la quatrième trompette, nous voyons le soleil, la lune et les étoiles perdre le tiers de leur clarté. Ce qui n'est pas seulement une diminution de lumière, mais aussi de vie et de force. Or, sous l'emblème de la quatrième coupe, nous voyons que le résultat de cette obscurité produit, sur les hommes, une brûlure intolérable. Au sens littéral, c'est un phénomène incompréhensible, mais au sens figuré, c'est le résultat logique.

Ce quatrième jugement fera son apparition, comme d'ailleurs celui qui le précède, au milieu de la dernière semaine sabbatique, soit trois ans et demi après la venue du grand dictateur. Il suivra de près le fléau de la famine, qui trouvera un plein accomplissement dans le sens littéral et figuré. Il sera la suite logique de son prédécesseur. A son apparition sous l'image de l'ouverture du quatrième sceau, nous voyons le spectre de la mort planer sur le monde. Arrivés à la quatrième trompette, nous constatons une aggravation sensible de ce fléau. Les autorités de l'Empire de la bête s'enfoncent dans un abîme de ténèbres morales incomparable, dont le résultat néfaste apparaît sous l'emblème de la quatrième coupe. Là nous voyons cette pauvre humanité, qui n'est déjà plus qu'une carcasse en décomposition, livrée aux plus cruels tourments, tels que le fait comprendre le symbole du feu.

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9) La cinquième coupe (v. 10-11).

Le cinquième jugement est d'un caractère tout différent des autres. Il est en rapport plus direct avec le côté religieux de l'homme. Nous avons eu premièrement, à l'ouverture du cinquième sceau, une vision des persécutés sous l'autel, persécution qui s'est étendue sur tous ceux qui ont résisté à la bête. Puis, par le symbolisme de la cinquième trompette, nous avons vu tous les adorateurs de la bête en proie à de cruelles persécutions, par la puissance occulte des démons qu'ils adorent. Enfin, nous voyons ce fléau s'aggraver fortement sous le symbolisme de la cinquième coupe, où nous constatons l'empire de la bête tout entier à la merci de cette puissance de ténèbres, au point que les hommes se mordent la langue de douleur.

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10) La sixième coupe (v. 12).

Nous approchons rapidement du terme de la Grande Tribulation. Les jugements atteignent leur point culminant. L'ouverture du sixième sceau révèle la complète faillite du régime de la bête, le prétendu sauveur et prince de la paix. La terre tout entière est jetée dans une immense convulsion. «Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes» (6: 8). C'est l'effroi et l'épouvante dans tous les coeurs.

Puis retentit la sixième trompette, et voici que disparaît la barrière, symbolisée par l'Euphrate, qui retient le flot des nations de l'autre côté de l'Empire romain, qui doit aboutir à Harmaguédon.

Ce sixième fléau suit son cours et arrive à son dernier degré d'horreur, tel que le révèle le contenu de la sixième coupe versée sur l'Euphrate. La description qui est donnée, sous l'image de la sixième coupe concernant l'invasion, corrobore avec l'enseignement de la sixième trompette, mais en nous fournissant plus de clarté sur l'invasion de l'Empire par les puissances de l'Orient et de tous les rois de la terre (16: 12, 14).

Selon certains, l'Euphrate représente la Turquie. Il serait fort intéressant de connaître les passages de l'Apocalypse sur lesquels ils s'appuient pour oser une telle interprétation. Si l'Euphrate représente véritablement la puissance turque, nous devons admettre que le tarissement du fleuve a dû commencer depuis longtemps. La disparition de cette barrière symbolisée par l'Euphrate n'est pas une disparition graduelle comme le prétendent ceux qui soutiennent la théorie «historique». C'est une disparition instantanée, qui ne se réalisera que vers la fin de la Grande Tribulation. Or nous savons que la Grande Tribulation ne peut commencer qu'après l'enlèvement de l'Eglise. Ceci montre, d'une manière positive, l'erreur de cette théorie.

L'Euphrate symbolise la frontière de l'Empire romain avec la Palestine qui en fait partie. Ce fleuve s'élève comme une séparation entre l'ouest et l'est. Cette séparation étant enlevée, le chemin est ouvert pour l'invasion qui nous est révélée par la sixième coupe, ainsi que dans les chapitres 38 et 39 du prophète Ezéchiel, qui donnent des détails sur cette invasion. Ces deux chapitres doivent être lus en rapport avec Zacharie 12: 1-4; 14: 1-9; Matth. 24: 14-30; Apocalypse 14: 14-20; 19: 17-21. Certains hommes d'Etat prédisent une alliance entre la Russie et le Japon; nous entendons également parler fréquemment du péril jaune. Si ces choses se réalisent, et tout nous porte à le croire, l'Europe pourra trembler, et elle tremblera, car la Parole du Seigneur est certaine, la barrière tombera, l'invasion aura lieu. Harmaguédon sera une réalité. Joël 3: 2 trouvera son plein accomplissement.

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8. Quatrième parenthèse Chapitre 16: 13-16.

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a) Effervescence de la trinité diabolique.

Le treizième verset nous introduit dans une nouvelle parenthèse, telle que nous avons déjà eue entre le sixième et le septième sceau et entre la sixième et la septième trompette. Cette parenthèse nous fait entrevoir la grande activité déployée parla trinité diabolique dans les temps de la fin. Celle-ci évoque les esprits de l'enfer pour tromper les nations, les inciter à une entreprise qui s'avère catastrophique.

Lorsque la méchanceté sans précédent d'Achab fut arrivée à son comble, Dieu prit la résolution d'y mettre fin. «L'Eternel dit: Qui séduira Achab, pour qu'il monte à Ramoth en Galaad et qu'il y périsse ? Ils répondirent l'un d'une manière, l'autre de l'autre. Et un esprit vint se présenter devant l'Eternel, et dit: Moi, je le séduirai. L'Eternel lui dit: Comment? Je sortirai, répondit-il, et je serai un esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. L'Eternel lui dit: Tu le séduiras, et tu en viendras à bout; sors et fais ainsi.» Le Seigneur mit un esprit de mensonge dans la bouche des prophètes d'Achab. Achab monta à Ramoth en Galaad, il fut blessé et mourut, les chiens léchèrent son sang (1 Rois 22: 19-38). Comme Dieu a permis à un esprit de l'abîme de venir pour la ruine d'Achab, Il permettra à ces esprits impurs d'accomplir leur oeuvre de démons, mais sur une échelle infiniment plus vaste, et avec une démonstration sans pareille. Ils insisteront et persuaderont les rois et les gouvernements de la terre de s'unir dans une coalition contre l'Eternel et contre son Oint (Ps. 2: 2). Cette expédition deviendra la plus terrible et la plus désastreuse de toutes les expéditions entreprises par les hommes de tous les temps.

Dans le temps d'Achab, il n'y avait qu'un esprit méchant; ici, nous en voyons trois qui sortent de la bouche de l'infernale trinité. Ils possèdent le pouvoir de faire des miracles afin de séduire les élus s'il était possible (Matth. 24: 24), et par leurs prédications, leurs oracles, leurs miracles mensongers, ils cherchent à soulever un mouvement universel pour la suppression et l'extermination du Royaume prédit par les prophètes.

Donner l'identité de ces esprits n'est pas à notre portée, cela nous dépasse comme tant d'autres choses. Il suffit de savoir qu'ils sont des esprits impurs, esprits de démons, envoyés par le dragon pour rassembler les nations dans un lieu appelé en hébreu Harmaguédon, afin de faire la guerre à Dieu, et d'effacer son nom de la terre.

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b) Une note d'avertissement pour les fidèles.

Avant de conclure ce sombre tableau, nous entendons une singulière et soudaine note d'avertissement. «Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu'il ne marche pas nu et qu'on ne voie pas sa honte! » (v. 15). Cet appel n'est pas adressé à tous. Il n'est pas adressé aux adorateurs de la bête qui persistent dans leur égarement (9 : 20-21). Mais il est adressé à tous ceux qui refusent de porter la marque de la bête et le nombre de son nom, afin de les soutenir et de les fortifier au sein de la fournaise qu'ils traversent, de manière à les rendre capables de résister à toutes les flatteries, comme à toutes les menaces.

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11) La septième coupe (v. 17-21).

A l'ouverture du septième sceau, il y eut dans le ciel un court, mais impressionnant silence. Silence d'étonnement et d'intérêt. Silence d'une anxieuse attente sur ce qui va se produire, car l'ouverture du septième sceau nous transporte vers la fin de la Grande Tribulation pour nous laisser sur le seuil d'Harmaguédon.

Le retentissement de la septième trompette nous fait faire un pas en avant dans ce dernier jugement. Nous retrouvons les mêmes détails, mais avec une vision de la victoire finale de Celui qui est assis sur le trône. Le silence qui régnait si complètement dans le ciel est rompu par de fortes voix qui disaient: Le Royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ, et Il régnera aux siècles des siècles.

La septième coupe nous conduit à l'extrême fin de toute la série de ces jugements. C'est pourquoi, lorsqu'elle est répandue dans les airs, il sort du temple une forte voix qui dit: C'en est fait! Le point culminant a été atteint. Le grand tremblement annoncé à l'ouverture du septième sceau, réitéré au retentissement de la septième trompette, et réaffirmé au versement de la septième coupe, se réalise pleinement. Par ce formidable tremblement de terre, qui n'a jamais trouvé son pareil depuis que l'homme existe, Babylone, la grande ville, est divisée en trois parties, et toutes les villes des nations s'écroulent. Lorsque la petite pierre de Daniel vient frapper les pieds de la statue et les met en pièces, afin de devenir elle-même un grand gouvernement qui remplira toute la terre, nous pouvons dire que l'heure de la grande et dernière catastrophe est arrivée (Dan. 2). Le dix-neuvième chapitre nous donnera les détails sur la victoire finale de notre Dieu, ainsi que sur la défaite de la bête et du faux prophète.


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