Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE VI.

-------

2. L'ouverture des sceaux

Chapitres 6 à 8 : 5.

Dans le grand discours prophétique du mont des Oliviers qui est relaté dans le chapitre 24 de Matthieu, le Seigneur donne un aperçu des conditions politiques, économiques et sociales de la fin de notre civilisation, ou, pour être plus exact, de la fin de l'économie israélite. Cette économie devait durer 70 semaines sabbatiques, soit 490 années (Dan. 9: 24). A la fin de la 69me semaine, l'Oint de l'Eternel fut retranché (v. 26). Jésus-Christ, le Roi des rois, le Messie d'Israël, a été crucifié, et n'a pas eu de successeur. Ce rejet de leur Oint a rompu le cours de cette économie et a formé, pour ainsi dire, une parenthèse indéterminée en durée, entre la 69me et la 70me semaine comme nous l'avons déjà vu. Durant cette parenthèse, qui s'est formée il y a bientôt deux mille ans, le mystère caché de tout temps en Dieu s'est manifesté (Eph. 3 : 9). Ce mystère étant caché de tout temps, Daniel ne peut en parler. C'est pourquoi il passe directement à la description des grands événements qui doivent se passer durant la 70me semaine, soit la dernière avant l'établissement du Royaume de Dieu sur la terre.

C'est donc à la fin de cette parenthèse et au commencement de cette dernière semaine sabbatique que l'Eternel, assis sur le trône que nous venons de considérer donnera au rejeton de David, l'Agneau immolé, devenu le Lion de la tribu de Juda, l'autorité d'exercer les jugements. Et c'est par Ses mains percées que l'Oint rejeté prendra le livre de la rédemption, pour en ouvrir les sceaux.

.

Le premier sceau (v. 1-2).

«Quand l'Agneau ouvrit un des sept sceaux, j'entendis l'un des quatre êtres vivants qui disait comme d'une voix de tonnerre: viens. Je regardai et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc, une couronne lui fut donnée et il partit en vainqueur et pour vaincre.» Beaucoup pensent que ce cavalier représente Jésus-Christ. Ceci est inexact. Il est vrai que le Seigneur est représenté, dans le 19me chapitre, au verset 11, par un cavalier sur un cheval blanc; mais lorsqu'il apparaît comme tel, c'est à la fin de la Grande Tribulation, lorsque tous les sceaux sont ouverts, que les sept trompettes ont sonné, et que les sept coupes ont été répandues sur la terre. Sa victoire est tout autre que celle du cavalier qui apparaît à l'ouverture du premier sceau.

Ce cavalier est un imitateur du cavalier du 19me chapitre, un usurpateur, une contrefaçon satanique, un déguisement en ange de lumière. Ce n'est pas l'Antichrist proprement dit, mais la petite corne de Daniel qui sort du milieu des dix cornes (Dan. 7: 8). Nous vivons des temps d'une solennité inconnue jusqu'à ce jour. Durant des années nous avons vécu sur un volcan plein de menace, ce volcan a fait éruption, l'Europe est à feu et à sang, le monde tout entier est menacé de destruction. Dans l'angoisse qui nous serre, nous nous demandons où nous allons.

Qu'est-ce qui nous attend? Y a-t-il encore une espérance de paix? A quoi nous répondons que la seule espérance de paix qui reste à l'humanité, se trouve dans l'acceptation sans réserve du Prince de la Paix. Hélas! ce Prince de la Paix a été rejeté par les hommes. Les hommes ont dit: «Nous ne voulons pas qu'Il règne sur nous» (Luc 19:14). Présentement, l'humanité n'est pas plus disposée à le recevoir qu'elle ne l'était il y a vingt siècles. C'est pourquoi le jour vient, et il vient bientôt, où Dieu livrera l'humanité à elle-même, et cet acte constituera le premier jugement. Car livrée à elle-même, elle acclamera, dans la grande détresse où des années de guerre l'auront conduite, le surhomme de son propre choix (Jean 5: 43). Ce surhomme, acclamé comme sauveur, deviendra le Tyran des Nations. Il prendra les rênes des gouvernements, sa victoire sera foudroyante et sans effusion de sang. « Il part en vainqueur et pour vaincre.» Il a un arc avec lui; mais il n'est fait mention d'aucune munition.

Les peuples fatigués, épuisés, ruinés par la grande catastrophe, seront unanimes à le recevoir comme leur libérateur. Devant lui ils mettront bas les armes, la guerre sera jugée hors la loi, l'on entendra de bouche en bouche ces paroles: «Paix et sûreté» (1 Thess. 5 : 3). Hélas! cette paix et cette sûreté ne seront que de courte durée, car une ruine soudaine les surprendra et ils n'échapperont point. C'est là que le Tyran se révélera sous son vrai visage.

.

Le deuxième sceau (v. 3-4).

«Quand il ouvrit le second sceau, j'entendis le second être vivant qui disait: Viens. Et il sortit un cheval roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d'enlever la paix de la terre, afin que les hommes s'égorgeassent les uns les autres; et une grande épée lui fut donnée.»

La paix universelle, après laquelle le monde entier soupire, est établie par le cavalier du cheval blanc. Hélas! cette paix sans le Prince de la Paix n'est qu'une triste illusion d'un instant. Le cavalier du cheval roux, qui suit de près son prédécesseur, est chargé de l'enlever de la terre, Il n'y a pas de déclaration de guerre. Premièrement c'est une chose périmée, puis cette guerre ne sera pas entre nations; mais entre voisins et amis, entre patrons et ouvriers, entre parents et enfants. Ce sera le péril rouge en action, la révolution des masses. Un règne de terreur et d'épouvante durant lequel les hommes rendront l'âme d'épouvante (Luc 21 : 26). Ce sera un carnage tel que l'histoire n'en aura jamais vu de semblable. «La détresse sera si grande qu'il n'y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu'à présent, et qu'il n'y en aura jamais» (Matth. 24: 21).

.

Le troisième sceau (v. 5-6).

«Quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant qui disait: Viens. Je regardai et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans la main. Et j'entendis, au milieu des quatre êtres vivants, une voix qui disait: Une mesure de blé pour un denier et trois mesures d'orge pour un denier, mais ne fais point de mal à l'huile et au vin.»

Ce troisième cavalier apporte à cette humanité sous la terreur, le fléau de la famine. Ce redoutable fléau est un des fidèles alliés de la guerre. Les hommes, étant partis sur les lieux de combats pour s'entre-tuer, ont abandonné les travaux des champs, de sorte que les récoltes sont pour ainsi dire nulles. Le mouvement des troupes et leur ravitaillement ont entravé le développement normal du commerce, à un tel degré que tout se traduit par la famine. Il tient dans sa main une balance, ce qui parle de pénurie. Les commodités de la vie devront être pesées et mesurées avec soin. Le commerce sera contrôlé dans ses plus petits détails. Les prix seront imposés par le ministre du commerce représenté par le cavalier du cheval noir.

Les prix mentionnés au verset six révèlent une extrême disette. Une mesure (un peu plus d'un litre) est une nourriture insuffisante pour un esclave. Un denier représente le gage entier d'une journée d'ouvrier. Comment se vêtir, se loger, faire face à tous les à côtés? S'il y a famille, comment nourrir sa femme et ses enfants avec un tel salaire et de tels prix? Des milliers mourront par la famine (Lam. 5: 9-10 et 4: 9). Le riche semble être épargné dans un certain sens par ce fléau. L'huile et le vin ne sont pas touchés, probablement par le fait que les prix sont trop élevés pour la classe moyenne. Mais si le riche ne ressent pas toute la sévérité de ce jugement, il ne sera pas épargné plus tard, car un autre jugement, plus terrible encore, l'attend.

.

Le quatrième sceau (v. 7-8).

«Quand il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième être vivant qui disait: Viens. Je regardai et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité et par les bêtes de la terre.»

A l'apparition de ce quatrième cavalier, les hommes meurent comme des mouches. Le séjour des morts qui accompagne ce cavalier, ne serait-ce pas les puissances occultes qui font déjà tant de ravages parmi nous? Et l'on peut se demander si ces bêtes sauvages de la terre ne sont pas des brutes humaines, sans foi ni loi. Ce que David redoutait le plus, était de tomber entre les mains des hommes (2 Samuel 24: 14 et 1 Chr. 21 : 13).

.

Le cinquième sceau (v. 9-11).

Ce cinquième sceau nous présente un tableau tout différent des autres. Jean voit sous l'autel les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la parole de Dieu... Ils crient d'une voix forte en disant: «Jusques à quand... tardes-tu à juger et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre?»

Qui sont ces martyrs que nous voyons dans ces versets? Ce ne sont pas les martyrs de la dispensation de la grâce pour deux raisons. La première est concluante par elle-même. Les rachetés de l'Eternel sont tous sortis de leurs tombeaux au signal donné, à la voix de l'archange et au son de la trompette de Dieu, avant l'apparition du cavalier du cheval blanc, ils sont tous, avec les vivants, transmués au 1 jour de Sa venue pour les siens, glorifiés et assis autour du trône de la Divinité. La deuxième preuve se trouve dans le cri qu'ils adressent au Seigneur: «Jusques à quand?» C'est l'expression, l'âme même, le centre de la prière des Juifs orthodoxes qui soupirent après le jour de leur grande délivrance. Et cette soif de vengeance est un trait caractéristique d'Israël, jamais de l'Eglise. L'Eglise a été appelée à aimer et à prier pour ses ennemis. Les paroles que prononça le Sauveur sur le mont des Oliviers donnent la réponse à cette question. Le 24me chapitré de Matthieu parle de l'avènement du Fils de l'homme et des événements qui se déroulent par rapport à Ses élus israélites, pendant la dernière semaine de Daniel, Le 9me verset est en rapport direct avec le cinquième sceau, ainsi que le 4me verset du 20me chapitre de l'Apocalypse. La première partie de ce 4me verset fait allusion à l'Eglise transmuée et glorifiée. La deuxième partie au résidu d'Israël, dont beaucoup d'entre eux auront été décapités à cause du témoignage de Jésus, en accord avec le cinquième sceau.

.

Le sixième sceau (v. 12-17).

La première question qui se pose à notre esprit, en étudiant le contenu de ce sixième sceau, est celle-ci: devons-nous considérer les choses mentionnées dans ce texte d'une manière littérale ou dans un sens purement symbolique? Nous croyons ne pas nous tromper en disant que les deux façons d'interpréter ne doivent pas être entièrement perdues de vue. Il est vrai que la plus grande partie doit être traitée symboliquement, néanmoins nous devons admettre une interprétation littérale du tremblement de terre aussi bien que symbolique. Le Seigneur n'a-t-Il pas prédit qu'à la fin de cet âge «A y aurait dans divers lieux des tremblements de terre» (Matth. 24: 7) et ne voyons-nous pas les tremblements de terre se multiplier à mesure que nous arrivons au terme de notre époque?

Symboliquement, ce tremblement de terre représente un complet bouleversement, un effondrement général de notre système social. Le soleil, symbole de l'autorité suprême, s'obscurcit, la lune, qui dépend du soleil, devient le symbole d'une autorité dérivée. Cette autorité de deuxième ordre devient comme du sang, elle est l'instrument de l'autorité suprême de ce monde déchu et enténébré, elle a soif de sang et fait verser le sang. Les étoiles, symbole de l'autorité subordonnée, perdent leur direction. Les puissances civiles et gouvernementales seront mises en miettes. Toutes les couches de la société seront atteintes par ce cataclysme social. Depuis les rois jusqu'aux esclaves, aucun n'échappera. Puissances politiques et ecclésiastiques seront entraînées dans ce formidable écroulement de notre civilisation. Alors, dans cette complète anarchie, les hommes de tout rang, de toute classe et de toute race qui se moquaient de la prière, se grouperont dans les cavernes de rochers pour prier, demandant aux montagnes et aux rochers de tomber sur eux et de les cacher de la face de Celui qui est assis sur le trône et de devant la colère de l'Agneau; car le Grand Jour de Sa colère est venu et qui peut subsister? Il n'y a qu'un Rocher auquel ils peuvent s'adresser pour être délivrés; mais dans leur endurcissement ils ont tué leur .conscience et ont poussé leur incrédulité jusqu'à la révolte ouverte contre le Saint des saints. En rapport avec ce sixième jugement, lisons les textes ci-dessous: Esaïe chap. 24 en entier, chap. 34 : 2-4 ; Joël chap. 2 : 30-31; Sophonie chap. 1er en entier. Oh! cher lecteur, laisse-moi te demander si tu t'es réfugié vers ce Divin Rocher?


Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant